Chapitre 52 : Pourchasser

ShiroiRyu
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Chapitre 52 : Pourchasser

« Le communicateur d’Oria semble avoir été détruit. Penses-tu qu’elle est morte ? »

« Si seulement c’était le cas. Je pencherais plutôt pour une trahison. Après Snakiante, il était évident qu’elle nous trahisse. De toute façon, ils ne sont d’aucune valeur. Comment avancent tes projets ? »

« Plutôt bien, j’ai enfin réussi à faire perdre toute volonté aux pokémons. Il suffira donc simplement de leur administrer le virus et nous pourrons donc nous créer une armée de faux humains aux pouvoirs démentiels. »

« Soit, nous n’allons pas perdre plus de temps que ça. Je veux que tu emportes le maximum de pokémons avec toi et que tu commences dès cet instant à les envoyer à la poursuite d’Oria et du Joker Blanc. Je veux qu’ils ne puissent plus sortir de leurs tanières sans être poursuivis par nos membres ! »

« Ohla, calme toi ma douce Frizy ! Salut Ronyl. Ton virus, j’en aurais bien besoin surtout si maintenant, tu peux leur laver le cerveau, ça va m’être très utile. »

« Bonjour Loxen. Je peux t’en ramener quand tu veux. Tu en as besoin d’environ ? »

« Une bonne centaine. »

« Mais qu’est-ce que tu vas… »

« S’il te plaît Ronyl, ne pose pas de questions à ce sujet. Je me porte garante de l’utilisation de ces virus. »

« Comme vous le souhaiterez, mademoisel… »

« Evoli ! »

« Pas maintenant Paria, tu vois bien que je suis occupé. »

« Sincèrement mec, si tu veux mon avis, tu devrais lui trouver un autre nom à ta pokémon. »

« Ce n’est pas ma pokémon ! Elle ne me sert qu’à mes projets ! »

« Oué, oué, c’est ce qu’on dit. »

« Mademoiselle Frizy, je vous quitte. Je vais faire ce que vous m’avez demandé. »

« Soit, je te souhaite bonne chance et… ne nous trahit pas. »

« Je n’en ai pas la moindre envie. »

L’unique hologramme dans la pièce disparu finalement après une quinzaine de secondes. Loxen soupira longuement avant de se gratter le nez. Vraiment, il fallait que tout les autres soient assez stupides pour avoir leurs propres pokémons. Autant se servir dans la nature et profiter de ces derniers sans se soucier du reste. Il se releva de sa chaise, légèrement mécontent alors qu’il observa Frizy du coin de l’œil :

« Bon, je crois que la réunion est terminée. Je vais donc me retirer. Je vais voir si je peux m’entraîner un peu, il y a des chances que d’ici je ne sais combien de temps, ce soit à moi de me préparer au combat. Néanmoins, vu la ferveur avec laquelle travaille Ronyl, je ne crois pas que j’aurais à me salir les mains. »

« Fais comme tu le désires, Loxen. Je n’ai pas à te forcer. »

Voilà en quoi s’étaient réduit leurs conversations depuis maintenant une année. Oui, comme il fallait s’en douter, madame Ira avait refusé sa proposition. Elle avait même interdit à Loxen de proposer à nouveau une telle chose et de revoir Frizy en-dehors des réunions. Maintenant, une seconde ombre s’était retrouvée près de la femme au masque blanc : L’autre personne qui s’était occupée de surveiller Xano alors qu’il n’était encore qu’un enfant de douze ans lors de la finale. Loxen passa à côté de l’ombre sans la regarder, son poing gauche trembla alors qu’il arrivait à la hauteur de Frizy puis plus rien, il disparu dans le couloir sans rien dire.

