Chapitre 274 : Toujours un héros

ShiroiRyu
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Chapitre 274 : Toujours un héros

« Tiens … D’ailleurs, tu me tutoies maintenant ? Et tu m’appelles plus héros ? Je ne le suis même plus à tes yeux ? Je suis vraiment … tombé bien bas. »

« Non, non … Juste que si je t’appelais encore héros maintenant, tu risquerais de t’énerver et je ne veux pas de ça. Sinon, pour le baume, il faut juste attendre. »

« Avec ou sans mon œil, ça n’aurait rien changé … de toute façon. »

« Dites ? Enfin dis … Je peux te demander quelque chose ? »

« Si ce n’est pas ridicule … Enfin, même si ça l’est … Tu peux poser ta question. »

« Pourquoi est-ce que tu es tombé amoureux de Katérina ? »

Hein ? Il haussa un sourcil, plutôt étonné de la question de la princesse. C’est vrai qu’elle était plus jeune que lui mais bon … Maintenant qu’elle lui disait ça …

« Je ne sais pas … Je ne sais pas du tout. Je crois que je suis tombé sous son charme lorsqu’elle est apparue la première fois. Il faut dire qu’elle avait tenue assez affriolante … Et moi, je ne connaissais pas grand-chose du monde extérieur. Et puis, elle chantait bien, très bien même. Il y a tellement de choses … de bons côtés en elle … mais en même temps … »

« Est-ce parce que tu n’étais jamais tombé amoureux auparavant ? Un peu comme la première fois ? Je ne sais pas du tout, je demande hein ? »

« Je pense … Oui … Je pense que c’est ça. Je ne suis jamais tombé amoureux auparavant et personne n’était tombé amoureux. Je crois que c’était pareil pour Katérina. »

Mais entre croire et être sûr, tout était différent, bien différent même … Tout était tellement différent … Tellement différent. Il chercha à se recroqueville alors que la princesse passait une main sur la sève fossilisée sur l’œil gauche du jeune homme.

« Quand tu penses que ça sera bon, tu pourras la retirer, d’accord ? Mais normalement, il va falloir un peu de temps quand même. »

« D’accord … D’accord … Si tu peux partir maintenant, je voudrai être seul. »

« Elle est jolie, Elyséa, hein ? »

C’était quoi cette question absurde ? Bien entendu qu’Elyséa était jolie, très jolie même … Elle était magnifique … comme une perle.

« Ca peut aller … » marmonna t-il, mentant effrontément.

« Ce n’est pas beau de ne pas dire la vérité. »

« Et est-ce que la vérité est bonne à dire ? Tu as vu ce que ça a donné ? Ils m’ont caché la vérité pendant des mois ! Elyséa aussi ! Alors bon, la vérité, je m’en fiche ! »

« Pardon, Kéran. Je ne voulais pas … te rappeler ça. Mais Elyséa, tu en penses quoi ? »

« J’en pense plus rien du tout. Bon, je crois que j’ai assez discuté … Merci pour l’œil … Déjà que j’ai un bras en moins, si en plus, je vois mal … »

« De rien mais nous retournons avec les autres ? »

« TU retournes avec les autres. » répliqua le jeune homme aux cheveux argentés. Lui ? Il allait surement partir de son côté … Oui … C’était mieux dans le fond.

« Hein ? Mais mais … Et toi ? »

« Pas besoin de signaler ma présence … Tu peux dire que tu ne m’as pas retrouvé. Ca sera bien mieux pour tout le monde. Je crois que je ne veux plus voir personne. »

« Mais mais mais … Où est-ce que tu vas aller ? Je ne peux pas te laisser partir seul de ton côté ! Non, non et non ! Je ne peux pas du tout, Kéran ! Tu es blessé ! Et puis, avec ton corps, je ne veux pas que tu t’éloignes de nous ! »

« Tu vois ? Je ne suis pas un héros. Sinon, tu ne t’inquièterai pas pour moi. »

« Un héros, ce n’est pas quelqu’un qui veut toujours se débrouiller seul ! Un héros se relève toujours ! Qu’importe ce qu’il a subit ! Là, tu ne fais que te mentir et avoir peur d’affronter la vérité en face ! La vie n’est pas parfaite, Kéran ! JAMAIS ! Elle ne le sera jamais ! Tu subiras beaucoup de coups durs, ce n’est pas pour ça que tu dois les affronter seul ! »

« C’est tout ce que tu as à me dire, Iyasminé ? »

« Non ! Je n’ai pas terminé ! Tu seras toujours mon héros pour tout ce que tu as fait, Kéran ! Toujours ! Et qu’importe si tu dois finir sans bras et sans jambes ! Qu’importe ce que tu deviendras ! Tu resteras toujours l’homme qui a réussi à battre Karos avec ses pokémons ! L’homme qui a permis aux pokémons métalliques de revenir dans ce monde ! L’homme qui a réussi à ramener bon nombre de pokémons spectres et ténébreux à la raison ! »

