Chapitre 24 : Fatigue émotionnelle

ShiroiRyu
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Quatrième partie : Même dans la mort

Chapitre 24 : Fatigue émotionnelle

« FAITES-LE SORTIR MAINTENANT ! SINON … »

« Sinon quoi ? Avec la façon dont il a réagit, il est normal qu’il soit emprisonné pour ses actes. Cela ne durera qu’un temps … Une demi-année voir une année … Mais il est hors de question qu’il accomplisse une quelconque mission pour l’Ultime élément. Vous avez de la chance … Vous pourrez toujours faire cela … si vous le décidez. »

Ce fut Déusia qui venait de prendre la parole à la suite de Crusaé. Celle-ci s’était énervée, semblant vouloir régler son compte à la Deoxys bien que la jeune femme ne semblait guère inquiète. La petite Jirachi était derrière Déusia, murmurant avec lenteur :

« Grand f … Monsieur Luculos n’est pas considéré vraiment comme un prisonnier. Il faut juste qu’il se calme … et qu’il ne pense pas à tout ça. Nous ne voulons pas cloner Taliki … Juste prendre une partie de son ADN comme avec tous les autres légendaires. C’est normal qu’il se soit emporté … Et puis, on a remarqué d’autre chose chez … »

« Jéwaly, je te conseille de te taire, jeune fille. Je trouve que tu parles un peu plus que d’habitude. Ne serait-ce pas parce que cela concerne Luculos ? » demanda Déusia, ses yeux dorés et noirs fixés sur la jeune fille qui vint rougir violemment.

« Je ne faisais que leur répondre … Pour qu’elles comprennent ce que je veux dire … Je ne pensais pas à mal, madame Déusia. »

« Non mais il vaut mieux que tu te taises. Quand à Luculos, il sortira en temps et en heures. Vous pouvez toujours aller le voir, rien ne vous en empêche. Mais hors de question de parler des événements qui se situent dehors. »

Hors de question ? AH ! Elle n’allait pas se gêner ! L’adolescente croisa les bras tandis que Jéwaly et Déusia s’éloignaient toutes les deux. Crusaé fit un signe à Metsubi pour lui dire de la suivre alors qu’elles se dirigeaient à travers les couloirs, ne semblant pas se préoccuper des personnes qu’elle bousculait. Une dizaine de minutes plus tard, devant une lourde porte faite de métal rose, deux gardes étaient présents. Deux pokémons psychiques d’après l’allure qu’ils avaient … Et pas des moindres … Deux Archeodongs.

« Hum … Crusaé et Metsubi … Le chef nous a dit que vous pouviez aller le voir. Néanmoins, ne tentez même pas de le téléporter ailleurs … Il ne pourra pas. La jeune fille aux cheveux roses lui a mit un collier pour l’empêcher d’utiliser ses pouvoirs. Il s’est laissé faire de lui-même après ce qui s’est passé, quand il s’est calmé. »

« Je m’en fous complètement de votre vie qui, je suis sûre doit être intéressante. » répliqua l’adolescente aux cheveux châtains avec neutralité, Metsubi émettant un petit rire amusé.
Crusaé tourna son visage vers Metsubi, un peu étonnée de l’entendre rire mais surtout de l’avoir fait rire. Oui … Vraiment bizarre dans le fond … Mais après … Si elle pouvait rire, c’est qu’il y avait du progrès. Les deux Archeolongs ne lui répondirent pas, ouvrant simplement la porte, Crusaé faisant quelques pas pour rentrer.
Subitement, elle s’était mise à courir pour soulever l’adolescent qui était assis sur une chaise. Elle le coucha sur le lit avant de se coller contre lui, Luculos poussant un cri de surprise alors que Metsubi faisait de même de son côté, se jetant à son tour sur l’adolescent.

« Mais qu’est-ce qui vous prend toutes les deux ?! Vous êtes devenues folles ou quoi ? Hey ! Laissez-moi respirer ! Metsubi, Crusaé ! »

« Ca va mieux … Personne ? » murmura avec lenteur Metsubi, celle-ci ne bougeant plus du corps de l’adolescent. Personne haussa un sourcil, disant d’une voix calme :

« Je vais bien … J’ai juste eut un petit moment de faiblesse, voilà tout. Ce n’était pas si grave et important … Il n’y a pas de quoi dramatiser … »

« Mais une année bon sang ! Tu pourrais réagir quand même ?! Tu vas rester une année ici ! Lorsque tu en sortiras, tu auras dix-huit ans ! DIX-HUIT ! Tu comprendras ?! Tu vas avoir ton passage à l’âge adulte dans un endroit complètement vide, en prison ! »

Crusaé ne semblait guère d’accord avec ces propos mais il la comprenait parfaitement. Il y avait de quoi s’énerver mais non … Il le prenait plus que bien. Il fallait dire qu’il avait fait l’imbécile et que c’était normal qu’il en paye le prix. Il poussa un léger soupir, venant caresser le crâne des deux adolescentes.

