Verset 3 : Le jour où la reine et ses sujets tombèrent

ShiroiRyu
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Verset 3 : Le jour où la reine et ses sujets tombèrent

« Bon anniversaire mon fils ! »

« Héhéhé, mon grand, ça te fait dix-sept ans ! Encore un et tu seras majeur ! »

« Merci Papa, merci Maman ! Je pars tout de suite au travail ! Je reviens cette après-midi. »

Il embrassa ses deux parents sur la joue tandis que Mana le regardait partir d’un air sombre. Rien… Rien de rien. Pendant ces deux nuits, il ne lui avait rien dit. Même dans ses rêves qui étaient toujours aussi lugubre, elle n’arrivait pas à trouver la réponse à ses questions. En un sens, cela l’irritait plus que tout. Elle détestait même ça ! On n’avait pas à cacher ce genre de choses aussi graves ! C’était plus que dangereux et inutile !

« Bon anniversaire, Alan ! Dix-sept ans ? Encore une année et tu pourras être salarié ici ! »

« Bon anniversaire. Enfin… Salarié, salarié, tu l’es déjà presque… Pas sur le papier mais pour Faror et tout le monde ici, tu l’es déjà ! »

« Merci beaucoup à vous deux… Voir à vous tous. Mais ce n’est pas parce que c’est mon anniversaire qu’il faut se reposer ! On a du pain sur la planche ! »

Plusieurs éclats de rire se firent entendre alors qu’il allait vers le bureau de Faror, celui-ci ayant demandé à le voir. Lunitia et Solerion étaient présents, chacun lui souhaitant un bon anniversaire en même temps que Faror. Lunitia l’embrassa sur la joue tandis que Faror lui tendait un téléphone. A l’autre bout, il eut l’agréable surprise d’entendre la voix d’Orian qui lui souhaitait un bon anniversaire tandis que Zena lui disait d’attendre ce soir malheureusement. Même Plitana était là ?! C’était vraiment super comme cadeau !

« Je vous remercie tous ! Ne vous en faites pas ! Vous aurez encore l’occasion de me le souhaiter encore l’année prochaine héhéhé ! »

Il retendit le téléphone à Faror, celui-ci le prenant avant de continuer la discussion avec son frère. Le reste de la matinée passa tranquillement et sereinement. Il n’avait rien à faire de spécial et le temps s’écoula avec rapidité. Lorsque midi se fit voir, il salua une dernière fois les personnes présentes, leur disant que sa journée était terminée pour lui. Prenant l’ascenseur pour descendre, il sortit du bâtiment avant de s’arrêter devant une personne aux cheveux violets. Erèbe… était devant lui ? L’homme lui fit un petit sourire avant de lui dire :

« Bon anniversaire, Alan ! »

« Co… Comment êtes-vous au courant, monsieur Erèbe ? Comment ça se fait ? »

« J’ai un cadeau pour toi si tu veux bien l’accepter. »

Il plaça une main à l’intérieur de sa tenue et il remarqua qu’Erèbe portait un pendentif autour du cou. Au bout de ce pendentif se trouvait un sablier doré, rempli de sable bien qu’il ne semblait pas s’écouler. L’adolescent observa le sablier, intrigué avant de se demander ce qu’il allait faire… Erèbe le tendit vers lui, signalant que c’était son cadeau d’anniversaire avant de se retirer et de s’éloigner. Il avait eu à peine le temps de réagir qu’il avait déjà disparu. Il retourna chez lui, saluant ses parents qui lui dirent :

« Bon même si ce n’est pas une surprise, on veut te demander de rester dans ta chambre toute la soirée, Alan, c’est possible ? »

« Ohhhhhh ! Qu’est-ce que vous avez préparé pour moi ? »

« Ah ! Ne fait pas l’idiot va ! Monte dans ta chambre et plus vite que ça ! Même Mana a une surprise pour toi ! »

« Mana ? Vous blaguez ! Je suis obligé de monter maintenant ! Tssss ! »

Il rigola en même temps que ses parents, grimpant les marche quatre par quatre tout en se demandant ce que Mana avait fait comme surprise pour lui. Lorsqu’il ouvrit la porte, celle-ci se referma subitement derrière lui. En face de ses yeux se trouvait l’adolescente à l’œil rouge, mais ses cheveux gris s’étaient allongés, lui allant jusqu’au milieu du dos. Néanmoins, elle avait remise sa robe bleue sauf que sa capuche n’avait pas été déposée sur son crâne. Qu’est-ce qu’elle voulait faire par là ?

