Chapitre 8 : Derniers instants

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Derniers instants

« Aujourd’hui, on dort normalement d’accord ? Ca ne te dérange pas ? »

« C’est comme… Tu le veux, Helena. C’est pour cela qu’on doit garder nos vêtements ? Enfin… Ca ne me gêne pas… C’est à toi de voir… »

« Oui ! Ne t’en fais donc pas… Nous nous aimerons quand même… Demain… Nous irons ailleurs, nous quitterons la demeure… »

Quitter la demeure ? Elle avait une idée prévue en tête… Cela se voyait dans son regard. Elle poussa un petit soupir de joie, se logeant contre lui avant de fermer les yeux. Il fit de même quelques secondes plus tard, s’endormant peu à peu. Lorsqu’il se réveilla le lendemain, il remarqua qu’Helena était déjà debout… et partie ? Pris soudainement d’une peur intense, il se redressa dans le lit, se levant subitement avant de courir dans toute la pièce puis dans les couloirs en criant son nom.

« HELENA ! HELENA ! OU ES-TU ?! »

« Hého ! Pas besoin de crier… Xavier… Je suis derrière toi… »

AH ! Il se retourna subitement, s’approchant d’elle avant de la serrer fortement dans ses bras. Il avait eu peur… TRES peur un moment… Peut de la perdre sans même pouvoir lui dire au revoir… Elle se laissa faire, un petit sourire ému aux lèvres tout en lui caressant le dos. Mais qu’il arrête de s’en faire… Elle ne comptait pas partir avant d’avoir passé cette journée merveilleuse avec lui, c’était aussi simple que ça.

« Tout est prêt, Xavier. Aujourd’hui, on va faire un grand pique-nique ! Et tu sais quoi ? »

« Non… Mais je suis sûr que tu vas me le dire… »

« Nous serons tout seuls… tous les deux… C’est ça que je préparais… depuis deux jours. »

« Tout… seuls… Hum… Oui… Merci… Tu es vraiment parfaite. »

Il alla l’embrasser sur le nez puis les lèvres, la jeune femme aux cheveux verts éclatant de rire avant de lui demander de s’habiller convenablement mais pas trop. C’était donc ça qu’elle avait prévu depuis le départ ? Il se sentait… un peu soulagé… Il avait eu peur, trop peur… Il s’était montré très craintif… Il retourna dans sa chambre, prenant quelques habits qu’il jugeait correct avant d’aller dans la salle de bains. Il se lava du mieux qu’il le pouvait, espérant que cela allait plaire à Helena.

« Oh mon dieu… Quelle élégance, Xavier. Tout est prêt sinon. »

« Et vous donc, mademoiselle Helena. Je vois que vous portez la robe que je vous ai offerte. Vous êtes ravissante à l’intérieur. »

« J’ai décidé de porter la première chose que tu m’as réellement offert… C’est pourquoi je l’ai sur le dos. J’espère que ça ne te gêne pas plus que cela, Xavier… Je veux simplement que cette journée soit la meilleure possible. Nous pourrons partir dès que j’aurais terminé quelque chose. Ca sera bientôt prêt, je te le promets. »

Promesses, toujours des promesses. Il la regarda s’éloigner dans sa robe violette, attendant en restant parfaitement immobile. Elle revient quelques minutes plus tard… avec un panier ? AH ben oui ! Un pique-nique ne pouvait pas se faire sans panier ! Il se donna une légère claque sur le front comme pour s’en vouloir d’être tellement imbécile. Il prit sa main, laissant la femme aux cheveux verts porter le panier. Ils quittèrent les couloirs et la demeure, le chauffeur les attendant déjà avec un grand sourire. Il ouvrit la porte pour qu’ils puissent rentrer dans la voiture, Xavier et Helena s’enfonçant à l’intérieur sans rien dire.

