Chapitre 28 : Un peu de temps ensemble

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 28 : Un peu de temps ensemble

« Les téléfilms, c’est vraiment l’une des pires choses qui existent dans ce monde. »

« Il ne faut pas dire cela, il y en a des biens. Dison juste que pour 99 % de déchet, tu as au un bon téléfilm ou presque, rien de plus. »

« Je ne sais pas si je dois apprécier cet anecdote. Hmm ? Il est quelle heure ? Dix-sept heures au grand maximum, c’est pas mal du tout. Mais tu comptes partir quand ? »

« Tu comptes me faire jeter hors de la chambre, c’est bien ça ? »

« Je n’ai pas dit cela, Kasiopé. Pas du tout … Enfin bon … Pfiou, il fait chaud avec toi sur la couverture. Ah … Est-ce que tu peux ouvrir un peu la fenêtre s’il te plaît ? »

Elle se releve, quittant alors le lit pour se diriger vers la fenêtre. Elle ouvre la fenêtre, comme le désirait Ryusuke avant de retourner auprès de lui. Retournant s’asseoir comme si de rien n’était, elle murmure d’une voix douce :

« Ah … Junon et les autres ne t’ont pas menti. Mais ils ne t’ont rien dit en un sens. Oui, nous avons fait tout cela pour te protéger. Naro allait sûrement contre-attaquer, nous avons donc pris nos précautions pour que tu sois en sécurité. Malheureusement, parfois, toutes les précautions faites ne servent pas à grand-chose. »

« Surtout si la victime ne réagit pas de la manière que … hmm … non … Comment est-ce que je peux dire ça. Toutes vos discussions et vos tentatives pour vous … rapprocher de moi, elles consistent juste en ça ? Au final, rien n’est vrai ? »

« Oh, je vois de quoi est-ce que tu as peur et … je peux alors te rassurer sur ce point. Tu n’as pas à t’en faire, tout est vrai de ce côté. »

« Comment est-ce que je peux en être sûr ? Et non … j’ai l’air stupide de parler de tout ça. Un vrai gamin, j’imagine. Je dois être vraiment ridicule. »

« Pas le moins du monde. Tu peux alors être rassuré de ce côté. Je te promets que tu n’as pas à t’en faire. La preuve n’est-ce pas le fait que je sois là ? »

Elle marquait un point. Elle aurait put partir avec les autres. Il a un petit sourire qu’il tente de cacher avec discrétion mais Eleanor releva la tête, se tournant vers son dresseur avant de dire d’une voix qui se voulait lente :

« Draco … Draco dra draco ? Dra ! »

« Comment ça, tu trouves que c’est mieux quand je souris ? Je ne souris pas, ne raconte pas n’importe quoi. Kasiopé risque de se faire des idées sinon. »

« Je ne me fais pas d’idées … mais je suis contente, Ryusuke. Vraiment contente. Est-ce que je peux voir tes blessures ? Ah ! Attends, c’est plus facile si je fais ça. »

« Qu’est-ce que tu vas encore faire ? HEY ! Mais c’est privé ça ! »

Elle était passée près du bord du lit, récupérant un bloc-notes avec les informations au sujet de Ryusuke. Celui-ci voulut se relever mais Sirénia marmonne, lui disant de ne pas en faire trop vu son état et qu’elle n’a pas envie qu’il soit blessé.

« Ah passage, Sirénia, tu peux parler quand je suis là. Et ne t’en fait pas, je n’ai parler à personne de tes petites crises même si elles sont assez violentes. »

« Merci mais tu n’as pas à t’en faire … et arrêtes de te rapprocher trop près de lui. »

Elle ne veut pas se montrer vulgaire mais elle n’aime pas voir l’adolescente qui finit par s’asseoir sur une chaise, récupérant une pomme qu’elle se met à éplucher et couper devant Ryusuke et ses pokémon. Oh ! Un quartier pour chacun, elle est sûre que ça plaira !

« Eleanor ? Sirénia ? Voilà pour vous. Ryusuke, tu veux que je te le donnes en bouche ? »

« Ne me prends pas pour un idiot, je sais parfaitement manger une pomme. »

Il tend ses bras plâtrés alors qu’elle y dépose le quartier de pomme. Elle le regarde tenter de ramener le morceau à sa bouche sans y arriver, le morceau tombant à côté de lui sur le lit.

