- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 282 : Un dernier cadeau
« Tu ressens cette chaleur, Elyséa ? »
Cette chaleur ? C’est vrai … Elle en ressentait une … mais cela provenait des personnes ? Enfin, des corps dans le sol ? Dans la neige ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?
« Kéran … Qu’est-ce que tu veux faire exactement avec ça ? Enfin … En les laissant dehors. Je ne comprends pas exactement. »
« Tu ne comprends pas ? Je … Regarde-les … »
Les regarder ? Ils sont heureux, c’est tout ce qui compte n’est-ce pas ? Car c’est ce qu’elle remarque … Ils sont heureux, terriblement heureux même.
« Ils ont l’air apaisés … Même moi … Je crois que je suis morte le sourire aux lèvres. »
« Non, non … Surement pas … Je crois que tu as commencé à sourire après qu’il soit venu. Lorsque tu étais morte, c’était de la surprise. Et tu étais triste en même temps non ? »
Il marquait un point. Un point terrible mais réel … Il avait parfaitement raison. Ah … Elle était si heureuse que ça ? Aussi heureuse ? Grâce à lui ? Elle prit la main de Kéran, la serrant dans la sienne avant de murmurer :
« Et maintenant, Kéran ? Qu’est-ce que nous faisons exactement ? »
« Je ne sais pas … Tu as une idée ? J’en ai une … mais elle est bizarre. »
« Bizarre ? Qu’est-ce que tu veux dire par là, Kéran ? Tu m’effraies un peu. »
« Non non … Je veux juste faire quelque chose … qui me parait normal … Puisque je t’aime. Ca me semble logique. Tu veux bien me lâcher ? »
Oui, bien entendu. Elle le fit, regardant avec appréhension ce qu’il comptait faire. Elle le vit s’approcher des deux corps, se rapprochant de celui d’Elyséa. A la hauteur de son visage, il la regarda pendant quelques secondes, les yeux fermés, le corps gelé et froid … mais sauvegardé depuis des millénaires.
« Vraiment … Elyséa … Tu as été la plus belle chose qui me soit arrivée … depuis que je suis né. J’espère que nous nous reverrons. »
« Qu’est-ce que … Kéran ?! »
« Même si je ne suis pas de ce genre … Je dois le faire. »
Pas de ce genre ? Le faire ? Il la rendait encore plus inquiète là ! Mais … Le jeune homme vint embrasser les lèvres d’Elyséa … Non pas celle qui fut en lui pendant des années, mais celle qui était couchée dans la neige, depuis des millénaires. Le spectre d’Elyséa commença à rougir violemment, se cachant les yeux pour ne pas voir ce spectacle. Plus que gênée, elle ne comprenait pas pourquoi Kéran faisait ça ! Elle … Enfin … Elle était morte.
« Au moins … J’aurai pu goûter à tes véritables lèvres une fois, non ? »
« Ké … Kéran ! On n’embrasse pas les mortes ! »
« On embrasse la femme qu’on aime, non ? Alors … Et puis bon … Je suis humain et c’était ton corps humain. Je trouve ça tout ce qu’il y a de plus … logique … »
« Qu’est-ce que … KERAN ! FAIS ATTENTION ! »
Elle hurla mais c’était déjà trop tard. Le jeune homme n’eut pas le temps de se retourner que des tentacules noirs sortirent de l’armure contenant le corps de la jeune femme. Les tentacules commencèrent à l’enserrer, les deux cadavres s’illuminant légèrement tandis qu’Elyséa était déjà en train d’essayer de séparer Kéran des tentacules.
« Mais qu’est-ce que ça veut dire ?! KERAN ! PRENDS MA MAIN ! »
« ELYSEA, JE … ARRÊTE ! NE FAIT RIEN ! »
Il vint la repousser alors qu’il se retrouvait avalé par les tentacules noirs, les tentacules commençant à former comme un cocon autour de lui … mais aussi des deux cadavres ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Elyséa commença à frapper de toutes ses forces contre le cocon sans qu’aucune réaction ne se fasse sentir.
« NON ! RENDEZ-LE MOI ! RENDEZ-MOI KERAN ! RENDEZ-LE MOI ! VOUS NE POUVEZ PAS ME LE RETIRER MAINTENANT ! NON ! NON ! RENDEZ-LE MOI ! »
Elle allait utiliser ses pouvoirs contre ce cocon ! ELLE VOULAIT KERAN ! ELLE LE VOULAIT ! ALORS QU’ON LE LUI RENDE ! Elle commença à concentrer toutes ses forces ténébreuses sur l’œuf mais celui-ci commença à se fissurer, une belle lueur blanche en émanant. Elle recula, inquiète.