« Paria ! Je t’ai déjà dit de ne pas venir me déranger alors que je suis en réunion ! Ils vont finir par s’énerver si tu reviens. Tu voudrais vraiment devenir l’un d’entre eux ? »

« Evoli ! Evoli ! EVO ! »

« Ne t’énerve pas comme ça, rappelle toi qui tu es, ce que je suis et la raison de nos existences. Nous n’avons aucune raison d’être là alors maintenant, laisse moi continuer mes recherches, je suis proche de trouver enfin cette chose ! »

« Evoli ? »

La petite créature quadrupède à la fourrure brune et blanche grimpa sur la table voisine à celle sur laquelle travaillait Ronyl. Ses yeux verts en amande observaient les nombreuses seringues posées sur cette dernière : Des seringues remplies d’un liquide entre le noir et le gris. Elle renifla ces dernières, comme intriguée par les objets pointus. C’était vraiment bizarre comme choses : Ronyl n’arrêtait pas de travailler sur ces dernières depuis tant de mois et d’années qu’il n’avait plus le temps de s’amuser avec elle. Elle mordit dans l’une des seringues avant de sauter de la table. Derrière les lunettes, le regard orangé du scientifique se tourna subitement vers Paria avant de crier :

« Reviens ici ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! »

« EVOLI ! »

Il se releva de sa chaise, faisant tomber cette dernière alors que la petite créature à fourrure brune s’était mise à courir pour s’enfuir. Avec ça, il allait sûrement s’amuser avec elle ! L’homme commença à courir tout en gémissant de douleur, courant d’une façon vraiment très bizarre comme si quelque chose clochait en lui. L’Evoli continua à courir dans tout les sens avant de pénétrer à l’intérieur d’une salle qui s’allumait et s’éteignait très rapidement.

« Imbécile ! NE VA PAS PAR LA ! »

« Evo ? »

« ELECTEK ! »

Et merde, plus le temps de réfléchir ! Avec agilité, il ouvrit sa blouse blanche, retirant une seringue contenant le liquide noire et gris de cette dernière. Vraiment, elle était trop stupide quand elle s’y mettait ! Et dire qu’elle avait déjà une vingtaine d’années, elle se comportait comme une enfant en ayant que dix ! Paria s’était subitement arrêtée, apeurée par la situation devant elle alors que sa bouche était grande ouverte, la seringue tombant de cette dernière. Oui, elle avait déjà visité que très rarement cet endroit mais il était toujours aussi effrayant. Le problème était qu’elle ne voyait pas cette grosse patte jaune rayée de noire qui sortait de l’une des cages pour l’agripper. Quelques secondes plus tard, Ronyl était déjà là alors que la petite Evoli se faisait presque étrangler par un Electek qui semblait passablement énervé. Sans plus attendre, il envoya la seringue dans le cou de la créature aux poings chargés d’électricité alors que le liquide la pénétra. Les yeux devinrent rapidement blancs tandis que l’Electek relâcha Paria. Celle-ci s’approcha en tremblant de Ronyl et en baissant la tête :

« Tu vois ce qui arrive quand on écoute pas ?! Je t’ai interdit d’approcher de cet endroit ! Je t’ai interdit de toucher à mes seringues ! Mais est-ce que tu m’écoutes ?! JAMAIS ! Si tu veux devenir un monstre, ne te gêne pas ! Tu peux le devenir quand tu veux ! Mais non, qu’est-ce que je dis ?! Tu es déjà un monstre, tu n’es pas un pokémon mais un monstre ! »

« Evo… »

« Ca sert à rien de faire cette tête, ça ne marche pas avec moi ! Tu sais ce qui t’attend ! Tu vas passer toute une nuit dehors ! Bien entendu, je ne veux pas te revoir avant demain soir. »

La mort dans l’âme, la petite créature se dirigea d’un pas lent vers la sortie. Cet endroit était gigantesque mais elle connaissait parfaitement où elle devait se rendre. Encore une fois, il avait dit ces choses si vilaines, encore une fois, il lui avait crié dessus. Elle ne pouvait pas s’empêcher de faire l’intéressante et de se faire remarquée. Mais c’était ça ou alors il ne la voyait pas du tout, ce qui était pire. Elle se retrouva finalement en-dehors du laboratoire perdu au beau milieu de nulle part. Comment se ravitaillait-il ? Nul ne le savait à part les Taisos. Il ne côtoyait personne, il ne connaissait personne et il s’en fichait pas mal. Paria s’enfonça dans la pénombre alors qu’un vent d’une certaine fraîcheur s’était mis à souffler.

