Verset 2 : La reine et le pion

ShiroiRyu
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Verset 2 : La reine et le pion

« Bonjour, messire Alan, comment allez-vous en cette belle journée ? »

« Ma foi, fort bien, mademoiselle Zena. Et vous-même ? »

« Je ne saurais être plus heureuse qu’en ce jour si merveilleux. »

« Et pourquoi donc ? Est-ce parce que votre miroir a reflété votre incroyable beauté ce matin ? Ou est-ce autre chose ? »

« Dieu du ciel, messire Alan, que vous me flattez ! »

« Bon… Les deux tourtereaux. Avez-vous terminé de vous lancer des fleurs ? »

Lunitia se présenta devant Alan et Zena, superbement habillés tout les deux pour leur premier jour de travail ensemble. Elle prit les deux adolescents, les téléportant à leur travail respectif tandis que les journées commençaient à s’écouler tranquillement et doucement. Autant dire que Zena était d’une superbe humeur depuis qu’elle travaillait, même si cela était grâce au fait qu’ils étaient en vacances pendant trois mois.

Quant à leur relation, elle s’améliorait bien qu’elle restait platonique et courtoise, ce qui la rendait toute aussi délicieuse. Aucun baiser, aucune caresse, juste des mains qui allaient chercher celle de l’autre ou alors des enlacements. C’était très simple et pourtant, cela leur suffisait amplement. Ils avaient bien attendu des années, cela pouvait encore attendre d’autres années avant d’aller plus loin. Ils n’étaient que des adolescents.

« Et bien… Mademoiselle Zena, je suis plutôt fier de vous. »

« Merci beaucoup, monsieur Orian. Je ne fais que mon maximum pour promouvoir vos entreprises et celles de nos relations. »

« Et le maximum est déjà très bon. »

Elle s’inclina respectueusement devant l’homme dans son fauteuil, celui-ci lui signalant qu’elle pouvait partir, chose qu’elle fit après quelques secondes tandis que Lunitia et Plitana arrivèrent dans la pièce. Ce fut Plitana qui prit la parole en première :

« Oricalk est un peu soucieux de ce qui se passe en ce moment. »

« Je ne peux pas vraiment vous aider… S’il s’avère qu’elle est vraiment présente… On risquerait d’avoir quelques soucis en tête. »

« Oricalk se fiche royalement des soucis. La seule chose qui l’intéresse, c’est qu’elle disparaisse le plus rapidement possible. »

« Je ne suis pas magicienne malheureusement ! Je ne fais pas de miracles, je suis désolée ! »

« Ca ne sert à rien de s’énerver… Rien du tout… Pourquoi s’énerver aussi inutilement ? Il va falloir simplement l’appâter. »

« Avez-vous une idée, Orian ? Ou plutôt mademoiselle O ? »

« Je n’en ai pas réellement pour l’instant. Je pense qu’il vaut mieux attendre. Rien ne presse réellement. Dites simplement à Oricalk que tout sera réglé de mon côté. »

Plitana ferma ses yeux, disparaissant complètement tandis que Lunitia gardait son petit sourire. Voilà de quoi les divertir. Cela faisait depuis combien de temps qu’ils ne s’étaient pas amusés ? Un peu trop longtemps… Plusieurs années même.

« Ah… Ah… Non… Non… Héhéhé ! Cette odeur de sang… de mort ! Elle ne provient pas de moi ! Ce n’est pas la mienne ! AHHHH ! »

« C’est quoi ces cris ? »

Il avait allumé subitement sa lumière mais celle-ci alla s’éteindre subitement alors qu’un œil rouge l’observait dans le vide, un œil à moitié clos. L’œil se referma complètement tandis qu’il demandait d’une voix calme :

« C’est toi ? Mana ? Hého ! Tu es là ? Je t’ai déjà signalé que je n’aime pas ça ! »

« Tais-toi un peu, j’essaye de dormir. Ca ne se voit pas ? »

« Tu dis ça mais c’est toi qui a crié, je te signale. T’es sûre que ça va bien ? »

