Chapitre 6 : Mal à l’aise

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Mal à l’aise

« Je ne me sens pas vraiment à ma place. »

« Ne dit pas cela et écoute. Elle va bientôt arriver. Il y a vraiment tant de monde que ça ! Je ne m’y attendais pas du tout. Quand même … »

« Je sais bien, moi aussi, je trouve ça beaucoup trop. Enfin, il y a trop de personnes à mon goût, ça ne me plaît pas vraiment. J’espère qu’elle n’aura pas de problèmes. » dit l’adolescent aux cheveux verts, soucieux en regardant l’endroit où normalement Meloetta allait chanter et danser. Quand même, autant de place ?

« A croire qu’elle fait venir des foules entières. Impressionné, Hémaltone ? »

« C’est le cas, Faldéla. Je ne m’attendais vraiment pas à autant de personnes. Pas du tout même. J’espère que rien de grave ne se passera. »

« Ah ! Elle arrive, Hémaltone ! Elle arrive ! »

Et voilà que déjà de nombreux cris résonnent tout autour de lui et Faldéda. Tous scandent le nom de Meloetta alors que la petite créature aux cheveux émeraude clair s’avance avec lenteur vers la scène. Il la remarque, il la voit, petite créature apeurée et effrayée.

« Elle a peur de la foule. Il y a trop de personnes devant elle. Elle est presque terrorisée, qu’est-ce que le producteur lui fait faire ? »

« Ne t’en fait pas, regarde, elle reprend vite des couleurs. »

Il le voit parfaitement bien mais ce n’est pas pour ça qu’il doit se sentir rassuré de voir Meloetta dans cet état ! Pas du tout même ! C’est stupide et aberrant ! Enfin, non, peut-être pas de la sorte. Pas aussi violemment pensé et … Oh. Elle s’est mise à chanter. C’est étrange, même si elle prononce uniquement son nom, il a l’impression d’entendre d’autres bruits. Elle a vraiment une voix mélodieuse et radieuse, différente de celle à la télévision.

« Elle chante toujours aussi bien. »

« C’est vrai que sa voix est magnifique. Mais … Il y a quelque chose de triste. »

C’est vrai. Lui aussi arrive à ressentir la tristesse dans la voix de la petite demoiselle. Ce n’est pas normal, ça ne lui plait pas. Pas du tout même. Mais comment faire ? Qu’est-ce qu’il peut faire exactement ? C’est quand même plus compliqué que prévu.

« Je ne peux rien faire pour l’aider. Ecoutons juste. Combien de temps est-ce que cela dure ? »

« Tu ne devrais pas le savoir, Hémaltone ? Toi qui a écouté son concert maintes fois. »

Comment est-ce qu’elle peut savoir ça ? Elle rigole, désignant le pied droit d’Hémaltone. C’est vrai que celui-ci est en train de battre au rythme du chant de Meloetta. Comme pour l’accompagner malgré le fait qu’il ne soit plus auprès d’elle. Quel idiot ! Mais quel idiot !

Maintenant, il est plongé dans le silence, venant s’asseoir comme les autres pour écouter la magnifique voix de Meloetta. Les secondes défilent, puis les minutes. Pendant une bonne heure, la demoiselle chante et danse, avec sons et couleur, effets pyrotechniques aussi. Non, quand même pas autant. Elle reste sobre … mais le tout reste superbe.

« Elle a vraiment une symphonie superbe. »

« Oui mais rien n’empêche sa tristesse de paraître sur son visage. Hémaltone, est-ce que tu regrettes qu’elle ne soit plus avec toi ? »

Il ne répond pas. Il n’est pas motivé à répondre. Pourquoi est-ce qu’il le ferait ? Sincèrement ? Qu’on lui donne une bonne raison. Il reste immobile, ne voulant pas en parler. Il pousse un profond soupir. Ca ne servait à rien, il ne pouvait pas se concentrer. Il ne pouvait pas réfléchir correctement. Juste fermer les yeux et écouter Meloetta.

Une belle voix, une voix magnifique même. Une voix splendide. Oui, c’était ça la voix de Meloetta, qu’il le veuille ou non. C’était cette voix, qui, un moment, il y a plus d’un mois, avait réussi à lui faire ouvrir la bouche pour qu’il parle.

Mais cela, c’était avant. Maintenant, ce n’était plus possible. Il parlait quotidiennement, comme si de rien n’était. Lorsque l’heure fut terminée, on signala que chacun pouvaient aller s’abreuver et se nourrir pendant une dizaine de minutes. Faldéla ne bougea pas de sa position, au contraire d’Hémaltone.

« Que fais-tu, Hémaltone ? »

« Je vais chercher à manger et à boire, mademoiselle Faldéla. »

« Pas besoin, j’ai déjà préparé ce qu’il faut. Tu peux retourner t’asseoir, ce n’est pas un problème, loin de là. Regarde donc. »

« Je … Hum … J’ai un besoin pressant, mademoiselle Faldéla. » bafouille l’adolescent aux yeux bleus alors que Faldéla le regarde en fronçant les sourcils.

« Si tu comptes t’enfuir, ne reviens plus m’adresser la parole. »

Il s’immobilise, n’osant plus bouger avant de se tourner vers Faldéla. Elle est sérieuse, terriblement sérieuse même. Il retourne s’asseoir, Faldéla perdant son regard dur pour reprendre la parole, sur un ton doux :

« Bien. Arrête d’être effrayé par Meloetta. Lorsque le concert sera terminé, nous verrons quoi faire, compris ? J’espère que tu saisis ce que je veux dire. »

Oh oui, il comprend parfaitement ça ne lui plait que très moyennement. Il n’a pas envie de voir Meloetta. Enfin, si, c’est le contraire même. Il veut la voir … mais il ne peut pas. Il a peur d’elle, peur de sa réaction, peur de la sienne. Peur de tellement de choses. D’habitude, il n’est pas aussi effrayé que ça mais avec elle, il ne peut pas se permettre autre chose. Il est un couard, un être manquant de courage. Quelqu’un qui ne mérite pas que l’on s’occupe de lui ou que l’on s’y intéresse. Il relève la tête, le chant de Meloletta allant reprendre. Il fixe la petite créature qui retourne sur le plateau. Il ne peut pas s’en empêcher, elle est là.

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