Chapitre 6 : Un chant pour accompagner

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Un chant pour accompagner

Elle est toujours là. A cause de son ouïe plus développée grâce aux sons qu’il produit avec sa musique, il entend son souffle. Il entend le moindre de ses mouvements. Sa petite voix fluette … Pourquoi est-ce qu’elle est là ? Il n’a rien de spécial, rien du tout même. Alors pourquoi est-ce qu’elle veut continuer à le suivre ? Ce n’est pas normal. Ce n’est pas logique.

Mais il ne dit rien, il fait semblant de l’ignorer, comme il en a l’habitude. Cette pokémon est étrange. Il ne connait pas la race des Meloetta. Est-ce qu’elle est unique ? Si tel est le cas, elle doit être alors très rare et précieuse. Comment une pokémon comme elle peut-elle décider de le suivre sans inquiétude ? Il est peut-être un être très malveillant.

« Melo ? » murmure la petite créature à la chevelure verte, inquiète en le voyant s’arrêter au beau milieu de la foule. Est-ce qu’il l’a repérée ? Elle est anxieuse mais l’adolescent va s’installer contre un mur d’un endroit où plusieurs personnes rentrent et sortent.

Ah ! Il commence à sortir son ocarina, comme la dernière fois. Il va en jouer maintenant ? C’est gentil de sa part de faire partager sa musique à tout le monde. Mais c’est quoi la petite gamelle de métal positionnée devant lui ?

Elle se rapproche, allant se coucher sur le sommet du magasin contre lequel il s’est assis alors qu’il commence à jouer de l’ocarina. Elle balance des pieds dans les airs, écoutant attentivement le son mélodieux de son instrument. Elle le reconnait parfaitement : il en joue très bien … mais comme auparavant, le son est plutôt triste. Il ne fait qu’exprimer de la tristesse avec son ocarina, c’est vraiment dommage. Et triste … Oui.

… … … Hein ? Il continue de jouer de l’ocarina mais une belle voix se fait entendre. Il ne s’arrête pas, contrairement aux passants qui tournent leurs têtes vers lui. La voix est juste à côté de lui, n’est-ce pas ? Comment est-ce … Hmm … Il voit. Mais il ne s’arrête pas … Les pièces commencent à tomber les unes après les autres, tous cherchant à savoir comment il produit cette voix qui accompagne sa musique.
Puis finalement, après quelques minutes, il stoppe sa musique. Au même moment, il la voit apparaître à ses côtés, un petit sourire aux lèvres. Les passants observent la scène avec intérêt, la majorité d’entre eux n’ayant jamais connu cette pokémon.

« Meloetta … Melo meloetta melo melo. »

Elle a moins peur qu’auparavant. Elle place ses deux pattes sur les mains de l’adolescent aux cheveux verts, ramenant son ocarina à ses lèvres. Elle veut qu’il en joue ? Il la regarde en haussant un sourcil. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Ils ne se connaissent pas donc bon … Mais voilà, si elle veut qu’il joue de l’ocarina, il le fait.

« Oh … La petite pokémon est avec lui ? C’est un duo de musiciens itinérants ? »

« Ca ne peut pas être un mendiant … malgré sa tenue … Il ne pourrait pas avoir une pokémon aussi belle s’il était ainsi. »

Pourtant, il est un mendiant … L’un de ces êtres abjects que la majorité déteste ou prend en pitié. Alors bon … Il n’a pas honte de ce qu’il est de toute façon. Et cette … Enfin, non … Meloetta n’est pas sa pokémon. Il n’en possède pas.

Pendant qu’il continue de jouer de l’ocarina, il observe les pièces qui tombent dans la gamelle. Il n’a jamais eu autant même en une journée … C’est étrange. Il n’est peut-être pas aussi doué que ça pour la musique.
Car il sait que ce n’est pas à cause de lui mais grâce à elle que les gens mettent bien plus de pièces. Bon nombre de personnes restent là, à les entendre jouer et chanter. Il reconnaît qu’elle a une voix très belle, surtout pour une pokémon. Il sait qu’il existe quelques pokémons doués pour chanter ou faire de la musique mais là … C’est vraiment différent. D’un tout autre niveau même. Il ne peut que le constater.

Puis … C’est la fin. Il n’a plus rien à jouer. Il arrête son ocarina, des petits applaudissements se faisant entendre alors que Meloetta reste immobile, comme statufiée. Il faut dire que plusieurs personnes s’approchent d’eux, demandant :

« Dites, dites, c’est quoi cette pokémon ? Vous jouez depuis longtemps ? »

« Elle est toute petite mais elle chante bien ! Où est-ce que vous l’avez capturée ? »

L’adolescent ne fait qu’hausser les épaules, ouvrant la bouche pour bien montrer qu’aucun mot n’en sort. Il n’est pas capable de parler, certaines personnes semblant comprendre son problème. Quant à Meloetta, celle-ci vient se rendre invisible, disparaissant aux yeux de tous. Zou ! Le spectacle est terminé !

Et maintenant qu’il est terminé, il s’éloigne mais il sent encore sa présence. Elle est invisible … mais pas complètement. Il n’est pas bête ou stupide, loin de là même. Il sait pertinemment qu’elle est dans les environs. S’il le voulait, il peut la trouver avec une telle aisance … que ça en serait désarmant. Mais il ne le fait pas.
Il a un peu faim … et avec l’argent récolté, il peut peut-être espérer acheter quelque chose de meilleur sans dépenser une fortune et tout en gardant le reste pour le violon ? Enfin un violon ? Peut-être … Il s’arrête devant un autre magasin et se tourne en direction de Meloetta.

Il sait qu’elle est là ? Mais comment est-ce qu’il fait ? Elle se déplace de façon invisible. Il ne devrait même pas la voir. Pourtant, elle décide de réapparaitre devant lui, attendant de voir ce qu’il va faire. Mais il ne fait que la regarder avant de la désigner d’un doigt puis de descendre le doigt vers le sol.

Il veut qu’elle reste ici ? Mais pourquoi faire ? Comme il ne parle pas, c’est difficile en un sens mais elle voit l’adolescent qui rentre dans le magasin. Aussitôt, elle disparaît. S’il peut quand même la voir lorsqu’elle est invisible, elle doit alors se cacher.
Elle le regarde choisir différentes nourritures avant de les reposer. Les gens le regardent étrangement. Pourquoi ? Il n’est pas différent d’eux non ? Ce sont des humains comme lui. Mais comme il a l’air d’avoir réussi à les enchanter avec sa musique, ils ne posent pas de questions. Pourquoi est-ce qu’il s’arrête sur la nourriture pokémon ? Elle ne sait pas … mais elle ferait mieux de ressortir du magasin. Il y a trop de monde ici. Elle a un peu peur.

Lorsqu’il ressort du bâtiment, elle réapparaît devant lui, inquiète mais il reste parfaitement de marbre. Il sort quelque chose. Il ne sait pas exactement ce qu’elle mange mais comme c’est de la nourriture pokémon pour tous les types, cela devrait lui convenir.

C’était un cadeau pour elle ? Il venait de lui acheter de la nourriture ? Elle le regarda avec étonnement mais lui-même lui tournait déjà le dos, s’en allant de son côté. He … Hey ! Pourquoi est-ce qu’il s’en va ? Elle commence à flotter à ses côtés, juste un peu au-dessus de lui alors qu’elle ouvre le petit paquet en plastique pour récupérer un morceau. C’est plutôt bon ! Elle le voit lui-même prendre un biscuit … comme la dernière fois ?

Ce sont les mêmes que ceux de la dernière fois mais ils ne sont pas trop ramollis maintenant ? Elle ne comprend pas pourquoi il lui a acheté de la nourriture mais pas pour lui. Elle se place aussitôt devant lui, le regardant d’un air un peu colérique en lui tendant le paquet de nourriture pokémon.

« Melo ! Meloetta ! Melo melo meloetta ! »

Elle semble en colère, n’est-ce pas ? Ses yeux sont froncés, sa voix, il sent le ton monté en elle. Elle est en colère pourquoi ? Elle n’aime pas cette nourriture ? Ce n’est pas ça. Il y a autre chose. Elle prend le biscuit des mains de l’adolescent avant de le jeter au sol puis de marcher dessus pour l’écraser. Ce ne sont même pas de miettes, il est trop mou pour ça. Ce n’est quand même pas à cause de ça, n’est-ce pas ?

Pourtant, il a l’impression que si. Elle est en colère car il mange des biscuits un peu rassis. Elle, de son côté, il a acheté de la nourriture de bonne qualité pour la remercier pour ce qu’elle a fait. Alors, bon, il a préféré ne rien acheter pour lui.

Ce n’est pas quand même pour ça qu’elle est en colère, n’est-ce pas ? Il a l’impression que si … pourtant … Mais bon … Elle va faire quoi ? Il recommence à marcher, l’ignorant et reprenant un biscuit pour le mettre en bouche.

« Melo ! Meloetta ! Melo ! »

Elle commence à crier une nouvelle fois, tournoyant autour de lui. Il l’arrête en plaçant le paquet de nourriture pokémon devant elle comme pour lui dire de le prendre à nouveau. Elle le récupère, observant l’adolescent aux cheveux verts avec lenteur.

Pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Pourquoi ? Elle ne comprend pas mais elle va quand même chercher à force. Elle flotte à côté de lui, mangeant maintenant en silence et un peu triste. Il pourrait quand même avoir bien mieux … qu’une simple nourriture de la sorte non ? Elle va rester avec lui pendant quelques temps, sa musique est belle mais elle veut comprendre pourquoi il se fait autant souffrir.

Il ne rêve pas … ou alors elle le suit ouvertement maintenant ? Qu’est-ce qu’elle fait ? Il n’a pas besoin d’une pokémon à la base. Il n’en a pas besoin le moins du monde. Qu’elle le laisse tranquille. Il a accepté son chant uniquement pour aujourd’hui. Dorénavant, il n’a pas besoin d’elle. Il survit très bien. Elle n’espère quand même pas obtenir d’autres paquets de nourriture pokémon en le suivant non ? Ce n’est pas l’appât du gain qui semble intéresser de toute façon la petite créature à la peau blanche mais alors quoi ?

Chapitre 5 : Une créature bien étrange

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Une créature bien étrange

Il ne comprend pas comment est-ce possible. Mais sa bourse dans ses mains, il l’ouvre pour être sûr. Il ne sait pas combien il avait de pièces avant mais il est sûr d’une chose : il n’en a pas perdu. Il en est de même pour le billet ! Ce billet si important !

Il se demande s’il a été protégé ou non … Peut-être un pokémon oiseau voleur ? Comme un Corboss ? Ce genre de pokémons adore voler non ? Et ensuite, peut-être qu’il a fait tomber la bourse par inadvertance ? Ca serait quand même assez étrange d’avoir autant de chances mais bon … Pourquoi pas ? Qu’est-ce qui l’empêche d’y croire ?
Il ne sait pas … mais il se sent bien plus joyeux maintenant. Il lui en faut peu pour être heureux. Oh … Cela lui fait penser à une musique. Du moins, il se dit que ça pourrait être un bon titre pour une musique ou une chanson. Il sort son ocarina et commence à fredonner une chanson un peu plus joyeuse que d’habitude. Il ne sait pas … Peut-être que retrouver sa bourse le motive de la sorte ? Peut-être … Peut-être car c’est plus important que les gens veulent le croire ? Peut-être …

« Meloetta ? » murmura une petite créature aux yeux bleus, tournant la tête à gauche et à droite. Elle a décidé de s’éloigner de cet humain après lui avoir rendu cette bourse si importante. Mais maintenant, elle entend le son … Le même son qu’auparavant ! C’est de l’ocarina ! Elle fait demi-tour, accélérant et se dirigeant vers l’origine de la musique.

Puis elle la trouve … C’est l’adolescent ! C’est lui qui joue de l’ocarina ? Elle commence à fermer les yeux, bougeant la tête de gauche à droite pour suivre le rythme. C’est une belle mélodie, très belle même.  Elle l’apprécie beaucoup.

Elle vient s’asseoir de l’autre côté de l’arbre, écoutant la mélodie, les yeux fermés. Il semble content, elle le comprend par les sons de son ocarina. Il est rare qu’une personne humaine soit capable de produire un son détaillant ses sentiments.

Alors … Elle reste là. Elle y prend du plaisir. Elle peut considérer cela comme une récompense pour lui avoir rendu sa bourse. C’est tout ce qu’il y a de plus légitime en fin de compte quand elle y réfléchit bien.

Quelle belle musique… Elle en est émerveillée. Vraiment. En plus, ce ne sont pas quelques refrains. Non, il semble avoir composé cette musique dans son intégralité, ce qui est encore plus remarquable … car elle a le sentiment que cela fut fait en peu de temps, peut-être même sur le moment ! C’est pour dire ! Puis la musique s’arrête, elle murmure :

« Melo ? Meloetta ? »

Un mouvement et elle rouvre les yeux. Pourquoi est-ce que ça s’est arrêté ? Elle a à peine le temps de tourner son visage que le visage de l’adolescent se trouve en face du sien. Elle cligne des yeux plusieurs fois de suite, l’adolescent ouvrant la bouche avant de la refermer.

« Melo ! Meloetta Melo Melo ! » s’écrit la pokémon avant de se rendre invisible, s’éloignant à toute vitesse de l’adolescent. Mais celui-ci ne la poursuis même pas. Elle s’arrête alors, l’adolescent ne cherchant même pas à gauche ou à droite. Il retourne auprès de l’arbre, arrêtant de jouer de l’ocarina alors qu’elle se demande ce qui se passe.

