Chapitre 3 : Inhumain

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Inhumain

« Oh le beau gosse ! Mais mais … C’est moi ou tu t’es mis du parfum ?! » s’écrit Alphonse avant de me renifler le cou comme le ferait mon Ponchien.

« Je pense qu’il faut être un tant soit peu présentable … pour une telle occasion. Tu penses vraiment que tu vas rentrer habillé comme un clochard ? Je ne dis pas que tu es habillé comme ça, je te fais juste la réflexion. » dit-je en réponse à ses paroles.

« Oh, arrête de faire la tête. Enfin … Je t’avoue quand même … que je me sens pas vraiment dans mon assiette. C’est pas le fait de mentir à mon père mais … »

« C’est pareil pour moi. Tu crois que je visite ce genre d’endroits quotidiennement ? Ça ne le ferait pas pour un policier. Par contre, tu es venu avec ta voiture ? »

Il me demande de descendre avec lui, désignant la voiture noire que nous allons utiliser. Je ne suis pas très collectionneur ou plutôt … amateur de voitures donc les marques me laissent vraiment indifférent. Moi, tant qu’une voiture a quatre roues, un moteur, bref qu’elle roule, ça me suffit amplement. Un petit tour de clé et nous voilà parti en direction de cette fameuse discothèque. Pour avoir une « preuve », nous avons décidé de garder la brochure.

Et voilà … Même sans être à l’intérieur, la musique de la discothèque résonne à mes oreilles tandis qu’Alphonse descend de la voiture en premier. J’espère que nos fringues conviendront. Je ne suis pas un habitué de ces boîtes de nuit. Loin de là même. A l’entrée, on doit être fouillés pour être sûrs qu’on ne transporte aucune arme. Tant mieux. J’avais prévenu Alphonse de toute façon. On veut éviter de paraître suspect.
« Alphonse, on se paye quelques consommations, on reste une demi-heure, une heure dans le coin … « normal » de la boîte et ensuite, on va chercher l’autre endroit. » dit-je alors qu’Alphonse hoche la tête. Avec un tel boucan de toute façon, mes paroles ne vont pas très loin. Autant dire que pour l’heure qui suit, mes oreilles vont trinquer !

Pendant que j’observe Alphonse qui se démène comme un beau diable sur la piste de danse, je prends des consommations non-alcoolisées. D’ailleurs, vu le prix que coûte ne serait-ce qu’un simple verre de Cona, j’évite d’en abuser. Mais au moins, le temps passe et nul ne vient me déranger. Je n’ai sûrement pas la dégaine pour ça.

Finalement, au bout de trois quarts d’heure, je me lève et m’approche d’Alphonse. D’un geste de la main, je lui demande de me suivre tout en lui signalant sur ma montre que c’est l’heure. L’heure de quoi ? Il le sait aussi bien que moi. Maintenant, nous sommes deux à rechercher du regard un endroit bien spécial … une porte différente des autres.

« Hey … Ric, j’ai l’impression que c’est par ici. »

Alphonse me prend la manche, me forçant à regarder sur ma droite. C’est vrai … Deux gardes à la tenue noire et qui surtout ont l’air bien musclés. Rien que ça … Et plusieurs personnes pénètrent par cette porte. Peut-être alors le paradis de l’autre côté ? Nous nous approchons de la porte, les gardes nous arrêtent aussitôt. L’un entre deux clame :

« On peut savoir où vous comptez aller les avortons ? »

« A ce coin « spécial » de la discothèque. Vous savez … La brochure. » murmuré-je avant de sortir le papier froissé pour le présenter Néanmoins, les deux loubards ne bronchent pas. C’est maintenant au second de dire :

« Et tu crois que ça nous suffit ou quoi ? C’est … »

« Samantha, c’est Samantha qui nous envoie. J’espère que ça vous convient. » coupe Alphonse, espérant surtout que son bluff fonctionne.

« Ah ! Samantha … La petite Samantha … L’une des premières à essayer le duo. Il fallait le dire tout de suite. Bon, vous pouvez rentrer tous les deux. »

Je me retiens de pousser un soupir de soulagement, Alphonse faisant de même. Et voilà que le décor change complètement. Ici, tout si … insonorisé … En fait, il n’y a pas de bruit … ou alors une musique plutôt douce et calme … presque inaudible. C’est bizarre … Néanmoins, une « hôtesse » se présente à nous avec une tenue montrant plus de chair qu’elle n’en cache.

