Chapitre 64 : Mère et fille

ShiroiRyu
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Chapitre 64 : Mère et fille

« Comment il peut faire aussi chaud dans cet endroit ? »

Elle se répétait inlassablement cette question à chaque fois qu’elle voyait cette partie des montagnes des régions Valéennes. Au lointain, il était possible de voir que le haut des montagnes était enneigé mais ici, rien du tout, il n’y avait de que de la verdure et une forte chaleur presque irréelle se faisait sentir.

« Tout est de ta faute, Zyla, n’est-ce pas ? Ou plutôt devrais-je dire Mère. Dire que tu es capable de faire changer la nature dans le lieu où tu te rends. »

Avait-elle perçu sa présence dans les montagnes ? Il y avait de fortes chances puisque d’après les dires de Kalix, elle était capable de la retrouver et inversement à cause du lien qu’elle avait crée avant de mourir. Pourquoi devait-elle arriver à de telles choses ? Car elle était la raison de sa malédiction, elle était celle qui était la raison de sa venue en ce lieu.

« Xano ? Que fais-tu en ce moment ? Est-ce… que tu m’as déjà oublié ? »

Cela allait faire presque trois mois qu’elle était partie. Plus exactement, deux mois et trois semaines pour être précis. Il ne restait plus qu’une semaine avant la majorité du jeune homme qu’était Xano Likan. Il n’y avait aucune chance qu’elle y arrive à temps. De toute façon, qui pouvait dire si elle allait s’en sortir vivante ou non face à sa mère ?

« Je suis fatiguée de parcourir ces routes… Vraiment trop fatiguée. »

Depuis qu’elle était partie, son corps s’était élancé et agrandi, ses pattes étaient devenues bien plus puissantes et fortes. Elle avait dut vivre toute seule et se battre pour survivre. Rare étaient les fous qui tentaient de s’en prendre à elle mais si quelqu’un venait la provoquer pour la combattre, elle n’hésitait pas à le blesser gravement jusqu’à ce qu’il comprenne la leçon. Si elle devait devenir une humaine sous cette forme, à quoi allait-elle ressembler ? A un véritable monstre sans une once de féminité, elle le savait bien.

« On se fait du souci pour Xano ? Héhéhé. »

Une mèche de cheveux noirs avec une coupe au bol de cheveux blonds, deux yeux rouges dirigés vers elle alors qu’il était assis sur une pierre. Malar l’observait avec un petit sourire : Comme à son habitude, il s’était permis de l’espionner et de la suivre pour le simple fait qu’il trouvait ça amusant. Bizarrement, depuis presque deux mois, il éprouvait quelques difficultés à retrouver sa trace. Il sentait que ce n’était pas l’œuvre de Juperus, non cette pauvre femme était trop occupée à protéger Xano et à l’empêcher de le découvrir depuis la dernière fois mais alors, qui ? Qui se permettait de le gêner ?

« Que fais-tu ici ? Je n’ai pas besoin de ta présence. »

« Tu crois que je ne sais pas où tu vas ? Tu te diriges droit dans la gueule du loup. Tu penses encore à arrêter ta petite malédiction, n’est-ce pas ? Et pour quelle raison ? Xano est mort, les trois autres Reines aussi. »

Blaguait-il ? C’est vrai qu’elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait chez eux mais Malar gardait son sourire sur les lèvres. Il était impossible de connaître les pensées de l’homme en habit noir avec une longue cape grise autour de lui. Elle posa son regard vairon sur lui avant de soupirer, se remettant en marche :

« Tu mens et cela se voit très facilement. Si tu n’es là que pour dire des absurdités, tu ferais mieux de partir. Tu m’insupportes. »

« Oh… Je vois que l’on n’aime plus les plaisanteries ? Peut-être que tu préférais quand c’était Xano qui les racontait ? »

« Je pensais m’être bien fait comprendre. Si tu restes près de moi, je ne pourrais te garantir la vie sauve. »

Malar éclata de rire alors qu’il marchait à côté d’elle. Il ne semblait même pas se soucier des paroles de la Feunard. Il n’avait visiblement pas peur de cette dernière… et l’inverse ? C’est vrai, c’était le premier constat qu’il avait fait en la revoyant après ces deux mois : Elle ne semblait plus le craindre comme auparavant. Quelque chose avait changé en elle mais il ne pouvait se l’expliquer.

