Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

ShiroiRyu
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Chapitre 18 : Comme une bête sauvage

« Viens par là ! ET VITE ! »

Le cri d’Earnos résonnait dans l’arène alors qu’il courait vers Olistar. Le garçon aux cheveux violets fit quelques pas sur le côté, esquivant les différentes attaques d’Earnos. Encore une fois, il semblait presque incontrôlable alors qu’Olistar lui disait :

« Ce n’est pas bon. Il vaut mieux pour toi que tu te calmes, Earnos. »

« Je tiendrais bon pour ma famille ! Je tiendrais bon ! On ne peut pas me faire reculer ! ON NE PEUT PAS ! JE NE FAILLIRAIS PAS ! »

Qu’est-ce qu’il racontait ? Est-ce que la défaite avec la destruction de sa foreuse l’avait marqué au point de réagir ainsi ? Hum, c’était tout aussi dérangeant pour lui que pour le garçon-Aspicot. Il vint lui donner un coup de pied en pleine face, le faisant tomber sur le côté avant de soupirer longuement :

« Reste couché, il vaut mieux, Earnos. Tu ne peux pas lutter et ce que tu fais te causera plus de destruction personnelle qu’autre chose. »

Le garçon-Aspicot ne se relevait pas cette fois-ci mais il se méfiait. Il n’allait pas se retourner et lui montrer son dos. C’était beaucoup trop dangereux. Il attendait que l’on le nomme vainqueur et ensuite, il pourra alors se diriger hors de l’arène. Earnos … était terrifiant mais il n’avait aucune explication pour expliquer un tel comportement.

« RAAAAAAAAAAAAH ! »

Un cri et voilà qu’Earnos s’était redressé pour se projeter directement sur Olistar, le percutant de tout son corps en enfonçant le dard dans sa paume droite dans le corps de son adversaire. Celui-ci toussota, ayant la tête qui tourne avant de murmurer :

« Empoisonner, tu as vraiment réussir cela, Earnos ? »

« Pas fini … j’ai pas fini ! J’ai pas fini ! Je vais encore continuer ! » s’écria l’enfant-Aspicot, enfonçant maintenant son second dard en Olistar. Là, ça devenait problématique s’il décidait de se le prendre. Il s’apprêtait à s’échapper mais Earnos le retenait contre lui, finissant par planter sa main gauche en Olistar. Dans les tribunes, la princesse avait arrêté de soutenir Earnos, regardant sa mère avec inquiétude, demandant d’une voix faible :

« Maman … je crois qu’il va pas bien du tout. Il faudrait … aller le soigner … et arrêter. »

« Terria, il faut que tu apprennes une chose : dans ce monde, on n’obtient rien sans rien. Regarde donc Earnos, tu ne vois à quel point il se donne dans ce combat pour prendre le dessus sur son adversaire ? Si cela devient vraiment grave nous l’arrêterons, d’accord ? »

« D’accord mais je n’aime pas du tout le regard d’Earnos. Il me fait un peu peur quand même. J’espère que ce n’est rien de grave … mais pourquoi est-ce qu’il parle comme ça ? »

« Moi-même, je n’en sais trop rien. Walane n’était ainsi, n’est-ce pas ? » demanda la reine.

« Pas vraiment même s’il faut avouer que tu étais une sacrée teigne à l’époque, n’est-ce pas ? »

« Est-ce que tu insinues que je ne le suis plus, fais attention, Tanator ! Je ne suis peut-être plus qu’un simple foreur mais j’ai encore de la hargne ! »

« Ooooh, fais moi peur, Walane, je suis terrorisé. » s’exclama le roi tout en rigolant, une lueur de défi dans le regard que chaque « mâle » ne se prenne un coup sur le crâne de la part de leurs femmes respectives, celles-ci disant :

« Tu arrêtes ça tout de suite, Tanator. Depuis quand le roi se comporte comme un chiffonnier ? Il ne manque plus que tu proposes à Walane de faire un combat après ce tournoi entre vous deux. Je vous jure, vingt ans ont passé mais vous êtes toujours des enfants. »

