Chapitre 287 : Désespérance

« Nous l’avons ligoté comme vous pouvez le voir… Et nous l’avons changé de chambre. »

« … … … Mais qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda t-elle d’une voix calme bien qu’elle avait du mal à contrôler ses tremblements sur son corps.

« Nous ne le savons pas mais il a commencé à perdre la tête et à parler de sa jeune sœur enlevée par Dark Samus. Vous savez… Orié, je crois qu’elle s’appelle. »

Orié ? Qu’est-ce qui s’était passé avec elle ? Elle demanda à rentrer dans la pièce, les soldats acceptant ceci alors qu’elle restait sur ses gardes. Couché sur une table d’opération, le jeune homme avait plusieurs lanières de métal et de tissu noir autour du corps, bloquant la totalité de son corps. Même au niveau du cou, il en possédait une.

« Orion ? Orion ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu peux tout me raconter ? Orion ? »

« Il est encore à moitié endormi, c’est à peine si il est conscient. La dose d’anesthésiant était sacrément forte mais c’est à peine si cela lui a fait de l’effet. Normalement, il aurait dût dormir pour environ une semaine avec tout ça… Et encore, si il était un… »

« Est-ce que je peux être seule avec lui s’il vous plaît ? Si ça ne vous dérange pas trop… Merci beaucoup. » dit-elle d’une voix monocorde alors que le soldat quittait la pièce.
Les yeux grands ouverts, le jeune homme observait le plafond d’un air absent. Lorsqu’il sentit une main se poser sur son front, il tourna avec lenteur son visage vers Samus, murmurant :

« Samus… Orié… Orié… Elle a été enlevée… par Dark Samus. »

« J’ai entendu ça… Comment est-ce que tu es au courant ? Est-ce que tu as réussi à faire ce que tu voulais hier ? Est-ce que tu y es arrivé ? » demanda t-elle avec douceur alors qu’il voulait parler, ne faisant que pousser un petit râle pour confirmer. Elle murmura aussitôt : « Tu devrais vraiment te calmer, Orion… Vraiment… Tu dévies sur une pente plus que dangereuse… Je ne sais pas où ça va nous mener… »

« Orié… Orié a détruit une planète… Elle a tué tout le monde… Car elle était triste… Car elle se sentait abandonnée… Le phazon… Le phazon était en elle… Mais moi, j’ai été… méchant, très méchant envers elle. »

« Ne dit pas ça, Orion. Ne dit pas ça. Et Orié a tué des personnes ? Je… »

Elle ne savait pas quoi répondre. Si tout cela était bien vrai, alors Orié… était une criminelle maintenant. Et il y avait de fortes chances que… Elle ne voulait pas y penser. Elle lisait vraiment la tristesse dans le regard d’Orion. Elle ne voulait pas lui faire peur.

« Je vais aller obtenir des informations sur les planètes attaquées récemment… Si elle a fait un tel carnage, cela doit être rapidement connu. »

« Samus… Samus… Je… S’il te plaît… Ne lui fait pas de mal… Si tu la vois… Si tu la retrouves… Fais-là revenir, je veux juste qu’on revienne tous. »

Il s’était mis à sangloter sans pouvoir bouger alors qu’elle retirait sa main de son front. Elle n’allait pas lui… mentir… Non… Il valait mieux ne pas lui cacher la vérité.

« Orion… Il se peut que ça soit de mes propres mains… qu’Orié disparaisse. Si le phazon l’a envahie… Il y a peu de chances qu’elle revienne à son état normal contrairement à toi. Tu es doté de la plus forte des volontés mais ta petite sœur n’est pas comme ça. »

« Samus… S’il te plaît… Sauve-la… S’il te plaît… Samus. »

Elle allait le faire souffrir mais elle ne voulait pas lui raconter de mensonges. Elle ne pouvait lui faire qu’espérer une fausse réalité. Elle reprit d’une voix douce :

« Je vais faire de mon mieux, Orion. Je peux te le promettre. Pendant ce temps, calme-toi. »

Elle l’embrassa tendrement avant de quitter la salle, un soldat se dirigeant vers elle avec un bloc-notes. Il avait quelque chose à écrire ? Enfin bon, il prit la parole :

« La fédération galactique a réfléchit à l’idée de transférer Orion dans un autre établissement pénal mais avec ses récentes action, elle est revenue sur ses décisions. Néanmoins, son état est préoccupant. La dose administrée a normalement complètement disparu de son corps. »

« A cause de ses anticorps. Pendant son enfance, des personnes lui ont administré des doses plus qu’importantes de différents poisons. Il est impossible pour lui de mourir d’empoisonnement. C’est simplement à cause de la dose administrée que cela lui a fait un effet. Mais ça n’a duré qu’un temps. »

« Nous avons vu cela dans son corps… Les concentrations sont saines et normales… Mais donc son état psychologique est le problème actuellement. »

« C’est la perte de sa sœur. Elle a été enlevée par Dark Samus et… »

« Comment sait-il cela ? Il n’a pas quitté sa chambre… Enfin, le contraire m’aurait étonné mais bon… Personne ne l’a prévenu d’une telle chose pourtant. »