Normalement, les humains sont toujours étonnés en la voyant. Mais lui, il n’en avait rien à faire. Et puis, il n’a même pas pris la parole. Comment est-ce possible exactement ? Elle ne sait pas … Mais elle retourne l’observer, se plaçant sur une branche tout en restant invisible.

Pourquoi ne pas l’étudier pendant quelques instants ? Elle n’a rien à perdre et cela peut être une occupation comme une autre ! Et oui ! Voilà ! Elle continue de le regarder de ses grands yeux bleus, l’adolescent semblant étudier son ocarina.

Cette créature ? Il n’en a jamais vue de telle auparavant. Il n’est pas l’un de ces fichus adolescents qui ont un de ces gadgets électroniques qui permettent de savoir quel pokémon est représenté. Néanmoins, il a entendu son nom.

Meloetta ? C’était un nom inconnu … Enfin, il ne l’avait jamais entendu avant aujourd’hui. Mais bon, elle semble gracieuse comme créature. Et elle a une belle voix d’après ce qu’il a pu entendre, c’est-à-dire deux mots.

Mais bref, elle semble être assez spéciale bien qu’il n’a pas à se préoccuper trop de cela. Il recommence à jouer de l’ocarina, vérifiant les alentours mais cette fois-ci, elle ne se présente pas à lui. Elle doit maintenant se méfier.

Elle voudrait dire qu’elle ne tombera pas dans ce piège de la musique mais l’adolescent n’est pas dangereux à première vue. Mais elle se méfie de tous les humains, tous les humains sans exception. On ne sait jamais sur qui on peut tomber. Alors, elle se méfie … mais ça ne veut pas dire qu’elle ne l’écoute pas, loin de là.

Elle reste sur sa branche, balançant ses pieds dans le vide alors qu’elle est couchée sur le ventre. Elle l’écoute attentivement, de haut de son petit corps. Comme il a recommencé à jouer de l’ocarina, elle ressent que ce n’est plus la même émotion. C’est autre chose … d’infiniment plus triste.

Mais elle ne peut l’expliquer avec des mots. Il faudrait qu’elle chante elle aussi … mais elle ne doit pas chanter. Pourtant, l’envie est là. Mais elle se retient. Finalement, l’adolescent arrête de jouer de l’ocarina et elle soupire.
Mais de déception ? Car elle voulait que cela continue ? Surement … Mais elle ne peut rien y faire. Elle continue de le regarder. Il est en train de manger quelque chose. Est-ce que c’est vraiment sain ? Puis maintenant qu’elle le remarque, il a des pieds bizarres … bizarres par rapport aux autres humains. Et puis, il est sale, très sale même.

C’est étrange, très étrange quand même. Pourquoi quelqu’un avec des musiques aussi belles … ressemble à cela ? Elle ne s’imaginait pas un musicien comme ça. Enfin, de cette façon. Comme quoi, les apparences sont trompeuses, vraiment très trompeuses. Elle continue de le regarder, intriguée. Est-ce qu’il va faire un brin de toilette après ?

Non. Ce n’est pas le cas. Après avoir terminé de manger, il sort … Qu’est-ce que c’est que ça ? Une couverture ? Mais elle est en lambeaux. Comment est-ce qu’il est censé dormir correctement avec ça ? Elle a beaucoup de mal à comprendre, vraiment beaucoup de mal. Elle espère quand même qu’il n’aura pas froid. Mais en même temps, elle ne doit pas mêler de tout ça … alors, elle reste là, à l’observer pendant qu’il dort.

Chapitre 4 : Malchance et chance

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Chapitre 4 : Malchance et chance

Cela fait à peine quelques minutes qu’il marche mais il sait qu’il est suivi. Avec ses capacités auditives, ce n’est pas difficile d’entendre le bruit de pas de personnes qui continuent de vous suivre et de vous observer. Néanmoins, il reste de marbre, faisant semblant de les ignorer tout en accélérant néanmoins le pas. Il y a aussi autre chose … Il se sent observé mais pas de la même manière.
Levant la tête au ciel, il ne remarque rien. Pourtant, il a l’impression qu’il est observé dans le ciel. Y a-t-il un pokémon oiseau ? Non … Même pas … Quelque chose d’autre ? Il n’arrive pas à le voir. C’est étrange mais de toute façon, il ne peut pas se permettre de perdre du temps avec tout ça. C’est bien trop basique pour lui et …

Il fit un pas sur le côté, évitant un éclair qui tentait de le toucher de plein fouet. Il se retourna, remarquant un Magnéti. C’est bien lui qui a tenté de le tuer de la sorte, n’est-ce pas ? Enfin, pas de le tuer … mais de l’électrocuter pour le paralyser. Sans un mot, il fixe le pokémon, une voix derrière lui disant :

« Hahaha … Il a quand même un peu de ressource non ? Réussir à éviter l’attaque de mon pokémon, c’est pas si simple que ça quand même ! Je devrai peut-être le féliciter. »

« On a pas de temps avec ces imbécilités. Arrête ces conneries. On va juste lui piquer son argent et ce qu’il a d’autre de valeur même si ça m’étonnerait. »

« Ce qui est bien avec les mendiants, c’est que tu peux les dépouiller en privé et ils ne pourront pas se plaindre. Qui irait croire qu’on puisse voler un pouilleux ? »

« Tu veux que je sorte mon pokémon aussi ? Pour l’empoisonner … Comme ça, ça lui apprendra. Une petite paralysie et … »

« HEY ! IL TENTE DE S’ECHAPPER ! »

Il n’a pas de temps à perdre avec des êtres comme ça. Il a mieux à faire ! Il commence à courir à toute allure, n’ayant pas peur ou honte de tout ça. Pourquoi se battre quand on n’en a pas les moyens ? Pourquoi ? C’est tout simplement ridicule !

« Meloetta ? » murmure la créature au visage blanc et aux yeux bleus, observant la situation d’un point de vue extérieure. Elle ne va pas se mêler de tout ça, il en est hors de question. Ce n’est pas à elle de s’occuper des affaires humaines.

« BON SANG ! Il court même pas vite ! Regardes-moi ça ! C’est ridicule ! »

« Empoisonne-le ! Ca lui apprendra à cet imbécile ! »

« Comme tu veux … SMOGO ! Aller ! SORS ! »

Une pokéball s’ouvre, laissant apparaître la sphère violette qui crache aussitôt un nuage de fumée nauséabonde en direction de l’adolescent. Celui-ci commence à tousser et est aveuglé par le nuage, percutant un arbre qui le fit tomber en arrière. Les deux adultes éclatent d’un rire tonitruant tandis que l’adolescent se frotte le nez, souffrant un peu.

« Paralyse-le maintenant, Magneti ! »

Mais l’adolescent se redresse, bondissant sur l’un des hommes, lui donnant un coup de tête. Ca lui apprendra ! L’homme pouffe sur le coup, reculant alors que l’autre s’écrie :

« NON MAIS C’EST UNE FURIE ! BORDEL ! Obligé de tout faire par soi-même ! »

Le second homme lui saute dessus, le plaquant au sol alors que l’adolescent commence à chercher à le mordre mais le Magnéti lui lance une décharge électrique, blessant et paralysant l’adolescent. Celui-ci est pris de soubresauts, cherchant à répliquer sans y arriver. Ne pouvant plus bouger, il tente néanmoins d’y arriver.

Mais pourquoi est-ce que les humains se combattent de la sorte ? Pourquoi est-ce que les plus forts s’en prennent à cet adolescent qui n’a rien fait de mal ? Elle ne comprend pas … Elle ne fait que regarder cela sans réagir, en tant que spectatrice, voilà tout.

« Bon … Il a rien de plus que ce que l’on pensait. Regarde-moi ça … Il a quand même récupéré une petite fortune. Et tout ça pour un violon tout pourri ? On devrait lui briser aussi son ocarina ! Comme ça, il n’aurait plus rien ! Qu’est-ce que tu en penses ? »

Son ocarina ? HORS DE QUESTION ! Il recommence à bouger, à donner des coups de pied et des coups de poing dans tous les sens, repoussant l’homme sur lui.

« Purée mais je vais me le faire ! TIENS ET TIENS ! »

Allongé sur le sol, l’adolescent se prend des coups de pieds partout sur le visage et le corps, l’ensanglantant jusqu’à un petit cri se fasse entendre.

« Qu’est-ce que … On ferait mieux de s’enfuir maintenant ! »

« Ouais, on a eu ce que l’on voulait. On n’a qu’à le laisser là. »

Et plus vite que ça ! Les deux hommes partent en laissant le corps de l’adolescent. Au-dessus de lui, la créature aux cheveux verts semble inquiète. Ces deux personnes sont abjectes ! Elle a crié comme pour leur faire peur et elle a réussi mais l’adolescent ? Comment est-ce qu’il va ? Est-ce qu’elle doit … s’en approcher ?

Non … Elle ne peut pas ! Surtout qu’il se relève sans gémir de douleur. Il s’essuie la bouche et le visage avant de sangloter. Il n’a plus d’argent ? Le pauvre … Mais … Elle le voit qui serre le poing, reprenant son sac autour de lui avant de se mettre à courir. Qu’est-ce qu’il fait ? Il ne va quand même pas rechercher cet argent non ?

C’est beaucoup trop dangereux pour lui ! Il risque de souffrir énormément ! Elle ne peut pas le laisser faire ça ! Pas dans son état ! Elle commence à s’envoler, s’éloignant à toute vitesse pour aller rattraper les deux hommes. Elle sait comment régler cette histoire une bonne fois pour toutes. Ils sont toujours en train de courir, accompagnés par leurs pokémons tandis que l’un des deux a attaché la bourse à sa ceinture.

« HAHAHA ! Trop facile ! On s’en fout d’être pathétiques si on récupère du blé ! »

« Ouais, ouais, faudra que l’on partage à deux ! »

« Bien sûr ! On fait toujours comme ça de toute façon ! »

Ce sont eux. Les deux personnes qui ont fait souffrir l’adolescent. Elle est à leur hauteur, les suivant discrètement et étant invisible. Avec lenteur, elle se concentre, utilisant ses pouvoirs psychiques pour faire tomber la bourse sans pour autant qu’elle ne touche le sol. La bourse lévite, comme si possédée par un spectre alors qu’elle s’éloigne avec, laissant les deux hommes. Quelques minutes plus tard, alors qu’ils sont cachés dans un coin, l’homme pose une main à sa ceinture.

« Mais qu’est-ce que … Où est la bourse ? HEY ! Tu me l’as volée ?! »

« Racontes pas n’importe quoi ! Où est-ce que tu l’as planquée ? Tu tentes de garder tout pour toi ? Ça ne marche pas comme ça ! SMOGO ! »

« Magnéti ! Électrocute cet enfoiré ! Il tente de me berner ! »

Les deux personnes commencent à se battre et à se frapper entre elles tandis que l’adolescent est toujours en train de courir puis subitement s’arrête. Quelque chose vient de tomber du ciel ? Sa bourse ! SA BOURSE !

Et elle a toutes les pièces et même le billet ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Il regarde à gauche et à droite mais il ne voit personne. Il lève la tête au ciel et fronce les sourcils. Il croit apercevoir quelque chose … mais ça doit être une illusion. Mais comment … Est-ce possible ? Comment est-ce que cela se fait ?
Mais … Il ferait mieux d’aller se cacher au loin et de ne plus être visible. Pour l’heure, il vaut mieux disparaître du champ de vision de ces hommes s’ils reviennent. Il recommence à courir mais pour mettre un maximum de distance entre lui et eux. Il a eu assez de problèmes aujourd’hui hein ? Il ne veut pas continuer là-dessus !

Voilà … Il est à l’abri, n’est-ce pas ? Personne ne va pas le déranger normalement. Personne … Personne ! Ah … Ah … Ah … Aujourd’hui était un jour presque maudit.

Un jour maudit … mais en même temps … Un jour où il a eu de la chance. Sans cette chance, il n’aurait jamais retrouvé sa bourse d’argent. Toutes ces économies … Depuis des mois … Depuis même des années. Il avait appris à économiser que récemment mais depuis le début, il avait gardé un peu d’argent. Mais en garder autant … était toujours difficile.

Pourtant, il avait une volonté de fer. Une volonté à toute épreuve. Il ne dépensait jamais réellement inutile. Il voulait s’acheter ce violon … Celui-ci ou un autre bien entendu. Mais un violon … Qu’il aimerait alors en jouer.

« Melo melo … »

Elle semble satisfaite et heureuse. L’adolescent a récupéré son argent mais quand même … Pourquoi est-ce qu’il ne s’est pas défendu avec d’autres pokémons ? Et pourquoi est-ce qu’il n’a pas parlé ? Il aurait pu crier non ? Alors pourquoi ne pas l’avoir fait ?

Chapitre 3 : Si proche et pourtant si loin

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Chapitre 3 : Si proche et pourtant si loin

Une nouvelle ville, un nouvel endroit, un nouveau lieu. C’est là qu’il décide de s’y rendre pour espérer, peut-être, obtenir plus d’argent. Il ne sait jamais s’il a assez ou non. Loin de là même … Assis contre un mur, sa gamelle devant lui, il se tient déjà prêt.
Et voilà qu’il commence à jouer de l’ocarina, comme auparavant. Mais cette fois-ci, étrangement, il sent une présence autour de lui. Enfin, ce n’est pas la première fois non plus que des personnes continuent de le regarder discrètement.

