Chapitre 89 : Rejet parental

ShiroiRyu
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Chapitre 89 : Rejet parental

« Rien d’important. Ca ne te concerne pas de toute façon. Tu as gagné, tu as eu ce que tu voulais non ? Tu devrais aller rejoindre Touya. »

« Et tu crois que je vais te laisser comme ça ? Pour qui est-ce que tu me prends ? Vélicia, c’est ça ? Tu veux bien lâcher ton dresseur quelques secondes ? »

Comme si elle allait obéir à cette adolescente. Pourtant, Téo demanda à Vélicia de s’exécuter, la créature la regardant avec méfiance. Elle n’appréciait pas vraiment ce qui se passait. Lorsque Touko arriva à la hauteur de Téo, elle vint lui donner une violente baffe. Non pas un coup de poing mais bel et bien une baffe assez forte.

« Celle-là, je pense que tu l’as bien mérité, espèce d’imbécile ! Tu m’expliques ce que tu fous ou tu préfères alors en avoir une seconde dans les dents ? »

« Tu veux que je te dise quoi ? Je ne veux pas devenir maître pokémon, je veux juste récupérer l’argent que l’on peut obtenir si on arrive à battre le maître pokémon. »

« Et pour… » commença à dire l’adolescente avant de s’arrêter. Elle voyait pourquoi maintenant. Elle baissa les yeux, observant la main qui venait de claquer Téo avant de souffler : « Et tu crois vraiment que tu avais tes chances contre le maître ? »

« Pas le moins du monde. Si je n’arrête pas de perdre contre toi et Bel, je ne me fais pas d’illusions. Mais tu vois … Les dresseurs recherchent la gloire et essayent de devenir des maîtres pokémon. Moi, je ne veux rien de tout ça. C’est juste éphémère … Cette gloire et toutes ces choses. Je veux juste continuer à vivre. »

« Et c’est pour ça que tu nous fais tout un drame avec Bel ? Et que tu refuses de la revoir ? Est-ce que tu ne te moquerais pas un peu de moi par hasard ? Purée … C’est vraiment stupide de réagir de la sorte juste parce que tu es malade. Ne me dit pas que tu … »

« Que je quoi ? Que je n’ai pas envie que l’on m’aide ? J’ai dû me débrouiller tout seul depuis le début de mon existence. A pat ma mère, je n’ai jamais connu quelqu’un d’autre. Du moins, je le croyais avant de me rappeler de Percila et Bel. Mais même ça, ce n’était pas grand-chose. Voilà tout, maintenant tu le sais. »

« Et parce que tu n’étais pas aidé au départ, tu as décidé que tu ne te ferais jamais aidé ? »

« … … … Je veux me débrouiller seul pour ma maladie, c’est personnel. Je ne veux … »

Il se prit une seconde claque qui lui coupa le souffle pendant quelques instants. MAIS AIE ! Ca faisait sacrément mal ! Maintenant Touko se tenait en face de lui, les mains sur les hanches, le regardant avec fierté et un peu d’énervement. La Majaspic s’apprêta à réagir mais Téo lui murmura de ne rien faire, Touko reprenant :

« Ah ouais ? Et tu ne veux pas d’aide ? Tu préfères donc mourir plutôt que d’être aidé par l’argent d’autres personnes ? Pourquoi ? On est sales ? On risque de choper ta maladie si on te touche, c’est ça ? Il suffit juste d’un contact avec un doigt et on est pestiférés comme toi ? Tu te fouterais pas un peu par hasard ? Fais gaffe à ce que tu vas dire. »

« … … … Car je ne veux pas, c’est tout. Je ne veux pas que l’on m’aide, c’est juste… »

« Attention à toi, je te l’ai dit pourtant. T’as pas l’air d’avoir saisi mes propos. »

« Si, si ! C’est bon ! j’ai parfaitement compris même ! Je … Enfin … Pourquoi est-ce que tu restes là ? Tu devrais plutôt te préoccuper … de Touya. »

« Ouais, ouais, et te laisser seul ici, seul et abandonné même ? Te fout pas de ma gueule, tu viens avec moi, que tu le veuilles ou non ! »

HEIN ?! Venir avec elle ? Mais pourquoi ? Que … Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Il était maintenant assez apeuré à cette idée et fit quelques pas en reculant. Il rappela sa Majaspic néanmoins avant de murmurer faiblement :

« Où est-ce que Bel se trouve ? Je pensais … qu’elle serait venue. »

« Elle a complètement disparu après l’apparition du château. Je ne sais pas où elle est et ce qu’elle fait mais de toute façon, vue la défaite que je me suis prise face à elle, je n’ai pas vraiment peur. Elle peut très bien se débrouiller. »

« Bel est quand même très spéciale … Je le sais très bien. »

« Tu es vraiment amoureux d’elle ? Tu ne me mens pas ? » demanda Touko alors qu’il hochait la tête positivement, répondant :

« Je ne veux pas mentir à ce sujet. Je l’aime vraiment. Mais à cause de ma maladie, je ne veux pas l’inquiéter. En plus, comme elle est au courant de mon objectif, elle veut me laisser gagner si je dois l’affronter un jour, ce qui serait … juste … »