« Kéran ! Réponds … Réponds-moi … »
« Je suis là, tout va bien, Elyséa. Tout va bien … »
Mais alors pourquoi est-ce qu’il ne sortait pas de ce fichu cocon ? Et c’était quoi ça ? L’œuf se brisa, laissant paraître le jeune homme … mais dans quelque chose à laquelle elle ne s’attendait pas. Il murmura :
« Kurym en parlait dans son journal. Il l’avait dit … qu’il ferait une dernière chose pour elle et lui … Une armure qui la protégerait de tout. »
« Mais cette armure … Elle … »
Elle était d’une couleur blanche resplendissante. Magnifique même … Vraiment splendide. Impossible de penser le contraire. Elle était tout simplement splendide … Comment penser autre chose en la voyant ?
« Je sais bien mais le plus étrange … C’est qu’elle n’est pas lourde. »
Mais ce n’était pas ça ! L’armure était magnifique ! D’un blanc immaculé ! Mais il n’y avait pas que ça ! Pas du tout même ! En fait … L’armure était aussi belle que celle qu’elle portait habituellement mais le casque … ressemblait à la tête d’un dragon ? Un étrange dragon qu’elle n’avait jamais vu …
« Est-ce que ça serait la tête de Kyurem ? »
« Je crois. Je n’en suis pas sûr du tout à ce sujet. Mais bref … Je me sens bien … Ca semble comme être une seconde peau ! Mon corps me répond parfaitement ! Hahaha ! Et regarde … Je crois que mon corps désire que tu viennes en lui, Elyséa. »
De sa main gantée de métal blanc, il vint présenter ses lèvres, la seule partie présente et visible sous tout cet amas d’armure blanc. Elle eut un faible sourire, allant l’embrasser légèrement avant de se transformer en une fumée noire, s’insinuant en lui, preuve que son corps acceptait pleinement la jeune femme en lui.
« Oh … C’est chaud, Kéran, très chaud même. »
« Tu as vu ? Kurym … Enfin, j’étais un grand homme à l’époque. Avec les pouvoirs de Kyurem, il avait prévu cela … Je me demande si c’est parce que je suis l’un de ces descendants ? Peut-être … »
« Et maintenant, Kéran ? Que faisons-nous exactement ? » demanda la femme en lui.
« Ce que nous avions prévu, n’est-ce pas ? Nous rendre au sommet de cette montagne. »
« Et mettre un terme à cette gelée verte ? Ca me semble être une bonne idée. Je te guide, Kéran. Par contre, je te préviens, je ne sors plus de ton corps maintenant. Je me sens tellement bien ! Vraiment ! »
« Hahahaha … D’accord, d’accord, Elyséa. Comme tu veux ma grande. »
Alors … En direction de la montagne s’il avait bien compris, c’est ça ? Enfin du sommet ! Bien bien ! Rien que ça ! Il était prêt ! Complètement prêt même ! Alors ! Il devait se mettre à courir ? C’est ce qu’il allait faire !
« Hey, hey, hey … Kéran, je sais que tu es heureux mais ralentis un peu non ? »
« NON NON ! Je veux courir ! Regarde comme je me déplace facilement dans la neige ! Je n’ai même pas froid ! Je ne souffres pas ! »
« Kyurem est là pour te protéger, Kéran. »
« Et toi aussi … C’est le plus important. »
C’est vrai, c’était le plus important pour tous les deux. Il prit une profonde respiration, s’arrêtant pour regarder vers le ciel. La montagne n’était plus très loin maintenant. Enfin, ce n’était plus qu’une question d’heures … avant de mettre un terme à cette gelée verte. Il allait terminer cette histoire, guidé par son ancêtre, Elyséa et Kyurem. Il en était convaincu.
« Coucou, tu as bien dormi ? Dis dis ? »
« Disons que ça peut aller … Tu n’as pas eu trop froid ? »
« Bien sûr que non. Tu me tenais chaud avec ta fourrure. » répondit l’adolescente dans un grand sourire alors qu’elle venait caresser de sa main la fourrure de l’Absol.
Elle appréciait grandement cette fourrure. Elle l’adorait même. Elle frotta avec douceur la fourrure une nouvelle fois, enfouissant sa tête dedans pour bien montrer qu’elle appréciait ça. Qu’est-ce que c’était doux ! Plus que doux même ! OUIIIIII !