« La même pour toi, Walane. Je te rappelles qu’après-demain, tu reprends le travail. Je te vois mal expliquer à ton chef : « Oui mais ces blessures, c’est le roi qui me les as faites ! »

« Un combat ? Même pour s’échauffer, je … »

Le roi s’arrêta dans ses propos, observant le regard froncé de sa femme en sa direction. Oups ! Il valait mieux ne pas continuer sur cette voie s’il ne voulait pas avoir de problèmes, pas du tout, oui. Mieux vaut mettre cette idée de côté pour le moment. Walane n’en menait pas large non plus et les deux hommes se focalisèrent à nouveau sur le combat.

« Tu deviens insistant et tu sais que les filles n’aiment pas les garçons qui insistent ? »

Rien à faire, n’est-ce pas ? Le regard vide d’Earnos était toujours là alors qu’Olistar prit une profonde respiration. Il poussa un râle avant que son dard ne se loge dans le dos de l’enfant aux cheveux blonds. Mais contrairement à auparavant, il fût soulevé au-dessus du sol jusqu’à ce que son visage ne se trouve face à celui d’Olistar sans que les pieds ne touchent la terre ferme. Olistar lui murmura avec lenteur :

« Normalement, ce poison devrait inhiber tes sens. Tu vas t’endormir profondément et sombrer le sommeil. Lorsque tu tu réveilleras, tu n’auras que peu de souvenirs de ce qui s’est passé. Tu es définitivement étrange … et c’est ce qui te rend intéressant, Earnos. Au revoir … ou plutôt bonne nuit, je pense que tu l’as bien mérité. »

Et d’un geste nonchalant, le dard projeta l’enfant aux cheveux blonds contre un mur de l’arène, Earnos ne se relevant plus cette fois. Peu de temps après, la victoire d’Olistar fût déclarée mais il empêcha les insectes soigneurs de le soulever.

« Je vais m’en occuper personnellement. Merci quand même. »

Il fit un petit geste pour leur dire de partir alors qu’il paraissait confus par l’action qu’il venait de commettre. Utiliser autant de force pour un enfant-Aspicot, ce n’était pas dans ses habitudes. Il regarda les spectateurs avant de s’enfoncer dans les couloirs en direction des vestiaires. Là-bas, il déposa Earnos sur un banc alors qu’une femme-Apitrini arrivait aussitôt, tenant un pot de miel entre ses mains.

« Visiblement, il n’a pas gagné. Je pensais qu’il y arriverait. »

« Contre un autre adversaire, cela aurait été possible, il aurait eut toutes ses chances mais je ne pouvais pas me permettre de perdre. Seule ma volonté fût supérieure à la sienne. »

« Vous êtes le jeune garçon-Rapion non ? L’ambassadeur, si je ne me trompes pas. Est-ce qu’il s’est vraiment battu de toutes ses forces ? »

« C’est le cas, il a montré une ardeur au combat que même les plus grands chevaliers insectes jalouseraient dans une guerre. Il … est vraiment spécial. »

« Oh ? Vous êtes blessé vous aussi ? Voulez-vous que je vous soigne ? Cela ne sera pas difficile et ne fait guère mal, je vous le promets. »

« Non non, je veux bien de quoi me soigner mais je préfère me le faire moi-même. »

Comme il le désirait. La femme-Apitrini commença à mettre un peu de miel sur les plaies d’Earnos, le regardant pendant quelques secondes avant de sourire. Les blessures disparurent sous le miel, celui-ci se mettant à fondre pour se dissiper complètement. Lorsqu’elle eut finie, elle tendit le pot en direction d’Olistar.

« Quand vous aurez terminé, vous pourrez le ramener à l’infirmerie, d’accord ? »

« Comme vous le désirez, cela ne sera guère long. Est-ce que vous avez aussi de quoi soigner le poison ? On ne dirait pas mais Earnos a été un sacré adversaire, même de ce côté. Il faudra peut-être envisager de le guérir de ce côté là aussi. »

« Je note cela, merci bien. »

La femme-Apitrini délaissa maintenant le garçon-Rapion, celui-ci quittant les vestiaires pour se promener dans les couloirs. Le mieux était de trouver une pièce discrète pour appliquer cet onguent au miel sur ses plaies.