« Mais arrête avec ta fierté de mâle ! Si elle veut te laisser gagner, tant mieux pour toi non ? Tu récupères l’argent, tu te fais soigner et vous pouvez vivre heureux tous les deux non ? Ce n’est pas ce que tu voudrais ?! »

« Si seulement … Je ne sais pas … Je ne peux pas vivre comme ça ! J’ai des principes ! »

« Mais je les emmerde carrément tes principes à la con ! Il faut que je t’assomme pour que tu ailles passer au bistouri te faire soigner, c’est ça ?! »

« Non non ! C’est pas ça du tout ! Enfin, pas ça … Je le promets ! Enfin … Je … Je ne sais pas comment le dire, je suis vraiment désolé … »

« AH OUAIS ?! BON ! Ramène-toi ! T’en parleras aux autres ! On va bien voir si tu ne comptes pas passer te faire soigner ! »

Elle lui prit le poignet, le traînant derrière elle alors qu’il gémissait de douleur. AIE AIE AIE ! Elle lui faisait terriblement mal là ! Mais bon, il évitait de se plaindre, la regardant sans savoir réellement où ils allaient. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Elle le détestait non ? Alors … Ce n’était pas une bonne chose de faire ça normalement. Enfin … Normalement … Mais maintenant, il en était plus aussi sûr.

« Où est-ce que tu m’emmènes, s’il te plaît ? »

« Devine un peu ? AU SOMMET ! On va se rendre au sommet du palais et dire deux mots aussi à N ! Il risque de ne pas apprécier que je t’ai mis une raclée mais ça, je m’en fiche ! »

« Oui mais non … Attends un peu, je ne … »

« Pas prêt ? Rien à faire ! Tu m’accompagne, Téo ! Arrête d’avoir peur, bon sang ! T’es un mec ou non ? T’es peut-être malade, ça ne te force pas à être une chiffe molle ! »

« Mais je ne pense pas ça ! J’en ai marre ! Je veux me reposer et … »

« Tu viens par là et tu te tais ! Je vais devoir te traîner sur combien de mètres pour que tu comprennes ce que je veux te dire hein ? »

Elle le prit par l’oreille, le forçant à la suivre alors qu’il gémissait de douleur. Elle n’y allait pas de main morte avec lui ! Elle voulait vraiment l’emmener au sommet ? Mais c’était juste … AH ! Au sommet ! D’ailleurs, les tremblements recommençaient à se faire sentir alors qu’il cherchait quelque chose à dire. Touko lui lâcha l’oreille.

« Touko … Est-ce que Touya est vraiment capable d’affronter N ? »

« Touya a été chercher Zekrom qui a reconnu sa valeur. A partir de là, c’est tout simplement un combat de titans qui se fait. »

« Un combat de titans … Avec des héros. Oui … Il y a les héros … et les seconds couteaux. »

« Tu ne vas quand même pas venir te plaindre que tu n’as pas Zekrom avec toi hein ? »

« Ah non, non ! Juste que bon … C’est bien que Touya ait Zekrom. Oui. »

« Pourquoi j’ai l’impression que t’es pas sincère dans tes propos ? »

Pourquoi ? Car pourtant, il l’était, contrairement à ce qu’elle croyait. C’était juste que … Enfin … Ce n’était pas facile à expliquer comme ça. Bon … Est-ce qu’ils allaient arriver au sommet du palais ? Il ne savait même pas réellement où ils étaient. Il ne connaissait pas si bien le palais que ça. Néanmoins, comme il s’en doutait, ils montaient chaque escalier possible. Et il s’épuisait peu à peu.

« Hey … Ne me claque pas entre les doigts. Je préfère te prévenir que je ne veux pas avoir de mort sur les bras ! C’est compris ? »

« Oui oui … Je suis juste un petit peu fatigué, rien de bien dérangeant non plus. »

« Oui oui … J’ai pas confiance, moi. Je ne sais pas gérer les crises contrairement à Bel. »

« Hahaha … Je veux bien te croire. » murmura l’adolescent en rigolant, Touko faisant de même alors que la situation n’était pas pour autant drôle. Finalement, ils entendirent deux puissants rugissements, signe qu’ils étaient arrivés.

Reshiram était à genoux, poussant un nouveau hurlement alors que Zekrom était en train d’haleter, toujours debout ? Qu’est-ce que … ça voulait dire ? Comment était-ce possible ? N était là, l’air étonné, murmurant :

« La réalité … perdre ton idéal ? C’est inconcevable. Pourquoi la réalité que je veux créer n’as-t-elle pas le droit d’exister ? Pourquoi ? »

« Tu as peut-être réussi à battre le maître de la ligue pokémon mais j’ai réussi à te battre, N. Ainsi, je suis désolé mais tu ne vas pas pouvoir créer le monde que tu désires. Pourquoi ? Car il n’a aucune raison de voir le jour … car il existe déjà. »

