Chapitre 300 : La rejoindre pour l’éternité

« Pardon, Orion. La nouvelle est rapidement passée entre les prisonniers. »

« On en sait rien… Rien du tout… On n’a pas retrouvé son corps… Mais il y a une chance qu’elle soit encore vivante… Alors, il vaut mieux ne pas dire qu’elle est morte. »

« Cela fait beaucoup trois semaines, n’est-ce pas ? »

Il hocha la tête d’un air positif alors que le reptile le laissait seul. De toute façon, c’était la meilleure solution actuelle… Le laisser seul… Et cette aura qui l’entourait… Forçant les autres à l’éviter… Même ce foutu chef de bande parmi les prisonniers évitait de vouloir le chercher… pour l’instant. Non pas par compassion hein ? Il ne fallait pas rêver. Ils attendaient simplement le bon moment… pour l’achever.

« Tu devrais te sentir un peu plus heureux, Théodore. Elle n’accepterait pas que tu sois ainsi à cause d’elle. Je peux facilement m’en douter. »

« Taisez-vous… déesse Arceus, je vous en prie. Je ne veux pas de paroles de ce genre. Elle n’aurait jamais aimé, elle aurait, elle aurait… Oui, elle aurait, mais pour l’instant, elle ne peut pas car je sais qu’elle va revenir… Je sais qu’elle reviendra… C’est tout… »

« … … … Théodore, est-ce que tu veux sortir de cette prison ? » demanda la déesse universelle alors qu’il poussait un profond soupir. A quoi cela servirait ? A rien du tout … Car il ne savait pas où Samus se trouvait… Et puis de toute façon…

« Je vais bientôt sortir, je pense … Les soldats m’ont prévenu… Comme Samus n’est peut-être… plus… Enfin… Plus de ce monde… Même si c’est impossible… Ils vont réfléchir à l’éventualité de me laisser sortir … Mais avec une condition qui consisterait à travailler pour eux pour les prochaines missions de la fédération galactique. »

« Tu n’as pas l’air très motivé avec cela… Tu as une bonne raison à formuler ? »

« … … … C’est de leur faute si tout part n’importe comment… C’est de leur faute si je suis en prison… C’est de leur faute si j’ai perdu Orié, Héméra et Samus… »

« Il ne faut pas remettre la faute sur autrui, simplement sur le destin. »

« Le destin… Le destin ! Vous pouvez le modifier le destin mais vous ne le ferez jamais ! Vous ne le ferez jamais car vous savez parfaitement que ce n’est pas possible ! »

« C’est exact… Je ne le ferais pas… car cela m’emmènerait à me faire trouver par Dark Samus aussi … Et je ne peux pas me permettre d’être capturée. »

« Et pendant ce temps, vous restez avec moi comme si de rien n’était, c’est ça ? »

« A peu de choses près, ça y ressemble, oui… » termina t-elle.

Fou… Il paraissait comme fou alors qu’il continuait de s’adresser dans le vide au beau milieu de la carrière où ils brisaient des pierres, inlassablement.

… … … Couché sur son lit, il observait le plafond, une larme s’écoulant le long de sa joue. Encore une journée passée… sans rien du tout… Rien de rien… Rien du tout… Snif… Samus ? Où est-ce que Samus se trouvait ? Il avait besoin de savoir où elle était… Elle était encore vivante, n’est-ce pas ? Elle l’était non ?

