Chapitre 288 : Maltraitance

ShiroiRyu
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Chapitre 288 : Maltraitance

« Ca n’a pas l’air de s’arranger son cas… Il est toujours aussi mollasson. »

« Et Samus n’a pas donné de nouvelles depuis deux semaines. AH ! Faites attention, ils essayent encore de s’en prendre à lui. »

« DISPERSEZ-VOUS, d’accord ?! Dispersez-vous ! »

L’un des soldats venait de s’écrier tandis que déjà plusieurs prisonniers commençaient à reculer. Le jeune homme était allongé sur le sol, son corps recouvert de blessures tandis que Slifor était à genoux, haletant et dans le même état que lui.

« Bande de chiens… Vous n’avez aucune honte à cela… Je vous le ferais regretter un jour. »

« Ah ouais ? Et comment ça ? Qu’est-ce que tu vas nous faire hein ? »

« Ce qu’il va vous faire n’a aucune importance mais quand à toi, mon gars, t’es bon pour passer un sale quart d’heure ! » s’écria l’un des soldats en venant électrocuter par le dos le prisonnier trop vantard, celui-ci tombant au sol sans réagir à nouveau.

Voilà une bonne chose de faite ! Peu à peu, les soldats et les prisonniers s’éloignaient, d’autres venant aider Orion et Slifor à se relever. Le reptile humanoïde se redressa comme si de rien n’était bien que de nombreuses blessures étaient présentes sur son corps.

« Qu’est-ce que tu fous, Slifor ? Ramène-toi ! On va te soigner ! »

« Je n’ai pas besoin de soins… Occupez vous plutôt de l’humain. Je retourne dans ma cellule… si j’en ai la possibilité. » murmura t-il avec lenteur, le chef des soldats indiquant à deux d’entre eux de quand même l’accompagner au cas où.

… … … Ah … … … Il s’était encore fait frappé, n’est-ce pas ? Il ne se sentait même pas motivé à réagir… Oui… Ils étaient bien venus à dix contre un. Et puis Slifor était apparu pour en cogner quelques uns… Heureusement qu’il était là, il devait se l’avouer. Sans lui, il n’aurait pas tenu les deux semaines. Mais de l’autre côté, Slifor se mettait autant en danger que le jeune homme aux cheveux blancs.

Pourtant, il n’avait pas envie de laisser faire cela… Il voulait réagir…. Mais il n’y arrivait pas. Aucune information au sujet d’Orié, aucune nouvelle de la part de Samus, il était complètement déconnecté du monde. On vint lui dire de faire attention car cela allait piquer mais il ne bougea pas d’un poil alors qu’un médecin venait lui mettre un peu d’alcool sur ces blessures. Ici, pas le droit à la cuve sauf dans les cas les plus graves. C’était ainsi… Ils étaient en prison, non pas dans un port de plaisance.

… … … … … Il fermait les yeux, s’endormant dans le lit de l’infirmerie alors qu’on lui posait un petit masque pour faciliter sa respiration. Ils tentaient chaque jour de l’empoisonner mais ils n’y arrivaient pas… Pourtant, les soldats surveillaient les prisonniers un par un… Mais rien n’y faisait… Dans une prison aussi grande, il était impossible de ne rien laisser passer. Pourtant… Ce n’était pas ça le problème… C’était autre chose… De plus enfoui dans le cœur du jeune homme… Et cela, le psychologue n’avait pas réussi à découvrir quoi.

« Il est beaucoup trop perspicace et intelligent pour moi. Ca ne sert à rien de l’interroger pour savoir ce qu’il pense ou deviner à travers ses paroles… J’ai même l’impression que c’est lui qui me donne cours ! C’est pour vous dire à quel point il est impossible de l’aider. »

« Et on n’arrive pas à communiquer avec sa femme. Celle-ci n’a pas donné signe de vie depuis deux semaines. Je ne sais pas du tout si c’est l’une des raisons mais bon… »

« Laissons-le se reposer pour l’instant. Je vais vérifier que le prisonnier Slifor va bien. »

« Je ne dirais pas que c’est une vraie perle mais il vaut mieux que la majorité des prisonniers. » dit l’infirmière alors que le soldat hochait la tête.

