- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 302 : Ces précieux instants
« … … … ! » vint essayer de dire le jeune homme alors que le Dracolosse blanc lui donnait sa patte droite, Orion applaudissant tout en souriant.
« Bravo, Tatsu ! Très bien ! C’est exactement cela qu’Orion voulait ! » répondit la jeune femme aux cheveux blonds alors qu’ils étaient tout les cinq dans un parc.
La jeune femme était assise dans l’herbe, Midélia et Siria couchées à côté d’elle tandis qu’Orion était debout, jouant avec Tatsu. Le Dracolosse blanc poussait des petits cris ravis et d’amusement alors le jeune homme, ne pouvant plus parler, tentait de lui expliquer par des gestes ce qu’il voulait faire. Il avait même réussi à sortir Heatran en essayant de lui faire promettre de ne rien faire comme bêtise. Résultat ? La tortue de lave et d’acier était couchée sur le sol, somnolente tandis que des enfants grimpaient sur son dos sans risque. Sans risque ? Oui… Car comme les Ponytas ou les pokémons de feu, ces derniers pouvaient décider que leurs flammes n’affectent pas les personnes qui les touchaient.
« Grrrraaaa ! Hea… Heatran… Heatran. »
« Merci beaucoup d’avoir accepté, Heatran. Ils ont besoin d’être en paix et de se reposer. Mais il pense aussi à toi et il avait envie que tu sortes de ta pokéball. »
Le pokémon de lave et de métal poussa un second cri alors que la déesse Arceus était installée sur sa tête, couchée sur le ventre. Elle s’était rendue invisible aux yeux d’Orion et Samus, ce n’était pas pour ça qu’elle était partie, c’était une petite nuance que la jeune femme n’avait pas précisée… malheureusement pour elle.
« Il mérite de se reposer… pour ce qui va l’attendre. Mes propres actes m’empêchent de me mêler à tout cela. Je suis responsable de tous ces drames… Et je n’ai qu’une question en tête… Une question depuis le jour où j’ai commencé à m’adresser à lui. »
Cette question était simple… si… irrationnelle… Car elle n’était pas normale… Car la réponse semblait évidente tout en ne l’étant pas.
« Théodore Astrum… Pour toi… Est-ce que la vie de l’univers vaut-elle le sacrifice d’une simple entité ? D’un seul être ? Est-ce que pour sauver l’univers, il faut obligatoirement faire des sacrifices ? Quelle serait ta réponse, Théodore ? »
Elle disait cela alors qu’elle n’aurait jamais la réponse. Elle n’allait pas poser cette question au jeune homme… Elle n’avait pas à lui demander une telle chose. Et c’était fort dommage… Couchée sur Heatran, elle restait parfaitement immobile et transparente.
« Heatran… Heatran… Hea… Heatran… Heatran… »
« Tu me dis de ne pas m’en faire ? Et de laisser Théodore décider de la réponse par lui-même ? Si seulement, cela était aussi simple… Je l’aurait fait depuis longtemps… Mais en fin de compte… Plus le temps passe, et plus il deviendra un monstre… Si il devait mourir… Je préfère que cela soit de mes mains plutôt que de celle de sa femme ou de ses compagnons. »
Oui… C’était la moindre des choses à faire pour ce jeune homme. Maintenant, elle se sentait véritablement responsable de ce qui pouvait lui arriver. Pourquoi ? Parce que le jeune homme lui avait crié dessus ? Lui avait parlé ainsi ? Samus en avait fait autant… C’était peut-être pour ça… Car en fin de compte, ils comprenaient qu’être une entité universelle ne faisait pas forcément d’elle une créature infaillible.
« L’existence d’un être… est si compliquée en fin de compte. »
Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Peut-être qu’elle pourrait tenter de s’a… A quoi donc est-ce qu’elle pensait ? Elle lisait dans les pensées du jeune homme qu’il ne voulait pas s’en faire, qu’il ne s’inquiétait pas le moins du monde pour ce qui lui était arrivé. Quelle volonté… Quelle drôle de volonté que voilà… Le jeune homme était vraiment au-dessus des autres personnes de son espace.