« Oui, ça va très bien, j’ai juste crié car je pensais à quelque chose. »

« Tu avais donc un cauchemar. »

« Ce n’était pas un cauchemar alors ne te fous pas de moi ! »

« C’était donc un cauchemar. Quand on imagine quelque chose qui nous force à crier alors qu’on dort, ça s’appelle un cauchemar. »

« Est-ce que tu veux que je devienne ton pire cauchemar ? »

Non merci, il hocha la tête d’un air négatif alors qu’il s’adressait dans le vide. Elle avait fermé l’œil et elle s’était rendue complètement invisible. Quoi de mieux que ça pour ne pas se faire voir ? Il poussa un léger soupir, se recouchant dans son lit en se disant que ce spectre pouvait vraiment être gênant quelques fois.

« Mana… Est-ce que tu dors ? »

« Oui, ça ne s’entend pas ? Ca ne se voit pas ? »

« Si tu veux parler… Tu me le dis hein ? Tu sais, je peux être un bon psychologue quand on le désire ! Je suis très porté sur la discussion et je peux facilement t’aider ! »

« Arrêter de déblatérer tes paroles complètement inutiles et sans aucun sens. Le jour où j’aurais besoin d’un humain ne risque pas d’arriver. Tu veux juste savoir une chose ? J’étais une humaine mais j’ai décidé de mon plein gré de devenir une pokémon spectre au lieu d’une simple âme humaine. Je te laisse réfléchir et je te dis de bien dormir ! »

« Oh… Oh… La terrifiante Mana me dit bonne nuit ? Je me sens obligé de lui répondre de même et de lui espérer qu’elle dorme bien à son tour ! »

« Je te demande de te taire ou pendant ton sommeil, je vais te rendre une visite et ça sera la première fois depuis des années que tu mouilleras ton drap. »

« C’est bon, c’est bon, j’ai bien noté le message ! »

Héhéhé ! Visiblement, elle n’était pas aussi machiavélique qu’elle voulait le faire croire. Peut-être que demain… Il pourrait essayer ça ? Pourquoi pas ? Rien ne l’en empêchait ! OUI ! Demain, il allait faire ça ! C’était la meilleure idée à faire ! Surtout que Mana était particulière : Une pokémon spectre. C’était quelque chose de rare, très rare.

« Bon Zena… Aujourd’hui, c’est jour de repos… Mais je te demande de ne pas crier ou autre, hein ? J’ai une surprise pour toi… Enfin, ne le dit pas à personne. »

« Mais qu’est-ce que ça peut être ? Tu sembles bouillonné de joie ! »

« Disons que j’ai eu un peu de mal à l’inviter et à la faire venir… Alors bon… En plus, elle est un peu spéciale et du genre lugubre et terrifiante. En fait, elle n’arrête pas de parler d’odeur et elle peut vraiment faire peur quand elle le veut… »

« Je crois qu’elle a compris ! Pour la peine, mange-toi le sol. »

Zena sursauta alors qu’elle voyait un pied apparaître au niveau des jambes d’Alan, le fauchant complètement pour le faire atterrir sur le sol, tête la première. Il poussa un gémissement de douleur alors que devant l’adolescente aux tresses noires se tenait Mana.

« Je te fais peur ? C’est toujours la même réaction de toute façon. »

« Co… Comment tu fais ça ? Tu es qui ? Tu n’es pas une pokémon psychique… On voit très bien quand ils se téléportent mais toi… On dirait que tu viens d’une autre dimension… »

« La dimension des morts ! Bingo ! On a une gagnante ! Hey, Alan, elle est vraiment bien plus intelligente que toi ! C’est fou comme elle a ce que tu ne possèdes pas. Tu veux savoir quoi ? Un cerveau ! C’est ce qui te manque ! C’est moche la vie non ? »

« Je crois qu’elle est très grossière, c’est ta nouvelle pokémon, Alan ? Pourquoi est-ce qu’elle sait parler ? Ce n’est pas une pokémon psychique pourtant. »

