Chapitre 48 : La triste vérité

ShiroiRyu
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Chapitre 48 : La triste vérité

« Bonsoir ? Vous êtes la maman de Téo ? » demanda Bel dans un grand sourire.

« Oui … Oui ? Où … Où est mon fils ? Où est-il ? »

« Je ne peux pas vous le dire maintenant ! Mais je sais comment le contacter de toute façon ! Mais ne vous en faites pas, il va très bien et il a même fait un tour de la grande roue de Méanville. Mais maintenant, il n’est plus dans cette ville ! »

La femme aux cheveux noirs ne semblait pas comprendre ce que disait Bel. Elle tourna son visage vers Araragi, celle-ci signalant que l’adolescente était toujours ainsi et qu’il valait mieux s’y faire tout de suite au lieu de perdre du temps. La mère de Téo reprit la parole :

« Où est-il s’il te plait ? Tu dois sûrement avoir des détails non ? S’il te plaît … Il faut qu’il rentre à la maison tout de suite … Il est … »

« Téo a la myasthénie hein ? Hein ? Je voulais en savoir plus sur Téo, madame. »

En savoir plus sur Téo ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que … Cette adolescente était vraiment très bizarre. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Mais quand même … C’était à elle de s’inquiéter pour son fils ! Bel ne comprenait vraiment pas ce qui se passait ? La mère de Téo commença à hausser la voix, criant un peu :

« Il faut qu’il rentre maintenant ! Il ne doit pas aller dehors avec sa maladie ! Mon fils a fugué et tu crois vraiment que j’ai envie d’en discuter avec toi ? Dis-moi où se trouve mon fils ! »

« Anaïs ! Ca ne sert à rien de t’emporter ! Ce n’est pas en criant sur la pauvre Bel que tu auras plus de nouvelles au sujet de ton fils ! »

« Par … Pardon … Je suis désolée … Bel, c’est ça ? C’est juste que … Comme tu l’as dit, Téo a une myasthénie et avec tous les médicaments qu’il doit prendre … »

« Ne vous en faites pas, il va tout le temps à la pharmacie dès qu’il le peut ! »

« Tu m’étonnes quand même un peu. Je pensais que mon fils … n’aurait pas d’ami … et encore moins une amie. » murmura la femme aux cheveux noirs, plus calme maintenant. « Surtout que je ne le vois pas évoqué sa maladie comme cela. »

« Oups ! Hahaha ! Je suis désolée, madame Anaïs mais c’est juste que Téo ne me l’a pas dit mais je l’ai su comme ça ! Enfin bon, euh … Je peux vous demander quelque chose ? Pourquoi est-ce que je ne vois pas le papa de Téo ? Est-ce que ça ne l’intéresse pas d’avoir des nouvelles de Téo ? Moi, mon papa est quand même un peu trop protecteur … et comme Téo est malade, je pensais que le sien l’était encore plus. »

« Clément est mort il y a de cela plus de douze ans maintenant. »

« Clément ? » demanda l’adolescente, un peu étonnée, ne connaissant pas ce nom.

« Clément était mon mari. »

Bel ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle baissa la tête, plus que confuse et gênée avant de bredouiller faiblement :

« Je suis désolée madame Anaïs … Donc le pap … le père de Téo est mort ? »

« Il vaut mieux peut-être expliquer pourquoi. Au moins, tu sauras d’où provient la maladie de Téo. Il faut savoir que moi et Clément, nous étions deux scientifiques travaillant dans la virologie. Sais-tu ce qu’est la virologie ? »

« Euh … L’étude des virus ? » dit Bel alors qu’elle voyait Anaïs qui hochait la tête positivement. Celle-ci reprit la parole sur un ton neutre, Araragi disant derrière elle qu’elle allait préparer du café puisque la conversation risquait d’être longue, très longue.

« C’est exact. Ainsi, notre vie de tous les jours était dangereuse, très dangereuse. Etudier des virus, cela demande une préparation exemplaire mais aussi des protections et des règles à respecter sans aucune faute. Imagine un instant que tu libères un virus mortel dans le monde ? Car tu as tout simplement oublié de refermer une … »

« Anaïs. Ne fait pas peur à Bel comme ça ! Tu vas l’effrayer ! »

Il était vrai que l’adolescente semblait horrifiée. Connaissant sa maladresse presque légendaire, elle pouvait très bien s’imaginer faire une telle chose, ce qui était tout simplement horrible à penser. Comment faire ? Comment faire si ça devait arriver ?

« Hum … Bon … Elle n’est pas totalement tord en soi. Je ne devrais pas te parler de cela. Je vais reprendre alors. Moi et Clément, nous étions deux chercheurs en virologie. Ainsi, malgré que nous faisions un métier dangereux, nous pouvions mener une vie normale en-dehors de notre travail. C’est ainsi que je fus enceinte de Téo. »

« Dites … Dites, si vous étiez enceinte, ce n’était pas dangereux pour Téo ? »

« C’est exact … Car je continuais quand même mon travail pendant de nombreux mois, environ six ou sept sur les neuf de la grossesse. »

« Mais c’est vraiment bête de faire ça ! C’est très dangereux pour un bébé non ? » cria Bel, plus attristée qu’autre chose par ce que venait de dire la femme aux cheveux noirs.