« L’homme qui a été cocufié devant tout le monde. »

« Mais ça, on s’en fiche ! De toute façon, je suis sûre que moi aussi, mon premier amour me fera très mal ! Vraiment très mal même ! »

« … … … Peut-être … Mais je ne le souhaite pas, même à mon pire ennemi. Les histoires d’amour doivent être belles et tendres. Elles doivent être longues et délicates. Le fait de toucher autrui, de glisser ses doigts dans les siens … De dormir contre l’autre … ou alors sur ses genoux … De passer une main dans ses cheveux. »

« Est-ce que vous aviez fait tout ça avec Katérina ? Enfin, habituellement ? »

« Rarement … Très rarement même. Enfin bon, c’est juste que je suis … trop simpliste et candide. Elyséa me l’a toujours dit. Ah ! Au moins, j’aurai appris que je ne dois faire confiance à rien, ni personne dans ce monde. » marmonna le jeune homme.

« Et pourquoi ça ? Car tu as été blessé une fois ? C’est quand même dommage de refuser qu’une personne t’aime car tu as été blessé une fois. »

« Tsss …Assez … Tu ne comprends rien. J’ai dit que je ne reviendrai pas … et je ne reviendrai pas. Pars maintenant. »

« Est-ce que je peux savoir au moins où est-ce que tu vas ? »

« Surement à la montagne des dragons … Je ne peux faire que ça de tout façon. » souffla le jeune homme alors qu’elle se levait tranquillement.

« D’accord ! Alors, nous nous retrouverons tous là-bas ! Je vais prévenir les autres ! »

« … … … Si j’aperçois que vous êtes en train de me suivre, cela risque de très mal se finir. »

Mais elle ne sembla pas l’écouter, ne faisant que rire à moitié tandis qu’il fronçait les sourcils. Il détestait cela … Quand on ne le prenait pas au sérieux. Mais l’adolescente eut un petit sourire, reprenant la parole :

« Ca ne fait rien … Tu ne nous remarqueras même pas. »

« Vas t-en … et ne reviens plus … » termina de dire le jeune homme aux cheveux argentés alors qu’elle s’exécutait, partant de son côté sans même se retourner. Elle passa à côté de Zénark, le regardant avec étonnement.

« Euh … Mais qu’est-ce que tu fais là ? Tu as tout entendu ? »

« C’est une façon … particulière de remonter le moral d’une personne, saches-le. »

« Ah mais … Enfin … Je … Enfin bon … »

« Sais-tu que l’un de tes ancêtres était un Tengalice ? Une créature ténébreuse liée aux plantes ? Je ne pense pas … Si tu veux, je pourrai t’en raconter bien plus à ce sujet. »

« Hein ? Mais comment est-ce que tu sais cela ? » demanda l’adolescente, marchant à côté de Zénark tandis que l’Absol restait muet pendant quelques secondes.

« Je connaissais l’une de tes ancêtres. L’une des anciennes reines du Dominion Naturel. »

« Hein ? Mais mais … Euh … Tu étais quoi ? »

« L’un de ses gardes personnels … voire même un peu plus que ça. »

Un peu plus que ça ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elle le regarda, intriguée avant de faire un grand sourire. Peut-être qu’elle avait bien compris en fait. Elle caressa l’Absol au niveau du cou avant de dire :

« Tu es mon ancêtre toi aussi ! C’est ça hein hein ? Mais alors, tu étais l’amour de quelle reine ? Elle datait de quand ? Dis-moi tout ! »

« Ah … Je ne sais pas … si je peux t’en parler mais avec tes arguments envers Kéran, je pense que c’est bon quand même. »

« Alors, dis-moi ! Dis-moi tout ! »

« J’étais l’amant de l’une de tes ancêtres … Sauf que visiblement, cela ne plaisait pas aux personnes … plus proches d’elle. Tu sais, même si vous n’êtes pas vraiment de la royauté, le titre de reine du Dominion Naturel fait que vous avez un certain prestige. Alors … Savoir qu’un paysan comme moi … pouvait s’attirer les faveurs de la reine … »

« Hihihih ! Donc, toi et mon ancêtre, vous étiez deux amoureux en cavale ? »

« Nous pouvons dire cela … Mais malheureusement, j’ai été tué par mes compagnons d’arme … Mais aujourd’hui, j’espère que tu comprendras qu’il faut toujours se battre … même contre les préjugés et les classes sociales … pour ça. »

« Oh … C’est triste, petit Zénark. Mais ne t’en fait pas, maintenant, je suis là. »

« Je pourrai être peut-être ton arrière arrière arrière … et ainsi de suite grand-père. »

Ah bon ? Ca ne la dérangeait pas tant que ça. De toute façon, elle était bien contente d’apprendre ça. Après tout, elle avait remarqué que les pokémons spectres et ténébreux avaient toujours quelque chose qui les liaient aux autres … Ils étaient souvent des ancêtres ou des personnes proches. Mais elle, elle avait de la chance !