« Depuis quand tu oses me parler comme ça, petite sotte ? »

« Depuis que tu n’es qu’un simple humain. Si tu n’as que ça à faire, pars d’ici. J’ai des choses plus importantes que de m’amuser avec un humain de la pire espèce. »

« Attend un peu pour voir ! »

Une aura noire entourait son poing droit alors qu’il se dirigeait vers Tyrania pour venir la frapper de toutes ses forces et lui montrer qu’il ne plaisantait plus. Elle ne pouvait pas se permettre ce genre de caractères, pas avec lui ! Elle s’immobilisa, tournant son visage neutre vers lui alors qu’elle soupirait :

« Tu m’insupportes, Malar. Tu ne peux rien contre moi à cet instant. »

Il fut violemment renvoyé au sol sans qu’il ne comprenne ce qui venait de se passer. Une sorte de fumée grise entourait Tyrania et la protégeait des coups alors qu’il se relevait. Qu’est-ce que… Plus il regardait la fumée, plus il avait l’impression de voir une forme dans celle-ci. Une forme qu’il reconnaissait facilement puisqu’elle représentait une Feunard à neuf queues.

« Elle me protège des personnes de ton espèce. Pars d’ici puisque tu sais maintenant que tu es faible. La prochaine fois, je serais moins clémente. »

« Saloperie de Feunard, ne joue pas avec moi ! Je suis Malar, je suis son Elu ! »

Son élu ? Parlait-il de cette personne qui semblait dirigé dans l’ombre le jeune homme ? Il s’était déjà mis à courir à nouveau vers elle mais il s’arrêta avant de tenter de la frapper. Il ferma les yeux, hochant la tête plusieurs fois à la suite avant de grogner :

« Tu ne perds rien pour attendre sale Feunard ! »

« Tu as terminé ? »

Il cracha au sol de rage avant de s’enfoncer dans ce dernier comme il avait pris l’habitude. Il ne savait pas pourquoi mais il n’arrivait pas à toucher cette Feunard. Néanmoins, si Elle lui avait dit de ne plus se soucier d’elle, alors il devait l’obéir. De toute façon, il ne pouvait pas faire grand-chose maintenant. Il n’était pas encore prêt à être utilisé.

Il était finalement parti ? Et elle avait réussir à lui tenir tête. Elle n’arrivait pas à le croire et pourtant, c’était bel et bien le cas. Elle poussa un long glapissement en direction du ciel : Elle venait d’affronter et de battre l’une de ses plus grandes peurs ! Mais elle savait que ce n’était pas seulement grâce à elle. La fumée blanche arrêta de tourner autour d’elle avant de se présenter sous la forme d’une Feunard au pelage gris :

« Merci… grand-mère. »

« Cet homme semble être définitivement mauvais. J’ai rempli ma dernière mission en tant qu’esprit errant. »

« Au revoir, un jour, je serais capable de communiquer avec vous dans la Mort. »

« Ce jour n’arrivera pas avant très longtemps. Fais attention à Zyla. »

Comme pour répondre à l’inquiétude de Kalix, un glapissement traversa les montagnes. Un glapissement qui semblait être un cri de rage et de colère. Plusieurs oiseaux s’envolèrent des arbres de la montagne dans laquelle elle se trouvait alors que l’esprit disparaissait peu à peu pour ne plus jamais revenir.

« Zyla… C’était elle. Elle semble toujours être aussi emportée. »

Maintenant qu’elle savait d’où provenait ce cri qui avait répondu au sien, elle n’avait plus qu’à se diriger vers cet endroit et retrouver sa chère mère après plus de douze ans de séparation. Il était temps de mettre un terme à cette malédiction et déjà, elle ne ressentait plus la protection de sa grand-mère. Elle avait accompli son dernier geste avant de disparaître.

« Xano, je ne serais plus très long ! Attend moi s’il te plaît ! »

Elle criait pour elle-même avant de se mettre à courir à toute allure en direction du cri. Tout allait se terminer très bientôt et elle le savait. Allait-il la reconnaître quand elle allait revenir ? Elle ne savait pas et ce n’était pas là son problème. Il lui fallut deux journées pour finalement ressentir une forte chaleur autour d’elle : Zyla était proche, très proche et elle le savait. Maintenant, il fallait simplement la trouver.

