Chapitre 73 : Un souvenir ancré en soi

« Ils sont venus, ils ont parlus, ils sont repartus. »

« Ce n’est pas très correct comme phrase, cela, Orion. » alla annoncer la jeune femme alors qu’elle était allongée sur un lit, un livre d’astronomie en main alors que le jeune homme observait le ciel par la fenêtre.

« Tu veux que je te dise quoi ? Ils sont venus te chercher mais ils sont vite repartis. Ils ne t’emmèneront pas à l’hôpital et je leur ai promis que tu ne bougerais pas de cette place ! »

« Nous pourrons quand même sortir un peu… Rester un mois dans une chambre… Ce n’est pas du tout mon genre. »

« Le mien non plus, tiens ! Mais pour aujourd’hui, tu restes tranquille et bien sage. Je vais m’occuper de toi… Mais bon… Ce n’est pas si mal ici, non ? » demanda t-il à la jeune femme aux cheveux blonds.

« Disons… que te voir cuisiner m’effraie plus qu’autre chose. Et que porter un tablier me donne envie de me crever les yeux. » murmura t-elle, le jeune homme aux cheveux blancs éclatant de rire avant de dire :

« Il vaut mieux louer un appartement pour un mois plutôt qu’un hôtel, cela revient moins cher et cela malgré les quelques dépenses que l’on doit faire, comme la nourriture, etc. »

« Ah… Quel homme… Capable de nous préparer de bons petits plats… Est-ce que tu sais faire le ménage ? La vaisselle ? La lessive ? »

« Bien entendu, qu’est-ce que tu crois ? Je me débrouillais seul ! Ou presque… » annonça t-il en haussant les épaules, évitant de se rappeler de sa période de vie sur Terra.

« Hum… Tu m’as l’air bien sûr de toi, Orion. »

« De toute façon, pourquoi est-ce que tu me parles de faire de la lessive ? A part ta tenue moulante bleue, ton short et ton top de même couleur, tu ne portes jamais rien d’autre ! Tu dois sentir la Moufflair à force de rester comme ça ! Je ne crois pas que la machine à laver sera utilisée très souvent avec toi ! »

Oh purée, ça allait se payer, ça ! Elle referma violemment le livre avant de se redresser dans le lit, prenant l’oreiller sur lequel elle s’était reposée avant de le balancer en direction d’Orion. Celui-ci pencha la tête sur le côté, l’évitant mais elle s’était jetée sur lui, roulant sur le sol avant de le bloquer sur le sol. C’est vrai qu’elle portait en quasi-permanence sa tenue bleue moulante ET ALORS ?!

« Retire ce que tu viens de dire si tu ne veux pas perdre ta langue ! »

« HEY ! Je ne fais qu’énoncer la vérité ! Essaies de te sentir car moi, je n’ai plus de nez ! »

Qu… Quoi ?! Qu’est-ce qu’il… HUM… Elle détestait quand il avait raison ! PLUS QUE TOUT MÊME ! Elle se releva, se dirigeant en courant vers la salle de bain alors que le jeune homme faisait un grand sourire. Il lui avait pourtant dit… Mais bon… Elle ne l’écoutait pas ! Il entendit l’eau qui commençait à s’écouler alors qu’il lui demandait, dos contre la porte :

« Tu ne veux pas que je m’occupe de tes vêtements pendant que tu te laves ? »

« Rentre dans la pièce et ça sera la dernière chose que tu verras de ton existence. »

« Soit… Je prends le risque ! Tu m’en excuseras d’accord ? » alla t-il dire avant de rentrer en fermant les yeux.

Tout de suite, la jeune femme s’était préparée à le frapper tout en restant derrière le rideau de la douche, seule la tête en dépassant. Hum… Non… C’était bon… Il fermait les yeux… Elle ne pouvait rien lui dire là-dessus. Elle murmura :

« Elle est au sol… Même si c’est bizarre, il est possible pour moi de la retirer, d’en faire disparaître une partie et toutes ces choses… Là, tant que je désire qu’elle reste apparente, elle le restera. Tu peux la prendre… »

« Bien, bien, bien… J’irai presque la brûler pour être sûr qu’elle ne soit pas dangereuse pour l’humanité mais je vais lui laisser une chance et l’emmener tout simplement dans la machine à laver. Heureusement qu’elle n’est pas dans la salle de bain hein ? Sinon, j’aurai été obligé de te voir… même si ce n’est qu’à travers le rideau de douche. »

« Dégage de là et va nettoyer ma tenue au lieu. » grogna t-elle alors qu’il quittait la salle de bains, les yeux fermés. Il se cogna une unique fois en gémissant de douleur avant de refermer la porte derrière lui. Ah… Enfin terminé.

