Chapitre 82 : Première phase

ShiroiRyu
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Chapitre 82 : Première phase

« Nous devrions nous dépêcher de la retrouver. Je suis si… »

« Emu ? Excité ? Ne lui bondit pas dessus. Je te rappelle que d’après ce qu’on sait, elle est notre ennemie. »

« J’irais lui parler et tout rentrera dans l’ordre. Tu imagines ? Presque deux cent ans que je ne l’ai pas revu ! »

L’homme aux cheveux bruns n’arrivait pas à contrôler ses sentiments en ce moment. Il portait une longue cape rouge et serrait dans sa main, des fleurs aux différentes couleurs et formes. Il se tournait vers la femme à la poitrine forte généreuse, une rose posée sur son décolleté :

« Quelle fleur je dois lui donner ? Une Alcée rose ? Une Carnélia rouge ? »

« Ryusuke… Dois-je te rappeler qui est ta femme ? »

Clemona lui tira légèrement l’oreille, l’homme poussant un petit gémissement de douleur alors qu’elle souriait avec tendresse. Même si il ne connaissait pas la signification de toutes les fleurs, il avait passé toutes ces années à s’entraîner pour ce moment.

« Je ne sais pas. Je peux avoir un indice ? »

Elle se pencha vers lui, allant l’embrasser avec tendresse en unissant leurs lèvres. Il déposa les fleurs dans sa poche, passant ses mains dans le dos de la femme en la serrant contre lui. Ils s’aimaient toujours autant malgré le fait qu’il était le père d’une enfant avec Juperus. Les personnes passaient à côté d’eux comme si ils ne les voyaient pas et il eut un petit sourire carnassier et pervers :

« Dis moi… Tu n’as jamais voulu le faire en public ? »

« Hein ? Allons, Ryusuke ! Ce n’est pas le moment de penser à ça ! »

« Ils nous ne remarqueront pas. Qu’en penses-tu ? »

« Je dis non. »

Il passa une main sur la poitrine généreuse de Clemona, la malaxant très légèrement. Elle lui retira sa main grâce à ses pouvoirs psychiques avant de lui donner une petite claque sur la joue en s’exclamant d’un air faussement colérique :

« Vilain garçon ! »

« Toujours, mademoiselle. Je ne sais pas très bien me comporter avec les femmes. »

« Et bien… »

Elle enlaça l’homme avec tendresse. Elle l’aimait tellement et ils se comportaient comme des nouveaux amoureux. Depuis qu’ils étaient devenus des Dieux, ils avaient repris leurs jeunesses et ils en profitaient pleinement pour ce genre de petits jeux entre eux.

« Je devrais vous garder pour une leçon du soir, jeune homme. Pensez vous être là à l’heure ? »

« Avec une maîtresse aussi charmante que vous ? Toujours ! »

Ils s’embrassèrent à nouveau, arrêtant leurs étreintes. Il était temps de se remettre en route vers l’origine de cette force maléfique. De Dieux, ils en avaient que de noms. Néanmoins, les deux personnes remerciaient intérieurement Juperus pour ce qu’elle avait fait pour eux. Faire revenir à la vie Clemona, leur permettre de rester ensemble même après la mort… Et oui, rien n’aurait put empêcher Juperus de déifier seulement Ryusuke et non Clemona. Ils marchaient, main dans la main comme le couple qu’ils étaient vers l’arène de Ryoran, cette magnifique arène où ils s’étaient souvent rendus pendant plusieurs décennies pour voir les combats de Riza.

« Elle… a toujours été quelqu’un de merveilleux. »

« De qui parles-tu ? »

« Riza… Je veux dire… Elle a toujours tout fait pour permettre notre amour, même quand tu étais une pokémon. Je crois qu’elle est bien l’unique femme capable de comprendre les sentiments d’autrui… mais est-ce que tu crois que je serais capable de comprendre les siens ? »

« Ryusuke… Mon ange. Arrête de te torturer l’esprit avec ça. Riza n’a pas changé après deux cent ans. Elle n’a pas changé, fixe toi sur cette idée. Qu’importe ce qu’elle est devenue, il y aura toujours une part d’elle… qui sera à toi. »

