- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 23 : Le premier assaut
« Earnos … Fais « ahhh » » demanda Hérakié.
« Je sais manger tout seul, Herakié. Je ne suis pas bête non plus. » annonce le jeune garçon aux cheveux blonds, un peu gêné par ce que faisait Herakié pour lui.
Olistar et Férast sont à côté d’eux, Olistar regardant avec amusement ce qui se passe tandis que Férast reste stoïque et neutre comme à son habitude. Il ne semble même pas s’intéresser à tout ce qui se passe autour de lui. Plusieurs jours se sont écoulés depuis la petite scène d’Herakié et maintenant, elle est déjà bien investie dans l’armée des insectes. D’ailleurs, on pourrait presque croire qu’elle est dans cette dernière depuis longtemps. Il faut dire que les trois soldats n’ont jamais infirmé avoir perdu contre elle … Bon heureusement, la vérité était qu’elle s’était occupée des soldats les uns après les autres, pas en même temps. Il ne manquerait plus que ça … Les trois soldats en même temps ! Ca serait tout simplement un monstre de puissance ! Bien plus effrayant que tout le reste !
« Oui mais non ! Il faut que tu fasses ce que je te dis ! Aller ! Fais-le ! »
« Non, non et non. Ce que j’ai dit, je ne changerai pas mon point de vue ! Maintenant, laisse-moi manger tran… »
Il ne put terminer sa phrase alors qu’elle le forçait à avaler la cuillère qu’elle lui tendait. Gloups … Argl ! Il allait s’étrangler avec cette cuillère ! Pourtant, il avala le contenu sans broncher, étant bien obligé de toute façon puisque sinon, elle risquait de lui faire les gros yeux. Il toussa après qu’elle ait retiré la cuillère, Herakié reprenant :
« Et ben alors ? Tu ne trouvais pas ça bon ? Ca l’est hein ? Hein ? »
« C’est passable … Meilleur que ce que les soldats mangent d’habitude … Enfin, c’est toujours le même repas pourtant, non ? Comment ça se fait que … »
« Oh ? Ben tu sais bien qu’avec mon père, on ne mange pas toujours très bien … Alors je cuisine un peu, je mélange tout et puis voilà … »
« C’est vrai. Bon … Mais toi, tu cuisines ? Toi ? » demanda-t-il sur un ton surpris, Herakié rougissant un peu avant de se triturer les doigts :
« Il le faut bien … Papa ne veut pas d’une nouvelle femme. Alors … Comme elle n’est plus là depuis des années … Et bien, je me débrouille toute seule. »
« Ah ! J’oubliais des fois. Pardon, Herakié. Je ne voulais pas. » répondit-il en cherchant à s’excuser pour ce qu’il venait de dire.
« Hein ? Ah ! Mais ce n’est pas de ta faute ! Tu sais que ma mère … est morte quand je suis née alors mon père a eu un peu de mal à s’occuper de moi. »
C’est vrai qu’elle ne faisait jamais rien pour se plaindre de sa situation. Ne pas avoir de mère … et un père Scarabrute … pour une jeune fille Scarhino, c’était plutôt singulier. Mais bon, Herakié, bien qu’elle était collante, était quand même une jeune fille très gentille.
Quant à la situation … Malheureusement, ils étaient bien loin d’arriver chez les Scorplanes et les Scorvols, oh que oui. Bien que chaque soir, ils montaient des tentes où les quatre enfants dormaient ensembles dans l’une d’entre elles.
Mais à part ça ? Aucune nouvelle car oui, ils étaient encore bien trop loin d’une des zones où normalement les ennemis se trouvaient. Ils n’avaient pas encore complètement quitté le royaume des insectes, cela se voyant aux nombreux arbres autour d’eux. D’après ce qu’il avait compris, les Scorvols et Scorplanes préféraient vivre dans les montagnes et se servir de ces dernières pour foncer en direction de leurs proies et les dépouiller mais … Sincèrement … Qui comptait venir dans un tel endroit ?
Déjà pas lui … Ca, il en était sûr et certain. C’était peut-être pour ça que les Scorvols et les Scorplanes attaquaient ? Car ils n’avaient rien à manger de leur côté ? Enfin, rien à dépouiller ? Oh … Il ne comptait pas les plaindre non plus. Ils n’avaient qu’à arrêter de commettre ce genre de crimes et … Bon, de toute façon, ça ne servait à rien d’y penser et la raison était simple : ils avaient tué la reine Seiry et rien que pour cela, tout un peuple ne comptait en laisser aucun en vie, loin de là. Le roi lui-même ne se priverait pas de les éradiquer jusqu’au dernier … Oui …
Bon … Une nouvelle journée commençait et Herakié ne relâchait pas le bras d’Earnos. Elle essayait même de le complimenter en lui murmurant à quel point il était devenu plus costaud. Elle pourrait même le frapper qu’elle était sûre qu’il n’aurait pas vraiment mal. Lui … Il voulait plutôt éviter qu’elle ne teste cela. Si Herakié avait tout simplement mis à mal plusieurs soldats, qu’importe l’entraînement qu’il avait, il était sûr que ça ferait très mal avec Herakié.