« Nous sommes en train de voir si il ne pourrait pas bénéficier d’une remise de peine. Le problème, c’est qu’il refuse à chaque fois cette remise. »

« Ah… C’est compliqué cette vie… Enfin bon… Vous pouvez partir. Je vais surveiller le seul humain de cette prison à être de l’autre côté. »

Elle disait cela avec un petit sourire alors que le soldat s’éloignait. Dès qu’il fut parti, elle commença à griffonner différentes choses sur un bout de papier avant que le jeune homme ne se redresse subitement dans son lit comme si de rien n’était.

« Retourne te coucher ou je risque de m’énerver, Orion. »

Il s’exécuta sans rien dire alors que cinq minutes plus tard, de nombreux coups vinrent tambouriner à la porte. Même si il ne montrait pas de surprise, il semblait anxieux alors que l’infirmière souriait. Quelques secondes après, l’infirmière avait quitté la pièce alors qu’il se retrouvait soulevé par le col :

« ALORS ! ESPECE DE BLAIREAU ! C’est quoi ça ?! Je peux savoir ?! »

« Bonjour… Rosy… Ca faisait longtemps… Comment vont les autres ? »

« Plutôt comment tu vas TOI ?! » hurla t-elle avec véhémence avant de le jeter sur le lit. Elle reprit aussitôt : « Tu peux m’expliquer pourquoi tu fais une tête d’enterrement ?! »

« Tu ne peux pas comprendre… Rosy… Ca concernait ma petite sœur… »

« Orié hein ? Et tu t’es pas dit que pendant tout ce temps, nous sommes à sa recherche ? Et que moi-même, je suis là parce que Samus ne peut pas venir car elle est sur une piste ? »

« Une… piste ? Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu peux tout me raconter ? »

« J’en vois pas la nécessité, t’as pas besoin de moi et de mes paroles. Je parle pas avec les loques. » dit-elle sur un ton neutre avant de s’apprêter à partir, le jeune homme s’agrippant à elle au niveau des hanches, tirant sur son tissu.


« S’il te plaît ! Par pitié ! Si tu as quelque chose à me dire au sujet d’Orié ou Samus, dis-le-moi ! S’il te plaît, Rosy ! Dis-moi tout ce que tu sais ! Je t’en prie ! »

« NE… REDIT PLUS JAMAIS CELA ! » hurla t-elle avant de le projeter au sol, enragée. Elle reprit aussitôt : « Comment est-ce que tu oses encore me parler comme ça ?! C’est quoi ça ?! HEIN ?! C’EST QUOI CA ?! TU VEUX BIEN M’EXPLIQUER ?! Tu te prends pour qui ?! Pour un condamné ?! Tu sors d’ici onze mois voir même bien avant si on voit que tu vas mieux mais toi qu’est-ce que tu fous ?! Tu empires ! Tu as fait une couille ! Une connerie mais est-ce que je t’en veux ?! NON ! Est-ce que autres t’en veulent ?! NON ! C’est toi qui te mets martel en tête ! Putain mais ça m’énerve quand tu es comme ça ! RELEVE-TOI ! Et c’est un ordre sinon je te brise les bourses avec les mains ! »

« … … … J’ai essayé de coucher avec Orié … … … J’ai encore laissé sortir mes pulsions… sexuelles … … … Là, j’arrive à les contrôler car je bouge et réagit à peine … Et j’ai été violent envers Orié quand j’ai refusé à temps… … … Puis après… … … »

« Tu veux que je te brise les dents maintenant ? » demanda t-elle sur un ton des plus neutres.