Hum ? C’était bizarre… Vraiment bizarre… Elle s’était attendue… même un seul moment… à ce qu’il ouvre les yeux ou un œil mais il n’avait rien fait de tout ça. Elle ne savait pas comment le prendre : Elle n’était pas assez bien pour lui ou quoi ? Elle devait se sentir vexée ? Qu’est-ce qu’elle devait penser de tout ça ? Hum… Pourtant, elle était bien formée… Et puis… Orion avait fait souvent des remarques sur elle… Mais elle ne savait pas comment le prendre… Peut-être qu’elle devait faire un test ? Mais non… C’était plutôt très gênant et même pour elle, ça ne se faisait pas… Quoi faire ? Quoi faire ? Quoi faire… BON ! C’était simplement un test hein ?! Rien de bien étrange ou anormal !

« Bon, bon, bon… Pfiou… Envoyé, c’est pesé ! » alla t-il dire en passant une main sur son front. De son propre côté, il était vrai qu’il n’avait pas non plus cinquante habits à mettre.

A se demander pourquoi il ne lavait pas plutôt à la main. Bah… Pourquoi se fatiguer quand ils avaient ces merveilleuses machines à disposition ? Tellement merveilleuses… Ah… Il revint dans le salon, s’installant sur le canapé. Il ferma les yeux quelques instants, se disant qu’il avait bien mérité un peu de repos.

« Orion… Orion… Réveilles-toi… Tu t’es assoupi… »
Hum ? La voix de Samus résonnait dans ses oreilles alors qu’il ouvrait faiblement ses yeux… pour avoir affaire à ce qu’on pouvait appeler un décolleté plus que généreux, le reste de la poitrine étant caché dans ce qui semblait être un peignoir de couleur rose. Il leva son regard, voyant les cheveux blonds de Samus qui tombaient sur le côté alors qu’elle reprenait :

« Ne me dit pas que tu es si fatigué avec le peu que tu fais. »

« Hum… Très jolie vue… que voilà… » murmura t-il tout en détournant le regard.

« Arrête tes bêtises et relève-toi. Je n’ai rien d’autre à me mettre aussi. »

« C’est ça à ne pas avoir de sous-vêtements et d’autres tenues. » répondit-il, se levant du canapé, se mettant en face d’elle.

Elle pouvait quand même… cacher ça non ? Disons… Qu’il n’avait pas l’habitude qu’elle ouvre autant… son décolleté. Et puis… Il était plus petit qu’elle alors… Il était à la bonne taille pour avoir une bonne vue. Il prétexta qu’il devait aller préparer le repas alors que ce n’était pas du tout l’heure, laissant en plan la jeune femme.

Hum… Sa réaction était normale sans l’être réellement. Et la plus honteuse dans cette affaire, c’était elle ! En montrer bien plus que nécessaire avec ça… Heureusement qu’elle serrait bien son peignoir autour d’elle… Mais le jeune homme… Il avait regardé à peine quelques instants puis il s’en était allé… Même si il détestait les femmes… Il ne devait pas trouver cela déplaisant de les regarder non ? Et puis… Enfin… Elle était peut-être tellement peu féminine qu’elle n’en valait pas la peine au contraire de Spectra.

« Tu as faim, Samus ? Je ne sais pas quand ta tenue sera prête, par contre… »

Ah… Elle ne lui répondait pas, allant dans la pièce où la machine s’était déjà arrêtée de tourner. Cela n’avait pris que quelques minutes et il parut surpris de la rapidité d’exécution de la machine. Elle haussa les épaules sans rien dire, le jeune homme reprenant :

« Tu me fais la tête à cause de ce que j’ai dit ? AH ! Je m’excuse… Je disais ça sans méchanceté… Plutôt avec amusement. »

Il s’approcha d’elle pour lui tapoter sur l’épaule mais son pied glissa au sol, la jeune femme ayant à peine le temps de se retourner qu’il tombait sur elle. Il poussa un petit gémissement de douleur alors qu’il se retrouvait elle, ses deux mains posées de part et d’autre de la jeune femme. Il put remarquer que le peignoir rose était ouvert, laissant apercevoir le nombril de la jeune femme bien que l’entrejambe restait caché. Au niveau de la poitrine, celle-ci était toujours cachée bien qu’il pouvait voir une partie du contour généreux des seins de Samus. Elle restait parfaitement immobile, attendant une réaction de la part du jeune homme.

« AH ! » s’écria le jeune homme avant de se redresser, se retournant vivement.