« Il sait où il doit nous emmener. Tu verras, c’est un petit paradis. Nous ne serons pas dérangés le moins du monde. »

« Un petit moment rien que pour toi et moi… Tu prévois tout… »

Oui… Ca se voyait parfaitement qu’elle avait été une Gardevoir dans le passé. Il passa une main dans les cheveux verts de la jeune femme, lui faisant un grand sourire avant de l’embrasser sur les deux joues. Lui de son côté… Il n’avait pas oublié ses médicaments. Pourquoi cela ? Car avant même de partir, elle avait demandé au chauffeur de s’arrêter, quittant la voiture avant de revenir avec le sachet du jeune homme.

« Prends-en déjà un peu s’il te plaît… Xavier… Je ne vais pas que tout soit gâché. »

« Ca ne sera pas gâché… Je te le jure sur mon cœur. »

Il posa une main sur celui-ci alors qu’elle fouillait dans les médicaments. Elle en sortit un paquet, l’ouvrant avant de lui tendre une petite bouteille d’eau et deux gélules. Il prit le tout, avalant les gélules avec une gorgée d’eau. Elle le regarda avec inquiétude, comme si elle se faisait beaucoup trop de soucis pour lui.

« Ca va déjà mieux, Xavier ? Tu es sûr ? »

« Moi… Ca va… mais toi ? Il n’y a rien de différent ? »

« Tu n’as pas à t’inquiéter. Je ne vais pas disparaître comme ça… en un POUF. »

Elle émit un petit rire qui n’avait rien de drôle… Plutôt triste. Aujourd’hui était la dernière journée pour elle… Xavier serait… triste non ? Pendant quelques mois ? Avant que sa maladie… ne vienne l’atteindre à son tour. Au moins… Elle ne regrettait rien dans cette semaine. Elle avait été merveilleuse du premier jour au dernier jour. Pendant que le chauffeur les guidait dans l’endroit qu’Helena connaissait, celle-ci vint déposer sa tête contre l’épaule de Xavier, lui murmurant doucement :

« Peut-être… que nous nous retrouverons… ailleurs, Xavier. »

« J’en suis sûr et certain, Helena. J’en suis sûr et certain… Tu n’as pas à t’inquiéter pour ça, j’ai tout prévu depuis le départ. »

« Tout… prévu ? De quoi est-ce que tu veux parler ? »

Héhéhé ! Il lui fit un nouveau grand sourire comme pour lui dire qu’elle ne le saurait pas. C’était une petite surprise de son crû. Il était sûr que ça n’allait pas lui plaire mais bon… Finalement, la voiture s’arrêta, le chauffeur ouvrant la porte pour les laisser sortir. Helena fut la première, suivie de Xavier alors que celui-ci regardait tout autour de lui d’un air inquiet au départ. Ca ressemblait à une clairière près d’un lac… mais avec un soleil radieux… Et il n’y avait vraiment personne ? L’herbe au sol… était vraiment verte.

« Sur ce… Je vais vous laisser. »

« Faites comme vous le désirez. »

Le chauffeur s’inclina respectueusement devant les deux personnes, reprenant la route alors qu’il regardait la voiturer partir au loin. Hé… Hé… Il venait d’y penser mais… Ils avaient oublié de dire lorsqu’il devait revenir les chercher ! Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’Helena lui reprenait la main, disant d’une voix amusée :

« Tu ne veux pas qu’on retire nos chaussures ? »

« Aussitôt dit, aussitôt fait ! »

Il jeta ses deux chaussures en avant, Helena le faisant avec plus d’élégance en retirant lentement ses deux pieds de ses talons. Il la regarda faire en haussant les épaules, la jeune femme aux cheveux verts lui signalant que puisque personne ne viendrait, il n’y avait aucune raison de les récupérer maintenant. Main dans la main, le panier dans l’autre d’Helena, le sachet de médicaments dans celle de Xavier, ils se dirigèrent aux abords du lac, la jeune femme sortant un long drap rose pour le déposer sur l’herbe.

