L’Ouverture vers l’autre monde (Digimon)

ShiroiRyu
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L’Ouverture vers l’autre monde (Digimon)

« Ah ! Mais c’est quoi cette machine ? »

Une créature humanoïde de couleur rouge avec quelques rayures noires observait un distributeur de boissons. A l’intérieur, de nombreuses canettes étaient présente. Il tapota de ses griffes contre la vitre avant qu’une autre créature ne se présente à côté de lui. Toute de verte, elle avait elle aussi des griffes mais en même temps des pétales sur la tête. Elle dit :

« Guilmon ! C’est une machine à boire ! Il faut appuyer sur les boutons et tu auras alors une boisson bizarre qui en sortira. Ce sont les humains qui ont inventés ça. »

« Ahhhh ! Mais Palmon, je ne sais pas comment ça marche moi ! Tu m’expliques, dis, dis ? »

La Digimon de couleur verte fit sortir quelques lianes de ses griffes avant d’appuyer sur les différents boutons. Pourtant, rien ne se passa jusqu’à ce qu’une voix ne sorte de la machine :

« Veuillez mettre un dollar puis appuyer sur les chiffres pour définir votre choix. »

« AHHHHH ! ELLE PARLE ! ELLE PARLE ! » hurla soudainement le Guilmon avant de donner un violent coup de griffe dans le distributeur, le transperçant. La machine s’écroula en arrière, plusieurs canettes tombant d’elle.

Le Digimon saurien commença à ramasser les différentes canettes, émettant un grand rire aigu alors que le Palmon poussait un soupir. Ce n’était vraiment pas fait pour lui plaire tout ça. Il récupéra aussi quelques canettes alors que le Guilmon reprenait :

« Y avait pas besoin d’appuyer sur les boutons, tu as vu ? Il fallait juste la secouer, la machine ! C’était aussi simple que ça, hahaha ! »

« Je ne crois pas que ça soit la bonne méthode quand même, Guilmon … » murmura le Palmon avec appréhension, transperçant l’une des canettes avant d’en boire le liquide à l’intérieur. Il émit un petit rictus, signalant par là que c’était piquant.

« Dis, dis, tu sais beaucoup de choses, Palmon. Pourquoi est-ce que la machine à boire se trouvait ici hein, hein ? Pourquoi ? »

« Ca doit être encore les expériences des Andromons et des HiAndromons. Ils sont toujours en train avec les autres d’essayer de nouer un contact avec le monde des humains. »

« Les humains … Dis, dis … Ce sont ceux que Babamon et Jijimon parlaient ? J’en ai déjà vu dans les livres ! Mais j’en ai jamais vu, et toi hein hein ? »

« Tu crois vraiment que j’en ai déjà vu ? Personne n’est jamais passé de l’autre côté ! Aucun Digimon n’est déjà arrivé chez le monde des humains ! Par contre, HiAndromon et les autres n’arrêtent pas avec leurs expériences et des fois, il y a des trous … Enfin, c’est compliqué, mais des fois, y a des choses qui tombent de leur monde vers le nôtre. Alors, les autres Digimons vont les étudier et on en sait mieux sur les humains mais aussi les Pokémons. »

« Grrrrr ! Les pokémons ! » grogna le Guilmon avec un peu de rage.

Palmon tapota doucement le sommet du crâne du Guilmon, lui montrant par là qu’il valait mieux pour lui qu’il se calme. Ca ne servait à rien de s’emporter, les pokémons étaient les pokémons et les digimons étaient les digimons. C’était ainsi et ça n’allait pas changer.

« On ferait mieux de s’éloigner de la machine. Elle pourrait exploser et faire un grand BOUM ! » s’écria le Palmon alors que le Guilmon l’observait avec étonnement.

« Un grand boum comme lorsqu’un Andromon lance une roquette ? Ca doit être joli à voir ! Je veux voir le boum tout de suite ! Laisse-moi le voir ! »

« Non et non ! Pas de boum pour toi ! Viens avec moi ! On s’en va tout de suite ! »

« Mais je ne veux pas ! Je veux voir les autres machines des humains ! Je veux voir les humains ! Je veux les voir, Palmon ! NANNNNNNN ! » s’écria le Digimon forcé d’accompagner son ami. Celui-ci lui dit, espérant le calmer :

« Si tu es gentil, peut-être qu’un petit humain créera un contact avec toi ! Mais ce n’est pas en te comportant comme un enfant pourri gâté que tu seras choisi ! »

« Beuh … Ce n’est même pas vrai … Je ne suis pas pourri gâté. Je ne mange pas tout. » marmonna le Guilmon en faisant une petite moue boudeuse. Il n’était pas comme ça ! Pas du tout même ! Pourtant, il suivit le Palmon, regardant une dernière fois l’étrange machine qui donnait à boire et qui provenait du monde des humains. Avec les autres digimons bien plus intelligents que lui, de plus en plus d’objets du monde des humains arrivaient jusqu’ici.