« Earnos ? Tu ne parles pas beaucoup … Tu vas bien ? »
« Hum ? Herakié ? Bien entendu ! Pourquoi ça n’irait pas ? Je parle peu pendant qu’on marche … Tu n’as pas remarqué que c’est pareil depuis plusieurs jours ? Tous les soldats font comme ça … Ca n’a rien d’étonnant hein ? »
« Oui mais quand même … C’est un peu étonnant, je trouve. »
« Si tu veux, on peut discuter de tout et de rien. Ca ne me dérange pas. Il faut juste que l’on fasse quand même un peu attention à tout cela. Car on ne doit pas retarder les autres. »
« C’est d’accord ! Alors … Euh … Ca se passait comment dans l’armée ? Hein ? Hein ? Tu veux bien me le dire ? Car tu n’en parles jamais. Tu es le chevalier de la princesse ? J’espère que tu fais pas de bêtises juste pour l’impressionner ! »
« Je ne fais rien de tout ça, Herakié. Tu le sais aussi bien que moi. » murmura le garçon aux cheveux blonds en haussant les épaules.
« Dis … Elle est comment la princesse quand tu la vois souvent ? Elle est comme toutes les autres filles ou non ? Car elle est quand même plutôt jolie. »
« Je ne la vois pas tous les jours, Herakié. Elle est très rarement présente. Si tu te renseignes un peu, tu peux apprendre alors qu’elle est souvent en train de parler pour tenter d’unir les Drascores, les Rapions et le royaume des insectes. D’ailleurs, Olistar est un Rapion. »
Il désigna du regard l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci faisant un petit sourire pour répondre physiquement aux propos d’Earnos. Par contre, du côté de Férast, c’était juste le calme plat … Rien … Rien … Rien du tout même. Il ne disait rien du tout.
« Et sinon … Tu l’aimes bien la princesse ? Car d’après les rumeurs, il est dit que la princesse est fiancée à l’un de ses chevaliers. C’est quand même … »
« T’as de drôles de questions, des fois … Non, ce n’est pas-moi si tu veux tout savoir. Elle est fiancée à Holikan, un Yanma. Tu crois vraiment qu’une Apireine et un Aspicot, c’est possible ? Il faut éviter de dire des bêtises. Ah ! Sinon, pour te répondre, je l’aime bien. Mais toi, tu ne l’aimes pas donc ? »
« Hein ? Mais si ! La princesse n’a pas eu de chances avec la reine Seiry. C’est pour ça que je te posais la question … Elle est peut-être des fois assez triste. »
« Oui, peut-être … On va changer de conversation. » termina t-il de dire comme pour bien signaler qu’il n’avait clairement pas envie de continuer à parler de cela.
La Scarhino ne posa pas plus de questions à ce sujet. Elle comprenait parfaitement qu’Earnos ne voulait pas parler de cela. C’était son droit. De même, de toute façon, ils devaient accélérer le rythme car ils prenaient un peu de retard par rapport au reste des troupes. Ah … Enfin un peu de calme, il ne le regrettait pas.
Les tentes furent installées une nouvelle fois pour la nui, les quatre enfants rentrant dans l’une d’entre elles pour aller dormir. Néanmoins, bizarrement, cette nuit-là, il n’arrivait pas à s’endormir. Il ne savait pas pourquoi … mais … Il n’y arrivait pas, c’est tout. Il se releva dans son sac de couchage. La voix d’Olistar résonna dans la tente :
« Toi non plus, tu ne peux pas trouver le sommeil ? »
« Je ne sais pas … J’ai une mauvaise impression, c’est tout. »
Il quitta son sac de couchage puis sa tente, rapidement rejoint par Olistar. Les deux enfants observèrent le ciel étoilé bien que d’autres soldats étaient debout, plus pour la surveillance qu’autre chose. Finalement, un cri déchira la nuit :
« ILS SONT LA ! ILS NOUS ATTAQUENT ! »
« Faire toujours confiance à son impression. » murmura l’adolescent avec calme.
« Il faut que j’aille réveiller Férast et Herakié ! Surtout la mettre à l’abri ! »
Il retourna dans la tente, secouant aussitôt la Scarhino et le Pomdepik. Il rejoint rapidement les soldats à l’extérieur, des rires se faisant entendre à l’horizon mais surtout au-dessus d’eux. Le ciel étoilé était maintenant parcouru par plusieurs ombres ailées.
Est-ce qu’ils allaient combattre ? Car ils n’étaient que des enfants … comme les autres. Et ils étaient entourés par de nombreux soldats. Néanmoins, s’ils étaient dans l’armée des insectes, c’est qu’ils étaient normalement capables de se défendre ! Son … premier vrai combat !