Chapitre 96 : Prêt à mourir

ShiroiRyu
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Chapitre 96 : Prêt à mourir

« Aller … Si je l’ai fait … Il vaut mieux que je le fasse encore une fois. Aujourd’hui, c’est la journée des erreurs. Autant continuer sur cette lancée ! Youpi ! »

Il disait cela avec une petite pointe d’ironie mais aussi d’appréhension. Il ne savait pas du tout si … Anthea allait décrocher ou non. Le mieux pour savoir, c’était bien entendu de l’appeler ! Il était anxieux, très anxieux et se sentait mal. C’était la maladie ou alors le fait qu’il allait parler à Anthea ? Il ne savait pas du tout.

« Je dois le faire, n’est-ce pas, Vélicia ? »

« Majas … » marmonna la pokémon, visiblement peu enclin à l’aider sur ce coup. C’était un peu ses affaires personnelles. Elle n’avait pas à s’y mêler hein ? Hum … Elle marquait un point. Autant y aller maintenant au lieu de tourner autour du pot ! Il appuya sur les différents boutons de son Vokit, choisissant le nom d’Anthea avant d’attendre. Est-ce qu’elle allait répondre ? Est-ce qu’elle allait répondre oui ou non ? Il se sentait fébrile et mal à cette idée.

« Téo ? » demanda doucement une voix féminine à l’écran alors qu’il sursautait.
Elle lui avait répondu ? Du moins, elle avait accepté son appel ! Il … Il faisait quoi maintenant ? Autant, avec Bel, il avait un sujet de conversation, autant avec elle ! Il … Il … Il s’arrêta, remarquant le sourire tendre et doux de la jeune femme en l’apercevant.

« Je … Je … Bonjour, Anthea. Je ne pensais pas que tu décrocherais. »

« Donc, tu appelles des personnes en espérant qu’elles ne te répondent pas ? Drôle de concept. Est-ce qu’il y a des réussites dans ce domaine, Téo ? »

Elle avait un peu d’humour donc elle devait bien aller hein ? A voir son sourire, on ne pouvait pas croire qu’elle venait de perdre tout ce dont pour quoi elle avait été … ainsi. La Team Plasma n’existait plus mais elle gardait le sourire, un sourire étincelant et tendre. Vraiment, elle était magnifique quand elle souriait ainsi. Elle demanda d’une voix douce :

« Eh bien alors … Tu as perdu ta langue ? Comment est-ce que tu vas ? »

« Je vais … Je vais bien et toi, Anthea ? Comment est-ce que tu vas depuis … »

« Téo, je t’ai demandé comment est-ce que tu allais. » coupa la jeune femme, posant ses yeux sur le visage de Téo qui parut plus que perturbé. C’était un regard de reproche non ? Ce qu’elle était en train de faire. « Tu sais … J’ai discuté avec mai … Non, avec N. Du moins, il m’a appelé, chose qui m’a vraiment étonné. »

« N ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? »

« Oh … Toutes ces questions n’ont aucune importance, sauf peut-être la dernière. Téo … Tu peux aller dans un coin un peu plus tranquille non ? Et relever un peu ton haut. J’ai quelque chose à vérifier. » déclara Anthea sur un ton qui ne laissait pas vraiment la possibilité de la contredire. Pourtant, c’est ce qu’il fit en répondant :

« Je ne crois pas que ça soit possible, Anthea, je suis vraiment désolé. »

« Tout est possible. Je sens surtout un manque de motivation de ta part. Téo … Exécution. »

Gloups. Il n’aimait pas quand elle réagissait de la sorte. Avec réticence, il s’éloigna de la place où il se trouvait, se dirigeant vers la plage pour être sûr qu’il était seul ou presque. Suivi de Vélicia, il retira peu à peu son haut, Anthea restant imperturbable avant de demander d’une voix calme :

« Montre-moi donc tes hanches, Téo. Hum … C’est vraiment pas joli, joli … Téo, c’est bien ce que je pense, n’est-ce pas ? »

« Ce sont des tumeurs bénignes. Il n’y a rien de grave, sincèrement. »

« Rien de grave ? Est-ce que tu te moques de moi ? Des tumeurs restent des tumeurs, qu’importe la gravité de ces dernières et surtout … »

« Anthea, où est-ce que tu es ? Les policiers ne t’ont pas causé de problèmes ? »

« Je te rappelle que j’ai une Siderella. A partir de là, il est facile pour moi de me téléporter et d’être en sécurité. De toute façon, je n’existe pas pour ces personnes. »

« Si tu le dis … Mais je me sentirai plus rassuré si tu étais en sécurité. » murmura Téo.