« Tu ne peux pas savoir… comme… comme je suis heureux de la retrouver. »

« Je le sais bien. Je le sais très bien, Ryusuke. Il y a une part de toi qui restera toujours pour elle et ça… Je ne pourrais jamais la retirer et je l’accepte volontiers. Si je n’aimais pas Riza personnellement, j’aurais tout fait pour briser cette relation. »

« Pourtant, tu as du mal à accepter celle que j’ai avec Juperus. »

« Mais elle… C’est différent. Je ne l’aime pas mais je la supporte. Je pense que l’on n’a pas assez passé de temps avec elle… C’est bizarre mais il m’a fallut simplement une année pour apprécier Riza alors que même en un siècle, je n’arrive pas à aimer Juperus. »

« C’est de notre faute aussi. Nous n’avons pas été très présent… que ça soit pour Juperus… ou pour nos filles. »

Il s’arrêta au milieu de la route, un passant le traversant comme si il n’était qu’un spectre alors qu’il avait quelques larmes aux yeux. Il retira ses lunettes qu’il gardait bien qu’il n’avait jamais eut réellement de problèmes de vue. Il avait quelques larmes aux yeux et murmura avec un trémolo dans la voix :

« Mais tout ça… Tout ça va être terminé. Riza va nous rejoindre et j’aurais les cinq femmes de ma vie. Même si… J’aimerais retrouver ce Joker Noir et lui faire recracher l’âme d’Elis ! »

« Ne t’emporte pas s’il te plaît. Ce n’est pas de ta faute, et ce n’est pas la faute de DornRek. »

« Je le sais bien ! J’aurais simplement dut mettre un ou deux gardes avec elle et rien de ça ne serait arrivé. Ma petite Isalia… »

Il se mordit le pouce, maintenant confus par ses réflexions. Isalia… Sa Milobellus qu’il avait tant aimé… comme le reste de ses pokémons. Les gens s’étaient trompés… Ils s’étaient TOUS trompés depuis le début ! Bien entendu, il était devenu un célèbre musicien et il avait montré qu’il était compétent aux combats avec ses pokémons ressemblant à des serpents… Ces formes allongées qui venaient l’enlacer avec tendresse et affection, pour n’importe qui d’autre, se faire ligoter de cette façon pouvait paraître un peu brutal… Mais ils ne savaient rien, rien du tout. Ils ne connaissaient pas le véritable Lui.

« Ce n’est pas en se morfondant qu’on avancera. Viens donc Ryusuke. »

Elle posa sa main sur la hanche de son mari, l’emmenant vers l’arène de Ryoran. Ils n’avaient pas encore trouvé Xano et les autres et c’était normal : Ils n’avaient pas pris le même chemin qu’eux. Maintenant, qui allait arriver avant les autres ? Nul ne le savait… à part Riza. Celle-ci était assise sur un trône de pierre, les deux êtres encapuchonnés à côté d’elle.

« Ils en mettent du temps. Vous pensez qu’ils se sont perdus ? »

« Je ne sais pas, maîtresse. Voulez-vous que j’aille les chercher ? Que je les guide ? »

« Non… Laisse les venir. Ils seront bientôt parmi nous. Que dois-je faire ? Les laisser mourir de vos mains… ou des miennes ? »

« Ne salissez pas vos délicates mains, maîtresse. »

« Je ne suis pas faite de porcelaine ! »

La vieille femme se releva de son traîne : Mais qu’est-ce qu’ils faisaient ?! Ils n’étaient donc pas capables de se rendre dans l’arène de Ryoran ? C’était si difficile pour eux ?! De plus, elle avait une impression qu’elle n’appréciait pas… Une impression qu’elle détestait même… Comme si quelque chose… se rapprochait d’elle, quelque chose qu’elle avait tant cherché depuis des décennies.