« Ca sera prêt très bientôt… Si ça se prononce ainsi… »

« Je n’en sais pas grand-chose mais puisque c’est comme ça… Autant le faire. C’est vraiment magnifique comme endroit ! Ca me donnerait même des idées pour… »

« Peut-être que…. Peut-être… que c’était voulu… »

Hum ? Il s’arrêta d’observer le lac avant de se tourner vers Helena. Il ne rêvait pas ou c’était bien elle qui venait de dire ça ? Il marcha d’un pas lent vers elle alors qu’elle sortait un bol brun, recouvert d’un papier transparent et dans lequel se trouvait différents légumes réunis ensemble. Il s’agenouilla pour se mettre au même niveau qu’elle, la jeune femme n’osant pas le regarder, rouge de gêne après ces propos.

« J’ai… J’ai en entrée… de la salade… Je pensais… Que puisque nous sommes que deux… qu’il ne fallait faire beaucoup de plats… mais en une quantité réduite… Comme ça… Nous avons le choix et nous pouvons donc prendre ce que nous aimons… sans en gaspiller réellement. Du genre… Cette salade… Est-ce que tu veux manger maintenant ? »

« Je ne vois pas pourquoi je refuserais une telle chose ? Alors oui, nous pouvons commencer à manger ! Je suis sûr que ça doit être vraiment très bon. Les servants font toujours des plats excellents. Ce sont de grands chefs cuisiniers… Enfin grand chef… Je me comprends… Leur repas pourrait être servi dans un restaurant renommé quand même. »

Elle hocha la tête d’un air positif, commençant à le servir en même temps qu’elle sortait des assiettes en carton blanc. Ils mangèrent tous les deux, chacun ne parlant pas à l’autre comme pour profiter de la tranquillité du moment. Encore un peu et ils auraient pu entendre des Roucools gazouiller autour d’eux. Xavier s’exclama soudainement :

« Je… Je me disais bien… Mais ! Mais cette salade ! Et cette viande… Elle a un goût différent. Ce n’est pas mauvais… C’est même un peu mieux. »

« Ah… Ah bon ? C’est vrai ? Je… J’ai demandé… »

« Oui ! C’est vraiment très bon ! Ca me change de la nourriture habituelle ! Il y a quoi d’autre ? Pour les boissons… Tant qu’on reste sur de l’eau, personnellement, ça ne me dérangerait pas héhéhé. »

« J’en ai rapporté… exprès… Je sais ce que tu aimes, Xavier… Je le sais très bien… Tu en veux alors ? Je t’en donne, il n’y a aucun problème. »

Il hocha la tête pour dire que oui alors qu’elle sortait deux gobelets, lui en tendant un. Vraiment… Ces petits moments où ils étaient seuls étaient les meilleurs. Il l’observa, dans sa robe violette et eut un petit sourire triste avant de boire son verre d’eau. Elle lui signala de prendre un nouveau médicament au cas où, chose qu’il fit tout en la regardant… Qu’elle était belle… Vraiment belle… Il aurait bien aimé l’embrasser maintenant mais le repas passait avant tout… Avant tout le reste !

« Pour le dessert… Je… Je sais ce que tu aimais alors… Alors j’ai demandé… à ce qu’on le fasse une… Une enfin… Tu sais… »

« Une une une quoi ? Tu as une bouche et une langue, utilises les correctement, Helena ! »

« Je… Enfin… Voilà… J’espère que tu aimeras… »

Elle ouvrit le panier, sortant finalement une tarte aux pommes devant les yeux ébahis de Xavier. Une tarte… aux pommes ?! Une vraie tarte ?! Il… Il ne savait pas quoi dire… Elle lui présentait la tarte en rougissant, commençant à la couper avant de lui en donner un morceau. Il le prit avec délicatesse, se mettant à manger avec appétit avant de pousser un râle de plaisir. C’était… C’était vraiment super bon.

