Chapitre 47 : En contact

ShiroiRyu
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Cinquième évènement : Intention

Chapitre 47 : En contact

« Ce n’est pas grave, ce n’est pas grave du tout. » renifla bruyamment l’adolescente aux cheveux blonds, se frottant les yeux. Elle ne devait pas pleurer car Téo ne voulait surtout pas cela. Il ne voulait pas qu’elle pleure et qu’elle le prenne en pitié, elle en était sûre.

Elle avait coupé la conversation car elle ne voulait pas que Téo sache qu’elle était au courant. Maintenant … Maintenant … Elle devait aller se renseigner. Oui ! Elle devait aller se renseigner sur la maladie de Téo ! Cette myasthénie, toutes ces choses. Elle voulait savoir ce que c’était exactement. Elle voulait trouver le moyen de l’aider.

Se dirigeant vers la pharmacie la plus proche, elle pénétra à l’intérieur, cherchant un pharmacien disponible et surtout non occupé à la caisse. Quand ce fut le cas, elle s’approcha du pharmacien, lui tirant un peu sur le bras avant de dire :

« Dites, dites, monsieur, comment est-ce que l’on soigne la myasthénie ? »

« Hum ? Hein ? Jeune demoiselle ? » demanda l’homme en se tournant vers elle, remarquant qu’elle lui tirait le vêtement. Quel âge avait-elle pour faire un tel geste ?

« Pardon, pardon, mais la myasthénie, ça se soigne comment ? Dites-le moi rapidement s’il vous plaît ! C’est vraiment vraiment très important. »

« Pourquoi demandez-vous cela ? Est-ce que vous la possédez ? » questionna le pharmacien, plus intrigué qu’autre chose par les paroles de Bel.

« Non, non ! C’est un ami à moi qui l’a et je … Je voudrai juste savoir comment … »

« Sauf s’il a les moyens, la seule chose possible est de retarder la maladie et de la ralentir. Il n’y a pas d’autres solutions à l’heure actuelle. J’en suis désolé … »

D’accord … Mais il ne l’avait pas vraiment aidé sur le coup. Elle fit une petite moue boudeuse, remerciant quand même l’homme avant de quitter la pharmacie. Elle n’était pas aidée et maintenant, qu’est-ce qu’elle devait faire ? Elle ne savait pas du tout. Elle était perdue, réellement perdue. Ah … Quel idiote ! Mais quelle idiote ! Elle ne savait pas du tout comment aider Téo avec tout ça !

« Ah ! Quelle grosse bêta ! Quelle grosse bêta que je suis ! »

Elle se tenait la tête entre les mains, cherchant une solution pour avoir plus d’informations. Finalement, elle la trouva mais pas sous la forme à laquelle elle s’attendait. Ah ! Bien entendu ! Qu’est-ce qu’elle pouvait être bête des fois. Ce n’était pas compliqué ! Elle savait ce qu’elle pouvait faire ! Avec rapidité, elle commença à courir dans la ville.

Elle se renseignait sur les grands panneaux indicatifs, allant jusqu’à se rendre au bâtiment qui l’intéressait. Un grand bâtiment rempli de livres ! La bibliothèque bien entendu ! Elle pénétra à l’intérieur, se dirigeant vers l’accueil en faisant un grand sourire. La bonne femme d’une quarantaine d’années murmura :

« Oui. Bonjour ? C’est pour quoi ? »

« BONJOUR ! J’aimerai savoir où sont les livres sur la myasthénie ! Merci bien ! »

« Mademoiselle ! Vous vous calme aussitôt, nous sommes dans une bibliothèque. Et pourquoi voudriez-vous un livre sur les maladies de ce genre ? » déclara la femme avec lenteur et calme, bien qu’elle avait haussé un peu la voix quand Bel s’était excitée.
Celle-ci se calma aussitôt, soufflant qu’elle cherchait des informations sur les maladies de ce genre … juste pour aider quelqu’un. Elle semblait si faible et fragile que la bibliothécaire soupira avec douceur avant de lui donner l’information qu’elle désirait. Non, mieux même, elle se leva, disant à Bel de l’accompagner.
L’adolescente se montra très discrète, accompagnant la bibliothécaire jusqu’à ce que celle-ci lui donne le livre qu’elle cherchait. Cela ressemblait plus à une encyclopédie qu’autre chose. Enfin, la femme lui signala que si elle avait besoin d’autre chose, elle se retrouverait encore à l’accueil. Maintenant, elle avait du travail, beaucoup de travail même.

