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Chapitre 66 : Un monarque sur un trône de sang
« Olistar, accroche-toi à moi, d’accord ? »
Comme il désirait. Elle passa avec faiblesse ses deux bras autour de son cou alors qu’il pénétrait dans chaque pièce de la bâtisse. Un endroit où elle pourrait se reposer ? Il avait déjà essayé de la prendre avec une extrême précaution pour ne pas la blesser plus qu’elle ne l’était mais ce n’était pas suffisant, loin de là, il le savait parfaitement !
« Trouve-moi juste une zone sombre … Ca ira parfaitement à partir de là. Je vais me montrer discrète, je te le promets. » murmura la jeune femme.
« Je vais t’emmener dans l’une des tours, elles sont sûrement inoccupées … Après mon passage, bien entendu. Enfin … Je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout où je dois t’emmener ! »
« Alors ne m’emmène nulle part, c’est aussi simple que ça ! »
Mais non ! Ce n’était pas aussi simple que ça ! C’était même tout le contraire ! Pfff ! Vraiment ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il devait lui trouver un endroit bien sympathique ! AH ! Il pénétra dans une pièce qui semblait désespérément vide, juste un lit basique, un bureau, quelques livres. Une chambre pour une seule personne. Il déposa doucement la jeune femme sur le lit, mettant la couverture sur elle.
« Hahaha … Tu sais, je n’ai pas besoin d’être bordée non plus. Ferme la porte et laisse-moi me reposer. Tu as un combat à faire, n’est-ce pas ? »
« Oui mais je reviendrai te chercher. Essaie de te montrer discrète. Je fermerai derrière moi et je pense même à l’éventualité de détruire la porte et une partie du mur pour que personne ne vienne mais c’est exagéré et … »
« Je ne pense pas que tu en serais capable de toute façon. Ferme juste à clé, ça sera suffisant. Si je veux sortir car je me sens mieux, je n’aurai qu’à exploser la porte. » dit-elle tout en rigolant, amusée par ses propres paroles.
Humpf … D’accord, il lui faisait confiance. Il l’embrassa sur le front comme elle le faisait d’habitude, quittant la chambre en prenant la clé avec lui. Il la referma avec celle-ci, poussant un profond soupir. Il n’osait pas lui dire qu’il avait l’impression que c’était la dernière fois qu’il la voyait. Bon …
Il ne devait pas se faire repérer ou alors plutôt l’inverse. Il devait se faire repérer, ainsi, elle serait en sécurité définitivement. Oui, c’était la meilleure idée qui soit. Mais en même temps, il devait trouver l’endroit où était le roi ! Il avait le sentiment que celui-ci devait se trouver dans l’une des deux tours ou alors près de l’une d’entre elles.
« De toute façon, il me suffit de voir où sont partis les rebelles … s’ils n’ont pas tous perdus connaissance. J’espère ne pas avoir trop de monde dans les parages. »
Mais en même temps, s’il devait faire ça pour éviter qu’Olistar ait des ennuis, c’était la meilleure chose à faire. Mais ce n’était pas aussi simple ! Avec ses petites blessures, le jeune homme commença à parcourir l’intérieur de la bâtisse pour trouver le roi.
Où devait-elle se rendre ? Elle était près de la bâtisse dont avait parlé Douély. Elle était proche. Et bizarrement, elle reniflait l’air, poussant un petit cri de joie. Même à cette distance, même si elle ne l’avait plus vu depuis des années, elle savait une chose.
« Earnos est là ! Earnos se trouve ici ! SUPER ! Je dois le trouver maintenant ! » s’écria la jeune femme aux cheveux blonds avec joie.
Mais ce n’était pas suffisant de le sentir ! Elle avait un excellent odorat car cela allait lui être utile pour la cuisine dans quelques temps … Mais elle voulait retrouver Earnos maintenant ! Elle pénétra dans la bâtisse à son tour, remarquant les corps autour d’elle.
« Des combats … Je suis dans un endroit parcouru par les combats. Je ne devrai pas être heureuse, loin de là mais … mais … Earnos est si proche. »
Elle était juste folle à lier de penser que c’était une bonne chose que de voir ces corps ! Mais à côté, Earnos n’était plus si loin d’elle ! Hum ! Quand elle allait le retrouver, l’embrassade allait durer une heure ! Oh non, même plus ! Elle allait tout faire pour ne plus le lâcher.
Mais pour ça, il fallait d’abord le trouver et ça n’allait pas être une partie de plaisir, elle le sentait ! Mais bon … Elle était motivée, très motivée ! Elle passa dans les différents couloirs, remarquant les soldats et les rebelles qui se combattaient. D’ailleurs, certains s’arrêtèrent de se combattre, la regardant.
