Chapitre 27 : Seuls contre tous

ShiroiRyu
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Chapitre 27 : Seuls contre tous

« AAAAAAAAH ! Euh ? On a touché le sol ? »

« Remets-toi correctement debout plutôt, Zéran. Ils vont sûrement nous rejoindre. »

Il était dehors avec Klork. Des morceaux de verre autour d’eux. Et surtout, vu le brouhaha causé, il remarquait que personne n’avait ouvert ses fenêtres, comme si tout le monde savait ce qui était en train de se passer. Un grognement quitta ses lèvres :

« Bien entendu, on est dans une zone dirigée par la famille de l’Avidité ! A partir de là, il fallait s’en douter qu’ils allaient nous tendre un piège. Maintenant, c’est sûr que … »

« Zéran, pas le temps de parler ! Il va falloir retourner dans l’auberge pour aller chercher les autres avant qu’ils ne soient en danger ! Pas besoin de se soucier de Réxéros et Vélisa, ils sont de mèche tous les deux ! On n’a pas à s’en faire ! »

Il savait parfaitement que Klork avait raison mais en même temps, ils n’étaient pas là pour ces deux-là ! Il était moins rassuré pour Agléa ! Si Cator était dans une chambre avec Silesti, il n’avait pas trop à s’en faire. C’était vraiment pour Agléa que …

« Ne t’en fait pas. Agléa est capable de se défendre, Zéran. Je ne savais pas que tu serais aussi inquiet pour elle. C’est un peu étrange non mais tu l’apprécies bien, non ? »

« Elle n’a pas sa langue dans sa poche mais elle n’a jamais été méchante ou odieuse. Et puis, en même temps, elle est vraiment très collante hein ? Mais bon … »

« T’en fait pas, pas besoin de plus d’explications. ATTENTION ! CERTAINS SAUTENT ! »

Sauter ? Ah oui … Pas faux ! Il avait juste le temps de voir deux félémons encapuchonnés qui prenaient le même chemin qu’eux. Dommage mais Klork était déjà là à les attendre, épée fermement tenue à deux mains à la verticale alors que les deux félémons tombaient lourdement dessus, se plantant au niveau du ventre en émettant un gargouilli des plus horribles et nullement mélodieux. De quoi donner envie de vomir ou presque.

« Et voilà une bonne chose qui est faite. Bon … Zéran, on va rentrer dans l’auberge. »

Il ne faisait qu’exécuter les ordres de Klork. Dans une telle situation, il reconnaissait parfaitement le génie militaire qui animait le félémon de la rage. Refuser de lui obéir, ça serait tout simplement risquer sa vie bêtement. Vu que la porte de l’auberge était ouverte comme si de rien n’était, cela voulait dire une seule chose.

« L’aubergiste collabore aussi avec ces types. D’ailleurs, tu les reconnais, Klork ? »

« Pas du tout, je ne me suis pas préoccupe de leurs tenues. Je ne sais pas ce qu’ils sont mais vu qu’on sait ce qu’ils veulent, on va juste tenter d’en garder un en vie pour l’interroger. Ou alors, on ira voir avec l’aubergiste. Tu es prêt ? Ils vont arriver par les escaliers ! Tu sais faire un peu de magie, Zéran ? Si c’est le cas, n’hésites pas ! »

« Je ne suis pas franchement doué mais … on va tenter ! » s’exalta Zéran, motivé.

C’est vrai. Ils étaient dans l’auberge complètement vide. Il n’y avait personne, pas même l’aubergiste, sauf peut-être ces félémons qui étaient dans les escaliers, prêts à les descendre ! BON ! Il avait une petite idée en tête, un peu folle mais qu’importe !

« J’espère que plus dure sera leur chute ! » chuchota t-il à Klork qui s’apprêtait déjà à se diriger vers les escaliers pour les empêcher de tous leur tomber dessus. Ils étaient encore bien une dizaine malgré les différentes morts déjà produites.

Mais voilà, il avait décidé de créer un léger souffle de vent en direction de jambes de ces félémons. Le résultat ne tarda guère : les premiers commencèrent à tomber, emportant ceux derrière eux alors que Klork venait se positionner de côté, soulevant sa lourde lame à deux mains avant de l’abattre sur leurs adversaires.

