Chapitre 7 : Dans un lit de plumes et de roses

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 7 : Dans un lit de plumes et de roses

« Xavier… Est-ce que tu dors ? »

« Non… Helena… Je ne dors pas et devine pourquoi ? Car tu me poses la question toutes les cinq minutes. Qu’est-ce qu’il y a au final ? »

« J’ai… J’ai peur… Est-ce que je peux poser ma tête contre toi ? Contre… ton torse ? »

« Pffff ! Bien sur ! Pourquoi tu me poses la question ?! Allez viens par là et arrête de trop t’en faire. Ca devait être une simple défaillance. Tu as du te tromper… »

Se tromper ? Elle ne pouvait pas se tromper à ce sujet ! Elle se logea contre son torse, posant sa tête sur sa poitrine pour entendre son cœur battre. Une symphonie fantastique… Une preuve vivante qu’il existait… Elle poussa un profond soupir de joie.

« C’est si merveilleux que ça de m’entendre respirer, Helena ? »

« Oui… C’est la plus belle musique à mes oreilles… C’est tout ce que je veux entendre quand je dors près de toi… Je… Je peux rester… comme ça indéfiniment. »

« Pourquoi pas ? Maintenant… Tu veux que l’on dorme tous les deux ? Enfin… Si tu veux bien… Car j’aimerais bien me reposer… »

« Oui… Mais… Je me demandais… Pour me faire pardonner… de ce qui se passait… Est-ce que tu ne veux pas que l’on… le fasse ? »

« Helena… Vue l’heure qu’il est… et ma fatigue… Je préfère éviter… Comment dire… Je n’ai rien contre… Je le veux aussi… »

« J’ai une petite idée… mais retourne toi… alors… s’il te plaît. »

Se retourner complètement ? D’accord… Il n’avait aucun problème à faire ça. Il s’exécuta en se demandant ce qu’elle préparait. Elle était en train de faire quelque chose mais quoi ? Même si c’était faiblement… il entendait des bruits de mouvement… comme si elle se débattait… Puis des objets tombaient au sol ? Des objets assez légers puisqu’ils n’émettaient que peu de bruit. Elle alla se coller contre lui et il frissonna subitement. C’était… sa poitrine complètement nue qu’il sentait contre son dos ?!
Mais attendez un peu… Elle bougeait aussi ses jambes… comme si elle voulait qu’il remarque autre chose. Et ça ne tarda pas, il savait ce qu’elle avait fait… Il poussa un petit cri de surprise… Elle était complètement nue… et lui était vraiment très excité à cause de ça. Il bafouilla quelques mots, cherchant à se calmer sans réellement y arriver.

« He… Helena… Je… Je comment dire… Je ne sais pas trop… »

« Même si ce n’est pas grand-chose… Et que le temps commence à nous manquer… Je voulais au moins… que l’on se découvre ainsi… Que je me montre devant toi… de cette manière… Que l’on n’aie plus de secrets l’un pour l’autre J’espère que tu ne m’en voudras pas de…. D’avoir fait ceci. Je… Je veux vraiment être avec toi. »

« Hé… Héhé… Je n’ose pas me retourner… Je n’aimerais pas me montrer… sans le moindre vêtement maintenant…. »

« Hein ? Mais… Mais pourquoi ? Je l’ai fait… alors pourquoi pas toi ? Je suis très très timide… mais toi… tu l’es un peu moins… que moi alors pourquoi ? »

« Disons que… le plaisir et l’excitation… chez un homme… ou plutôt sa façon d’être heureux et aimer par une femme… est bien plus visible… »

« Je ne comprends… pas ? Comment ça ? Xavier ? »

« J’ai une érection ! Voilà ! Voilà ce que j’ai ! Et c’est grâce à toi ! »

Elle eut un coup de chaud, se détachant de lui en reculant dans le lit. Lui ? Il avait ça ? C’est… C’est vrai que les hommes… étaient… constitués de cette manière. Mais si… Elle était capable de faire s’exprimer du plaisir de la part de Xavier… Ce n’était pas une mauvaise chose… non ? Elle retourna près de lui, posant ses deux mains sur son ventre avant de le caresser, reprenant la parole d’une voix douce :

« Ca ne fait rien… Xavier… C’est la nature… Au lieu d’être apeurée… Je devrais plutôt être heureuse… de savoir que tout ceci est grâce à moi… Je suis nue… Je veux que tu le sois toi aussi… J’aimerais… Et puis zut… Désolée… »