« Hmm ? Où est donc Terria ? Je ne la vois plus. »

La reine Seiry regarda à droite et à gauche, sa fille ayant totalement disparue de son champ de vision. Aussitôt, le roi Tanator se releva, prêt à envoyer quelques gardes à sa recherche mais la femme-Apireine le calma aussitôt, posant sa main sur son bras :

« Allons, allons, ne t’en fait donc pas. J’imagine qu’elle a été féliciter Earnos. Après tout, bien qu’il ait perdu, elle n’a pas hésité à crier son nom pendant le combat. »

« Ce n’est pas faux. Il ne reste plus qu’à espérer que ça soit bien le cas. Si elle ne revient pas d’ici le prochain match de cet enfant-Rapion, je commencerai à m’inquiéter à son sujet. Bien qu’elle se soit calmée sur ses petites fugues, je continue de rester méfiant par rapport à tout ça . Même s’il faut que jeunesse se vive. »

« Le jour où tu arrêteras de te faire de l’inquiétude pour ta fille et moi-même, je pense qu’elle pourra alors voler de ses propres ailes. »

« Pas avant sa majorité, tu peux en être sûre et certaine à ce sujet. »

La reine Seiry poussa un profond soupir alors que Walane rigolait, disant que pour le cas d’Earnos, il avait aussi parfois quelques problèmes bien qu’il ne précisait pas qu’il s’agissait de la Munja. Ailleurs, la jeune princesse aux cheveux blonds s’était mise à fouiner dans les couloirs, saluant les gardes qui restaient stupéfaits de la voir se promener ainsi.

« Où est donc Earnos ? Où est-il donc donc donc ? »

Elle se répétait cela sur un ton un peu amusé. Pourquoi cela ? Car elle avait dans l’idée rester à ses côtés et de veiller sur lui jusqu’à ce qu’il se réveille. Lorsqu’il la verrait, il n’aurait alors pas la force de crier et de lui en vouloir ! Et zou ! Il ne serait plus en colère ! Son plan était ingénieux sans être méchant ! Ah tiens … Une porte était ouverte. C’était celle d’un placard, non ? Et il y avait quelqu’un à l’intérieur ? Où était-elle d’ailleurs ? Elle ouvrit la porte faiblement, disant d’une voix faible :

« Il y a … quelqu’un ? Youhou … »

Une main se posa sur sa bouche, la porte se refermant aussitôt. Un dard se plaça au niveau de sa gorge, comme pour l’intimer de ne plus parler avant qu’une voix ne dise :

« Mais … princesse Terria ? Qu’est-ce que vous faites ici ? »

Le dard comme la mains se retirèrent alors que la jeune fille aux cheveux blonds pouvait voir qu’il s’agissait d’Olistar. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de se comporter de la sorte ? Elle remarqua le pot de miel à côté d’Olistar mais aussi …

« Olistar mais tu es … »

Chapitre 27 : En tête à tête

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Chapitre 27 : En tête à tête

« Oh ? Qu’est-ce que c’est mignon ! Prends-vite ton portable. »

Il grommelle légèrement en entendant des voix autour de lui. Portable ? Mignon ? Il a encore les yeux fermés mais il sent à peine ses mains posées sur Eleanor et Sirénia. Finalement, il finit par marmonner en baillant :

« Qu’est-ce qui se passe ici ? Je peux savoir qui est-ce ? »

« Vite, prends donc une photo avant qu’il ne comprenne ! »

« Je vois que mon fils a quelques amis attentionnés, bien que du genre à s’amuser sur son compte. Tant mieux en un sens, ce sont souvent ces derniers qui sont les plus sincères. »

Sa mère ? Il entend la voix de sa mère ? Il ouvre les yeux au même moment où il entend le cliquetis d’un appareil photo. Ses yeux se posent sur le portable que tient une main féminine, celle de Kasiopé tout en écoutant la voix de Junon qui dit :

