Chapitre 30 : Ne pas mourir

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Ne pas mourir

« Gigana est assez mécontent. »

« Ca se comprend, nous avons échouée dans notre mission et en plus, nous n’avions pas prévenu Gigana et les autres Rois de nos départs. »

« Cela est faux… Gigana n’est pas mécontent pour cela. »

« Pourquoi alors ? »

« Ekriné… »

La femme aux cheveux noirs sursauta en entendant cette voix. Ce n’était pas celle de Gigana ?! Qu’est-ce…Qu’est-ce que son Roi venait faire ici ? Non… Elle allait être prise de remords avec tout ça ! Une forme bien plus petite qu’à l’accoutumée se présentait devant elle et elle se mit à genoux respectueusement, Miviari restant debout à côté d’elle.

« Roi Sterivia ! Je, je… Je tiens à m’excuser. Je ne voulais pas… »

« Peu importe, est-ce que tu vas bien ? »

« Je me suis occupée des soins. Si cela ne vous dérange pas, je retourne voir mon Roi. »

Miviari s’éloigna sans dire un mot de plus, Ekriné n’osait pas prendre la parole. L’être encapuchonné devant elle ne lui faisait pas peur mais elle se sentait mal vis-à-vis de lui. Son Roi… Elle avait faillit perdre la vie et si c’était le cas, alors qu’est-ce que… Deux mains se posèrent sur ses épaules. Elle releva le visage, écoutant la voix féminine qui se fit entendre :

« Je suis… »

« Contente de savoir que vous n’êtes pas en danger. Je tiens à me faire pardonner… J’ai agit imprudemment en emportant Granor et Orvonix avec moi. »

« Il est vrai que tu as commis un acte irréfléchi… mais je te pardonne. Tant que tu es encore avec moi, cela me satisfait. Nous avons déjà perdus… »

« C’est pour cela. Je ne voulais pas que d’autres personnes disparaissent. »

« C’est une bonne chose mais tu ne dois pas t’en faire. Si le Joker Blanc décide de nous affronter, nous irons le combattre. Vous en avez déjà tous assez faits pour nous. »

« Nous en ferons jamais assez. Le Dieu Originel nous a demandé de veiller sur vous pendant son absence. Il sentait qu’il y avait… Désolée ! »

Elle s’excusa subitement alors que Sterivia baissait le visage sous la capuche. Elle n’aimait pas se montrer… comme les autres Rois. Ce titre ne lui plaisait pas. Ekriné se releva, prenant les deux mains dans les siennes. Elle les serrait avec tendresse, chose stupéfiante quand on connaissait le caractère de la femme aux longs cheveux noirs.

« Birébot… n’est plus là. »

« Je suis sûre qu’il était heureux de mourir pour vous, Sterivia. »

« Je n’ai pas réussi à le rendre… plus humain avant… »

« Mais quand même, cette… Luna m’a fait sacrément mal ! Ils savent réfléchir ! »

La voix de Granor résonna derrière Ekriné, la femme se retournant pour l’apercevoir. Il avait une petite personne encapuchonnée posée sur son épaule droite comme si elle était très légère. L’homme souriait sous son armure de roche verte avant de reprendre :

« Sur le coup, nous avons tous été étonnés par la puissance des Reines mais la prochaine fois, ça sera bien différent. Il ne faudra pas hésiter à préparer un plan. »

« Vous n’allez quand même pas repartir ? »

Rocagiri qui était sur l’épaule de Granor venait de dire cette phrase avec une légère inquiétude. Dès qu’il s’agissait des Atouts, elle était plus expressive que les personnes pouvaient le penser. Granor rigola faiblement, murmurant :

« Il le faudra petite Rocagiri. Cette fois-ci, je combattrais avec le maximum de ma puissance et je n’hésiterais pas sur ma cible. J’ai mal jugé, voilà tout ! »

« Mais mais mais… et si… »

« Roh… Tu ne me fais pas confiance ? »

Il souleva Rocagiri, regardant la personne qui était sous la capuche. Il la tenait d’une main alors que l’autre se dirigeait vers le visage du Roi. Celui-ci se laissa faire, un petit soupir apaisé se faisant entendre avant qu’une petite voix reprenne :

« Si… Je te fais confiance, Granor mais déjà Gaiarma est morte alors… »

« Je t’ai dit que tu n’as pas à t’en faire. Maintenant que nous savons à qui nous avons affaire exactement, Ekriné, moi et Orvonix allons discuter entre nous pour un plan. »

« Qui a dit que j’en serais ? Je rigole, va ! »

« Orvonix, Orvonix, tu n’es plus blessé ? Arrête de t’en aller. »

Le jeune homme aux cheveux blancs était apparu à son tour, accompagné d’Iglaré. Celle-ci comme les deux autres Rois se cachaient sous une capuche brune et semblait bien plus petite qu’habituellement. Orvonix avait un grand sourire en faisant apparaître des petites statuettes de glace autour de lui, représentant les quatre Reines, Pandora, Galpha et Xano.