« Température extérieure : Moins huit degrés. Hum… De toute façon, ce n’est pas mon problème. Ici, tout est une question de discipline : Les gens comme nous ne peuvent pas espérer devenir quelque chose si ils n’ont pas une discipline exemplaire. Des gens comme moi… Tss… »

« ELEK…TEK ! »

Il était resté dans l’immense salle où bon nombre de pokémons utilisant l’électricité étaient enfermés dans des cages. Le seul courant ici était celui produit par ces derniers mais déjà, il observa la patte tremblante de l’Electek qui venait de le prendre par le col pour le tirer contre les barreaux. Il se laissa faire alors que ses yeux orangés étaient posés sur la créature :

« Alors, je vois que tu es tombé sur une dose non-létale psychologiquement ? Tu me sers donc plus à rien. Crève. »

La main droite gantée se plaça sur le bras qui le maintenait contre la cage. Lentement, elle se mise à serrer légèrement puis de plus en plus fort jusqu’à ce que la créature poussa un cri de souffrance. Ronyl était déjà en sueur mais continua à serrer le bras de l’Electek. Soudainement, le bras se sépara du reste du corps, aspergeant de sang l’homme aux cheveux noirs en bataille sur une bonne partie du corps et du visage. Plus aucun cri dans le lieu sauf celui de l’Elektek qui s’était mis à agoniser en se vidant de son sang. Ronyl jeta le bras dans un coin avant d’observer la créature mourir devant ses yeux :

« Mes ancêtres m’ont laissés un cadeau dont je me serais passé mais dans ces moments… Il peut être très utile. Vous autres, vous avez intérêt à rester tranquilles si vous ne voulez pas subir le même sort. De toute façon, dès l’instant où vous êtes venus ici, vous étiez condamnés à devenir des esclaves. »

Les créatures ne répondirent pas alors qu’il sortait de la pièce. Retournant s’asseoir sur sa chaise sans se soucier de sa tenue, il observa les seringues remplies de liquide noir et blanc avec un léger sourire. Oui, il servait la science et les Taisos… sur tous les points. Il était impossible de prétendre le contraire lorsqu’on était un descendant de Riko Waror : Le psychopathe de la team Univers. C’était le malheureux constat qu’il pouvait établir depuis le jour où il était né… Un constat dont il se serait bien passé. Quel âge avait-il en commettant ce parricide ? Hum… Une dizaine d’années d’après ses souvenirs. Dix ans et il avait déjà tué ses parents. Mais ce n’était pas tout : Il avait aussi tué les enfants de la famille qui n’avaient à peine que six ans au maximum. Rien qu’avec sa famille, il avait déjà sept meurtres sur le dos. Alors quand on envisageait la disparition des autres membres Waror, le nombre s’approchait déjà de la quarantaine… Tous… Ils étaient tous morts sauf lui.

« Ainsi, la boucle sera bouclée. »

Voilà qu’il s’était mis à parler tout seul. Bah, de toute façon, c’était ce qu’il avait prévu dès l’instant où la lame du couteau s’était mise à entailler le cou de son père alors que sa mère était partie. Il l’avait attendu sur le pas de la porte, son t-shirt blanc et sa chemise de même couleur tachés de sang. Elle s’était mise à crier mais rien n’y faisait : Ils vivaient dans une maison éloignée des autres, à plus d’un kilomètre de toute vie. Où étaient ses frères et ses sœurs à ce moment là ? Ils étaient en train de jouer paisiblement dans le jardin, du moins… au départ. Dès que sa mère s’était mise à crier, il avait planté le couteau dans sa gorge avec un petit saut. Il avait littéralement ouvert sa mère comme un animal, son intestin et ses tripes se répandant sur le sol. C’était là qu’avait commencé la petite chasse.

