Chapitre 65 : Dieux

ShiroiRyu
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Chapitre 65 : Dieux

« Mon œil ! MON ŒIL ! »

Elle se roulait sur le sol, se tordant de douleur alors que du sang s’écoulait sur le sol par flots. Elle n’arrivait plus à voir, elle avait perdu son œil droit ! Ce n’était pas possible ! Pas son œil ! Zyla l’observait d’un air neutre avant de lui dire :

« Je t’avais simplement prévenu. Tu n’as pas voulu m’écouter. Tu as préféré croire qu’il y avait une vie avec les humains. Voilà pour la peine… Crois-tu vraiment que ton humain voudra de toi avec un œil en moins ? Tu es devenue deux fois moins efficace maintenant. »

« POURQUOI ?! Pourquoi tu as fait ça ?! Tu étais obligée d’en arriver à de telles extrémités ?! Qu’est-ce qui te gêne dans le fait que j’aime un humain ?! »

« Tu étais stupide et irraisonnable, je t’ai simplement permis de te montrer la lumière de la réalité. Qu’est-ce que tu es au final, Tyrania ? »

Une question piège ? Ce n’en était pas une mais instinctivement, la Feunard qui était couchée au sol, une cicatrice parcourant son visage à partir de son œil droit, lui répondit :

« Je suis la Feunard de Xano Likan ! »

« Tu es une Feunard… Et là est le problème. »

« Quel est le problème avec ça ?! Ne cherche pas d’excuses pour ton geste ! Je vais t’éliminer, mère ! Je vais t’éliminer pour ce que tu as fait ! Xano me gardera avec lui ! Qu’importe ce que tu m’as fait ! »

Les dernières queues dorées aux bouts argentés de Tyrania s’enflammèrent finalement alors qu’elle se relevait, ivre de colère et de rage. Son œil gauche violet était en parfait état et outre le fait qu’elle venait de lui crever un œil, sa haine envers Zyla était telle qu’elle ne ressentait plus la douleur dans les autres parties de son corps. Elle disparue de la vue de sa mère, faisant briller ses huit queues dorées pour les rendre aussi tranchantes que de l’acier. Zyla fit un saut en hauteur pour esquiver le coup, murmurant :

« Et pour combien de temps ? Combien de temps crois-tu que ce Xano te gardera ? »

« Jusqu’à la fin ! Il ne me quittera jamais ! Il ne m’abandonnera jamais et je le sais ! »

« Et après ? Même si lui ou toi ne le voulaient pas, il y a une chose contre laquelle vous ne pouvez rien faire : Le poids des ans. »

« Explique toi ! »

Le combat continuait de se faire alors qu’elles discutaient toutes les deux. Ne comprenait-elle pas ce qu’elle voulait dire par là ? Ce n’était pourtant pas si difficile et c’était à elle de lui montrer qu’elle se trompait de voie. La voie des humains n’était pas autorisée pour eux… Pas pour les Feunards !

« Et quand Xano sera mort, qu’est-ce que tu feras ? »

« Je mourrais en même temps que lui, ce n’est pas plus dur que ça ! »

« Tu crois vraiment que c’est réalisable ? Xano vivra combien de temps d’après toi ? Quatre-vingts ans ? Quatre-vingts dix ? »

« Je ne vois pas où tu… Non… »

Elle s’écroula au sol non pas à cause de la douleur mais parce qu’elle venait enfin de cerner ce que sa mère venait de lui dire. Xano allait vivre quatre-vingts ans et mourir. Il en serait sûrement de même pour Nelya, Oriane et Luna mais elle… ELLE ! Les Feunards étaient connus pour vivre des centaines d’années voir pouvant même dépasser le millénaire !

« Quatre-vingts ans et après ? Il ne sera plus là et tu n’auras que du remord et de la tristesse. Penserais-tu vraiment être capable de supporter plus de neuf cent années de solitude ? Les Feunards sont l’égal des Dieux, nous avons une résistance qu’aucun ou alors de très rares créatures peuvent avoir, il en est autant pour notre âge. Même si nous ne portons pas ce titre de Dieu qui revient à des personnes d’un autre lieu, d’un autre monde… »

« Juperus. »

« Tu connais son nom ? C’est la Déesse Supérieure du Ciel, celle à l’origine de ce monde. C’est de ses mains que cette Terre existe. Entre temps, nous sommes apparus, les humains aussi mais nous ne pouvons pas vivre avec eux. »

« MENSONGE ! Nous pouvons cohabiter avec eux ! »

