Chapitre 47 : Invasion

ShiroiRyu
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Chapitre 47 : Invasion

« Earnos ? A quoi est-ce que tu penses ? » demanda Olistar alors que le jeune homme était assis devant son bureau, le visage tourné vers la fenêtre.

« A rien … A rien du tout, Olistar. Rien de bien important. » murmura le Dardargnan d’un air distant, tout le contraire de ce qu’il aurait dût normalement dire.

« Et ce rien veut dire quoi ? J’aimerai bien le savoir … donc si tu veux bien m’expliquer ce qui se passe avec toi ? Et sans avoir besoin de te tirer les vers du nez. »

« Olistar, je pense encore à Terria. J’y repense encore … Je vais encore sombrer … Je le sens … C’est comme une maladie, c’est ancré en moi. Quand j’ai vu Tainor et Herakié, j’ai compris qu’ils étaient amoureux l’un de l’autre. Tainor n’a pas hésité un instant à protéger Herakié alors que je ne comptais pas la blesser réellement. Je … Olistar, comment te dire, je ne sais pas … Vraiment pas, je suis perdu. Je suis vraiment perdu, désolé … »

« Ce n’est pas de ta faute et je vois parfaitement où tu veux en venir, Earnos. »

Ah bon ? Vraiment ? Il tourna son visage vers elle, un peu étonné alors qu’elle lui faisait un petit sourire. Comme à son habitude, elle caressa le sommet de son crâne, reprenant :

« Et tu sais pourquoi ? Car tu … Hum, non. Il vaut mieux que je ne dise rien à ce sujet. Je ne voudrai pas que tu replonges, Earnos. Arrête de te torturer l’esprit, d’accord ? »

« Je ne peux pas y arriver comme ça, je suis désolé … C’est vraiment trop … grave. »

« Il faut te forcer, Earnos et non pas que l’on te force car cela ressurgira et te fera encore plus souffrir, n’est-ce pas ? Alors, sois un grand garçon. »

« Arrête de me parler comme un gamin. Je n’aurai jamais dût te parler de ça de toute façon. »

Voilà qu’il faisait une petite mine boudeuse qui attendrit la Drascore. Elle passa ses bras autour de son cou alors qu’elle était dans son dos. Comme à son habitude, elle était là pour le réconforter, espérant que son cœur meurtri serait soigné un jour.

« Ne t’en fait donc pas, Earnos. Si je te parle ainsi, c’est qu’il y a bien une raison, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu crois qu’elle peut être ? »

« Que tu me prends encore pour un enfant, je le … Non, je sais bien ce que tu veux dire par là, ne t’en fait donc pas. Je vois où tu voulais en venir. »

« Hum ? Ah bon ? Pourquoi pas ? Aller, viens, il faut que l’on aille écrire une nouvelle lettre à ta grande sœur et la rassurer, d’accord ? »

« Oui, tu as raison. Même si je préfère ne pas en envoyer trop souvent, une lettre par mois me semble être le strict minimum. Elle aussi a du mal à croire que j’ai pu commettre ce crime. Elle est de mon côté, ma mère aussi … En fait, tout le monde l’est, sauf le roi, ce qui est tout simplement normal dans le fond même s’il ne veut pas le reconnaître. » déclara Earnos avant de prendre de quoi écrire, Olistar commençant à lui réciter ce qu’il devait dire.

Quelques jours plus tard, les rebelles étaient réunis car Arkanar avait à leur parler. Du moins, des sbires d’Arkanar car ce dernier ne se déplaçait pas sauf si cas exceptionnel, ce qui faisait penser au jeune homme qu’il devait l’être donc.

« Nous allons attaquer les bases avoisinantes du château du roi Théor ! Cela veut dire que nous allons devoir tous nous séparer pour être bien plus efficaces ! »

« Je vois … Ca me semble logique et normal. » murmura Olistar, n’écoutant déjà plus ce que l’homme avait à dire, Olistar soufflant à côté :

« Si nous arrivons à encercler le château, on pourra décréter un état de siège autour de ce dernier, non ? Cela voudrait dire que nous pourrions prendre facilement de l’avance sur eux. »

« Je ne sais pas vraiment, Olistar. Tout ce que je peux dire, c’est que … Si on se rapproche du château, alors il y a des chances que … »

Il s’arrêta dans ses propos, la jeune femme aux cheveux violets le regardant avec tendresse avant de lui souffler dans l’oreille :

« Si ça peut te rassurer même si je ne pense pas que ça soit le cas, je te rappelle qu’Holikan est aussi dans le château. Ça me fait autant mal qu’à toi. »

« Je ne suis pas rassuré le moins du monde, Olistar si tu veux tout savoir. »

C’est bien ce qu’elle pensait malheureusement. Les deux personnes revinrent écouter les paroles de l’homme qui obéissait aux ordres d’Arakanar. Qu’est-ce que ce Cizayox braillait ? En fait, il ne l’écoutait même pas car il ne trouvait pas cela intéressant.