« Pourquoi est-ce que tu ne saisis pas que je ne suis plus motivé ? Que si je recommence, je risque de faire des bêtises ? Je pourrais même me jeter sur toi sans que tu ne fasses quelque chose… Tu ne pourras même pas bouger… Tu serais obligée de subir… »

« Hahahaha ! Je me laisserais faire bien sûr ! Mais dès l’instant où tu baisseras ta garde, tu le regretteras toute ton existence car je te casserais une partie du corps et Samus s’occupera de l’autre partie. C’est ça que tu veux ? Avoue ! Avoue que c’est ça que tu désires ! »

« Je ne désires pas cela… Et puis bon… Je préfère être spectateur qu’acteur dorénavant. »

« Tsss… T’es vraiment pathétique quand tu t’y mets. »

« … … … Pourquoi est-ce que tu fais cela au passage ? Rien ne te pousse à venir… m’aider. » dit-il avec nonchalance alors qu’elle lui donnait une violente baffe.

« Paraitrait que je suis ton amie et qu’à part Samus et ta famille, y a d’autres personnes qui pensent à toi ! Si, si, je te le jure, imbécile ! »

« Tu es plutôt jolie comme femme…. » dit-il à nouveau alors qu’elle haussait un sourcil. Ah ouais ? Et alors ? Il n’essaierait quand même pas réellement de lui mettre le grappin dessus hein ? Ce n’était pas réellement Orion alors.

« Mouais… Fais attention à ce que tu dis… Et essayes d’aller un peu mieux. Samus a demandé à Siria de renifler l’odeur d’Orié et elle l’a trouvé. »

« Ah ? Merci beaucoup, Rosy… C’est vraiment très gentil de ta part. Merci beaucoup pour tout ce que tu as fait pour moi. »

« Je ne le fais pas uniquement pour toi mais aussi pour Samus. Maintenant, essaye un peu de te remettre du plomb dans la cervelle, ça ne peut te faire que du bien. »

Elle disait cela tout en soupirant. Elle était simplement venue prendre de ses nouvelles à la base mais n’avait pas put s’empêcher de lui en donner un peu de Samus. C’était vraiment stupide… de se comporter comme ça et de se laisser dépérir.

Une dizaine de minutes après, la jeune femme quitta l’infirmerie, accompagnée du jeune homme qui avait toujours la même allure fatiguée bien que ses yeux semblaient un peu plus vivants qu’auparavant.

Elle le laissa retourner avec les autres, signalant aux soldats de la prévenir s’il y avait de l’avancement ou non. Elle n’allait pas montrer qu’elle était inquiète mais c’était quand même le cas. Orion n’était plus que l’ombre de lui-même et c’était vraiment une chose horrible à ses yeux… Vraiment horrible…

Elle était partie définitivement en lui disant qu’elle reviendrait quand elle le pourrait alors qu’il avait hoché la tête… machinalement… Comme il le ferait avec Samus ou quiconque d’autre. Mais bon… Lorsqu’il revient dans la salle d’entraînement, là où les prisonniers pouvaient se maintenir en forme, il fut tout de suite repéré.

« Sortez les haltères les gars… On va lui faire une petite … »

Avant même que le prisonnier ne puisse parler, un disque vint frapper le jeune homme au niveau du front, le faisant tomber sur le côté, du sang sortant de son front.

« OH PUTAIN ! T’as abusé mec ! Il n’a même pas eut le temps de bouger que… »

Il s’était relevé aussitôt, tournant son visage vers celui qui lui avait lancé le disque. Encore un type patibulaire, une sorte de monstre à écailles bien qu’il était différent de Slifor. Le jeune homme passa lentement sa main sur son front, celle-ci se recouvrant de sang. D’un geste désinvolte, il vint asperger de sang tous ceux qui se trouvaient en face de lui dont celui à l’origine de sa blessure.

« MERDE ! Qu’est-ce qui lui prend de nous balancer du sang ?! Parce qu’il ne sait pas se défendre et qu’il est aveugle, il croit que… »

Et il s’en était allé comme si de rien n’était. Ses yeux étaient redevenus parfaitement normaux pour les quelques heures qui allaient suivre. Même si il ne le montrait pas, les paroles de Rosy restaient ancrées dans son crâne.

