Chapitre 43 : Comme une mère

ShiroiRyu
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Chapitre 43 : Comme une mère

« Earnos, est-ce que tu es certain de tout cela ? »

« J’en suis sûr et certain. Je pense que c’est la meilleure solution, celle qui pourrait convenir à un maximum de personnes dans ce cas précis. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds alors qu’il s’adressait à un homme qui se rapprochait de la trentaine, les cheveux rouges plaqués sur son crâne.

« C’est comme tu le désires. Personnellement, je pense que ça serait une bonne chose. Ça leur permettrait d’être un peu au courant et avec tout ce qui s’est passé … C’est vrai, n’est-ce pas ? Les rumeurs que tu as lancées, je suis sûr qu’elles sont fondées. »

« C’est le cas … mais je ne voudrai pas que l’on en parle, merci bien. Par contre, tu as une idée de la façon dont tu vas leur annoncer ? Que tu ne prennes pas de risques et qu’ils ne t’interrogent pas à ce sujet. Je ne voudrai pas que ta couverture tombe. »

« Je vais faire attention, j’ai une idée voire même … Enfin, peut-être qu’il me faudra plutôt ton aide, ça serait mieux. Je pensais écrire une lettre mais Passy risquerait de comprendre que c’est moi qui l’aie écrite. Tu sais écrire ou non ? »

« Pas forcément … très bien, je dois le reconnaître. Tu veux que je fasse quoi ? Que j’écrive une lettre ? Mais tu es sûr que ça passera bien ? Olistar ? Tu en penses quoi ? » demanda le Dardargnan en s’adressant à la Drascore, celle-ci étant pensive pour une raison connue que d’elle à ce sujet. Elle murmura faiblement :

« Hum … Ca peut être une bonne idée. Mais comme tu sais à peine écrire, il va falloir que l’on te cite le texte. Saralos, je m’occupe de son cas puis ensuite, je te ramènerai sa lettre, d’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Vous faites comme vous le voulez, je suis néanmoins content de voir que mon idée vous plaise. Je n’ai pas pour habitude faire tout ceci. »

Et puis, il ne voulait vraiment pas se faire repérer par sa femme, ça serait tout simplement horrible en soi. Depuis des années, il vivait un double jeu. On pouvait même parler de triple jeu depuis qu’Earnos lui avait laissé la vie. Il travaillait pour l’astronomie mais en même temps, il travaillait pour les rebelles mais en même temps, il travaillait pour Earnos, cela semblait bien compliqué et ça l’était !

« Bon, Earnos, viens par-là, assis-toi devant le bureau pendant que je vais te réciter quelque chose. Saralos, laisse-nous pendant ce temps. »

« Comme tu le veux, Olistar. Earnos, je reviens d’ici une heure, je passerai la lettre si tu l’as terminée, d’accord ? » déclara le Coxyclaque.

Aucun souci ! Il allait terminer sa lettre puis l’envoyer à Saralos. Mais pour l’heure, il écoutait ce qu’Olistar lui disait. Cela parlait de ne pas s’inquiéter, qu’il allait bien et qu’il comptait venger la mort de Terria. Il voulait aussi prévenir son père qu’il n’abandonnerait pas son combat, même si cela devait le forcer à l’affronter. Il fallait se battre pour ses convictions et ses idéaux, même si cela voulait dire s’opposer à sa famille.

Après réflexion, il fut signalé qu’il valait mieux que son père Walane ne soit pas au courant. Une mesure de précaution car il savait que son père était intelligent, très intelligent même … Il pourrait toujours réussir à trouver d’où provenait la lettre. C’est pourquoi ils durent recommencer la lettre, la réécrivant pour qu’elle soit plus correcte.

« C’est quand même bien difficile … Je ne sais pas … quoi dire dans le fond. »

« Ne te préoccupe donc pas de ça et continue plutôt d’écrire, Earnos. Tu as encore beaucoup de travail à accomplir. Je pense que nous pouvons rajouter aussi … hum … Je ne vois pas pour le moment ce que l’on peut rajouter. Je peux la lire ? »

« Oui, enfin si tu veux bien. Je ne suis pas sûr … que ça soit bon. » marmonna le Dardargnan avant de tendre sa lettre.

Elle hocha plusieurs fois la tête comme pour confirmer les choses, ne semblant pas être déçue par ce qu’elle était en train de lire. Tant mieux ! Il n’avait vraiment pas envie de recommencer cette lettre de toute façon.

« Je pense que ça peut convenir, Earnos. On peut l’envoyer à Saralos dès maintenant. »

Tant mieux. Il se sentait un peu plus … serein depuis qu’Olistar était là. D’ailleurs, il y avait aussi la présence de Saralos qui le réconfortait un peu. Il se sentait si faible … comparé à auparavant mais c’était une bonne faiblesse, du moins, à ses yeux. Après, il n’était pas sûr que ça soit véritablement le cas mais qu’importe. Cette lettre allait être envoyée !