Une chasse à l’homme. Il avait été très simple de tuer les deux jumeaux, les petits derniers de la famille. Ils n’avaient compris avec la candeur liée à leurs deux années. Il n’en restait plus que trois : Sa petite sœur de quatre ans s’était cachée dans un placard, endroit facilement ouvert puisqu’elle n’avait pu empêcher ses sanglots de s’arrêter. Ses petits frères de six et huit ans ? Ils étaient restés ensemble, chacun protégeant l’autre alors qu’ils s’étaient enfuis de la maison. Malgré ses problèmes, il s’était mis à leurs recherches. Malheureusement, des enfants de leurs âges ne couraient pas très loin et très vite.

« Recule petit frère ! Je vais tenter de l’immobiliser et tu continueras à t’enfuir ! »

« Nan ! Je ne veux pas grand frère ! Il va te faire bobo comme avec maman et les autres ! »

« Vous… avez terminé ? C’est triste quand même. Tu savais que maman et papa étaient frère et sœur ? »

« Qu’est-ce que tu dis Ronyl ? Je ne comprends pas ! Pourquoi tu as fait ça ? »

« Tu savais qu’en fait, je ne viens pas de Papa mais de Maman et grand-père ? Papa m’a donné une gifle quand je lui ai demandé ce qu’ils voulaient dire quand ils étaient seuls. Papa m’a crié dessus car je n’avais pas à entendre leurs conversations. Papa était très fâché contre moi. Puis Maman, elle s’est mise à rire quand Papa était partie. Elle m’a tout dit : Depuis de très longues années alors que grand-mère et grand-père n’étaient pas nés, notre famille et les autres branches de l’arbre Waror sommes tous frères, sœurs, pères ou mères. Tu savais que grand-père est né de mémère qui n’avait que treize ans. Et il y a tant de choses ! Je voulais tout savoir ! Mais Maman, elle m’a dit que je devais la rendre heureuse si je voulais en apprendre plus alors des fois, elle me mettait nu et elle aussi et je devais la toucher là où les filles ont un trou. »

« Je ne comprends pas… »

« Il n’y a rien à comprendre ! Si tu veux vraiment sauver ton petit frère, il faudra simplement me tuer ! »

« Mais je ne veux pas ! »

« Alors tu vas mourir, c’est tout ! »

Son petit frère de huit ans s’était mis à battre des mains dans tous les sens pour l’empêcher de s’approcher mais cela avait été inutile. Il ne s’était pas privé de lui couper les doigts et les mains alors que les cris de son petit frère résonnaient dans le vide de l’endroit où ils se trouvaient. Une petite forêt bien tranquille et isolée, ils vivaient simplement dans un chalet, à l’abri des suspicions de tous et de toutes. Il n’en restait plus qu’un, plus qu’un seul mais il n’avait pas fait durer le plaisir. D’un simplement jet, il avait envoyé le couteau dans le crâne du dernier membre de sa famille à part lui. Il avait récupéré la lame et s’était mis à rire, non pas d’un rire démoniaque ou dément mais d’un rire parcouru de sanglots : Une première branche était tombée.

Durant les années qui suivaient, il avait vécu dans l’ombre des autres membres de sa famille. Il connaissait les lieux, il avait gardé l’agenda de sa mère avec les numéros de téléphone des membres éloignés tel que le frère de sa mère ou des petits choses de ce genre. Une par une, les uns après les autres, chacun disparaissait à la suite de sa rencontre. Il lui suffisait simplement de téléphoner et ils ne se posaient pas de questions, trop heureux de le voir.
C’était là qu’il avait découvert ce qui habitait dans ses gênes, ce qui se trouvait dans son sang. C’est là qu’il avait découvert ses limites et ses règles qui faisaient de lui un monstre et non un humain. L’existence de la famille Waror devait disparaître, c’était ce qu’il s’était promis. Il n’oubliait jamais une promesse. Quatre années lui avaient suffit pour éliminer toutes les personnes qui étaient liées de près ou de loin à lui, quatre longues années où il ne s’était mis à ne plus rien ressentir.