« … … … … … Samus. Où est-ce qu’elle se trouve ? Je ne veux plus rester dans cette prison. Je ne veux plus avoir ce phazon, je ne veux plus devoir me battre, je veux juste vivre tranquillement avec Samus. Je veux juste vivre tranquillement, c’est trop demandé ? »

« Théodore Astrum, je peux exécuter ce que tu désires. Ce genre de choses sera sans incidences dans l’univers. Je peux même effacer le souvenir de ton attaque phazonnée dans la mémoire de toutes ces personnes et faire que cela n’a jamais existé. Tu auras peut-être perdu deux mois de ta vie mais tu seras… »

« VOUS NE FAITES RIEN ! Je n’ai pas besoin d’un pouvoir divin pour me sortir de là ! Je n’ai pas besoin du phazon ou autres ! Je me suis toujours débrouillé tout seul pour réussir ! »

« Tu n’as aucune raison de t’emporter autant, Théodore. »

« Si ! J’ai mes raisons ! J’ai énormément de raisons de m’emporter ! Tout fout le camp ! Tout parce que je suis ici ! Parce que je suis bloqué ici ! Parce que je ne peux rien faire d’autre ! Parce que je ne suis même pas capable… J’aurais dût essayer de me défendre pendant le jugement au lieu de dire coupable ! Peut-être que j’aurais eut… Avec des… Avec ce genre de choses, on peut tellement en prévoir d’autres… mais ça ne changera rien du tout… »

« Théodore… Astrum, continueras-tu de vouloir me protéger ? »

« Je ne sais plus du tout, déesse Arceus… Je ne sais plus du tout… » bafouilla t-il alors qu’il se mettait maintenant dans les couvertures, sanglotant légèrement.

« N’oublie pas pourquoi tu es ici… Pourquoi tu es né… Pourquoi tout ceci s’est déroulé ainsi… Pourquoi ?! HEIN ?! Pourquoi ?! »

« Calme-toi, Théodore Astrum… »

Il n’avait pas envie de se calmer ! Il n’avait pas envie ! Pas du tout ! Il n’avait pas peur du phazon… Là… Il revoyait clairement… comme au premier jour… Comme avant tout ça… Arceus était là pour l’arrêter et le calmer… Mais… Mais… Ah…

Il se faisait soulevé et sortir du lit, la déesse venant d’utiliser ses pouvoirs. Qu’est… Qu’est-ce qu’elle voulait ?! Il était en larmes mais ça ne la concernait pas du tout ! Ca ne… Snif… Samus… Samus lui manquait… Ah… Un doigt passa sous son œil, récupérant la larme qui en sortait alors qu’il bredouillait :

« La déesse universelle n’a pas à faire ça ! Elle n’a pas à faire ce genre de choses ! »

« La déesse universelle a essayé d’être proche de ses créatures un jour, elle a échoué et a créer les metroïdes et le phazon. Aujourd’hui, elle décide de ne se rapprocher que d’un seul être qui est le porteur de son espoir. N’est-ce pas normal qu’elle tente de le réconforter ? »

Ce n’était pas normal… Dialga, Palkia, Giratina… Ils étaient des dieux-dragons… Des créatures universelles… Ils ne se préoccupaient pas de ce genre de choses… Il n’était qu’une pitoyable créature dans l’univers… Il n’était qu’un être insignifiant… Mais il avait quand même une âme… Une personnalité… Des envies… Des désirs… Et le plus grand désir qu’il voulait, c’était de retrouver Samus…

« Samus… Elle a tout été dans ma vie… Je… J’ai perdu vingt années de ma vie… sans elle… J’aurais aimé la connaître plus tôt… La rencontrer plus tôt… Peut-être même l’empêcher de devenir une chasseuse de primes, avec mon intelligence, j’aurais trouvé un métier très bien, capable de lui apporter un confort et le foyer qu’elle mérite… Et avec sa force de caractère… Elle aurait aussi trouvé un très bon métier… »

« Arrête-toi de parler, cela ne sert à rien de s’imaginer des vies fictives. »

« J’ai le droit ! C’est parce que je suis une espèce intelligente que j’ai le droit de rêver ! J’ai le droit de m’imaginer ce genre de choses si je n’ai plus rien… Plus rien du tout… Snif… Il ne me reste plus rien du tout… Et je vais faire comment pour vous protéger ? »