« Et moi, si tu me disais où tu te trouves. Il faut que l’on aille dans un hôpital te faire soigner maintenant ! C’est bien compris ?! » commença à dire Anthea sur un ton légèrement énervé

« Je ne peux pas dire où je me trouve. Je voulais juste prendre de tes nouvelles car j’étais inquiet à ton sujet. J’ai pu parler avec Bel et puis monsieur Carmine … Et aussi N. A part eux trois, il n’y avait que toi … Enfin je … »

« Dis-moi où tu te trouves, Téo. J’arrive dans la journée qui suis et ensuite, je … »

« Je ne veux pas te le dire, Anthea. Je ne l’ai pas dit à Bel, je ne te le dirai pas. Je ne veux pas que l’on me trouve. Je voulais juste parler avec toi … un peu. » termina de dire Téo, sur un ton légèrement gêné tout en baissant la tête.

Il ne voulait pas … Il voulait juste être seul. Mais s’il voulait être seul, pourquoi est-ce qu’il cherchait à communiquer avec eux ? Pourquoi ? Car il ne voulait pas être seul ? Car il était aussi faible que ça ? Oui … C’était surement ça. Il était bête de continuer sur cette voie.

Il devait se montrer plus fort que ça ! Beaucoup plus fort même ! Il était quand même … enfin … comment dire. Il n’était pas si fort que ça. Enfin non … Il était maintenant perturbé. Il avait envie de parler avec elle mais il n’y arrivait pas du tout ! Pas du tout même ! Il ne savait pas du tout ce qu’il pouvait faire !

« Je crois que je vais couper la communication, ça sera mieux … »

« Qu’est-ce que … Téo, je te conseille de ne pas faire ça. C’est un conseil car si je te mets la main dessus, tu risques d’avoir de sérieux problèmes. »

… … … Il était prêt à prendre le risque. Il appuya sur le Vokit, prêt à stopper la communication alors qu’il réfléchissait à ce qu’il venait de faire. Couper la parole à Anthea ? Bon sang … Il était vraiment le pire des idiots !

« Anthea … Je vais m’en aller … Si au bout d’un mois, je ne donne pas de signe de vie, c’est que je suis considéré comme mort. »

« Qu’est-ce que … Où-est ce que tu comptes aller ?! »

« Dans un endroit. J’y ai réfléchi et je me dis que c’est peut-être la seule … ou alors ma dernière chance d’affronter la ligue pokémon. »

« Qu’est-ce que … Il n’y a pas que la ligue pokémon comme pour solution pour gagner de l’argent, Téo ! LOIN DE LA ! Arrête de penser qu’à ça et … »

« Au revoir, Anthéa, je coupe la communication, ça vaut mieux pour moi. »

« Oui, ça vaut mieux car je sais maintenant où tu te trouves et si je te mets la main dessus … »

« Ah bon ? Bonne chance alors, Anthea. Je coupe la communication … désolé. »


Désolé ? Il était désolé ? Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Elle n’allait jamais le savoir avant de le retrouver puisque l’adolescent arrêta la communication. Il était temps … de se préparer mentalement à ce qu’il comptait faire. C’était une décisions irrévocable, très dure aussi.

« Mais j’en suis capable. Par contre, avant … »

Sa Majaspic le regarda subitement, semblant comprendre que quelque chose clochait. Il fit sortir tous ses pokémons de leurs pokéballs, déclarant sur un ton neutre :

« Vous êtes libres. Ne me suivez pas, merci bien. »

Les pokémons restèrent interdits alors qu’il leur tournait le dos, commençant à s’en aller de son côté. Pourtant, la Majaspic fit aussitôt le premier pas ou plutôt la première glissade, se déplaçant avec vélocité malgré ses blessures.

« Vélicia … Je veux bien que tu m’accompagnes car tu es ma première pokémon. Mais ça sera un endroit où je vais surement mourir. C’est là-bas que je compte passer le reste de mon existence. Je vais simplement utiliser mon argent pour mes médicaments et ensuite … Je pense que je partirai définitivement. »

« MAJAS ! » cria la pokémon, signe qu’elle était furieuse.

De quel droit est-ce qu’il se permettait de les abandonner ? Et s’ils avaient décidé de le suivre ? Il allait les empêcher ? L’adolescent fixa sa Majaspic, la regardant longuement avant de se retourner pour observer ses pokémons. Ces derniers étaient alignés les uns à côté des autres, le regardant avec une petite pointe de tristesse.

« Je vais mourir … Vous ne voulez pas voir ça non ? »

« Mante … Manternel. » répondit la pokemon aux pattes en forme de faucilles.

Elle voulait être là jusqu’à la fin ? Les autres pokémons hochèrent la tête en concert, signe qu’ils pensaient pareil de leur côté. Ils voulaient tous être présents jusqu’à la fin ? C’était moche … très moche même … et triste. Il fit un petit sourire, murmurant :

« Je voulais juste être sûr que vous m’accompagneriez jusqu’à la fin … C’est bête non ? »

« Majaspic ! Majas majaspic ! MAJAS ! » s’écria la Majaspic une nouvelle fois.