« J’ai dis vivre…Pas cohabiter. Nous pouvons les laisser peupler une partie de cette Terre mais nous ne pouvons rester avec eux. Nous sommes les gardiens des flammes, comme les Dracolosses sont les gardiens mystiques chargés de sauver de nombreuses personnes en mer. »

« Les Dracolosses sont les Dracolosses ! Moi, je suis moi ! »

« Arrête d’être têtue. Tu ne comprends pas pourquoi je suis aussi calme après toutes ces années ? Alors que je criais que je voulais la mort de tous ces humains lorsque tu étais là ? »

« TAIS TOI ! »

Elle ne voulait plus l’écouter ! Elle en avait trop dit ! C’en était trop pour elle ! Elle voulait rester avec Xano pour toujours, POUR TOUJOURS ! Ce n’était pas plus dur que ça ! Quatre-vingt années avec lui, ça lui suffisait amplement ! Après, elle se fichait pas mal de son existence si elle en avait passée une partie avec lui !

« Je resterais quand même avec lui ! Qu’importe ce que tu diras, qu’importe ce que tu me feras ! Même après sa mort, je resterais avec lui, je veillerais sur son corps et je le protégerais ! Tu n’as pas l’air de comprendre ce que peuvent ressentir nos âmes lorsque nous sommes avec les humains ! »

« La sensation de ne plus être considérés comme des Dieux, de ne plus avoir besoin de se montrer hautains et prétentieux, de ne plus grogner ou alors être malveillant envers les humains… Tu crois vraiment que je ne connais rien aux humains ? »

Ca ne servait à rien, elle ne l’écoutait plus. Déjà, elle s’était remise à bondir sur sa mère, faisant claquer ses dents alors que celle-ci ne faisait que de brefs pas sur le côté pour éviter les morsures de sa fille. Pourquoi ne voulait-elle pas accepter la vérité ? Cet humain était-il vraiment aussi exceptionnel pour qu’elle ne pense qu’à lui ?

Ne plus penser aux paroles de sa mère, ne plus penser aux paroles de cette saleté de Feunard qui ne pouvait pas comprendre ce qu’elle ressentait ! Xano allait quand même la trouver belle malgré sa cicatrice, elle allait quand même la garder avec lui, ils allaient vivre et elle allait devenir une humaine ! Les neufs queues de Zyla allèrent la frapper dans la hanche, endroit où avait déjà souffert. Sa rage n’arrivait plus à contenir la douleur et elle poussa un long râle tout en se retrouvant couchée sur le côté. Elle était si fatiguée… mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle sentait que le vide se trouvait derrière elle, le vide qu’elle ne voulait pas voir. Ce n’était pas l’heure de faire le grand saut. Elle se releva avec difficultés :

« J’ai plus de six cents années. Kalix en avait plus de huit cents. Tu ne penses pas qu’en ce temps, nous n’avons pas connu d’humains ? »

« Comment tu es au courant pour Kalix ?! Elle ne l’avait jamais dit à personne sauf à moi ! »

« Je suis au courant de bon nombre de choses. Ceux qui ont déjà été avec des humains gardent leurs odeurs pour la vie. Toi… Tu as bon nombre d’odeurs mais il y en a une qui reste en permanence sur la tienne, celle de l’humain avec qui tu veux rester. »

« Et en quoi, ça m’intéresse ?! Je me fiche de l’odeur que j’ai ! A cause de toi, je viens de perdre mon œil et tu voudrais que je t’écoute ?! »

« Mon humain était quelqu’un de vraiment admirable… Un homme d’une lignée de manieurs de longs sabres recourbés que les gens appellent Katanas. Ils étaient très célèbres mais aussi très puissants, quiconque osait les défier ne devait guère tenir à sa vie. Mon humain était aussi quelqu’un de très gentil et admirable… Il a bien vécu, j’étais toujours à ses côtés, que cela du début de son existence jusqu’à l’extinction de cette dernière. J’ai vécu plus de trois cents années dans cette lignée mais cet homme était celui que je préférais… Son nom, je n’ai pas à le dire, c’est le secret que je garde en moi jusqu’à la fin de ma vie. »

Mais elle s’en foutait de ça ! Elle en avait vraiment rien à faire ! Elle ne voyait même pas l’intérêt d’en parler ! Sa mère avait déjà été avec un humain et alors ?! Sa grand-mère l’avait été aussi ! Ce n’est pas pour ça qu’elle pouvait lui pardonner le traitement qu’elle lui avait infligé ! Ce n’était pas pour ça qu’elle pouvait lui pardonner tout ce qu’elle avait subi dans le passé à cause d’elle ! Ses nombreuses morsures, ses nombreux coups de pattes quand elle disait qu’elle voulait partir avec cet humain !