« Que viens-tu faire sur mon domaine, faible créature ? Si tu as une bonne explication, je n’irais pas te tuer. »

« Je vois que l’on ne change pas les choses habituelles. »

« Qui es-tu pour te permettre un tel langage envers moi ? »

« Cela fait donc tellement de temps que l’on ne me reconnaît pas ? »

Finalement, elle était arrivée au sommet de la montagne après plusieurs difficultés. La voix provenait de là et elle n’avait aperçu que deux yeux bruns posés sur elle. Même si l’air était plutôt frais à cette hauteur, un rapide coup d’œil autour d’elle lui démontrait le contraire : Le sol était calciné, la roche était rougeoyante et elle se disait qu’aucune créature ne pouvait poser un pied sur ce sol sans se brûler. Heureusement que les Feunards étaient reconnus pour absorber les flammes, qu’importent leurs puissances.

« Tu es… elle. J’ai senti ta présence depuis plusieurs semaines et mois mais je ne pensais pas te revoir aussitôt. Que viens-tu faire ici Rejetée ? »

« Toujours aussi heureuse de me voir à ce que je remarque, Mère. »

Finalement, une créature sauta dans les airs avant d’atterrir au sommet devant elle. Une renarde à neuf queues et mesurant dans les deux mètres de hauteur. Elle avait deux yeux bruns et sa fourrure était magnifique et brune. Ses neuf queues brunes avaient un bout argenté et on pouvait apercevoir que sa fourrure était absente pour laisser place à de nombreuses cicatrices. Un filet de bave s’écoulait de sa gueule alors qu’elle prenait la parole :

« Répond à cette question et je te laisserais peut-être partir. Tu ne manques pas de culot de venir en ce lieu pour me voir après tout ce que tu as fait. »

« Je pensais que c’était évident. Je suis là pour faire disparaître la malédiction que tu as mise sur moi il y a de cela treize ans. »

« Tu es toujours avec cet humain ? Ce… Malar ? Et tu voudrais que je te laisse être avec lui, que tu puisses l’aimer réellement et lui montrer à quel point tu tiens à lui ? Pauvre idiote, penses-tu réellement que je vais accéder à ta demande ? »

« Qui a dit que j’étais là pour te demander ? Je ne suis pas avec Malar mais avec un magnifique et merveilleux humain. Tu ne peux pas savoir ce que c’est d’être liée à un humain, toi qui es haineuse avec cette race depuis tant d’années. »

Elle n’avait même pas le temps de réagir que déjà, les neuf queues brunes s’abattirent sur elle avec violence, le sol se fissurant très légèrement alors que Zyla posait une de ses pattes sur la tête de Tyrania.

« Tu te permets ce genre de remarques alors que tu ne sais rien de mon existence et de ce que j’ai vécu. Ton père et sa mère étaient des pauvres fous idéalistes, comme toi en ce moment. Ces humains sont la peste de ce monde, ils doivent disparaître de ce lieu et je ne me gênerais pas pour les anéantir les uns après les autres ! »

« J’ai appuyé sur un endroit où il ne fallait pas ? Tu crois vraiment que je suis aussi faible qu’auparavant ? Je vais te montrer qu’il ne faudra pas me prendre à la légère ! »

Inutile d’utiliser des flammes dans ce combat, elles savaient autant l’une que l’autre que c’était la chose à ne pas faire dans un combat entre deux Feunards. Seule la force brute allait montrer qui était la plus puissante aujourd’hui. Les huit queues de Tyrania claquèrent la joue de Zyla, la faisant chavirer sur le côté pour lui retirer sa patte sur la tête de la Feunard au pelage doré. Celle-ci s’extirpa rapidement avant de se mettre en position devant Zyla. Un long glapissement de colère et la Feunard au pelage brun poussa le même.

« Il est vrai… que tu es devenue plus forte car tu es devenue une Feunard mais cela ne changera rien ! Ton cœur est perverti par ces maudits humains ! »

« Je ne te demande pas de me comprendre, je suis là simplement pour retirer cette malédiction. Tu crois que ça me fait plaisir de te voir ?! Tu n’as qu’à annuler cette malédiction et je ne serais plus ici ! »

« Te moquerais-tu de moi ? Maintenant que tu es ici, je ne te laisserais pas partir ! Tu es la raison de la fin de notre famille ! »

« MENSONGE ! Grand-mère Kalix m’a tout raconté ! C’est Malar qui a tué notre famille ! »

« Il suffit ! Je n’ai pas de temps à perdre avec toi ! Tu veux annuler cette malédiction ?! Il faudra me tuer pour ça ! »

Impossible de discuter avec elle et de toute façon, elle n’était pas prête à parler ! Les deux Feunards disparurent de la surface alors qu’elles se déplaçaient à grande vitesse autour de la place. Le bruit de leurs pas résonnait dans le vide, de nombreux grognement venant les rejoindre alors que des flammes apparaissaient au bout de leurs queues. Deux pour Tyrania, une pour Zyla.