« Tu as remise ton ancienne tenue… C’est dommage ! C’est ça la surprise ? »

« Déçu héhéhé ? Tu t’attendais à quoi ? Que je vienne te sauter dans les bras ? »

« Non mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ça ! »

« C’est donc ça la surprise, héhéhé ! Peut-être aussi ma chevelure ? »


Elle se retourna pour qu’il puisse observer ses longs cheveux gris. Il approcha une main pour voir s’ils étaient bien réels. C’était bizarre… Pendant tout ce temps, ils étaient restés complètement courts alors pourquoi maintenant ? Comme pour répondre à sa question muette, elle se retourna à nouveau, lui murmurant d’une voix douce :

« L’odeur est encore plus forte qu’auparavant. Je crois qu’aujourd’hui, c’est le summum ! Mes cheveux poussent ainsi ! Preuve de mon exaltation rien qu’à l’idée de trouver l’origine de cette odeur ! Je dois m’en aller héhéhé ! »

« Attend un peu. Si tes cheveux poussent car tu es heureuse… Ca veut dire que tu ne l’étais pas avec moi pendant tout ce temps ? »

« Allons Alan, tu croyais vraiment que j’avais un quelconque intérêt pour toi ? «

« Non quand même pas… Enfin bon… Euh, tu n’as rien à me dire ? »

« Qu’est-ce que j’aurais donc à te dire ? Je reviendrais d’ici quelques heures, je sais où je dois me rendre pour cette odeur ! Je sais parfaitement ce que je dois faire ! »

Elle disparue dans un grand éclat de rire alors qu’il se mettait assis sur son lit. Qu’est-ce qui n’allait pas avec elle ? Il aimerait bien pouvoir lui parler, la comprendre… mais il ne savait pas comment faire ? En plus, elle avait fermé la porte à clef. Pourquoi ?

« Le gratte-ciel d’Orian… Hum… Il semblerait qu’il va pleuvoir d’ici quelques minutes. »

L’homme aux cheveux violets observa l’imposant bâtiment, quelques nuages se faisant voir dans le ciel. Il eut un léger sourire, claquant des doigts avant de faire apparaître une table de nulle part. Quelques instants plus tard, une chaise fit son apparition, l’échiquier l’accompagnant, posé sur la table. Contre qui jouait-il ? Contre personne… Contre lui-même. Ce n’était qu’une illusion ou la réalité ? Erèbe était en train de s’affronter, les deux hommes aux cheveux violets ne disant rien du tout.

« Monsieur Orian ? Vous vouliez me voir ? »

L’adolescente aux tresses noires pénétra dans le bureau, celui-ci étant plongé à moitié dans le noir. Néanmoins, le vieil homme dans son fauteuil demanda à Zena d’allumer la lumière. Il avait le visage si ridé, comme si il prenait des années toutes les semaines. Sa maladie devait être à un stade très avancé… voir irrécupérable. Il toussa légèrement, prenant la parole d’une voix calme et lente comme si il cherchait ses mots :

« Quelle heure est-il ? Est-ce que Plitana est repartie ? »

« Il doit être aux environ de seize heures et mademoiselle Plitana est déjà partie oui. »

« Tant mieux… Tant mieux… Ah… Je me sens si fatigué… »

« Est-ce que vous voulez que j’appelle un médecin ? »

« Non… Non… C’est bon… C’est simplement la fatigue. Est-ce que vous voulez bien me prendre mes médicaments ? Ils se trouvent dans le tiroir… de ce bureau… Et aussi la bouteille d’eau… près des petites statuettes de pokémon. »

« Oui bien sûr. Il faut que vous soyez en pleine forme. Vous ne pouvez pas vous laisser aller comme ça. Je n’ai jamais eu de frère ou de sœur mais je comprends monsieur Faror. »

Elle se dirigea vers les statuettes, continuant de lui parler sans remarquer qu’il s’était levé de son fauteuil, ouvrant un tiroir de son propre bureau. Le geste fut rapide et bref, du sang commença à s’écouler alors qu’un cri se fit entendre :