« Tu en seras capable… Tu as une force de caractère… impressionnante… Tu as surmonté tellement d’obstacles… Rappelles-toi la fois où tu as perdu Artemis… Celle où tu as perdu Personia une première fois… Et aussi Cerberus… Puis Garmi… Tu t’es toujours relevé et tu as toujours fait front… »

« … … … … Ce n’est pas comme ça que l’on remonte le moral des personnes. »

Hein ? Ce n’était pas comme cela ? Elle ne comprenait pas ce qu’il venait de dire mais le jeune homme demanda à ce qu’elle le libère, qu’il puisse retourner dormir sans rien dire. Elle le laissa faire, le regardant replonger dans son lit.

« Je suis la déesse universelle… Je suis omniprésente mais… Je n’ai pas le caractère des créatures que j’ai crées… Je ne suis pas capable de comprendre vos raisonnements… Je pensais qu’en signalant ceux qui sont morts te permettrait alors de comprendre que la vie continue malgré tout. »

« Elle continue… Elle continue… Oui… Si vous le dites… Elle continue… Mais j’aimerais qu’elle s’arrête pour moi… Pour les rejoindre… »

« N’aie pas de sombres pensées, cela t’emmènera à ta perte et causera de graves souffrances dans ton entourage. »

« Quel entourage ?! QUEL ENTOURAGE ?! Ils sont tous morts ! TOUS ! Vous ne voulez pas comprendre, déesse Arceus ?! Arrêtez de réfléchir avec votre statut d’être divin et pensez plutôt à ce que cela vous ferait si les trois dieux-dragons disparaissaient à jamais ?! Si malgré leur fameuse immortalité, ils trépassaient ?! Ce sont vos enfants les plus proches ! »

« Endors-toi maintenant. Tu es trop énervé pour être rationnel. » dit-elle en pointant un doigt vers le jeune homme, le faisant s’endormir aussitôt.

Elle ne pouvait pas admettre que ce qu’il disait semblait être sensé… Mais ce genre de choses n’était pas possible… Et elle n’avait pas réfléchit à la possibilité que les trois dieux-dragons disparaissent à jamais… Cela était tout simplement impossible.

« Alors, l’humain ? Ca fait quoi de perdre sa femme ? Peut-être qu’elle s’est faite plantée par les pirates ? Ca ne serait que justice ! »

« Arrête, merde ! Ne le cherche pas ! On ne sait pas ce qu’il peut faire encore ce type ! »

« Mais non ! Mais non ! Alors, tu vas répondre, l’humain ? » vint dire l’un des prisonniers en soulevant la tête d’Orion avant de l’écraser dans son plat. Le jeune homme ne vint pas réagir alors que les deux prisonniers s’éloignaient. L’auteur du geste était en train de rigoler alors que la voix d’Arceus raisonnait dans les oreilles d’Orion.

« Pourquoi ne veux-tu plus que je réagisse ? Tu as normalement une raison. »

« Je ne veux plus que vous vous occupiez de moi… Enfin… Vous pouvez partir… Enfin non… Vous restez… Mais faites comme si vous n’existiez pas s’il vous plaît… »

« … … … Je vais continuer comme actuellement alors. »

Slifor avait bien essayé de lui adresser la parole mais le reptile humanoïde n’avait pas réussi à lui faire décrocher ses pensées profondes. Il avait même été voir le psychologue de la prison mais cela n’avait servit à rien…

« Un mois… Normalement… Elle doit revenir aujourd’hui… Samus… doit revenir aujourd’hui… Ca fait un mois… Ca fait un mois… »

Elle n’allait pas lui répondre. Ca ne servait à rien de lui parler alors qu’il était dans un état des plus graves. Oui… Ce n’était pas physiquement qu’il était touché mais mentalement… Quelque chose de profond s’était ancré dans son cerveau, cette idée lugubre et sinistre… Pendant toute la journée, il n’avait fait que regarder le ciel assombri… Ici, il n’y avait pas de soleil ou presque… C’était la nuit noire à chaque instant enfin… presque… Il n’y avait qu’une heure de soleil ou peu.