« Le savais-tu ? Plus nous possédons de queues, plus nous sommes appréciées et aimées de nos dresseurs. Plus nous avons de queues, plus nous sommes puissantes. »

« Et plus nous faisons flamber nos queues, plus notre force augmente. Tu crois que je ne l’ai jamais remarqué après toutes ces années ?! »

« Tu n’es pas une petite sotte. Dommage que tu aies choisi la mauvaise voie ! A cause de nos relations avec les humains, notre famille a disparu ! »

« Tu ne fais que de te répéter ! Si tu as quelque chose à dire, viens te battre au lieu ! »

Elle n’avait utilisé qu’une flamme au bout de sa queue et pourtant, elle faisait jeu égal avec elle. Vraiment… Sa mère était bien plus puissante qu’auparavant, elle avait essayé de l’énerver pour la mettre en colère et donc profiter de sa confusion mais elle semblait si calme bien que sa voix trahissait parfois son emportement. Vraiment…

« Tu devrais arrêter de penser à ton humain. »

Hein ? Quoi ?! Elle s’était retrouvée à sa hauteur sans qu’elle ne la remarque. Les crocs de la Feunard au pelage brun vinrent se planter dans sa peau avant de s’extirper. Elle cracha un morceau de peau alors qu’une plaie sanguinolente apparaissait à la place de l’endroit où se trouvait la fourrure dorée de Tyrania. Celle-ci avait gémit de douleur mais s’était retenue de crier. L’heure n’était pas à la plaisanterie et sa mère avait véritablement l’intention de la tuer ! Elle ne devait pas se retenir et utiliser le maximum de ses forces. Sa troisième queue se mit à s’enflammer alors qu’elle grognait :

« Je ne pensais pas à lui mais je devrais visiblement. Je vais te montrer simplement la véritable puissance d’une Feunard domestiquée ! »

« Comme un vulgaire Caninos ! Tu te compares à ces chiens ?! Tu es tombée bien bas ! »

La remarque blessa la Feunard au pelage doré et cela avait pour raison de l’énerver encore plus. Rapidement, une quatrième puis une cinquième queue s’enflammèrent devant les yeux de la renarde d’environ deux mètres de hauteur. C’était à son tour de disparaître à toute vitesse, le regard brun se posant à chaque endroit où les pas se faisaient entendre. Elle était en train de tourner autour d’elle en attendant qu’elle fasse une erreur.

« Tu n’as que ça à me montrer ? »
Non, il y avait quelque chose qui clochait mais elle ne savait pas quoi… Rapidement, un déluge de flammes se présentait autour d’elle et elle se demandait si sa fille venait de perdre la tête ? Ne savait-elle pas que les Feunards étaient capables d’absorber les flammes et de les rendre plus forts ? Non, elle avait imaginé une tactique qu’elle ne connaissait pas. Elle n’entendait plus ses pas et soudainement, le sol s’affaissa sous elle avant que n’apparaisse Tyrania. Elle planta ses crocs au niveau de la gorge de Zyla mais celle-ci fit rapidement un pas en avant, se laissant mordre au niveau du côté gauche du corps.

« A mon tour de t’offrir un petit cadeau ! »

Elle adorait Xano et elle allait lui montrer toute la puissance qui émanait d’elle quand il s’agissait de lui. Rapidement, son corps se mit à s’illuminer avant qu’elle ne blesse Zyla sur le côté gauche, extirpant ses crocs mais ce n’était pas terminé et elle percuta l’endroit de la blessure avec sa tête tout en pensant à Xano. Elle… Elle ne pouvait pas comprendre ce qu’était d’être aimée par un dresseur, ce qu’était de sentir le corps de ce dernier contre le sien. Non, elle était complètement à la ramasse et elle allait lui montrer !