« Oh ! Tu me l’enverras ? On dirait un véritable portrait de famille. »

« Bien entendu. Il n’en serait pas possible autrement, n’est-ce pas ? Et à vous aussi, madame ? Voir votre fils endormi avec ses pokémon dans ses bras, cela doit être unique, non ? »

« J’avoue que cette idée n’est pas déplaisante. Attendez un peu que je vous donnes mon numéro. Cela sera plus aisé pour cette photo. » déclare la mère de Ryusuke

« Je peux savoir ce que vous faites tous là ? »

Il avait finalement jeté un œil aux personnes présentes. Les quatre membres du conseil des élèves, ses parents, le médecin et l’infirmière. Il a toujours les deux pokémon endormis dans ses bras bien qu’elles commencent à gesticuler.

« Tu es donc réveillé, Ryusuke ? C’est parfait ! Comment vas-tu mon petit Teddiursa ? »

Quelques petits rires se font entendre de la part des membres du conseil des élèves alors qu’il pique un fard, rougissant violemment aux propos de sa mère.

« Maman, si tu peux éviter de me donner des surnoms devant mes camarades de classe. »

« Est-ce parce qu’il est grognon comme un Ursaring mais aussi mignon qu’un Teddiursa, madame ? » demande Junon alors que sa mère hoche la tête positivement.

« Oh que oui, c’est exactement pour cette raison. Il est bien plus attendrissant quand il s’y met, surtout quand il a l’air bougon. »

« Je crois que j’ai put le remarquer brièvement mais bon, en priorité. Comment est-ce que tu vas, Ryusuke ? » questionne Kasiopé en se rapprochant de lui, posant une main sur son front.

« J’ai connu mieux. Tu n’as pas vu mon état, Kasiopé ? J’ai l’air d’un éclopé ou presque. »*

« Tu es en vie, non ? Ce n’est pas le plus important ? »

« C’est pas faux …et toi ? Ca va ? Aucune blessure ? Rien de grave ? Rien de cassé ? »

Elle hoche la tête négativement tout en lui souriant. Elle lui montre ses quelques pansements sur ses bras avant de dire d’une voix douce :

« Pas le moins du monde. Il faut dire que me servir de bouclier pour la chute m’a permis de ne pas avoir réellement mal. Même pour Naro, je n’ai eut aucun souci. Pour mes pokémon, ils vont bien malgré tout ce qui s’est passé. Tu n’as pas à t’en faire. Il vaut mieux que tu te reposes longuement, tu pourras normalement sortir d’ici une semaine ou deux. Par contre, interdiction de tenter d’aller au lycée à pied. Vu l’état dans lequel tu sortiras, je pense que tu as compris. »

« Ouais, ouais, ouais … j’ai parfaitement compris même si je pense avoir mérité quelques explications non ? Tu ne crois pas ? Par rapport au reste. »

« Plis tard, si tu veux bien, je préfère quand ça sera plus tranquille, ça sera mieux pour tout le monde. On ne va pas se disputer alors que tu es dans cet état. »

Pas vraiment, il n’a pas le courage pour ça. Il remarque le regard suspicieux des autres personnes sur lui. Quoi ? Y a un problème ? Il cligne des yeux pour voir quel est leur souci tandis qu’il prend une profonde respiration. Les pokémon sont maintenant éveillés.