« Pour des êtres qui étaient préparés à nous tuer, je les trouve bien inexpérimentés. Est-ce qu’ils ont compensé leur efficacité par le nombre ? »

« Je n’en sais trop rien, Klork mais au cas où, par mesure de précaution, on va essayer de tous les éliminer et fait … »

Sans qu’il ne puisse terminer sa phrase, ce qui était devenu une habitude dans ce combat, il eut le temps de voir des éclairs atteindre Klork, celui-ci étant parcouru de spasmes, serrant les dents avant d’hurler :

« ENCORE UN EN VIE DANS CE TAS ?! JE VAIS ARRANGER CA ! »

Il avait relevé son arme une nouvelle fois, observant parmi les morts celui dont le corps se soulevait encore légèrement. Rien de tout cela. Son regard borgne et doré fixait maintenant les assassins restants en haut des escaliers, prêt à s’y jeter.

« Zéran ?! Est-ce que je peux te laisser cette montagne de cadavres et trouver celui qui a tenté de m’électrocuter ? Heureusement que mon armure me protège par rapport à ça mais ce genre de choc électrique ne fait JAMAIS du bien ! » s’exclama le candidat de la Rage.

« Je ne te demande donc pas si ça va ? Fais attention à toi et je vais me charger d’eux ! »

Oui enfin, se charger de quelques corps trucidés, ce n’était pas vraiment très glorieux mais Klork n’avait attendu que sa confirmation avant de grimper les escaliers, deux par deux, son épée bâtarde entre ses mains. D’après les différents cris qu’il entendait, un certain carnage venait de commencer mais il ne pouvait pas le voir.
Bon de son côté, il devait avouer qu’il se sentait nauséeux à avoir autant de corps près de lui, surtout en train de baigner dans le sang, l’odeur commençant à lui faire tourner la tête. Il devait éviter de vomir mais dire qu’il s’agissait d’êtres comme lui. Ces personnes avaient été envoyé délibérément pour tenter de les tuer.


Il devait trouver celui qui était encore en vie. Taillader chaque félémon risquait de lui prendre beaucoup de temps mais surtout de l’essoufler. Il devait bien y avoir une autre méthode. Mettre le feu aux cadavres ? Bonjour l’odeur, la fumée et il risquait de faire flamber complètement l’auberge. Tout ça car on voulait leurs morts hein ?! TOUT CA POUR CA !

« On va éviter les flammes … Je ne sais pas trop ce que je peux faire mais peut-être qu’ainsi, vous allez finir par sortir de votre tanière. »

Il était furieux. Peut-être parce qu’il avait chercher à tout prix à éviter que le groupe ne pâtisse des action de Réxéros et Vélisa, surtout de cette dernière, maintenant qu’il était sûr à 100 % qu’elle était responsable de tout ça. Mais voilà, eux, ils avaient décidé de n’en faire qu’à leur tête, qu’importe la situation. Il allait leur faire payer … et ces cinq cadavres de félémons aussi. D’ailleurs, il ne se préoccupait même pas de savoir leurs origines, plus maintenant, ça pouvait bien attendre après. Se rapprochant d’une table qui se trouvait au rez-de-chaussée puisque c’était là qu’étaient servis les repas, il donna un violent coup de pied dans l’un des pieds de la table, l’extirpant avant de commencer à le tailler avec quelques minuscules lames de vent, en formant une pointe digne d’un pieu.

« Vue la longueur, ça devrait suffire à traverser les différents corps … et même si ça se brise en chemin, je suis sûr que la douleur sera assez forte. »

Il devait être sadique. Ces êtres voulaient les tuer, il fallait donc les exterminer avant que ça ne soit l’inverse. Ce petit moment de tranquillité avec Klork n’avait pas duré puis surtout, il s’était senti trompé une nouvelle fois. Il n’aimait pas cette sensation.

« On se fout encore et toujours de moi. Si vraiment, on veut pourrir cette expédition, je vais vous donner des raisons de m’en vouloir ! »

Et voilà qu’il commençait à soulever le pieu avec le vent, utilisant cet élément pour le faire voleter dans la pièce avant de venir le planter dans les différents cadavres devant lui. Il était comme enragé par tout ça. Il était le fils de l’actuel monarque ! Il était l’un des plus éminents membres de la famille de la Vanité ! Qu’on tente de l’assassiner en traître tout en oubliant les objectifs communs au royaume, il ne supportait pas !

« UN APRES LES AUTRES ! DISPARAISSEZ ! »

Lequel de ces cadavres allait s’animer et tenter de fuir ?! Celui de gauche, l’un parmi les trois allongés les uns sur les autres ?! Celui qui pendait lamentablement contre le bord des escaliers ?! Il allait très vite le savoir !