Très très bête même ? Il le savait parfaitement. Il regarda ses cinq pokémons, caressant le sommet du crâne de Vélicia avant de reprendre sur un ton plus doux :

« Allons à la pharmacie. Ça sera surement le dernier endroit où je vais me rendre. »

« Pyronille ! Pyronille ! Pyro pyrooooo ! » s’écria Phanan à son tour, signe qu’il ferait de son mieux malgré son apparence chétive. Un jour, il sera un puissant pokémon comme les autres et pourra l’aider du mieux qu’il le pouvait.

« Bon … Si vous le voulez bien, on va y aller maintenant. »

Il refusait de répondre aux différents messages et appels de la part d’Anthea. Il avait juste lu certains de ses messages pour comprendre ce que ça voulait dire. Elle lui en voulait … Elle lui en voulait terriblement même mais … il l’avait particulièrement mérité. Il le savait bien … Il savait ça. Ah … Anthea … Bel … Vraiment …

« Bonjour, jeune homme, qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »

Il était rentré dans une pharmacie, expliquant sa maladie et aussi montrant brièvement les nombreuses tumeurs qu’il avait. L’homme eut un petit signe de dégoût avant de lui dire que ce n’était pas si joli, joli. Néanmoins, il lui tendit divers médicaments, expliquant que certains calmaient la douleur, d’autres l’aideraient à ralentir tout ça.

« Par contre, tout ce que vous me demandez coute cher, très cher même. »

« Est-ce que je peux … payer avec les médaillons obtenus chez les champions ? »

« Hein ? Quoi ? C’est rare qu’on me propose une telle monnaie. Généralement, les dresseurs préfèrent les utiliser pour de nouvelles pokéballs ou alors toutes ces protéines qui permettent de booster leurs pokémons sans les entraîner. »

« J’ai déjà les pokémons que je désire et je préfère qu’ils restent naturels. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs, regardant sa Majaspic avant de reprendre : « Pourriez-vous rajouter aussi quelques bandages et de quoi soigner les pokémons au cas où ? Car Vélicia est assez blessée et je ne voudrai pas que ça s’infecte par ma faute. »

« Bien entendu … Je peux faire ça. Veuillez attendre mais votre sac risque d’être bien plus lourd avec tout ça. » répondit le pharmacien alors que l’adolescent murmurait que ce n’était pas bien grave. Tant que ses pokémons allaient bien, c’était le plus important.

Le plus important … Oui … Il regarda le sachet que lui tendit le pharmacien, lui montrant les médicaments et les divers objets pour ses pokémons en lui expliquant combien il devait en prendre par jour, et toutes ces choses.

« Avec tout cela, combien de temps est-ce que je pourrais tenir s’il vous plaît ? Un mois ? »

« Au minimum, ça me semble être la mesure correcte. Je vous ai rajouté quelques potions et autres objets de soins pour pokémons. Cadeau de la maison en vue de tout ce que vous allez acheter. Quant au prix, je pense que le premier médaillon devrait suffire. »

« Quoi ? Que le premier médaillon ? On parle bien des trois jumeaux ? Vous êtes … sûr ? »

« Bien entendu ! Ces médaillons sont rares, très rares, contrairement à ce que l’on pense. Généralement, les champions d’arène ne les donnent guère à tout le monde sauf aux dresseurs qu’ils considèrent comme valeureux. Mais maintenant, à vous de voir si vous voulez vraiment vous décider à en vendre un, c’est plutôt quelque chose de précieux. »

« Je … Je crois que je vais quand même payer avec de l’argent liquide. » bredouilla Téo, plus confus qu’autre chose par ce qu’il venait d’apprendre.

« Comme vous le désirez. Les différents objets offerts le restent. »

Il allait perdre la majorité de ses économies récupérées au fil des mois mais qu’importe. Il paya avec l’argent qu’il possédait, récupérant tout cela avant de remercier l’homme. Maintenant … Il était temps de s’en aller.

« Au revoir et merci pour tout, monsieur. » déclara l’adolescent.

« Fais attention à toi et soigne-toi bien ! Dis-toi que même si on est atteint pas une maladie grave, ça ne sert à rien de se démoraliser. Il faut rester fort et positiver. Les sciences progressent de jour en jour ! »

Et sa propre maladie pouvait déjà se faire soigner … Il le savait parfaitement mais bon … Pour le moment, il avait autre chose en tête. Une autre idée … Surement.

« Il faut qu’elle arrête avec le Vokit. Ca fait le quinzième message qu’elle m’envoie. »

Mais il n’était pas sûr que ça s’arrange avec le temps. De toute façon, maintenant, il avait tout pour partir vers sa dernière expédition. Il regarda ses pokémons, les rappelant les uns après les autres. Seulement Vélicia était présente.

« Vélicia … C’est le dernier chemin … Regarde bien autour de toi car il se peut que l’on ne reverra jamais la lumière du jour. »

« Majas … » déclara la pokémon sans même observer le ciel.

Elle lui répondait cela, n’est-ce pas ? Hahaha … Il fallait s’en douter. Oui … C’était vrai. Le pokémon et son dresseur disparurent sur les routes, un objet se trouvant dans l’herbe. Un objet ressemblant à un bracelet : il s’agissait d’un Vokit.

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