« … …. ! … … . … … … ! »
Il avait pris une sorte de frisbee pour le lancer dans les airs. Un Dracolosse n’était pas un chien mais comme il le considérait un peu comme son animal de compagnie… C’était l’une des façons qu’il avait pour s’amuser avec lui.
« Qu’est-ce que… Orion ! Ne fait pas ça ! Tu vas attirer tout les regards vers toi ! »
La jeune femme aux cheveux blonds venait de s’écrier alors qu’Orion avait récupéré le frisbee. Des veines vertes étaient apparues sur sa main tandis qu’il avait un grand sourire aux lèvres. Soudainement, il projeta le frisbee à plusieurs dizaines de mètres en hauteur, des murmures se faisant entendre tandis que Tatsu avait ses yeux complètement bleus. Avec une vitesse extraordinaire, le Dracolosse blanc récupéra l’objet avant de revenir près d’Orion, celui-ci tapotant délicatement le crâne de son pokémon.
« … ! … … … ! … … … ! »
« Pas besoin d’Arceus pour comprendre qu’il est fier de toi, Tatsu. Orion, tu pourrais éviter de te donner en spectacle aussi hein ? Utiliser ceci ne va pas arranger les choses. »
Bah ! Ce n’était pas si dramatique que cela ! Et de toute façon, il allait très bien ! Il était si content de revoir ses pokémons après tout ce temps. Les gens se dispersèrent après avoir applaudit pour la récupération de Tatsu, Arceus murmurant :
« Heatran, est-ce que tu regrettes un jour d’être né ? »
« Hea ? Heatran ? Hea, Heatran ? Hea ? »
« Pourquoi je te pose cette question ? Pour rien… Pour rien… Je ne sais pas si je devais penser une telle chose car je suis universelle… Mais j’ai l’impression que la planète Terra a été la plus belle réussite de toute mon existence. Voir les créatures vivre en harmonie avec les humains est une chose merveilleuse à mes yeux. »
« Heatran heatran hea… Heatran… Heatran. »
« Je vois… Je vois… Même si tu as souvent été considéré comme un monstre à cause de ton physique monstrueux, tu ne regrettes pas d’être né en tant que pokémon. »
Ah… Le problème était elle. Si elle n’était pas née, si elle n’avait pas décidé un jour de créer ces deux races, alors les metroïdes et le phazon n’auraient jamais été crées… »
Hum ? Qu’était-ce cette pensée obscure ? Tout avait une cause, tout avait une conséquence. Ce n’était pas son genre personnel de penser ainsi. Est-ce que l’influence des humains commençait à se faire sentir sur son propre esprit ? Cela serait vraiment problématique si cela devait arriver… Il fallait donc éviter une telle chose.
« Heatran, je dois me retirer quelques heures… ou journées… ou mois… Je ne sais pas exactement… combien de temps cela va me prendre. Mais la proximité des humains auprès de ma personne fait que je me pose des questions auxquelles je ne dois pas répondre. »
« Heatran … Heatran ? Heatran hea hea heatran. »
« Même si tu ne veux pas me manquer de respect, ce que tu viens de me dire est insultant. Non, je n’ai pas peur d’être plus rapprochée des créatures que je viens de créer. De même, de la part de ta personne, cela m’étonne que tu me donnes une certaine leçon de comportement. C’est tout simplement que… »
Elle s’arrêta de parler, regardant Orion avec ses pokémons puis Samus… Ah… Non… Elle ne devait pas avoir ce genre de pensées. Cette fois-ci, elle allait vraiment disparaître pendant plusieurs jours. Ils n’avaient pas besoin d’elle… depuis le départ.