« Maman, maman … Pourquoi est-ce qu’il a des pieds bizarres le garçon ? »

« Car il est malade, gravement malade. »

Malade ? Il haussa un sourcil sans pour autant arrêter de jouer de l’ocarina. Ce n’était pas vraiment une maladie sinon, il l’aurait depuis longtemps, très longtemps même. Depuis qu’il était né. Bon, peut-être qu’il ne peut pas courir comme tout le monde mais ce n’est pas bien grave. Pourquoi courir ? Alors que l’on peut marcher lentement et en sécurité, n’est-ce pas ?

Au-dessus du centre commercial, juchée sur le toit de ce dernier, une petite créature à la chevelure verte est couchée sur le ventre, les yeux fermés, fredonnant quelques sons pour accompagner celui de l’ocarina qu’elle entend. Elle ne sait pas à qui il appartient et avec tout ce monde, il est trop dangereux de vouloir vérifier cela. Alors, elle écoute tout simplement et ne il vaut mieux ne pas trop en faire. Mais c’est une douce musique, très douce et belle, c’est étrange qu’un humain soit capable de ça.

Puis finalement, la musique s’arrête et elle rouvre les yeux. Peut-être qu’en jetant un œil sur les personnes qui bougent, elle sera capable de deviner qui vient de jouer de cette musique ? C’est étrange, très étrange mais elle a apprécié. C’est bien la première fois même qu’elle apprécie autant une musique.


Rien. Elle ne trouve pas la personne qui a joué de cette musique. Il faut dire qu’avec la centaine d’humains qui passent devant elle, difficile de la trouver mais quand même. C’est bien dommage. Peut-être qu’en tendant l’oreille et en voletant au-dessus de tout le monde, elle pourrait entendre une nouvelle fois cette musique ?

L’adolescent aux cheveux verts ayant fini de jouer de l’ocarina, s’en va vers les ruelles marchandes. Bien que cela soit difficile pour lui de se repérer dans une nouvelle ville, il regarde les différentes vitrines avec une certaine appréhension avant de s’immobiliser. Cette vitrine … a ce qu’il recherche.
Un magasin de musiques, vendant différents instruments mais il n’y en a qu’un seul qui l’intéresse du regard. Un seul instrument à cordes frottées. Un violon … Un beau violon pour lui. Il n’y connait rien, rien du tout même.
Mais il apprécie ce qu’il voit. Il ouvre son sac, observant sa bourse d’argent de plus en plus rembourrée. Aujourd’hui, il va tenter sa chance. Pourquoi pas ? Il saura alors s’il a assez ou non. Il pénètre à l’intérieur de la boutique, personne ne s’y trouvant à part lui et le vendeur qui semble plongé dans un magazine. Lui ? Il ne fait que regarder les différents instruments avec étonnement. Il y en a tellement … tellement. Même si ce n’est pas la première fois qu’il rentre dans une boutique, c’est tellement rare qu’il reste toujours aussi émerveillé par cela.

« Qu’est-ce que … PARS D’ICI ! Je ne veux pas de mendiants dans mon magasin ! »

Ah. Le vendeur l’a visiblement trouvé … et il est énervé, très énervé même. Il s’approche de lui à toute allure mais l’adolescent aux cheveux verts sort aussitôt sa bourse,, l’ouvrant pour faire apparaître un bon nombre de pièces.
De son autre main, il désigne le violon mais le vendeur lui donne une tape sur la main, faisant tomber la bourse et les pièces au sol. L’adolescent commence à les récupérer, le vendeur tapant du pied sur le sol, exaspéré par ce qui se passe.

« Récupère tes pièces et pars d’ici ! Je ne veux pas de personnes comme toi dans mon magasin ! Aller ! Zou ! Du balai ! »

Mais pourtant, l’adolescent récupère ses pièces, les mettant dans sa petite bourse avant de désigner le violon. L’homme semble encore plus exaspéré alors l’adolescent aux yeux bleus sort son ocarina, commençant à en jouer.

« Ne fait pas de musique ici ! C’est compris ?! JE … »

L’homme s’arrête dans son énervement, s’immobilisant. Qu’est-ce que … ça voulait dire ? La musique de l’adolescent a une intonation particulière. Plus que particulière même. Il n’a jamais ressenti une telle chose auparavant. C’est étrange … mais il se sent calmé et apaisé. Tranquille … Très tranquille même.

Lorsque l’ocarina s’arrête, l’adolescent pose ses yeux sur le vendeur, celui-ci se sentant maintenant un peu gêné. L’adolescent rouvre sa bourse, montrant toutes les pièces qu’il a dans sa main avant de désigner le violon de l’autre.

« Ah … Bon … Montre-moi ça … »

L’homme se montre bien plus calme et tranquille maintenant. Il prend les pièces de l’adolescent, commençant à les compter tout en les regardant. Certaines semblent usées depuis bien longtemps, très longtemps même. Depuis combien de temps est-ce qu’il économise ? Depuis un bon bout normalement.

« Hmm … Je suis vraiment désolé mais malgré le fait que tu aies beaucoup de pièces, c’est largement pas assez pour espérer t’acheter ce violon. Il te faudrait au moins deux voire même trois fois plus pour l’obtenir. Est-ce que tu comprends ? »

L’adolescent hocha la tête positivement, l’homme allant vers sa caisse enregistreuse avant de lui ramener un billet et le mettre parmi les pièces.

« Ce n’est pas grand-chose mais tu sembles être un amoureux de la musique et donc, j’espère quand même que tu arriveras à collecter assez d’argent pour te sortir de cette vie de misère. Le billet que je t’ai donné correspond quand même à une bonne partie de tes pièces. Plus exactement ce nombre. J’ai l’impression que tu ne sais pas compter, n’est-ce pas ? En plus d’être muet … Vraiment … »

L’homme pousse un profond soupir, mettant le billet dans l’une de ses mains puis un certain nombre de pièces dans l’autre. L’adolescent observe le tout avec attention avant d’hocher la tête une seconde fois. Il semble avoir compris.

« Tant mieux alors … Tiens, garde donc tout cela et continue de jouer de cet instrument. Quelqu’un comme toi, capable de procurer de tels sentiments rien qu’avec sa musique, ne mérite pas de vivre dans la pauvreté. Essaies de t’en tirer, d’accord ? »

Ce n’est pas la première fois qu’une personne soit aussi gentille avec lui après avoir entendu sa musique … mais bon … Celle-ci fait des efforts. Il hoche encore la tête, la remerciant par ce geste avant de partir de la boutique. Visiblement, il a encore beaucoup de choses à faire.

Il s’éloigne, remarchant dans la ruelle où bon nombre de personnes sont présentes. Il va peut-être devoir s’acheter à manger car il n’a plus de biscuits. Peut-être envisager un sandwich aujourd’hui ? Mais il va devoir racheter des gâteaux aussi. Car bon, le sandwich n’est là que pour un moment, rien de plus.

« Hey … Tu as vu ce que j’ai vu ? Le vendeur lui a filé un sacré billet quand même. »

« Dire qu’il a gueulé comme un malade, il a entendu sa musique et ensuite, il lui file du fric ? C’est facile comme méthode ! Mais bon … »

« On fait quoi ? On le surveille ? »

« Le gamin pouilleux ? Bien sûr. T’as bien remarqué ? Il ne parle pas et il a l’air muet. Personne ne l’entendra alors lorsque l’on ira lui prendre son argent. »

Les deux compères éclatent de rire ensemble avant de se mettre à suivre l’adolescent aux cheveux verts. Celui-ci, après ses petits achats, a décidé de quitter la ville. Il ne préfère pas rester là-bas plus longtemps. Il n’aime pas que l’on le prenne en pitié. Alors qu’il se dirige vers l’une des sorties de la ville, il reprend son ocarina, commençant à en rejouer.

« Melo ? »

Une tête se tourne dans le ciel, une tête accompagnant un corps invisible comme elle. Elle a bien entendu le son de l’ocarina. Maintenant, elle en est sûre, ça vient de là. Elle se dirige à toute allure vers l’origine du son, remarquant un adolescent dans de vieux vêtements rapiécés. C’est lui qui joue de l’ocarina ?

Elle commença à voleter au-dessus de lui, étant quand même à une dizaine de mètres de hauteur. Il a quitté la ville mais elle aussi. Flottant dans les airs, elle ferme les yeux, se laissant bercer par le son de l’ocarina de l’adolescent.

« On attends encore un peu ? Il est trop proche de la ville. »

« Une dizaine de minutes et on lui rentre dedans. »

Les deux adultes suivent discrètement l’adolescent, leurs pokéballs à leurs ceintures. Il suffit juste d’une attaque éclair pour le détrousser et récupérer son argent.

Chapitre 2 : Un rêve impossible

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Un rêve impossible

« Allons, avance. Ne le regarde pas. »

Et lui fait de même de son côté. Les gens s’éloignent quand ils le voient. D’autres le regardent d’un air dégoûté. Il en a parfaitement l’habitude. Pourquoi cela doit-il changer ? Il hausse un sourcil, ses yeux bleus fixant le magasin à côté duquel il va s’installer pour la fin d’après-midi. Ensuite, quand il sera temps de partir … il partirait.

De son ocarina, il commence à en jouer alors qu’il regarde devant lui, l’air absent et fatigué. Peut-être qu’il vaut mieux s’arrêter maintenant ? Non. Il ne doit pas stopper alors qu’il vient à peine de commencer. Quelques personnes s’arrêtent, le regardant avec étonnement alors que son ocarina émet un son délicat et doux.

Les pièces tombent les unes après les autres alors que le son de son ocarina diminue peu à peu. Finalement, il termine d’en jouer et déjà les spectateurs s’éloignent les uns après les autres alors qu’il récupère son argent « durement » gagné. Ah … Tout cela s’était passé rapidement, très rapidement mais pour lui, cela ressemblait à une éternité.

Il se lève, remettant la gamelle et l’argent dans son sac alors qu’il s’éloigne du centre commercial. Encore aujourd’hui, il termine son repas par quelques biscuits et de la confiture. Il n’est pas difficile de voir qu’il est mal nourri. Il ne mange pas de viande, il ne mange pas de légume, ce n’est pas quelque chose dont il peut réellement se permettre.

Il quitte finalement la ville alors que le soleil descend peu à peu dans le ciel. Alors qu’il marche sur le chemin de terre, un garçon d’une dizaine d’années tient une pokéball dans sa main, se présentant à lui avant de crier :

« DUEL DE POKEMONS ! VIENS M’AFFRONTER ! »

« … … … »

Aucune réponse de la part de l’adolescent aux cheveux verts, celui-ci ne faisant que fixer de ses yeux verts le jeune garçon qui commence peu à peu à perdre son enthousiasme. Il abaisse sa main, inquiet, reculant de quelques avant de dire :

« Tu n’as pas de p… pokémons ? Je … Enfin, je dois partir ! Maman m’attends pour manger. Désolé, ça sera une prochaine fois ! »

Une prochaine fois ? Quelle blague de la part de cet enfant. Il sait parfaitement qu’il n’y aura pas de prochaine fois de toute façon. Pourquoi mentir alors ? Il hausse les épaules avant de le laisser s’éloigner, continuant son petit bonhomme de chemin jusqu’à finalement quitter la route. Il sait où se diriger.

Il est maintenant parti en plein bois, là où normalement, personne ne se dirige sans un pokémon pour se défendre. Pourtant, lui, n’est pas inquiet le moins du monde. Il regarde un arbre, allant s’asseoir contre celui-ci avant d’ouvrir son sac. Il en ressort sa nourriture pour la soirée ainsi qu’une petite bouteille d’eau. C’est ça qui constituera son repas encore ce soir. Puis finalement, il sort une petite couverture rapiécée de partout avant de la mettre contre lui. Même si elle est trouée, elle le protège en partie du froid.

La petite créature à la peau blanche et aux cheveux verts flotte au-dessus du sol. Pendant toute la journée, elle n’a fait que cela après avoir terminé de manger son fruit. Maintenant, il faut qu’elle trouve un endroit où se reposer. Elle aperçoit un petit bois et décide de s’y enfoncer. Maintenant, il faut qu’elle trouve un arbre où se reposer. Il commence à faire nuit. Néanmoins, en observant les branches des arbres, elle peut remarquer divers pokémons. Elle a eu son quota de problèmes pour la journée.

Elle a finalement trouvé un arbre qui semble loin d’être inhospitalier. En fait, il semblerait même que les pokémons préfèrent l’éviter. Pourquoi cela ? Elle ne le sait pas. Mais elle, elle en profite. Elle s’enfonce entre les branches, venant se coucher sur l’une d’entre elle avant de fermer les yeux. Demain est un autre jour. Surement meilleur. Elle ne remarque pas l’être humain qui est assis au pied de l’arbre, endormi.

Le lendemain matin, il se lève à l’aurore, comme à son habitude. Pas qu’il soit matinal, juste que la chaleur ou le froid sont là pour le réveiller, si on rajoute bien entendu le soleil la majeure partie du temps pour ne pas changer. Une nouvelle journée qui commence … Il se lève et s’étire, posant une main sur son ventre.

« Grrrrr. »

Ce n’est pas lui qui émet ce bruit, du moins … Pas lui directement mais son ventre. Pourtant, il n’en retire aucune honte. Il ouvre son sac, faisant tomber quelque chose au sol. Une petite bourse en cuir. Il n’a même pas les moyens d’avoir un porte-monnaie. Alors ? Un morceau de tissu, un morceau de cordelette et le tour est joué.

