Chapitre 37 : Un moment à deux

ShiroiRyu
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Chapitre 37 : Un moment à deux

« Vous êtes sûrs que ça ne pose aucun problème ? »

« Hey … Chacun a le droit d’avoir une petite amie. C’est pas parce que tu es dans l’Enceinte que t’as plus de vie sociale hein ? » répondit un homme d’une cinquantaine d’années.

« Merci beaucoup alors. Même si ce n’est pas ma petite amie, je ne peux pas la laisser dehors dans cet état. Je vais dans ma chambre alors. » dit l’adolescent.

« Prends un peu de bon temps, t’es toujours en congé pour aujourd’hui que je sache ! »
Oui bien entendu … Du bon temps ? Avec Katérina ? Il y avait un gros problème. Il se trompait lourdement sur la personne. Lui-même n’oserait rien faire du tout à Katérina, il n’était quand même pas fou et stupide à ce point hein ? Enfin, il pénétra dans sa chambre, Katérina n’ayant rien depuis toute la marche. Il avait remarqué qu’elle s’était endormie et c’était tant mieux pour lui. Elle aurait pu croire qu’il avait des gestes déplacés et ce n’était clairement pas son intention par rapport à elle. Hors de question même.

« Voilà … Qu’elle se repose dans mon lit, je suis sûr que ça va lui faire du bien de dormir dans un vrai lit pour une fois. » murmura-t-il doucement en recouvrant l’adolescente de la couverture. C’était bête de sourire comme ça … mais … voilà quoi.

Il aimait bien la voir aussi faible … enfin, comme une adolescente normale. Ca lui changeait vraiment de tout le reste. Mais en même temps, ça ne serait pas Katérina si elle était normale. Il se leva, prêt à quitter la chambre avant que l’adolescente ne bouge dans le lit.

« Où est-ce que je suis ? Et qu’est-ce que je fous dans un lit ? »

« Reposes-toi un peu, Katérina. Ca ne peut te faire que du bien … Tu as l’autorisation de l’Enceinte de rester ici. Je t’ai trouvé à moitié folle dans la forêt. »

« A moitié folle ? T’es en train de dire quoi ? Que j’ai l’air d’une cinglée ? Fais gaffe à ta gueule et à ta bouche quand tu l’ouvre ! C’est clair ? » répondit sèchement l’adolescente aux yeux rubis, ces derniers étant redevenus normaux.

« Repose-toi donc, Katérina. Dors bien, je reviendrai dans une heure ou deux. »

« Tssss … Vas te faire foutre. » termina-t-elle de dire avant de s’enfoncer correctement dans le lit, la couverture remontée jusqu’à la moitié du visage, cachant ses lèvres.

« Au moins, tu es redevenue la même que d’habitude hein ? Je vais voir ce que je peux faire pour trouver de quoi te soigner. Tu avais l’air un peu blessée ou égratignée. Je reviens dans deux heures. Repose-toi bien maintenant. »

« Dégages avant que je m’énerve ! »

Oui, oui ! Il émit un petit rire amusé avant de quitter la chambre. Ca lui faisait plaisir … Vraiment plaisir. Il ne savait pas pourquoi, ni comment il pouvait l’expliquer mais Katérina était dans son lit … comme le serait une fille normale. La normalité …

« Qu’est-ce que je disais, Kéran ? » dit l’épée alors qu’il était maintenant dehors, juste en bas de l’unique fenêtre de sa chambre. Ce n’était pas qu’il n’avait pas confiance mais voilà … Si elle tentait de s’enfuir par la fenêtre, il la rattraperait.

