Epilogue : Une nouvelle ère commence

ShiroiRyu
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Epilogue : Une nouvelle ère commence

La lame de la guillotine vint s’abattre sur un bras, la lame éclatant en morceaux alors que le jeune homme ne pouvait pas voir ce qui se passait. La seule chose qu’il remarquait était les débris de métal qui tombaient devant lui. Qu’est-ce qui … s’était passé ?

« Ca ne leur suffit pas de continuer leurs bêtises ? » murmura une voix féminine alors que les morceaux de bois qui retenaient sa tête et ses bras furent tout simplement détruits.


Il redressa le haut de son corps, se tournant pour apercevoir qui venait de prendre la parole. Douély ? C’était la Munja ? Et elle n’avait aucune blessure au bras ? La guillotine s’était tout simplement brisée sur celui-ci et …

« EARNOS ! » cria une voix avant qu’il ne se retrouve projeté au sol, l’Apireine n’ayant pas hésité un instant à se jeter sur lui. Elle le recouvrait de baisers, l’empêchant même de respirer alors qu’elle l’embrassait sans cesse sur chaque parcelle de son visage. Qu’importe si cela était en public, elle ne se gênait pas un seul instant à se montrer en spectacle, continuant de baiser Earnos, dévorant ses lèvres tout en recouvrant son visage de ses larmes.

Il aurait bien aimé lui dire de se calmer mais une telle fureur dans les baisers de Terria montrait parfaitement que la jeune femme avait cru la dernière heure d’Earnos arriver. Et pourtant, ce n’était pas le cas. Il se laissa embrasser alors qu’il caressait le dos de l’Apireine. Lui aussi était heureux d’être en vie, encore en vie.

« Qu’est-ce que … Stoppez cette Munja et … »

« Pas bouger. » ordonna la Munja, son ombre s’agrandissant tout autour d’elle, immobilisant complètement les soldats en les paralysant sur place.
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi … Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Le jeune homme ne comprenait pas, Terria arrêtant finalement ses baisers avant de dire :

« Douély … Je … Tu es trop fatiguée. Tu n’aurais pas dût venir ici … Enfin, je devrais dire ça mais sans toi, Earnos serait … Earnos serait … »

Elle colla à nouveau ses lèvres sur celles du Dardargnan alors que la Munja poussait un profond soupir, ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait, loin de là même. Mais en même temps, elle avait réussi son objectif. Elle avait sauvé Earnos mais ce n’était pas terminé. Elle tourna son visage vers les citoyens, posant son regard sur eux, un regard des plus dédaigneux.

« Et vous, vous n’êtes jamais satisfaits sauf si votre monarque n’est pas heureuse ? Je vais vous le dire : Terria a tué son père, le roi. Que cela vous plaise ou non, ce n’est pas un problème. Elle a décidé de le tuer pour empêcher l’homme qu’elle aime de mourir. Cet homme a décidé alors de se faire passer comme le meurtrier du roi tout simplement pour éviter que vous ne jugiez votre future reine comme une criminelle. De même, je crois qu’il est de mon devoir de vous … »

« Pourquoi écouterions-nous une Munja ? Qui nous dit que tu ne nous manipules pas ? » s’écria un citoyen, d’autres clameurs se faisant peu à peu entendre autour de la scène. La Munja eut un petit sourire mauvais, reprenant la parole :

« Et vous pensiez que j’étais venu sans raison ? De toute façon, c’en est bientôt fini de moi … Et il vaut mieux alors que je me présente sous ma véritable apparence. »

Sa véritable apparence ? Terria arrêta d’embrasser Earnos, regardant Douély avec appréhension. C’était la première fois qu’elle parlait d’une telle chose. Enfin, non, elle savait de quoi elle parlait mais c’était la première fois … MAIS NON ! Si elle faisait cela, ça voulait dire que … Le corps de la Munja s’était mis à se craqueler avant que Terria ne crie :

« STOP ! Douély ! Ne fait pas ça ! Tu n’as pas besoin de le faire ! »

« Ah … Terria … Sincèrement, je n’en ai plus pour très longtemps. T’avoir ramenée à la vie était épuisant, très épuisant. Puis, je ne m’appelle pas Douély, tu sais ? Je portais aussi un nom auparavant : Oraura. » déclara la Munja alors que son corps tombait en morceaux ou plutôt … comme si elle venait de muer ? Sous ce corps s’en trouvait un autre, celui d’une femme aux cheveux blonds mais assez court. Des yeux rouges aussi beaux que le rubis qu’elle portait sur son front. Sa tenue ? Une longue robe jaune et noire, fait sous forme de rayures.