« Oh ? Deux personnes ? Voulez-vous être ensembles ? Ou chacun avoir son petit « espace privé » ? Bienvenue parmi nous. Vous êtes visiblement là pour notre petit « bonus » ? »

« C’est exact … Par contre, même si nous sommes amis, j’aimerai un peu de discrétion. » » murmuré-je alors que la femme qui avait déjà au minimum une trentaine d’années au compteur me répondit :

« Oh bien entendu … Je comprends parfaitement. Cela peut sembler si … « non-naturel » la première fois mais ne vous en faites pas, cette nouvelle forme de plaisir a aussi ses propres charmes. Accompagnez-moi donc. »

Sur ces belles paroles, moi comme Alphonse décidons alors de l’écouter. Rapidement, Alphonse est mis dans une salle située sur le mur droit du couloir que nous empruntons. Un simple hochement de tête pour bien montrer que nous ne sommes pas là pour nous « amuser ». Pendant le reste du trajet, je ne peux m’empêcher de regarder autour de moi. Certaines parties des murs ont des vitres et ce que je vois à travers a de quoi me faire hausser un sourcil … ou alors le repas que j’ai eu quelques heures auparavant.

« Pour l’heure, nos premières tentatives ne marchent que des pokémons qui ont déjà une apparence fortement humanoïde à la base. Mais de jour en jour, le marché est tel qu’il est déjà question de donner une forme plus humaine à des créatures à moitié humanoïde. Du genre, je peux déjà vous citer que la ligne d’évolution du Salamèche et de Carapuce sont en bonne voie pour être nos futurs produits. Oh, elles seront bien entendu testées auparavant mais imaginer donc une Reptincel bien chaleureuse ou alors une belle Tortank qui retire les écailles de sa carapace pour vos yeux ? C’est ce que nous proposons ! Oh ! Je parle, je parle … Voilà donc votre salle. Je pense que vous voulez une salle discrète donc aucun bruit n’en sortira, aucun son n’en rentrera. Vous avez des consommations, une table, de quoi mettre un peu de musique langoureuse ou plus « brutale » si vous le préférez. Je vais vous envoyer l’une de nos « nouvelles mascottes » pour que vous puissiez apprécier toute la douceur et le charme de celles-ci. » termine finalement de dire la femme en me faisant rentrer dans une pièce.

« Merci bien … de votre accueil. »

C’est bien la seule chose que je puisse dire alors que j’observe la salle. Des murs moelleux de couleur rouge, rien que ça… Et le lit ? Avec de drapes en soie rouge eux aussi … A croire que le rouge est la couleur de l’amour. Enfin, maintenant, je m’en doute moins. Par contre, je suis un peu effrayé par ce qu’a dit la femme. Je m’installe sur un fauteuil en attendant.

« Lockpin ? Lock ? »

Je sursaute au petit cri que je viens d’entendre. Une porte s’ouvre, laissant paraître une Lockpin. Elle semble assez timide mais ce que je remarque est plus qu’effrayant … Du moins, à mes yeux. Son visage a des traits humains, si humains … En fait, c’est bien là la seule partie humaine et sans fourrure que je peux apercevoir. Ses deux yeux rubis, elle a le visage d’une jeune humaine d’environ vingt ans ? Je n’oublie pas aussi les deux protubérances mammaires recouvertes par la fourrure. Elle n’a rien à envier aux femmes qui sillonnent les rues en pleine soirée. Oui … A vue de nez, c’est une poitrine de taille moyenne et lorsqu’elle remarque mon regard fixé sur cette partie, elle relève un peu sa fourrure pour laisser paraître deux tétons de couleur noir. Je ne peux pas m’empêcher d’être dégouté. Je ne peux pas … Je me sens mal … Si mal même. La Lockpin s’approche de moi, frottant son visage contre ma joue. Elle semble heureuse … et si câline. C’est stupide … Si stupide … Elle a aussi un début de chevelure brune … mais ses oreilles restent les mêmes. Je ne peux m’empêcher d’approcher une main sur ses oreilles, la Lockpin poussant un feulement au contact de ma main sur celles-ci. Ah ! Je la recule aussitôt, remarquant maintenant les petites pointes noires de ses tétons. Elle est excitée … terriblement excitée … et avec sa bouche ouverte, sa langue à moitié sortie, elle n’attend plus qu’une chose. Que je m’occupe d’elle. Pourtant, je me lève brusquement, la mettant assise sur le fauteuil que j’occupais précédemment.