« De quoi ? Qu’est-ce que tu disais encore, Swar ? Tu sais bien que souvent, je préfère éviter de t’écouter car ça se termine bien trop souvent en insulte. »

« Tu as ramené une fille dans ta chambre alors que tu en es sortie avec une autre dans la journée. La nuit tombera bien assez tôt aujourd’hui et tu risques alors de devoir dormir dans le même endroit qu’elle. Vraiment … Tu es un petit génie en ce qui concerne ce genre de choses. » murmura avec ironie Swar, Kéran rougissant en bredouillant :

« Ce n’est pas ça du tout ! Je n’allais pas laisser Katérina dans cet état ! Tu as bien vu comment elle était ? En plus, elle empestait le sang frais … J’ai de la chance d’ailleurs qu’ils n’aient rien dit car elle était loin d’être propre et accueillante avec tout ce sang sur son corps. De toute façon, ce qui est fait est fait ! »

« Bien entendu … Une réponse bien simple venant de ta part. Toi aussi, tu ne changes pas vraiment. Dis plutôt que Katérina t’intéresse potentiellement, cela sera mieux que de te voiler la face à ce sujet. Tu aimes te faire dominer. »

« Mais ce n’est pas du tout ça ! Ne raconte pas n’importe quoi ! » s’écria-t-il, la fenêtre s’ouvrant brusquement, le visage de Katérina et le haut de son corps apparaissant.

« Mais vous allez la fermer vos deux putains de gueules ?! »

« Quoi ? Mais tu nous entends ?! » dit Kéran en bafouillant.

« J’entends que vous deux depuis dix minutes ! Alors, tu la mets en veilleuse, c’est compris, Kéran ? Et pareil pour toi, l’autre abruti ! Putain, on prétend qu’on veut me laisse me reposer mais ça joue les commères en bas de la chambre ! »

Elle referma la porte avec une légère violence, l’adolescent tremblant un peu sur le coup. D’accord, elle semblait déjà aller beaucoup mieux visiblement. C’était une bonne nouvelle mais à savoir pour qui, n’est-ce pas ? Bon … Il allait vraiment chercher de quoi la soigner ses petits bobos. D’ailleurs, il y avait quelque chose qui le perturbait au sujet de Katérina.

« Euh … Swar, je me disais … » souffla-t-il faiblement pour que Katérina ne l’entende pas. « Tu crois que Katérina a peut-être une maladie rare et dangereuse ? »

« Qu’est-ce qui te fait dire ça, Kéran ? » questionna l’épée.

« Et bien … Elle a toujours sa jambe gauche bandée et son bras gauche aussi … Tu ne l’as jamais remarqué ou quoi ? » reprit l’adolescent.

« Si elle a un problème, c’est à elle d’en parler, nullement à toi d’essayer de deviner ce qu’elle a … Les femmes aiment avoir une part de secret en elles. C’est un conseil pour ta survie : ne te mêle pas de ses affaires si elle ne veut pas que tu sois concerné. Surtout quand on parle de Katérina qui pourrait facilement te tuer si elle le désire. »

« C’est vraiment compliqué les femmes … Vraiment trop compliqués pour moi. » marmonna Kéran, un peu déboussolé par les paroles de Swar.

« Si l’être humain était aussi simple à comprendre, il aurait déjà disparu de ce monde depuis plusieurs millénaires. Or, à l’heure actuelle, ça ne semble pas être le cas. »

Il marquait un point, il devait l’avouer. Enfin bon, ce n’était pas le plus important. Maintenant, il devait trouver de quoi soigner Katérina. Direction l’infirmerie qui s’était occupé de lui et des autres membres de l’Enceinte après sa première mission.

Là-bas, il demanda de quoi bander les blessures, aussi quelques produits pour soigner les plaies … Bref, de quoi bien s’occuper de l’adolescente. Lorsqu’il sortir de l’infirmerie avec le matériel nécessaire, il se dirigea vers sa chambre. Il avait promis à l’infirmière d’emmener Katérina la prochaine fois car à la base, ce n’était pas normal de soigner les personnes dans leurs chambres et non dans l’infirmerie.

« Katérina ? Est-ce que tu dors ? Katérina ? »

Il chuchota faiblement en ouvrant la porte. Elle avait tiré les rideaux et il se demandait même si c’était bien sa propre chambre. Elle semblait se l’être approprier si facilement … C’était assez risible sur le coup mais bon … Aucune réponse. Il pénétra dans la chambre, déposant l’épée sur une chaise pour qu’elle le laisse tranquille.