« Mais son fils… Son fils était un traître… Je l’avais souvent mis en garde contre ce dernier mais il ne m’écoutait pas. Il avait pleinement confiance en sa famille et c’était normal… La famille, c’est sacré. Qu’importe ce que l’on peut dire, nous n’en avons qu’une seule comme nous n’avons qu’une mère. »

« Arrête de tourner autour du pot ! Si tu veux me dire quelque chose, annonce le maintenant ! Je prend la décence de t’écouter. »

« Tu as acquis une grande bouche à ce que je vois… Tu n’as donc aucun respect pour celle qui t’a mise au monde ? Cet humain était très spécial pour moi, il n’y avait pas de médaillons ou de pokéballs à cette époque mais on m’a retiré mon humain, on l’a simplement empoisonné et lorsqu’il s’est endormi, il ne s’est jamais réveillé. Je devais veiller sur lui et maintenant, on me forçait à être la gardienne de celui qui avait tué mon maître ? Je l’ai simplement éliminé de ce monde et j’ai été poursuivie… Poursuivie pendant toutes ces années… Pendant plus de trois cents autres années, ils n’ont cessé de me poursuivre, de vouloir me reprendre. Pour eux, j’étais l’égal d’une déesse, je n’étais pas comme ces Feunards que l’on pouvaient avoir avec une pierre de feu. J’avais l’expérience et la puissance, j’avais ce qu’aucune autre ne pouvait posséder. Cette lignée continue encore et toujours de me poursuivre. Les cendres et les corps que tu peux voir sur ce chemin, ce sont les leurs. »

« Et alors ? Ce n’est pas parce que cet humain était un véritable enfoiré qu’ils le sont tous ! »

« Je le sais bien… mais il y a des choses que l’on ne peut réparer. Si il n’avait pas été empoisonné, si il n’était pas mort prématurément, j’aurais put faire mon deuil, j’aurais put vivre en sachant qu’il est mort en étant heureux mais depuis trois cents années… »

Elle faisait un pas en direction de Tyrania, puis un second. Ses mèches de poils brunes étaient légèrement ensanglantés mais étaient-ce de son sang ou alors de celui de la Feunard à la fourrure dorée ? A part elles, personne ne pouvaient le savoir. Elle avait les larmes aux yeux et continuait d’avancer en direction de Tyrania :

« J’ai le poids de son remord dans mon cœur. Je ne trouverais jamais d’autres humains comme lui. Crois-tu vraiment que la vie vaut la peine d’être vécue à nouveau alors que l’on s’est attachés aux humains ? Ces derniers peuvent créer des miracles sans que l’on ne soient là. Mais ils sont éphémères… Ils ne vivent qu’une centaine d’années au maximum… et ils disparaissent. »

« … »

Elle ne répondait pas aux propos de sa mère. Elle semblait sincère, vraiment sincère… Le cœur d’une femme était impossible à lire… même pour les personnes qui étaient proches de cette dernière. Qu’est-ce qu’elle avait voulu faire par là au final ? Maintenant, tout avait été commencé et la roue de la vie ne pouvait être stoppée. Zyla se retrouva devant Tyrania. Comme elle était plus grande qu’elle, sa tête était bien au-dessus de celle de sa fille et elle vint caresser son visage de son museau :

« J’ai simplement voulu te mettre en garde… Ne pas souffrir comme je l’ai fait. »

« Xano… n’est pas un humain. C’était un envoyé céleste… Un envoyé de Juperus. »

« Dornrek ? L’humain que tu aimes est DornRek ? Mais… ce n’est pas un humain. »

« Comme je viens de te le dire, il n’est pas comme celui que protégeais… Il est d’une chose supérieure à moi et à toi. »

« Ca ne change rien à la situation. Son corps est celui d’un humain, toutes les créatures déifiques de ce monde sont au courant qu’ils se trament quelque chose. Sais-tu où nous sommes ? »

Non… Elle ne savait pas, elle ne s’était même pas posée la question. Seule arrêter cette malédiction avait été sa priorité depuis presque trois mois. Sa mère sortit sa langue, venant lécher la cicatrice qu’elle lui avait causée. Elle poussa un léger cri de douleur mais ne bougea pas. Sa mère lui montrait de l’affection alors qu’elle ne l’avait jamais alors qu’elle n’était qu’une enfant ?