Ailleurs, dans un endroit bien plus évolué qu’une simple forêt, là où le cliquetis des machines se faisait entendre, plusieurs androïdes se mouvaient en même temps. Leurs corps n’étaient pas entièrement recouverts par le métal et même une partie de leurs visages n’étaient pas totalement couverts. Certains portaient de lourds objets, d’autres tiraient des machines.

« Andro-5X42 et toute ton équipe, diriges-toi vers le secteur 45. »

La créature qui s’était adressée à l’un des androïdes ressemblait étrangement à lui … mais comme si elle était terminée. Cette fois-ci, elle était entièrement recouverte de métal noir et semblait bien plus évoluée que les autres.

« Dépêchez-vous donc aussi un peu au cas où … On n’a pas que ça à faire malheureusement. Il faut que l’on teste une nouvelle faille bien assez tôt. » reprit le HiAndromon, ordonnant aux Andromon de continuer le reste des manœuvres.

« Des failles … Laquelle sera ouverte et à quel endroit ? » demanda l’un des Andromons qui n’avait pas encore de fonction pour le moment.

« Normalement, le secteur 17 sera là où la faille apparaîtra. Mais comme souvent, les probabilités seront fausses, c’est pourquoi nos caméras de surveillance vont essayer d’enregistrer l’endroit où cela se produira et voir quel sera le résultat. »

« Comme vous le désirez. Est-ce que le but de ces failles est toujours le même ? »

« Toujours … Nous devons capturer l’une de ces créatures que les humains apprécient tant et la disséquer pour savoir ce qui la rend si différente de nous. D’après nos premières études, elles semblent bien moins intelligentes que la majorité des espèces du Digimon. Ce n’est donc pas normal que les digimons ne servent que de faire-valoir à ces créatures inférieures. »

« Devons-nous aussi tenter de nouer le contact avec les humains pour leur signaler la présence du digimonde ? » demanda une nouvelle le même Andromon. Le HiAndromon le regarda longuement, comme pour l’étudier avant de poser une main faite de métal sur son épaule gauche. Il reprit avec un petit sourire :

« Continue comme ça et un jour, tu deviendras toi aussi un HiAndromon. Tu es en bonne voie pour l’être. Tu sembles avoir développé une conscience unique. »

« Merci beaucoup, HiAndro … » commença à répondre l’Andromon avant d’être arrêté.

« Quand tu deviendras un HiAndromon, tu possèderas ton propre nom. Comme chaque Digimon qui est attaché à un humain par ces Digigotchis bien que ça ne soit pas notre cas. Mais au lieu de parler de ça, il faut retourner à nos expériences. »

L’Andromon hocha la tête pour accepter les paroles de son supérieur. Dans cette gigantesque ville machine, chaque créature avait une intelligence supérieure à la moyenne. Et au beau milieu de cette machine, les installations étaient d’une complexité telle que même un humain plus intelligent que la moyenne peinerait à comprendre comment elles fonctionnent. Et ils n’étaient pas les seuls Digimons à tenter de telles expériences.


Ailleurs, au beau milieu du désert, une petite créature saurienne de petite taille et de couleur orange se promenait. Elle vagabondait sur le sable, l’air joyeux et heureux. Puis devant elle, une déchirure spatiale s’ouvrit De la taille de sa tête, elle pouvait voir un étrange spectacle de l’autre côté. Un objet circulaire, ressemblant à de la nourriture était posé sur un plateau métallique. Il était possible de voir que c’était un stand de beignets.

« MIAM ! Ca sent bon ! Qu’est-ce qu’un Agumon comme moi ferait dans une situation pareille ? JE SAIS ! » s’écria le Digimon.

Sans aucune crainte, il plongea sa griffe gauche dans l’ouverture, des cris se faisant entendre de l’autre côté. Des cris bien humains mais aussi issus d’un animal.

« AHHHH ! C’est quoi cette griffe ?! Fais une flamme, Salamèche ! » dit une voix féminine.

« SALAAAAAAA ! » hurla une autre voix. L’Agumon retira sa griffe qui avait agrippé le beignet. Juste au bon moment puisqu’une flamme vint traverser la faille. Une tête orange se présenta au milieu de celle-ci.

« Mais t’es qui toi ? T’as une drôle de tête ! » demanda l’Agumon mais la faille se referma aussi tôt. L’Agumon ne se posa pas plus de questions, commençant à dévorer le beignet au chocolat comme si de rien n’était. Ce genre de phénomènes arrivait de plus en plus souvent et ça ne l’inquiétait pas plus que ça. Mais quand même, c’était une étrange créature. Il venait peut-être de voir ce que l’on appelait un pokémon ?