« Ryusuke, Ryusuke ! Fais attention à toi ! Il … »

« Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il … » s’écrit Ryusuke en se tournant vers Kasiopé, un morceau de pomme s’enfonçant dans sa bouche. Il le mâchonne pendant quelques secondes avant de l’avaler, déglutissant pour reprendre : « Non mais je rêve ou quoi ? J’ai … »

« C’était bon ou non ? Normalement, aucun pépin ou aucun morceau de peau. »

« C’était bon mais ce n’est pas le sujet, je veux dire par là que tu dois … »

Elle rigole et récupère le morceau tombé sur le lit, venant le mettre dans sa bouche alors qu’elle étudie sa réaction et celle des pokémon de Ryusuke. Ce dernier soupire tandis qu’Eleanor a déjà fini son propre morceau.

« Au moins, il semblerait qu’une certain Draco apprécie les pommes. On testera aussi avec les oranges, d’accord ? Mais attention, il y aura beaucoup de jus. »

« Draaaaaaaaaaaa. » répond la pokémon en frottant son museau contre la joue de Ryusuke, comme pour essuyer sa bouche sur lui.

« A part réussir à faire de l’oeil à mes pokémon, tu n’as rien d’autre à me dire ? »

« Que je suis bien contente de voir que tu vas bien ? Ce n’est pas une bonne réponse de ma part ? Savoir si je réfléchis à une autre ou non, Ryusuke. »

« Non, ça me convient, on va dire ça comme ça … tsss, je vous jure. »

Il ne semble guère être content de la réponse mais il va devoir s’en satisfaire visiblement. Mais bon, il est … heureux néanmoins. Il ne veut juste pas le dire. Il observe la télé.

« Est-ce que tu as besoin de quelque chose, Ryusuke ? Je vais partir de la chambre environ une dizaine de minutes. Comme ça, je peux faire un aller-retour qui te sois utile. »

« Hmm … Juste l’oreiller qui me fait mal mais à part ça, peut-être un peu de lecture ? »

De la lecture ? Ce n’était pas une mauvaise idée. Comme elle venait de lui dire, elle quitta la pièce quelques secondes plus tard alors qu’il a relancé la télévision, zappant sur les chaînes. Du moins, il aurait bien voulu mais c’était Sirénia qui décidait. Et bien entendu, elle était d’une humeur massacrante … comme à son habitude.

« Il faudrait vraiment que tu arrêtes de te mettre en boule pour rien, Sirénia. »

« Je me mets en boule si je le veux, compris ? Et je ne veux rien savoir de toi. »

OUCH ! Très méchante la vilaine Kirlia ! Elle avait de la chance qu’il ne peut rien faire mais ce n’est pas un problème de son côté. Tant qu’elle n’abuse pas de ses pouvoirs pour faire le mal inutilement, çà passera à ses yeux.

« Il y a vraiment rien de bon à la télévision. AH ! Tu peux laisser ça ? Hey, Sirénia ? »

« Non, tu mérites pas de regarder ce dont tu as envie donc tu ne regarderas pas, voilà tout. »

Ah oui ? C’est comme ça ? Ca ne se passera pas ainsi ! Il ferme les yeux et cherche alors le sommeil. Il n’aura qu’à attendre que Kasiopé revienne. De toute façon, regarder la télévision, c’était bien loin d’être nécessaire à l’heure actuelle. Peut-être ce soir ? Les minutes s’écoulent mais voilà que Kasiopé n’est toujours pas revenue. Il est plus de dix-sept heures trente tandis qu’il attend son retour. Est-ce qu’elle est rentrée à la maison ?