« Katérina … J’ai ramené de quoi te soigner … ainsi qu’un bol d’eau pour éponger tes blessures. Tu dors ou pas ? » demanda-t-il doucement en s’approchant d’elle.

« Putain … Tu veux tirer ton coup, n’est-ce pas ? Alors attends un peu. »

Elle s’était redressée dans le lit, se mettant assise, la couverture sur ses jambes. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Il ne tarda pas à comprendre lorsqu’elle commença à baisser la bretelle droite de sa tenue. Il déglutit, l’arrêtant dans son geste.

« Non mais ! Je n’ai jamais dit ça, Katérina ! Stop ! Je ne veux rien faire ! »

« Achète-toi des couilles ! Purée, ce que tu as entre les jambes, c’est juste pour la décoration ou quoi ? T’es la honte de l’espèce humaine du côté masculin ! Y a une fille qui t’invite à baiser avec elle et toi, tu joues la prude ! »

« C’est pas question d’être prude ou non … Katérina. C’est juste que … Ca ne se fait pas comme ça … Pas sans émotions ou sentiments, c’est tout. » murmura-t-il, retirant ses mains de ses épaules. Elle pesta, détournant le regard en serrant les dents.

« Comme si baiser se faisait avec des sentiments … Ca se saurait si culbuter et se faire culbuter dépendait du taux d’affection que tu as avec une autre personne. »

« Pourquoi est-ce que tu dis ça, Katérina ? Tu sais même avec un caractère comme le tien, tu trouveras sûrement quelqu’un qui t’appréciera à ta juste valeur hein ? »

« Purée, t’arrête jamais de proférer des conneries aussi grosses que ton instrument ? »

Aussi grosse que son instru … HEY ! Qu’est-ce qu’elle en savait ! Il cacha son entrejambe avec ses deux mains. Ce n’était pas vraiment vrai … Enfin, ce n’était pas totalement faux mais il n’avait jamais cherché à comparer de toute façon ! Et puis, ce n’était pas le sujet ! Il récupéra les objets pour la soigner, prenant un spray.

« Aie ! Mais ça fait plutôt mal et c’est froid ! Abuse pas non plus ! » s’écria-t-elle en sentant le liquide qui s’aspergeait sur son bras droit. Il passa doucement sa main dessus.

« Ca va un peu mieux, Katérina ? Je ne voulais pas te faire mal. »

« Ouais, ouais bien entendu … T’en fais pas … Je me méfie de ta trogne. T’as une face qui ferait qu’on te vendrait le bon Arceus mais je me reste méfiante. »

« Tu n’as pas à l’être. Je ne te ferai rien de dangereux … Et de toute façon, tu pourrais facilement me tuer si tu le désirais. » répondit Kéran en rigolant. Qu’est-ce qu’il y avait de drôle ? Il trouvait ça drôle de se retrouver avec une fille qui était dangereuse ?

« T’es vraiment perturbant comme gars. Si tu étais un tant soit peu normal, tu m’éviterais à tout prix … Surtout après le spectacle d’il y a quelques heures. »

« Si j’étais normal, ça ne serait pas aussi bien … Et toi-même, tu n’es pas normale alors, nous sommes faits pour nous entendre, n’est-ce pas ? »

Ouais, ouais, bien entendu. Fait pour s’entendre. Où est-ce qu’il avait appris ce genre de langage ? C’était tout simplement n’importe quoi ! Pfff … Elle retira la couverture, laissant paraître ses jambes nues ou presque … La jambe gauche était toujours recouverte par le bandage. Il s’approcha de celui-ci, prêt à le retirer mais la seule chose qu’il se prit, ce fut le coup de pied de Katérina dans son visage.

« Ne me touche pas ici, espèce de pervers ! Tu peux me toucher aux seins mais y a des endroits où je te l’interdis, c’est compris ?! »

« Je crois que le message est très bien passé … ou écrit sur ma face. »

« Pfff … Désolée, c’est juste qu’il y a des trucs que tu peux faire et d’autres que tu ne peux pas faire, c’est tout. Bon, t’en as assez fait … Je prendrais les bandages avec moi avant de me barrer de là. » annonça l’adolescente aux cheveux argentés.