« Ron… Ronflex… »

La femme à l’imposante poitrine était apparue derrière Zena, celle-ci se retournant sans réellement comprendre ce qui se passait. Elle lâcha la bouteille d’eau, remarquant la lame d’un couteau plantée dans le corps de sa pokémon. Elle poussa un cri strident alors que sa Ronflex venait donner un puissant coup de poing dans la tête de l’homme, le faisant voler contre un mur. Une série de craquements résonna au contact, signe que sa colonne vertébrale s’était brisée. Elle se dirigea vers la sortie, essayant d’ouvrir la porte sans y arriver. C’était quoi ça ?! Pourquoi est-ce qu’elle était bloquée à l’intérieur ?! La lumière commença à vaciller tandis qu’elle se retournait vers sa pokémon. Celle-ci gémissait de douleur mais n’était pas en danger… Il fallait juste soigner cette vilaine plaie avant qu’il ne soit trop tard. La Ronflex s’approcha d’elle, venant l’aider à ouvrir la porte sans pourtant y arriver comme si… Elle était scellée. La femme aux cheveux gris se retourna vivement, poussant Zena avant de se prendre le couteau en pleine gorge. Orian était là, recroquevillé à moitié en avant comme si le haut de son corps n’était plus soutenu, mais un sourire béat aux lèvres. Galya s’écroula au sol, morte finalement tandis que Zena s’écriait :

« Mais qu’est-ce que vous faites ?! Vous êtes dingue ?! »

« Moi ? Mais je suis tout à fait normal… Je suis tout à fait normal oui ! »

Elle n’allait pas se laisser faire ! Elle fit apparaître Saranos et Meteny, les deux pokémons humanisés regardant leur compagnonne au sol, baignant dans son sang. Celui de Saranos ne fit qu’un tour, poussant un puissant grognement avant de soulever Orian comme un simple sac de patates avant de le projeter tout simplement par la fenêtre. Le choc fut horrible, le corps tombant juste à côté des deux Erèbe. Les cris fusèrent dans tous les sens alors que des gens accouraient vers le corps du président de l’entreprise. Un corps sans vie et brisé de partout… avec un sourire béat. Un suicide ? L’un des deux Erèbe s’approcha d’un pion blanc, le déposant sur le côté pour dire qu’il ne comptait plus.

« Ah… Ah… Je ne comprends pas pourquoi… Je ne comprends pas du tout… Qu’est-ce qui s’est passé ?! Pourquoi ?! Galya… »

« GALEKING ! GALE ! GALE ! »

« C’est vraiment ennuyeux, vous avez brisé l’un de nos jouets. »

« Qui parle ?! Où est-ce que vous êtes ?! »

« Juste derrière vous. »

Les trois personnes se retournèrent en même temps avant que le Galeking ne recule de quelques pas, un trou s’étant formé au niveau de son cœur. Qu’est-ce… Qu’est-ce qui s’était passé ?! Quelqu’un avait passé outre son armure ?! Il fut soudainement soulevé au-dessus du sol avant d’être éjecté par la fenêtre qu’il avait brisé, allant s’écrouler à côté du corps d’Orian, écrasant un citoyen en même temps.
Une jeune femme aux cheveux gris assez courts et avec un anneau ressemblant à un O accroché derrière elle s’était présentée derrière eux. Cela n’avait été qu’un simple mensonge pour leur faire détourner le regard. Elle portait une tenue blanche qui faisait penser à celle d’une soubrette bien que la jupe était plus courte. Elle avait aussi une poitrine de taille moyenne et des longs collants blancs. Elle eut à peine le temps d’ouvrir la bouche pour leur répliquer quelque chose qu’un puissant souffle de feu accompagné d’une décharge électrique alla la foudroyer. Quelques instants plus tard, un cocon de glace se forma autour d’elle, la gelant complètement avant de la briser en mille morceaux. Meteny n’avait pas tardé à agir.
C’était un cauchemar… Un simple cauchemar… D’abord Galya… Maintenant Saranos… Ces ennemis… D’où est-ce qu’ils venaient ? Pourquoi est-ce qu’ils faisaient ça ? Qu’est-ce qu’ils voulaient ? La tête de Meteny fit lentement 180 degrés de côté, la jeune femme aux cheveux roses tombant au sol alors qu’un léger soupir se fit entendre. Lentement, une ombre apparaissait devant Zena qui était assise contre le mur tandis que le cadavre de la Porygon-Z fut envoyée par-dessus bord. Cette ombre… Ces cheveux blonds platine… Elle n’y croyait pas… C’était juste un cauchemar… Pourquoi est-ce qu’elle était là ? Pourquoi ? Et ce sourire sans sentiments dessiné sur ses lèvres.