« Hum ? Orion ? Tu n’as pas senti une drôle de présence à l’instant ? » demanda Samus en regardant tout autour d’elle, puis ses yeux rivés vers Heatran. Non… Ce n’était rien… Heatran était toujours occupé avec les enfants sur son dos… Et le pokémon semblait si calme et serein, rien à voir avec la monstruosité qu’il pouvait être. Elle avait peut-être tout simplement rêvé non ? Puis zut, elle n’avait pas à se préoccuper de ça.
Elle referma son livre, s’approchant d’Orion en étant derrière lui avant de passer ses bras autour de son corps, sa tête posée sur son épaule. Ah ? Le jeune homme arrêta de jouer avec Tatsu, émettant un petit sourire tout en observant le ciel. Il était peut-être temps de se reposer, n’est-ce pas ? Tatsu hocha la tête d’un air positif, prenant le frisbee dans ses pattes avant d’aller se coucher dans l’herbe. Tout de suite, la Migalos comme la Demolosse allèrent se coller contre son imposant corps pour se réchauffer, Tatsu fermant les yeux.
Lui et elle ? Oh… Eux… Et bien… Samus était assise contre un arbre non-loin des trois pokémons et d’Heatran tandis que lui-même… était tout simplement sur les genoux de Samus, sa tête posée tranquillement. Elle lui caressait tendrement ses cheveux blancs, penchant quelques fois sa tête pour pouvoir l’embrasser délicatement. Même si cela n’avait duré que trois mois… Cela avait été horrible pour l’un comme pour l’autre.
« Orion ? Je t’aime… Tu le sais hein ? »
Il hocha la tête d’un air positif bien qu’il faisait exprès de ne pas trop se mouvoir. Il était très bien installé, n’est-ce pas ? Pour toute réponse, il ferma les yeux, attendant qu’elle revienne l’embrasser. Ce qu’elle fit avec beaucoup d’envie tandis que les trois pokémons s’étaient endormis, blottis les uns contre les autres.
« … … … . » murmura le jeune homme bien qu’aucun son ne sortait de sa bouche.
« Oui… Mais j’aimerais que ces moments soient plus présents, Orion. »
« … … ? … … … … ? » demanda t-il avec son absence de voix.
« Oui, je t’en veux terriblement pour cette tentative. Mais tu tenais à moi au point de vouloir me rejoindre… Ce n’est pas une belle chose ? C’est un acte si laid… qui montre une liaison si belle… Orion… Viens. »
Elle arrêtait de le caresser, le jeune homme redressant la tête de ses genoux sans réellement comprendre ce qu’elle voulait. Puis peu à peu, il voyait où elle voulait en venir. Elle tendait ses bras tout en restant assis… Elle voulait l’enlacer n’est-ce pas ?
« … … … ? … … … ! » tenta t-il de dire avant de montrer qu’il rigolait.
« Orion… Oui, c’est d’habitude la femme qui s’installe sur son mari pour l’enlacer mais tu n’es pas du genre à faire les choses communes et banales non ? »
Non non ! Il confirmait d’un hochement de tête alors qu’il venait s’asseoir sur les genoux de Samus. Être plus petit qu’elle n’était pas une mauvaise chose. Pas du tout même… Oh, c’était toujours un peu dommage mais à côté… Ah !
« … ? … … … ? … … … ! »
« Roh, je sais, je l’ai remarqué aussi, j’ai pris un peu de ventre mais ce n’est pas une raison pour se moquer de moi, Orion ! » dit-elle en lui tirant un peu sur la joue alors qu’il avait senti que quelque chose l’empêchait de la serrer correctement contre lui.
Bon… Ce n’était pas grave non plus hein ? Samus restait belle malgré son petit ventre et lui aussi… Encore que lui, pendant ces mois en prison, il ne fallait pas cacher qu’il s’était quand même un peu musclé… Surtout à force de s’être fait frappé, il s’était renforcé… Et puis casser des pierres et toutes ces choses, cela musclait un homme !
