Chapitre 7 : Pleurs

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Pleurs

« La seconde partie du concert de Meloetta va commencer. Veuillez reprendre vos places. »

« … … … Je ne me sens pas vraiment rassuré. »

Il murmure cela alors que Faldéla pose sa main sur la sienne pour le réconforter. Ce n’est qu’un concert et ensuite … ils verront quoi faire. Elle le regarde doucement, le concert reprenant comme si de rien n’était.

« Elle est belle. » murmurel’adolescent aux cheveux verts.

« La chanson ou Meloetta ? » demande Faldéla avec un grand sourire alors qu’il ferme les yeux, préférant ne pas répondre. La réponse est évidente, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Ou alors, peut-être qu’il se trompe lourdement.

« Ecoutons plutôt la musique qu’autre chose. »

« Comme tu le désires, Hémaltone. Tant que tu écoutes jusqu’à la fin, cela me convient. Ensuite, je te préviendrai de ce que l’on fera tous les deux, compris ? »

Il eut un petit rictus avant de rouvrir ses yeux bleus. Il recommence à fixer Meloetta sur la place. Si seulement il avait décidé de ne pas partir ? Enfin, de ne pas la laisser là-bas, toute seule ? Il s’en veut, il s’en veut terriblement maintenant. Il regrette, n’est-ce pas ? C’est ça ? Il regrette ce qui s’est passé. Il s’en veut pour ça. Il n’aurait pas dû. Il aurait dû la retenir. Mais il ne peut pas revenir en arrière, il ne veut pas revenir en arrière. C’est aussi simple que ça. Il ne peut pas se permettre de revenir en arrière, pas du tout.

« Qu’est-ce que tu fais, Hémaltone ? »

« J’écoute, j’écoute tout simplement, je ne fais rien d’autre. Pourquoi est-ce que tu me poses la question si tu le vois, mademoiselle Faldéla ? »

Il fronce les sourcils avec lenteur alors que Faldéla pousse un petit soupir. Elle ne dit plus rien du tout, regardant à nouveau le spectacle alors qu’il a recommencé à fermer les yeux. En fait, il ne fait ça que de temps à temps, comme pour cligner. Puis enfin, le concert se termine et il applaudit mais faiblement. Il ne se lève pas de sa place, ne voulant pas qu’elle le remarque alors que des cris fusent de partout.

« Maintenant que c’est fini, est-ce que l’on peut s’en aller, Faldéla ? »

« Tu es sûr de ça, Hémaltone ? C’est ta seule chance peut-être de revoir Meloetta. »

« Je … c’est sûrement la meilleure chose à faire. »

Il préfère éviter. C’est tout. Et puis, elle a une séance d’autographes à faire non ? Elle n’a pas de temps à perdre avec lui. Il se relève, regardant la petite créature à la chevelure verte. Maintenant qu’elle n’a plus à chanter et à danser, il n’y a plus rien qui la retient. Elle continue d’avoir peur et d’être inquiète. Elle recommence à être terrifiée. Il a envie de la prendre dans ses bras, de la rassurer comme si de rien n’était, lui dire qu’elle n’a pas à s’en faire mais… non, il ne peut pas se permettre ça, c’est impossible. Il ne remarque pas la tête de Meloetta qui se dirige vers les gradins, ses yeux devenant complètement roses. Il ne remarque pas qu’elle est en train de parcourir les centaines voire milliers de pensées de chacun et chacune … car elle a ressenti une dont elle se rappelait.

« Hémaltone, tu es un petit idiot … mais je comprends que tu aies peur. »

« Je suis désolé mais je ne peux pas me présenter à elle comme si de rien n’était. »

« Cela se comprend parfaitement mais tu ne devrais pas avoir aussi peur. »

« Je n’y peux rien. Allons-y dès maintenant, ça me fait plus mal qu’autre chose mais … merci beaucoup Faldéla pour tout ça. J’ai été quand même heureux de la revoir. »

« De rien, de rien, Hémaltone. Au moins, tu as pu … entendre son chant et voir sa danse de plus près que la télévision. »

Oui, c’est surement ça. Il hausse les épaules, faisant un petit sourire triste avant de soupirer une nouvelle fois. Il vaut mieux pour lui que … C’est quoi ça ? Il a juste le temps de voir quelque chose apparaître devant ses yeux. Une chevelure verte à environe une quarantaine de centimètres de distance. Puis un cri :

« MELOETTA ! »
Et voilà qu’il se retrouve projeté en arrière, comme s’il avait reçu un puissant choc psychique … sauf que c’est bien un corps qui l’a percuté. Un corps si petit et fragile. Quelques secondes plus tard, il se sent déjà happé ailleurs, dans une ruelle isolée, là où personne ne peut le voir. Enfin, les voir puisqu’il n’est pas seul.

« Meloetta ! Melo melo meloetta ! Meloetta Meloetta ! »

C’est donc ainsi que ça doit se passer, n’est-ce pas ? Il regarde le petit corps qui l’a projeté et téléporté. Il le regarde, avachi contre son torse. Il la regarde avec tendresse, Meloetta relevant la tête, les larmes aux yeux.

« Meloetta ! Meloetta ! Melo meloetta ! Meloetta ! Meloetta ! »

« C’est bon, Meloetta, je suis là. Meloetta ? Fais-moi un petit sourire, non ? »

Elle semble surprise. Elle a bien entendu sa voix. Elle en est certaine. Elle le regarde de ses grands yeux bleus, venant les frotter d’un revers la main avant de venir placer ses petites mains autour de son cou, se collant à lui. Elle recommence à pleurer.

« C’est bon, Meloetta. Je ne vais pas disparaître non plus. »

« Meloetta ! Meloetta ! Melo melo ! »

Ca ne sert à rien de lui parler hein ? Quand elle est dans cet état. Il ne peut pas lui échapper cette fois. Il passe une main dans le dos de la créature, le caressant doucement pour la rassurer. Elle a réussi à le capturer … et il ne peut cacher son soulagement, c’est impossible.

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