Elle posa ses deux mains sur le bord du caleçon de Xavier, l’abaissant subitement avant de le retirer et de le jeter derrière elle. Xavier se recroquevilla sur lui-même, poussant un petit gémissement plaintif. Dans cette position, son sexe lui faisait atrocement mal. Avec douceur, elle l’invita à s’allonger correctement, lui murmurant :

« Même si… tout les deux… Nous ne faisons rien… Au moins… Nous dormons ensembles… comme des gens qui s’aiment… comme des personnes… qui veulent s’unir… »

« Quand tu le dis… Ca a quelque chose de merveilleux… »

« Je t’aime plus que tout… Xavier… Alors… retourne toi… et quitte à ce que… par inadvertance… Nous nous… unissons… J’en serais heureuse. »

Se retourner ? Alors… qu’elle n’ait pas peur… Il prit une profonde respiration, se retournant finalement pour être en face d’elle. Elle ne baissa pas le regard, passant une main sur l’entrejambe du jeune homme avant de le serrer. Il poussa un petit gémissement alors qu’elle disait, rouge de gêne :

« Je ne ferais rien d’autre, je te le promets. Je veux juste… me prouver à moi-même… que c’est à cause de moi que tu es comme ça… Xavier… Est-ce que l’on peut dormir tous les deux maintenant ? Enfin… Si tu le désires… »

« Je crois que je vais avoir beaucoup de mal à dormir… dans cet état… mais ce n’est pas de ta faute héhéhé… Bon… On va essayer de dormir… mais je crois que notre réveil sera spécial. »

« Si c’est toi qui me réveille… Alors je ne serais pas gênée du tout. Bonne nuit, Xavier. »

Bonne nuit… douce demoiselle. Essayant de ne pas trop lui faire ressentir sa réaction, il se calfeutra contre elle en fermant ses yeux. Peu à peu, il sentait son excitation descendre… Voilà… C’était bien mieux… Il se colla encore un peu plus contre elle, s’endormant contre sa peau nue. Ils dormaient comme Adam et Eve… dans la même tenue qu’eux.
Lorsqu’il se réveilla, la première chose qu’il fit, ce fut de reculer en remarquant une nouvelle érection. Le petit chapiteau du matin ou alors la lance à incendie… Il pouffa intérieurement de rire, se disant qu’il n’y avait rien de drôle à tout ça avant de baisser ses yeux… OH ZUT ! Il posa ses deux mains sur son sexe, formant un cocon protecteur en tentant de camoufler toute son excitation. Purée…

« Helena… Pardon… Mais… Mais… Je crois que je ne vais plus me retenir très longtemps… J’ai aussi… J’ai aussi mes pulsions… »

Il approcha une main vers le sein droit d’Helena, prêt à le presser mais il s’arrêta au dernier moment. Même si il avait ses pulsions… Il avait aussi… un caractère qui l’empêchait de tomber dans le désir. Il alla l’embrasser tendrement, la réveillant peu à peu alors qu’elle ouvrait les yeux, murmurant d’une voix à demi ensommeillée :

« Bonjour… Xavier… On est quand ? Est-ce que… nous… »

« Et non, Helena. Mais je compte bien en profiter cette nuit… »

« Cette nuit sera notre dernière, nous ne devons pas la gâcher, Xavier. Nous… Nous devons nous unifier… tout les deux… Car on s’aime… »

« Mais aujourd’hui… Tu dois encore partir quelques heures non ? »

« Non… Je ne dois pas partir… mais je ne veux pas te laisser seul… Mais je ne veux pas te montrer avant demain… »

« Vas à ce que tu dois faire, de mon côté, je vais appeler le médecin et lui demander si je peux me soigner. Ne t’en fais pas d’accord ? »

« Comme tu le désires… Au passage, préviens le que tu es en manque de médicaments et qu’il nous en faut pour demain aussi… pour les prochains jours. »

Les prochains jours… Elle émit un petit sourire qu’il lui rendit. C’était bizarre… Elle ne savait pas comment l’expliquer mais le sourire de Xavier avait quelque chose de singulier. Elle alla se relever mais voyant que le jeune homme se cachait l’entrejambe avec ses deux mains, elle resta cachée sous les couvertures.