« Il … existe déjà ? Les pokémons … sont vraiment les amis des humains ? Mais les humains utilisent des pokéballs et les capturent. »

« Ce qui n’empêche pas de vivre en harmonie avec eux. Tu as été trompé depuis le début, N. Les pokémons peuvent vivre paisiblement avec les humains. Je ne dis pas que ce monde est parfait et qu’il n’existe pas de mauvaises personnes. Mais il existe aussi de mauvais pokémons, qui ne pensent qu’à faire le mal autour d’eux. »

« Je … Je ne sais plus où j’en suis … Je ne sais plus ce que je dois penser. »

« Fils indigne. Tu ne mérites pas de porter le nom d’Harmonia. »

Une voix avait coupé l’adolescent aux cheveux verts, celui-ci se retournant faiblement vers Ghétis. Fils ? Touko, Touya et Cheren se regardèrent pour être sûrs d’avoir bien entendu ce que venait de dire l’homme aux cheveux verts. Maintenant, en y réfléchissant bien, il était vrai … qu’il semblait avoir un air de famille entre eux deux.

« Téo … Est-ce que tu étais au courant à ce sujet ? »

« Bien entendu … Je le savais … J’en discutais avec Anthea mais c’était un secret que je ne devais pas révéler. De toute façon, pourquoi je te l’aurai dit ? » demanda Téo.

« Tu marques un point … Mais qu’est-ce que l’on fait maintenant «  dit Touko, Touya regardant Ghétis en fronçant les sourcils.

« Dire que je pensais me servir de la libération des pokémons pour asservir Unys, espèce d’incapable. Même avec la puissance de Reshiram, tu ne peux pas battre un simple adolescent comme les autres ? Dire que je vais devoir tout faire moi- même ! »

« Père, je … »

« NE M’APPELLE PAS AINSI, N ! Tu es la honte de la famille Harmonia ! Tu es la honte ! Est-ce que tu as oublié comment est morte ta mère ? Est-ce que l’as oublié ? J’ai l’impression que oui ! J’ai l’impression que tu as oublié tout ce pour quoi elle s’est battue ! »

L’adolescent aux cheveux verts détourna le regard. Ce n’était pas qu’il avait oublié … mais qu’à l’époque, il avait été trop jeune pour comprendre. Pour comprendre ce qui s’était passé. Et même maintenant, il nageait encore en pleine confusion.

« Qu’est-ce que … Jeune demoiselle ! Veuillez reculer ! Vous ne pouvez pas rentrer dans le palais maintenant ! » dit un homme qui ressemblait à un policier.

« Laissez-là, elle est avec nous. » déclara un homme aux cheveux blancs, avec une imposante moustache et barbe. Le policier regarda qui il était avant de faire un salut :

« Mon … Monsieur le maire de Janusia ! Je … Je ne savais pas que vous la connaissiez ! »

« Je ne la connais pas personnellement mais je sais ce qu’elle a fait et c’est tout à fait grandiose. N’est-ce pas Iris ? »

« OUI ! OUI ! Il faut se dépêcher de pénétrer dans le palais ! » dit une jeune fille aux cheveux bleus, de très longs cheveux bleus mis en deux grosses couettes.

« Nous ne vous laisserons pas faire un pas de plus ! »

Une voix assez forte mais tremblante se fit entendre alors que devant l’entrée, six vieux hommes étaient présents, tenant des pokéballs dans leurs mains. Les membres des sept sages … sachant que le dernier était au sommet du palais, aux côtés de son fils.

« Les sept sages … Vous pensez vraiment pouvoir arrêter les champions d’arène ? » dit Watson, faisant apparaître son Tranchodon alors que déjà, d’autres pokémons apparaissaient aux côtés de Carolina et des autres champions.

« Est-ce que je peux me rendre … au sommet du palais, s’il vous plaît ? Je … Il faut que j’aille au sommet pour rejoindre mes amis. »

« Bien entendu, jeune demoiselle. Faites attention à vous. » répondit Watson, laissant passer une adolescente aux cheveux blonds. Les six sages cherchèrent à l’arrêter mais l’un d’entre eux fit un geste négatif de la main.

« Laissez-la passer. »

« Carmine … Qu’est-ce que … » commença à dire un autre vieillard.

« Elle n’est pas mauvaise, loin de là. Et maître N … non … L’ami de maître N a besoin qu’elle soit là maintenant. »

« Je ne comprends pas ce que tu fais mais tu sembles sûr de toi. Je te fais alors confiance. Nous te faisons confiance. »

« Merci bien … » termina de dire Carmine avant de murmurer pour lui-même : « Peut-être que cette folie … doit s’arrêter … maintenant. Maître N … Téo … Faites attention à vous. »

Carmine fit apparaître un Lugulabre devant lui alors que les autres sages faisaient de même, chacun laissant un pokémon apparaître devant eux. Ce n’était rien comparé à la vingtaine de pokémons en face d’eux mais ils devaient retenir les champions le plus longtemps possible. Peut-être que la Team Plasma vivait ces derniers instants en ce moment même ? Nul ne pouvait encore le savoir à l’heure actuelle.

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