« Je vois que tu décides enfin à être sérieuse… MAIS CE N’EST PAS POUR CA QUE TU ARRIVERAS A ME BATTRE ! »

Deux, trois, quatre et cinq queues qui s’enflammaient chez la Feunard au pelage brun. Elle aussi avait décidé de ne plus plaisanter. Comment cette petite Feunard pouvait se permettre de la blesser, elle ?! Elle qui était la seule preuve de l’existence lointain d’une famille de Feunards des plus respectables, une famille de Feunards qui avait totalement disparu il y a plusieurs années ! Elle s’était mise à foncer en direction de Tyrania, leurs deux têtes se percutant en même temps, provoquant une explosion sous la chaleur de leurs deux corps. Elles n’hésitaient pas à tout donner pour éliminer l’autre.

« AH ! Ca fait mal ! »

Il posa une main sur son cœur, un genou à terre. Qu’est-ce qui venait de se passer ? Luna fut rapidement à ses côtés, regardant pour voir si il était blessé. Elle était très inquiète alors qu’il venait simplement de dire qu’il avait mal. Tyrania était en train de se battre, il en était sûr. Elle était en train de se battre et il ne pouvait pas l’aider. Il ferma les yeux, se murmurant intérieurement :

« Tyrania… Reviens vivante. Je t’en prie. »

« Xano ?! »

La fumée de l’explosion disparue alors qu’elle haletait : Sa mère était vraiment très puissante… bien plus qu’auparavant. Est-ce que la haine et le désir de vengeance sur la race humaine l’avaient rendu à un niveau égalant celle de la reine Teli ? Et si… C’était le cas ? Si elle était aussi forte que Teli… Alors les problèmes allaient être nombreux, bien plus nombreux qu’elle le pensait.

« Me tenir tête sur tous les sens du terme, c’est bien, mais est-ce que tu es encore capable de te battre ? »

C’est vrai… Son front était maintenant en sang et le liquide rougeâtre s’écoulait de ces derniers alors que Zyla ne semblait pas avoir souffert du contact physique avec sa fille. Ce n’était pas possible, comment avait-elle fait pour tenir face tant de puissance ? Une sixième queue s’enflamma chez les deux Feunards : L’apogée de la puissance se rapprochait de plus en plus.

« Je tiendrais autant de temps qu’il le faudra ! Je suis là pour me permettre de vivre paisiblement avec mon dresseur et toi tu m’en empêches avec ta foutue malédiction ! LAISSE MOI VIVRE ! »

« Petite imbécile. Tu as l’air d’oublier ce que nous sommes réellement. Nous ne sommes pas de simples pokémons, nous sommes des créatures équivalentes à des Dieux ! »

Qu’elle était stupide… de croire qu’un humain et une Feunard pouvait vivre heureux tout les deux. C’était impossible et elle le savait bien mieux qu’elle ! Il était temps de lui montrer la dure réalité de la vie ! Les trois dernières queues au bout argenté se mirent à s’enflammer alors qu’elle disparaissait de la vue de Tyrania : Voilà qu’elle venait d’utiliser le maximum de sa force. Elle devait lui montrer à quel point les liaisons avec les humains étaient mauvaises.

« Tu crois vraiment qu’il va encore t’aimer après ça ?!! »

La première des neuf queues vint frapper le sol juste devant Tyrania qui ne semblait même pas pouvoir réagir vu la vitesse à laquelle sa mère se déplaçait. Inexorablement, les queues aussi tranchantes que du métal se rapprochaient de son visage qu’elle reculait instinctivement. La seconde, la troisième, la quatrième furent évitées de justesse alors qu’elle grognait :

« Ce n’est pas avec ce genre de tactiques douteuses que tu vas m’empêcher de le revoir ! »

« Rejetée ! Tu vas finalement comprendre l’origine de ton nom ! »

La cinquième et la sixième queue étaient si proches d’elle mais elle fit un geste sur le côté pour n’être que faiblement touchée sur la hanche droite. Enfin, Zyla réapparaissait devant elle, un sourire neutre dessiné sur ses lèvres :

« Dis adieu à ta beauté qui caractérisait les Feunards. »

La septième queue frôla sa joue droite, traçant une légère ligne de sang alors que la huitième faisait de même mais à une hauteur différente. Elle… Non… Elle allait… La neuvième queue brune traça une longue plaie sanguinolente et diagonale sur le visage de Tyrania. Celle-ci s’écroula de douleur, poussant un hurlement qui résonna en écho dans les montagnes avoisinantes. Son œil droit n’était plus.

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