Sauf que voilà, la bourse est tombée au sol et s’est ouverte, laissant paraître une belle somme d’argent. Des pièces plutôt grosses, qui valent normalement bien plus que les autres d’après ce qu’il a pu remarquer au fil du temps. Avec cet argent … Oui … Avec cet argent, il se rapproche de son rêve, peu à peu.

Il récupère les pièces, refaisant sa bourse avant de la fermer correctement. Peut-être que dans la prochaine ville, il aura assez pour ce qu’il veut. Peut-être ? Il n’est pas sûr d’avoir assez d’argent mais il peut essayer quand même. Rien ne l’en empêche.

Il commence à s’éloigner de l’arbre, la petite créature au visage blanc se redressant subitement, ayant entendu du bruit. Elle regarde avec inquiétude autour d’elle mais ne remarque rien du tout. Elle s’est réveillée brusquement car elle pensait être attaquée. Tant mieux mais … Ca ne lui donne pas envie de rester plus longtemps ici.

Elle est sûre qu’il y a une ville non-loin d’ici. C’est pourquoi elle décide de quitter l’arbre, recommençant à flotter. Elle a un peu faim mais peut-être qu’elle ira prendre un fruit dans la ville. Là-bas, elle pourrait alors entendre les différentes musiques et sons autour d’elle. Oui ! Elle était maintenant un peu plus pressée qu’auparavant.
Elle accélère le mouvement, disparaissant dans les cieux tandis qu’autour d’elle, elle aperçoit les nuages. Elle pose ses yeux plus bas, remarquant un adolescent bizarrement vêtu. Il semblait lui aussi se diriger vers la ville où elle se rendait ? Elle … Elle allait le suivre discrètement, par la voie des airs. Ou presque … Elle n’était pas habituée aux humains donc elle se rendait toujours invisible quand il y en avait dans les environs.

Chapitre 1 : Enfant sauvage

ShiroiRyu
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Premier son : Délicatesse

Chapitre 1 : Enfant sauvage

Une ville comme toutes les autres. Des bâtiments à perte de vue, quelques rares zones recouvertes par de l’herbe, des voitures, des personnes, tous et toutes s’habituent à ce quotidien tout ce qu’il y a de plus banal.

Dans l’une des nombreuses ruelles sombres, une ombre de taille moyenne est en train de fouiller dans les poubelles nauséabondes. Regardant à gauche et à droite, il plonge la tête la première dans l’une d’entre elles à la recherche d’un objet qui pourrait lui faciliter la vie.


Cet objet en question ? Un simple morceau de tissu brun, un haillon déchirée en de nombreux endroits. Pourtant, avec quelques épingles à linge, il attache ce morceau de tissu à celui qui le recouvre, hochant la tête positivement. Cela semble lui convenir parfaitement.

Il part de la ruelle, ne se préoccupant pas des différentes personnes qui le regardant, étonnées et dégoûtées de sa tenue. Il faut dire qu’avec ses cheveux verts mais bruns de crasse ainsi que les guenilles qu’il porte, il n’est pas beau à voir. Pas du tout même. Mais cela ne le dérange pas le moins du monde.
Mais est-ce seulement sa tenue qui les dérange ? Ou alors autre chose ? Il n’y tient guère compte. Il arrive devant ce qui semble être un centre commercial. Peut-être pas le plus grand de la ville mais qu’importe, il est là uniquement pour une chose. Tenant un petit sac à bandoulière, il s’assoit non-loin de l’entrée du centre commercial.

Puis il ouvre son sac, déposant une petite gamelle en métal devant lui alors que déjà quelques passants le regardent avec pitié et dépit. Des personnes comme lui, ils en voient tous les jours ou presque. Mais même s’il est de cette catégorie de gens, il … a une chose que les autres n’ont pas. Encore son sac qui s’ouvre et voilà qu’il plonge la main dedans pour en extirper un petit ocarina. Un ocarina de couleur blanche.

Il pose ses lèvres sur l’ocarina, commençant à en jouer doucement. Une belle mélodie se fait entendre, quelques têtes se retournant alors qu’il a les yeux fermés. Le seul son qui coupe celui de l’ocarina est celui des quelques pièces qui tombent dans sa gamelle. Il continue d’en jouer, ne semblant pas se préoccuper plus que de cela.
Les secondes passent, accompagnant les minutes alors que quelques personnes s’éloignent, d’autres arrivent. Certaines quittent le centre commercial, déposant quelques pièces dans la gamelle. Bien souvent, ce sont les plus petites, rarement, celles qui ont plus de volume et d’importance mais lui ? Il ne semble pas s’intéresser au poids des pièces.
Finalement, il termine son chant, quelques petits applaudissements se faisant entendre. Il rouvre les yeux, regardant la gamelle devant ses yeux. Cela semble être un maigre pécule, très maigre pécule même mais … Ca ne le dérange pas.

« Dites, dites … Où est-ce que vous avez appris à jouer de l’ocarina comme ça ? »

« Lucie, ne le dérange pas. Tu risques d’attraper une maladie. » dit une voix féminine après celle d’une enfant qui devait avoir à peine cinq à six ans.

« Maman, tu crois que je risques d’avoir les mêmes pieds que lui ? »

« Ne les regarde pas et ne les montre pas ! Allons ! »

Il observe brièvement la mère et son enfant qui s’éloignent sans chercher à s’excuser de leurs conduites. Il a l’habitude. Il baisse son regard saphir sur ses doigts de pied. La plupart sont déformés, disgracieux. Il a ce que l’on appelle des pieds bots. Cela ne l’aide pas à marcher et courir correctement mais il en est capable. Portant des sandalettes qui semblent être usées depuis des mois, il a réussi à attacher les morceaux qui semblent s’être fendu de nombreuses fois. Il finit par se lever, quelques personnes le laissant passer alors qu’il s’éloigne du centre commercial. Pour aujourd’hui, il n’a rien besoin d’acheter.
Assis sur un banc, isolé dans un parc, il ouvre son sac avant d’en extirper un paquet de gâteaux secs entamés. Il prend aussi un pot de confiture à la fraise, l’ouvrant pour s’en badigeonner les doigts avant de les laisser étaler la confiture sur les biscuits. Pendant ce temps, il regarde le ciel, mangeant ses biscuits alors qu’il balance ses pieds de gauche à droite, de haut en bas.

« Aspii ! Aspii ! »

Un Aspicot passe devant le banc où il se trouve, continuant son bonhomme de chemin avant de s’arrêter. La créature regarde l’adolescent aux cheveux verts, semblant apeuré avant de se mettre à ramper à toute allure pour s’éloigner de lui.
C’était ainsi. Même les Pokémons sont effrayés par son allure, rien que ça. Alors pourquoi est-ce qu’il s’en inquiéterait plus que ça ? Pourquoi donc ? Il se relève, ayant terminé de manger son maigre repas. Malgré l’argent gagné aujourd’hui, il ne semble pas envisager de l’utiliser, loin de là même.

Ailleurs, au beau milieu de la forêt, une petite créature se déplace d’arbre en arbre. Sauf qu’elle est invisible aux yeux de tous et de toutes ou presque. Elle est capable de léviter au-dessus du sol, se servant de ses pouvoirs pour ne pas se faire mal lorsqu’elle atterrit sur une branche. Pourquoi court-elle ? Car elle est poursuivie par quelques pokémons qui sont de mauvaise humeur, très mauvaise humeur. Pourtant, elle n’avait fait que prendre un fruit d’un arbre pour se nourrir mais cela ne semblait pas convenir aux Mygavolts et Migalos qui la poursuivent, crachant des toiles un peu partout en espérant l’attraper.

Mais finaelment, elle opte pour une solution radicale : s’envoler dans les cieux pour quelques instants et mettre un maximum de distance entre elle et les pokémons de la forêt. Peut-être qu’elle devrait se rendre dans les environs d’une ville ? Là-bas, elle aurait alors le temps de souffler et de respirer sans se soucier des pokémons de la nature qui voudraient l’agresser. Peut-être qu’elle trouverait un endroit tranquille où se reposer ?

Elle n’en était pas sûre mais ce n’était pas le plus important pour le moment. Elle jette un dernier regard en arrière, remarquant les pokémons arachnides avant de pousser un petit soupir de soulagement. Ils abandonnaient visiblement la bataille. Elle arrête alors son invisibilité, passant une patte dans ses cheveux verts en forme de partition de musique. Elle a besoin maintenant de se trouver un arbre isolé des autres et de s’y asseoir pour quelques instants pour manger son fruit. Ensuite, elle reprendrait sa route.

Chapitre 20 : Étrange sentiment

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Chapitre 20 : Étrange sentiment

« Je ne te ferais aucun cadeau alors ? »

« N’essaie donc pas de jouer au gentil Rapion avec moi, ça ne marche pas comme ça. Je ne tomberai pas dans ton piège aussi grossier ! »

« Ce n’était pas un piège, juste une confirmation. Je ne vais donc pas retenir mes coups face à toi. J’espère que tu es prêt à mordre la poussière. »

Une parole un peu menaçante, inhabituelle de la part d’Olistar mais celui-ci semblait être lassé des petites querelles avec son adversaire. Puisqu’il en était ainsi, interdiction de se retenir face à lui. Il allait lui faire mordre la poussière pour qu’il comprenne bien son erreur, oui. Malgré le poison, il se déplaça avec vélocité vers Holikan.

« Tu penses vraiment me battre sur une concours de vitesse ? HAHAHA ! »

« Je ne rigolerais pas si j’étais toi. Tu sais parfaitement ce qu’il en est de nos précédents matchs. Je ne veux pas perdre de temps à devoir te le rappeler, cela risquerait de te blesser. »

« Tsss ! Ne t’en fait pas, pour ce tournoi, je me suis entraîné à mon maximum ! Tu vas voir ! »

Qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à faire ? Il arriva à la hauteur du garçon-Yanma, lui donnant une petite tape dans le menton avant de chercher à le faucher avec ses jambes. Néanmoins Holikan fit un petit saut pour éviter le coup de pied avant de chercher à frapper avec ses propres griffes à ses mains.

« Alors ? C’est tout ce que tu as ? C’est vraiment risible, non ? Tu ne sens pas le poison qui s’insinue dans ton corps et t’affaiblit ? »

« Même ainsi, je n’aurais aucun mal à te contrer. »

Il ne fera pas le fanfaron très longtemps ! Il allait lui montrer comment il comptait s’occuper de son cas une bonne fois pour toutes ! S’il le ridiculisait devant des centaines d’insectes, autant dire que sa vie serait fichue et …

« Tous tes actes sont bien trop faciles à deviner. Ils sont peints sur ton visage. »


Hein quoi ? Depuis quand est-ce qu’il est ici ? Qu’est-ce qu’il vient de … faire ? Deux frappes sur le torse avec son dard et voilà qu’il reculait. Ca faisait mal ! Ah .. .Du poison lui aussi ? Vraiment ? Comme ça qu’il comptait le battre ?

« Le temps qu’il fasse effet, je t’aurais battu depuis longtemps, hahaha. Ah … »

« Non, tu oublies une chose très importante : mon poison est plus fort que celui d’Earnos. Ainsi, il faudra bien moins de temps pour que tu y succombes. Je dirais quelques secondes. Tu devrais déjà sentir les effets sur ton corps, j’imagine. »

« Ne te moque pas de moi, je … » commença à dire Holikan avant de poser un genou au sol, comme s’il avait le souffle coupé. Il regarda rageusement Olistar, celui-ci disant :

« Tu as été trop vaniteux sur le moment. Tu as complètement oublié de te concentrer en pensant que le poison d’Earnos suffirait à m’affaiblir assez pour que tu gagnes. La seule chose qui soit arrivée dans tout cela, c’est ta perte. Au revoir. »

Le dard s’enfonça dans le cou d’Holikan mais celui-ci l’attrapa d’une main, hurlant de rage avant de le griffer pour l’ensanglanter. Olistar recula, le retirant tout en croisant les bras. Hum, bien entendu. Un Yanma … mais surtout un adversaire des plus difficiles. Et malgré son poison au cou, il tenait encore debout.

« Ce n’est pas un simple poison qui arrivera à bout de moi ! TU ENTENDS ?! »

« Puisqu’il en est ainsi, je vais alors utiliser mes poings et mes pieds pour régler cette histoire. Tu ne voulais pas paraître ridicule devant le roi … mais bon … »

Puisqu’il le désirait tant. Ses main se placèrent en avant, des dards sortant de ses paumes avant qu’il ne les projette à toute vitesse sur Holikan. De nombreux dards commencèrent à se loger un peu partout sur le corps du Yanma, celui-ci cherchant à les esquiver sans y arriver.

« Et pour terminer … puisque tu es déjà empoissonné, tu vas pouvoir y goûter. »

Il le percuta de plein fouet. Le choc entre leurs deux corps fit cracher du sang au Yanma, celui-ci tremblant de tout son être après l’attaque, ses jambes flageolant avant qu’il ne s’écroule au sol sans pouvoir se relever cette fois.