Tout de suite, elle comprit ce que cela voulait dire… Il était intimidé par elle ? Ah… C’était peut-être pour… ça… Ou non… Qu’est-ce que cela voulait dire ?! Elle le voyait frotter ses mains sur son pantalon. Est-ce qu’il pensait qu’elle était sale ou quoi ?! Il en avait du culot pour faire de telles choses ! Elle était aussi répugnante que ça ?! Même si elle… manquait clairement de féminité, il pouvait quand même éviter d’être dégoûté ! Elle récupéra sa tenue moulante bleue avant de lui crier qu’elle allait s’enfermer dans sa chambre. Il manquait carrément de savoir-vivre là ! Elle s’écroula sur le lit, son peignoir ouvert, sa main droite serrant sa tenue. C’est vrai quoi… Il n’y avait pas besoin de réagir de la sorte. Elle aussi… était capable de le prendre très mal… ce genre de choses.

Le reste de la journée… Non… De la semaine, se déroula très très mal entre elle et lui. Autant dire qu’elle ne lui adressait la parole que lorsqu’elle y était obligée. Il avait bien essayé de comprendre quel était son problème avant d’abandonner la partie. Si elle ne voulait rien lui dire, il n’allait pas la forcer à lui parler. Il s’occupait de ses deux pokémons ainsi que de la jeune femme, celle-ci ne faisant que traîner dans l’appartement. Finalement, lors de la moitié de la seconde semaine, il pénétra dans sa chambre alors qu’elle était encore en train de lire un livre sur l’astronomie, lui criant :

« Qu’est-ce qui se passe avec toi ?! J’en ai marre de me balader avec une étrangère ! Si tu as un problème, tu as une langue, utilises-là ! Tu n’hésitais pas à m’insulter lorsque nous nous sommes rencontrés ! Tu n’avais pas peur de me dire que je te faisais royalement ch… »

« JE N’AI AUCUN PROBLEME AVEC TOI ! »

« SI ! TU EN AS UN ! ALORS DIS-LE-MOI TOUT DE SUITE ! »

Il se jeta sur elle, la plaquant sur le lit en posant ses deux mains sur ses poignets pour l’empêcher de se mouvoir. Il était véritablement énervé ou alors ce n’était qu’une impression ? Elle murmura en serrant les dents :

« Alors ? Pas trop dégoûté de me prendre les poignets ? D’être aussi près d’une femme ? »

« Hein ? Que ? De quoi ? Euh… Attends un peu… Est-ce que… Spectra t’a mis au courant ? Elle ne t’a quand même pas dit que… »

« Que tu nous haïs ? Que tu ne nous apprécies pas ? Je le sais parfaitement… Mais faire une mine dégoûtée en voyant mon corps, je dois le prendre comment ?! Tu n’as peut-être pas remarqué mais je suis une femme aussi ! J’ai le droit de vouloir me considérer comme féminine ! Tu es le seul homme avec qui j’ai une relation un tant soit peu amicale ou proche et qu’est-ce que fait cet homme ? Il exprime de la répugnance à mon égard ! »

Elle n’allait pas lui dire qu’elle se sentait blessée dans son amour propre, ça ne lui correspondait pas mais… Elle se sentait vraiment mal. Elle ne faisait pas cela pour lui faire plaisir à lui, ni à elle… mais alors à qui ? Elle détourna le regard, le jeune homme retirant ses mains des poignets de Samus avant de soupirer. Il alla s’asseoir sur le lit alors qu’elle restait couchée, ne disant plus rien.

« Et tu ne t’es pas dite que ce n’était pas toi ? Mais toutes les femmes ? »

« Arrête de te moquer de moi, j’en ai assez soupé… Pour qui est-ce que tu me prends ? Tu vas me faire croire que tu as peur des femmes alors que tu n’hésites pas à jouer le charmeur avec Spectra ou moi ? C’est vrai quoi… On ne prend pas dans ses bras quelqu’un dont on a peur… On ne la soulève pas… On ne fait pas tout ça si on en a peur ou si on en est dégoûtés ! »

« Pardon… Samus… Je ne pensais pas que cela te ferait autant de mal… Ce n’était pas voulu… Pardon… Vraiment… Je ne voulais pas… te faire ça… » murmura t-il en baissant la tête. Elle se tourna vers lui avant de se redresser, reprenant la parole :

« Ca ne changera rien à ce que tu as fait. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que je te pardonne ? Comme ça ? Juste parce que tu me fais une petite tête toute triste ? Ca ne marche pas comme ça, j’en suis désolée mais de mon côté, je ne te pardonnerai pas aussi facilement. »

« Je comprend… C’est à cause… de la scène du peignoir… C’est ça ? Je ne pensais pas… que tu ferais une chose de ce genre. Ce n’est pas du tout… ton style. »

« QU’EST-CE QUE TU INSINUES ?! Je n’avais aucun vêtement ! »

