Chapitre 52 : Inquiète pour son chevalier

ShiroiRyu
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Chapitre 52 : Inquiète pour son chevalier

« Est-ce que tu peux me rendre ce petit service ou non ? Parler aux Ninjask et leur demander des informations s’il te plaît ? C’est vraiment important … »

« Comme vous le désirez, princesse Terria. Depuis que vous avez reçu cette lettre, vous semblez bien différente si je peux me permettre. Provenez-t-elle de ce Rapion ? » demanda poliment une Apitrini qui devait avoir une dizaine d’années.

« C’est exact … Ce Rapion est quelqu’un de vraiment très important pour moi. Tu dois le savoir. Mais surtout il est à côté d’une personne dont je dois absolument prendre des nouvelles. Il s’appelle Earnos et est un Coconfort. »

« Comme vous le voudrez, princesse Terria ! J’accomplirai vos désirs ! » s’écria l’Apitrini avant de récupérer la lettre que lui tendait l’adolescente.

La jeune fille quitta la chambre royale, disparaissant au beau milieu des trop nombreux gardes qui surveillaient maintenant la princesse. Celle-ci poussa un profond soupir, s’approchant de la fenêtre avant de l’ouvrir … Oh … Elle pouvait l’ouvrir de l’intérieur mais maintenant, de trop nombreuses barres de fer étaient présentes.

Elle avait bien grandi, elle aussi, en une année. Oh … Même si elle ne pouvait plus sortir de chez elle, elle continuait de grandir et de s’épanouir comme la princesse qu’elle était. Ses cheveux s’étaient allongés à tel point qu’ils lui arrivaient jusqu’au bas du dos. Résultat ? Elle avait décidé d’en faire deux longues couettes qui étaient attachées au sommet de son crâne. Ainsi, elle pouvait mieux les brosser. Bien entendu, le rubis ancré dans son front était toujours aussi beau et brillant, montrant qu’elle était soignée et correctement nourrie.

« Mais ça ne change rien du tout au fait que je ne suis plus libre. C’est à peine si je peux marcher dans le couloir de l’autre côté de la porte. »

Et en même temps, malgré sa condition « précaire », ses pensées étaient majoritairement tournées vers une personne, au loin. Oui … Une personne qui était si loin, dans le désert … Avec les Libegons. Elle lui faisait confiance mais elle restait plus qu’inquiète à son sujet. Et s’il lui arrivait malheur ? Déjà qu’à cause d’elle, il avait perdu son travail … C’était un peu comme si c’était un exil maintenant.

Un violent exil … bien trop violent même. Malgré le temps qui passait, savoir qu’il n’était pas revenu depuis tout ce temps était tout simplement affreux. Comment est-ce qu’il pouvait laisser sa famille comme ça ? Alors que la situation ne s’améliorait pas vraiment ici hein ? Pourquoi est-ce que … Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à se sortir du crâne l’adolescent. Enfin … Ca faisait tellement de temps, il avait aussi un peu changé entre temps. D’ailleurs, c’était quelque chose qu’elle avait remarqué mais … La Munja. Enfin, Douély, cette Munja. Malgré les années qui s’étaient écoulées, elle n’avait pas vieillit. C’était bizarre, elle ne s’était pas souvent renseignée sur ces insectes mais ça serait peut-être le bon moment mais elle avait l’impression qu’elle n’apprendrait à leur sujet.

« Toute façon … A quoi est-ce que ça servirait hein ? Ce n’est pas comme si Earnos était important. Il se fiche complètement de savoir que j’ai retrouvé Douély. Et puis bon … Il ne sourira jamais pour moi. » marmonna l’adolescente, retournant se coiffer.

Ailleurs, dans le désert où les Libegons vivaient, Earnos et Olistar étaient assis côte à côte, regardant une nouvelle fois le ciel étoilé alors que la nuit était tombée depuis déjà une bonne heure. L’un comme l’autre ne semblaient pas avoir sommeil, les deux adolescents conversant à propos de différentes choses, même si le sujet actuel était assez spécial.

« Quand même … Depuis son retour et malgré ses belles paroles, j’ai remarqué que Lisian est plus souvent à côté de Férast que de toi, Earnos. » murmura le Rapion.

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Elle a décidé qu’il fallait qu’elle l’entraîne et lui apprenne à être un véritable homme, comme ça, il aurait ses chances avec une Cheniti. J’ai l’impression qu’elle veut tenter de changer la vision qu’ont les autres des Chenitis. »

« Hum … C’est quand même une bonne chose, n’est-ce pas ? Enfin, c’est sympathique de sa part. Sinon … Earnos, j’ai reçu une lettre de la princesse, ce qui me fait penser qu’il serait temps que je t’annonce quelque chose. Ce que je voulais te dire il y a … et bien maintenant plus d’une année, non ? » reprit Olistar, l’adolescent aux cheveux blonds se tournant vers lui.

« Tes petites cachotteries avec les Libegons ? Enfin … Je ne suis pas sûr que ça soit bien que tu me le dises … Ça a l’air assez privé. » répondit sans sourire le Coconfort.