« Au moins, tu auras put subir une nouvelle attaque de ma part … beaucoup plus forte si l’être en face est déjà empoisonné. Au revoir, je vais pouvoir vérifier comment vas Earnos. »

Pas besoin d’attendre sa récompense. Ce n’était qu’un tournoi pour l’honneur. Il ne jeta pas un regard en direction du roi qui ne semblait pas apprécier de voir son jeune prodige perdre la sorte. Il regarda en direction du trône de la reine mais celle-ci n’était plus là. Ah ? Où est-ce qu’elle était passée ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et le roi ne s’inquiétait pas ? Bon, ce n’était pas grave, il s’était dit qu’il allait se rendre au vestiaire où normalement Earnos dormait et … ah oui. Il avait été déplacé.

« Zut ! Il y a quelqu’un qui vient ! Je dois vite me cacher ! »

Earnos s’était endormi à nouveau mais elle avait décidé de veiller sur lui. Le souci, c’est qu’elle avait voulu attendre que quelqu’un arrive … mais que si cette personne remarquait que la princesse était seule, sans soldat, ça allait faire du grabuge !

« Zut de zut de zut ! Le placard ! »

Elle vint rapidement se cacher dedans, laissant la porte légèrement entrouverte pour apercevoir qui allait rentrer dans la pièce. Elle voulut pousser un cri de surprise en remarquant que c’était la reine Seiry, sa propre mère qui était là.

« Mais mais mais … Qu’est-ce que … »

« Oh …Voilà donc Earnos. Tu te reposes bien, n’est-ce pas ? Quelle idée. »

Quelle idée ? AH ! Sa mère connaissait Earnos ! Mais donc, ça collait bien à cette idée que visiblement, la promesse datait depuis bien longtemps. Enfin, maintenant, le seul souci, c’était qu’elle ne savait pas de quelle promesse ils parlaient.

« Oh … Earnos, te faire combattre alors que normalement, ton père et mon mari avaient refusé cela il y a des années. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. Et j’ai appris que tu étais un élève très studieux. Je suis fière de toi. »

La reine s’était mise assise sur le lit, à côté de l’enfant endormi, passant une main dans ses cheveux blonds. Elle les caressa doucement, avec une certaine tendresse tout en reprenant :

« Un élève studieux, un soldat émérité, tu as tout ce qu’il faut pour suivre ses pas. Et puis, je sais parfaitement que tu continues de tenir cette promesse malgré tout ce qui s’est passé entre toi et elle. Pardonnes-donc à ma famille. La vie royale est souvent très difficile pour les Apireine quand elles sont des enfants. Nous n’avons que rarement connaissance du peuple des insectes. C’est pour ça que j’accepte ces petites fugues. Mais bon, grâce à cett école, tu es maintenant capable de mieux tenir cette promesse, non ? »

« Mais mais mais … c’est quoi cette promesse ! »

Elle marmonna dans sa barbe tandis qu’elle espérait que sa mère allait le dire par inadvertance. Elle avait tant envie de sortir de sa cachette mais elle trouvait cela un peu déplaisant de voir sa mère toucher les cheveux d’un autre enfant qu’elle. A croire presque qu’elle considérait Earnos comme son fils. Et ça, elle n’acceptait pas vraiment.

« Je vais devoir partir bientôt, Earnos. Nous nous reverrons quand tu te réveilleras, d’accord ? Pour le moment, je suis pressée de te voir grandir et devenir un jeune adulte. Je veux que tu restes comme tu es actuellement. Garde ce coeur que tu possèdes. »

AH ! Sa mère était en train d’embrasser Earnos sur le front ! Jamais elle ne le faisait à personne ! Surtout en public ! Bien entendu, elle-même y avait droit avant d’aller dormir mais Earnos ? Un simple garçon du royaume des insectes ?

« Au revoir, Earnos. Portes-toi bien et soignes-toi bien. »

Voilà que sa mère quittait la chambre. Elle attendit deux minutes avant de sortir de sa cachette, se rapprochant d’Earnos en croisant les bras. Que sa mère agisse ainsi envers Earnos, elle avait encore du mal à y croire mais bon …

« C’est quoi ça ? Earnos, je veux une réponse ! »

« Hmm … mais euh … fatigué … ah … encore me reposer un peu. »
Et voilà qu’il lui tournait le dos ! Non mais hého ! Il exagérait et pas qu’un peu hein ? Elle le secoua légèrement jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir les yeux, se les frottant pendant quelques secondes. Il fixa Terria, ayant rapidement l’air contrarié avant de dire :

« Non mais qu’est-ce que tu fais là encore ? Ca fait combien de temps que je dors ? J’ai dit que j’avais pas envie de continuer à te parler. Me dit pas que … »

« C’est quoi ce que tu as avec ma maman ? Je veux savoir ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes maintenant ? »

Aie ! C’était elle qui semblait vraiment contrariée maintenant. Il avait pas l’habitude de voir la princesse en train de sérieusement bouder voire en colère. C’était d’ailleurs étonnant de le voir réagir de la sorte. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Je veux savoir ce que tu es par rapport à ma maman ! Comment ça se fait qu’elle te connaisse aussi bien ! Elle t’a fait un bisou sur le front ! »

Un baiser sur le front ? La reine Seiry ? Devant le regard accusateur de Terria, il n’y a aucun doute sur la véracité de ses propos. Rapidement le rouge monte à ses joues alors qu’il balbutie quelques paroles qui n’ont aucun sens :

« Ben en fait, c’est compliqué et euh … en même temps, euh … »

« Je veux savoir et vite, Earnos ! Sinon … »

« Sinon quoi ? J’ai pas à te le dire, enfin vous le dire, princesse Terria ! Je ne dirais rien ! »

Au final, il s’était braqué presqu’aussitôt, faisant le même visage boudeur que la princesse Terria. A les voir, on y verrait aucune différence. Finalement, elle quitta la chambre en claquant la pote, Earnos marmonnant dans son lit. Rien à faire de toute façon !

Chapitre 19 : Toujours un refus

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Chapitre 19 : Toujours un refus

« Princesse Terria ? Refermez la porte et vite ! »

« Hein que quoi ? » s’exclama la princesse, surprise par la réaction d’Olistar, celui-ci fermant la porte à toute vitesse alors que la princesse restait éberluée. « Mais qu’est-ce qui se passe exactement ? Olistar, qu’est-ce que ça veut dire?3

« Je vois que … vous êtes finalement au courant. Comment est-ce que j’ai put être aussi bête ? S’il vous plaît, veuillez ne rien dire. »

« Mais dire au sujet de quoi ? Que tu … »

« Rien du tout, je vous pries. » dit l’enfant aux cheveux violets, mettant une main sur la bouche de la princesse pour la faire taire. « S’il vous plaît, je ne veux pas que quelqu’un le sache. Déjà au départ, ce n’était pas prévu que … pour vous. Pardonnez-moi de vous empêcher de parler mais je veux que vous compreniez la situation. Est-ce que je peux compter sur vous, princesse Terria ? Vous comprenez ? »

Elle hocha la tête plusieurs fois de suite pour dire que oui tandis qu’Olistar soupirait. Il retira sa main avant de se remettre correctement en tenue vestimentaire. C’était parfait si elle avait compris mais la jeune fille demanda après quelques secondes :

« Depuis quand tu es comme ça ? Je ne savais pas avant ! »

« Depuis quand ? Mais je suis né ainsi, pas autrement. J’ai juste eut l’habitude d’être toujours de la sorte en public, ce qui fait qu’on ne le remarque jamais ou rarement. »

« Earnos, il le sait ou non ? Car comme tu vas souvent l’embêter … je demande donc. »

« Il n’en sait rien et je préfère qu’il évite de le savoir. D’ailleurs, si vous voulez savoir où il est, en quittant cet endroit, prenez la troisième porte à gauche … et bonne chance à vous, d’accord ? Essayez de tout régler pour cette fois, je vous fais confiance. »

« Je vais faire de mon mieux mais … promis, je ne dirais rien. »

« Ce n’est pas la fin du monde … mais seulement du mien, si vous le dites. Evitez, tout simplement. Quand ça sera le moment venu, j’en parlerai. »

« C’est étrange mais pour une fois que j’ai quelque chose qui nous rapproche, toi et moi, je vais pas m’en priver, hihihi ! Je reviens vite alors ! »

« Faites donc, faites donc … en vous souhaitant bon courage mais surtout une bonne réussite. Je suis sûr que vous y arriverez, princesse Terria. »

« J’en suis sûre aussi ! J’y crois vraiment ! Je sais que c’est possible ! »

Elle s’exclama avec joie avant de partir de la pièce. Lorsqu’il est seul, Olistar pousse une nouvelle fois un profond soupir mais visiblement très fatigué. Bon, c’était à lui alors de se préparer … à son prochain combat. Encore une fois … mais il n’avait guère peur.

« Coucou ? Earnos ? » murmura une voix très douce et faiblement avant qu’elle ne pénètre dans la chambre. Un unique lit, assez imposant. C’était pas une chambre pour un combattant. Ca ressemblait vraiment à une chambre pour enfant.

Elle s’approcha du jeune homme, un peu sur ses gardes, regardant à gauche et à droite. Il n’y avait personne ? Elle referma doucement la porte derrière elle, avançant à pas de loup en direction d’Earnos avant de le regarder avec affection.

« Earnos ? Il faut se réveiller … tu vas bien ? Pas trop blessé ? Tu as été … très fort. »

Elle ne sait pas quoi dire. Elle doit attendre qu’il se réveille alors elle restait là, tête posée sur le bord du lit, maintenue grâce à ses bras. Elle attendait, patiemment, que les yeux d’Earnos s’ouvrent pour qu’ils puissent la voir.

« Bon, qu’est-ce que tu attends, Earnos ? Je peux savoir hein ? »

« Hmm ? Qu’est-ce que … Qui qui est là ? Hein ? Où est-ce que je suis ? Que … Ah … »

« Oh, tu vas enfin te réveiller ? Bonne nouvelle ! Je n’attendais que ça, moi ! »

Elle avait rapproché son visage de celui d’Earnos, attendant jusqu’au moment où il allait ouvrir les yeux. Finalement, cela ne prit qu’une dizaine de secondes, l’enfant aux cheveux blonds clignant des yeux plusieurs fois comme pour être sûr de ne pas rêver. Il marmonna longuement, disant que cela devait être un mauvais rêve ou quelque chose du genre.

« Qu’est-ce que … Terria ? Princesse ? AH ! AIIIIIIIIIIIIE ! »

« Hey ! Ne bouge pas trop, tu vas te faire bien plus de mal qu’autre chose ! Il faut que tu arrêtes ça tout de suite, s’il te plaît. Earnos, tu es blessé. Ce n’est pas bon pour ton corps. Je te promets que tu dois juste faire très attention, d’accord ? »

« Je ne veux rien comme promesse de votre part ! Ne m’adressez pas la parole et … »

« AIE ! Mais pourquoi est-ce que tu me cries dessus, Earnos ? Il ne faut pas que tu bouges. »

Il avait essayé de se relever mais la jeune fille posa ses mains sur son corps, le plaquant alors avec une certaine violence dans le lit. Il hoqueta de surprise, ne semblant pas s’y attendre, étonné par la puissance de Terria. Il la regarda, un peu étonné avant de dire :

« Mais hey ! Qu’est-ce que tu fais exactement, je peux savoir ? »

« Je veux que tu restes dans le lit pendant que tu n’es pas soigné, voilà tout. Et je continuerais à te forcer si tu décides de ne pas m’écouter, compris ? »

« MAIS POURQUOI ? Pourquoi est-ce que tu m’en veux tant, Earnos ? Réponds-moi ! »

« Car tu es incapable de tenir une promesse, voilà tout. Et comme tu es incapable de cela, je n’ai pas à avoir de … AH ! Vous êtes incapable de cela donc je n’ai pas à me préoccuper de cela. Pfiou … J’ai été négligeant. »

« Mais de quoi est … ah ! Tu m’as dit quelque chose ! Une promesse ? »

Et voilà ! Lui et sa grande bouche ! Sans un mot, il plongea définitivement dans son mutisme alors que Terria avait le regard rieur, amusé et plus qu’heureuse de ce qui venait de se passer. Elle trouvait cela marrant ? Lui pas vraiment.

« Si tu voulais gagner le fait que je ne t’adresse plus la parole, bravo. »

« Non pas du tout, Earnos ! Mais au moins, j’ai juste à me rappeler la promesse ! C’est tout, non ? Et ensuite, on se parlera normalement ! Et tu me tutoies encore ! »

« Et zut … Pas voulu … Désolé … mais juste pour ça. Maintenant, laissez-moi tranquille, je dois me reposer et la princesse n’a pas à être là. Où est Olistar ? »

« Surement en train de combattre encore une fois. Je suis sûre et certaine qu’il va gagner son prochain combat. Il est vraiment très fort, tu le sais ? »

« Bien sûr que je le sais puisque je l’ai affronté, au cas où tu l’aurais oublié ! »

« Je ne l’ai pas oublié, pas le moins du monde. Puisqu’il était vraiment remarquable, Earnos ! Tu as réussi à lui tenir tête ! C’est super fort de ta part ça ! »

Blablabla ! Elle pouvait continuer à parler, c’était à peine s’il écoutait la demoiselle aux cheveux blonds. Qu’elle le lâche ! C’est tout ce qu’il demandait ! Mais Terria continuait de rester à ses côtés jusqu’à ce qu’il demande :

« Tu n’as pas Olistar à aller applaudir ? Du moins, aller voir ? »

« Non non, pas du tout ! Il n’a pas besoin de moi forcément, tu n’as pas à t’en faire à ce sujet, hahaha ! Je pense pouvoir me débrouiller facilement de ce côté, si c’est cela qui t’inquiète. »

« Je ne m’inquiète pas pour une futilité de la sorte, pas du tout. Et je ne veux pas t’avoir à mes côtés, c’est pourtant aussi simple que cela. »

« Tu es vraiment très méchant. Surtout quan tu recommences ENCORE à me tutoyer, Earnos. Comment est-ce que je vais faire pour que tu arrêtes ça, dis ? Un ordre royal ? Dorénavant, tu seras obligé de me tutoyer pour m’adresser la parole ? »

« Je ne pourrais pas accepter un tel ordre. Il est ridicule … comme votre statut de princesse. Je vais plutôt me rendormir, ça sera mieux. »

« Hein ? Mais là, c’est très méchant ! Je suis la princesse Terria, tu ne pourras pas changer ça, Earnos ! Pourquoi est-ce que tu as dit quelque chose d’aussi méchant ? »

« Car une princesse n’oublie jamais ses sujets et ses promesses. Bonne nuit. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. L’enfant aux cheveux blonds se positionna sur le côté, fermant les yeux alors qu’il laissait Terria complètement dépitée par sa réaction. Elle cligna des yeux plusieurs fois, baissant les yeux ensuite. Ça … voulait dire quoi tout ça ?

