Chapitre 30 : Confrontation

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Confrontation

« Et pourquoi cela ? Je ne vois pas le souci de … connaître la vérité à ton sujet. »

« Car tu n’as pas à la connaître. De toute façon, qui me dit que tu ne me baratines pas hein ? » demanda l’adolescent, détournant le regard pour éviter d’observer les yeux perçants de cette demoiselle aux allures un peu trop nobles à son goût.
Qu’est-ce qu’il allait faire hein ? Qu’est-ce qu’il allait faire avec toute cette histoire ? Il n’était pas sorti de l’auberge si tout cela continuait ! Pfff … Vraiment … C’était plus que problématique. Comment être sûr et certain que …

« Je sais tout au sujet de ton corps. Je sais ce que tu prends depuis des années, ce qui se passe avec ton corps … » murmura une voix dans sa tête.

Ah ! De la télépathie ! Elle utilisait de la télépathie pour lui parler ?! Rien que ça ! Il sursauta sur le coup, regardant longuement Percila en attendant de voir ce qu’elle allait dire. Il avait envie de savoir si elle mentait ou non. Pourtant, d’après ce qu’il entendit … dans sa tête, il savait qu’elle ne mentait pas. Il savait qu’elle ne mentait pas ! Comment c’était possible ?! Comment était-ce tout simplement possible ?

« Pourquoi est-ce que tu es au courant ? Pourquoi ? » balbutia-t-il, perdant sa contenance.

« Car je te connais très bien, voilà tout … Mais tu n’as pas à avoir peur … Mais vous avez été toujours très fiers dans votre famille. Vous n’avez jamais voulu … de mon aide. »

« Bien entendu ! Pourquoi est-ce que l’on accepterait l’aide d’une étrangère hein ? » demanda-t-il calmement, du moins, en essayant de l’être.

« Car cela me semble normal de se reposer un peu sur les autres … Il faut dire qu’à l’époque … Je ne pouvais que compter sur moi-même. »

Hum ? C’était quoi ce changement « soudain » de comportement ? Qu’est-ce que l’adolescente aux longs cheveux blonds avait en tête ? Il préférait se méfier. Il n’avait pas du tout confiance en elle et il avait de très bonnes raisons pour cela. Il se méfiait de tout le monde et surtout ne voulait la pitié de personne.

« Tu sais … Je ne t’ai jamais pris en pitié … Disons qu’à l’époque, ton existence ne m’intéressait pas le moins du monde. »

« Tant mieux, au moins, nous avons un point commun sauf que moi, c’est encore d’actualité. Et tu peux arrêter de lire dans mes pensées, c’est plus qu’énervant … »

« Plus qu’énervant ? Et pourquoi cela ? Lire dans ton cœur permet de savoir si tu es sincère ou non. Et à l’heure actuelle, il est vrai que tu trouves ça énervant. »

Elle émit un petit rire candide alors qu’il grognait. Ouais et alors ? Ca ne changeait rien au fait qu’elle l’insupportait plus que tout le reste. Qu’elle arrêter ça avant qu’il ne s’énerve à cause d’elle ! Enfin, c’était déjà fait et …

« On dirait bien que ton cerveau est utilisé au maximum de ses capacités. Tu devrais éviter de réfléchir à tellement de choses en même temps, ce n’est pas très bon pour toi. Je ne dis pas cela pour me moquer ou insinuer que tu es bête mais tout simplement car tu finiras encore plus perturbé qu’auparavant. C’est un conseil d’amie. »

« D’amie ? Depuis quand tu es mon amie ? De toute façon, voilà, c’est bon, tu m’as vu, je t’ai vue, maintenant, j’ai autre chose à faire. Je dois mettre la main sur une imbécile de première catégorie et ensuite, je … »

