Chapitre 32 : Ne plus être un chevalier

ShiroiRyu
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Chapitre 32 : Ne plus être un chevalier

« Où est-ce qu’il se trouve ? » demanda une voix masculine.

« Vous … Vous êtes … Ca fait vraiment … C’est la première fois que … »

« S’il vous plaît, je n’ai pas de temps à perdre. Où se trouve le jeune Coconfort qui a été emmené ici ce matin ? » questionna une nouvelle fois l’homme au garde qui semblait plus impressionné qu’autre chose par la personne en face de lui.

« Ah ! Earnos ? Le petit chevalier, c’est ça ? Euh et bien … Il est dans la cellule 47, dans la section des grands prisonniers. Quand même … Je trouve l’emprisonnement un peu exagéré sur ce coup mais vous savez … C’est le roi. On ne peut pas lui désobéir ! »

« Oui bien entendu … Merci de m’avoir signalé où se trouvait mon fils. » termina de dire l’homme avant de se diriger vers la section de la prison dont avait parlé le soldat.

Son fils ? Qu’est-ce qui se passait ici ? Le fils d’un ancien général était en prison ? Oh punaise … Qu’est-ce qui se passait ici ? Il allait devoir discuter avec les collègues ce soir autour d’une bière. Oui ! Ca allait être chouette comme sujet !

Menotté aux jambes et aux bras, le garçon aux cheveux blonds restait assis contre un mur, son regard baissé vers le sol. Il n’avait même pas cherché à se débattre lorsqu’on l’avait menotté, lorsque l’on avait dit qu’il avait commis un crime grave. C’était pourquoi il était là, assis sans même réagir jusqu’à ce qu’il entende des bruits de pas.

« Fiston … On peut savoir ce que tu as fait ? »

Il releva son visage, apercevant celui de son père qui était impassible. A côté de lui, un garde tenait un trousseau de clés, en prenant une avant de la faire tourner dans la serrure. Le Dardargnan pénétra dans la cellule, Earnos ne lui répondant pas.

« Je n’aimerai pas me répéter, Earnos. Alors … Est-ce que je peux savoir ce qui t’est passé par la tête maintenant que je suis là ? » redemanda une nouvelle fois son père.

« Papa … J’ai fait ce que j’avais à faire. Je ne regrette pas du tout cela. »

« Ce n’est pas la réponse que j’attendais de ta part, Earnos. Est-ce que tu as conscience de l’acte gravissime que tu as commis ? »

« La reine Seiry … m’a demandé de veiller sur la princesse Terria. Je n’ai fait que la suivre et l’accompagner. Ma mission consiste à la protéger, non à l’empêcher de vivre. »

« Hum … De bien belles paroles mais je ne suis pas sûr que tu comprennes toute la portée de ce que tu viens de dire. Tu peux sortir de la prison. Je pense que quelques heures t’ont suffi à comprendre que le roi ne plaisante pas à ce sujet. D’ailleurs, il aimerait te voir. »

« Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée, papa. Je ne voudrai pas le mettre encore plus en colère qu’auparavant. » murmura le Coconfort bien qu’il suivait les paroles de son père. Il se leva, le garde rouvrant la porte avant de prendre une autre clé pour ouvrir les menottes d’Earnos. Le jeune garçon suivit maintenant son père hors de la prison alors que le Dardargnan ne semblait pas en avoir fini avec lui :

« Hum … D’ailleurs … Est-ce vrai que c’est la princesse qui est venue te chercher ? »

« Non. Ce n’est pas le cas. Je suis venu la libérer de sa chambre puisque le roi ne la laisse plus sortir ou presque … Sauf pour son rôle d’ambassadrice. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds tandis qu’ils avançaient peu à peu en direction de la salle de trône.

Voilà … Quelques minutes plus tard, il était en face du roi et de la princesse. Celle-ci avait un air plus que désolé et triste peint sur son visage. Le roi, quant à lui, restait impassible et calme. Plusieurs gardes étaient présents tandis qu’Earnos et son père étaient à agenouillés devant le roi et sa fille.

« Voilà donc Earnos … Je suis déçu par ta conduite, je dois le reconnaître. »

« Pardonnez-moi, roi Tanator. J’ai fait ce que j’estimais être bon pour la princesse. » murmura le Coconfort, posant son regard sur Terria.

« Tu es encore bien jeune … Et en même temps, tu es le fils d’un ami. C’est bien pour cela que tu fus sorti de prison. Néanmoins, je ne peux pas te laisser continuer à faire ce que tu faisais auparavant à cause de ta conduite. »

« Je comprends parfaitement, roi Tanator. » répondit Earnos, sans même dériver son regard des deux personnes royales. Terria commença à comprendre où voulait en venir son père, s’apprêtant à se lever sans pour autant terminer son geste.