« Mon dieu… J’ai… J’ai jamais rien goûté de meilleur ! Ils ont du passer des heures à la faire… Il n’y a qu’à regarder les tranches de pommes coupées ! Elles sont toutes pareilles ! Rien ne dépasse et la pâte… A peine croustillante… C’est parfait. »

« Je… Je… Je comment dire… Xavier… C’est… C’est moi… qui… a fait cette tarte… et le reste du repas… Je me disais que… si un jour… Nous aurions… put devenir… mari et femme… Il aurait fallut… que j’apprenne la cuisine… C’est pour ça que je suis partie… hier et avant-hier… Je voulais choisir moi-même… ce que tu allais manger… J’espère que c’est… vraiment bon… Je n’ai pas goûté… Avant-hier… J’avais de la crème… sur les lèvres à cause de ce j’ai mis comme accompagnement… pour la sauce… de la salade… Et pour la pomme… d’hier… C’était… ma préparation… Je suis désolée… J’espère que cette surprise… te plaît… Et que le dessert est bon… Pardon de te l’avoir caché. »

Ainsi… Ce qu’il était en train de manger… était fait des mains d’Helena ? C’était elle qui avait préparé tout ça… Elle s’était mise à rougir violemment, détournant le regard pour ne pas l’avoir en face d’elle. Elle était gênée ? Mais de quoi ? De l’aimer au point de faire tout ceci pour lui ? Il termina son morceau de tarte sans rien dire, se léchant les lèvres avant de s’essuyer correctement le visage. Puis sans prévenir, il se jeta sur elle, la faisant rouler dans l’herbe pour éviter de salir sa robe avec le reste du pique-nique. Elle poussa un grand cri de surprise, cri qui fut étouffé par les lèvres du jeune homme qui allèrent l’embrasser longuement. Sans attendre un instant, il commençait à caresser sa poitrine, jouant avec ses deux seins alors qu’elle se débattait très faiblement… puis plus du tout.

« Helena… Je… Maintenant… »

Il ne termina pas sa phrase, commençant à retirer son haut alors qu’elle caressait son torse nu. Elle fit descendre les bretelles de sa robe violette, offrant sa poitrine nue aux yeux du jeune homme… Elle ne portait rien aujourd’hui… Rien du tout… Ils continuèrent de se déshabiller en s’embrassant, arrivant finalement au stade où ils ne portaient plus rien. Ils se regardèrent pendant de longues secondes avant d’éclater de rire.

« Désolé… L’excitation et l’émotion… Helena… Je me suis un peu emporté. »

« Est-ce que j’avais l’air gênée ? Du moins… Après ton baiser… »

« Je dirais que non… Mais maintenant que nous avons si bien commencés… Nous devrions continuer n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu ? »

« J’en pense que je suis tout à fait d’accord avec ta proposition… mon amour. »

Elle recommença à rougir alors qu’il se collait contre elle, poitrine contre torse. Qu’elle était douce… cette poitrine… Tout son corps était parfait… Il s’était mis à la caresser sur ses zones érogènes, passant sa langue le long du cou d’Helena. Elle s’était mise à frémir mais ne resta pas inactive. Sa main sur le sexe du jeune homme, elle le caressait pour lui donner plus d’ampleur et arriver à un stade de non-retour. Enfin… Après dix minutes de baisers et de caresses, il se coucha complètement contre elle, la jeune femme entrouvrant ses jambes pour le laisser passer. Elle trembla légèrement mais il n’était pas mieux. Ils se réconfortèrent mutuellement, chacun murmurant à l’autre qu’il l’aimait.