« Ils sont puissants, il faut le reconnaître. Nous avons pensé qu’à trois, nous pourrions les combattre mais nous nous sommes dispersés et ça a cause notre perte. »

« Nous devons axés nos efforts sur Xano ! »

« Avant cela… Je vous congédie tous pour une semaine de repos. »

Miviari et Heyrisi se présentaient finalement devant tout le monde. Au milieu d’elles, une forme plus grande que les trois Rois mais moins imposante que les Atouts se tenait debout. Celle-ci portait une robe et une capuche de couleur blanche : Gigana.

« Vous ne pouvez pas contredire cet ordre formel. »

« Mais le Joker Blanc va se rapprocher… »

« Qu’il vienne donc. Sterivia, Iglaré et Rocagiri, vous savez ce qu’il vous reste à faire. »

« Roi Gigana, vous ne pensez quand même pas ?! »

« Si… En attendant que vous vous reposiez, je vais les envoyer combattre. »

« C’est de la folie ! »

Ekriné semblait s’alarmer de la situation en regardant Gigana. Pourquoi une telle chose ?! Orvonix et Granor avaient perdus leurs sourires, s’approchant d’Ekriné. Même si ils ne parlaient pas, il était facile de comprendre qu’ils étaient d’accords sur la situation. Une petite explosion de chewing-gum brisa le silence pendant quelques secondes, Heyrisi ayant encore quelque chose dans sa bouche.

« Qu’est-ce qui est le plus fou ? De vous laisser mourir inutilement ? Ou alors de savoir que les Rois reviendront vainqueurs de ce combat malgré les dangers encourus ? »

« Mais… Je… Et si… Il leur arrivait quelque chose ? »

« Il ne nous arrivera rien. Pendant tous ces millénaires, vous avez veillés sur nous. Nous devons rembourser notre dette envers nous. »

Sterivia s’adressait à Ekriné, la femme aux yeux rubis posant un regard compatissant en sa direction. Dire… que les Rois étaient si jeunes… et pourtant si autoritaires et sûrs d’eux. Ils savaient ce qu’ils devaient faire, ils ne craignaient rien ni personne. Elle tapota la tête de Sterivia avant de se retourner sous le regard étonné d’Orvonix et Granor. Alors qu’elle commençait à partir, elle annonça :

« Je vais aller me reposer. Je n’ai pas besoin de rester ici. »

« Fais comme tu le désires, Ekriné. Granor, Orvonix, allez vous coucher aussi. »

« Je ne … »

« Tu pourras me raconter une histoire avant de dormir ? »

Il n’avait pas terminé sa phrase que Rocagiri posait une main sur le bas de son armure. Il baissa ses yeux rouges sur la petite personne avant de hausser les épaules. Il n’allait pas lui refuser un petit truc comme ça. Il souleva Rocagiri, la déposant sur son alors que des petites mains venaient enlacer son cou.

« Je ne dirais rien pour ce soir mais demain… J’aimerais que l’on discute de tout ça. Aller, Rocagiri, direction le lit ! »

« Et toi, Orvonix ? »

Le jeune homme aux cheveux blancs regardait partir Rocagiri sur le dos de Granor avec un petit sourire. Il posa ses yeux améthyste sur Heyrisi, Miviari et Gigana. Il semblait réfléchir à la situation avant de se mettre à rire faiblement :

« Vous savez aussi bien que moi que je n’aime pas être sérieux alors… »

« Pourtant, tu ne semblais pas apprécier mes dires, me tromperais-je ? »

« Boahhhhh ! On fait avec. Bon, je vais aller me reposer dans la chambre d’ami. »

Il salua Gigana, ses deux Gardiennes ainsi que Sterivia et Iglaré. Les mains dans les poches de son short vert, il s’éloignait sans plus tarder, sifflotant un air dont il avait le secret. Tout le monde resta de marbre mais quand Orvonix ne fut plus là, Iglaré prit la parole :

« Il est très affecté… Cela se sent. Nous devons partir quand ? »

« Dans la soirée… qu’importe ce qu’ils pensent. Je vous fais confiance… mais revenez en vie. Nous avons une promesse à respecter. »

Sterivia et Iglaré s’inclinèrent devant Gigana, partant à leurs tours alors qu’Heyrisi et Miviari ne disaient rien. Trois Rois allaient être envoyés sur les traces de Xano et de ses Reines… mais est-ce que ça allait vraiment suffire ?

