Chapitre 37 : Des compagnons pour la route

ShiroiRyu
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Chapitre 37 : Des compagnons pour la route

« Aller … Le désert n’est pas si loin que ça. » murmura le garçon aux cheveux blonds. Il devait juste accélérer le rythme. Il avait décidé de continuer … et de ne pas abandonner. Ce n’était pas le moment de flancher alors que … Non. Personne ne comptait sur lui car personne ne l’attendait, personne n’était au courant de ce qu’il comptait faire.
Il aurait aimé en rire mais il était rarement d’humeur joyeuse. Sa main passant sur son front, il poussa un léger soupir, ses pas se faisant plus rapide tandis qu’il se sentait quand même plus anxieux. Il ne savait pas pourquoi … mais quelque chose clochait ou flanchait non ? Ce n’était pas normal … Il y avait un problème, non ?
« Tiens donc, un simple gamin qui se balade hors de son lit en pleine nuit. Des fois, ils ne sont vraiment pas très intelligents, hahaha. »

Il mit aussitôt ses deux mains en croix devant lui, se prenant un violent coup qui ne fit pourtant que le reculer. Cette voix moqueuse et masculine … Elle provenait d’un adulte et d’après ce qu’il avait entendu, elle était loin d’être sympathique. Cela ne tarda pas à se confirmer lorsqu’il aperçut un Scorvol en face de lui.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu fous dehors à cette heure-ci ? Tu ne sais pas que sortir de ton petit village est plus que dangereux ? Dommage pour toi mais ton papa et ta maman risquent de ne plus te revoir ! Crève, gamin ! » hurla le Scorvol.

Pourtant, au bout de deux minutes d’attaques incessantes, l’homme était essoufflé alors que les bras d’Earnos étaient recouverts par des marques. Mais il était toujours debout et loin d’être blessé. Il posa son regard rubis sur le Scorvol, ne prenant pas la parole. L’homme fut plus qu’irrité, grognant et marmonnant entre les dents :

« Petit connard de Coconfort … J’aurai dû me douter en voyant cette façon de se protéger. Tu crois vraiment qu’un gamin comme toi va pouvoir tenir plus longtemps ? »

Il ne lui répondit pas, restant parfaitement muet. Dans ce genre de situations, autant laisser l’autre s’égosiller car ça le fatiguerait. De son côté, il n’avait pas besoin de parler. Pourtant, plus il restait silencieux, plus l’homme s’emportait et s’énervait. Cinq nouvelles minutes passèrent et de son côté, il avait lancé quelques petites attaques avec sa foreuse. Résultat, c’était le Scorvol qui était blessé alors que lui n’avait que quelques marques.

« Tu te fous de ma gueule ? Tu te fous de ma gueule ? Comment est-ce qu’un gamin comme toi peut me blesser ? Moi ? »

« Je faisais partie de l’armée … » murmura faiblement le jeune garçon aux cheveux blonds.

« Toi ? Dans l’armée ? Ah putain ! Je me disais bien qu’il y avait un truc qui cloche ! Mais même pour ça, tu n’es pas le premier que je bute … Ce n’est pas normal ! »

Ce n’était pas normal et alors ? En quoi est-ce que ça l’intéressait ? Ce n’était pas son problème … Loin de là même. Alors si on pouvait le lancer tranquille et lui permettre tout simplement d’avancer et de continuer son chemin, ça serait bien mieux. Car il n’était pas là pour se battre contrairement à ce que croyait ce Scorvol.

« Qu’est-ce que tu essaies de faire ? De passer à côté de moi ? De t’enfuir ? Je ne te laisserai pas faire ! Ne te fout pas de ma gueule ! » s’écria le Scorvol.

« Je n’ai pas envie de me battre voilà tout … C’est pourquoi je ne chercherai pas à te combattre. C’est aussi simple que ça et … »

« Ben qu’est-ce que tu fous ? T’en mets du temps dans ta ronde ! » annonça une seconde voix, Earnos haussant un sourcil. Zut ! Voilà que deux autres Scorvols étaient présents ! Et il était maintenant entouré par les trois hommes.

« Y a juste un parasite qui pense pouvoir traverser notre coin en vie. Je tente de lui expliquer la vie mais ça n’a pas l’air de marcher. Il a plutôt la vie dure. » reprit le premier homme, celui qui tentait de le tuer depuis le début.

Tentait de le tuer … depuis le début. Dit comme ça, il remarquait maintenant quel était le problème. Il n’avait même pas eu peur de mourir. Ce n’était pas normal … de ne pas avoir peur de mourir … pour un garçon de son âge. Est-ce qu’avoir été un soldat l’empêchait de raisonner correctement ? Ce n’était pas impossible … loin de là mais quand même.