« Iyasminé … Il faut se préparer. Nous ne sommes plus très loin du sommet normalement. »
« J’espère que Kéran et Katérina vont bien quand même. »
« Nous le saurons lorsque nous arriverons au sommet de la montagne. Nous avons eu de la chance de ne pas rencontrer de dragons pour le moment. »
C’est vrai ! Il marquait un point ! Et pas qu’un peu ! Elle se redressa, libérant donc le pokémon de son étreinte tout en souriant grandement. Elle était plus que joyeuse et amusée par la situation. Elle reprit la parole tout en rigolant :
« Je ne sais pas … Je sens que je vais faire partie de l’histoire, pas toi, Zénark ? »
« Je ne me pose pas réellement ce genre de questions, je dois te l’avouer. »
« Tu devrais quand même ! Enfin, toi, tu étais déjà dans l’histoire, bien avant. J’espère quand même que Kéran et Katérina vont bien tous les deux. »
Cela faisait deux fois qu’elle se disait ça. Il fronça légèrement les sourcils, s’il en possédait en tant que pokémon. Elle était bien plus inquiète qu’elle évitait de le montrer mais bon … Difficile de le cacher, n’est-ce pas ? Très difficile même.
Et malheureusement, il n’était pas très doué pour réconforter les personnes. Il s’éloigna d’elle, la laissant seule avant de jeter un œil dehors. La tempête de neige était toujour présente mais assagie. C’était étrange …
« On dirait que la montagne se sent apaisée. Nous devrions en profiter. »
« Tu crois que la montagne veut nous aider, Zénark ? » demanda l’adolescente aux cheveux rouges, se présentant à côté de lui, toujours son sourire aux lèvres.
« Il y a des chances … Préviens les membres du Dominion Naturel, nous partons dès maintenant. Plus une minute à perdre. »
Il venait de déclarer cela, observant le ciel et les nuages. Hum … D’ici quelques heures, peut-être même avant … Tout cela allait se terminer. Ah … Il ne pensait pas qu’un jour, tout cela se réaliserait. Mais avec Kéran, Katérina et le Dominion Naturel, il y avait une chance réelle que le monde retrouve sa beauté d’antan. C’était pour ça qu’il se battait.
« Hey … C’est moi ou c’est carrément étrange, non ? »
« De quoi, Katérina ? »
La femme aux cheveux argentés regardait autour d’elle. Depuis le début, elle avait fait pas mal de marche, elle le reconnaissait parfaitement. Elle jeta un regard en bas. Wowow … C’était bien haut ! Trop haut peut-être même !
« J’aime pas cette hauteur … Ca me fout un peu les boules, là. »
« Katérina, ne regarde donc pas en bas alors. Néanmoins, tu n’as pas dit ce que tu trouvais étrange. Quel est le souci, Katérina ? »
Le souci ? Elle allait le lui dire par la pensée. Elle n’avait pas rencontré un seul dragon. Voilà le problème. Le gros problème même. Ce qui était étonnant puisque ça s’appelait la montagne des dragons non ? Alors pourquoi elle n’en voyait pas un seul ?
Enfin bref, de toute façon, elle n’aurait pas sa réponse. Normalement, elle avait encore beaucoup de boulot sur les épaules. Trouver un dragon ? Pourquoi faire hein ? Elle n’allait pas chercher à se tabasser avec un dragon, pas maintenant !
« Il vaut mieux ne pas se fatiguer avant d’être au sommet, Katérina, oui. »
« Ne lis pas mes pensées. Pour le moment, c’est que des trucs absurdes. »
Comme elle le désirait. Il n’allait pas l’arrêter, loin de là. La jeune femme était toujours perturbée par ce qui s’était passé avec Kéran. Elle devait l’avouer … Mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et puis bon, c’était clair et définitif.
« Je suis amoureuse d’un type qu’est mort depuis des millénaires. Purée, je suis nécrophile, manquait plus que ça ! Je suis aussi tordue que mon père ! Bordel de merde ! Ca ne pouvait pas être pire ! Pas pire du tout ! »
« Katérina, je ne lis pas tes pensées mais tu parles à voix haute. »
Ah ouais ? Et alors ? Il n’avait pas qu’à l’écouter. Ah non. Elle devait se calmer. Ca ne servirait à rien de s’emporter. Elle avait passé ces dernières semaines à contrôler sa colère. Dire qu’elle était même prête à partager Hodan avec Hyathéna, c’était pour dire ! Bien entendu, c’était encore sujet à discussion.
Pfiou … Elle s’énervait pour rien. Rien du tout. BON ! La montagne n’était pas si loin ! Du moins, le sommet était à portée de main ! Elle avait le sentiment qu’elle allait arriver en premier au sommet. Pfiou !
Et après ? Elle allait écraser cette gelée comment ? Elle espérait quand même qu’Hodan avait une solution car bon, elle, de son côté, elle n’avait aucune idée de comment faire pour ça. Pas du tout même. Peut-être qu’Hodan pourrait brûler cette gelée ? Non, elle semblait plutôt faible à la glace. BREF ! De toute façon, fallait l’avoir en face, ensuite, elle lui réglerait son compte, voilà tout. Y avait pas cinquante solutions.