« Quand même, c’est vraiment lourd. » murmura Bel avant de déposer le livre sur une table.

Alors … Myasthénie, myasthénie. Elle cherchait le nom de la maladie. Elle ne savait pas si ça s’écrivait avec un i ou un y mais comment il y avait un m au départ, ce n’était pas bien difficile. Finalement, elle trouva la maladie avec facilité contrairement à ce qu’elle pensait. Myasthénie, c’était tout simplement horrible ! Comment est-ce que Téo pouvait vivre avec ça hein ? Il y avait plein de mots compliqués mais elle retenait les plus importants.

En fait, elle passa beaucoup de temps, énormément de temps à lire le livre, tournant les pages les unes après les autres pour comprendre certains mots. Tout ce qu’elle comprenait, c’est que la myasthénie se développait, c’était une maladie évolutive et que Téo était vraiment bête de ne pas lui avoir parlé de ça ! Elle savait bien qu’il ne voulait pas qu’elle s’inquiète mais quand même, le lui dire, ça n’aurait pas été du luxe !

Mais non, il préférait toujours tout garder pour lui ! Jamais pour les autres hein ? Hein ? Quel idiot ! Quel idiot ! Quel idiot ! Elle lui en voulait vraiment un peu de ne pas lui avoir dit au sujet de cette maladie ! Elle se sentait terriblement bête maintenant à cause de tout ça. Elle se sentait bête et inutile. Surtout qu’elle ne savait pas du tout comment l’aider.

« De toute façon … Le mieux serait que j’en parle avec des personnes qui savent qu’il est malade mais il y a qui ? Surement son père et sa mère. »

Et ensuite ? Qui d’autre ? Et bien … Peut-être le professeur Araragi mais elle n’était pas vraiment sûre. De toute façon, qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autre ? Comme elle n’était pas de la ville, elle ne pouvait pas emprunter le livre. Alors … Elle allait continuer à lire jusqu’à ce que la bibliothèque ferme ou presque.
En même temps, elle cherchait aussi comment soigner la myasthénie. Encore une fois, des termes savants et compliqués lui obstruaient le passage vers ça ne la dérangeait pas. Elle était très motivée, vraiment très motivée. Finalement, ce fut la bibliothécaire qui vint lui dire qu’il était l’heure de la fermeture, Bel la remerciant pour son aide avant de quitter le bâtiment. Elle en avait assez récupéré !

Et maintenant ? Qu’est-ce qu’elle devait faire ? Et bien … Elle ne savait pas vraiment. Elle avait envie de contacter le professeur Araragi mais elle ne savait pas si c’était le bon moment. Peut-être que si ? Elle aurait alors des nouvelles des dresseurs à qui elle avait donné ses pokédexs non ? Oui … Sûrement cela …

« Je vais faire ça mais avant, il faut que je retourne à l’hôtel pour dormir ! »

Enfin, pas dormir mais juste pour prendre une nouvelle chambre au cas où. Car bon, c’était quand même important pour elle, toutes ces choses. Elle retourna à l’hôtel dont elle était partie, demandant une nouvelle fois une chambre avant de s’y rendre. Elle avait envie de parler avec Téo. Elle avait envie de discuter avec lui mais …
Elle n’était pas sûr qu’il le veuille, lui. Mais peut-être qu’elle pouvait quand même ? Car bon … C’était juste au cas où. Elle commença à le contacter, se trouvant dans la chambre, assise sur le lit. Pas de contact la première fois … Pas de contact la seconde fois. Elle commençait à avoir un peu peur. Et si … Et si … Et si Téo avait été emporté par la maladie ?