« C’est exact … mais notre métier était très important, vraiment très important. Et sur le moment, nous ne pensions pas que cela posait de problème. Téo est alors né. »

La naissance de Téo. Ça devait être bizarre. Enfin, elle avait un peu de mal à se l’imaginer mais en même temps, pourquoi elle devait s’imaginer ça ? Mais elle pensait quand même aux parents de Téo, portant des blouses blanches pendant l’accouchement.

« Brrrr ! Ca ne va pas très bien dans ma tête ! » se dit Bel à haute voix, se donnant un petit coup de poing sur le côté du crâne en rigolant.

« Hein ? Oui ? Enfin … Bon … Je dois plutôt reprendre. Bref, Téo est né et cela a été une véritable source de bonheur pour Clément et moi. Il faut nous comprendre : avoir un enfant en étant deux scientifiques rompus, cela semble être irréalisable. Généralement, les personnes de notre catégorie n’ont pas le temps pour cela. »

« Ah oui bien entendu … Enfin, je crois voir … Je ne suis pas vraiment sûre. »

« Néanmoins, quelques mois plus tard, je reprenais déjà le travail. Téo était surveillé par une nourrice tandis que moi et Clément, nous continuions de travailler. »

« Je sais pas si c’était une bonne idée, madame Anaïs. Un bébé, il faut quand même s’en occuper. C’est vraiment trop choupi quand c’est petit ! »

Elle aurait bien dit que Téo était aussi assez choupi à sa manière mais elle n’était pas sûre que cela arrive à convaincre la mère de Téo. Et surtout, il valait mieux ne rien dire à ce sujet. Car bon, ça ne se disait pas, c’était tout.

« Sûrement … J’ai été une mauvaise mère … et je le suis toujours ! » éclata en sanglots la femme aux cheveux noirs alors que le professeur Araragi revenait avec du café, ayant récupéré des mouchoirs en même temps.

« Allons bon … Anaïs, ne pleure pas devant Bel quand même. Et tu n’as pas été une mauvaise mère. Une mauvaise mère aurait abandonné son enfant il y a de cela des années. »

« Alors pourquoi est-ce qu’il s’est enfui ? Pourquoi est-ce qu’il a fugué ? » s’écria la femme aux cheveux noirs alors qu’Araragi reprenait :

« Je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête et … »

« Car Téo voulait surement pas vous inquiéter encore plus avec sa maladie. Dites, dites, je crois savoir aussi pourquoi il est parti ! Mais je ne suis pas sûre hein ? Je pense qu’il est parti car il veut gagner de l’argent pour que vous n’ayez pas à utiliser le vôtre encore plus. »

Gagner de l’argent ? De l’argent ? Lui ? Son fils ? Mais mais mais … Anaïs s’apprêtait à pleurer une nouvelle fois mais Araragi l’arrêta, lui tendant la tasse de café. La femme aux cheveux noirs toussa un peu, buvant ensuite du café avant de dire :

« Bon … Où est-ce que j’en étais ? Ah … Euh … Je ne sais pas vraiment … »

« Vous parliez de la nourrice et de Téo quand il était encore un bébé. Et surtout que vous étiez partie retravailler sans même le voir souvent. »

« C’est vrai. Je le reconnais. Mais enfin … A l’âge de trois ans, alors que Téo était maintenant capable de marcher, Clément fut atteint par un virus qui avait réussi à s’échapper. On ne savait pas comment, on ne savait pas quand … et les symptômes sont apparus sans qu’on ne le remarque auparavant. Tout ce que … l’on pouvait dire, c’est lorsque la nourrice est venue voir le laboratoire avec Téo pour qu’il nous voit travailler … »

Oui ? Ensuite ? Bel attendait le reste mais Anaïs était en train de trembler de tout son corps, le professeur Araragi posant sa main sur son épaule avant de chuchoter :

« Si tu ne veux pas, ne le dit pas. Ca ne sert à rien de se forcer. »

« Pour une fois que Téo s’intéresse à quelqu’un, je ne vais pas l’empêcher de savoir la vérité ! Ça ne se fait pas ! Pas du tout ! Bel, c’est cela ? Clément est mort devant son fils. Le virus qui a proliféré a causé une hémiplégie avant un accident vasculaire. Nous n’avons rien pu faire pour sauver mon mari. »

Hein ? Quoi ? Elle avait ses yeux verts grands ouverts, ne comprenant pas du tout sur le moment. Elle n’avait pas mal … entendu ? Ou Téo … avait vu son père mourir devant lui ? Mais c’était affreux ! Vraiment affreux même ! Mais mais mais … Ca n’expliquait pas la maladie qu’avait Téo non plus !

« Ensuite, par mesure de précaution, il a été demandé à ce que nous soyons auscultés tous les deux, moi et mon fils. Nous ne voulions pas que cela … se reproduise. De mon côté, je n’ai aucune maladie malgré mon travail. Mais du côté de Téo … »

« Téo avait la myasthénie. Est-ce que … Est-ce que c’est à cause de la virologie ? » bredouilla Bel, ne voulant pas accuser la mère de Téo.