Il allait devoir se rattraper et se remettre à niveau s’il ne voulait pas faire honte à Samus et à Orié… Ah Orié… Il était seul dans un couloir, s’étant dirigé vers l’infirmerie. Il devait encore se faire soigner… ou non… Son front ne saignait plus sa blessure s’étant refermée comme si de rien n’était. Il avait simplement du sang séché mais rien de grave. D’un geste rapide et efficace, il frappa du poing contre le mur, le fissurant légèrement.

« … … … Petite sœur … … … Je te ramènerais par la force … Qu’importe le chemin que tu prendras … … … Qu’importe ce que tu es … … … Je n’ai pas à juger les personnes que j’aime … … … car je n’ai pas à me prétendre meilleure qu’elle. »

Oui… Il n’était pas là pour juger les personnes qu’il appréciait. Il en était hors de question. Ce n’était pas là et ça ne le serait. Maintenant, il se sentait un peu mieux… Il allait devoir remercier Rosy… Et si il n’avait pas fait assez preuve de volonté auparavant… Il allait le faire dorénavant… Il avait eut des moments de faiblesse… Car il utilisait le phazon de plus en plus souvent mais il devait avoir encore un plus grand mental, voilà tout !

Le lendemain matin, des cris fusaient de partout alors qu’il se relevait dans son lit. Il se sentait mieux… Il se sentait bien mieux par rapport à hier… Mais bon, cela semblait être un véritable bordel puisque lorsqu’il sortait de sa cellule, ce fut pour voir plusieurs prisonniers qui tentaient de l’attaquer, haineux et enragés. Voir ? Oui… Il utilisait son phazon vraiment très faiblement et cela pour de courts instants comme une trentaine de secondes. Cela permettait une meilleure disparité de ses possibilités de voir. Ainsi, la majeure partie du temps, il était aveugle et d’autres moments, il était capable de voir.

« Pourquoi sont-ils aussi énervés ? Il y a un problème ? »

« ON VA TE FAIRE LA PEAU, MEC ! ON VA VRAIMENT TE BUTER ! »

« Recule, Orion. Une quinzaine de prisonniers sont morts hier soir, on n’en sait pas la cause ou la véritable raison mais leurs cœurs ont lâché comme ça, sans prévenir. »

« Ah… C’est dommage… Mais ils sont morts en même temps ? »

« FAIS PAS L’INNOCENT ! Ce sont ceux que tu as aspergé de sang hier ! Ceux qui ont essayé de t’en faire baver ! Celui qui t’a lancé ce disque. »

« Peut-être est-ce tout simplement une justice divine ? Celle d’Arceus ? »

Il disait cela avec neutralité alors que les prisonniers se calmaient aussitôt. Même quelques soldats semblaient surpris par ses paroles alors qu’il reprenait avec lenteur :

« Arceus est celle qui me protège… Vous en prendre à moi revient à vous  en prendre au protégé de la déesse. »

Comme pour confirmer ses tirs, il retira sa chemise, désignant le symbole du demi-cercle sur son torse. C’était cela que représentait son demi-cercle ? C’était donc cela ?

« Il fait le malin ce con ! Divinité ! MON ŒIL ! Je ne sais pas comment il a fait pour tuer mon pote mais je le trouverais ! Et je lui ferais la peau ! »

« Orion, s’il te plaît, ne jette pas de l’huile sur le feu… Ce n’est clairement pas le moment. »

« Oui, pardonnez-moi. C’est tout simplement que je ne suis en rien responsable de ce qui se passe avec eux. Je ne vois pas comment j’aurais put les tuer pendant la nuit alors que je suis resté dans ma chambre. Et malheureusement, j’ai autre chose à faire. »

« Orion ? C’est bien toi qui parle ? » demanda un soldat, un peu étonné.

« Oui… Qui voulez-vous que ça soit d’autre ? Je peux aller déjeuner ? »

« Non rien… Rien du tout… Poussez-vous ! Et retournez dans vos cellules ou alors dirigez-vous vers la cantine ! » répondit le soldat, un peu interloqué.
Le jeune homme était-il lunatique ou quoi ? Encore hier, il semblait complètement démotivé… Maintenant, il était si sûr de lui… que cela lui donnait un aspect un peu effrayant.

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