« J’allais oublier de vous présenter la petite dernière : Eleanor, cette charmante Draco. »

« Une Draco ? Oh oui ! C’est celle qui t’a sauvé, n’est-ce pas, Ryusuke ? C’est vraiment aussi beau que les rumeurs le disent. Est-ce qu’elle est amicale ? »

La mère de Ryusuke se rapproche de la pokémon mais celle-ci recule légèrement la tête, son corps s’enroulant autour du torse de Ryusuke, sa tête cachée derrière le crâne de l’adolescent aux cheveux bruns. Celui-ci rigole faiblement, disant :

« Au final, les rumeurs comme quoi les dragons sont vaniteux et prétentieux sont assez fausses. Je ne mentirais pas qu’elle garde son côté majestueux mais au final, une Draco, c’est juste une boule d’amour très timide. »

« Chaque pokémon a son propre caractère mais oui, il semblerait qu’elle soit très attachée à toi, Ryusuke. Et Sirénia ? Comment se porte t-elle ? »

AIE ! Il doit éviter de faire que Sirénia parle ! Surtout en présence des autres ! Il regarde Kasiopé avec un peu de peur dans la voix. Il n’est maintenant plus sûr. Est-ce qu’ils sont au courant ou non ? Il préfère ne pas trop se poser de questions mais voilà qu’il transpire rien qu’à cette idée. Finalement, Sirénia s’exclame :

« Kirlia ! Kir kirlia kirlia kir kirlia ! »

« Elle me semble en pleine forme elle aussi, d’après ce qu’elle vient de me dire. » déclare Ryusuke en tapotant doucement le crâne de sa pokémon avec une extrême tendresse. Celle-ci se laisse, visiblement contente de voir que ses petits « cris » plaisent à Ryusuke.

« Au moins, tu sembles aller mieux. Il faut laisser le docteur nous dire alors au sujet de ton état. Vous pouvez nous en dire plus ? »

« Bien entendu. Alors, outre de multiples entailles sur le corps, tu as des fractures un peu partout mais sur certaines parties, elles sont plus graves que d’autres. Néanmoins, étrangement, ton corps guérit très rapidement et c’est pour cela que je pense qu’en une semaine, tu seras guéri et remis sur pied. »

« C’est plutôt une bonne nouvelle, non ? Je ne vois pas ce qui est étrange. »

« Oui, c’est une bonne chose mais la raison de cette guérison est pour l’instant un mystère absolu. Mais bon, la science n’explique pas tout. »

« C’est étrange d’entendre cela de la part d’un médecin mais bon, je ne vais pas m’en plaindre. Pour les visites, est-ce que je pourrais en recevoir ? »

« Seulement aux horaires décidés. Pour le reste, Jeanne, la jeune infirmière à mes côtés, répondra à tes différentes questions. Sinon, veuillez ne pas trop le déranger. Il doit quand même trouver du repos. »

Les visiteurs acquiescent ensemble avant que le médecin ne parte. L’infirmière se rapproche de Ryusuke, se tournant vers les personnes présentes avant de dire :

« Pardonnez-moi mais il va être l’heure de la toilette de Ryusuke. Si vous voulez bien quitter la chambre pour une quinzaine de minutes, je vous en remercies. »

« Hein ? Que … Mais je peux me laver seul et … »

« Ne faites pas l’enfant, outre vos parents, je vous aies déjà lavé dans votre tenue d’Adam. Hop, vous me suivez et plus vite que ça. Quant à vous, je vous pries de bien vouloir partir. »

Visiblement, l’infirmière, bien que jeune et jolie, prenait son métier très au sérieux. Tout le monde fut jeté dehors alors que Ryusuke est emmené dans la pièce adjacente à l’intérieur même de la chambre, forcé d’être lavé par la jeune femme.

« … … … … … Ne m’adressez plus la parole. »

Il a dit cela avec lenteur, les yeux baissés pour ne plus avoir à les relever. Il ne veut plus regarder quiconque. Il n’ose plus les observer en face. La Draco comme la Kirlia le regardent, étonnées, cherchant à voir ce qui cloche.