« Une … imbécile ? » murmura Percila, fronçant les sourcils. Il essaya de se lever mais fut obligé de se rasseoir. Cette fois-ci, il ne pouvait même pas bouger un petit doigt. « Dis-moi en plus, Téo … Je suis sûre que ça sera très divertissant. Et bien entendu, tu peux toujours essayer de le cacher au fond de ton cœur, ça ne changera rien. Tu es tout à moi. »

« Je ne suis la propriété de personne, c’est compris ? Mon corps m’appartient. Mes relations aussi. Non, mais pour qui est-ce que tu te prends ? Tu es peut-être jalouse ou quoi ? Y a vraiment pas de quoi l’être. »

« Une simple mesure … de précaution. Et je suis jalouse … Je ne le nie pas. »

Sur qui est-ce qu’il était tombé ? Vraiment … Il avait fait quoi pour mériter un pareil sort ? Il se le demandait bien alors que l’adolescente le fixait ardemment de ses yeux bleus. Elle n’allait surement pas le relâcher. Mais quelle plaie ! Mais quelle plaie ! Elle était du même gabarit que Bel, m’enfin, sauf à un certain niv …

Sa tête percuta la table avec violence, lui arrachant un cri de douleur alors que les yeux de Percila se fermèrent. Elle croisa les bras à hauteur de sa poitrine, rougissant faiblement avant de marmonner quelques mots :

« Tu m’excuseras de ne pas avoir terminé ma croissance. J’ai encore environ quatre à cinq ans devant moi. Par contre, qui c’est … cette Bel ? »

« Je ne vois pas pourquoi je te le dirai. Maintenant, lâche moi un peu, j’ai besoin de souffler et de ne pas t’avoir dans mes pattes. »

« Parle-moi autrement … merci bien. Sinon, ça serait bête que ta tête percute maintenant la fenêtre. » répondit-elle, un léger sourire aux lèvres.

« J’ai l’impression que tu te répètes et que tu t’entêtes à jouer sur des mots bien que tout cela risque de n’avoir ni queue, ni tête. »

Il rigola faiblement, s’arrêtant aussitôt alors que Percila ne s’en empêchait pas. Ohla. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Il avait continué la blague des plus stupides de l’adolescente. Pire ! Il avait même rigolé.

« Disons que ce genre de petites choses était quotidien lorsque j’étais chez toi, Téo. »

« Ouais bien sûr … Si je suis devenu stupide, j’en conclut que tu es la seule responsable ? »

« Bien sûr que non, tu es le seul fautif dans ce cas. » souffla-t-elle en rigolant une nouvelle fois. C’est bizarre … Elle n’est quand même pas si vilaine que ça en fin de compte. Enfin, il la détestait moins qu’il aurait voulu y croire.

Il sursauta, sentant la main de l’adolescente qui se posait sur la sienne, comme pour la caresser. Hey, hey, hey ! Les familiarités, c’était vraiment pas son genre. Du moins, pas avec les inconnus de son genre. Elle reprit doucement :

« Mais ça ne change rien … On apprécie une personne pour ce qu’elle est réellement … mais tu sembles avoir tellement changé … Tu es un peu plus dur qu’auparavant. »

« Et ? Si tu peux arrêter de parler d’une chose dont je ne me rappelle pas, ça serait très sympathique, je n’ai pas envie du tout de perdre mon temps, c’est compris ? »

« Bien entendu … Bien entendu … Pourquoi s’énerver pour si peu, n’est-ce pas ? Enfin bon … Ça me fait plaisir de te revoir. Je ne m’attendais pas à te voir au-dehors du village. Tu sais … Avec ton état de santé, ça m’étonne même que … »

« Tais-toi. Et toi, pourquoi est-ce que tu es là ? » demanda-t-il finalement pour changer de conversation Il n’avait pas envie de continuer sur cette voie.