« Peut-être que c’est mieux … au moins, je ne serais pas dérangé. »

« Oh ? Dérangé ? Tu insinues que je te pose quelques problèmes, c’est bien ça, Ryusuke ? »

La voilà de retour mais avec un sachet en main. D’après un rapide coup d’oeil elle a les livres dont ils parlaient tous les deux. Mais qu’est-ce qu’elle avait pris ? Car il n’était pas sûr que cela lui convienne. Elle ouvre le sachet devant lui, reprenant la parole :

« Alors, il y a un polar, un roman à l’eau de rose, un peu de fantaisie et … Hmm, je viens de penser à quelque chose, Ryusuke. Comment est-ce que tu comptes lire ? »

« Hein ? Que ? Et me … Hmm, euh … Eleanor ou Sirénia iront tourner les pages pour moi, du moins, j’espère qu’elles se montreront coopératives pour tout cela. Car sinon, je t’avoue que je pense que je suis plutôt foutu, hahaha. »

« Ou alors, je peux lire à ta place. Comme on le fait à un enfant. Prenons les aventures de Wiwi, le petit Teddiursa. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Qu’elle se moque ouvertement de lui, il s’en fichait complètement, surtout que ce n’est pas bien méchant mais bon … les aventures de Wiwi le petit Teddiursa quoi ! En fait, en la regardant, elle remarque que Sirénia et Eleanor semblent intéressées.

« Bon, vas pour ça, ça sera bien u nconte comme « Fais-moi peur » on va dire. »

« Ce n’est pas vraiment cela mais bon … Alors, il était une fois, Wiwi le petit Teddiursa et ses amis de la forêt. Ils étaient heureux tous ensemble, vivant dans la forêt. »

Et voilà qu’elle se met à raconter. Il a l’impression de rêver. Pourquoi cela ? Car elle joue aussi le jeu de la voix. Une voix différente pour chaque personnage. Et Sirénia est devenue bien calme maintenant, surprenant mais pas déplaisant, loin de là.

Il regarde les deux pokémon qui ont les yeux rivés sur le livre de contes. Il a l’impression qu’elle fait ça depuis des mois, voire des années mais bon, il ne va pas l’arrêter en si bon chemin alors qu’elle fait de grands efforts pour tous les intéresser.

« Et voilà, ils vécurent heureux, Wiwi partageant son miel avec tout le monde. Fin. »

« C’était plutôt joli, raconté par toi. A croire que tu as des talents dans ce domaine. »

« Disons qu’il n’est pas rare que je m’occupe de mes petits frères et sœurs qui sont bien moins âgés que moi. Il faut bien cela pour les calmer, hein ? »

« Oh. Je ne savais pas. Pour ma part, je suis fils unique même si je trouve cela dommage. Je me demande comment tout cela se passerait si j’avais un petit frère ou une petite sœur. Est-ce qu’ils te rendent la vie infernale ou presque ? Tu dois avoir du mal à les supporter non ? Encore que si tu arrives à me parler et à me supporter, c’est gagné. »

« Disons que je me suis bien entraîné pour ça, monsieur tête de mule. »

« Je ne suis pas d’un naturel facile … et je ne sais pas comment tu as fait mais bon … Dans le fond, ce n’est pas une mauvaise chose, je t’en remercie. »

« Tu n’as pas à me remercier mais … Bon, un autre livre ? Ou tu veux peut-être mang… »

Elle s’arrête dans ses propos, clignant des yeux. Avec vélocité, elle se dirige vers le placard, s’enfonçant à l’intérieur alors que l’infirmière rentre dans la chambre. Celle-ci regarde à droite et à gauche avant de dire :

« C’est bizarre, je pensais que tu parlais à quelqu’un. »

« Non non, à part ma pokémon, je ne discute avec personne. Au moins, elles me tiennent compagnie, je ne vais pas m’en plaindre alors. »

« Je dois m’en douter, Ryusuke. Hmm, le repas va bientôt arriver. Tu veux de l’aide ou non pour manger ? Malgré ton état, peut-être que tes pokémon … »

« Sirénia s’en occupera, oui. Merci beaucoup néanmoins. »

« Comme tu le désires. Je n’arrive pas à croire que tu te fais dorloter par tes pokémon. »

« Héhéhé. Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai de la chance de les avoir. »

Il est tout sourire alors qu’il réfléchit et évite de regarder le placard. L’infirmière repart avant qu’une autre arrive, avec un plateau repas. Presque aussitôt, Sirénia se prépare à servir à manger à Ryusuke, la seconde infirmière le laissant seul.