« Pardon mais … Je crois que ça ne va pas être possible ! »

« Lockpin ? » murmure la créature à moitié-humaine. Je ne peux même pas parler d’humanoïde … car avec ce visage rougi d’excitation mais si … humain … Ah ! Je préfère m’en aller avant qu’il ne soit trop tard !

Je sillonne les couloirs, laissant seule cette Lockpin un peu trop … spéciale à mon goût. Je préfère dire spéciale malgré le fait que je sois dégoûté par ce que je viens de voir. Je ne peux pas … Je ne pourrais pas imaginer ne serait-ce que mon Ponchien devenir un mâle comme ça, le sexe à l’air juste pour plaire à une veuve un peu trop joyeuse. Je me dirige à travers les couloirs, remarquant une porte qui donne accès … à la sortie ? Bien entendu, ce n’est que dans un sens. Il est impossible de rentrer de ce côté. Je remarque que je suis à une vingtaine de mètres de la discothèque et j’attends Alphonse.

Ca ne tarde pas … Moins d’une quinzaine de minutes plus tard, il est dehors et je remarque que sa tenue est un peu … Disons qu’il était plus propre au départ. Là, avec la chemise sortie, les cheveux ébouriffés, je me demande quand même s’il n’a pas goûté un peu à ce genre de plaisir. Je ne préfère pas juger avant de connaître. Je lui demande :

« Alors … Qu’est-ce que ça a donné ? »

« D’abord une simple femme … Je l’ai laissé me toucher … Puis ensuite, j’ai vu arriver … Je ne sais quoi … Je crois que c’était un Mr.Mime mais féminin ! Enfin, il avait … Enfin ! Tu vois ! Elle avait ce qu’il faut là où il faut et … Oh, je me sens mal. »

« T’es pas le seul … On ferait mieux de rentrer. » annoncé-je alors qu’il hausse la tête pour confirmer mes dires. Nous nous dirigeons vers la voiture que je conduis puis nous nous séparons chacun de notre côté. Il vaut mieux … ne pas discuter de cela pour l’heure.

Lorsqu’il est l’heure de reprendre le travail, je ne peux pas. Je suis vraiment trop perturbé par cette histoire, beaucoup trop pour faire mon rôle de policier. Je suis obligé de demander une journée de repos. Une journée … C’est tout ce que je demande. Pour faire un peu le vide dans mon esprit. Je sors de chez moi, commençant à vagabonder dans les rues … puis à sortir de la ville. Oui … Je ne suis plus dans la ville.

« Cela faisait longtemps … que je n’avais plus mis les pieds à la campagne. » dis-je à voix haute bien que je suis seul.
Cette Lockpin … Elle ne semblait pas dans son état normal. C’est ce à quoi je pense lorsque je me rappelle de cette scène. Du moins … Elle semblait plutôt assez … « forte » sexuellement. Comme si elle avait pris du viakra ou ces petites pilules qui font un effet dévastateur. Enfin, ce n’est pas mon problème de ce côté. Oui … Mon problème, c’est plus ce bordel pokémon sur lequel je suis tombé. Je reste sceptique … tellement sceptique. C’est de la prostitution donc illégal … mais avec des pokémons ?

« C’est juste absurde ! Comment est-ce que l’on peut s’imaginer faire ça avec une pokémon ? Hein ? C’est complètement con et dégoûtant ! » m’écrié-je avec énervement.

Absurde ! Absurde ! Absurde ! J’enrage mais je ne sais même pas envers qui ! Envers moi qui n’a pu rien faire à part m’enfuir ? Envers ces gérants de bordel ? Envers cette Lockpin qui ne semblait pas comprendre sa situation ? Si seulement je pouvais sauver l’une de ces créatures … Pour qu’on puisse essayer de comprendre ce qui se passe … Comment ça se fait … que de tels êtres existent … Ca me permettrait alors de mieux appréhender la situation. Mais voilà, la réalité est toute autre. A force de marcher, je me rends compte que je suis de plus en plus éloigné de la ville. Au moins à un ou deux bons kilomètres de celle-ci.

« Hum ! Je ne dois plus être trop éloignée du bunker abandonné. »

Ah ! Le bunker … J’y allais avec Alphonse quand j’étais plus jeune. L’un des vestiges de nos anciens combattants qui avaient lutté pour notre beau pays. Visiblement, ce beau pays avait bien vite changé de visage après ces guerres. Oui, je suis du genre très mesquin quand il s’agit de … tout ça. Ca m’énerve … Ca m’enrage même plus que tout.