« … … Le vaisseau de Samus arrivera dans le ciel et ira atterrir… Elle viendra enfin me chercher… Elle viendra… Et elle me sourira d’un air désolé, me signalant qu’elle n’a pas trouvé Orié et Héméra… Mais je lui dirais que ce n’est pas grave du tout, que le plus important, c’est qu’elle soit là… Et puis, on ira dans ma chambre et… »

Il semblait divaguer, balançant sa tête de gauche à droite alors que les soldats comme les prisonniers le regardaient avec appréhension. L’un des soldats signala à l’autre :

« Il devrait pouvoir sortir d’ici une semaine… Tout a été fait pour qu’il soit libéré… Mais il va devoir aller dans un hôpital psychiatrique. »

« Apprendre que sa femme ne reviendra pas… Je pensais qu’il serait préparé… Ca devait bien arriver un jour… C’était une chasseuse de primes. »

« Mais pas n’importe laquelle ! Pas à vingt-et-un ans quand même… C’est la fleur de l’âge. »

Mais ce n’était pas leurs paroles qui allaient réconforter le jeune homme. Le jeune homme qui fut libéré de casser des pierres pour la journée. Le voir ainsi désespérait presque les soldats chargés de surveiller les prisonniers. Même certains des prisonniers semblaient épris de pitié envers le jeune homme. Non pas par la perte de Samus, elle pouvait crever… C’était tout simplement le portrait que le jeune homme donnait.

« … … … … … Pas faim. »

Même si on venait de lui annoncer qu’il serait libéré demain, ça ne changeait plus rien. Plus d’un mois s’était écoulé… Samus n’était pas revenu… Et la déesse Arceus avait pourtant essayé de trouver son cadavre… Mais rien de rien… Elle n’arrivait plus à utiliser ses pouvoirs ? Sans même comprendre pourquoi ?

« C’est plutôt bizarre… C’est un phénomène bien étrange. Même les personnes qui sont mortes, je devrais être capable de pouvoir les repérer. »

Ce n’est pas la première fois qu’elle y pensait. Mais pour l’instant, le mental du jeune homme était le plus préoccupant. Slifor assis à côté de lui, le reptile humanoïde disait :

« Tu ferais mieux de continuer à manger sinon je risquerais de me fâcher. Tu n’as rien dans l’estomac depuis hier d’après ce que j’ai crut comprendre et surtout voir. »

« J’ai plus faim… J’ai plus envie… J’en ai marre… Je suis fatigué… »

Il disait cela en déposant sa fourchette et son couteau à côté de son assiette, tournant son visage vers Slifor. Ses yeux étaient complètement gorgés de sang… Et son visage… Il était si pâle… Si dénué de vie… Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Marcel ! HEY ! Marcel ! Ramène-toi vite ! » héla Slifor en s’adressant à un soldat.

« Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu m’appelles ? »

« Orion se sent pas bien du tout ! Regarde-moi ça ! T’as pas vu la tête qu’il a ?! »

« … Je vais aller la rejoindre. » murmura le jeune homme avec lenteur.

« Qu’est-ce que tu racontes ? Qu’est-ce qui lui prend ? »

Le jeune homme venait de récupérer le couteau, Slifor tentant de l’arrêter avant d’être projeté en arrière par une force surpuissante. Tout de suite, les soldats s’étaient mis à courir vers lui alors que les prisonniers s’étaient relevés. Le couteau… Le couteau ! Il tenait le couteau dans sa main ! Subitement, il s’arrêta alors qu’il levait la main en l’air.

« Désolée, Théodore mais je ne peux pas laisser passer cela. » murmura la déesse universelle alors que ses deux mains invisibles aux yeux des autres bloquaient son bras.