« Je pense que l’on peut attendre encore quelques minutes ? Avant de se lever ? »

« Je suis partisan de cette idée ! Et pourquoi je ne me mettrais pas sur toi ? »

« Xavier ! Pas avec… ton… enfin… tu comprends quoi… Pas dans cet état. »

« Alors on peut inverser ? Tu te met sur moi… en tant que femelle dominatrice »

Elle lui donna une petite claque, rigolant avec amusement en lui disant qu’elle n’était pas comme ça ! Il se jeta sur elle, venant la caresser tout en l’embrassant où il le pouvait sur le visage, la jeune femme poussant de profonds soupirs entre la joie et le plaisir. Ce n’était pas forcément un jeu sexuel mais ils prenaient leur plaisir de cette façon et cela leur convenait parfaitement. Ils continuèrent ainsi pendant une bonne quinzaine de minutes alors qu’elle murmurait en haletant :

« Ah… Ah… Si rien qu’avec ça… On est dans… dans cet état… alors… »

« Alors c’est à se demander ce que ça sera ce soir ? Tiens… donc… mais c’est quoi cette petite goutte près de cet endroit ? »

Il venait lécher une goutte de sueur juste à côté du téton droit de la jeune femme aux cheveux verts, celle-ci s’arquant alors que son corps était très excité par la situation. Du côté du jeune homme, ce n’était guère mieux. Elle ne se laissa pas faire, venant le pousser sur le lit pour se retrouver sur lui comme il l’avait proposé… Sa poitrine ballotait devant les yeux de Xavier, celui-ci ne pouvant s’empêcher de déglutir.

« Vous êtes vraiment très jolie… mademoiselle… MAIS… »

Il posa ses deux mains sur ses épaules, la poussant à son tour pour la faire tomber en arrière. Il s’était couché sur elle, allant l’embrasser brièvement avant de se relever à son tour. Il quitta le lit, l’aidant à se lever avant de passer une main sur ses hanches, se penchant en avant pour lui tendre ses sous-vêtements. Ils commencèrent à s’habiller à peu près convenablement, Xavier signalant à Helena qu’elle pouvait prendre la salle de bains avant lui. Elle l’embrassa sur les deux joues, le remerciant :

« Je ne serais pas très longue, je te le promets. Par contre, en attendant, est-ce que tu peux appeler le médecin ? »

« Rien ne presse ! Ne t’en fait pas ! On va d’abord déjeuner et ensuite, j’appellerais le médecin pendant que tu me prépares je ne sais quoi… »

« Je te promets que ça sera parfait ! Comme tout ce qui se fera entre nous ! »

« J’aime quand tu me parles comme ça, Helena. Ca me fait tout oublier autour de moi. »

Ils étaient en sous-vêtements, le jeune homme aux cheveux bruns venant la serrer dans ses bras avec tendresse. Elle se laissa faire, amusée par le jeune homme avant de lui dire qu’elle l’aimait plus que tout. Mettant de quoi les recouvrir tout les deux, il la guida vers la salle de bains, ouvrant la perte avec galanterie alors qu’elle s’inclinait respectueusement devant lui.

« Merci beaucoup gente damoiseau. Vous êtes un jeune homme bien éduqué. »

« Il me faut dire que je ne peux que réagir ainsi devant tant de beauté et de prestance de votre part. La vision que j’ai devant moi est féérique et si cela n’est qu’un rêve, alors ne me réveillez pas… J’aimerais pouvoir passer le restant de mon existence à vos côtés… »

« Rien ne presse, messire Xavier… Rien ne presse. Bisoux. »

Il se laissa embrasser, la regardant rentrer dans la salle de bains alors qu’il se mettait à siffloter. Qu’est-ce qu’il allait faire aujourd’hui ? A part téléphoner au docteur pour ses médicaments… et sa petite affaire ? Hum… Pas grand-chose. Plus les minutes passaient et plus il mourrait d’envie de savoir ce qu’elle avait préparé pour lui.