« Il a quelques pouvoirs… singuliers mais ce n’est pas du tout le sujet actuellement. J’ai plutôt une question à vous poser. » dit-elle avec un calme olympien avant de reprendre aussitôt sur le même ton : « Il paraîtrait qu’une planète a été attaquée hier. Est-ce que vous avez des informations à ce sujet ou alors il faut que j’aille à Daiban pour cela ? »

« Nous ne sommes pas au courant de ces choses malheureusement… J’en suis désolé. »

« Ca ne fait rien, merci quand même pour votre aide. Si Orion refait un geste bizarre ou agit différemment, veuillez me contacter. J’essayerai de venir dans les plus brefs délais. »

« Soit ! Bonne route, madame Samus Astrum ! » répondit le soldat alors qu’elle émettait un petit sourire qui cachait difficilement sa tristesse.

Madame ? Astrum ? Ah… Elle n’oubliait pas qu’elle aimait cet homme… Et donc qu’elle portait son nom dorénavant… Comme le fait… Ah… Elle ne devait pas y penser.

« Noxis ? Est-ce que tu peux faire une recherche s’il te plaît ? »

« Sur quoi, Samus ? Si tu ne me donnes pas d’informations… Je ne peux rien faire. »

« Au sujet d’une planète attaquée hier. Dès que tu as cette information, essaye de t’y rendre le plus vite possible, quitte à utiliser l’hyper vitesse. » dit-elle avant d’aller dans sa chambre, fermant la porte derrière elle.

« D’accord, Sam… » commença l’intelligence artificielle avant de s’arrêter, n’ayant même pas le temps de terminer sa phrase. La jeune femme allait mal non ?

Sombre… Elle était dans cette chambre sombre… Puis soudainement, la lumière s’alluma, la présentant recroquevillée contre le mur sur son lit, ses deux jambes relevées contre elle..

« Tu peux éteindre la lumière Noxis ? Merci beaucoup. »

« Son état empire ou quoi ? Il est pourtant en prison… Est-ce que les prisonniers ont essayé de lui faire encore quelque chose. Tu peux me répondre Samus s’il te plaît ? »

« Son état n’empire pas, les prisonniers n’ont rien fait du tout. Voilà. » dit-elle avec monotonie alors que l’intelligence artificielle ne semblait pas convaincue par ses propos.

« Samus Astrum, je n’aime pas forcer les gens mais si tu ne me dis rien, je risque d’oublier ce que tu m’as demandé et visiblement, cela semble avoir une certaine importance. »

« Orié a été enlevée par Dark Samus. Orié a attaqué et ravagé une planète par tristesse à cause de ce qu’Orion lui a dit. Orion a fait même empirer les choses. Il a perdu le contrôle de son corps et a été anesthésié à forte dose. Il est dans un état presque de légume alors que les effets des anesthésiants ne marchent plus. C’est donc purement psychologique. Est-ce que ça te suffit ou tu EN AS BESOIN DE PLUS ?! »

« Je n’ai besoin de rien d’autre. Désolée, Samus. Je me mets à la tâche. »

La jeune femme aux cheveux blonds avait haussé la voix vers la fin de son petit discours alors que l’intelligence artificielle était repartie à sa tâche.

C’était dur… Vraiment dur de voir le jeune homme dans cet état. Elle n’était responsable en rien et elle se sentait complètement impuissante face à cette situation. Encore une fois, elle sentait qu’elle n’avait pas les capacités pour y arriver… Contre Mother Brain, contre le metroïde Omega… Il y avait tellement de fois où elle s’était retrouvée sans une issue de secours, ayant simplement eut de la chance.

« Je ne suis pas faite pour être une chasseuse de primes… Si je ne suis pas capable d’aider ceux que j’aime. » murmura t-elle pour elle-même dans le silence.

Elle devait tout faire pour retrouver Orié, qu’importe le temps que cela prendrait. Orion avait besoin d’aide… Et elle était la seule à pouvoir l’aider. Elle était sa femme et en tant que telle… Non…. Elle était son amie ? Elle faisait cela pour sauver l’univers ? Quelle était la raison qui la poussait à faire tout ceci ? Elle était complètement perdue maintenant.

« Vas-y Orion, tu peux aller à la cantine. Nous te surveillons. »

« D’accord… Merci beaucoup. » murmura le jeune homme d’une voix terne avant de prendre un plateau, récupérant ce qu’il allait manger aujourd’hui.

