Chapitre 29 : Ne pas revenir

ShiroiRyu
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Chapitre 29 : Ne pas revenir

« Tu crois que Faldéla nous attends à la maison, Meloetta ? »

« Melo, meloetta, melo, melo ! » s’exclame la pokémon avec entrain. Elle en est certaine ! Bon, ils vont peut-être se faire un peu crier dessus car ils sont partis sans prévenir pour se promener un peu mais à part ça, normalement, aucun problème hein ?

« Tu penses que ces fleurs suffiront ? Je n’ai pas l’habitude de tout ça. Tu aimes d’ailleurs la petite fleur que je t’ai achetée ? »

Elle pousse un grand cri de joie, l’embrassant sur la joue de ses petites lèvres avant de bien positionner la fleur sur son oreille. Elle adore l’odeur d’orange qui en émane ! Une belle fleur d’oranger qu’elle adore plus que tout !

« Pour le reste, je m’y connais pas trop en fleurs mais j’espère qu’elle va apprécier, hahaha ! Allez, on se dépêche car sinon, elle va croire que l’on s’est enfuit ! »

« Meloetta ! Meloetta melo ! »

Elle est tout à fait d’accord avec lui. Le jeune homme aux cheveux verts perd son sourire lorsqu’ils arrivent en bas de l’immeuble. Il faut dire que l’anxiété l’avait envahi au moment où il avait crut apercevoir un véhicule de la police mais maintenant … enfin bon, ça ne le concernait pas de toute façon. Il monte à l’étage, arrivant jusqu’à chez lui avant de venir serrer un peu plus Meloetta dans ses bras. Les policiers ? Ils font quoi ici ?

« Heu … qu’est-ce qui se passe ? Vous pouvez me dire ? »

« Vous habitez ici ? Attendez un peu … Hémaltone ? Vous êtes Hémaltone ? » demande le policier alors qu’il hoche la tête, un peu étonné.

« Oui, bien entendu. Enfin, il s’agit de moi mais euh … qu’est-ce qui se passe ici ? »

« Vous êtes bien le compagnon de mademoiselle Faldéla ? Une ancienne chanteuse ? »

« Bien entendu ! Mais où est-ce que vous voulez en venir ? Elle est à l’intérieur ? Qu’est-ce que ça veut dire? Dites-moi plutôt ce qui se passe ! »

« Ca ne s’est pas passé ici mais … un accident a eut lieu dans une rue, non loin de là. Il faudrait que vous nous accompagniez. »

« Je veux bien mais … quand même est-ce que … »

Meloetta le stoppe avant qu’il ne puisse parler. Elle tremble de tout son être, pleurant fortement. Qu’est-ce que ça … elle a lu dans les pensées des policiers ? Il se tait, déglutissant avant d’accompagner les policiers. Il doit uniquement faire cela … de toute façon.

« Veuillez nous suivre, s’il vous plaît. » reprend une nouvelle fois le policier tandis que le jeune homme ne fait qu’acquiescer. Il n’aime pas ça, il n’aime pas, il n’aime pas ça. Quelque chose cloche mais il n’arrive pas à voir quoi. Il n’arrive pas à voir où.

« Nous avons de mauvaises nouvelles. Votre amie, Faldéla … »

« Laisses. Il vaut mieux que nous nous rendions là-bas. Je ne crois pas que ça soit bon de le prévenir maintenant, loin de là. »

Mais le prévenir de quoi ? Et Meloetta n’arrête pas de pleurer. C’est au sujet de Faldéla, n’est-ce pas ? Il s’est passé quelque chose ! Il en est certain ! Ah … ah … ah … Il a besoin de reprendre son souffle mais ce dernier lui manque lorsqu’ils arrivent jusqu’à l’hôpital.

« Attendez ici, nous allons appeler le mé… »

« Pas besoin. Je veux … juste … la voir. Je … je … j’ai compris. »

Il tente de contrôler ses émotions mais celles-ci le paralysent sur place. Il a l’impression que le temps s’est arrêté autour de lui. Mais il doit la voir. Il doit contrôler ses émotions, se montrer fort alors qu’on l’emmène à la morgue.

« Est-ce que vous … confirmez qu’il s’agit de mademoiselle Faldéla ? »

« Je … le confirme. Est-ce que je peux m’en aller maintenant ? »

« Oui, bien entendu. Vous pouvez vous en aller, je ne vous retiens pas. Et … mes condoléances. Je ne peux qu’exprimer cela envers vous. »

« Merci. Au revoir … ou adieu. Je dois m’en aller. »

Il parle sur un ton monotone, pour ne laisser aucune place à ses émotions. Il n’est pas là pour ça, loin de là. Il ne veut pas laisser filtrer ne serait-ce qu’une émotion. Il en est hors de question … tout simplement hors de question, oui.

« Est-ce que vous voulez un café ou autre ? » demande l’un des policiers alors qu’il hoche la tête négativement. Il ne veut rien du tout. Il chuchote après quelques secondes :

« Est-ce que je … peux rentrer chez moi ? S’il vous plaît ? »

« Vous le pouvez Néanmoins, nous vous contacterons dans les prochains jours si nous avons plus d’amples informations à vous donner. »

« Je comprends cela. Je vous laisses maintenant. Bonne soirée à vous. »

« Bonne soirée aussi. Bonne soirée, oui. Désolé pour vous, je ne peux dire que ça. » soupire le policier tandis que le jeune homme reste impassible. Meloetta ne pleure plus, elle dort maintenant. Elle a visiblement trop pleuré d’un coup. Lui ? Il ne pleure pas, pas du tout.

Il est juste là… vide de toute substance et vie. Il traîne la patte jusqu’à arriver à l’appartement. Aucun scellé ou autre, il est juste là. Il rentre dans l’appartement, fermant derrière lui avant de se diriger vers la chambre de Faldéla. Sans rien dire, il s’écroule sur le lit, serrant la petite Meloetta contre lui. Il ferme les yeux, s’enfonçant dans un sommeil des plus profonds, espérant ne jamais s’en réveiller … pour aller la rejoindre, elle qui a disparu.

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