« Prête ? Helena ? Je… Je vais y aller… doucement… très doucement… »

« Prend tout ton temps… Xavier… Je t’aime… aussi… »

« C’est réciproque… Oui… Bon… Je ne sais pas… trop… »

« Laisse-toi… guider par tes instincts… Nous… Nous n’avons rien à faire à part nous unir… Nous ne devons pas réfléchir… juste agir… »

Agir… Oui… C’était ça… Lentement, il rentrait peu à peu en elle… rencontrant une résistance alors qu’elle sanglotait de douleur et de bonheur. Elle se laissa emporter par la vague d’émotions alors qu’il poussait un râle en donnant une impulsion plus forte que les autres. Voilà… Il était en elle… Parfaitement en elle… Elle sentait tout son être en elle… Ils s’étaient enfin unifiés… Elle s’était mise à pleurer complètement, Xavier s’arrêtant de la pénétrer alors qu’elle passait ses deux mains autour de son cou. Elle alla l’embrasser follement et amoureusement, joignant néanmoins timidement leurs deux langues pour un profond baiser. Puisqu’elle ne semblait pas souffrir et cela malgré le sang qui sortait de leur union sexuelle, il accéléra le rythme tout en continuant ce baiser… Ils ne faisaient plus rien d’autre… Ils ne connaissaient rien à part les choses basiques… et cela suffisait amplement à leurs yeux. Ils étaient haletants et puis soudain… Elle poussa un cri alors qu’il ouvrait la bouche sans rien dire. Elle… Elle était en train de le serrer à l’intérieur… Il s’écroula sur elle, le fruit de leur union venant blanchir l’herbe rougeâtre alors qu’il passait une main dans ses cheveux verts, lui faisant un grand sourire.

« Voilà… Nous avons… enfin… réussi, Helena. »

« Snif… Snif… C’était… spécial… mais… C’était si bon… Snif… Xavier… »

« Mais pourquoi tu pleures encore ? Nous… sommes heureux maintenant. »

« Je pleure… Je pleure… car je… »

Snif… Et voilà… Lui aussi se mettait à pleurer. Il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait dire… Il sanglota légèrement, calfeutrant sa tête contre la sienne, les frottant ensemble en déversant leurs larmes. Elle reprit d’une voix remplie de trémolos :

« Je… Je ne veux pas te quitter, Xavier ! Je ne veux pas ! Je me suis montrée… heureuse… Mais je ne veux pas… Je ne veux pas de ce vœu ! Je veux rester avec toi ! Je ne veux pas partir… Pas maintenant… »

« Ne t’en fais pas… Ne t’en fais pas du tout… Personne ne sera séparé de l’autre… Personne… Je te le promets réellement… Je te le promets… »

« Promets… Comment ça ? Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu as fait ? Attend… Pourquoi tu respires comme ça Xavier ? Pourquoi ? Qu’est-ce que tu as fait ? Tes médicaments… Tu les as pris non ? Je te vois… Qu’est-ce que tu as fait ?! »

Elle s’était mise assise, prenant la tête du jeune homme sur ses jambes nues alors qu’il posait une main sur son cœur. Il gardait néanmoins son sourire bien qu’on pouvait le voir souffrir.

« Les anesthésiants… ne marchent plus… Héhéhé… »

« Anesthésiants ?! Tu n’as jamais eu besoin d’anesthésiants auparavant ! »

« Héhéhé… Ce n’était pas pour ma maladie… mais pour l’ignorer. »

« L’ignorer ? L’ignorer ?! Mais pourquoi l’ignorer ?! »

« Pour éviter… de cacher cette journée… et parce que je voulais… disparaître avec toi… Je n’arriverais pas à supporter une existence… sans ma petite Helena… C’est tout… Je voulais rester avec toi… jusqu’à ta fin… jusqu’à notre fin… »

« IMBECILE ! TU N’AVAIS PAS… TU n’avais… pas… »

Elle avait levé sa main, prête à le claquer mais elle s’arrêta au beau milieu de son mouvement, venant le caresser avec tendresse et délicatesse. L’imbécile… Quel imbécile… Elle utilisa ses pouvoirs psychiques, ramenant le sac rempli de médicaments avant de les ouvrir un par un. Ils contenaient tous les mêmes gélules… Pourquoi ?