Dans l’arène, Olistar était accroupi, attendant son adveraire qui n’allait pas tarder. Bien entendu, il aurait dût s’en douter. Il n’y avait qu’une personne pour être capable de se présenter face à lui. Une personne aux cheveux verts.

« Aujourd’hui sera le jour où je te mettrais une raclée, Olistar. »

« Bien entendu, Holikan, bien entendu. Si tu veux bien te préparer, ça sera plus facile. »

Il s’était redressé, prenant une profonde respiration. Malgré ses paroles, il était sur ses gardes. Car oui, bien qu’Holikan prétendait toujours pouvoir le battre, cela n’était jamais arrivé. Le souci résidait plutôt dans le fait qu’il était réellement fort pour un enfant de son âge et que donc, il ne pouvait pas se permettre de le prendre à la légère.

« Je suis sûr que le poison d’Earnos fait encore effet dans ton corps, n’est-ce pas ? »

« Et ? Je suis plutôt satisfait de voir ce qu’il a put accomplir pour pouvoir me battre. Même s’il n’y est pas arrivé, je sens que dans le futur, ça sera le cas. »

« Tsss, tu peux toujours faire de beaux discours mais celui qui te fera goûter à l’humiliation et la défaite sera moi pour la première fois ! »

Rien que ça ? Olistar haussa les épaules, frappant le sol de son dard qu’il avait déjà sorti dans son dos. En tant que Rapion, il allait prendre ce combat avec une extrême précaution et se montrer le plus rapidement menaçant au possible.

Chapitre 28 : Un peu de temps ensemble

ShiroiRyu
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Chapitre 28 : Un peu de temps ensemble

« Les téléfilms, c’est vraiment l’une des pires choses qui existent dans ce monde. »

« Il ne faut pas dire cela, il y en a des biens. Dison juste que pour 99 % de déchet, tu as au un bon téléfilm ou presque, rien de plus. »

« Je ne sais pas si je dois apprécier cet anecdote. Hmm ? Il est quelle heure ? Dix-sept heures au grand maximum, c’est pas mal du tout. Mais tu comptes partir quand ? »

« Tu comptes me faire jeter hors de la chambre, c’est bien ça ? »

« Je n’ai pas dit cela, Kasiopé. Pas du tout … Enfin bon … Pfiou, il fait chaud avec toi sur la couverture. Ah … Est-ce que tu peux ouvrir un peu la fenêtre s’il te plaît ? »

Elle se releve, quittant alors le lit pour se diriger vers la fenêtre. Elle ouvre la fenêtre, comme le désirait Ryusuke avant de retourner auprès de lui. Retournant s’asseoir comme si de rien n’était, elle murmure d’une voix douce :

« Ah … Junon et les autres ne t’ont pas menti. Mais ils ne t’ont rien dit en un sens. Oui, nous avons fait tout cela pour te protéger. Naro allait sûrement contre-attaquer, nous avons donc pris nos précautions pour que tu sois en sécurité. Malheureusement, parfois, toutes les précautions faites ne servent pas à grand-chose. »

« Surtout si la victime ne réagit pas de la manière que … hmm … non … Comment est-ce que je peux dire ça. Toutes vos discussions et vos tentatives pour vous … rapprocher de moi, elles consistent juste en ça ? Au final, rien n’est vrai ? »

« Oh, je vois de quoi est-ce que tu as peur et … je peux alors te rassurer sur ce point. Tu n’as pas à t’en faire, tout est vrai de ce côté. »

« Comment est-ce que je peux en être sûr ? Et non … j’ai l’air stupide de parler de tout ça. Un vrai gamin, j’imagine. Je dois être vraiment ridicule. »

« Pas le moins du monde. Tu peux alors être rassuré de ce côté. Je te promets que tu n’as pas à t’en faire. La preuve n’est-ce pas le fait que je sois là ? »

Elle marquait un point. Elle aurait put partir avec les autres. Il a un petit sourire qu’il tente de cacher avec discrétion mais Eleanor releva la tête, se tournant vers son dresseur avant de dire d’une voix qui se voulait lente :

« Draco … Draco dra draco ? Dra ! »

« Comment ça, tu trouves que c’est mieux quand je souris ? Je ne souris pas, ne raconte pas n’importe quoi. Kasiopé risque de se faire des idées sinon. »

« Je ne me fais pas d’idées … mais je suis contente, Ryusuke. Vraiment contente. Est-ce que je peux voir tes blessures ? Ah ! Attends, c’est plus facile si je fais ça. »

« Qu’est-ce que tu vas encore faire ? HEY ! Mais c’est privé ça ! »

Elle était passée près du bord du lit, récupérant un bloc-notes avec les informations au sujet de Ryusuke. Celui-ci voulut se relever mais Sirénia marmonne, lui disant de ne pas en faire trop vu son état et qu’elle n’a pas envie qu’il soit blessé.

« Ah passage, Sirénia, tu peux parler quand je suis là. Et ne t’en fait pas, je n’ai parler à personne de tes petites crises même si elles sont assez violentes. »

« Merci mais tu n’as pas à t’en faire … et arrêtes de te rapprocher trop près de lui. »

Elle ne veut pas se montrer vulgaire mais elle n’aime pas voir l’adolescente qui finit par s’asseoir sur une chaise, récupérant une pomme qu’elle se met à éplucher et couper devant Ryusuke et ses pokémon. Oh ! Un quartier pour chacun, elle est sûre que ça plaira !

« Eleanor ? Sirénia ? Voilà pour vous. Ryusuke, tu veux que je te le donnes en bouche ? »

« Ne me prends pas pour un idiot, je sais parfaitement manger une pomme. »

Il tend ses bras plâtrés alors qu’elle y dépose le quartier de pomme. Elle le regarde tenter de ramener le morceau à sa bouche sans y arriver, le morceau tombant à côté de lui sur le lit.

« Ryusuke, Ryusuke ! Fais attention à toi ! Il … »

« Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il … » s’écrit Ryusuke en se tournant vers Kasiopé, un morceau de pomme s’enfonçant dans sa bouche. Il le mâchonne pendant quelques secondes avant de l’avaler, déglutissant pour reprendre : « Non mais je rêve ou quoi ? J’ai … »

« C’était bon ou non ? Normalement, aucun pépin ou aucun morceau de peau. »

« C’était bon mais ce n’est pas le sujet, je veux dire par là que tu dois … »

Elle rigole et récupère le morceau tombé sur le lit, venant le mettre dans sa bouche alors qu’elle étudie sa réaction et celle des pokémon de Ryusuke. Ce dernier soupire tandis qu’Eleanor a déjà fini son propre morceau.

« Au moins, il semblerait qu’une certain Draco apprécie les pommes. On testera aussi avec les oranges, d’accord ? Mais attention, il y aura beaucoup de jus. »

« Draaaaaaaaaaaa. » répond la pokémon en frottant son museau contre la joue de Ryusuke, comme pour essuyer sa bouche sur lui.

« A part réussir à faire de l’oeil à mes pokémon, tu n’as rien d’autre à me dire ? »

« Que je suis bien contente de voir que tu vas bien ? Ce n’est pas une bonne réponse de ma part ? Savoir si je réfléchis à une autre ou non, Ryusuke. »

« Non, ça me convient, on va dire ça comme ça … tsss, je vous jure. »

Il ne semble guère être content de la réponse mais il va devoir s’en satisfaire visiblement. Mais bon, il est … heureux néanmoins. Il ne veut juste pas le dire. Il observe la télé.

« Est-ce que tu as besoin de quelque chose, Ryusuke ? Je vais partir de la chambre environ une dizaine de minutes. Comme ça, je peux faire un aller-retour qui te sois utile. »

« Hmm … Juste l’oreiller qui me fait mal mais à part ça, peut-être un peu de lecture ? »

De la lecture ? Ce n’était pas une mauvaise idée. Comme elle venait de lui dire, elle quitta la pièce quelques secondes plus tard alors qu’il a relancé la télévision, zappant sur les chaînes. Du moins, il aurait bien voulu mais c’était Sirénia qui décidait. Et bien entendu, elle était d’une humeur massacrante … comme à son habitude.

« Il faudrait vraiment que tu arrêtes de te mettre en boule pour rien, Sirénia. »

« Je me mets en boule si je le veux, compris ? Et je ne veux rien savoir de toi. »

OUCH ! Très méchante la vilaine Kirlia ! Elle avait de la chance qu’il ne peut rien faire mais ce n’est pas un problème de son côté. Tant qu’elle n’abuse pas de ses pouvoirs pour faire le mal inutilement, çà passera à ses yeux.

« Il y a vraiment rien de bon à la télévision. AH ! Tu peux laisser ça ? Hey, Sirénia ? »

« Non, tu mérites pas de regarder ce dont tu as envie donc tu ne regarderas pas, voilà tout. »

Ah oui ? C’est comme ça ? Ca ne se passera pas ainsi ! Il ferme les yeux et cherche alors le sommeil. Il n’aura qu’à attendre que Kasiopé revienne. De toute façon, regarder la télévision, c’était bien loin d’être nécessaire à l’heure actuelle. Peut-être ce soir ? Les minutes s’écoulent mais voilà que Kasiopé n’est toujours pas revenue. Il est plus de dix-sept heures trente tandis qu’il attend son retour. Est-ce qu’elle est rentrée à la maison ?

« Peut-être que c’est mieux … au moins, je ne serais pas dérangé. »

« Oh ? Dérangé ? Tu insinues que je te pose quelques problèmes, c’est bien ça, Ryusuke ? »

La voilà de retour mais avec un sachet en main. D’après un rapide coup d’oeil elle a les livres dont ils parlaient tous les deux. Mais qu’est-ce qu’elle avait pris ? Car il n’était pas sûr que cela lui convienne. Elle ouvre le sachet devant lui, reprenant la parole :

« Alors, il y a un polar, un roman à l’eau de rose, un peu de fantaisie et … Hmm, je viens de penser à quelque chose, Ryusuke. Comment est-ce que tu comptes lire ? »

« Hein ? Que ? Et me … Hmm, euh … Eleanor ou Sirénia iront tourner les pages pour moi, du moins, j’espère qu’elles se montreront coopératives pour tout cela. Car sinon, je t’avoue que je pense que je suis plutôt foutu, hahaha. »

« Ou alors, je peux lire à ta place. Comme on le fait à un enfant. Prenons les aventures de Wiwi, le petit Teddiursa. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Qu’elle se moque ouvertement de lui, il s’en fichait complètement, surtout que ce n’est pas bien méchant mais bon … les aventures de Wiwi le petit Teddiursa quoi ! En fait, en la regardant, elle remarque que Sirénia et Eleanor semblent intéressées.

« Bon, vas pour ça, ça sera bien u nconte comme « Fais-moi peur » on va dire. »

« Ce n’est pas vraiment cela mais bon … Alors, il était une fois, Wiwi le petit Teddiursa et ses amis de la forêt. Ils étaient heureux tous ensemble, vivant dans la forêt. »

Et voilà qu’elle se met à raconter. Il a l’impression de rêver. Pourquoi cela ? Car elle joue aussi le jeu de la voix. Une voix différente pour chaque personnage. Et Sirénia est devenue bien calme maintenant, surprenant mais pas déplaisant, loin de là.

Il regarde les deux pokémon qui ont les yeux rivés sur le livre de contes. Il a l’impression qu’elle fait ça depuis des mois, voire des années mais bon, il ne va pas l’arrêter en si bon chemin alors qu’elle fait de grands efforts pour tous les intéresser.