« Pfiou, rester une dizaine de minutes enfermée dans ce placard, non merci. »

« Surtout que je viens de comprendre pourquoi tu as fait ça … Je n’avais pas vu l’heure. Il est tard, normalement les visites ne sont plus autorisées, n’est-ce pas ? »

« C’est exact ! Un peu d’interdit ne peut pas faire de mal, tu ne crois pas ? »

« Ne raconte pas de bêtises. Toi ? La vice-présidente du conseil des élèves qui fait ça ? »

Elle rigole alors qu’il fait de même, Sirénia continuant de nourrir Ryusuke sans un mot. Elle ne laisse pas la jeune demoiselle ne faire ne serait-ce qu’un mouvement vers lui, émettant un grognement dès qu’elle tente de bouger.

« Hmm, visiblement, interdiction de faire ne serait-ce qu’un seul mouvement, Ryusuke. »

« Tu as remarqué toi aussi ? Par contre, tu risques d’avoir des problèmes si tu te fais repérée. »

« Je me cacherais une nouvelle fois dans le placard si ça s’avère nécessaire. Et oui, j’ai vu une sortie par la fenêtre. Tu n’es pas très loin de la branche d’un arbre. »

« Euh … Je ne suis pas vraiment rassuré. Tu es blessée toi aussi non ? Donc évites. »

« Ne t’en fait donc pas, je ne risque pas de chuter. Et puis, ainsi, on passera plus de temps ensemble, qu’est-ce que tu en dis ? »

Ce qu’il en disait ? C’était surtout un peu … perturbant de voir une jeune demoiselle s’intéresser autant à lui. Surtout au point de braver les interdits. Et puis, surtout, elle était là pour parler avec lui pendant des heures et des heures. Il chuchote faiblement :

« Bah … Hmm … Euh … J’aime bien, je dirais. J’approuve complètement. »

« Tu vois, je m’en doutais, Ryusuke. Donc bon … OUPS ! Je repars me cacher, j’entends encore quelques bruits de pas. »

Voilà qu’elle ne se dirige non pas vers le placard mais la salle de bain dans la même pièce. L’infirmière qui s’occupe des repas arrive, félicitant Ryusuke pour son appétit avant de repartir tandis qu’une autre lui demande s’il aura besoin d’aide pour se laver. Encore une fois, il désigne ses pokémon, l’infirmière signalant :

« Mais … Ahem … Nous sommes là pour ça. Il ne faut pas être gêné. »

« Une fois oui … mais là, non. Donnez-moi juste de quoi couvrir mes plâtres sinon, le reste, je vais me débrouiller. Et oui, sortir aussi les affaires, ça sera suffisant. »

« Bien bien bien … Mais ne soyez pas trop difficile, jeune homme. »

Trop difficile ? ARF ! C’est juste qu’il tenait un peu à son intimidé. L’infirmière sort ses affaires, les plies correctement tandis qu’il attend que Kasiopé ne se présente lorsqu’il n’y a vraiment plus personne. Elle pousse un petit soupir, lui disant :

« Est-ce que tu auras besoin d’aide de ma part ? Pour les plâtres ? »

« J’ai dit non pour l’infirmière, c’est la même pour toi hein ? Bon, je suis plus inquiet qu’autre chose. Je te laisse partir sans attendre, d’accord ? »

« Tu me jettes donc dehors car tu ne veux pas que je m’occupe de toi ? Soit ! Mais je reviendrais alors. D’après ce que j’ai cru entendre, tu ne vas pas rester trop longtemps ici. »

C’est exact. Il remercie Casiopé pour la journée passée à ses côtés, l’adolescente l’embrassant sur la joue tout en l’aidant pour les plâtres. Lorsque c’est bon, elle le laisse alors se laver seul. Néanmoins, lorsqu’il en ressort, elle est toujours là, venant lui retirer les sachets pour éviter que les plâtres soient trempés. Et enfin, elle se dirige vers la fenêtre, Ryusuke l’arrêtant brièvement, prêt à aller se reposer dans son lit.

« Euh … à demain, n’est-ce pas ? « 

« C’est ça. A demain, Ryusuke. J’ai passé un bon moment » lui chuchote t-elle avant de grimper à la branche. Il n’ose pas la regarder partir mais demande à Sirénia de vérifier au cas où qu’elle ne se fasse pas mal. Voilà, elle n’est plus là.

Laisser un commentaire