« Xavier ? Tu peux y aller. Xavier ? Hého ! »

Elle claqua des doigts devant lui, le faisant sortir de sa torpeur. Toujours aussi belle… dans son ancienne robe blanche ? Ah… Pourquoi une telle tenue ? Devant sa surprise, elle prit la parole d’une voix enjouée :

« Je préfère éviter de salir celle que tu m’as acheté… Tu comprends ? Tu me l’as offerte et donc… Je ne veux pas que je sois sale… »

« J’avais compris la première fois, oui. Mais qu’est-ce qui est si important au point que tu risques de te rendre sale ? J’aimerais bien le savoir… »

« Mais tu le sauras pas, hihi ! Pas avant demain, Xavier. Pas avant demain… Sois patient… Demain est un grand jour… Demain… »

« Demain sera notre dernier jour… Et je ne sais pas comment le rendre parfait… »

« Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. C’est moi qui vais me charger de toute cette histoire, d’accord ? Tu n’as pas à t’en… »

« Helena… Tu sais… Sans toi… Ca sera très triste… »

Ah… Hum… Elle aurait du s’en douter. C’est vrai que tout ces moments merveilleux allaient s’arrêter d’ici demain… Demain soir plus précisément… Ou dans ces environs… Une semaine allait bientôt s’être écoulée… Une semaine magnifique… Elle lui murmura d’aller se laver, lui disant qu’elle allait prévenir les servants pour le déjeuner. Il acquiesça d’un hochement de tête, se dirigeant dans la salle de bains.
Lorsqu’il revint, elle était déjà présente devant lui, lui prenant la main pour qu’il la suive. Ils allaient manger et ensuite… Ils allaient se promener… De toute façon, ils n’étaient pas encore dans l’après-midi et puis… Elle voulait voir quelque chose. Assis l’un en face de l’autre, ils discutaient de tout et de rien, Helena lui proposant d’une voix douce :

« Pour bien digérer, je considère que s’asseoir sur un banc sera la meilleure des idées possibles ! Une bonne digestion pendant une heure et on est repartis ! »

« Hum… Soit… Je ne peux qu’accepter cette idée, Helena. Mais ensuite, tu dois partir hein ? Je suis pressé de savoir ce que tu me prépares pour demain. »

Elle eut un grand sourire et il ferma ses yeux tout en commençant à manger. Oui, il en était sûr… Tout allait être superbe dès demain… Comme tout les jours qui s’étaient écoulés… du premier jusqu’au dernier… Jusqu’au dernier… Ils mangèrent tranquillement, la discussion ne se faisant plus depuis quelques minutes. Dès qu’ils eurent terminés, il remercia les servants et félicita les cuisiniers avant de prendre la main d’Helena. C’était l’heure de la promenade. Et qui disait promenade… disait plaisir des plus simples…

Plaisir qu’ils s’octroyaient maintenant. Main dans la main, ils quittaient la demeure, marchant d’un pas lent sur les nombreux chemins qui entouraient l’habitat. Observer le jardin, les jardiniers, tout…Elle posait sa tête contre l’épaule de Xavier, lui parlant avec délicatesse tandis qu’il lui répondait.

« Encore quelques heures… et je serais fin prête pour demain. J’espère que ça te plaira sincèrement… Et que tu ne me mentiras pas, promis ? »

« Je te le promets bien que je te rappelle que je ne sais pas de quoi tu parles… Je suis désolé mais c’est comme ça… Tu ne veux même pas me donner un indice ? »

« Ca me concerne… plus personnellement… en tant que femme. »

« En… En tant que femme ? Qu’est-ce que tu as préparé ? Ca ne m’aide pas vraiment… Mais j’ai un peu peur, je te l’avoue. Est-ce que ça te concerne physiquement ? »

Il la regardait de haut en bas, l’étudiant d’un œil expert… mais un peu pervers. Elle cacha sa poitrine avec ses deux mains, rougissant avant de crier :

« Mais qu’est-ce que tu fais, Xavier ?! C’est quoi ses yeux lubriques ?! »

« Tu ne m’as pas répondu… donc j’en déduis que c’est bien physique… Mais tu sais… Ne te force pas à faire des choses que tu n’aimes pas. »

« Je crois que tu te trompes lourdement ! Tu t’es imaginé des perversités, avoue-le ! Ce n’est rien de sexuel ! Tu t’es imaginé quoi ! Dis le maintenant ! »

« Moi ? Mais rien du tout. Tu te fais des illusions ma grande. AIE AIE AIE ! »

Elle lui tirait les joues avec un peu de colère, attendant qu’il lui réponde sincèrement. Elle n’aimait pas le mensonge. Il s’était imaginé des choses sans même la prévenir. Enfin… C’est vrai qu’elle gardait quand même le mystère sur ce qu’elle faisait mais bon…

« Est-ce que tu veux bien me répondre ? Ou je dois tirer un peu plus fort ? »