Hum… Et elle venait de le remarquer non ? Puisqu’elle venait tâter ses deux bras avec l’une de ses mains. Elle fit un petit sourire amusée et intéressée avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Puis soudainement, elle chavira sur le côté, emportant Orion avec elle pour qu’elle se retrouve au-dessus de lui, à quatre pattes tandis qu’elle reprenait :
« Mais dites-moi… Je ne pensais pas avoir épousé un homme avec de tels… muscles… Ca me donnerait presque envie de le dévorer… Mais seulement s’il est capable de me soulever sans utiliser son autre puissance. Est-ce que mon homme en est capable ? »
Oh ! Elle ne pensait pas si bien dire ! Il plaça ses deux mains sur les hanches de Samus, la jeune femme aux cheveux blonds retirant les siennes ainsi que ses deux pieds. Cette fois-ci, si Orion ne la retenait pas, elle s’écroulait sur lui. Allait-il être capable de la soulever assez longtemps ? Hum… Il semblait bien que oui. Il s’était même remis debout, soulevant avec ses deux mains la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci étant droite et raide comme un piquet. Et bien et bien… Impressionnant.
Il la déposa délicatement sur le sol, passant un doigt sous son nez comme pour dire que cela avait été très facile bien qu’elle apercevait quand même un peu de sueur de la part du jeune homme. Dommage ! Dommage ! Mais il avait réussi.
Lorsqu’il la déposa, elle l’embrassa sur le front jusqu’à descendre sur son nez avant de lui prendre sa main avec tendresse. Elle lui murmura d’une voix calme :
« Bon alors… Il me faudra te manger tout cru plus tard, c’est cela ? »
« … … … ! … … … ! »
Héhéhé ! Pas besoin de parler pour le comprendre. Elle interpella les trois pokémons, ces derniers ouvrant les yeux avant de se lever en s’étirant, reprenant la parole :
« Nous allons rentrer les enfants ! Préparez-vous s’il vous plaît ! »
Aucun souci ! Chacun s’approcha du couple, le jeune homme et la jeune femme se tenant par la main tandis que les pokémons rentraient dans leurs pokéballs.
« Orion ? Tu veux que l’on aille manger quelque part aujourd’hui ? Ce soir ? Ou tu préfères que l’on retourne à l’appartement. J’ai bien envie d’aller au restaurant. »
Aller au restaurant ? Leurs tenues étaient plutôt bonnes donc pourquoi pas ? Ils se regardèrent longuement, les deux personnes semblant réfléchir. Puis soudainement, il hocha la tête d’un air positif avant de tenter de dire quelque chose. Elle répondit aussitôt :
« D’accord ! Allons-y ! Comme ça, on pourra considérer que cette journée est parfaite ! »
Ils commencèrent à marcher dans le parc, sortant de ce dernier alors qu’ils prenaient tout leur temps. Oubliée, la petite Orié. Oubliée, la pokémon aux cheveux d’argent. Même si ce n’était que pour quelques jours, ils pouvaient penser à eux-mêmes.
Penser à eux-mêmes… Oui… Que ça soit pendant le repas, pendant la promenade, ou alors lorsqu’ils rentraient dans l’appartement, ils ne pensaient qu’à eux… Penser à lui, penser à elle, penser à l’autre en face de soi… Et à nul autre.
Lorsqu’ils furent dans l’appartement, ils déposèrent les pokéballs sur la table, la jeune femme lui faisant un tendre sourire. Elle le tenait par la main, le tirant vers la chambre. Mordillant délicatement son oreille, elle lui murmura :
« Je sens que tu vas être délicieux ce soir, Orion. »
« … … … ! … … … … … … ! … … … … ? … … ! »
Il semblait vraiment motivé et elle poussa même un petit cri de surprise et de joie lorsqu’il la souleva pour la ramener dans la chambre. Elle n’était pas la seule qui allait avoir du dessert visiblement. La porte se referma derrière le couple désireux de se retrouver charnellement.