« Vous allez bien, maîtresse ? Vous semblez pâle. »

« Je vais très bien. »

« Vous devriez préparer les monstres pour les attendre. A nous deux, je ne pense pas que nous serions capable de les battre… Ils seraient trop nombreux. »

« J’ai déjà tout prévu, Anolk. Tu n’as pas à t’en faire. »

Enfin, ils étaient arrivés dans l’arène et le groupe pénétra à l’intérieur. Le décor avait bien changé depuis le temps… Des statues représentant des Pteras et des Carchacrok, des flammes dorées, l’ambiance était très lugubre mais ils ne reculaient pas. Il était temps de mettre un terme à toute cette histoire avec le Valet de la Rancœur… ou plutôt Riza Ira. Ils arrivèrent au centre de l’arène, la voix de la vieille femme se faisant entendre :

« Bien… Il était temps. Cela fait bien une demie-heure que je vous attends. »

« Désolé, on s’est un peu perdus en route. Ca a changé depuis. Vous avez refait la décoration, madame Ira ? »

« En quelque sorte… Tu aimes bien ce style ? »

« Un peu plus effrayant que l’autre mais ça se laisse regarder. »

Riza et Xano se parlaient comme des vieux camarades alors que nul autre n’osait ouvrir la bouche. Visiblement, soient ils se moquaient l’un de l’autre, soient ils ne pensaient pas commencer le combat tout de suite.

« Je serais simple : Pourquoi avoir rejoint le Joker Noir ? »

« Tu as tes raisons, j’ai les miennes. Je suis le Valet de la Rancœur dorénavant. »

« Mais cela n’explique pas pourquoi ! Tu aimais tant Ryusuke ! Je le sais bien, tu n’arrêtais pas de penser à lui ! Mon clone et moi, nous n’étions qu’une seule personne ! Ce qu’il voyait, je le voyais ! Alors pourquoi avoir choisi d’être son ennemie ?! »

« Ryusuke… C’est vrai. Je te rappelle que tu es celui qui a tenté de le tuer. »

« Ce n’était qu’un test ! Un simple test ! »

« UN TEST ?! Tu jouais donc avec mes sentiments depuis le début ?! Tu prévoyais tout ça dans l’avenir ?! Quelle personne es-tu pour t’immiscer dans le cœur des autres ?! »

« Elle marque un point, là. »

« Tyrania, la ferme. »

Pfff… Le dialogue commençait très mal. Il avait peut-être fait une bêtise mais il pouvait se rattraper. Si Tyrania l’ouvrait, la discussion allait vite s’envenimer et ce n’était pas pour lui faire plaisir. Il poussa un léger soupir, passant une main dans ses cheveux blancs avant de reprendre d’une voix lente :

« Je n’ai jamais essayé de jouer avec tes sentiments, Riza. Mais soyons clairs, tu dois aussi bien savoir que moi que Ryusuke est toujours à ta recherche. Ne fais pas de bêtises et viens avec nous, il sera si heureux de te revoir. »

« Et si… Je refuse ? »

« Je serais obligé de te combattre et j’avoue que je n’aimerais pas ça. »

« Tu aurais donc peur de moi ? »

La vieille femme poussa un léger rire tout en toussotant. Les deux ombres à ses côtés n’avaient pas bougé d’un poil. Xano, quand à lui ne savait pas quoi faire. Plus il avançait, plus elle reculait. Il voulait tout faire pour éviter un combat stupide !

« Je n’ai pas peur de toi… Je veux simplement que vous soyez heureux, toi et Ryusuke. Je n’ai pas le droit ? »

« Depuis quand tu penses aux autres et à leurs sentiments ? Tu es le responsable de mon départ et de mon abandon amoureux ! J’ai tout abandonné au sujet de Ryusuke ! J’ai couché avec un homme que je n’aimais pas ! Un homme qui ne pensait qu’à son argent et à sa célébrité ! Et toi… Tu oses dire maintenant que tu te soucies de moi ?! Qu’est-ce qui te permet de dire de telles choses ?! »

« J’ai simplement… découvert certains sentiments. »

Il détournait le regard pour ne pas voir le visage étonné de Tyrania. Il rougissait légèrement, signe que son caractère n’avait pas changé… simplement qu’il jouait un autre rôle. Il s’était fixé ses propres règles pour ne pas entraver la suite de la mission. Riza Ira poussa un petit ricanement de dépit, reprenant la parole dans un murmure :

« Toi ? Découvrir des sentiments ? Est-ce une blague ? Le fait que tu sois un humain t’aurait permis donc de découvrir l’amour et toutes ces choses ? »