« Cette blessure ne pourra pas être soignée…Maintenant, est-ce que veux arrêter ce combat qui est inutile ? »

« Non… Je ne l’arrêterais pas… sauf si tu annules ma malédiction ! Je veux revoir Xano ! »

« Il court droit à une mort certaine. Les créatures déifiques se rapprochent de plus en plus de ce lieu qui est le noyau central du Mal en ce monde. Nous sommes dans les montagnes Valéennes et je suis à la recherche de ce mal. Inexorablement, la prophétie se met en route et celui que tu protèges se dirige vers cet endroit. Il ne doit plus être très loin, ce n’est qu’une question de temps. Ta malédiction… Je ne peux l’annuler sauf par ma mort. »

« Je peux arranger ça héhéhé ! »

Une ombre gigantesque se profila dans le ciel avant de venir s’abattre sur le haut de la montagne où elles se trouvaient… Deux paires d’ailes différentes, une apparence qui ne semblait plus humaine et pourtant une voix qui montrait qu’il était clairement un humain. Qu’est-ce que cette chose faisait ici ?! Zyla se positionna devant sa fille comme pour faire rempart de son corps avant de s’écrier :

« Tu t’es enfin montré ! Vous vous êtes décidés à sortir de votre trou ?! Ils arrivent les uns après les autres ! D’ici quelques semaines, vous serez rayés de la surface de cette planète ! »

« Moi ? Disparaître ? Ne dit pas de bêtises de ce genre, il en faudra bien plus que ça pour m’éliminer. Nous avons déjà éliminé une grande majorité de la famille la plus puissante parmi les Feunards, il ne reste plus que vous deux. Dommage que votre échauffourée m’a permis de vous repérer. A qui ai-je affaire ? L’une des Reines et une Feunard à la puissance presque divine… si elle n’avait pas été autant affaiblie par ce combat. »

« ZYLA ! Ma mère se nomme Zyla ! »

« Tais toi Tyrania. Ainsi… Tu es l’une des quatre Reines ? Jamais… je n’aurais pu te tuer de toutes façons. Une mère n’a pas à tuer son enfant. »

« Que c’est tendre et touchante comme scène. Dommage qu’elle doive se terminer maintenant. »

« Qui es-tu saleté d’humain ?! »

« Loxen, Taiso dominateur. Peut-être que tu ne connais pas ce nom mais ta fille doit bien savoir de quoi je parle, n’est-ce pas mes belles ? »

Quatre griffes sortaient des deux bras de Loxen pour venir se planter juste à l’endroit où Tyrania et Zyla se trouvaient il y a quelques secondes. La Feunard de deux mètres de hauteur grogna légèrement alors qu’elle faisait déjà apparaître une flamme à l’intérieur de sa bouche :

« Tu ne toucheras pas à elle ! Tyrania ! Enfuis toi ! Vas rejoindre ton dresseur, vas rejoindre le Joker Blanc, je vais le retenir du mieux que je le peux ! »

Ce spectacle… Ce fameux spectacle d’une mère protégeant son enfant. Où l’avait-elle déjà vu ? Cela ne datait pourtant de pas tant de temps que cela… Moins d’une année avec Elis. Sa mère était prête à la protéger ? Après tout ce qu’elle lui avait fait ? Tsss ! Et puis quoi encore ! Elle fit apparaître une sphère de feu à l’intérieur de sa bouche avant de se positionner à côté de sa mère, lui criant :

« Tu crois vraiment que je vais t’écouter ?! Cela fait depuis plus de dix ans que je ne t’ai jamais écouté, je ne vais pas commencer maintenant ! »

« Sale fille. Tu me fais honte. »

Elle venait de dire cela sur le ton de la plaisanterie car elles savaient autant l’une que l’autre que ce n’était plus l’heure de se battre. Cet homme avait une coupe afro de couleur jaune flash et vraiment horrible. A part cela, il ne semblait pas avoir grand-chose d’humain. De nombreuses ailes, des griffes qui sortaient de ses bras et une épaisse peau écailleuse étaient son corps. Une paire de lunettes noires cachait ses yeux et un sourire était dessiné sur ses lèvres. Il prit la parole en regardant les deux flammes :

« Vous pensez vraiment que vos flammes vont m’atteindre ?! Animaux répugnants, comprenez donc votre place ! »

C’était à son tour d’ouvrir la gueule pour faire apparaître un puissant souffle de flammes violettes qu’il crachait en direction des deux renardes. Celles-ci esquivèrent instinctivement, se doutant bien que ce n’étaient pas des véritables flammes que Loxen venait d’utiliser. Il était impossible pour elles de les battre à l’heure actuelle et elle le savait bien. Zyla poussa un profond soupir avant de faire apparaître un halo de flammes autour du sommet.