« Et voilà, je reviendrais dans quelques heures pour vous apporter à manger, Ryusuke. »

« D’accord, bonne journée. Bonne journée. »

Ils sont tous revenus alors que lui-même garde les yeux baissés, étudiant longuement le drap dans lequel il se trouve. C’est un joli drap, n’est-ce pas ? Il est très doux, très soyeux. Il entend le bruit des pas des visiteurs qui reviennent dans la pièce alors qu’il se cache presque aussitôt sous les draps. Kasiopé se rapproche de lui et lui chuchote :

« Allons, Ryusuke, ne me dit pas que tu as peur de ne plus pouvoir te marier dorénavant. »

« Ne raconte pas de bêtises ! Mais … C’était une femme et … enfin … je suis presque aussi majeur ! Je suis au lycée ! On ne devrait pas faire ça ! »

« Ryusuke, ton père et moi, nous allons te laisser. Malheureusement, on ne peut pas laisser trop longtemps la maison sans surveillance. Tu dois te douter pour quelle raison, n’est-ce pas ? Avec les pokémon restés là-bas, on est jamais trop sûr. Une simple mesure de précaution. Je te laisse aux bons soins de mademoiselle l’infirmière mais aussi de tes compagnons. »

Il ne réplique pas aux propos de sa mère alors qu’elle quitte la chambre, accompagnée de son père. Il ne reste plus que les membres du conseil des élèves et il finit par sortir la tête de sous les couettes avant de murmurer :

« Maintenant, vous voulez bien m’expliquer ce que Naro m’a raconté ? »

« De quoi donc ? Qu’est-ce que ce professeur fou a put te mettre en tête ? Tu sembles ne pas apprécier quelque chose. Tu peux me le dire, n’est-ce pas ? »

« Au sujet que tout ce que vous avez fait ces dernières semaines, c’était simplement pour que je reste sous votre protection. Que vous étiez juste là pour vous occupez de Naro quand il reviendra mais au final, c’est qui qui vous a envoyés ? Et surtout … Non, rien. »

Kasiopé lève un sourcil à la dernière réplique de Ryusuke. Les deux jumeaux ne parlent pas, se tournant vers Junon, la présidente du conseil des élèves qui fixe longuement l’adolescent. Elle semble réfléchir à chaque parole qu’elle va prononcer, finissant par déclarer :

« Tu te fais des idées, Ryusuke. Tu n’as pas à t’inquiéter. »

« Et si je m’inquiète, comment est-ce que cela va se passer ? Car au final … Rien. »

« Je pense que nous en avons trop dit, de toute façon. Il vaut mieux partir et te laisser tranquille, Ryusuke. Nous reviendrons demain pour prendre de tes nouvelles, d’accord ? »

« Comme vous le voulez, Kasiopé. Junon, Pik et Rik, faites attention à vous en rentrant. Je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que tout va devenir problématique. »

« Tu te fais de fausses idées, tu ne devrais pas t’inquiéter, c’est à nous de gérer cela maintenant. Reposes-toi donc. »

Junon lui rétorque cela alors qu’il reste enfoncé dans le lit. Cela va être ennuyeux. Il espère que Sirénia sait utiliser une télécommande. Heureusement, bien qu’il ait une chambre pour une seule personne, il a au moins la télévision, c’est mieux que rien.

« Passes une bonne journée, Ryusuke. »

Il remercie Kasiopé du regard alors que voilà, ils partent tous en le laissant seul dans la chambre avec ses pokémon. Heureusement pour lui, Sirénia et Eleanor peuvent rester mais qu’est-ce qu’il serait ennuyé sans elles. Il émet un long bâillement en clignant des yeux.

« Sirénia ? Est-ce que tu arriverais à prendre une télécommande ? »

« Je sais comment cela marche. J’ai déjà vu tes parents l’utiliser et toi aussi. Mais bon, si tu veux me prendre pour une idiote, tu peux continuer hein ? J’apprécie toujours ! »

« Non, désolé, je ne voulais pas … t’embêter. Mais tu peux le faire, s’il te plaît ? » murmure Ryusuke alors qu’elle sourit. Elle dépose un baiser sur sa joue, utilisant ses pouvoirs psychiques pour allumer la télévision.

Voilà qu’elle s’installe contre lui, Eleanor faisant de même. Comme il est blessé, elle ne se bagarre pas trop avec la Draco mais il voit parfaitement qu’elle est mécontente du rapprochement très rapide entre lui et la pokémon.