« Nous ferions mieux de nous en aller, Earnos. J’ai l’impression que quelque chose de nullement sympathique est en train de se préparer. »

Hum ? Qu’est-ce qu’elle … Ah oui. Elle avait entièrement raison. Ils voyaient tous les deux une légère poussière violette qui était en train de se former autour du Cizayox, des débris de verre se trouvant à ses pieds. Les deux jeunes gens quittèrent la pièce ensemble avant de retourner dans la chambre d’Earnos.

« Humpf. Il pensait vraiment que nous nous ferions avoir par cela ? »

« Au moins, comme ça, il est sûr que tout le monde l’écoute. C’est malin de sa part même si je n’apprécie pas du tout ce genre de méthodes. »

« Heureusement que nous sommes au courant de son petit stratagème, ça nous permet d’éviter de nous faire manipuler de la sorte. »

« Oui mais ce n’est pas suffisant. Tu as récupéré au cas où … ce qu’il faut ? » demanda Earnos alors qu’elle hochait la tête positivement.


Bien entendu. Il valait mieux prendre ses précautions avec un tel homme. On ne pouvait pas savoir à quoi s’attendre avec lui. Cet être était malin, très malin même, peut-être trop.

« Ton père est sur le point de mourir, Terria. »

« Hein ? Comment ça ? Pourquoi ? Attends ? Comment est-ce que tu sais ça ? » demanda l’ectoplasme alors que Douély berçait deux landaus.

« Car je me suis renseigné sur ce qui se passe à côté. Et malheureusement, ce n’est pas très joyeux par rapport à ce qui se passe. »

« Comment est-ce que tu es au courant ? Enfin, qu’est-ce qui se passe exactement ? »

« Tout simplement que les rebelles vont lancer une attaque autour du château pour commencer à l’assiéger. Est-ce que je t’ai prévenue qu’Earnos et Olistar étaient parmi ces rebelles ? D’ailleurs, les lieutenants et autres gradés de l’armée des insectes tombent les uns après les autres face à eux. »

« Non … Earnos ne se … DOUELY ! »

« Quoi encore ? Si c’est pour me demander de te ramener à la vie, non, je ne le veux pas. Est-ce bien clair ? Je ne veux pas car je n’en ai pas envie. »

Un petit grognement se fit entendre de la part de la princesse ectoplasmique, celle-ci rapprochant son corps fantomatique de la Munja, la regardant droit dans les yeux. Elle semblait avoir une telle rage, non pas de la colère, mais une rage de vivre et de vouloir être aux côtés d’Earnos au lieu de rester ici.

« Je veux redevenir vivante ! Je veux m’occuper de mes enfants et je veux arrêter cette guerre stupide avant qu’il ne soit trop tard ! »

« Et tu penses que cette guerre m’intéresse ? Tu es morte et enterrée aux yeux de tous. »

« Pas de ceux d’Earnos ! Earnos pense toujours à moi et je le sais ! »

« Espèce d’idiote. Bien sûr qu’il pense à toi, il ne peut penser à personne d’autre. Il pense jour et nuit à toi, je le sais parfaitement ! Je sais parfaitement comment il réagirait ! »

Voilà que la Munja se mettait en colère, donnant une violente baffe à l’ectoplasme, semblant bien capable de l’atteindre puisque la tête de Terria pencha sur le côté.

« Alors, maintenant, tu arrêtes tes gamineries ! Tu es morte et tu ne pourras rien y faire ! C’est compris ? RIEN DU TOUT ! »

« Alors dis-moi comment devenir une Munja et j’aiderai le royaume ! Je l’aiderai et … »

« NE ME FORCE PAS A ME REPETER ! » hurla la jeune femme aux cheveux bruns, les deux bambins se réveillant. Elle se calma aussitôt, s’approchant d’eux avant de les soulever. « Allons, allons, désolée, les enfants, je ne voulais pas crier. »

La princesse regardait la Munja qui s’occupait de SES enfants ! LES SIENS ! Elle … Elle ne comprenait pas quel était le problème avec Douély. Elle ne comprenait pas !

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