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Chapitre 64 : L’inquiétude d’un enfant
« Maman … Ca fait combien de temps que Papa se trouve là-bas ? »
« Déjà un bon mois … Mais tout a l’air de bien aller … Enfin, d’après ses lettres. Après, je ne sais pas si elles sont vraies ou non. J’espère que c’est le cas. » dit la femme aux cheveux rouges à ses deux filles tandis qu’Earnos était assis sur une chaise, l’air penseur. Il ne devait pas … Il ne devait pas se prendre la tête avec ça.
« Papa n’a rien dit d’autre dans ses lettres ? Du genre, s’il y avait une progression ou non ? »
« Il ne m’a rien dit à ce sujet. Il ne veut pas nous inquiéter plus que nous le sommes déjà. Néanmoins, il a dit que tout va bien et que la princesse et le roi sont en sécurité. Ce qui est une excellente chose, d’ailleurs. »
Une excellente chose, une excellente chose, il n’en était pas si convaincu que ça. Sa grande sœur Passy venait souvent les voir, signalant que son mari était très occupé avec son travail. Enfin, il y avait aussi sa petite fille. D’ailleurs, elle apprenait à parler à peu près correctement pour son âge et il devait avouer que c’était l’une des seules choses qui lui mettaient du baume au cœur. Il était content de voir la jeune fille, sa nièce qui allait si bien.
« Papa viendra bientôt, maman ? » demanda justement la petite fille aux cheveux rouges, Passy hochant la tête positivement avant de lui répondre :
« Bien entendu ! Papa reviendra plus que rapidement ! En attendant, tonton Earnos va venir s’amuser avec toi, n’est-ce pas ? »
« Hum ? Oui … Bien entendu. Peut-être que Jiane et Olly voudront elles aussi s’amuser un peu. » dit-il en s’adressant à ses petites sœurs.
Les deux filles hochèrent la tête à leur tour avant d’accompagner l’adolescent aux cheveux blonds dehors, celui-ci tenant la petite fille aux cheveux rouges par la main. Il ne restait plus que Passy et sa mère, celle-ci attendant qu’Earnos soit bien parti avant de souffler :
« Ah … Vraiment … J’ai peur qu’il ne fasse une bêtise un jour ou l’autre. Je ne devrais pas m’inquiéter de la sorte mais je ne suis jamais sûre ce qu’il pense réellement. »
« Earnos est maintenant un adolescent. Il sait peser le pour et le contre dans chacun de ses actes non ? Fais donc confiance en ton fils, maman. »
« C’est mon unique fils, Passy … Je ne veux pas qu’il lui arrive malheur … Ni à lui, ni à Walane, ni à personne de notre famille, voilà tout. »
« Ca se comprendre parfaitement, Maman … Mais ce n’est pas en restant fixé sur cette inquiétude que ça arrangera tout hein ? Tant qu’Earnos s’occupe de Cassiopi, il n’aura pas la tête à penser à tous les problèmes actuels. » répondit la jeune femme aux cheveux rouges.
« Si seulement tu dis vrai, ma fille … Si seulement tu pouvais dire vrai … Et toi ? Comment vont tes recherches sur les étoiles ? Est-ce qu’elles avancent ? Et avec Saralos ? Nous ne le voyons pas beaucoup d’ailleurs. » dit la mère Coxy avec calme.
« Son travail est vraiment éprouvant mais ça ne me dérange pas. Je sais qu’il fait de son mieux pour éviter que les problèmes ne s’accentuent. Nous avons de la chance que les Scorvols ne soient jamais dans nos environs. »
Niny voulait bien croire les paroles de sa fille. Elles en avaient de la chance … mais pour combien de temps ? Car il n’était pas rare d’entendre maintenant que de nombreux villages se faisaient attaqués par les Scorvols. En même temps, les Drascores et les Libegons se chargeaient de protéger le maximum de citoyens. D’ailleurs, les Mimigal et les Migalos étaient aussi sur ces affaires, arrivant à contacter le maximum de personnes tout en permettant aux Ninjask de faire leurs rôles convenablement.
« Vraiment … Cette situation me déplaît plus que tout. » reprit Niny.
« Tu n’es pas la seule, maman. D’ailleurs, comment ça se passe avec Cassina ? Je ne la vois pas souvent elle aussi. Elle est toujours dans cette autre boutique de fleurs ? Comment ça se passe avec son petit amoureux ? »
« Pas si bien d’après ce que je sais … Il faut dire que Cassina est encore plus anxieuse qu’Earnos au sujet de ton père. Tu sais parfaitement qu’elle adore ton père non ? Alors, le savoir hors de la maison, en train de combattre et de protéger le roi … »
« Qu’est-ce que cela aurait été … si Papa avait repris ses fonctions de général bien plus tôt. » dit la jeune femme aux cheveux rouges alors que sa mère confirmait ses dires. C’est vrai …
Ailleurs, dans une boutique de fleurs, un adolescent était auprès d’une jeune femme aux cheveux rouges. Une autre Coxy … comme sa mère. Même si elles n’étaient plus dans la même boutique, elles faisaient le même métier.