« Je suis vraiment stupide mais… Voilà, n’essaye plus de paraître trop féminine, Samus, s’il te plaît ! Je peux facilement te porter, jouer avec toi, faire tout ce que tu veux mais tant que je ne pense pas à toi plus que de raison ! Sinon… Sinon… Rien. »

Hein ? Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Il quittait la chambre en regardant le sol alors qu’elle restait statufiée. Penser à elle plus que de raison ? Qu’est-ce… Est-ce qu’Orion ? Non quand même pas lui, il était toujours resté très sage quand il devenait sérieux. Oh… Il avait peut-être des gestes un peu excessifs comme le fait de la porter d’une certaine manière mais bizarrement, elle ne trouvait pas ça gênant. Elle n’était pas l’une de ces minettes trop maquillées qui s’offusquaient dès qu’il y avait un geste différent de l’habituel avec une petite voix minaude.

Enfin… Elle n’avait pas le temps de réfléchir plus longtemps à cela : Quelqu’un venait de sonner à la porte. Elle entendait les bruits de pas d’Orion qui se dirigeait vers l’entrée mais elle se leva quand même du lit pour voir qui pouvait venir les déranger. Elle quitta la chambre, se dirigeant vers l’entrée à son tour avant de voir les deux professeurs pokémons.

« Que me voulez-vous ? » demanda Orion en les regardant avant de reprendre : « C’est pour la pierre de Garmi ?! Où elle est ? Je vous ai prévenus que si… »

« Est-ce que nous pourrions rentrer ? Nous avons une proposition à te faire… mais cela va prendre un peu de temps… et donc… »

Oui, d’accord, ils pouvaient rentrer. Samus salua d’un simple hochement de tête les deux vieux hommes avant qu’ils ne se retrouvent tous autour d’une table. Orion leur demandait ce qu’ils voulaient tandis que les trois autres personnes étaient assises. Il alla dire :

« Alors… C’est quoi cette proposition ? Autant le dire clairement… »

« Voilà… Nous avons été voir… d’autres scientifiques car avec nos moyens, nous n’étions pas sûr d’y arriver mais nous avons étudié cette pierre… Et elle est… tout simplement une pierre éternelle de feu… L’énergie emmagasinée à l’intérieur fait que celle-ci se renouvelle automatiquement et cela sans nécessiter une aide extérieure. »

« Même sous cette forme… Elle continue de vouloir se battre… » murmura le jeune homme en servant les différentes personnes avant de s’asseoir.

« Et nous avons réfléchi… à cette armure que tu possèdes. Il n’est pas impossible, loin de là même… d’installer cette pierre dans ton armure… pour que tu puisses l’utiliser. Après… Tu préféras peut-être la garder comme souvenir plutôt que comme arme… Je voulais te demander aussi quelque chose : Est-ce que tes capacités face à une haute température dépassent la moyenne ? Est-ce que tu as déjà été brûlé ? Fortement bien entendu… »

« Je ne crois pas… à ma connaissance… Quand à votre proposition, je… J’ai besoin de réfléchir un peu. »

« Il n’y a pas à réfléchir, Orion ! Avoir Garmi dans ton armure permettra de l’avoir toujours auprès de toi ! Je suis sûre qu’elle voudrait se rendre utile jusqu’au bout ! » s’écria la jeune femme aux cheveux blonds en tapant du poing sur la table.

Se rendre utile… Jusqu’au bout… Peut-être que oui… Mais il aurait bien aimé l’avoir plutôt à ses côtés… que dans cette armure… C’était une chose irréalisable maintenant mais qu’importe… Il voulait tout simplement y croire. Ah… Sa petite chienne à lui… L’avoir en lui ? Du moins… Dans son armure ? Peut-être que… oui… Il devait y réfléchir : La puissance et le pouvoir n’arrivaient pas à l’intéresser. Ah… Garmi… Pourquoi est-ce qu’elle ne pouvait pas lui dire quoi faire ?

« Je… Je… J’ai besoin d’être seul… Est-ce que vous pouvez revenir dans… disons… demain ? Je vais… Enfin… » balbutia le jeune homme.

« Nous comprenons parfaitement. Nous allons vous laisser. Cela ne concerne que moi et non le professeur Chen mais je trouve que vous formez un bon duo. Vous semblez pouvoir vous soutenir l’un par rapport à l’autre. » répondit le professeur Sorbier en se levant.

Les deux professeurs saluèrent et remercièrent Samus et Orion pour l’accueil avant de partir de l’appartement. Dès qu’ils ne furent plus là, il se dirigea vers sa chambre, fermant la porte avant de tourner la clef, laissant seule la jeune femme aux cheveux blonds. Il aurait mieux fallut pour lui qu’il discute avec elle mais bon… Si il préférait être… seul… Elle ne pouvait pas l’en empêcher… surtout après ce qu’ils s’étaient dit tout les deux.