« J’aurais du me méfier… me méfier de tout ça… »

« J’aime bien ton corps… Il est encore plus doux… maintenant… mais j’ai un peu froid à nouveau… Peut-être qu’être nu… Ce n’est pas une bonne chose. On se rhabille ? »

Il se releva faiblement alors qu’elle poussait un cri pour lui ordonner de s’asseoir. Il commença à remettre son caleçon, se dirigeant vers le lac pour se nettoyer. Il n’allait pas… mal ? Est-ce qu’elle s’était faite une illusion ? Non… Il ne ressentait rien… mais ce n’était pas pour ça que son corps n’avait aucune souffrance.

« Aller ! Viens plutôt dans l’eau, Helena ! Elle est un peu froide mais ça te fera du bien de te laver plutôt que de rester ici ! »

« D’a… D’accord mais… Et toi ? Comment… Comment est-ce que tu vas ? »

« Si tu ne viens pas, je risque d’attraper froid donc d’avoir un rhume… et j’ai besoin de chaleur humaine alors dépêche toi ! Remet aussi ta culotte ! »

D’accord d’accord ! Mais qu’il arrête de parler aussi fort ! Elle se dirigea dans l’eau du lac après avoir remis sa culotte blanche, plongeant dans l’eau pour aller le rejoindre. Elle nageait vers lui mais fut soudainement enveloppée par une petite vague créé par Xavier, celui-ci s’exclamant en rigolant :

« Héhéhé ! Désolé ma grande ! Mais tu aurais dû faire attention ! »

« Je… Tu vas me le payer cher, Xavier ! Tu ne pourras pas te sauver ! »

« HEY ! C’est… C’EST DE LA TRICHE HELENA ! »

Elle venait d’utiliser ses pouvoirs psychiques pour créer une vague bien plus grande que celle de Xavier, celui-ci s’étant mis à reculer. Mon dieu ! Elle abusait là ! La vague alla le frapper de plein fouet… mais il avait complètement disparu.

« Xavier ? Xavier ? Xavier ! Je rigolais ! Où… Où est- ce que tu es ? Répond moi Xavier ! Ne te cache pas ! S’il te plaît ! Xavier ! Ce n’est pas drôle là ! Je… GLOUPS ! »

Elle avait ouvert la bouche au même moment où deux mains la tiraient dans l’eau. Elle découvrit Xavier qui avait tout simplement plongé pour éviter la vague. Puisqu’elle avait la bouche ouverte… autant la refermer ? Il posa ses lèvres contre les siennes, lui offrant un peu de son air avec ce baiser aqueux. C’était assez spécial… comme sensation mais loin d’être désagréable. Elle se laissa faire avant qu’ils ne remontent à la surface. Sa poitrine collée contre le corps de Xavier, elle l’observa avant de dire :

« Ce n’était pas franchement malin ! Tu… m’as fait boire la tasse ! »

« Blablablabla ! Vous savez que vous êtes vraiment très jolie avec les cheveux trempés, mademoiselle Helena ? »

« Arrête de me parler comme ça et sortons de l’eau… On rentre maintenant. »

« Et pourquoi faire ? Je me sens très bien si c’est ça le problème et si c’est ça qui t’inquiète, tu n’as pas à t’en faire. Restons dans l’eau. »

« Bon si tu ne veux pas sortir… Moi, je le fais ! »

Elle quitta l’eau, se concentrant pour créer une très légère flamme au bout de son poing droit. Elle se réchauffa peu à peu pour être complètement sec. Elle commença à se rhabiller, reprenant la parole pour parler avec Xavier :

« Tu pourrais te dépêcher ? Il faudrait aussi que l’on finisse notre tarte aux pommes, Xavier. Tu m’as menti et je n’aime pas du tout ça ! »

« Hey… C’est normal, ça ? Helena… Pourquoi il y a une étoile dans le ciel ? Pourtant… Il ne fait pas encore nuit… »

Une étoile ? Comment ça ? Elle se retourna vers lui, le jeune homme sortant de l’eau avant de s’approcher d’elle. Il s’était mis en position, se tenant devant Helena comme pour la protéger. Qu’est-ce qu’il allait protéger en étant complètement nu ?