« Disons simplement qu’elle est du genre à beaucoup parler. Mais c’est une pokémon spectre ! Une Skelenox pour être exact ! Tu imagines ?! »

« Et dire que ça fait plusieurs mois qu’il me connait et qu’il ne m’a jamais présenté à toi, c’est bizarre non ? Tu ne trouves pas ? »

« C’est faux, ne raconte pas n’importe quoi, ça ne fait que quelques semaines. »

« Ah oui, il m’a aussi vue dans ma nudité complète. Sans le moindre habit, ni rien, il m’a même habillé comme une poupée ! »

« Mais qu’est-ce que tu fous à dire ça ?! »

« Alan ? Est-ce que c’est vrai ce qu’elle dit ? »


Ha… Hahaha… Il ne savait pas réellement où se mettre maintenant. Mais pourquoi avait-elle ouvert la bouche à ce moment précis ? RAHHHHHH ! Il éclata de rire avant de dire que oui, signalant à Zena qu’il faisait de même avec tout ses pokémons avant qu’il ne se retrouve à nouveau allongé sur le sol, le pied de Mana posé sur son crâne. Zena sortait déjà ses pokéballs, prête à appeler ses pokémons alors que Mana faisait un petit geste du doigt pour lui dire d’éviter de faire une telle chose :

« Tu ne voudrais pas que ton amoureux soit blessé n’est-ce pas ? Je veux juste rectifier une chose : Je ne suis pas sa pokémon. Moi, on ne me capture pas. Je suis avec lui car il a une odeur plus qu’intéressante bien qu’elle ne provient pas de lui. »

« Une odeur ? Ce n’est pas toi qui sentirais mauvais, espèce de cadavre ambulant ? »

« Tiens, une forte tête ! Tu sais ce que je leur fait aux fortes têtes ? CA ! »

Elle se retrouva allongée sur le sol, à quelques centimètres d’Alan alors que Mana disparaissait complètement de leurs vues. Zena pesta de colère, lui demandant ce qui était passé par la tête d’Alan pour récupérer un tel pokémon. Il rectifia en se massant le front :

« Ce n’est pas ma pokémon comme elle te l’a dit. Je ne sais pas du tout à qui elle appartient mais je crois qu’elle est libre. Par contre, je ne sais pas ce qui lui a pris. D’habitude, elle est quand même un peu plus calme que ça même si elle reste assez lugubre. »

« Et c’est quoi son histoire d’odeur ? Elle est vraiment bizarre ! Tu devrais ne plus la côtoyer ! Elle va t’attirer des ennuis à cette allure ! »

« Ne t’inquiètes pas ! Je dirais que j’ai juste à la dompter ! »

« Je ne suis pas un animal… et je vous entend tous les deux ! »

Elle réapparut entre les deux tourtereaux, plaçant ses deux mains sur le dos des crânes d’Alan et de Zena avant de les faire se percuter. Les deux adolescents retombèrent au sol en gémissant de douleur tandis qu’elle éclatait de rire :

« Non mais sérieusement, vous croyez quoi ?! Que je vais me laisser faire ?! Je ne suis pas domptable ! Je ne suis pas une pokémon ! Je ne suis pas là pour vous mais vous êtes là pour moi ! Toi, la gamine avec les tresses noires ! Sache que tu as aussi une odeur particulièrement attirante ! Je ne sais pas d’où provient celle d’Alan mais je trouverais et ce jour là, je me ferais un véritable festin avec vos deux odeurs ! Oh que oui ! En plus, vous ne savez même pas dans quoi vous vous enfoncez ! Vous êtes tellement pathétiques et prévisibles tous les deux ! »

« En ce qui concerne la gamine… Je préfère ne rien dire. »

Zena s’était mise à siffloter, mettant en avant sa poitrine alors qu’Alan détournait le regard, visiblement peu concerné par ce qui se passait. Mana observa Zena pendant quelques secondes avant de pouffer de rire puis d’éclater de rire :

« Non… Sincèrement… T’espères être crédible ma pauvre fille ? »