« Laissez-moi ! Laissez-moi la rejoindre ! LAISSEZ-MOI REJOINDRE SAMUS ! » s’écria t-il dans le vide alors que les soldats s’approchaient de lui pour tenter de l’immobiliser au sol sauf que… Ils avaient beau essayer, ils n’y arrivaient pas. Ils étaient pourtant cinq.

Qu’est-ce… Qu’est-ce… Qu’est-ce que … Ses bras… Elle sentait une telle force qui luttait contre ses bras… Ah ! Le visage du jeune homme et ses deux bras laissaient voir des veines blanches… NON !

Elle fut repoussée en même temps que les soldats alors que le bras s’abaissait au niveau de la gorge, le couteau se plantant en plein dans celle-ci. Le jeune homme fut pris de soubresauts, du sang s’écoulant de ses lèvres et des larmes de ses yeux.

« Je… Je… Attends-moi Samus… Attends-moi… Snif… »

Il s’écroula au sol, les soldats poussant des cris en même temps que certains prisonniers alors que déjà, bon nombre de personnes s’affairaient autour du corps d’Orion, celui-ci baignant dans son propre sang.

« Appelez vite les médecins ! Il est en train de se vider ! »

« C’est déjà trop tard… Il s’est visé exprès à un endroit où il n’aurait aucune chance de… »

Une puissante lumière vint aveugler toutes les personnes présentes, les faisant s’évanouir au sol alors que la jeune femme aux cheveux argentés apparaissait auprès d’Orion. Tout de suite, elle posa sa main au niveau du cou, soignant sa blessure avant qu’il ne soit trop tard.

« … … … Qu’est-ce qui t’as pris de faire cela ? »

« J’ai entendu du bruit dans la cantine et ils nous ont appelés ! Ramenez-vous ! »

Elle disparue aussi vite qu’elle était apparue alors que des soldats s’affairaient un peu partout en voyant le gigantesque bordel crée.

« Purée ! Si quelqu’un a une explication concrète, que l’on m’explique ce qui s’est passé ! Car là, je ne vois vraiment pas ce qui s’est produit ! »

« Ma tête… Aie… Aie… Aie… AH ! ORION ! » s’écria Slifor, semblant s’être réveillé le premier alors qu’il courait vers le jeune homme aux cheveux blancs. Il reprit aussitôt, nullement apeuré mais alerté : « Venez vite ici ! Il s’est planté le couteau dans la gorge ! Il est surement en train de … »

Surement en train de se vider hein ? Mais… Mais… Il n’était plus blessé au cou… Il n’était plus du tout blessé… Comment était-ce possible ? Pourtant, il y avait encore du sang sur le couteau et tout autour de lui. Et qu’est-ce qui s’était passé ici ?! Tout le monde était évanoui ou presque ! Qu’est-ce que ça voulait dire ?!

« Slifor ? C’est ça ? Tu vas peut-être tout nous raconter. Vous, embarquez Orion et emmenez-le à l’infirmerie. Merde ! Si c’est vrai, il a abusé clairement ! Il ne lui restait plus que quelques heures à tenir et il aurait été libre ! »

« Libre mais seul… Vous savez, ce n’est pas simple… »

« Ouais, je sais bien… Surtout que ce n’était pas n’importe qui. »

Ah… Dans un lit d’hôpital, hors de la prison, le jeune homme était couché avec de nombreux fils le transperçant un peu partout. Il ne s’était pas réveillé depuis plusieurs jours et à part les médecins ainsi qu’une unique visite de Slifor il y a quelques heures, autorisée par la fédération galactique, personne n’était venu. Pourtant, assise sur une chaise, la déesse universelle, l’observait avec lenteur. Elle n’avait pas réussi à le réveiller… Quelque chose l’en empêchait… Elle sentait que c’était le phazon… Seul un dieu pouvait contrer un dieu…