« Ne dit pas ça comme ça ! »

« C’est gênant ? Tu n’es pas capable d’assumer ton amour ? Moi, c’est ce que j’ai fais pendant des années, des décennies… DEUX SIECLES ! J’ai tout fait pour lui mais assez parler, tu te moques de moi en faisant perdurer la discussion. Il est temps de faire appel à ma petite armée personnelle. »

Elle claqua des doigts, l’ouverture de l’arène en face de Xano se levant peu à peu … pour faire apparaître quelques hommes aux cheveux bruns ? Ils avaient une sorte d’écharpe blanche autour du cou et une longue queue brune.

« Une armée basée sur l’un de mes plus fidèles compagnons lorsque j’étais une simple humaine… Voilà donc mes Evolis… Remercie donc mon Taiso de l’Electricité pour ça. »

« Tu es descendue bien bas depuis que tu es devenue une sbire du Joker Noir. »

« Moi je suis comme ça ?! NE TE FOUS PAS DE MOI ! Tout est de ta faute ! »

Une nouvelle fois, elle claqua des doigts, les nombreux hommes aux cheveux bruns entourant maintenant le groupe d’une dizaine de personnes environ. Déjà, Xano et ses compagnons s’étaient mis en cercle autour de Parapapa et Valésia. Il ne fallait pas oublier qu’ils avaient Luna et Shala sur leurs dos et qu’avec elles, ils ne pouvaient pas se défendre.

« Bon les filles ! Ils ne doivent pas être très puissants mais ils sont bien plus nombreux que nous donc faites attention ! »

Il fit apparaître une boule de feu au-dessus de sa main droite. Sa main gauche se transforma en une griffe blanche alors que ses yeux devenaient roses. Il allait utiliser le maximum de ses capacités pour se débarrasser de ces semblants d’humains. Et dire qu’il pensait pouvoir la raisonner, il s’était lourdement trompé ! Tyrania et Nelya à ses côtés, elles surveillaient les alentours alors que les envoyés célestes restaient près des deux déesses mineures. Seule Pandora ne savait pas où se placer mais instinctivement, elle se dirigea vers Xano, celui-ci lui murmurant de rester derrière lui. Elle fut surprise de l’entendre dire qu’il allait la protéger… N’avait-il pas inversé les rôles ?

« Grrrr… EVOLI ! EVO ! »

« Lify ! Ne fais pas ça ! »
La petite Evoli bondissait sur une sorte de boule de poils blanches et mesurant un mètre de hauteur. Lify était du genre à toujours défendre sa maîtresse et ses propriétés alors quand le Colossinge avait décidé de s’en prendre à la nourriture de la jeune femme qui mangeait tranquillement, son sang n’avait fait qu’un tour.

« COLO ?! »

Aie… Le Colossinge venait de s’emporter et la jeune femme aux longs cheveux blonds bouclés récupéra l’Evoli avant de se mettre à courir pour échapper au singe. Ce n’était pas son genre de combattre inutilement mais à chaque fois, Lify faisait des bêtises.

« Vraiment, Lify… Tu es pénible quand tu t’y mets. »

« Evo ? »

« Tu n’avais pas à te préoccuper de ma nourriture ! On ne va pas déranger un Colossinge ! Ils sont comme ça, on ne peut pas les changer ! »

« Evoli ? Evo evo ! »

« Oui, il m’a pris de la nourriture mais maintenant, il nous poursuit puisque tu l’as attaqué. »

Riza poussa un profond soupir : Comparée à Anolk et Tonar, Lify avait encore bien besoin de faire de l’entraînement pour rester aussi calme que les autres. Vraiment… Elle était partie depuis une année et demie et déjà, de nombreux oiseaux avaient tenté de lui confier des lettres… Des lettres écrites de la main de Ryusuke !

Finalement, après une bonne heure de course où elle avait été forcée d’utiliser Anolk pour administrer une correction au Colossinge, elle alla s’asseoir sur une pierre, faisant revenir Lify pour la laisser se reposer dans sa pokéball.