« Cassina … Pourquoi est-ce que tu ne prends pas un peu de repos ? » demanda l’adolescent alors que Cassina rétorquait sèchement :
« Tu crois vraiment que mon père se repose, lui ? Hein ? »
« Je ne disais cela que pour que tu te calmes … Tu as l’air un peu énervée ces derniers jours. Je voulais juste que nous passions un peu de temps ensembles. Ca fait longtemps qu’on n’a pas pu se voir plus longtemps que ça et je pensais que … »
« Tu penses mal ! C’est tout ! Maintenant, si tu comptes être dans mes pattes, je te conseille de débarrasser le plancher, Raor ! Je dois travailler pour oublier tout ça ! »
« … … … Tu es vraiment méchante, Cassina. » bredouilla l’adolescent, contrôlant avec peine ses larmes, la Coxy se tournant vers lui pour être sûre de bien le voir.
« Et alors ? Je ne suis pas méchante mais réaliste ! J’ai envie que tu me laisses tranquille ! C’est pas compliqué pourtant ! Je veux travailler, pas que tu sois dans mes pattes ! Si tu n’arrives pas à comprendre ça, ce n’est pas de ma faute ! T’es pas stupide pour autant non ? Alors arrête de pleurer comme une madeleine ! »
« Snif … Snif … Tu m’as menti depuis toutes ces années ! »
« MAIS NON BORDEL ! TU ME FAIS CHIER LA ! TU NE COMPRENDS JAMAIS RIEN RAOR ! J’AI PAS QUE CA A FOUTRE DE M’OCCUPER DE TES SAUTS D’HUMEUR ! T’as du mal à saisir que j’ai pas le temps de m’intéresser à toi ? Tu n’es pas seul dans mon monde ! Mon père est quand même plus important que toi ! Toi, au lieu de glander et de ne rien faire de ta vie, pourquoi tu n’irais pas aider ceux qui tentent de reprendre le château hein ? Et de voir si mon père va bien ? Tu n’arrives pas à comprendre ça ? »
« Snif … Snif … Je … Je vais te … »
« Coucou Cassina ! Coucou Raor … » dit Earnos en rentrant dans la boutique, accompagné des trois filles. La première phrase avait été dite avec entrain tandis que la seconde changea subitement de ton. Qu’est-ce qui s’était passé ici ? Pourquoi est-ce que Raor était dans cet état et en larmes ? Il avait entendu des cris avant de rentrer mais quand même …
« Hum ? Ah ! Earnos ? Jiane ? Olly ? Qu’est-ce que vous faites ici ? » demanda la jeune femme aux cheveux rouges, surprise par l’arrivée des membres de sa famille. « Oh ! Et c’est la petite Cassiopi ? Qu’est-ce qu’elle est mignonne ! »
« Snif … Snif … Ca se voit que tu ne veux plus de moiiiiiii ! »
Raor quitta le bâtiment en courant, la petite famille le regardant partir avec appréhension. Cassina soupira, Earnos lui demandant avec calme :
« Est-ce que ça ne va pas avec Raor ? Il avait vraiment l’air chamboulé … »
« Ce n’est pas vraiment ça, Earnos. C’est juste que Raor n’arrive pas à comprendre que je ne peux pas passer tout mon temps avec lui. »
« Ah … Je pensais que tu ne l’aimais plus et que vous veniez de vous séparer. » reprit aussitôt le Coconfort, Cassina émettant un petit sourire triste :
« Il n’est peut-être pas le meilleur des insectes mais je suis avec lui depuis des années. C’est juste que ces derniers temps, il est plus que collant. Et avec ce qui se passe … Enfin bref, je ne vais pas te faire un dessin. Je pense que tu es assez grand pour comprendre que l’amour, c’est plus que compliqué, n’est-ce pas ? »
« Bien entendu … Enfin je crois. Je ne suis pas sûr … »
« Hum … Plutôt, parlons d’autre chose … Est-ce que tu as des nouvelles de papa ? Comment ça se passe ? J’aimerai vraiment bien le savoir. » dit la Coxy avec appréhension.
« Pas vraiment, grande sœur … Pas vraiment, ça me gêne aussi mais bon … Maman m’a dit qu’il n’y avait pas à s’en faire. Elle a sûrement dit ça pour ne pas inquiéter toute la famille. »
« Oui bien entendu … Bien entendu. »
Mais ça ne changeait rien à la situation. Leur père était le seul à combattre dans la famille. Et qui ne serait pas inquiéter pour un membre de sa famille qui était au combat depuis déjà plusieurs semaines hein ? Ce n’était pas … normal de ne rien faire.