« Je peux savoir ce que tu comptes faire ? Je pensais t’avoir dit que les flammes ne pouvaient pas m’atteindre. »

« Je n’ai jamais considéré comme la possibilité de te vaincre… du moins pas dans mon état et c’est pour ça que tu nous as attendu. Tu voulais profiter que l’on soient blessées pour nous attaquer par derrière. »

« Et oui ! Quand même, tu es relativement intelligente… pour une créature. »

« Quand on utilise des tactiques aussi viles et basses, on ressemble plus à un cafard qu’autre chose. Je préfère être un animal dénué d’intelligence qu’un avorton de ton espèce ! »

« Je vois que l’on parle beaucoup mais il est temps de mettre un terme à ta vie ! »

Pff… Il était temps ! Elle disparaissait de la vue de Tyrania en même temps que Loxen. Si il voulait un véritable combat malgré l’état déplorable de la Feunard au pelage brun, elle allait lui en donner ! Tyrania tournait son œil violet de tous les côtés pour tenter de suivre le combat mais n’y arrivait pas. Sa mère n’avait-elle rien donné lors de son propre combat contre elle ? Maintenant qu’elle était là en tant que spectatrice, elle pouvait voir à quel point le combat qu’elle venait de mener contre sa mère était bien différent de celui qu’elle voyait actuellement. La voie de sa mère résonna à ses oreilles :

« Prépare toi… Tyrania… Serre les dents… »

« Qu’est-ce… »

Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps aux paroles de sa mère que celle-ci réapparaissait devant elle. Les yeux bruns posés sur Tyrania, Zyla donna un puissant coup de tête, la faisant traverser les flammes de l’halo… pour la faire plonger dans le vide. Juste à la fin… Elle venait de la trahir ?

« Survis… puisque tu es la dernière de notre famille. »

« Elle ne pourra pas rester en vie à cette hauteur. Tu es complètement arriérée ! »

« Je lui fais pleinement confiance. Quand à toi… Tu n’as pas compris ce qui vient de se passer, n’est-ce pas ? Ma famille… Elle est toujours présente autour de moi depuis des années. »

Quoi ?! Ce n’était pas vrai… Il tourna son regard très rapidement pour remarquer que des sortes de fumées blanches traversaient les flammes qu’elle avait crée. De nombreuses fumées blanches à l’apparence de différents Feunards de diverses tailles. Des esprits… Ils étaient tous là depuis des années, ils étaient restés près d’elle pendant tout ce temps.

« Celui qui m’a permis de rester en vie a très mal joué. Nous ne pouvons pas mourir aussi facilement. Nous restons toujours en vie jusqu’à ce que nous ayons accompli notre dernière volonté. C’est là notre force. »

« Qu’est-ce que tu vas faire comme conneries ?! »

Déjà, les spectres rentraient les uns après les autres dans le corps de Zyla. Ses blessures se refermaient les unes après les autres alors qu’elle se mettait à grandir. Trois… Quatre… Cinq mètres, elle était maintenant presque trois fois plus grande que l’humain qui se tenait devant elle. Déjà, son corps s’était enflammé complètement alors qu’elle souriait, un glapissement sortant de ses lèvres :

« Le mal de ce monde doit disparaître et je vais emporter l’un de ces suppôts avec moi ! »

Ce qui s’était passé à ce moment là ? Personne ne le savait mais la majeure partie de la montagne disparue dans une magnifique explosion qui fit trembler la terre sur des dizaines de kilomètres. Il ne fallait jamais sous-estimer la puissance d’êtres considérés comme des divinités, cela avait été l’erreur de Loxen. En bas de la montagne ou plutôt de ce qui en restait, un corps s’était retrouvé couvert par de nombreux buissons. Des blessures étaient apparentes sur sa majeure partie et le souffle de la Feunard au pelage doré était très faible. La cicatrice qui allait se former à la place de son œil droit s’était remise à saigner. Tout était terminé… Une aura noire était apparue très légèrement autour d’elle avant de disparaître, une fumée blanche s’approchant d’elle avant de la pénétrer. C’était la dernière chose qu’elle pouvait faire pour elle. Les blessures du corps de Tyrania se refermèrent mais la cicatrice restait indéniablement.

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