« Où est-ce que tu as vu une étoile, Xavier ? J’aimerais bien le savoir… »

« Là ! Tu ne la vois pas ?! Dans le ciel ! Tout en haut ! Regarde bien ! J’espère que tu la vois… Je ne sais pas… C’est bizarre… Je sais que ça existe… mais quand même… »

« Il… Il est déjà là ? Mais pourquoi ? Ce n’est pas encore l’heure ! Il me reste une demi-journée… Normalement… »

« Comment ça ? De quoi est-ce que tu veux parler ? Je ne comprends pas… »

« Cette étoile… C’est Jirachi. Il est venu pour me chercher… et me faire disparaître. »

« Pas sans que je m’en mêle ! Mais avant, je ferais mieux de me rhabiller ! »

Chose qu’il fit en moins de deux minutes, ayant remit correctement tout ce qu’il portait sur le corps. Elle l’observa quelques questions… avant de le rattraper. Qu’est-ce qui lui arrivait ?! Il ne tenait plus sur ses jambes ? Elle n’avait même pas été prévenue… Elle avait simplement… lu dans son cœur. Une petite insulte sortie des lèvres de Xavier :

« Et mer… Je crois… que j’ai poussé un peu trop… là… Désolé… Helena… »

« Calme-toi… Repose-toi… C’est à moi de m’occuper de ça. Ce n’est pas à toi… Xavier. Je ne pourrais pas te ramener… En fait… Le chauffeur ne reviendra pas… Je n’ai pas osé… te le dire… mais ce que tu as fait… Je l’espérais… et je suis heureuse que tu l’aies fait… Heureuse hein ? C’est monstrueux d’aimer voir une personne se suicider pour vous. »

« Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ? Est-ce que… Je peux m’asseoir contre un arbre ? Tu peux m’aider… s’il te plaît ? »

Bien sûr… Bien sûr qu’elle allait l’aider. D’un geste lent et sans plus se préoccuper de l’étoile dans le ciel, elle alla le guider au pied d’un arbre mais au lieu de le faire s’asseoir contre celui-ci, ce fut elle qui alla s’asseoir. Elle déposa la tête du jeune homme aux cheveux bruns sur ses genoux couverts de tissu violet.

« Là… Xavier… Là… Jirachi va bientôt arriver… Mais je n’ai pas peur… Je ne suis pas triste… Pas du tout… Car tu es à mes côtés… Car tu resteras près de moi… Je te remercie… pour tout ce que tu as fait pour moi. »

« Tu sais que je t’entend encore ? Je suis peut-être affaibli… mais je ne suis pas évanoui… J’ai juste besoin de dormir un peu… Je peux ? »

« Bien sûr que tu peux… idiot… Bien sûr que tu peux… Dommage que je ne sache pas chanter… Sinon, je l’aurais fait… »

« Entendre ta voix me suffit amplement, Helena… Héhéhé… URK… »

Il détourna rapidement le regard, crachant du sang à côté d’Helena pour éviter de la salir. Ah… Ah… Il avait chaud au cœur… Il sentait mille pointes qui le transperçaient dans son organe… comme si toute la douleur contenue allait finalement se libérer pour le faire souffrir à un point tellement important… qu’il allait succomber…

« Je suis fatigué… Un petit peu… Je crois que j’en ai trop fait… »

« Xavier… Chut… Tais-toi… Un peu… Repose-toi… d’accord ? »

« Je peux te dire quelque chose ? De malsain ? Ou de déplacé ? J’aurais bien aimé… que notre première fois… soit accompagnée d’une seconde fois… et ainsi de suite… »

« Ce n’était pas déplacé… ou malsain… Xavier… C’est tout simplement… ce que je désire moi aussi… Je le désire plus que tout au monde. Dommage… que ta maladie… soit présente… Dommage que… mon vœu ne soit pas éternel. »