«Qu’est-ce que j’ai crée… par ma faute… »

Subitement, elle se redressa, comme alertée par quelque chose alors que la porte s’ouvrait à la volée. Elle disparue aussitôt, laissant apparaître une femme incontrôlable et aux cheveux blonds. Celle-ci était dans une tenue bleue moulante mais semblait avoir un plâtre au bras droit, de nombreux bandages ensanglantés au pied gauche tandis qu’un cache-œil était posé sur son œil droit. Elle s’écria aussitôt :

« ORION ! ORION ! Réponds-moi Orion ! »

« Mais qui êtes-vous ?! » hurla un médecin en pénétrant dans la chambre à son tour, la jeune femme se retournant pour le soulever par le col du bras gauche.

« Qu’est-ce qui s’est passé ici ?! Je vous laisse cinq secondes pour me répondre ! »

« Sa… Samus… Mais… Comment… Comment êtes-vous… »

« JE VOUS AI DEMANDE DE ME REPONDRE, EST-CE BIEN CLAIR ?! »

« Il paraîtrait que vous étiez morte depuis plus d’un mois… et d’après le rapport du psychologue de la prison, ce jeune homme a essayé de se donner la mort il y a environ une semaine. Il était en train de dépérir à vue d’œil et… »

« Personne n’a essayé de l’aider pendant un mois ?! Et qui a balancé cette idée que j’étais morte ?! QUI ?! JE NE SUIS PAS MORTE ! JE SUIS DEVANT VOUS ! »

« Je ne sais pas ! On me l’a emmené il y a quelques jours ! Veuillez me lâcher s’il vous plaît ! J’ai d’autres patients et si vous continuez, je vais devoir appeler la sécurité ! »

« Tsss ! D’accord ! Et je veux savoir exactement ce qui s’est passé pendant ce dernier mois ! Surtout en ce qui le concerne, sinon… »

« D’accord ! D’accord ! Je vais faire de mon mieux mais lâchez-moi, je vous en prie ! »

Le médecin l’implorait presque alors qu’elle le relâchait finalement, observant le jeune homme couché dans le lit. Un mois ? Cela faisait vraiment aussi longtemps ? Elle poussa un gémissement de douleur avant de s’asseoir sur la chaise, sa main non-plâtrée posée sur sa hanche. Aie… Ca faisait vraiment mal…

« … … … Orion … … … Qu’est-ce que tu as foutu pendant un mois ? Un mois ? Ca fait vraiment aussi longtemps ? Ca fait bien un mois ? » murmura t-elle avec lenteur en se tenant le crâne. Ses yeux et son visage montraient les traces d’une énorme fatigue.

« Et toi… Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda une voix alors qu’elle se levait aussitôt, faisant apparaître son canon sur son bras droit juste avec le plâtre à l’intérieur. Elle serra les dents, sanglotant de douleur.

Elle était sur le pied de guerre… et voir apparaître une femme aux cheveux argentés devant elle n’allait pas arranger les choses. Celle-ci tendit la main vers elle comme pour l’apaiser avant de murmurer d’une voix lente :

« Calme-toi… Cela ne sert à rien de t’emporter. Je suis la déesse Arceus. »

Elle n’hésita pas un instant à tirer en direction de la déesse, celle-ci faisant disparaître le projectile avant même qu’il ne l’atteigne, reprenant la parole :

« Je suis Arceus… Tu ne devrais pas lever la main envers moi. »

« Je suis exténuée, je suis fatiguée, j’en ai vraiment marre, je ne sais même pas comment ça s’est passé… Pourquoi je suis venue directement sur Daiban mais j’ai pressentie que quelque chose de grave s’était passée. Je n’ai même pas eut le temps de me soigner correctement. C’est un plâtre de fortune, j’ai le cerveau en bouillie et je vois mon homme couché dans un lit d’hôpital alors qu’on m’a signalé qu’il a voulut me suicider ALORS VOUS ARRÊTEZ VOS CONNERIES D’ACCORD ?! »