« Vous êtes inquiète, Gigana. »

« Votre idéal de bonheur… Je ne sais pas si il verra le jour. »

« Il ne faut pas dire ce genre de choses. »

« Je suis restée là… depuis tellement de temps. J’attends sa venue… »

« Il reviendra, c’est une promesse qu’il vous a faites. »

« Mais serais-je encore vivant ce jour là ? »

Miviari ne répondit pas, le seul bruit qui se faisait entendre était celui du mâchonnement de chewing-gum d’Heyrisi qui n’avait pas prit la parole depuis le début de cette réunion. Pour elle, tout était clair comme de l’eau de roche : Ca sentait le roussi et le pétrin à des kilomètres à la ronde. Enfin, pas de quoi s’alarmer. Miviari enserra de ses bras Gigana comme pour l’annoncer qu’elle allait la protéger, qu’importe ce qui allait arriver dans le futur. Le Roi retira les bras de Miviari, se retournant pour avoir en face d’elle ses deux gardiennes. Elles ne devaient pas s’inquiéter.

« Ce geste ne restera pas impuni, Xano. »

« De quoi, Aliréna ? Au sujet d’Ekriné et les autres ? Oui, je sais que j’ai fais une bêtise mais sur le coup… Je n’ai pas réussi à réagir. »

« Miviari est quelqu’un de bon, très bon… Elle n’a jamais causé de tord à quiconque, du moins en le voulant. Elle cherche simplement à ce que toutes les personnes de ce monde soient comblées. »

« C’est une noble cause…Une bien noble… comparé à moi qui veut seulement récupérer l’âme de ma mère et éliminer Malar… »

Il poussa un soupir, une main posée sur les cheveux dorés de Tyrania. Celle-ci dormait sur ses jambes alors qu’Aliréna et Xano étaient assis sur le canapé. Le jeune homme semblait confus mais tentait de ne pas trop le montrer.

« Enfin… Ce qui doit être fait doit être fait. Tu as une information au sujet de l’Armure du Dieu Originel ? Car… J’ai déjà l’Arme et le Bouclier. »

« Aucune. Mais lorsque nous serons dans le royaume central, les trois clefs nous ouvriront la voie vers le domaine céleste. »

« Attend un peu… Le domaine céleste ? Ce n’est pas celui de Juperus ? Nous n’avons… »

« Et si, Xano. Le domaine céleste est coupé en deux parties : L’une gérée par Juperus, l’autre par Giradès. Giradès ne domine pas le monde dans lequel tu te trouves. »

« Je le sais bien… Je le sais bien. Je vais aller me coucher, Tyrania est morte de fatigue. »

« Tu l’aimes réellement ? Ce n’est pas juste une illusion ? »

Il hocha la tête d’un air négatif pour lui dire que cette femme qu’il avait sur ses genoux était plus qu’importante à ses yeux. Malgré tout ce qui se passait ici, il restait fidèle à cette femme. Il en avait décidé ainsi avant même que le charme se termine. Aliréna s’approcha du jeune homme, s’arrêtant avant de l’embrasser sur la joue. Elle lui tendit la main :

« Je ne devrais pas profiter d’un homme déjà pris. Donc une poignée de main ? »

« Arrête tes bêtises et embrasse moi. »

Elle rigola très faiblement alors qu’il montrait sa joue. Un petit grognement se fit entendre de la part de Tyrania lors du petit bruit singulier du baiser d’Aliréna envers Xano. Le regard amusé, les deux personnes posèrent un doigt sur leurs bouches pour dire qu’il valait mieux éviter de trop en faire. Il murmura un bonne nuit à la femme aux cheveux blonds, celle-ci le lui rendant. Alors qu’Aliréna se dirigeait vers sa chambre, Xano souleva la tête de Tyrania, celle-ci se réveillant en le regardant d’un air ensommeillé. A moitié dans les nuages, elle alla l’embrasser sur les lèvres très rapidement avant de s’écrouler sur lui, se rendormant alors qu’ils étaient très mal positionnés sur le canapé. Finalement, il n’allait peut-être pas bouger tant que ça. Il déposa la couverture sur eux, la serrant contre lui avec affection.

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