« Co… Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ?! Exprime-toi mieux ! »

« Ce que je veux dire par là, c’est que ce n’est pas avec tes seins que tu vas m’impressionner ! Si tu ne comprends pas que tu n’es qu’une enfant dans la tête, je ne peux rien pour toi ! Tu ne saisis pas la différence entre toi et moi ? Moi, j’ai déjà vécu la mort… Oui, j’ai déjà expérimentée cette chose si horrible alors que toi, tu vis dans ton monde si candide, plein de roses et d’oiseaux qui sifflotent allégrement. »

« Toi… Toi… Je vais te tuer ! Je vais te faire ravaler ces paroles, petite garce ! »

« Me tuer ? Mais je suis déjà morte ! Tu n’as pas l’air de comprendre hein ? Ca ne veut pas rentrer dans ton cerveau ! Alan ! Je me suis trompée à son sujet ! Elle est aussi écervelée que toi ! Qui se ressemble s’assemble héhéhé ! »

« Bon, les filles, je crois que c’était une mauvaise idée de vous présenter toutes les deux. Mana, est-ce que tu veux bien retourner dans ma chambre ? »

« Avec grand plaisir héhéhé ! Avec grand plaisir, je vais garder ton lit au chaud ! »

« ALAN ! Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?! »

« Qu’elle squatte mon lit pendant que je dors chez toi. »

Mana arrêta de sourire, pestant légèrement contre l’adolescent pour lui avoir cassé son petit effet. Elle avait adoré voir le visage de Zena se décomposer lorsqu’elle avait parlé de garder son lit au chaud. Héhéhé ! Qu’elle adorait jouer avec ces personnes… Ces humains étaient sa source de distraction ! Zena s’était mise en colère contre Alan, lui demandant de plus profondes explications alors qu’elle disparaissait, apparaissant quelques instants plus tard sur le lit d’Alan. Oh que oui… C’était bien de provoquer ce genre de bordel indescriptible.

Il avait intérêt à très bien s’expliquer sur ce coup car elle ne supportait pas Mana, pas du tout même ! Comment cette pokémon osait-elle s’adresser à elle de cette manière ?! Et surtout, c’était quoi ce langage et ces gestes ?! Pour qui est-ce qu’elle se prenait ?! Il tenta de la calmer en l’enlaçant, l’adolescente aux tresses noires s’arrêtant de parler, surprise par le geste d’Alan avant de recommencer à crier.
NON ! Ca n’allait pas se passer comme ça ! Elle devait partir ! Et le plus vite possible ! C’était Mana ou elle ! Ce fut au tour de ce dernier d’être surpris et non pas d’une agréable manière. Une claque vola sur la joue de Zena, celle-ci s’immobilisant de stupéfaction. Alan… Son… Alan… venait de la baffer ? Lui ? L’adolescent aux longs cheveux blonds ? Il venait… de la baffer ? Lui ? Qui n’osait jamais lever la main ? Lui… qui n’osait jamais… s’énerver ? Qu’est-ce… Qu’est-ce qui s’était passé ? Elle n’arrivait pas à comprendre. Elle n’arrivait pas à saisir. Lorsque les larmes lui montèrent au joue, il alla coller sa tête contre son torse, lui demandant de l’excuser. Il ne voulait pas… Il ne voulait vraiment pas faire ça. Il voulait juste… qu’elle se calme… C’était tout.

– La Reine et le Pion s’étaient rencontrés. Le Pion voulait-il la place de la Reine ? La Reine était-elle jalouse de la position du Pion ? Deux êtres aux grades si différents, aux corps distincts mais pourtant en relation avec une seule personne : Le Roi.
Dans l’ombre, les Pièces Blanches se mettent en rang, l’intervention de leurs rivaux dans leur place annonçant le début de la partie entre elles et leurs adversaires.
Le premier coup allait être donné… n’était-ce pas là la règle du jeu ?

Un coup qui allait créer une hécatombe dans les lignes ennemies.

Erèbe, le jour où tout a commencé, verset second

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