Elle s’était écroulée sur la chaise, son arme disparaissant à nouveau tandis qu’elle sanglotait. Ah… Elle était fatiguée… Morte de fatigue… Vraiment… Complètement… Ah…

« Qu’est-ce qui s’est passé ? J’ai besoin de savoir… Je n’ai pas réussi à te retrouver. »

« Ce qui s’est passé ? Ce qui s’est passé ? Pendant tout un mois, je n’ai rien put faire d’autre que d’essayer de m’enfuir et d’échapper à Dark Samus ! Je pensais que ma mission allait être toute simple, tuer quelques pirates et zou… Mais Dark Samus était là… Et je ne sais pas ce qui s’est passé réellement mais j’ai été téléportée subitement sur une autre planète… Je ne sais pas comment elle a fait cela… Ah… Mais pendant plus d’un mois, j’ai dût la combattre sans réussir à la blesser. Mes armes ont été inefficaces sans que je n’en comprenne la raison. Et je ne sais même pas comment elle a raisonné ! »

« Que veux-tu dire par là ? »

« Elle a essayé de me tuer sans me tuer ! Comme si elle voulait s’amuser avec moi ! Je n’ai pas compris ce qu’elle voulait faire réellement ! Ce que l’on voit actuellement sur mon corps, c’est elle qui me l’a fait… Elle… Elle a joué avec moi… Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi… Mais le plus important est Orion… Et aussi… Pourquoi vous êtes là… »

« Pourquoi je suis là ? Car c’est ce que Théodore désirait… Me voir de chair et de sang. Mais maintenant que tu me dis que tu as été… chassée pendant un mois par Dark Samus, je commence à comprendre pourquoi je n’ai pas réussi à te retrouver. »

« Comment ça ? Qu’est-ce que… »

« Tout simplement que Dark Samus a les capacités de brouiller mes propres capacités. »

« Et donc ? Où est-ce que vous voulez en venir ? »

« Je n’ai pas réussi à te retrouver alors que Théodore m’avait supplié de partir à ta recherche et de signaler que tu allais au moins bien… Que tu étais en vie… »

« Et… Et… alors ? Si vous ne m’avez pas trouvée… Vous avez dit… »

« Que tu étais morte. Visiblement, je me suis trompée. » répondit la déesse universelle alors que Samus s’était levée.

Sans même prévenir, son poing plâtré vint s’abattre sur le visage d’Arceus, le plâtre éclatant en morceaux alors qu’elle hurlait de douleur. Arceus avait tout simplement bougé le visage de côté, sans même une égratignure alors qu’elle reprenait :

« Visiblement, tu oserais lever la main envers une déesse si ta colère le permettait. »

« C’est à cause de vous si Orion est dans cet état ! C’est à cause de vos conneries et de vos paroles qu’il est comme ça ! Dégagez et disparaissez d’ici ! On n’a pas besoin d’une déesse de votre genre parmi nous ! »

« Orion a survécu parce que j’ai utilisé mes pouvoirs pour lui permettre de rester en vie. »

« J’en ai rien à faire ! Disparaissez d’ici ! Je ne veux… »

Elle s’arrêta aussitôt de crier, tenant son bras droit de la main gauche. Elle souffrait horriblement mais… Mais… Le jeune homme venait de bouger dans le lit. Et il ouvrait faiblement les yeux ? Qu’est-ce… AHH ! Même si elle souffrait horriblement, même si elle avait tellement de bandages, elle se serra contre lui, grimpant sur le lit alors qu’il avait les yeux brillant de larmes. Samus… C’était bien Samus…

« Je… Je… Orion… Je… Merci… Tu vas bien… Merci beaucoup. »

Il ne pouvait pas en dire autant de sa part. Il était si heureux de la revoir… Mais elle allait bien ? Car vu son état, elle semblait s’écrouler sans même qu’il ne puisse faire quelque chose. Il ouvrit la bouche, tentant de parler sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche.