« Mais… Il y a autre chose qui l’est… non ? Devine c’est quoi… »

« Tu peux me donner un indice ? Je ne suis pas très douée pour les devinettes… »

« Par contre… Je préviens… La réponse est un peu… infantile… et disons ridicule… Mais je trouve que ça correspond bien… Je dirais que c’est notre amour. »

Leur amour ? C’était plutôt mignon… que ridicule. Elle fit un petit sourire avant de venir l’embrasser délicatement. Maintenant… Qu’il s’endorme… Elle l’obligea à fermer ses yeux, passant sa main droite sur ces derniers pour l’empêcher de voir. Elle prit une profonde respiration, se mettant à observer le ciel. L’étoile était devenue de plus en plus grande… Jirachi allait arriver d’une minute à l’autre.

« Je suis Jirachi… Je ne suis réveillé qu’une semaine pour un sommeil d’un millénaire. »

« Vous êtes venu… pour la fin, n’est-ce pas ? »

« Avant de m’endormir… Je dois finir les vœux exaucés… Quand ceux-ci ne sont pas dans l’ordre des choses. Helena… Quel était ton vœu ? »

« De devenir une humaine… pour rendre heureux un humain… »

« Et est-ce que cet humain est maintenant heureux ? Quel est le résultat de cette semaine passée en tant qu’humaine ? Quel est donc… tout ceci ? »

« Est-ce que cela ne se voit donc pas ? Jirachi ? Regardez le… et regardez moi.. »

Hum… La petite créature qui était apparue observa les deux personnes devant elle, restant parfaitement immobile comme pour réfléchir à tout ça. Pendant plusieurs minutes, elle fut muette avant de reprendre la parole d’une voix calme :

« Je suis Jirachi… Mon existence est d’exaucer les vœux… même les plus aberrants. Tu as joué contre la nature en demandant un tel vœu. »

« Je le sais très bien… Mais je ne le regrette pas le moins du monde ! Xavier m’aime maintenant ! Enfin… Je l’aimais déjà avant… Et puis… Nous nous… aimons… et c’est tout ce qui compte… Il est prêt à mourir… pour me rejoindre… Mais j’ai une question… Est-ce que mon corps va disparaître ? Ou je tomberais sans vie… »

« Pourquoi cette question ? En quoi est-ce que la réponse est importante à tes yeux ? Répond moi et je te donnerais ma réponse. Selon ce que tu diras… bien entendu. »

« Ce que je veux savoir… C’est pour… Xavier… Si il va être seul… ou non… Lorsque je mourrais… J’aimerais bien disparaître avec lui… Faire que je sois près de lui dans nos derniers instants… Vous savez pourquoi j’ai fais ce souhait ? Car il est malade… gravement malade… Peut-être que vous ne pouvez pas lire dans son cœur… »
« Je suis Jirachi… Je peux lire dans le cœur des personnes… Je ne suis pas forcément capable de les comprendre. Ce jeune humain est atteint d’une maladie incurable si je comprends bien. Pourquoi avoir fait ce souhait ? Il suffisait de demander de le soigner… et ce vœu aurait été exaucé. Pour te répondre… à ta question… »
« Oui… Je veux savoir ! Répondez-moi s’il vous plaît ! »
« La réponse est… la mort… et non la disparition… Ton existence ne sera pas effacée… Tu vas simplement mourir… lorsque je m’endormirais à nouveau. »
Ah… Ah… C’était donc ça… Elle poussa un profond soupir de soulagement, faisant un grand sourire à Jirachi puis à Xavier avant de passer une nouvelle fois ses mains dans les cheveux du jeune homme. Xavier… et elle… Même dans la mort… Ils seraient réunis… Héhéhé… Elle pleura légèrement mais c’était de joie. Maintenant… Il ne restait plus qu’à attendre que Jirachi s’endorme… et tout serait terminé.

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