« Hum ? Quoi encore ? Bel ! Qu’est-ce que je t’avais dit à ce sujet ? »

AH ! La troisième fois était la bonne ! Elle était en contact avec Téo ! L’adolescent avait toujours le regard furieux comme d’habitude. Il allait donc plutôt bien. Même très en vue de ces paroles lorsqu’il reprit cette dernière :

« Alors ? Qu’est-ce que tu me veux ? J’espère que tu m’as pas contacté pour rien ! »

« Je veux juste prendre de tes nouvelles, Téo. Je pensais que c’était une bonne chose non ? »

« Bel ! Bon sang, qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? Si tu m’appelles pour rien, fais une chose bien meilleure, ne m’appelle pas du tout ! »

« Mais euh … Je voulais juste savoir si tu allais bien ! » répondit l’adolescente aux yeux verts, faisant une petite moue triste alors qu’elle le voyait se masser le front.

« Je vais bien, il est déjà plutôt tard dans la fin de l’après-midi, j’ai autre chose à faire que de m’occuper de tout ça, ça me fait vraiment … »

« Mais euh ! J’ai quand même le droit d’avoir de tes nouvelles aussi hein ? » reprit Bel en posant sa main sur la hanche, Téo haussant un sourcil. Il fit un petit mouvement de la main pour dire qu’il n’en avait rien à faire.

« Si c’est simplement pour ça, je préférai encore ne pas t’avoir dans mes contacts, ça serait bien plus facile pour moi. Je ne veux pas perdre mon travail à cause de toi. »

« Si tu es si fatigué à cause de ton travail, tu n’as qu’à revenir alors. Avec moi, tu pourras te reposer quand tu le veux ! Si tu te sens mal, tu peux venir hein ? »

« Mais de quoi est-ce que tu parles ? Je ne me sens pas mal ou autre. Ne raconte pas n’importe quoi, ça vaudrait mieux si tu ne veux pas de problèmes. »

Beuh ! Voilà pourquoi elle n’aimait pas qu’il fasse ça ! Il lui mentait effrontément ! Et il n’avait aucune réticence à ça ! Elle continua de bouder, Téo posant finalement la question :

« Hey ? Qu’est-ce qui ne va pas de ton côté ? Tu tires une tête d’enterrement. »

« Hein ? Que quoi ? Depuis quand est-ce que tu te préoccupes de moi, Téo hein hein ? » demanda Bel avec un grand sourire.

« Ne raconte pas n’importe quoi et surtout ne t’imagine pas n’importe quoi ! Compris ? Ce n’est pas du tout ça, contrairement à ce que tu veux te faire croire. Je ne suis pas intéressé par ta petite personne et je ne le serai jamais ! »

« Tu es en pleine forme, Téo ! Hihihi ! » dit-elle avec ravissement

Oh … Purée. Elle était vraiment douée pour une chose, encore plus que les combats pokémon. Cette chose ? C’était bien sûr qu’elle arrivait à lui taper sur les nerfs avec une facilité exemplaire. A croire qu’elle avait pris des cours car ce n’était pas possible autrement. Cette fille … Cette fille était exaspérante à un tel point qu’il avait surtout envie de se tirer une balle dans la tête. Bon, peut-être pas quand même.

« Bon, Bel, c’est pas que tu me fatigues réellement mais en fait, si … A chaque fois que je te vois, que je t’entends, que je te regarde, je suis fatigué. »

« Il faut que tu dormes alors, Téo. Il faut que tu te reposes beaucoup. »

« MAIS PUREE ! C’est ce que j’aimerai faire ! Mais tu es toujours là à m’appeler pour un oui, pour un non mais surtout pour un rien ! »

« Mais héhéhé ! Je suis sûre que tu aimes bien quand je t’appelle car comme ça, tu sais que quelqu’un se soucie vraiment de toi. Et même si tu parais ronchon. »

« Bon, je coupe la conversation, j’ai pas envie de discuter d’absurdités de ce genre avec toi. »

HEIN MAIS NON MAIS NON MAIS NON ! Elle commença à bouger le bras avec le Vokit dessus de haut en bas pour bien lui montrer de ne pas s’en aller. Elle allait discuter avec ses parents après ! Alors pourquoi est-ce qu’il faisait ça ?