Ailleurs, dans le repaire de Douély, celle-ci était en train de serrer contre elle les deux bambins. Ils avaient à peine cinq mois et bien que cela paraisse difficile, elle ne semblait pas être gênée par la tâche qui lui était incombé.

« Dormez bien, les petits anges. Ce n’est pas bon de rester éveillés trop longtemps. » murmura avec tendresse la jeune femme aux cheveux bruns.
Terria était assise sur la table, les regardant tous les trois, l’air neutre. Seulement l’air car elle était un peu jalouse de ce que Douély pouvait faire. Elle voulait redevenir vivante, ce n’était pas à une autre femme de s’occuper de ses enfants.

« Douély, je veux redevenir vivante ! Je … Je … »

« Terria, pour s’occuper des enfants, il ne faut pas parler trop fort. Même s’ils ne sont pas encore capables de te voir avec leurs yeux, ils peuvent toujours t’entendre. Si tu veux discuter, attends donc qu’ils dorment. »

« D’accord mais … C’est vraiment important là. » bredouilla l’esprit.

« Je le sais parfaitement, je sais ce que tu veux, ce que je possède et que toi, tu n’as pas. » déclara la jeune femme aux cheveux bruns avant de soupirer, berçant doucement les deux bambins dans ses bras. Terria murmura :

« Oui et j’aimerai vraiment … régler ça. »

Mais pour l’instant, la Munja ne l’écoutant pas, commençant à chantonner pour endormir les deux enfants. Elle semblait y arriver, chose qui ne surprenait même pas Terria. Elle le savait … Elle le savait depuis maintenant plusieurs mois. Elle l’avait remarqué avec Douély. La jeune femme aux cheveux bruns semblait si heureuse, tellement heureuse.

« Comme lorsqu’Earnos venait la voir. »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles, Terria ? De quoi est-ce que tu voulais parler ? »

Les deux bébés s’étaient finalement endormis, la Munja venant se retourner vers l’esprit en face d’elle. S’asseyant sur une chaise, elle fixait Terria qui murmurait :

« Tu as le même visage que lorsqu’Earnos venait te voir auparavant. Un visage heureux et soulagé, très loin de celui que tu montres habituellement. »

« Si tu n’as que ça à me dire, je préfère encore aller m’occuper de tes des deux enfants. » répondit sèchement Douély, peu intéressée par cette conversation.

« Non ! Je veux retrouver mon corps ! Je veux pouvoir retrouver mon corps, Douély ! Je suis sûre que c’est possible ! Dis-moi que ça l’est ! Je veux pouvoir serrer mes enfants dans mes bras ! S’il te plaît ! Je suis sûre que tu en es capable, tu es la plus grande des Munjas que je connaisse. Tu as des pouvoirs plus que surprenants ! »

« Ça ne sert à rien de me lancer des fleurs, sache-le. »

« Mais je sérieuse et je le pense vraiment ! Douély, tu as été capable de ramener l’esprit de ma mère et tu es encore capable de garder le mien. Je suis sûre que … »

« Tais-toi, je n’ai pas de temps à perdre avec une geignarde. Je n’ai pas fait cela pour toi mais pour le royaume. Sans tes enfants, il se pourrait que le royaume soit perdu. Tu penses quoi ? Que je vais te faire revenir à la vie comme cela ? Par pur plaisir ? »

« Non mais je sais que tu en es capable et je ne veux pas geindre. Je sais que tu peux me faire revenir à la vie ! C’est pour ça même que tu t’occupes encore de mon corps alors que je ne suis plus enceinte, hein hein ? » dit Terria avec entrain.

« Oh ? Tu préfères que je laisse pourrir ton cadavre au lieu ? Il n’y a aucun problème à cela. Ça sera fait selon tes désirs. » ironisa la Munja.

« Mais non, ce n’est pas du tout de ça dont je voulais parler ! Pourquoi est-ce que tu gardes mon corps en vie sinon ? »

« Tais-toi, tes enfants sont réveillées maintenant. Il faut que j’aille les bercer une nouvelle fois. Tu ne peux pas te taire ? Même quand tu es morte, tu arrives à être agaçante. »


Mais ce n’était pas le but désiré ! Elle ne voulait surtout pas être agaçante ! Loin de là même ! Elle voulait juste … connaître la raison qui poussait la Munja à garder son corps. Peut-être que c’était nécessaire pour qu’elle devienne une Munja elle aussi ? Peut-être … Elle ne savait pas du tout, elle se posait maintenant la question.

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