« SORS DONC DE TA CACHETTE ! TU N’AS DONC AUCUNE CONSIDERATION POUR LES CADAVRES DE TES AMIS ?! »

Même s’il ne fallait rien espérer de la part de types qui avaient voulu les abattre en jouant sur le nombre. Dommage pour eux mais il était accompagné par Klork et lui-même n’était pas en reste. AH ! Alors qu’il s’apprêtait à lancer son pieu sur le cadavre avachi sur le bord des escaliers, celui-ci vint réagir sur le moment, roulant un peu pour éviter de justesse le pieu.

« Héhéhé ! C’était donc toi ?! TU VAS … »

Un arc électrique se dessina parmi les trois cadavres allongés les uns sur les autres, venant foudroyer le félémon à la chevelure blonde. Il sentait déjà sa peau qui brûlait en de nombreux endroits, tout son être tremblant sous l’attaque alors qu’un cri rauque résonnait dans l’auberge. Il … AAAAAAAH ! PAS MAINTENANT ! NON ! IL REFUSAIT LA DEFAITE !

Mais son corps lui répondait à peine. Il avait l’impression d’être complètement paralysé. Il ne pouvait pas … il ne pouvait pas bouger plus que ça. IL NE POUVAIT PAS ET … Ah … Ah … Ah … Il voyait le sourire de son agresseur. Celui-ci, malgré son état se sentait victorieux.

« Si on ne peut … en emporter qu’un, au moins que celui de la Vanité disparaisse. La famille de la Vanité ne sera pas victorieuse cette fois, hahaha ! »

« Attends que je … que je t’attrape … je vais te faire … regretter ton existence ! »

« Et comment est-ce que tu comptes faire mon grand ? Tu ne peux plus bouger, tu es… complètement immobile et autant dire que c’est fichu pour toi ! »

« Viens donc … me le dire … en face ! On verra si je ne peux plus bouger ! » s’écria Zéran, son corps continuant de ne pas réagir à ses tentatives de mouvement. Malgré ses dires, le félémon encapuchonné ne chercha pas à se rapprocher, faisant grésiller de l’électricité entre ses mains tout en murmurant que par mesure de précaution, il valait mieux en terminer dès maintenant avec lui, comme ça, vu qu’il sera le seul rescapé de la bande, sa récompense n’en sera que plus grande, hahaha !

« Hum ? Et si tu évitais de tuer mon ami ? »

Un corps fut projeté sur l’agresseur alors que Klork sautait des escaliers pour atterrir au rez-de-chaussée. Le bois craqua et se brisa sous ses solerets de métal rouge alors qu’il se tenait devant le félémon à la chevelure blonde. Sa voix inquiète trembla légèrement alors que le candidat de la Rage demandait :

« Tu … Tu es encore en état ? Rien de trop grave, Zéran ? »

« Ça peut aller … On va dire que je n’arrive pas à me mouvoir et que ça m’énerve ! »

« C’est normal. Tous tes muscles sont tendus à cause du choc. Attends un petit peu … » continua de dire Klork avant de tendre son index gauche recouvert par le gantelet de métal sur le torse de Zéran. Un petit choc et voilà que Zéran cria une nouvelle fois de douleur avant de tomber à genoux … mais il arrivait à bouger ! ENFIN !

« Et maintenant … Éliminons ce dernier type. Je pensais en laisser un en vie … mais j’ai changé d’avis. Ça ne nous sera pas utile. »

« Qu’est-ce qui te prends, Klork ? Tu … Tu … »

« Ce qui me prend ? C’est que j’ai faillit te perdre, Zéran ! C’est ça ce qui me prend ! Alors maintenant, tu vas reculer … et tu vas aussi me chercher l’aubergiste car j’ai eut une MAUVAISE SURPRISE en allant en haut ! »

« Où sont … les autres, d’ailleurs ? » demanda une nouvelle fois Zéran, cherchant à retrouver son souffle ou du moins à reprendre le contrôle de son corps, émettant un petit gémissement de douleur à cette idée, ça ne lui faisait vraiment pas du bien.

« Voilà la mauvaise surprise, il n’y a personne ! PERSONNE ! Je ne sais pas où ils sont ! »

« Comment ça ? Ils ne sont pas dans leurs chambres ? Est-ce qu’il y a des traces de … »

« Attends un peu, je termine ce que j’ai commencé. » coupa sèchement Klork avant de se diriger vers le félémon encapuchonné qui tentait de se relever malgré le lourd poids de son comparse déjà mort. D’un geste rapide et précis, sa lame se logea dans le torse du félémon, tournant lentement, très lentement à l’intérieur, des gargouillis se faisant entendre de la part de l’agresseur de Zéran pour enfin que son corps ne bouge plus.