« Je dois rêver … Princesse Terria ? Mais vous êtes morte ? »
OUPS ! Elle ne devait pas se montrer à eux en premier ! Elle devait donner l’impression d’être un mirage ! Un reflet de leurs imaginations ! Elle s’éloigna à toute allure, disparaissant tel un fantôme alors que tous écarquillaient les yeux.
« J’ai vu un spectre ! J’ai vu le spectre de la princesse ! Il va emporter le roi avec lui ! »
Les rares rebelles encore conscients malgré la mort de leur chef ne savaient plus quoi faire. Plus aucun ne voulait combattre, surtout après cette apparition. Comme une révélation, la jeune femme aux cheveux blonds semblait avoir apaisé le cœur des insectes.
« Pfiou ! J’ai eu chaud ! » murmura l’Apireine, posant une main sur son cœur.
Elle se tenait adossée à un mur, observant les alentours. Peut-être qu’il valait mieux pour elle qu’elle prenne la voie des airs ? C’était moins discret mais en même temps, son but était surtout de retrouver Earnos. En même temps … Ce n’était pas vraiment ce que voulait la jeune femme aux cheveux bruns. Douély voulait d’ailleurs quoi exactement ?
« Elle ne m’a pas vraiment tout expliqué … Pfff … Je dois faire un choix mais lequel ? Ce n’est pas aussi simple qu’elle ne le croit en même temps ! »
Mais bon, il valait mieux pour elle qu’elle accélère le rythme et qu’elle trouve Earnos ! Elle n’avait pas envie de voir son père ! Pas après la folie qui l’animait. Elle aurait bien aimé essayer de le calmer mais elle savait que c’était particulièrement inutile.
« Où est-il ? Je sens son odeur ! Je sens qu’il est proche ! »
Il n’avait pas un odorat développé mais c’était comme ça. Tous les pores de sa peau l’alertaient sur le fait qu’il était proche du roi ! Très proche même ! Il en était sûr et certain ! Puis, il y avait aussi une autre odeur. Une odeur … de sang ?
« Ah … Mais ça pue le sang justement ! Y a quoi ? »
Ce n’était pas normal une telle odeur ! PAS DU TOUT ! Il se dirigea vers l’origine de celle-ci, remarquant les flaques de sang mais aussi les cadavres tout autour d’une porte … Comme si quelqu’un les avait projetés là-bas ou alors … Non … Ils avaient fuis.
« Rentre donc … Earnos. Ton odeur détestable se fait sentir à des kilomètres à la ronde. » murmura une voix de l’autre côté de la porte bien que celle-ci était ouverte depuis le début. Il se retint de vomir, ayant des nausées alors que le sang venait de là, l’odeur si forte et violente qui piquait les narines provenait de là !
Il pénétra dans la pièce, regardant à gauche et à droite avant de voir des dizaines de corps entassés les uns sur les autres. Que cela soit des soldats ou des rebelles, il n’y avait aucune différence. C’était une chambre … Une chambre assez belle si on ne considérait pas les tâches de sang un peu partout, les meubles brisés …
« Que regardes-tu ? L’endroit où je vais te tuer ? »
La voix, il la reconnaissait parfaitement sauf qu’il n’avait pas l’habitude qu’elle soit aussi calme. Non, ce n’était pas normal même. Il fallait dire qu’il remarquait enfin le vieil homme assis sur un fauteuil de cuir. Un fauteuil recouvert par le sang des nombreux hommes que l’homme avait tué avec une telle facilité. Il suffisait de voir ses vêtements.
« Roi Théor, hahaha … Enfin, je mets la main sur vous. »
« Je ne pouvais pas mieux dire ! » s’écria l’homme avant de se lever brusquement, montrant par là toute sa stature. Mais contrairement à auparavant, le Dardargnan n’éprouvait aucune crainte par rapport au Yanmega. « Je vais pouvoir venger ma fille. »
« Je vais pouvoir venger celle que j’aimais. »
Il avait corrigé les paroles du roi, celui-ci ayant une petite veine qui lui apparut sur le cou, signe de son exaspération. Pourtant, il gardait son calme olympien avant de reprendre :
« Comment est-ce que tu penses pouvoir me tuer alors que j’ai mis à terre et tué tous ses hommes sans même être fatigué ? »
« Vous serez surpris de l’endurance d’un jeune homme comme moi ! Si j’arrive à vous tuer, je peux considérer que je suis assez fort pour épouser votre fille ? Même si vous l’avez tuée ? Au moins, vous le reconnaîtrez avant de mourir ! »
« HAHAHAHA ! Impertinence … De l’impertinence à ce moment précis ! Toi … qui m’a retiré ma fille, tu voudrais que je te considère comme mon gendre ? Ça sera bien la dernière chose que je prendrai en compte si je devais mourir de ta main ! »