« T’es juste un boulet … Même pas capable d’éliminer ne serait-ce qu’un gamin. Tu nous faite honte. T’en fais pas, ça sera rapporté aux autres. »

« Ah non ! La ferme à ce sujet ! Vous avez qu’à essayer si vous êtes aussi malins ! »

Visiblement, ils n’allaient pas se priver. Qu’est-ce qu’il pouvait faire dans une telle situation ? Pas grand-chose à part se protéger. Il était maintenant un peu plus anxieux depuis qu’il s’était mis en tête qu’il allait mourir. C’était une réaction plus normale … bien plus normale … Finalement, ses parades avec ses mains ne servirent plus à grand-chose. Des entailles se présentèrent un peu partout sur son corps, signe qu’il était de plus en plus blessé.

« Et bien tu vois ? Suffit juste de le frapper un peu partout ! »

« C’est parce que nous sommes trois ! Sinon, ce gamin serait capable de se protéger de tous nos coups ! C’est plus simple à plusieurs ! » répondit le premier Scorvol.

« Ce n’est pas le courage qui vous envahit, les Scorvols. »

Hein ? Ce n’était pas lui qui venait de dire ça. Pourtant, les trois Scorvols s’arrêtèrent, le regardant avec rage. De quel droit il se permettait de les insulter de la sorte ? Il cherchait vraiment à crever ? Il allait avoir de gros problèmes puisqu’il le prenait de la sorte ! Les trois se lancèrent sur lui en même temps mais subitement, un dard se plant dans la gorge de l’un des Scorvols, le tuant sur le coup.

« Vous êtes priés de ne pas chercher … à blesser mon ami. » reprit la voix qu’il reconnut comme celle d’Olistar, en plus du corps du Rapion.

« Et mon petit ami ! » s’égosilla une nouvelle voix mais féminine cette fois-ci. Un rocher d’une taille deux plus grosse qu’un homme vint écraser un second Scorvol, le troisième reculant, plus que surpris. Ca voulait dire quoi ? Le gamin avait des renforts ?

« Comment des … Comment des … enfants peuvent réussir à nous … »

« Vous feriez mieux de vous enfuir. Nous ne voulons pas de mal. » chuchota une voix derrière le Scorvol, celui-ci sursautant en se retournant pour apercevoir un Pomdepik plus que particulier. Il avait plusieurs sacs sur le dos, dont l’un qui semblait assez imposant sur le coup. Le Scorvol serra les dents avant de s’écrier :

« Vous nous le payerez ! Vous ne sortirez pas de cet endroit vivant ! Je vous le promets ! Tenter de nous attaquer par surprise ! »

« Nous voulons seulement nous rendre dans le désert. » répondit Earnos avec calme, lui-même surpris de voir apparaître Olistar, Férast et Lisian. Ils étaient en pleine nuit, qu’est-ce qu’ils faisaient donc là ?
Le Scorvol sembla étonné d’entendre cela de la part du Coconfort avant de pester. Il s’éloigna pour s’enfuir, ne cherchant plus à blesser Earnos. Lorsqu’ils furent tous les quatre, il se tourna vers les trois enfants, disant :

« Pourquoi êtes-vous là ? Comment saviez-vous que j’étais ici ? »

« Pour la raison que tu as dit à ce Scorvol : nous nous rendons dans le désert … avec toi. »

« Hum ? Mais c’est beaucoup trop dangereux pour vous. Je ne peux pas vous laisser faire … Je suis vraiment désolé, Olistar. » répondit-il à l’adolescent aux cheveux violets, celui-ci faisant un petit sourire avant de faire un geste de la tête à Férast.

« Nous avons aussi récupéré quelque chose qui t’appartient … Quand tu as quitté l’armée des insectes, elle fut délaissée et mise de côté. Elle est à toi à la base car tu es la seule à la porter. » murmura faiblement Férast.

De quoi ? Attendez … Ce qu’il avait sur son dos, ce n’était quand même pas. Pourtant, le garçon se retourna, laissant tomber l’imposant sac qui doublait de taille par rapport aux autres. Il avait porté ça … sur son dos ? Ça ? C’était … C’était l’armure dorée ! Celle qu’il avait utilisée pour combattre les Scorvols et les Scorplanes.

« Nous avons eu le droit à un petit message de la part d’un homme aux cheveux verts. Tu dois bien le connaître puisqu’il a dit que tu comptais partir vers le désert. Il semblerait que tu sois à la recherche de quelque chose, n’est-ce pas mon amour ? Il est hors de question que je te laisse te mettre en danger sans que je m’en mêle. »

« Lisian … Je ne suis pas comme ça, sache-le. »

« Oui mais tu vas devoir reconnaître qu’à quatre, ça sera beaucoup plus facile si nous nous faisons attaqués, n’est-ce pas ? » rétorqua Olistar, montrant par là qu’au final, Earnos n’avait pas vraiment le choix.

« C’est beaucoup trop dangereux … mais ça sera plus plaisant ensembles. » termina de dire le Coconfort avant d’enfiler son armure. Maintenant, il avait moins à s’inquiéter … Il se sentait plus rassuré avec eux à ses côtés. La traversée allait commencer.

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