« Je m’imaginais simplement que tu avais fait des boutiques pour trouver de la lingerie encore plus… érotique que celle que tu portais. OUILLLEEEE ! Là, ça fait sacrément mal ! »

« C’est tout ce que tu mérites, vilain jeune homme ! Penser une telle chose me concernant, tu sais très bien que je n’oserais jamais acheter de telles choses… sans toi… Et puis… Je n’aurais même pas le courage d’y aller… Non… J’ai été… autre part. »

Mais où ? C’était ça la question qu’il se posait. Visiblement, elle n’allait pas lui répondre maintenant. Elle reprit sa main dans la sienne, continuant la balade qu’ils avaient commencée il y a quelques minutes. Assis sur un banc après une bonne demi-heure de marche en rond, ils restaient immobiles, ne parlant pas à l’autre. Xavier avait le regard légèrement froncé, comme si il réfléchissait à quelque chose de déplaisant.

« Tu as l’air… soucieux… Xavier… J’espère que ce n’est pas à cause de ce que je t’ai dit non ? Je devrais mieux… partir m’entraîner… »

« Hein ? Oh non ! Ce n’est pas… Attend un peu… T’entraîner ? T’entraîner à quoi ? »

« HIIIIIIIII ! Je n’ai rien dit ! Rien dit du tout ! Appelle le médecin ! »

Elle s’était relevée avec vélocité, ne lui laissant pas le temps de lui poser plus de questions. Elle disparue au loin, courant en soulevant légèrement sa robe. S’entraîner… Mais à quoi ?! Elle faisait quelque chose par rapport à ça… Il se leva à son tour du banc, poussant un profond soupir avant de dire à voix haute :

« Bon… Je vais aller lui téléphoner, il est temps qu’il me rapporte mes médicaments. »

Oui… Ses médicaments pour demain et les prochains jours. Il retourna dans la magnifique demeure, cherchant le téléphone sans fil avant de le prendre. Il tapota le clavier numérique, attendant que la personne réponde au bout du fil.

« Est-ce que vous avez ce que j’ai demandé ? Rappelez vous de ramener des feuilles qui peuvent prouver que c’est bien moi qui ai écrit et signé ces documents… »

« J’arrive dans la demi-heure voir l’heure qui vient. Je me dépêche au plus vite. Ne vous faites aucun souci pour cela. J’ai tout ce qu’il vous faut. »

« Je l’espère… Je vous fais confiance… même si… Cela est très dur… psychologiquement. »

« Une telle demande de votre part…Et je suis tenu au secret médical. »

« Faites donc… Je vous attends dans ma chambre. Les servants vous ouvriront comme d’habitude. Vous êtes un ami de la maison. »

« Un ami… Hum… Quel ami irait trahir en plantant une lame dans le dos. »

« Ce n’est pas l’heure de penser à de telles choses. Je vous attends. »

Il arrêta la communication, poussant un profond soupir en se demandant où était passée Helena. Est-ce qu’elle allait bien ? Ce qu’il préparait derrière elle… Elle était sûre qu’elle lui en voudrait pour le restant de sa vie. Mais c’était son choix et il avait décidé cela après quelques jours… Après avoir su que sa maladie empirait… Héhéhé !

« Ca va être simplement fantastique… et émotionnellement parfait. Comme tout ce qui touche à Helena… Tout… Tout jusqu’au bout… Héhéhé… »

Il poussa un grand rire et heureusement qu’il était seul dans sa pièce, il aurait pu paraître pour fou. Oui… Il l’était en quelque sorte… mais d’une folie douce et tendre… D’une folie enivrante qui le faisait désirer qu’une seule personne… Une personne aux longs cheveux verts, aux yeux bleus… Une personne dont la nature n’avait pas prévu son existence… Héhéhé… Cette personne… Cette personne portait le nom d’un ange à ses yeux. Un nom si simple à retenir et si beau à dire. Ce nom était Helena.