« Qu’est-ce que … ça veut dire exactement ? S’ils ne sont pas là, je … Ah … Tout d’abord, merci Klork. Je crois que je n’aurai pas … »

Il n’aurait pas survécu, n’est-ce pas ? Maintenant, la dure réalité venait de le frapper de plein fouet alors qu’il plaçait une main sur son visage. Il avait … faillit mourir, n’est-ce pas ? Il serait peut-être mort à l’heure où il avait cette pensée. Il avait … hahaha … Il avait un petit rire nerveux, tout son corps étant parcouru par de nombreux tremblements.

« Il n’y avait aucune affaire ou autre. Il semblerait que nous soyons les seuls dans cette auberge. Il n’y avait même pas d’autres clients … ce qui me fait dire qu’il y en a un qui va nous donner quelques explications mais auparavant … »

Voilà qu’il se retrouva soulevé comme un simple fétu de paille, finissant sur l’épaule de Klork. HEY ! Il pouvait marcher ! Mais Klork … était vraiment impressionnant. Il n’avait vraiment aucune blessure sur le corps ce coup-ci. Est-ce qu’il était enragé ou en colère ? Hey … C’était vraiment gênant mais bon … sur le coup, il préférait se taire. Surtout quand la porte en bois se brisa sous le coup de soleret de Klork.

« Je sais que vous êtes là depuis le début en espérant que tout soit réglé. Vous avez vu toute la scène et je crois que vous allez nous devoir quelques explications. »

Le ton était sec et cassant, le genre qui ne laissait pas vraiment de place à l’absence de réponse. Cloîtré dans un coin, l’aubergiste n’osait plus bouger, tremblant de tout son être, couvrant son crâne comme pour se protéger de l’attaque qu’il allait subir.

« Vous voulez nous donner des explications ou alors, il faut que je vous fasses subir le même sort ? Où sont tous les autres ? Mais surtout, est-ce que c’est la candidate de l’Avidité qui vous a demandé de faire ceci ? REPONDEZ MAINTENANT ! »

« Je … Je ne sais pas où sont vos compagnons ! Je sais juste que je devais vous laisser une chambre et laisser ces félémon rentrer ! Je ne savais pas que vous étiez des criminels ! »

« DES CRIMINELS ?! NOUS SOMMES LES CANDIDATS DE LA VANITE ET DE LA RAGE ! OU EST LA CANDIDATE DE L’AVIDITE ?! »

« JE NE SAIS PAS ! Je vous le promet ! Ne me tuez pas, je vous en pries ! Je … Je devais juste faire ça, je ne devais rien faire d’autre ! J’ai un commerce, j’ai une famille, j’ai, j’ai … elle m’a donné une forte somme d’argent, je … »

« Disparaissez de mon champ de vision et que je ne vous revois plus. » murmura Klork, comme s’il avait du mal à contrôler ses pulsions meurtrières sur le moment.

« Klork … Il faut que l’on fouille la ville et vite. Les autres ont sûrement besoin d’aide. »

« Pas Vélisa et Réxéros mais oui, Agléa, Sirénia et Silesti, on doit les retrouver et vite. »

« Est-ce que par contre, tu peux me déposer au sol ? Je peux … marcher. Il faut que j’aille récupérer mes armes aussi, d’ailleurs. »

Comprenant la position dans laquelle se trouvait Zéran, le félémon à la chevelure émeraude fit un hochement de tête positif avant de le déposer, comme il le demandait. Retournant dans la pièce principale de l’auberge où les débris s’entremêlaient aux cadavres et au sang, Zéran vint se pencher pour reprendre ses armes en main avant de chuchoter :

« Ca veut dire … que personne n’avait confiance envers les autres en fin de compte. »

« Non, personne n’avait confiance dans la proposition de Vélisa. Ils s’attendaient tous à ça … et moi-même, j’ai été stupide. Je n’arrive pas à croire que je suis aussi bête pour ne pas m’être méfier. Çà m’apprendra à avoir passer une bonne soirée avec toi. »

« Je ne regrette pas le moins du monde tout ça, Klork. Simplement, je crois que moi aussi ,je m’en veux de ne pas avoir pris mes précautions. »

« A qui est-ce que tu le dis … d’ailleurs, ce qu’il faut retenir principalement, c’est qu’on se fait assez confiance tous les deux contrairement aux autres. J’imagine que Vélisa et Réxéros, ça doit être de même de leur côté. Il y a des chances … que la prochaine confrontation se termine très mal, Zéran. Il va falloir s’apprêter à les tuer. »

Les tuer ? Mais cela risquerait de détruire le groupe à peine formé. S’ils perdaient déjà l’un de leurs membres voire les deux, autant dire que … le chemin pour récupérer le coeur de son père allait être bien plus difficile.