« Comme le temps a passé depuis… Bon, ce n’est pas tout mais j’ai du boulot à faire. »

Ces meurtres non-élucidés, les membres qui disparaissaient les uns après les autres, c’était la seule preuve de son existence mais… existait-il vraiment ? Sa famille n’avait jamais été enregistrée dans les dossiers, que cela soit régional, national ou mondial, personne n’était au courant de leurs existences, ils ne savaient rien de leurs secrets, rien du tout. Et si quelqu’un savait, il avait gardé ça dans sa tombe…Aucune rédemption pour le pêcheur qu’il était.

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à nous poursuivre ?! »

Neuf mois s’étaient écoulés, neuf mois parsemés d’embûches puisqu’ils n’arrivaient plus à se reposer tranquillement. Partout où ils allaient, ils étaient constamment pourchassés par des humains au regard complètement blancs et vitreux.

« Nelya, c’était quoi comme ancien pokémon ?! »

« Je crois que c’était un Pikachu. D’après mes constats, il y a plus de 99% de chances que ça soit le cas. »

« On s’en fout des pourcentages ! Occupe toi en ! »

« D’accord. Aucun souci pour ça. Cela ne sera pas trop difficile. »

La jeune femme aux cheveux bleus s’immobilisa alors qu’elle lévitait légèrement au-dessus du sol pour suivre Xano et les autres. Elle se retourna pour se retrouver face à un jeune adolescent d’environ quinze années, le regard complètement blanc et à quatre pattes. Il portait des habits entièrement jaunes, avait une queue en éclair juste au-dessus des fesses et poussait des cris sans aucun sens.

« Je n’ai pas à être désolée mais c’est ce que l’on doit dire dans de tels cas. Je suis donc désolée. »

Le regard saphir de Nelya devint rose alors que l’adolescent fut paralysé sur place. Il ne fallut que quelques secondes à Nelya pour retrouver la zone qu’elle devait viser avant de l’écrabouiller psychologiquement. Quelques instants après son changement de couleur au niveau des yeux, l’ancien Pikachu tomba au sol, du sang s’écoulant de ses lèvres. Une simple explosion de cerveau et le problème était réglé. Ce n’était que des faux humains sans prétention. Elle ferma ses yeux avant de rechercher la présence de Xano pour se téléporter près de lui. Luna et Oriane ne répondaient pas, laissant les deux personnes parlaient entre elles.

« Objectif accompli. Il ne nous gênera plus. »

« Pfff… Pfff… Heureusement que tu es là des fois, Nelya. Tu es la seule qui soit capable d’utiliser des pouvoirs psychiques et qui peut éviter d’être blessée par ces créatures. Bon, les filles, on va se reposer ! De toute façon, il n’y en aura pas d’autre avant deux à trois semaines. Heureusement qu’ils viennent un par un. »

« Ce sont des envoyés des Taisos. »

« Oui, c’est même sûr. Oria m’a signalé qu’elle avait aussi ce genre de problèmes et je suis un peu inquiet pour elles : Iny et Rek étaient d’anciens pokémons oiseaux. D’après notre constat, nous n’avons affronté que des pokémons liés au type électrique or… Tout le monde sait que les pokémons oiseaux sont faibles voir très faibles face à eux. »

« Qu’est-ce qu’elle t’a dit la dernière fois ? »

« Oh… Alors, c’était du genre : « Te fait pas de soucis, on a rien à craindre de mon côté. Ah ! On est enfin arrivés dans cette chouette petite ville où ils font des robes en soie de pokémon ! Je dois raccrocher. Salut ! » »

« Je vois… Je vois. Donc, il n’y a aucun souci à se faire, non ? »

« Moui… Bon, préparons le campement pour cette nuit. »