« Et voilà, ils vécurent heureux, Wiwi partageant son miel avec tout le monde. Fin. »

« C’était plutôt joli, raconté par toi. A croire que tu as des talents dans ce domaine. »

« Disons qu’il n’est pas rare que je m’occupe de mes petits frères et sœurs qui sont bien moins âgés que moi. Il faut bien cela pour les calmer, hein ? »

« Oh. Je ne savais pas. Pour ma part, je suis fils unique même si je trouve cela dommage. Je me demande comment tout cela se passerait si j’avais un petit frère ou une petite sœur. Est-ce qu’ils te rendent la vie infernale ou presque ? Tu dois avoir du mal à les supporter non ? Encore que si tu arrives à me parler et à me supporter, c’est gagné. »

« Disons que je me suis bien entraîné pour ça, monsieur tête de mule. »

« Je ne suis pas d’un naturel facile … et je ne sais pas comment tu as fait mais bon … Dans le fond, ce n’est pas une mauvaise chose, je t’en remercie. »

« Tu n’as pas à me remercier mais … Bon, un autre livre ? Ou tu veux peut-être mang… »

Elle s’arrête dans ses propos, clignant des yeux. Avec vélocité, elle se dirige vers le placard, s’enfonçant à l’intérieur alors que l’infirmière rentre dans la chambre. Celle-ci regarde à droite et à gauche avant de dire :

« C’est bizarre, je pensais que tu parlais à quelqu’un. »

« Non non, à part ma pokémon, je ne discute avec personne. Au moins, elles me tiennent compagnie, je ne vais pas m’en plaindre alors. »

« Je dois m’en douter, Ryusuke. Hmm, le repas va bientôt arriver. Tu veux de l’aide ou non pour manger ? Malgré ton état, peut-être que tes pokémon … »

« Sirénia s’en occupera, oui. Merci beaucoup néanmoins. »

« Comme tu le désires. Je n’arrive pas à croire que tu te fais dorloter par tes pokémon. »

« Héhéhé. Je ne vais pas m’en plaindre, j’ai de la chance de les avoir. »

Il est tout sourire alors qu’il réfléchit et évite de regarder le placard. L’infirmière repart avant qu’une autre arrive, avec un plateau repas. Presque aussitôt, Sirénia se prépare à servir à manger à Ryusuke, la seconde infirmière le laissant seul.

« Pfiou, rester une dizaine de minutes enfermée dans ce placard, non merci. »

« Surtout que je viens de comprendre pourquoi tu as fait ça … Je n’avais pas vu l’heure. Il est tard, normalement les visites ne sont plus autorisées, n’est-ce pas ? »

« C’est exact ! Un peu d’interdit ne peut pas faire de mal, tu ne crois pas ? »

« Ne raconte pas de bêtises. Toi ? La vice-présidente du conseil des élèves qui fait ça ? »

Elle rigole alors qu’il fait de même, Sirénia continuant de nourrir Ryusuke sans un mot. Elle ne laisse pas la jeune demoiselle ne faire ne serait-ce qu’un mouvement vers lui, émettant un grognement dès qu’elle tente de bouger.

« Hmm, visiblement, interdiction de faire ne serait-ce qu’un seul mouvement, Ryusuke. »

« Tu as remarqué toi aussi ? Par contre, tu risques d’avoir des problèmes si tu te fais repérée. »

« Je me cacherais une nouvelle fois dans le placard si ça s’avère nécessaire. Et oui, j’ai vu une sortie par la fenêtre. Tu n’es pas très loin de la branche d’un arbre. »

« Euh … Je ne suis pas vraiment rassuré. Tu es blessée toi aussi non ? Donc évites. »

« Ne t’en fait donc pas, je ne risque pas de chuter. Et puis, ainsi, on passera plus de temps ensemble, qu’est-ce que tu en dis ? »

Ce qu’il en disait ? C’était surtout un peu … perturbant de voir une jeune demoiselle s’intéresser autant à lui. Surtout au point de braver les interdits. Et puis, surtout, elle était là pour parler avec lui pendant des heures et des heures. Il chuchote faiblement :

« Bah … Hmm … Euh … J’aime bien, je dirais. J’approuve complètement. »

« Tu vois, je m’en doutais, Ryusuke. Donc bon … OUPS ! Je repars me cacher, j’entends encore quelques bruits de pas. »

Voilà qu’elle ne se dirige non pas vers le placard mais la salle de bain dans la même pièce. L’infirmière qui s’occupe des repas arrive, félicitant Ryusuke pour son appétit avant de repartir tandis qu’une autre lui demande s’il aura besoin d’aide pour se laver. Encore une fois, il désigne ses pokémon, l’infirmière signalant :

« Mais … Ahem … Nous sommes là pour ça. Il ne faut pas être gêné. »

« Une fois oui … mais là, non. Donnez-moi juste de quoi couvrir mes plâtres sinon, le reste, je vais me débrouiller. Et oui, sortir aussi les affaires, ça sera suffisant. »

« Bien bien bien … Mais ne soyez pas trop difficile, jeune homme. »

Trop difficile ? ARF ! C’est juste qu’il tenait un peu à son intimidé. L’infirmière sort ses affaires, les plies correctement tandis qu’il attend que Kasiopé ne se présente lorsqu’il n’y a vraiment plus personne. Elle pousse un petit soupir, lui disant :

« Est-ce que tu auras besoin d’aide de ma part ? Pour les plâtres ? »

« J’ai dit non pour l’infirmière, c’est la même pour toi hein ? Bon, je suis plus inquiet qu’autre chose. Je te laisse partir sans attendre, d’accord ? »

« Tu me jettes donc dehors car tu ne veux pas que je m’occupe de toi ? Soit ! Mais je reviendrais alors. D’après ce que j’ai cru entendre, tu ne vas pas rester trop longtemps ici. »

C’est exact. Il remercie Casiopé pour la journée passée à ses côtés, l’adolescente l’embrassant sur la joue tout en l’aidant pour les plâtres. Lorsque c’est bon, elle le laisse alors se laver seul. Néanmoins, lorsqu’il en ressort, elle est toujours là, venant lui retirer les sachets pour éviter que les plâtres soient trempés. Et enfin, elle se dirige vers la fenêtre, Ryusuke l’arrêtant brièvement, prêt à aller se reposer dans son lit.

« Euh … à demain, n’est-ce pas ? « 

« C’est ça. A demain, Ryusuke. J’ai passé un bon moment » lui chuchote t-elle avant de grimper à la branche. Il n’ose pas la regarder partir mais demande à Sirénia de vérifier au cas où qu’elle ne se fasse pas mal. Voilà, elle n’est plus là.

Chapitre 61 : Bien trop calme

ShiroiRyu
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Cinquième axe : Sans aucune nouvelle

Chapitre 61 : Bien trop calme

« Hum ? Tery ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal dormi ? »

« Non, comment est-ce que ça aurait put être le cas, Elen ? Tu es dans mes bras, c’est tout simplement impossible que je dormes mal, hein ? »

« Tu as pourtant quelques cernes aux yeux. Tu en es sûr et certain ? Tu n’es pas obligé de me mentir hein ? Je ne t’en voudrais pas trop. »

« Je ne te mens pas. Bon, j’ai eut quelques frayeurs mais c’était surtout à cause du fait que j’avais peur de te perdre, rien de plus, rien de moins. Je te le promets. »

« Hmm ? Rien de plus ? Ce n’était pas parce que tu aimes me sentir contre toi ? » demanda la jeune femme, nue contre lui, venant se presser un peu plus contre son corps. « Ca me semble être le cas néanmoins. Nous devrions encore en … »

« Hey ! Debout là-dedans ! » hurla une voix, tapant contre la porte avec force.

« Qu’est-ce que … Manelena ? Oui oui, on arrive ! On arrive ! » s’exclama Tery avec surprise, se redressant. Elen émit un grognement avant de baisser les yeux vers Tery, rougissant pendant quelques secondes avant d’avoir le sourire aux lèvres.

« Je vous jure, à chaque fois, c’est le même cirque avec vous ! Vous êtes incapables de vous lever seuls ! Et surtout, vous profitez un peu trop de vos nuits ! »

« Ne raconte pas n’importe quoi, c’est juste qu’à Claudiska, on dort comme des loirs ! » tenta de déclarer Tery bien que son argument était des plus douteux et vaseux.


Elen eut un petit sourire, venant se rhabiller en même temps que Tery, prenant son visage à deux mains avant de déposer ses lèvres sur les siennes pendant de longues secondes. Lorsqu’elle relâcha, il poussa un profond soupir apaisé avant de murmurer :

« Allons-y sinon Manelena va encore nous crier dessus. »

« Qu’elle crie, j’en ait vraiment rien à faire de tout ça, c’est pourtant pas difficile à saisir. »

Il poussa un petit soupir. Pas de dispute. Ayant terminé de sa rhabiller, il quitta la chambre en premier, venant rejoindre les autres qui étaient déjà réunis à table. Il les salua d’un geste tout en remarquant le petit rire de Clari, lui demandant :

« Je peux avoir ce qui te met d’aussi bonne humeur ? »

« Oh, juste le fait que tu te lèves anormalement tard les nuits où tu dors assez profondément avec Elen, rien de plus, rien de moins, Tery. »

Pfiou ! Elle venait encore de faire mouche alors qu’il n’osait pa lui répondre. Bien souvent, il aurait répliqué mais là, il n’en avait pas la force après la nuit passée.

« Qu’est-ce que vous avez fait pendant que nous dormions ? »

« Oh rien de spécial, il faut avouer. Je m’amusais à évoquer votre nuit aux autres. »

Hein que quoi ? Il la regarda, interloqué. Elle n’aurait pas osé ? Mais pourtant, il en est de moins en moins sûr alors qu’Elen descend les escaliers, venant le prendre par le bras pour l’emmener jusqu’à la table et le faire s’asseoir juste à côté d’elle.

« Et bien ? Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tu restes debout ? »

« Pour rien, pour rien, des broutilles, tout simplement. Bon appétit à tous … et désolé, Manelena. Je te promets que ce n’était pas fait pour t’énerver. »

« Grumpf. Pas besoin de reparler, ça ne marchera pas comme ça, loin de là. Et il vaut mieux que tu la mettes en veilleuse car je risque de m’énerver. »

« La question est plutôt : Quand est-ce que tu ne t’énerves pas ? »

« Elen, s’il te plaît, ne la provoque pas. Je n’ai pas envie d’une dispute alors que nous sommes tous ensemble à table. Par contre, vous avez appris du nouveau ? »

« Tout le contraire. Rien du tout, ce n’est même pas un sujet de conversation. J’ai l’impression qu’ils en ont rien à faire, Tery. » soupira Royan avant de ramener une tasse à ses lèvres, le liquide laissant émettre une délicieuse odeur de chocolat chaud.

« A ce point ? Pourtant, il s’agit d’une créature légendaire, c’est étrange. »

« Peut-être est-ce uniquement dans cette ville, nous ne sommes pas assez enfoncés dans Claudiska ? Je ne dis pas que nous sommes à la frontière mais nous aurions plus de chances, du moins, j’imagine, si nous voyageons. »

Sérest avait pris la parole, Tery acquiesçant d’un mouvement de la tête. Pourquoi ne serait-il pas d’accord avec cette idée ? De toute façon, il en était ainsi et pas autrement. Ils n’allaient pas tous rester au même endroit sans avancer.

« Alors voyons pour faire quelques achats si nécessaire et nous repartons dans l’après-midi. Par contre, je ne connais pas tellement Claudiska et ses villes. Du moins, disons que la dernière fois où nous nous sommes rendus là-bas, ce n’était pas pour la même raison ; »

« Je m’en rappelle moi aussi ! Et vous, maréchale Nali ? » dit Clari avec amusement sans élever la voix, Manelena se tournant vers elle d’un air rageur.

« Il vaut mieux que tu la boucles et vite fait, compris ? »

« Ooooh ! Mais elle est terrifiante ! Attention tout le monde, je crois qu’elle mord. »

« Non, mais j’ai une épée et je n’hésiterai pas à m’en servir alors ne t’avises pas de continuer car je suis de mauvaise humeur. » signala la femme aux cheveux argentés, Elen étant prête à répondre mais Tery la coupa d’une main sur la bouche.

« Nul besoin de se disputer inutilement, n’est-ce pas ? Alors pour la peine, terminons le repas et mettons nous en route le plus tôt possible. Si nous continuons à rester ici, nous … »

« Tery, tu es TRES mal placé pour prendre la parole, tu ne crois pas ? Surtout le temps passé dans la chambre avec Elen alors, suis le conseil que j’ai donné à Clari. »

PFIOU ! Elle était d’une humeur de chienne ou quoi ? Qu’est-ce qui lui prenait de se comporter de la sorte ? Ils avaient pourtant eut une discussion récemment, elle n’avait donc aucune raison de s’énerver pour aussi peu, du moins à ses yeux.