« Hum… Un peu récalcitrant… Vous avez tuée l’une de nos poupées. Ce n’était pas très gentil de votre part. En plus, maintenant, mon… maître… Appelons-le comme cela est mort. Cela est très mesquin de ta part, Zena. »

« Po… Pourquoi ? »

« Parce que nous avons besoin de te voir disparaître, voilà tout. »

« Mais mais mais… Je … Je… Je… »

« Je sais que tu as très peur… Tu ne peux même pas être en colère contre nous. Tu as tellement peur, tu veux pleurer mais tu n’as pas le temps. Dommage que tu sois relié à Alan, tu aurais pu survivre si cela n’avait pas été le cas. »

Lentement, Lunitia tendait sa main en avant, une poigne invisible venant étrangler alors qu’elle battait des pieds dans le vide. Elle cherchait à respirer mais n’y arrivait pas alors que Lunitia marchait en direction des fenêtres brisées, mettant Zena au-dessus du vide. Elle murmura un simple mot d’adieu alors que l’adolescente était déjà morte, n’ayant plus d’oxygène dans le corps. Elle fut simplement lâchée dans le vide, venant atterrir sur le corps de ses pokémons. Les citoyens ne savaient plus où se mettre tandis que Lunitia souriait. Voilà une chose qui était réglée. Son sourire vit s’écouler du sang à travers ses lèvres, disparaissant peu à peu alors qu’elle baissait la tête, ses yeux posés sur son cœur sorti de son corps. Il était en train de battre encore quelques secondes avant que la main ne vienne l’exploser, se retirant du corps, celui-ci penchant en avant, tombant dans le vide. L’adolescente aux cheveux gris se lécha les doigts ensanglantés, émettant un grand sourire sadique avant d’humer l’air, murmurant :

« L’odeur de la mort mélangée à celle du sang frais. Parfait… Vraiment parfait… Superbe… Tout est parfait ! Même si il y a eu quelques dégâts, héhéhé. Une chute de cette hauteur, on ne risque pas de s’en remettre. »

« Défoncez moi cette porte et vite ! »

La porte du bureau d’Orian vola en éclats alors que Mana se mettait à disparaître mais trop tard pour ne pas être vue. Elle éclata de rire tandis que des hommes tentaient de l’arrêter et de l’immobiliser. C’était inutile… Vraiment inutile. Une personne allait en faire une sacrée tête. Elle revint quelques minutes plus tard dans la chambre d’Alan, celui-ci s’étant mis couché sur son lit. Il tentait de contrôler son excitation et ne remarqua qu’à peine Mana qui était revenue. Il murmura avec un peu d’espoir :

« Non mais vraiment… Je suis pressé qu’elle arrive en avance avec mon cadeau héhéhé ! »

Le second Erèbe observa le pion blanc qu’il avait mit de côté, prenant l’une des tours blanches avant de les ramener au bord de la table. Il disparu ensuite tandis que l’homme aux cheveux violets soulevait une tour noire, un cavalier et un fou de même couleur près des deux pièces blanches. Avec lenteur, il approcha une dernière pièce près du rebord de la table : La reine en cristal noire. Celle-ci tomba de la table, se brisant en mille morceaux.

Nul n’est tout blanc, nul n’est tout noir. Tout cela n’est qu’un principe de couleur.
La Reine ne savait pas dans quel piège elle venait d’être capturée.
Ses serviteurs tombèrent en premier, un par un tandis que l’ennemi apparaissait sans cesse.
Baignant dans l’incompréhension, elle s’effaça dans les abysses, permettant ainsi au Roi de retrouver sa grandeur et sa stature qu’il avait perdues.
Les pions noirs allaient se présenter enfin devant leur souverain.

Erèbe, Fin de l’Inertie, verset troisième

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