Il s’installa à une table, plusieurs regards se posant sur lui avant que différentes personnes ne viennent à côté. L’une d’entre elles provenait du fameux groupe dont le chef avait un aspect humanoïde et canin. Elle s’adressa à lui avec un petit air amusé :

« Ca n’a pas l’air d’être la grande forme ou je me trompe, héhéhé ? »

« … … … Que me voulez-vous ? Je n’ai pas de temps à perdre avec vous. Je dois manger, travailler puis aller dormir… Ensuite, une journée sera passée et ça en fera une en moins. »

« Je ne sais pas ce que tu as foutu avant-hier mais c’était quand même sacrément impressionnant ! T’es capable de refaire sortir des tentacules ? »

Avec lenteur, il se tourna vers la personne qui s’était adressée à lui, déposant sa fourchette sur son assiette comme si de rien n’était. Son regard était complètement terne et morne :

« Je n’en suis pas capable et je ne vois pas de raison de faire cela… »

« Hahaha ! Ne t’énerve pas ! On veut surtout ne pas te mettre en colère ! »

Pendant que le prisonnier s’adressait à Orion, celui-ci ne put point remarquer qu’un autre prisonnier insérait quelque chose dans sa nourriture et dans son eau. Puis d’un air innocent, ils revinrent comme si de rien n’était tandis qu’Orion reprenait :

« Je ne vais pas me mettre en colère contre vous. La seule personne contre qui je suis en colère est moi-même. Je ne suis même pas capable de sauver les personnes que j’aime. »

« Tu parles bizarrement… Enfin on va te laisser tranquille visiblement. »

Même si il était complètement aveugle, il semblait toujours regarder la personne d’un air… Même si ses yeux étaient complètement bleus… Ah… Les prisonniers se levèrent les uns après les autres, repartant déjà alors que le jeune homme prenait un peu de nourriture avec sa fourchette. Il s’arrêta avant de l’emmener dans sa bouche avant de murmurer :

« Vous savez… Si vous voulez essayer d’empoissonner quelqu’un, faites-le plus discrètement. Vous n’êtes pas très doués pour cela. »

« Qu’est… Qu’est-ce que tu racontes encore le nouveau ?! »

« Tu étais beaucoup trop nerveux et tremblant quand tu t’adressais à moi. J’en déduis donc que tu préparais un mauvais coup. Comme tu ne pouvais pas faire un mouvement sans que je ne le remarque, tu as demandé à tes compères de le faire à ta place. Tu veux m’empoisonner, c’est cela ? Et bien, ce n’est pas difficile. »

Sans aucune hésitation, il avala le contenu sur sa fourchette comme si de rien n’était… Puis il continuait de manger sans se soucier du poison administré dans sa nourriture.

« J’ai plusieurs dizaines voir centaines de poisons maintenant dans mon corps. On ne peut plus m’empoisonner de la sorte malheureusement. »

« … … … TU VAS VOIR SALE PETIT EMMER… »

« Tu as déjà essayé de l’empoisonner. Vous utilisez vraiment des tactiques viles et basses. »

Slifor venait de se positionner entre Orion et les prisonniers, craquant ses deux poings ainsi que son cou d’un air impatient. Tout de suite, ils reculèrent, un peu apeurés :

« Tu vas pas me dire que tu es avec lui ?! C’est le mec de Samus ! Celle qui t’a foutu en taule ! T’as pas l’air de comprendre que c’est notre ennemi à tous ! »

« Je considère nullement des futurs rivaux comme mes ennemis. Par contre, des déchets de votre genre, je n’ai aucun problème à m’en occuper. Vous voulez bien vous éloigner et partir d’ici ? Ou alors, je dois vous forcer la main ? »

« Tsss ! Tu le payeras, Slifor ! Tu as compris ?! Tu ne t’en tireras pas ! »

Des paroles en l’air. Ce n’était pas la première fois qu’il agissait ainsi. Et il n’avait rien à craindre de leur part. Les prisonniers retournèrent à leurs assiettes tandis qu’il restait debout. Orion se tourna vers lui avec lenteur, reprenant d’une voix calme :

« Tu n’étais pas obligé, je n’avais pas besoin d’aide… de toute façon. »

« Du phazon… C’est ce que tu as dans ton corps, n’est-ce pas ?

« Tu le sais ? Alors pourquoi est-ce que tu restes auprès de moi ? Et de l’autre côté, tu as prononcé… futurs rivaux… Est-ce que tu fais cela pour cette raison ? »

« Si tu penses à celle qui consiste à t’affronter, ce n’était pas mon premier but. Sans vouloir défendre la veuve et l’orphelin, je n’aime guère l’idée d’attaquer de dos et en traître… Et oui, après le petit spectacle que tu nous as offert hier, j’ai bien l’intention de t’affronter. »

Hum… L’affronter… C’était une drôle d’idée. Il n’avait plus son armure, il était chétif et mollasson… Il n’allait rien pouvoir faire si Slifor décidait de l’affronter. Le reptile humanoïde vint prendre son plateau avant de s’installer en face de lui, mangeant comme si de rien n’était et sans se préoccuper des regards autour d’eux.

« Tsss… Le poison ne lui fait alors aucun effet, c’est bien ça ? »

« Vous avez bien vu ça, chef… On est sensés faire quoi ? »

L’idée était très simple pourtant : Ils allaient tout simplement faire un nouveau combat… Mais loin d’être honorable… A plusieurs centaines contre un, il y avait peu de chance que le jeune homme s’en sorte. Et cela allait être impossible pour lui de les tuer… Car oui… Ils sentaient tous que c’était lui le responsable de la mort du prisonnier à deux têtes.