« Ca l’est mais ce n’est pas vraiment de ça dont je voulais parler. Donc, pour ce qui est des Libegons et de moi, je crois que tu peux toujours attendre une réponse, hahaha. Non, c’est autre chose même si j’espère que ça ne remettra pas en cause ce que tu penses de moi. »

« Laisse-moi deviner, tu es au service de la princesse ou des Rapions depuis des années et comme j’avais l’air « potentiellement » intéressant à leurs yeux, ils t’ont envoyé pour faire ami-ami avec moi. C’est bien ça ? »

Le Rapion fut surpris, commençant à rougir faiblement avant de passer une main dans ses cheveux violets. Il eut un petit rire confus, détournant le regard avant de dire :

« On ne croirait pas quand on te regarde mais tu réfléchis quand même beaucoup non ? Enfin, ce n’est pas exactement ça … Mais ce n’est pas totalement faux. C’est bien la princesse qui m’a envoyé à tes côtés depuis bon nombre d’années … En fait, elle a remarqué que je t’appréciais et elle m’a demandé de te protéger au cas où. La princesse est vraiment très inquiète pour toi. Tu commets pas mal de bêtises à cause d’elle et donc, bien que tu la protèges tout le temps, elle a honte que tu ne sois pas protéger. C’est pour ça qu’elle m’a demandé une telle chose. Je suis un peu ton insecte gardien, Earnos. »

« Et tu pensais que ça allait changer quelque chose que je sache ça ? Enfin … Ca ne changera rien par rapport à moi … de mon côté, peut-être du tien alors. Mais sinon, ça montre juste que la princesse Terria est bête. Elle n’a pas à penser à un simple Coconfort comme moi. Si tu lui écris, dis-lui que je vais bien et qu’elle arrête de se faire du souci pour ma personne. Il y a bien mieux à côté d’elle. Je reste son chevalier, malgré tout ce qui s’est passé. Elle n’a pas à s’en faire à ce sujet. » termina de dire le garçon aux cheveux blonds.

« C’est peut-être pour cela qu’elle voulait que je garde un œil sur toi. Car tu es son chevalier et je suis votre ami à tous les deux. » annonça le Rapion avec calme avant de pousser un profond soupir. Il posa sa tête contre l’épaule gauche d’Earnos, soulagé de s’être livré.

« He … Hey … Olistar … Fais attention quand même. Ne t’endors pas non plus. Je sais bien que la fatigue, tout ça … Ca nous a quand même … »

« Je ne dors pas. Je me repose, voilà tout. J’ai pu enfin te le dire. Tu sais … Les Rapions et les Drascores ne sont pas différents des autres insectes. Nous ne sommes pas plus monstrueux ou spéciaux que les autres. »

« Hum ? Je crois l’avoir très bien remarqué, Olistar. Tu es comme les autres insectes, du moins, à mes yeux, tu es différent d’eux … mais du bon côté. » répondit le Coconfort.

« Quand même. Quel beau parleur tu fais, ça ne fait plus aucun doute pourquoi la princesse a préféré te garder comme chevalier malgré ta soi-disant faiblesse. » chuchota doucement Olistar, les yeux fermés, Earnos clignant les siens plusieurs fois avant de reprendre :

« Euh … Pourquoi ça ? Qu’est-ce que j’ai dit de spécial encore une fois ? »

« Rien du tout … Rien du tout … Disons que tu as ta façon à toi d’être fort et que c’est cette façon qui fait que l’on n’a pas à s’inquiéter quand tu es là. Bonne nuit, Earnos. »

« Bonne nuit, Olis … HEIN ? He … Hey ! Olistar ! Tu ne vas quand même pas, dormir … »

Mais c’était déjà trop tard. Le Rapion s’était déjà profondément endormi contre son épaule. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ? Il resta immobile pendant deux bonnes minutes, un peu rouge aux joues. C’était bizarre de trouver ce genre de paroles … réconfortantes non ? Il souleva le Rapion sans aucun mal. On ne croirait pas en sachant à quel point Olistar était puissant mais … il était vraiment frêle en fin de compte. Il l’emmena dans la hutte où les quatre adolescents dormaient, puis déposa dans son lit avant d’aller dans le sien. Férast et Lisian dormaient déjà depuis pas mal de temps d’après ce qu’il avait remarqué. Il valait mieux qu’il ne perde pas de temps de son côté lui aussi.

« Princesse Terria ? Princesse Terria, je voulais savoir … Voudriez-vous bien sortir vous promener ? J’ai reçu l’autorisation du roi. »

Hum ? Hein ? Ca lui rappelait quelque chose. Hier, elle avait envoyé l’Apitrini pour donner sa lettre à Olistar. Avec lui à ses côtés, elle était quand même plus rassurée pour Earnos. Mais la phrase d’Holikan … lui rappelait quelque chose. Ah bien sûr ! C’était y a plus d’un an ! Sauf que cette fois-ci …

« Attends juste cinq minutes, Holikan. Je me prépare et c’est bon. »

« Hein ? Vous acceptez princesse Terria ? Enfin une bonne nouvelle ! Je vous attends avec impatience dehors alors ! » dit la voix masculine de l’autre côté.

« D’accord, d’accord. Ne sois pas trop pressé non plus. Ca n’a rien de bien exceptionnel non plus. » dit l’adolescente aux cheveux blonds, un sourire aux lèvres bien qu’il ne pouvait pas le voir. Ce n’était qu’une balade à deux.
Et rien d’autre ! Mais elle allait pouvoir sortir un peu, autant ne pas refuser cette opportunité, surtout qu’elle était d’humeur joyeuse pour une fois.

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