Malgré les problèmes de ces neuf derniers mois, ils dormaient toujours à la belle étoile et le seul numéro qu’il avait dans son portable était celui d’Oria. En parlant de portable, il s’était légèrement amusé à prendre des photos des trois femmes qui vivaient avec lui depuis presque deux ans. Côté érotisme, Luna prenait les devants lorsqu’elle dormait, sa tenue noire et blanche se relevant à chaque fois qu’elle plongeait dans le sommeil. Côté charmeur, Oriane portait vraiment des dessous qui pouvaient faire rougir n’importe quel homme. Enfin, côté tendre, c’était particulièrement bizarre mais Nelya arrivait en première position. Quand elle dormait, il y avait une certaine aura qui se dégageait d’elle, qui invitait la personne à venir dormir contre elle sans commettre d’acte impurs. La tente était montée et Nelya préparait le repas. L’ancienne Xatu bleue était aussi douée que Xano pour prépare le repas et il la laissait faire pour changer de ses repas habituels.

Chaque femme avait trouvé un peu sa vocation : Côté vêtements et tout ce qu’il fallait pour bien vivre, Oriane était la mieux placée. Pour les repas, l’hygiène et toutes les choses du quotidien, Nelya était la bonne personne. Quand à Luna, et bien… Cela avait été plus difficile mais ils avaient fini par trouver : Elle était plus que douée pour coudre et inventer des petites choses capables de rendre chaque journée accueillante et gaie. La seule tache dans tout ce petit monde, l’unique chose qui n’était pas à sa place était Tyrania. Aigrie, colérique, râleuse, elle était revenue à son ancienne nature et était même encore plus exécrable qu’auparavant. Elle était vraiment très difficile à vivre et Oriane s’était déjà plainte à Xano du comportement de la Feunard dorée. Il avait seulement répondu qu’il allait s’occuper d’elle. Encore aujourd’hui, il attendait que tout le monde soit endormi pour prendre la pokéball et sortir de la tente, Oriane et Luna tentant de retrouver sa présence sans succès. Nelya s’était endormie vers le côté droit de la tente : C’était bien la seule à ne pas venir le serrer dans ses bras, l’embrasser dix fois par jour et toutes ces petites choses. En fait… Il ne l’avait même jamais vu nue et n’avait jamais tenté quoi que ce soit envers elle. Mais bon, ce n’était pas l’heure de penser à ça ! Il vint secouer la pokéball verte et violette avec délicatesse pour réveiller Tyrania avant de la faire sortir de la sphère :

« Tyrania ? Je pense que tu es réveillée, non ? Suis moi. On doit parler. »

« J’en ai pas envie. Retourne donc te coller à tes humaines et lâche moi un peu. »

« Tu me suis et tu te tais, d’accord ? »

« Et allons y, laisse moi deviner. Tu vas encore me parler de mon caractère et tout ça. Si tu n’es pas content, tu peux toujours me déposer dans un refuge pour pokémons errants en faisant croire que tu m’as trouvé dans les bois. »

Il poussa un profond soupir alors qu’il s’avançait à travers les arbres, suivi quelques secondes après par Tyrania. Il marchait d’un pas lent alors qu’il observait le ciel dans son obscurité : Encore une nuit où seule la Lune était présente, de nombreux nuages cachant les étoiles. C’était assez triste en un sens.

« Bon, qu’est-ce que tu me veux ? »

« Ne t’énerve pas pour un rien. J’avais simplement envie de discuter. Raconte moi ce qui ne va pas : Je suis inquiet ! »

« Tiens, première nouvelle. Tu es inquiet pour moi ? Tu ne le montres pas. »

« Arrête de parler sur ce ton, ça n’avancera pas les choses. Oui, je suis inquiet pour toi et ce n’est pas parce que je rigole ou que je souris avec Nelya et les autres que cela veut dire que j’en ai rien à faire. Arrête de te considérer comme le centre du monde, mes pensées ne sont pas tournées vers une seule personne mais vous quatre. »

« En parlant de Nelya, tu te ne l’es pas encore faite, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu attends ? Tu veux éviter de faire un gosse par inadvertance ? »

« Arrête avec ce langage, ça ne te convient pas. Oui, je n’ai rien fait avec Nelya mais je comptais peut-être commencer d’ici quelques temps. Elle est toute aussi spéciale qu’Oriane ou Luna. Je suis quand même pressé de te voir prendre forme humaine. »