« Mais purée ! Arrête ! Tu me donnes plus envie de vomir qu’autre chose ! »

« Oups … Désolée, Téo. Mais ne pars pas … J’ai envie de parler avec toi, c’est tout. » dit Bel en rigolant avec amusement.
S’il parlait … Est-ce qu’elle la mettait en veilleuse ? Elle lui fit la promesse qu’elle ne l’embêterait plus pendant une journée. Une promesse très difficile à tenir et qu’elle était sûre de ne pas pouvoir conclure mais qu’importe. Bon … L’adolescent aux cheveux noirs poussa un soupir, commençant à discuter de tout et de rien avec elle mais surtout de rien du tout. Autant distraire Bel, ça ferait le même effet sur lui, non ?

Ils parlèrent pendant une bonne heure, l’adolescent semblant plus enclin à la discussion contrairement aux apparences. Bien sûr, elle ne parlait pas de sa maladie, loin de là. C’était un secret qu’elle devait garder jusqu’au jour où il allait le lui avouer. Puis finalement, il fut l’heure d’arrêter de converser, Téo disant :

« Je dois couper la communication. Déjà, si on apprend que je suis en train de te parler, on pourrait croire que je les trahis, que je suis un espion. »

« Si seulement, c’était le cas hein ? Ça serait beaucoup plus simple ensuite pour que tu reviennes ! Mais ce n’est pas ça … et c’est vraiment triste … »

« Très très triste, oui, bien sûr. Bon, ce n’est pas que ça me dérange mais en fait, si. Bon … Bel … Fais attention à toi quand même. »

« Hein ? Quoi ? Qu’est-ce que tu viens de dire, Téo ? » demanda l’adolescente, encore surprise par les paroles de Téo alors que celui-ci coupait la communication.
Elle n’avait pas mal entendu hein hein ? Téo venait de lui dire de faire attention à elle ! Ça voulait tout dire ! Il se préoccupait d’elle contrairement aux apparences ! Il s’inquiétait pour elle ! Elle en était sûre et certaine maintenant !

« Téo est inquiet pour moi ! Téo est inquiet pour moi ! » cria-t-elle dans sa chambre tout en se roulant sur le lit. Elle était quand même plus qu’heureuse d’apprendre ça ! Mais maintenant, elle avait autre chose à faire. La soirée n’avait pas encore commencée donc il n’était peut-être pas encore trop tard.
Quelques minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne soit en contact avec le professeur Araragi. Celle-ci était visiblement occupée comme à son habitude, puisqu’elle portait encore sa tenue de scientifique. Surprise d’avoir une communication avec l’adolescente, elle lui demanda pourquoi avait-elle cherchée à la contacter.

« Madame Araragi, j’aimerai parler avec les parents de Téo. »

« Hein ? Pourquoi cela, Bel. C’est une drôle de demande que tu me fais là. »

« J’aimerai leur parler, c’est juste tout ça. C’est … euh … gênant mais quand même … Vous saviez que Téo était très malade, madame Araragi ? »

« … … … Oui, bien entendu. D’ailleurs, il ne donne plus de nouvelles. Il est à tes côtés ? Mais pourquoi est-ce que tu veux parler à sa mère, Bel ? »

« Je veux lui donner des nouvelles de Téo à ses parents. Puis, je veux leur parler pour leur demander quelque chose de vraiment important. »

Vraiment important ? Des nouvelles ? Hum …Elle n’avait pas l’habitude que l’adolescente soit aussi … sérieuse et concentrée. Soit. Elle demanda à Bel de patienter, l’adolescente restant assise sur son lit. Quelques minutes plus tard, Araragi expliquait à une femme aux longs cheveux noirs comment utiliser le Vokit. La femme devait avoir une quarantaine d’années et semblait très fatiguée et surtout avait les yeux rouges, rouge de pleurs.

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