« Bon, elle est partie. Je vais pouvoir m’en aller. »

Avec lenteur, il se releva, gémissant de douleur. Maintenant qu’Elyséa n’était plus en lui, il souffrait terriblement. Il posa sa main sur la sève protégeant son œil gauche. Il avait failli le perdre … définitivement. A cause d’un coup de folie, rien que ça.

« Rien que ça … Ah … Je … Bon … La montagne maintenant. »

« Kéran ? Je peux te parler maintenant ? »

… … … Il s’immobilisa, ne se retournant pas en entendant la voix d’Elyséa. Non … Il n’avait pas envie de lui parler. C’était pourtant très simple. Pourtant, il murmura :

« Si ça ne dure pas trop longtemps, tu le peux, Elyséa. J’ai du chemin à faire. »

« Ça ne sera pas très long. Mais … Est-ce que tu peux me regarder en face ? S’il te plaît ? »

« Non, ce n’est pas nécessaire pour avoir une discussion. Parle maintenant … au lieu de nous faire perdre du temps si précieux à tous les deux. »

« Retourne-toi, s’il te plaît. »

« J’ai dit non ! Je ne le ferai pas ! Pourquoi est-ce que je devrai vous écouter ?! Je crois que j’en ai déjà assez entendu aujourd’hui ! » hurla le jeune homme avec rage.

« D’accord … Je voulais te faire une surprise mais … Je comprends que tu ne veuilles même plus me regarder. J’avais revêtu une tenue différente … Puisque maintenant, tout est fini. »

« Et ? Qu’est-ce que c’est censé me faire ? Tu pourrais même ne rien porter du tout que ça ne changerait pas grand-chose. Qu’est-ce que tu tentes de manigancer ? »

« Kéran ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter que tu me parles de la sorte ? Personnellement … Je veux juste savoir cela. »

« Tu le sais parfaitement. Arrête de faire semblant de ne pas comprendre pourquoi je te parle de la sorte. Je déteste encore plus ce genre de réactions ! »

« Non. Je ne comprends pas… En tant que femme, je n’ai jamais été douée pour ça. Je n’ai jamais compris ce qu’était être une femme, ce qu’était d’aimer une autre personne. J’ai perdu la mémoire pendant des siècles voire même plus. Je n’ai … jamais compris avant récemment ce qu’était d’aimer. Je n’ai pu y goûter que brièvement. »

« Et ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Tu peux raconter tout ce que tu désires … Ca ne changera rien … Rien du tout. » rétorqua le jeune homme avec colère.

« Kéran … Tu peux me regarder … s’il te plaît ? »

« POURQUOI EST-CE QUE JE LE FERAI ?! BON SANG ! TU CROIS QUE JE VAIS TOMBER DANS LE PANNEAU OU QUOI ?! »

« Je voulais juste … savoir si tu me trouvais belle et désirable maintenant. Katérina n’est plus là pour m’arrêter. Je veux jouer mon … rôle de femme … et conquérir ton cœur. »

« Désolé mais je ne suis pas désolé. Mon cœur est scellé à jamais ! Merci, au revoir et on ne se rappelle plus ! Le pire est quand tu parles comme ça ! Tu me ferais presque croire que tu es sérieuse en disant ça ! MAIS NON ! TU NE L’ES PAS ! »

« Je suis plus que sérieuse, Kéran. Katérina et Hodan peuvent bien disparaître maintenant. Leurs vies ne me concernent plus … Puisqu’elles ne sont plus liées à la tienne. »

Elle pouvait dire tout ce qu’elle voulait. Elle pouvait faire tout ce qu’elle désirait mais il ne tomberait plus dans le piège. Dans un piège aussi grossier. NON ET NON ! Plus maintenant … Il en avait assez … Ils s’étaient assez moqués de lui. Il en avait assez … Tellement assez. Plus qu’assez ! C’était bon … Il voulait que ça s’arrête.

« Kéran … Je vais répéter ce que je t’ai dit avant la mort de Karos. Je t’aime. »

« Non. Ce n’est plus possible. Peut-être que tu me cacherais encore quelque chose. Aller … Je m’en vais de mon côté. Je vais faire de mon mieux pour ne plus tomber sur l’un d’entre vous. » déclara le jeune homme aux cheveux argentés, levant sa main pour saluer Elyséa.

« ATTENDS UN PEU KERAN ! Si tu t’éloignes de moi, tu risques de mourir ! » cria la femme aux cheveux blancs, Kéran s’immobilisant subitement. Mourir ? Lui ? Bien qu’il restait sur place, il ne se retourna pas, attendant qu’elle continue ce qu’elle venait de dire.

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