« Voilà ce que vous m’aviez demandé, Xavier. »

Il le remercia, récupérant le sachet avant d’observer son contenu à l’intérieur. Hum… C’était les mêmes médicaments qu’auparavant. C’était donc normal. Il regarda le vieil homme aux cheveux gris, celui-ci sortant deux papiers de son sac avant de prendre la parole :

« Il me faudrait votre signature, ici… et ici… Bien entendu… Veuillez écrire librement ce que vous voulez sur le dos de la seconde feuille. Vous comprendrez que je préfère prendre toutes mes précautions après ce que vous me demandez. »

« Oui… C’est normal… Alors… Il faut que je réfléchisse à ce que je vais marquer. Hum… Au passage… Ne pas le dire à mes parents revient à ne pas le dire à Helena non plus hein ? Ai-je été bien clair ? Je ne veux surtout pas qu’elle apprenne ce qui se passe ici. »

« Je serais motus et bouche cousue. »

« A quel sujet, Xavier ? Qu’est-ce que tu me caches ? »

Il sursauta, faisant tomber les médicaments au sol, détournant en même temps le regard d’Helena vers lui. Pendant ce temps, le médecin rangeait les deux feuilles, tremblant légèrement comme une feuille. Il la salua néanmoins respectueusement.

« Mademoiselle Helena… Vous êtes très en beauté cette après-midi. »

« Bonjour… Êtes-vous là pour ses médicaments ? Sinon… De quoi parlez-vous… Si ça concerne la maladie… de Xavier… Je veux tout savoir ! Je vous préviens, j’ai les moyens de vous faire parler ! Alors… Mieux vaut passer par la méthode douce. »

« Ce sont les médicaments… C’est au sujet de ces derniers, Helena. Ils sont maintenant un peu plus puissants qu’auparavant. Je l’ai appelé… et je lui ai expliqué pour mes petites crises… Du moins… Tu sais… Il vaut mieux être prévoyant. Tu comprends où je veux en venir ? Je n’aimerais pas… que demain soit gâché… par l’une de mes crises. »

« Hum ? Est-ce vrai ce mensonge ? Je vais le vérifier tout de suite. »

Elle s’approcha de Xavier, plaçant sa main sur son front avant qu’il ne passe un doigt sur sa joue. Qu’est-ce… Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Il passa son doigt dans sa bouche, venant le lécher avant de dire :

« Hum… Ca a un petit goût… de pommes… On dirait de la compote. Ca fait longtemps que je n’en ai plus mangé… Dire que c’est mon dessert favori. »

« Que… Qu’est-ce que tu fais ?! Ne me touche pas ! Je vous laisse ! »

Elle quitta la pièce en rougissant, Xavier la regardant partir avec incompréhension. Il se tourna vers le médecin, celui-ci haussant les épaules pour dire qu’il n’avait pas mieux compris que lui ce qui venait de se passer. Dès qu’Helena fut partie, il tendit à nouveau les deux papiers, les ayant sortis auparavant. Xavier poussa un profond soupir, demandant un stylo avant de commencer à écrire tout ce qui lui passait par la tête.

« Hummm ! Est-ce que je peux voir si tout est bon ou non ? C’est une simple mesure de précaution. Vous comprendrez… Je ne veux vraiment pas être responsable… »

« Hum… Oui… Je comprends très bien. Pardon pour toutes les bêtises dans lesquelles je vous fourre. C’est simplement… que je veux éviter de trop perdre de temps… Enfin… de ne plus le gâcher. Demain… Je ne sais pas si vous vous en rappelez mais demain… »

« Sera le dernier jour d’Helena, c’est cela ? Je suis au courant. Certains prennent la mort avec le sourire, d’autres avec la folie… Elle semble très heureuse… Comme si elle n’avait pas peur de redouter la mort… Je trouve ça très brave de sa part… Je ne sais pas si des gens normaux pourraient faire une telle chose comme elle… Pour ma part, je ne pourrais pas… »

« Hum… Helena est une femme exceptionnelle et je veux que ses derniers instants soient les plus beaux possibles… même si après… Elle doit être très triste… »

« Cet … après dont tu pales … ne sera pas très long. Et si elle saisit la portée de ton geste, alors elle te pardonnera. »

« Je l’espère… Je l’espère vraiment… Je n’aimerais pas qu’elle parte en m’en voulant. Ca serait horrible alors que je veux vivre avec elle. »

« Hum… Des fois… J’aimerais que la science progresse bien plus rapidement que maintenant… Mais ce n’est jamais forcément le cas… C’est vraiment dommage. Vous êtes deux personnes vraiment appréciables et remarquables… Et même si Helena était au départ une pokémon, elle a montré bien souvent qu’elle était plus humaine que la majorité des humains. Bon… Par contre… Je vais vous laisser… »

« Faites comme vous le voulez… Demain sera une dure journée… »