« Ca n’arrivera pas car je ne veux pas le devenir et que je ne pourrais pas le devenir. Tu crois vraiment qu’on est très proches tout les deux ? Qu’est-ce qui te fait croire ça ? »

« Je ne sais pas… J’aimerais vraiment que tu deviennes une humaine. Tu le mérites autant voir plus que les autres. Je veux dire, tu es là avec moi depuis presque un tiers de ma vie. »

« Ce n’est pas parce que tu parles comme ça que tu parles bien. Dis plutôt que cela va faire six années que je suis avec toi, ça sera mieux. »

« Ne complique pas les choses. N’espère pas partir cette fois, je veux savoir. Je n’ai pas oublié contrairement aux apparences : J’étais là quand tu as combattu contre Arkan. J’étais caché dans un pan de l’esprit de DornRek. Il te connaissait dans le passé, je veux savoir ce qui s’est passé ! Si ça me permet d’en apprendre plus sur toi, de mieux te connaître, alors je veux savoir ! »

« Je croyais que… vous aviez tous oublié ça. Je vois… que ce n’est pas le cas. Pourquoi tu aurais besoin de savoir ? POURQUOI ?! »

« Car tu es ma Pokémon merde ! C’est si difficile de s’ancrer ça dans le crâne ?! Tu crois que c’est plaisant de te voir faire la gueule à chaque fois, de t’entendre te plaindre à chaque instant, de te… »

« Oh laisse tomber, Xano Likan ou DornRek ou Joker Blanc, cette pauvre petite créature n’accordera plus jamais sa confiance à un humain. Pauvre petite animale blessée. »

Ce timbre de voix… Il l’avait déjà entendu. Oh, elle avait changé avec les années mais il en était sûr : Il la connaissait ! Il tenta de voir d’où elle provenait mais un petit bruit sur sa droite le fit tourner son visage vers cette direction. Un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années se tenait là, devant lui. La coupe au bol de couleur blonde, il avait gardé sa mèche noire au milieu de son visage. Ses yeux rouges, il s’en rappelait… Et ce corps qui ressemblait à celui d’un être androgyne tout en dégageant une certaine beauté froide, qu’est-ce qu’il foutait là ? Il avait parlé de DornRek et du Joker Blanc. Portant une tenue entièrement noire ainsi que des manches grises, Malar se tenait devant Xano et Tyrania, un sourire inquiétant aux lèvres.

« Malar… Ca faisait longtemps. Tu sembles être bien au cou… »

« Qu’est… Pour… Tu… Tu… Mais non, ce… »

« Tyrania ? »

Les paroles tremblotantes de la Feunard dorée n’étaient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Il s’était déjà mis à observer Tyrania alors que celle-ci reculait en tremblant, les oreilles baissées, ses huit queues caressant le sol. Pour la première fois, elle éprouvait de la crainte envers une personne, une crainte et une peur bien réelle. Elle, la Feunard qui n’avait pas hésité à ouvrir sa bouche devant Juperus. Elle, la Feunard capable de s’énerver et d’éliminer des pokémons devenus humains sans avoir sur-évoluée. Elle, la Feunard qui… s’inclinait et reculait devant Malar ?

« Tu n’as pas l’air très heureuse de me voir. Mon souvenir t’a-t-il marqué ? Les blessures physiques peuvent se refermer, ce n’est pas pour cela que tu n’auras pas des cicatrices mentales. »

« Qu’as-tu fait à Tyrania ?! ET QU’EST-CE QUE TU FOUS LA ?! »

Il avait suffit simplement de voir Tyrania dans cet état pour le mettre en colère. Par rapport à Nelya, Oriane ou Luna, le cas de la Feunard dorée était l’unique chose qui le tenait vraiment à cœur. Il pouvait être exaspéré, légèrement énervé si on s’en prenait aux trois femmes mais pour Tyrania… C’était autre chose, on ne pouvait pas toucher à elle, c’était une interdiction formelle !

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