« Alors … A partir d’aujourd’hui, il t’est interdit de servir la princesse Terria, qu’importe ce que ma défunte femme avait demandé à ce sujet. De même, tu es exclu de l’armée des insectes en raison de cet incident. Est-ce bien compris ? »

« Père ! Vous ne pouvez quand … » commença à dire la princesse, le roi mettant une main devant son visage avant de reprendre :

« Cesse, Terria ! Tu me fais honte ! Je ne juge pas Earnos seulement responsable de ce qui s’est passé aujourd’hui ! Ta conduite est en elle-même impardonnable ! »

« C’est de votre faute, père ! J’ai demandé à Earnos de m’accompagner car il est le seul à oser contester vos décisions absurdes ! J’ai le droit de sortir de ma chambre aussi ! Je ne vois pas pourquoi je devrai rester enfermée juste parce que vous êtes trop inquiet pour moi ! »

« ASSEZ TERRIA ! » hurla le roi, prêt à gifler sa fille avant de s’arrêter. Elle avait déjà commencé à mettre ses mains pour se protéger. Il reprit la parole en désignant la double porte : « Retourne dans ta chambre et n’en sors plus ! C’est compris ?! »

Sans même lui répondre, la jeune fille aux cheveux blonds se leva, commençant à flotter un peu au-dessus du sol grâce à ses petites ailes. Elle s’arrêta à côté d’Earnos, venant subitement le serrer dans ses bras avant de crier :

« Pardon, Earnos ! Mon père est juste trop bête ! »

Le garçon resta de marbre, le roi se levant à son tour. Il ne s’attendait pas à de telles paroles de la part de sa fille ! Celle-ci avait visiblement besoin d’une meilleure éducation ! Quelques soldats murmurèrent quelque chose tandis que la princesse quittait la salle. Pendant une bonne minute, plus rien ne se dit, jusqu’à ce que le père d’Earnos ne tousse.

« Pardon … Roi Tanator … Visiblement, il semblerait que mon fils a une certaine influence sur votre fille. Peut-être est-ce à cause de son caractère un peu trop … simple qui fait que votre fille peut tout lui demander. »

« Ce n’est pas … grave. Ma fille aussi, depuis la mort de ma femme, a du mal à rester calme et être consciente de la situation. Je suis sûr que ton fils ne lui voulait aucun mal, Walane mais les faits sont là et … Je dois prendre la meilleure décision. »

« Je comprends parfaitement votre choix. Earnos ? As-tu compris toi aussi ? »

« Même si je ne suis plus un chevalier, je resterai prêt à servir le roi et surtout la princesse Terria. » murmura le jeune garçon aux cheveux blonds.

Les deux hommes ne vinrent rien dire, terminant par-là la conversation. Il fut décidé alors qu’il était temps de quitter le château. Ils sortirent de la salle du trône, passant à travers les couloirs, jusqu’à se rendre dehors, là où les entraînements avaient lieu.

« EARNOOOOOOOOS ! EARNOOOOOOOOOOS ! »

Il tourna sa tête comme la majorité des soldats. Tous regardèrent en l’air, sur la droite, alors que la jeune fille aux cheveux blonds était à la fenêtre de sa chambre. Elle faisait de grands mouvements de la main vers lui, reprenant en criant :

« JURE-MOI DE CONTINUER A ME SERVIR HEIN ?! TU ME LE JURES ?! »

« … … … Bien entendu. » chuchota tout simplement le Coconfort, levant la main vers le ciel avant d’hocher la tête positivement.

« Earnos … Allons-y dès maintenant. » annonça son père en le forçant à avancer.

« Oui, papa. On peut partir … Sinon, elle va avoir encore plus de problèmes qu’avant. »

« Hum … Je ne suis pas sûr que ça ne sera pas le cas. Dorénavant, tu vas retourner à la maison. Nous verrons ce que l’on va faire de toi. En plusieurs années, tu as sûrement perdu tout ce que tu avais appris au sujet du forage. De même, je ne suis pas sûr qu’il voudra te reprendre. » termina de dire le Dardargnan.

« Ce n’est pas grave, Papa. Je ferai alors autre chose. »

« Autre chose ? De quoi est-ce que tu parles encore ? Enfin bon … On va déjà rentrer à la maison, ensuite tu m’expliqueras tout. »

Comme son père le désirait. Même s’il n’était plus un chevalier, il était hors de question … de ne plus rien faire maintenant. Même s’il venait de perdre son titre.

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