« Occupez-vous simplement … que Gégé ne tente pas de créer un clone de Taliki car je ne le supporterai pas. Il en est hors de question à mes yeux … Et si cela devait arriver, il y a de fortes chances que même ce collier… » dit-il en désignant son cou, un objet multicolore se trouvant autour de celui-ci. « ne retiendra pas ma colère … Oh que oui … Est-ce que vous pouvez lui faire un joli enterrement ? Ou du moins … Garder … Garder son corps avec nous ? Je ne veux pas … la revoir … de la même façon que les autres. Créez lui un cercueil de glace … Ou quelque chose du genre … »

« Nous le ferons … Personne. Je te le promets ! Et je ferai tout pour que tu puisses la voir ! » s’écria Crusaé en se redressant, venant l’embrasser longuement sur la joue, près des lèvres. Elle se leva du lit, tapotant un peu sur sa robe blanche.

« Je … te le promets aussi … Personne. Repose-toi … Et je t’apporterai des livres dès demain … Peut-être que tu voudras écrire aussi ? Je te donnerai des cours particuliers … »

Elle avait dit cela en lui soufflant les dernières paroles dans son oreille, venant mordiller légèrement celle-ci avant de l’embrasser tendrement sur l’autre joue. Elle lui fit un petit sourire tendre tandis qu’il bafouillait :

« Euh … Si ce sont que des cours … Je veux bien … Car … Quand tout ça sera terminé … J’aimerai savoir … quoi faire de mon existence. »

« … … … Et bien, c’est simple ! Tu continueras de vivre avec moi ! Quand à Metsubi … Bah … Elle se trouvera un joli dragon et … QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! » s’écria Crusaé après avoir tenté de répondre à Personne. Metsubi avait enlacé l’adolescent, coinçant sa tête contre sa poitrine en fronçant les sourcils en direction de Crusaé. C’était un regard menaçant … plus que menaçant même. Sur un ton dont il semblait ne pas être possible à contredire, Metsubi vint dire en regardant Crusaé :

« J’aime Personne. Ne t’avise surtout pas de me séparer de lui. »

« … … … Tiens donc … … … Depuis quand tu es aussi possessive, Metsubi ? » demanda Crusaé avec un petit sourire ironique.

«  Depuis toujours … J’accepte ta présence car je t’aime beaucoup aussi … Et que je veux bien que Personne t’aime aussi … Et j’accepte aussi qu’il aime beaucoup Omera … Même si je ne la connais pas moi-même. Je sais juste qu’Omera … »

« Omera était une personne vraiment exceptionnelle ! Je … Je … Je … Laissez-moi du temps, d’accord ? Juste un peu de temps … Les filles … Je ne sais pas combien d’années … Il faudra … Mais laissez-moi … prendre mon temps. » termina t-il de dire tandis que Crusaé restait abasourdie par les propos de Metsubi. Elle murmura :

« Aucun … Aucun problème … Metsubi … On s’en va. »

La Carmache serra une dernière fois Personne contre elle avant de quitter la pièce comme Crusaé. Lorsqu’elles furent seules, l’adolescente aux cheveux châtains demanda :

« Je peux savoir ce que tu racontes ?! T’étais pas sérieuse quand même hein ? Je te préviens : je n’aime que Personne. Je ne suis pas lesbienne. »

« Moi non plus … Mais si tu voulais aimer Personne, je te laisserai l’aimer toi aussi. On pourrait être deux à l’aimer car tu l’aimes autant que moi. »

… … … Crusaé se donna une violente claque sur le front, se retrouvant violemment épuisée. Rien qu’avec deux phrases, Metsubi avait réussi à la fatiguer plus que tout ce qui s’était passé ces derniers instants. Elle signala à Metsubi qu’elle allait se coucher, ne voulant plus du tout penser à tout ça. Non mais vraiment …


Couché sur son lit, l’adolescent observait le plafond blanc avec anxiété. Les deux adolescentes … resteraient toujours avec lui … Mais toujours était trop fort … Il ne savait pas quand elles pouvaient disparaître … Il était inquiet, très inquiet même. Il tourna plusieurs fois sur lui-même, fermant les yeux. Finalement, il trouva le sommeil.
Lorsqu’il rouvrit ses yeux, ce fut pour voir une pièce entièrement blanche. Sa vue était assez brouillée, comme si ses yeux étaient plissés de force. Où est-ce qu’il se trouvait ? Il sentait qu’il était sur un lit … mais après … Les draps aussi étaient blancs. Il voulut pousser un cri mais ce fut simplement un petit balbutiement qui sortit de sa bouche.

« Oh … Mon p’tit bout est réveillé. Allons Luculos … »

Que … Quoi ? Il avait cru mal entendre … Cette voix … C’était celle de Taliki ? Sa tête tournait à gauche et à droite avant qu’il ne remarque la jeune femme aux cheveux verts, couchée dans le lit. Celle-ci lui tendait sa main, rouge aux joues, main qu’il prit pour la serrer avec la sienne. Sauf qu’au lieu de sa main habituelle … C’était celle d’un bébé ? Il voyait une petite main venant de lui, une main posée dans celle de Taliki.

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