« Oh ? C’est vrai que je n’ai toujours pas dit pourquoi j’étais présente dans cette ville. Et bien, disons que je de… »

« Téo ! Tééééééooooo ! Je me suis perdue en chemin ! » hurla une voix qu’il reconnut facilement puisqu’il s’agissait de celle de Bel.
Il grogna légèrement, remarquant l’adolescente qui courait dans le centre pokémon en sa direction. Elle avait toujours l’envie de vivre ou presque … mais en même temps, elle s’arrêta dans son mouvement, remarquant la demoiselle en face de Téo.

Elle pencha la tête sur le côté, l’étudiant pendant quelques instants avant de venir s’asseoir à côté de Téo. Non mais ça allait ou quoi ? Elle ne voulait pas de l’aide tant qu’il y était ? Non mais oh ! Pour qui est-ce qu’elle se prenait cette fille ?

« Euh … Euh … Euh … Téo, me dit pas que tu as fait du mal à cette fille hein hein ? »

« Comme si j’étais du genre à frapper les autres … » marmonna Téo, fronçant les sourcils pour observer Percila. Celle-ci avait son regard posé sur Bel, clignant des yeux plusieurs fois de suite, son visage devenu imperturbable.

« Voilà donc … Bel. C’est donc à elle que … «

« Que quoi ? Tu parlais de moi à cette fille ? Elle s’appelle comment ? » demanda Bel avec un grand sourire alors que Percila observait le corps de l’adolescente en face d’elle.

C’est vrai qu’elle … n’était pas vilaine de sa personne. Par contre, toutes les pensées qui étaient ancrées dans sa tête semblaient plus que confuses. Difficile de savoir ce qu’elle pensait réellement … Cette fille était tout simplement … stupide. Ou plutôt tête en l’air. Sa boîte crânienne semblait désespérément vide … dans le sens imagé bien entendu.

« Elle s’appelle Percila et elle allait partir, n’est-ce pas ? »

« Pas le moins du monde, Téo. » répondit Percila dans un sourire qui avait quelque chose d’outrageant, signe qu’il valait mieux pour lui qu’il ne l’empêche pas de lui parler … C’était un conseil … pour sa personne bien entendu.

« Tu la connais depuis longtemps ? Je pensais que t’étais quelqu’un de très grognon et qui n’avait pas d’amis. » dit Bel, rougissant un peu avant de reprendre : « Mais je veux pas dire que tu n’auras jamais d’ami hein hein ? »

« La délicatesse personnifiée … Tu sembles avoir attrapé le gros lot. »

« Elle est comme elle est. A force, on s’y habitue à cette idiote. » répliqua-t-il sèchement. Il ne disait pas qu’il voulait être le seul à pouvoir insulter Bel mais la juger dès les premières secondes, ça ne se faisait pas. AH ! Quel idiot, il n’avait pas fait mieux de son côté.

« … … … Quelle est ta relation avec Bel, Téo ? »

« C’est mon ami ! » s’écria aussitôt l’adolescente aux cheveux blonds, ne laissant guère la parole à Téo avant de venir passes ses bras autour du cou, le serrant avec force contre elle.

Ce n’était guère de la jalousie … Elle semblait sincère d’après ce qu’elle pouvait lire dans son coeur. Humpf … Mais ce n’était pas pour ça qu’elle s’avouait vaincue pour autant. Elel se releva avec grâce, Bel arrêtant d’enlacer Téo.

« De toute façon … D’après ce que je pense comprendre, vous êtes là pour affronter les différents champions d’arène, n’est-ce pas ? Nous nous reverrons alors plus tard. »

« Hein ? Tu veux dire que tu es une … championne ? » murmura Téo, un peu surpris.

« Hum ? Non non … Mais tu le sauras en temps et en heure, Téo … si tu arrives jusqu’à moi. Il en est de même pour ton amie … »

Les derniers mots avaient été dit avec froideur alors que Bel tremblait légèrement. C’était elle ou alors, il commençait à faire froid ici ? Brrrr ! C’était quand même bizarre que la température diminue aussi fortement tout d’un coup.