« Hein quoi ? Mais attends un peu … » dit-il, un peu surpris par la tournure de la discussion. « Tu ne comptes pas dormir ici ? Il va commencer à se faire tard et … »

« Et quoi ? » répondit-elle avant de le prendre par le col, ramenant son visage à quelques centimètres du sien. Elle avait un petit sourire aux lèvres, leurs yeux s’observant longuement. « Il faut vraiment que je me méfie de toi, hein ? On ne dirait pas comme ça mais tu as l’air d’être un vrai prédateur sexuel, hein ? Tu attends juste le bon moment pour lancer une phrase toute faite. Tu veux m’inviter dans ton pieu pour qu’on dorme ensembles et que je te fasse une petite turlutte hein ? »

« Assez, Katérina, je te proposais ça en toute amitié, voilà. Si tu ne veux pas, je comprendrais car tu as l’habitude de dormir dehors. Je pensais que ça ne te ferait pas de mal de dormir dans un lit pour une fois. Et je ne pensais pas dormir avec toi … Du moins, pas dans le lit avec toi. Mais tu trouves toujours un moyen de me faire dire ce que je n’ai pas dit. »

« Tu vas pas te mettre à bouder non plus hein ? »

Comme si ça allait être le cas. Il était juste un peu déçu mais il voulait éviter de trop le montrer. Elle quitta le lit, se mettant debout en face de lui. Il était quand même un peu plus grand qu’elle. Vraiment, c’était une petite femme et pourtant, elle semblait si grande et forte contrairement à lui. Le caractère d’une personne influençait tellement sur la perception qu’elle donnait aux autres.

« Viens donc par-là que je te remercies à ma manière pour ce que tu as fait. »

Qu’est-ce que … Elle le tira une nouvelle fois par le col, le forçant à plonger sa tête dans sa poitrine. Il chercha à se débattre mais finalement cessa au bout de quelques secondes. Si c’était une récompense, ce n’était pas forcément non-méritée hein ?

« Pour faire votre copulation, veuillez éviter que ça se produise devant mes yeux. » dit finalement l’épée alors que Katérina lui répondait aussitôt :

« Toi, je te réduirai en morceaux, fichu bout de métal. »

« Bien entendu … J’attendrai cela avec impatience. Pour l’instant, n’oublie pas te faire plaisir quand Kéran ne sera plus là. Tu sembles être en chaleur, comme le serait une pokémon. »

PUTAIN ! Elle allait l’écraser cette arme ! Elle retira la tête de Kéran de ses seins avant de se tourner vers la chaise. Elle amorça un mouvement vers la chaise où se trouvait l’épée mais s’arrêta. Ca ne servait à rien de s’emporter contre elle. Elle tira les rideaux, ouvrant la fenêtre avant de se positionner sur le rebord.

« Kéran, ça me démotive de plus en plus de me dire que je vais devoir te tuer un jour. »

« Tu n’es pas forcée hein ? Enfin, moi, dans mon cas, j’éviterai … »

« Ouais, ouais … On verra. D’ailleurs, puisque t’as été sympathique aujourd’hui, je pense que je peux te prévenir au moins. » annonça Katérina, le garçon aux cheveux argentés penchant la tête sur le côté. Le prévenir mais de quoi ? « Dis merci à ton jouet qui sait parler, vous allez avoir de gros problèmes. Les pokémons ténébreux et les spectres sont à sa recherche. D’ailleurs, Swar ferait mieux de te raconter un peu ce qui se passe si elle ne veut pas que tu finisses déchiqueté par plusieurs pokémons. »

« Hein ? Mais attends un peu, Katérina, je … »

« Allez, je me barre ! De toute façon, on se reverra ! » termina de dire l’adolescente avant de se jeter par la fenêtre, atterrissant au sol sans difficultés.
Et voilà qu’elle était repartie … Ca n’avait duré qu’un moment, trop court pour lui. Il referma la fenêtre, se demandant de quoi elle parlait. Mais il était maintenant inquiet.

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