« J’avais oublié à quel point la télévision, c’était nul mais vraiment nul. »

« Je ne comprends pas grand-chose à vos émission de toute façon, Ryusuke. Et je crois qu’Eleanor s’est endormie une nouvelle fois. Tous les pokémon dragons sont comme ça ou quoi ? Tes livres au lycée en parlent ? Car là, ça fait peur ! Ca s’appelle comment ? »

« Narcoleptie, rien que ça. Mais bon, je ne pense pas qu’elle soit atteinte de ça. Juste qu’elle profite pour trouver le sommeil, rien de plus, rien de moins. Puis, c’est assez mignon de a part, tu ne trouves pas ? J’aime beaucoup personnellement. »

« Je ne sais pas mais .. je suis ta première pokémon, je te rappelle. »

Encore un petit coup de jalousie de sa part. Il ne relève pas les propos de la Kirlia, continuant d’observer la télévision en silence maintenant. Malgré la fatigue et les yeux qui piquent, le téléfilm arrive à être assez intéressant bien qu’ils soient à peine en milieu de journée. Mais au final, ça ne change rien qu’il aurait aimé faire une balade plutôt qu’autre chose. Une heure plus tard, alors que le téléfilm vient de se terminer, quelques coups à la porte de la chambre se font entendre avant qu’une petite voix ne dise :

« Est-ce que je peux rentrer, Ryusuke ? C’est Kasiopé. »

Kasiopé ? Mais elle n’est pas partie avec les autres ? L’adolescent lui répond qu’elle peut rentrer, chose dont elle ne se prive pas. Tiens ? Elle semble gênée alors qu’aussitôt, Sirénia émet un grognement de mécontentement.

« Qu’est-ce que tu veux, Kasiopé ? Les autres ne sont pas là ? »

« Je suis venue sans les autres. Après tout, je suis la première responsable de ce qui t’es arrivé, si on exclu Naro bien entendu. C’est pourquoi je compte passer plus de temps avec toi. »

« Si c’est pour me dire qu’il n’y a rien de grave et que je me suis imaginé des choses, je ne te retiens pas, tu es libre de partir sans revenir. »

« Je ne veux pas de cela et surtout, je ne veux pas que tu t’emportes. Je peux m’asseoir à côté du lit ? Qu’est-ce que tu regardes, Ryusuke ? Ca a l’air assez intéressant, non ? Encore que … Ah zut, ce n’est pas le premier film de cette série. Tu a sûrement compris qu’à moitié. »

Il ne répond pas alors qu’elle s’asseoir, oui, mais à côté de lui sur le lit. Pendant quelques minutes, elle regarde la télévision avec lui, sans un mot, Ryusuke ne cherchant pas à faire la conversation. Mais finalement, elle chuchote :

« Tu sais, Ryusuke, est-ce que ça te dérange si je reste encore un peu ? »

« Tu fais ce que tu veux, je ne te retiens pas, tu es une grande fille non ? Tu n’as pas besoin de mon accord pour cela. Je ne sais pas ce qui t’emmène à agir ainsi par contre. »

« Oh, rien de spécial, rien du tout. Mais … hmmm, Ryusuke, est-ce que tu veux la vérité ? »

« Je me fiches de la vérité. Vous n’avez rien à me dire à ce sujet alors changeons-en. »

« Mais arrêtes de bouder, purée ! J’essaie de me montrer gentille et agréable ! C’est pourtant pas compliqué ! Surtout que Junon, Pik et Rik ne te diront rien ! »

« Tu n’as pas à essayer. Tu l’es naturellement alors arrêtes, c’est plus simple. »

Elle s’immobilise dans ses mimique. Ah … Oui, s’il le prend comme ça, elle comprend ce qu’il veut dire par là. Bon, le second téléfilm a déjà commencé depuis vingt minutes. Elle ne va pas chercher à discuter pour le moment, elle attendra qu’il soit terminé. Mais bon, ce n’est pas si déplaisant non plus. Finalement, elle s’installe bien à côté de Ryusuke, Eleanor posant sa tête sur le haut de ses jambes, le reste du corps sur celles de son dresseur.