« Ne commences pas à te faire d’illusions, Zéran. Ils ne nous laisseront pas le choix. Ils ont recommencé après avoir échoué la première fois. Ils ne veulent pas nous aider à cette tâche. Autant se débarrasser des traîtres le plus tôt possible. »

« Je sais que tu n’as pas tort, que c’est même logique mais … ah … disons que … j’ai beaucoup de mal à me dire ça. Ce sont des personnes avec qui nous discutions et … Non. Non et non. Je ne dois pas penser comme ça. »

« Il ne faut pas. La moindre hésitation en combat pourrait être fatale, Zéran. Je te l’ai assez souvent répété. Aujourd’hui était une première épreuve sur ce qui nous attendait. Tu comprends maintenant qu’il faut autant se méfier des félémons que des célestiens … et des humains. Encore que nous n’avons pas encore vu ces derniers. Ils sont plus dispersés dans nos frontières avec le royaume des célestiens. Nous sommes encore bien ancrés dans le royaume des félémons. Nous avons tellement de route à faire. »

C’était un petit changement de sujet à la fin, n’est-ce pas ? Le félémon aux cheveux bonds n’en fit pas plus la remarque à Klork alors qu’ils finissaient enfin par quitter l’auberge. Quelques claquements de fenêtre signalaient que les plus curieux avaient préféré ne pas en voir plus que prévu. C’était tant mieux … pour eux s’ils ne voulaient pas mourir.

« Par où est-ce que l’on part, Klork ? Tu as une idée ? »

« Pas le moins du monde et cette ville est bien trop grande pour deux personnes. »

« On va essayer de retourner sur nos pas de la journée. Peut-être que l’on trouvera quelqu’un, du moins, c’est ce que j’espère ! »

Il n’était pas le seul à espérer, Klork faisant un léger sourire en voyant Zéran partir vers la droite. Il avait une assez bonne mémoire pour ce genre de détails et ça pouvait être très utile, surtout dans une telle situation. Les deux félémons commencèrent à courir, Klork faisant un véritable tintamarre dans son armure. Etrange … Il n’y avait même aucune milice dans les ruelles. Est-ce que tout la ville était prise « d’assaut » par ce groupuscule ?

« J’ai l’impression que Vélisa et Réxéros ont mis les grands moyens pour arriver à tout ça. »

« Sûrement mais je ne vais pas les interroger, Klork. Tu as raison, il fallait s’y attendre. Je m’y préparais mais … je ne savais pas qu’ils oseraient faire ça aussitôt qu’ils en auraient la chance. C’est juste aberrant ! Ils n’ont aucune décence ! »

« La décence est vraiment la dernière chose qu’ils posséderaient, Zéran. Est-ce que tu entends du bruit ? Avec mon armure, j’ai du mal. »

« Rien de rien, aucun signe de combat non plus. Les rues sont déserts, complètement désertes. On a l’impression qu’il s’agit d’une ville fantôme. »

Le terme était vraiment approprié sur le moment même. Tout était simplement désert autour d’eux. C’était vraiment glauque mais aucun ne fit la remarque à ce sujet. Maintenant, ils finirent par se taire et stoppèrent leur course. Ca ne servait à rien d’aller n’importe où.

« Zéran … Si tu tends l’oreille et que tu … » commença à dire Klork avant d’être interrompu par un mouvement de la main de Zéran. Ce dernier avait son visage qui regardait à gauche et à droite, comme s’il cherchait d’où provenait ce bruit de lames qui s’entrechoquaient.

« PAR ICI, KLORK ! Y A UN AFFRONTEMENT ! »

Et sans attendre que le félémon en armure le suive, il partait déjà dans une ruelle, la traversant en intégralité pour arriver dans une autre rue. Là-bas, il voyait à nouveau une dizaine de ces personnes encapuchonnées. Certaines étaient blessées, d’autres non mais aucune n’était au sol Elles formaient un cercle autour de deux personnes.

« Agléa ! AGLEA ! CATOR ! NOUS SOMMES LA ! »

« Bravo pour la discrétion, Zéran … mais au moins, ils savent qu’ils n’ont rien à craindre maintenant que nous sommes arrivés. » soupira Klork, ne pouvant pas réellement en vouloir à Zéran d’avoir voulu prévenir les deux autres membres du groupe.
Surtout que visiblement, ce n’était pas très joyeux de leur côté. Cator était haletant, en sueur et couvert de blessures, cela malgré son bouclier qui montrait de nombreuses fissures et son marteau. Agléa aussi n’était pas vraiment en bon état. Heureusement qu’ils étaient là.

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