« Euh … Au revoir alors ? » dit Bel, gardant néanmoins son sourire en la saluant d’un geste de la main. Téo se donna une claque sur le front, elle était une parfaite abrutie ou quoi ?

« Oui oui … Au revoir … Nous allons nous revoir … Je peux vous le promettre … oui … »

« Alors, si c’est une promesse, nous allons donc nous revoir ! » répondit Bel avec entrain alors que l’adolescent poussait un profond soupir.

Ca ne servait à rien de perdre autant de temps … pour cela … De toute façon, elle avait quelque chose à faire. Percila quitta le centre pokémon, Bel l’observant longuement, le regard neutre avant de se tourner vers Téo.

« Dis, dis, c’est ta petite amie ? T’as vu les cheveux qu’elle avait. »

« Euh … Tu ferais mieux de ne rien dire à ce sujet, Bel. » répliqua sèchement l’adolescent tout en la regardant. C’était mieux pour elle qu’elle la mette en veilleuse.

« Qu’est-ce qu’il y a avec mes cheveux ? Mais Téo, Téo … Désolée du retard … Je me suis perdue. » bredouilla la demoiselle au chapeau vert et blanc, le retirant pour pouvoir observer ses cheveux. Il y avait un problème avec eux ? Elle ne voyait pas où …

« Non, c’est bon … J’ai mis aussi un peu de temps à venir. J’ai juste rencontré cette personne sur le chemin. Elle dit me connaître quand j’étais juste un enfant, chose qui m’étonnerait. »

« Je suis sûre que tu devais être trop mignon quand tu étais un enfant ! Avec toute ta petite bouille qui ne faisait que bouder la grande majorité du temps ! »

« Oh la ferme, Bel ! Je veux même pas t’écouter si c’est pour dire des trucs pareils ! » s’écria t-il avec véhémence et un peu confus.

« Il devait être tout mignon, le petit Téo ! Et puis, je t’aurai mis dans une pokéball comme ça, tu aurais été avec tous mes autres pokémons très mignons ! »

« … … … Je crois qu’on ne peut plus rien faire pour toi. » annonça-t-il. Y avait quelque chose qui avait explosé dans son crâne ou quoi ? Elle était complètement débilisée … Enfin, il ne savait même pas si ça se disait de la sorte. Mais il la considérait comme folle. Pfiou, il connaissait vraiment que des filles très bizarres, il devrait plutôt se méfier.

Ailleurs, près du port, Percila était à quelques mètres de l’eau. Elle observait les différents bateaux autour d’elle, prenant son portable alors qu’il tremblait. Elle avait un appel. Hum … Elle était arrivée à temps, heureusement pour elle. Elle vint dire :

« Oui ? Je suis au port, comme prévue. Normalement, vous ne deviez pas arriver à Volucité non ? Enfin, d’après ce qui avait été annoncé. »

« Oui … Mais nous avions envie de visiter cette gigantesque ville avant de nous diriger vers ta villa. Nous sommes désolés des problèmes encourus. » répondit une voix féminine à l’autre bout, Percila hochant la tête négativement avant de reprendre :

« Il n’y a aucun problème à cela. C’est de bon cœur que je vous permets de loger dans ma villa. Je vous attends pour vous faire visiter Volucité. »

Elle arrêta la conversation alors qu’elle recherchait du regard l’endroit où normalement devait l’attendre ces deux personnes. C’était bien pour cela qu’elle avait quitté Téo.

« Et bien … Thierry, c’est parfait ! Nous avons notre villa pour Vaguelone. Percila nous attends sur le port, si tu la remarques … »

Une jeune femme aux cheveux blonds mais toute habillée de noir s’adressait à un homme du même âge qu’elle et aux cheveux bruns. Ses yeux rouges observèrent les environs alors qu’il haussait les épaules. Et bien, ils allaient devoir d’abord trouver Percila avant de pouvoir visiter cette nouvelle région. Il prit la main de la jeune femme avant de se mettre à marcher.

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