« Pour moi… Cela sera cette nuit… Ce que tu m’as demandé est une chose détestable… et qui est cont… »

« Ne vous inquiétez pas, je suis sûr et certain de ce que je fais, je ne le regretterais pas. »

« Non… Je suis sûr et certain que tu ne le regretteras pas. Je le vois bien dans ton regard. Tu sembles bien différent… et tout cela en une semaine. Helena fut la meilleure chose qui pouvait arriver dans ta vie. »

« Bizarrement, je pensais la même chose. Comme quoi… Helena est vraiment parfaite. »

Il poussa un grand rire, saluant et serrant la main du médecin alors que celui-ci lui lançait un regard triste et sans équivoque. Hum… C’était peut-être la… Bah… Il allait avoir de sérieux problèmes… et cela qu’importe avec ou sans le papier que Xavier avait signé. C’était vraiment… détestable comme sentiment, celui du travail accompli… mais du sale travail.

« Je vous souhaites une bonne et heureuse journée… et il en est de même pour demain. »

« Merci beaucoup, cher médecin… Vos paroles me vont droit au cœur. »

Droit au cœur ? Ha… Hahaha… Qu’elle était drôle… cette blague… si on pouvait la considérer comme telle… or ce n’était pas le cas. Il observa le vieil homme qui quittait la pièce, le raccompagnant jusqu’à la sortie de la demeure avant de se demander pourquoi le visage d’Helena sentait la pomme. Peut-être qu’elle était en train de tester des parfums de ce genre… Il rigola tout seul, se disant :

« Elle fait tout ça pour que je la dévore toute crue ce soir. Héhéhé… Vraiment… Helena, Helena, Helena… Je t’adore… Je t’adore plus que tout… »

Oui… C’était un fait… Il l’aimait complètement et comme un fou… Encore quelques heures… et elle serait de nouveau disponible… Mais lui… Pour demain… Qu’est-ce qu’il devait préparer ? Il ne savait pas du tout… Il ne savait rien. Il retourna dans sa chambre, observant son sachet rempli de médicaments avant d’en sortir un paquet. Il l’ouvrit, regardant la gélule avant de sourire :

« Toi et moi…. Ensembles… Héhéhé… »

Oui… Il sera toujours avec elle… Toujours, jusqu’à ces derniers moments. Il resterait près d’elle jusqu’à ce qu’elle s’éteigne… Mais avant de la voir s’éteindre, il allait l’emporter dans un monde merveilleux… Cette nuit… allait être celle de ses prouesses… Il allait se donner à 200% pour elle ! Il se mit à vagabonder dans les couloirs, attendant que les heures passent et qu’elle se libère. Lorsqu’il la revit, elle était encore rouge de gêne.

« Et bien qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air encore plus intimidée qu’auparavant… »

« Tu… Tu ne sais rien hein ? C’est vraiment une surprise ? Tu me le promets que tu ne sais rien ? Ca me… Ca me rendrait triste… que tu saches ce que je te prépare… »

« Je te le jure solennellement… Je ne sais rien ! Rien du tout ! Je ne sais rien de rien ! Cela me fait dire… Qui êtes vous mademoiselle ? Est-ce que je vous connais ? »

Elle le regarda avec surprise. Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Devant le sourire enjoliveur du jeune homme, elle vit tout de suite que c’était le cas. Elle poussa un petit rire amusé, venant lui tapoter délicatement la tête avant de dire :

« Je me nomme Helena et je suis… Qu’est-ce que je suis par rapport à vous ? »

« Hum… Je ne sais pas… J’aurais bien besoin d’un indice. »

Elle se pencha vers lui, déposant un rapide baiser sur ses lèvres avant de redemander :

« Est-ce suffisant comme indice ? Avez-vous la mémoire qui vous revient maintenant ? »

« Oui, oui, oui… Vous êtes… Vous êtes… la femme de ma vie ! »

Elle resta muette et ébahie devant les propos de Xavier. Là… Même si il souriait… Il était maintenant tout à fait sérieux. Elle alla se loger dans ses bras… lui disant que ce soir… Devait êtes leur soirée à tout les deux… ou alors… Ils pouvaient attendre demain… Hum… De toute façon, ils verraient bien. Demain… était la dernière journée où ils seraient ensembles. Il la serra avec plus d’instance, fermant ses yeux en murmurant un pardon silencieux.

Laisser un commentaire