« Roucool ! Roucool ! »

Un petit oiseau aux yeux bruns vint se poser devant elle, une enveloppe autour du cou. Encore une lettre ? Il n’était pas difficile de savoir de qui elle provenait. L’enveloppe était rouge… rouge comme sa tenue qu’elle portait habituellement ou…

« Rouge comme tes yeux. J’adorais les regarder et j’aimerais tant les revoir, Riza. Je sais que je ne peux pas te forcer à revenir mais tu me manques tant. Je te l’ai déjà écrit et je l’écris à nouveau : Je n’ai pas réussi à te contacter pendant plus d’une année car j’avais de sérieux problèmes. A toi de me croire ou non, mais j’ai rencontré Dieu en personne ! Non, je ne blague pas, je veux bien parler de celui qui nous a donné vie.
Tu en veux une bien bonne ? C’est une femme. Dieu est une femme. Elle s’appelle Juperus et veille sur ce monde. Je ne devrais pas le dire avec une lettre mais… Disons que j’ai eut une petite aventure avec elle. Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Oh et puis zut, si j’ai commencé à écrire ça, je n’ai pas à craindre des représailles.
J’assume parfaitement mes sentiments à l’égard de Juperus et de Clemona comme j’assume ceux que je… Ah… Là, j’ai un peu de mal à l’écrire. Ca va paraître stupide de l’écrire comme ça mais… Je crois que je t’aime encore plus que Clemona. Ne va pas lui répéter hein ? Je l’aime aussi énormément, j’étais prêt à perdre ma vie pour elle mais pour toi, j’aurais perdu mon âme et mon corps. Je sais que je ne suis pas doué pour écrire des lettres romantiques ou à l’eau de rose. Je sais que je ne devrais pas me comporter comme ça alors que je suis avec Clemona… Je sais que… Tu ne me répondras pas… Encore une fois mais je continuerais, je continuerais à t’écrire jusqu’à ce que tu me répondes. Tu entendras parler de moi, que ça soit dans les journaux, à la télévision ou à la radio, je ne cesserais de parler de toi ! Reviens… S’il te plaît. Tu me manques… Je m’excuse de m’être comporté comme un imbécile.
Ryusuke. »

Normalement… Avec une telle lettre, n’importe quelle femme serait revenue vers lui mais elle ne pouvait pas. Elle observa le morceau de papier, passant rapidement une main sur ses yeux. Ces derniers allaient se mettre à pleurer mais elle se retenait. Lentement, elle prit la lettre et ouvrit son sac, la rangeant avec les autres. Qu’importe la distance… Les pokémons oiseaux de la Poste arrivaient toujours à la retrouver. Au final… Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il soit heureux et…

« Tu seras plus heureux avec elle qu’avec moi. Voilà tout. »

Elle se releva, la pause était terminée et elle devait encore s’éloigner un peu plus de lui. Faire que les oiseaux de la Poste ne soient plus capables de la retrouver. Vivre dans une grotte ? Ce n’était pas possible… Mais prendre de la distance, aller à l’autre bout de la terre… aller dans d’autres pays, traverser des frontières auxquelles même la Poste ne pouvait la rejoindre. Elle souffrait… Elle souffrait énormément mais elle avait accepté cette vie.

« Je ne veux plus… te savoir dans cet état… par ma faute. Ryusuke. Je t’aime tant… Vraiment, je t’aime comme je ne pourrais jamais aimer une autre personne mais… Oublie moi, c’est tout ce que je te demande. »

Elle n’arrivait pas à arrêter ses larmes, Tonar faisant son apparition pour frotter sa tête contre la joue de Riza. Il n’aimait pas la savoir triste… Il savait qui était responsable d’une telle chose… mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Ce n’était pas de la faute de Ryusuke. C’était simplement sa maîtresse qui se mettait dans cet état.

« Carchacrok. Carcha. »

« Tu voudrais que j’aille le revoir ? Pour tout lui dire ? Je ne peux pas… »

« Carchacrok. Carchacrok chacrok… »

« Je suis une imbécile, je le sais. »

Elle grimpa sur le dos de l’animal à la tête de requin-marteau qui déploya ses ailerons pour s’envoler. Elle devait l’oublier… Tout oublier pour ne plus souffrir.

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