« Et bien ? Tu pourrais quand même montrer un peu plus d’enthousiasme, Orion… »

« … … … Il a perdu la voix. Je vais rectifier cela puisque c’est de ma faute. »

Elle s’approcha du jeune homme, posant une main sur son cou avant de reculer. Non… Elle n’y arrivait pas… Quelque chose l’en empêchait… Quelque chose l’empêchait maintenant de lui redonner la parole. Ou alors…

« Non… Ta gorge est normale, Théodore. Tu devrais être capable de parler. »

Pourtant, comme elle pouvait le remarquer, il n’en était pas capable… C’était bizarre… Vraiment bizarre… Mais elle n’avait aucune explication à l’heure actuelle… Et Samus semblait bien heureuse de revoir le jeune homme et inversement.

« Bon Slifor, la sortie de prison, c’était une exception hein ? »

« Je le sais très bien… Je ne me fais pas d’illusions. Je sais que j’ai encore quelques années à purger avant de pouvoir sortir d’ici. »

« On a bien remarqué que t’étais pas aussi con et borné que les autres prisonniers et toi aussi, tu devrais être capable d’avoir une remise de peine. »

« Ca serait une bonne chose… » répondit le reptile, assis et menotté aux bras alors que le vaisseau le ramenait vers la prison.

« Par contre, on a un souci les gars. J’arrive pas à communiquer avec le personnel de la prison. » vint dire le pilote du vaisseau, un soldat rigolant avant de dire :

« Faut vraiment qu’ils achètent du nouveau matériel de transmission, un jour, ça va nous exploser entre les doigts sans que l’on comprenne exactement ce qui s’est passé. »

Ou alors, il y avait un problème bien plus grave que cela… Lorsqu’ils arrivèrent dans l’atmosphère de la planète, ce fut pour voir… que la gigantesque prison avait été complètement ravagée. Il ne restait plus que des gravats et des ruines… tandis que des flaques de liquide rouge, bleu, vert trônaient un peu partout.

« N’atterrissez pas sur cette planète ! » s’écria le reptile en direction du pilote, reprenant aussitôt : « C’est du phazon ! Et il y en a de toutes les couleurs ! Si vous atterrissez, vous pouvez tous nous considérer comme morts ! Il faut retourner à une base de la fédération ! Faites ce que je vous dis et vous aurez surement la vie sauve ! »

De toute façon, ils n’avaient visiblement pas le choix. Le vaisseau repartit aussitôt hors de l’atmosphère alors qu’au sol, une ombre armurée de bleu observait les alentours.

« Elle était ici… Je ressens encore sa trace… Elle a de la chance… que je n’ai pas réussi à l’attraper… Et je vois que mon plan a parfaitement marché. »

Oui… Ce fameux plan qui consistait à pourchasser Samus sur une planète inconnue et déserte… Pendant un mois, cela avait été un jeu du chat et de la souris… Tout cela pour empêcher Arceus de repérer Samus… et pour autre chose.

« Et cette trace de sang au sol… Même si elle n’est plus très fraîche… »

Ce sang était celui d’Orion… Preuve qu’il avait été blessé… Seul un phazien pouvait réellement le blesser à ce point. Le phazon n’aurait pas permis à quelqu’un d’autre de le faire… sans que cela soit aussi grave. Hum…

« Dommage… Ce n’est pas pour maintenant. Visiblement, la distance et la séance d’amusement avec Samus a prit un peu plus de temps que prévu. »

Elle disait cela alors que tout le phazon parmi les ruines revenait vers elle, Dark Samus semblant l’absorber. Quelques instants plus tard, il ne restait plus que des moitiés de cadavres de soldats et de prisonniers parmi les décombres. Dark Samus avait disparu.