« Oraura … Ce nom me dit quelque chose. » murmura le jeune homme, encore un peu abasourdi par la nouvelle qu’il venait d’entendre. Puis soudainement, il cria : « MAIS TU ES LA PREMIERE APIREINE ! »

« Oh ? Pas de vouvoiement, Earnos ? » souffla la femme aux cheveux blonds, un sourire aux lèvres alors qu’il rougissait violemment, bredouillant :

« Oui … C’est vrai, je suis désolé, je … »

« Je rigole, Earnos. Par contre, le comportement de ces personnes me donnent envie de bien moins rire. » reprit la première monarque du royaume, posant son regard sur les citoyens. Toujours d’un air dédaigneux, elle vint dire : « Que je sache entre nous, depuis des siècles voire même des millénaires, vous avez pris l’habitude de vous servir des Apireines comme souffre-douleurs, n’est-ce pas ? Toutes ces femmes qui n’ont jamais réellement pu être heureuses, d’une manière ou d’une autre, car elles mouraient trop jeunes, que cela soit d’un attentat, soit d’une maladie ou alors de je-ne-sais-quoi. Cette fichue malédiction qui a été créé dès l’instant où j’ai osé mentir et inculper un peuple d’un acte qu’il n’a pas commis. Et cela a continué de génération en génération. Qu’importe la méthode utilisée, qu’importe l’acte commis, les Apireines n’ont jamais pu être heureuses. Cela était sûrement pour me punir de ce que j’ai fait auparavant. Eprouver des sentiments envers une personne que l’on aime, sans que quiconque n’ait à nous juger. Vous tous, vous jugez encore Earnos sur des suppositions. Comment êtes-vous sûrs qu’il est responsable de la mort de ces personnes chères à votre cœur ? Hum ? Vous n’avez aucune méthode pour cela. Earnos n’a jamais tué quelqu’un, non, il n’est pas un assassin et ne l’a jamais été. Si vous interrogiez les anciens rebelles parmi vous, s’ils ont un tant soit peu de courage, ils pourraient vous avouer qu’Earnos ne faisait qu’assommer ou blesser les soldats, sans jamais porter le coup de grâce. Encore une fois, vous osez essayer de remettre la faute sur d’autres personnes sans même chercher à connaître la vérité. Oh … Mais les citoyens ne sont pas les seuls à être en faut, loin de là même. Les soldats, eux aussi, trop prompts à condamner. Même si Earnos avait été le tueur du roi, sachant que la princesse était encore en vie, vous l’auriez tué ? C’est le cas. Vous n’osez pas reconnaître que le roi était fou depuis des années, depuis la mort de la reine Seiry. Comme Earnos était prêt à se suicider après avoir tué le roi, car la princesse Terria était morte selon lui. Je vais m’en aller mais auparavant … »

Elle se tourna vers Earnos et Terria, les deux personnes la regardant avec appréhension. Qu’est-ce qu’elle avait à dire ? Qu’est-ce qu’elle allait dire ? Elle leur fit un sourire mais bien plus tendre, leur disant avec douceur :

« Vous avez toutes mes félicitations pour vous deux. Ainsi que ma bénédiction bien entendu. Si par malheur, il semblerait que d’autres personnes tentent de vous empêcher d’être heureux, je me ferai un plaisir personnel de régler leurs comptes. Ils m’ont empêché d’être heureux en voulant me forcer à épouser une personne que je n’aimais pas, ce n’est pas pour que cela se reproduise. Vous avez compris, peuple du royaume des insectes ? »

Personne n’osait contredire la première Apireine du royaume. Loin de là même. Tous se sentaient obligés d’accepter ses paroles bien que tous étaient en accord avec ces dernières. La femme aux cheveux blonds fit apparaître ses ailes, s’éloignant sans un mot. Quelques kilomètres plus loin, elle vint se cacher dans une ruelle, plaçant sa main sur son cœur.

« Je me sens mieux … tellement mieux … Alors que je vais … »

« Douély ? » murmura une voix au-dessus de la première Apireine. Celle-ci leva la tête, apercevant Earnos et Terria qui tenaient leurs deux enfants. Ils se déposèrent à côté d’elle, Oraura faisant un petit sourire triste avant de dire :

« Je m’appelle Oraura, non Douély. »

« Je préfère t’appeler par le nom que je t’ai toujours connue. » répondit Earnos alors que la première Apireine ricanait faiblement. Comme il désirait … Elle n’allait pas le forcer. Ah ! Au final … Elle avait quand même fini par craquer, n’est-ce pas ?

« Vous me rappelez tant … ce que j’ai été avec l’insecte que j’aimais. C’est peut-être pour ça que j’étais si attachée à toi, Earnos. Sûrement … Un mignon petit Aspicot qui est devenu un beau Dardargnan qui aime son Apireine de tout son cœur. Ah … Peut-être que j’ai attendu ce moment depuis des millénaires ? Je ne sais pas … Attendre le moment où j’aurai finalement expier mes fautes ? Où je reverrai une Apireine aimer un Dardargnan ? » murmura la femme aux courts cheveux blonds, son corps disparaissant peu à peu, son bras gauche n’existant déjà plus dans ce monde. Earnos fut effrayé, demandant des explications car il ne comprenait pas. Terria calma aussitôt le jeune homme, lui soufflant ce que lui avait dit Douély auparavant. La première Apireine vint se mettre à genoux, oubliant toute la dignité liée à son rang avant de tendre les bras.

« Est-ce que je peux ? Je peux les bénir ? Les protéger pour montrer que la malédiction des Apireines n’existera plus dorénavant ? Que ce royaume … va enfin voir le jour ? » demanda Douély en regardant les deux enfants. Ces derniers vinrent dans les bras de celle qui s’étaient occupés d’eux plus d’une année, la femme aux cheveux blonds sanglotant quelques instants tout en souriant. Elle était apaisée après tout ce temps.
Elle était finalement apaisée, regardant une dernière fois le jeune couple et leurs enfants avant que tout son être ne disparaisse. Après tout ce temps, elle avait réussi à avoir son âme en paix, laissant cette génération être dirigée par le plus beau couple royal à ses yeux.

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