« Une petite visite dans le bunker ne peut pas me faire du mal de toute façon. »

C’était là l’idée que je venais d’avoir pour espérer trouver un peu de paix intérieure. Dis comme ça, ça paraissait complètement niais … ou poétique mais bon, ce que les autres pensent en ce moment même, ça m’importe peu. Après cinq nouvelles minutes de marche, je remarque un petit détail saugrenu. Des traces de voiture … Et surtout … Le chemin semble avoir été travaillé … Pourtant, à mon époque, lorsque j’étais adolescent, l’herbe recouvrait ces parties. C’était bizarre … Franchement bizarre. J’accélère le pas, passant maintenant à travers les arbres. Ca me semble même un peu trop suspect.

Et à force d’une marche incessante, j’arrive finalement au bunker … ou plutôt derrière le bunker ! Car oui, j’ai décidé de ne pas me montrer s’il y avait trop de problèmes. Et visiblement, j’ai bien fait. Je remarque une étrange voiture noire, plutôt longue, devant le bunker. Le bunker serait donc habité ? Première nouvelle et pas des meilleures, je dois dire.

Qu’est-ce que ça veut … Enfin qui est-ce … Qui vit là-dedans ? Peut-être des SDFs ? Des sans-abris ? Non … Pas avec une telle voiture. Je n’aime pas me voiler la face mais il y a des chances que je sois tombé sur un gros morceau. Et qui dit gros morceau dit souvent gros ennui. Néanmoins, je reste à l’abri derrière un arbre, attendant que tout continue de se dérouler devant mes yeux. Puis finalement, la porte s’ouvre, plusieurs voix se faisant entendre, principalement masculines.

« Vous avez compris ? Il faut absolument l’emmener en ville. Normalement, elle sera réceptionnée cette nuit, il l’attend. Faites attention ! »

« C’est bon, c’est bon, le scientifique ! On a compris parfaitement ce que tu nous dis ! Ne nous prend pas non plus de parfaits abrutis ! »

« On ne sait jamais avec vous … Il suffirait d’une simple erreur … De toute façon, elle est docile et elle ne fera rien de mal. »

La porte se referme d’après le bruit qu’elle émet. Je peux enfin regarder rapidement ce qui se passe. Trois hommes …. Habillés tout de noir. Les parfaits membres d’un gang ou du moins hommes de main. Ils entourèrent une étrange créature. Un pokémon ? Il faut que je me rapproche avant qu’il ne soit trop tard ! Un peu de mouvement et j’ai une meilleure vue.

« Mais ? Qu’est-ce que … Une Gardevoir ? »

C’est bien ce que je vois ! Une Gardevoir ! Mais elle a une étrange couleur ! Une chevelure bleue … Une robe blanche aussi … mais aussi des yeux dorés d’après ce que je peux voir. Enfin, sa robe est un peu ouverte sur le côté, laissant paraître de magnifiques jambes blanches et féminines. D’ailleurs, l’autre point que je remarque chez cette Gardevoir … C’est … Oh non ! OH NON, NON ET NON !

« Qui est-ce ce type ? » s’écrit l’un des hommes.

« Les mains en l’air ! Lâchez cette Gardevoir ! »

C’est bien moi qui vient de prendre la parole, mon arme à la main comme à chaque fois que je sors de chez moi. Je ne peux pas m’en empêcher … Mais j’ai un autre de ces monstres en main. Cette Gardevoir … Sa corne orange est en partie camouflée par une poitrine d’une taille généreuse. Heureusement pour moi, il semble que la robe blanche serve réellement dans ce cas précis puisque je ne vois rien qui pointe ou autre. La Gardevoir me regarde avec étonnement. Ses yeux dorés sont vraiment majestueux, je dois l’avouer.

« Merde ! Un poulet ! Et il sait où se trouve le laboratoire ! »

« On fait quoi alors ? »

« T’es con ou tu le fais exprès ? On doit éliminer toute preuve ! Faut le buter ! »

Pourquoi j’ai l’impression d’avoir fait une connerie ? Ah sûrement à cause du regard triste qu’avait la Gardevoir avant d’avoir celui de la surprise que je suis arrivé. Bon … Le gros souci est … bien que j’ai une arme en main, je ne suis pas sûr d’être apte à l’utiliser. De même, à trois contre un, ça veut dire trois balles contre une. Visiblement, ça promet !

Une réflexion sur « Chapitre 3 : Inhumain »

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