« Nous ne savons pas … Pas du tout … Mais à trois ans, tu imagines ? A trois ans, je découvre que mon fils est atteint d’une maladie rare. Comment est-ce que je suis sensée réagir ? COMMENT ? »

« Anaïs, calme-toi, ça ne sert à rien de crier sur Bel. »

« Je ne crie pas sur Bel ! Je ne crie pas sur elle ! Mais qu’elle s’imagine ce que ça fait de savoir quand on apprend que son fils est atteint par une maladie rare alors qu’on a travaillé continuellement sur des virus dangereux voire mortels ! »

« Anaïs, nous en avons déjà parlé, tu n’es … »

« Je suis peut-être responsable de ce qui est arrivé ! Si j’avais plutôt décidé de ne pas travailler pendant ces neuf fois de grossesse, peut-être que Téo serait en bonne santé ! Peut-être qu’il pourrait être dresseur pokémon comme les autres ! Peut-être qu’il pourrait avoir des amis comme les autres non ? »

« Mais je suis son amie ! Téo a des amis aussi ! Et puis, ça sert à rien du tout de dire que c’est de sa faute, même si c’est vrai ou non ! Ca n’arrangera rien ! » dit Bel en levant la voix à son tour, plus que gênée de voir les petits accès de folie de la mère de Téo.

« C’est facile de dire cela alors que tu n’as pas gâché la vie future de ton enfant. J’ai décidé de quitter mon travail après avoir appris cela. L’argent que nous avions, la belle maison, toutes ces choses, j’ai décidé de m’en séparer pour me consacrer uniquement à Téo, rien qu’à lui. Mais voilà, même avec mon ancienne paye, même avec l’argent reçu à cause de la mort de mon mari, tout partait dans les médicaments pour soigner Téo … plutôt éviter que sa maladie ne s’aggrave. Sans ces médicaments, il serait sûrement mort depuis des années. »

« Vous vous êtes occupée de lui depuis longtemps … C’est pas normal de s’en vouloir alors que vous avez tout fait pour qu’il vive encore plus longtemps. »

Elle avait dit cela alors qu’elle ne savait pas quoi annoncer d’autre. Elle n’avait pas l’habitude d’entendre ce genre de choses. Elle avait un peu honte d’elle. Ce n’était peut-être pas une bonne chose à dire.

« Ce qui est fait est fait … Je veux que l’on retrouve mon fils. »

« Téo a décidé de devenir dresseur pokémon Maintenant, il récupère des badges … AH ! Je sais pourquoi il veut récupérer des badges maintenant ! »

Elle savait pourquoi il se comportait comme ça, pourquoi est-ce qu’il gardait tout son argent ! Enfin, encore plus car les médicaments ne devaient pas coûter trop trop cher … enfin, pas autant que d’avoir gagné quelques badges.

« Il veut devenir dresseur pokémon comme ça il n’aura plus à s’occuper de sa maladie et vous non plus ! Ainsi, de toute façon, ça sera réglé ! Il veut se faire soigner ! »

« Téo … veut … faire ça ? Il veut devenir … dresseur pokémon pour se faire soigner ? » répéta la femme aux cheveux noirs.

« Oui bien sûr ! Même qu’on a chacun quatre badges ! Ca veut dire qu’on a fait la moitié du travail, tous les deux ! Téo a même que des pokémons filles et des pokémons plantes ! Il y a sa Vipélierre, puis aussi sa Couverdure et enfin sa Chlorobule ! »

« Téo ? Téo … a trois pokémons ? Trois plantes ? »

Elle avait du mal à le croire. Elle demanda à s’asseoir tandis que le professeur Araragi allait lui refaire du café. C’était incompréhensible … Pourquoi est-ce que son fils avait fait ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ?

« Par contre, Téo est vraiment très ronchon comme garçon ! Vous le saviez ? Et il parle quand même très méchamment ! Par contre, c’est pas une plainte ! Moi, je l’aime bien quand il fait ça car en fait, il est très gentil. »

« Tu es une très gentille fille … d’accepter Téo comme ami. Il n’en a jamais réellement eu, si tu veux tout savoir … mais tu dois t’en douter, non ? »

« Euh … Non … Pourquoi est-ce qu’il n’en a jamais eu ? » demanda l’adolescente avec interrogation, Anaïs lui faisant un petit sourire.

« Ce n’est pas bien important. Mais puisque tu connais si bien Téo, tu veux bien m’en dire un peu plus ? Pour me rassurer, j’ai besoin d’être rassurée … vraiment rassurée. »

« Bon … Visiblement, il va falloir que je prévienne de ne pas fermer le laboratoire pour quelques heures. » soupira Araragi après les dernières paroles de la femme aux cheveux noirs.

« Oh oui ! On va parler de Téo toute la soirée ! »

L’adolescente exulta de joie alors qu’Anaïs souriait une nouvelle fois. Cette jeune fille, Bel … Elle était quand même très spéciale, non ? Pour demander de telles choses ou tout simplement pour vouloir en savoir plus sur son fils.

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