« Pardon, Manelena. Mais ce n’est pas une raison de t’emporter pour tout et rien. »

« Je ne t’ai pas demandé ton a … Ah … oui, ce n’est pas faux. Simplement, vous mettez trop de temps chaque matin et ça en devient agaçant. Tu perds tes habitudes de soldat. Dois-je te rappeler à quelle heure tu te levais chaque matin ? Alors essaie de retrouve ce rythme plutôt que de flemmarder dans ton lit, même si c’est en compagnie d’Elen. » soupira t-elle avant de se relever. « J’ai fini de manger, je vais déjà me préparer pour partir. »

Etrange, mais personne n’osa relever ses propos. Pourquoi est-ce qu’ils le feraient ? Elle avait réussi à modérer ses propos, ce qui était une excellente chose en soi. Mais bon, est-ce que cela allait être suffisant ou non ? Le jeune homme aux cheveux bruns la regarda remonter les escaliers avant de soupirer, murmurant d’une voix lente :

« J’aimerai bien que tout se calme un jour ou l’autre mais de de façon suffisante. »

« Alors, il va falloir qu’elle apprenne à se calmer définitivement, je ne suis pas en faute cette fois, Tery ! Il ne faudrait pas me mettre tous les torts ! »

« Je n’ai jamais dit cela. Je suis autant responsable que toi sur ce coup, Elen. Juste que oui, il va falloir que l’on arrête de rêvasser. Dès demain, je vais reprendre les bonnes vieilles habitudes. Ca sera mieux pour tout le monde mais surtout profiter de la matinée pour réfléchir à ce que l’on fera de l’après-midi. Ça me semble raisonnable. »

« Donc on doit arrêter de profiter de nos soirées ensemble car elle a décidé de bouder, je vois, je vois … je ne sais pas trop où c’est raisonnable, hein ? Je ne veux pas dire … »

« Ce n’est pas ça, Elen. Est-ce que toi et Manelena, vous pouvez arrêter de voir tout en noir ou en blanc ? Et voir en gris ? Est-ce trop difficile de ton côté ? »

« J’ai pas dit ça, Tery. Mais il faut que Manelena aussi fasse un effort ! J’ai toujours l’impression que tu ne fais que la défendre. » rétorqua la demoiselle aux cheveux blonds, boudant légèrement avant que Tery ne réplique :

« Et elle pense de même quand je lui dis que du bien de toi alors stop, d’accord ? »

« Si tu me le demandes, je vais tenter de faire un effort … aussi. » marmonna Elen, peu motivée pourtant par tout cela. Tery continua de la fixer pendant de longues secondes avant de se tourner vers Clari, lui disant : « Et s’il te plaît, Clari, arrêtes donc tes allusions douteuses et tes insinuations, cela risque de grandement fatiguer tout le monde. »

« Oh ? De te fatiguer, vraiment ? Tery ? »

Il la regarda pendant quelques secondes comme pour bien lui confirmer ce qu’il venait de dire. Elle eut un petit sourire amusé et attendri avant d’hocher la tête :

« Je tenterais de faire de mon mieux, d’accord ? Autant ne pas promettre la lune si ce n’est pas possible de l’atteindre, tu ne crois pas ? »

« On va dire que c’est convenable comme phrase. Merci, Clari. Bon sinon … Désolé, je n’ai rien à vous reprocher. » termina de dire Tery en s’adressant à Royan, Elise et le couple si spécial de « héros » comme ils s’appelaient parfois.

« Tant mieux en un sens, non ? Cela veut dire qu’on n’a rien fait de mal. » s’adressa Elise à Royan, l’adolescent aux cheveux bleus haussant les épaules.

« Après, il est vrai que la seule animation provient des disputes entre Elen et Manelena ainsi que des paroles de Clari, si on nous retire cela, je ne sais pas comment tout va se passer. »

« Tu ne veux quand même pas que je laisse Manelena et Elen s’étriper juste pour l’amusement général, Royan ? Tu rigoles, j’espère ! »

« On ne sait jamais hein ? Peut-être qu’au bout d’un moment, elles finiront par se lasser elles-même de tout cela et nous aurons alors un climat de paix et de tranquillité. Quant à Clari, au moins, elle est divertissante bien que son humour ne fasse que rarement mouche. »

« Qu’il est mignon à parler de la sorte, un vrai petit monarque en devenir. » s’exclama Clari avant de se lever, s’apprêtant à prendre Royan dans ses bras.

« Hors de question, Clari, je sais ce que tu comptes faire. » répondit Royan, se levant de sa chaise avant de s’accroupir pour éviter les bras de la jeune femme. Celle-ci fit pourtant un petit geste du pied, le corps de Royan se retrouvant soulevé par un petit courant d’air pour finir par se retrouver logé dans les bras de Clari, celle-ci le pressant contre elle.

« Qu’il est tellement mignon ce petit bout d’homme. »

« Mais mais mais relâches-moi ! Tu m’étouffes ! Tery, fais donc quelque chose s’il te plaît ! Calmes-là ! Elle est complètement folle ! »

« Hmm, est-ce que tu vois ce que je peux subir parfois ? Est-ce que tu comprends ma souffrance et ma douleur ? Je pense qu’il ne sait pas à quel point tu l’apprécies, Clari. Tu devrais le serrer un peu plus fort, je me dis. »

« Et après, tu te plains que l’on se donne en spectacle, Tery ? » murmura Elen sous un ton faussement rempli de reproches. « Encore qu’il faut avouer que voir Royan gêné est toujours un petit moment que l’on apprécie. »

Et voilà qu’elle souriait alors que quelques personnes murmuraient autour d’eux en les regardant. Non pas parce qu’ils savaient qui ils étaient mais tout simplement que la situation actuelle prêtait à un certain rire. Surtout en vue de la rougeur des joues de Royan.

« Mais faites quelque chose ! Je vous en supplies ! »

« Clari, je pense que Royan a eut son compte, il a maintenant compris la terreur de … »

« Terreur de quoi ? » demanda Clari en relâchant Royan, venant serrer à son tour Tery pendant de longues secondes, le jeune homme poussant un cri de surprise. Royan poussa un profond soupir soulagé avant de murmurer :

« Tel est pris qui croyait prendre. Pardonnez-moi, mademoiselle Elise. »

« Mais de quoi ? Je trouve cela admirable de voir demoiselle Clari vous étreindre sans aucune gêne ou honte pour vous montrer qu’elle vous apprécie. Ce n’est pas tout le monde qui serait capable d’une telle chose, loin de là. »

« Je le sais bien mais il faudrait que je fasses attention, voilà tout. Cela risquerait d’être contagieux. Je ne veux pas commencer à enlacer toutes les personnes que j’apprécie. »

« Oh ? Vous en avez beaucoup ? Qui fait partie de cette liste ? » demanda la demoiselle aux cheveux auburn, visiblement intéressée par la réponse mais Royan fit un hochement négatif de la tête, lui répondant presque aussitôt :

« Je ne pense pas que cela soit bon d’en parler en public, je suis désolé. C’est assez personnel en fin de compte et il vaut mieux alors ne pas le savoir. »

« C’est vraiment dommage. J’espère qu’un jour, vous aurez le courage de le faire. Et je ne veux pas parler de donner votre liste de personnes que vous appréciez. »

« Je verrais par moi-même suivant le temps qui se déroulera. Je ne veux pas me presser inutilement, loin de là. Cela serait stupide de ma part. »

« Peut-être ? Je ne peux pas être à votre place, prince Royan. »

« Je le sais bien même si vous avez toute ma considération à l’égard des nombreuses paroles et actes que vous faites envers moi. »

La demoiselle aux cheveux auburn eut un petit sourire avant de rigoler faiblement, semblant remercier par cet acte ce que Royan venait de lui dire. Clari se tourna vers eux, poussant un « Oooooh » faussement surprise avant de se rapprocher.

« Ne fait pas un geste, Clari. Je ne veux rien entendre de ta part. Je pense que nous avons perdu assez de temps. Tery ? Il faut aller rechercher Manelena et nous partons. »

« Ca me semble être une bonne idée, je l’accepte pleinement. J’y vais maintenant. Et non, Elen, pas besoin de me suivre. Je te laisse préparer avec les autres nos différents arrêts. »

La femme aux cheveux blonds émet un grognement et fait une mine boudeuse avant que Tery ne monte à l’étage, finissant par retrouver Manelena adossée à un mur, non-loin de la chambre où elle avait dormi avec Clari et Elise. De ses yeux rouges, elle ne semblait pas réellement avoir décoléré malgré ce qui s’était passé.

« On peut parler, toi et moi ? Manelena ? Enfin, il faut que l’on descende. On va partir. »

« Tant mieux car je n’avais pas envie de parler de toute façon. Nous pouvons y aller. »

Elle passa à côté de lui, tout en l’ignorant presque superbement, le jeune homme poussant un profond soupir. Il détestait quand tout se passait ainsi. C’était agaçant, vraiment très agaçant, surtout quand il n’y avait aucun effort qui était fait.

« Voilà, Manelena est là, nous pouvon y aller, tout le monde. »

« Tant mieux, pas une minute à perdre alors. Je prends les devants. »

Tery quitta l’auberge en premier, comme pour bien montrer qu’il ne voulait plus faire attendre ce dernier monstre légendaire. Encore que pour le moment, il était encore bien loin de l’avoir trouvé. Rapidement rejoint par Elen, celle-ci lui prit le bras, le regardant de ses beaux yeux bleus en chuchotant :

« Tu m’en veux, Tery ? Tu m’en veux vraiment beaucoup ? »

« Mais non … Ne t’en fait pas à ce sujet … Pas du tout même hein ? Pourquoi est-ce que je t’en voudrais hein ? Ne t’en fait pas, il n’y a aucun problème, loin de là. »

C’est juste qu’il avait une mauvaise impression, comme si tout cela n’allait pas être simple, loin de là. En fait, s’il avait décidé de se promener dans les ruelles pour faire quelques achats, ce n’était pas pour rien, c’était plus pour entendre quelques rumeurs et discussions provenant du citoyen lambda.

Mais à son grand désarroi, rien de tout cela. Vraiment, ce n’était pas l’un des sujets alors que pourtant, il était d’une importance capitale. Mais non, rien de rien. Il haussa les épaules avant de montrer un air abattu, murmurant :

« Visiblement, on est encore loin du résultat escompté. »

« Qu’est-ce que tu essayais de faire, Tery ? C’est vrai que tu ne semblais pas chercher de la nourriture aussi bien qu’auparavant. »

« Si nous n’avons rien entendu dans l’auberge, je pensais que des commères ou autres pourraient nous informer, rien qu’en tendant l’oreille mais visiblement, je me suis planté. »

« Comme tu l’avais dit auparavant, peut-être que la distance par rapport au centre de Claudiska fait que les habitants de cette ville ne se sentent que moyennement concernés par l’aigle bicéphale, Tery. Si tu commences à t’en vouloir pour tout et rien, tu ne t’en sortiras jamais. Quittons la ville et allons voir ailleurs. » déclara Manelena avec calme contrairement à son comportement dans l’auberge.

« Bref, écoutons plutôt Manelena, je suis d’accord avec elle. » termina de dire Tery, accélérant le pas pour ne pas avoir à discuter ce choix qui était le meilleur à ses yeux.

« Nous devrions nous diriger vers l’Est ou le Sud, Tery. » vient dire Sérest après lui.

« Pour nous enfoncer plus profondément dans les terres de Claudiska ? Je l’envisageais mais je n’y connais rien du tout. Sérest, je me suis peut-être trop avancé mais est-ce que tu peux nous guider ? Enfin, même si tu as les attributs raciaux des personnes de Claudiska, peut-être que tu n’es pas née là-bas, ce qui ne nous arrangera pas le tout mais bon … »

« C’est le cas, tu n’as pas à t’inquiéter, Tery. Je vais alors vous diriger. Même si cela fait quelques années, cela reviendra avec la marche, j’imagine. »

Pfiou. Tant mieux. Il avait eut peur de partir en terres inconnues alors que la situation exigeait qu’ils se dépêchent. Leur principal souci résidait dans le manque d’informations concernant l’aigle bicéphale. Le second ? C’est que visiblement, personne n’était au courant ou cherchait à être au courant en ce qui concernait ce monstre légendaire. A partir de là, il ne fallait guère réellement se leurrer, la situation n’était à l’avantage de personne, ce qui pouvait être un sérieux problème. Mais où est-ce que l’aigle bicéphale se trouvait ? Est-ce qu’il ne se déplaçait pas ? Peut-être qu’il avait fait un nid et il n’en bougeait pas ? Peut-être qu’il les attendait ? Non, chaque créature légendaire se déplaçait, pourquoi pas l’aigle ?

« C’est étrange mais y a quelque chose qui cloche dans le caractère de cet oiseau. »

« Tu l’as aussi remarqué, Tery ? Les autres n’étaient pas forcément très discrets mais au contraire, ce dernier fait tout pour ne pas être repéré. »

« C’est ça, Sérest, que je trouve très étrange. Pourquoi ? Est-ce qu’il y aurait une chance qu’il ait peur de nous ? Même si cela m’étonnerait fortement, ce n’est pas leur genre. »

« Peut-être qu’il attend le bon moment ? Je ne suis malheureusement pas dans sa tête donc je ne préfère pas trop m’avancer à ce sujet. »

« Le mieux est de le trouver, ensuite, nous aurons les réponses que nous recherchons. Je ne vois pas d’autres chemins à suivre. »

Pourquoi est-ce qu’il se sentait déjà fatigué à cette idée ? Ses épaules s’affaissèrent. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Cela ne lui plaisait pas. Il ne devait pas abandonner avant même d’avoir commencé mais des fois … Il valait mieux ne pas chercher l’affrontement dans une telle situation. La poigne d’Elen se fit un peu plus forte.

« Un petit souci, Tery ? Tu veux en parler ? Tu le peux hein ? Si tu le veux … »

« Oh non, ne t’en fait pas. C’est juste que c’est un peu démotivant ce qui nous attends. Je n’ai pas vraiment ce qu’il faut actuellement. On se rapproche de la fin, non ? »

« Ce n’est pas une bonne chose ? Tu vas pouvoir enfin te reposer … même si tu en as déjà bien profité pendant que nous allions à Mékalarma. »

C’était peut-être ça le problème. Est-ce que la voix dans sa tête allait s’arrêter quand il en aurait fini avec l’aigle bicéphale ? Est-ce qu’elle allait s’accentuer ? Elen parlait de repos mais malheureusement, la situation n’allait pas en s’améliorant. Le jeune homme aux cheveux bruns n’était pas du genre déprimant mais des fois, ça lui arrivait d’avoir un coup de fatigue. Un coup de fatigue comme maintenant … alors que pourtant, rien n’était fait pour cela.