Inexistence de l’un sans l’autre

ShiroiRyu
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Inexistence de l’un sans l’autre

« Mais c’est… vide. »

« Et oui, à quoi t’attendais-tu ? A ce que j’ai peur de quelque chose ? Que quelque chose soit capable de m’effrayer ? »

« Non mais… On dirait ton âme. Nous sommes dans ton Cauchemar ? Mais… »

« Arrête de parler, Cresselia. Tu ne vois donc pas dans quelle situation tu es ? »

Elle arrêtait de regarder autour d’elle alors que Darkrai sortait ses deux griffes noires. Une aura violette et malveillante émanait de ces dernières tandis qu’elle reculait. Il voulait vraiment l’attaquer, il ne blaguait pas du tout. Elle faisait apparaître une sphère violette autour d’elle, prenant la parole sur un ton qu’elle avait du mal à garder calme :

« Qu’est… ce que tu vas faire ? Je n’aime pas ton regard. »

« Je vais simplement t’éliminer et te faire disparaître. Mais sois heureuse, comme tu es capable de t’immiscer dans les rêves, ton corps restera dans ce Cauchemar. »

« Pourquoi ne veux-tu pas discuter ? »

Elle lui disait ça d’une voix presque implorante. Maintenant qu’elle connaissait la vérité à son sujet, elle savait que tout cela pouvait être réglé d’une manière pacifique. Mais après, est-ce qu’il allait l’écouter ? La réponse ne tarda pas puisqu’il envoya une sphère noire sur sa protection. Celle-ci se fissura avant d’exploser et elle recula légèrement à nouveau. Elle eut à peine le temps de s’envoler que Darkrai venait planter sa griffe droite dans le sol à l’endroit où elle s’était trouvée auparavant.

« Pourquoi dialoguer ? »

« Car nous le pouvons ! Ne commet pas cette bêtise, Darkrai ! Tu n’es pas un être maléfique comme tu prétends l’être ! »

« ASSEZ ! De quel droit te permets-tu de me juger ? Tu ne me connais pas, je ne te connais pas. Fin de l’histoire ! »

« Alors apprenons nous à nous connaître. Rien ne nous empêche. »

Elle esquivait ses coups bien qu’elle avait du mal. Lui aussi était capable de s’envoler dans les airs, une bataille aérienne unilatérale s’y déroulant. Elle faisait tout pour ne pas avoir à le combattre, elle ne l’avait pas touché depuis le début de la rencontre. En fait… Elle se demandait même comment elle aurait fait si il ne s’était pas enfui. L’aurait-elle combattu ? Rien n’était moins sûr et elle espérait encore avoir la possibilité de ne pas avoir à l’affronter. Malheureusement, Darkrai ne semblait même pas lui laisser le temps de parler.

« Arrête donc de bouger et laisse toi faire ! Je te promets de ne pas te faire trop souffrir ! »

« Mais ce n’est pas toi qui souffre ? Je suis là pour te soigner si tu le désire. »

« Je ne désire rien du tout, pauvre folle trop sensible. Tu te fais des idées ! »

Non mais pour qui elle se prenait ?! Elle était complètement arriérée, c’était obligé ! Il n’allait pas se laisser faire par Cresselia ! Elle voulait toujours s’enfuir ? Il allait régler ce problème ! Ses yeux bleus se mirent à s’illuminer prenant une teinte bien plus claire alors que Cresselia comprenait ce qui se passait. Rapidement, des runes brillantes dans le noir tournèrent autour d’elle tandis qu’elle gémissait :

« Tes yeux ne pourront pas m’affecter, Darkrai. Je te l’ai pourtant déjà dit. »

« Si ce n’est pas suffisant, on va accélérer la cadence. Je vais te faire disparaître de la surface de cette planète, Cresselia ! Je t’apprendrais à … »

« Enoncer la vérité ? Je ne prône pas la violence, Darkrai. Arrêtons nous en là et parlons tous les deux. Ces siècles à s’enfuir ont montré clairement que tu n’étais pas quelqu’un de belliqueux. Même si je ne sais rien de toi, pourquoi ne veux-tu rien me dire ? »

« Car… »

Ah ? Il tentait finalement de lui parler. C’était une bonne chose ! Il disparaissait de sa vue pour réapparaître à quelques centimètres d’elle. Sans sourire, il ouvrait en grand sa griffe noire, de l’électricité apparaissant au bout de celle-ci. Elle fit un geste en arrière mais trop tard, la griffe droite se posa sur l’une de ses pattes violettes, l’électricité parcourant son corps alors qu’elle criait :

« AHHHHH ! Ca fait mal ! CA FAIT TRES MAL !

« Tu l’auras cherché, pauvre fille ! Et ce n’est que… Quoi ? »

Il retira subitement sa griffe droite, remarquant qu’une aura bizarre venait d’émaner de Cresselia. Il se passait quelque chose de bizarre, de franchement bizarre et il n’aimait pas ce qui se déroulait. Le cygne aux plumes bleus n’était pas tombé cette fois-ci. Pire, elle n’avait même pas bougé de sa place.

« Cela… ne m’a rien fait, Darkrai. Peut-être as-tu réussi à m’électrocuter mais ton électricité est très faible. Nous sommes opposés… même dans ce domaine. »

« Qu’est-ce que tu veux dire par là, Cresselia ? »

Déjà, un froid glacial commençait à l’entourer tandis qu’il attendait une réponse de Cresselia. La créature à la coiffe de croissant de lune dorée avait un petit sourire amusé aux lèvres. C’est vrai, il ne savait rien d’elle. Elle était capable de supporter des coups bien plus puissants que ça. Néanmoins, son sourire n’avait rien de mesquin et cela se sentait dans sa voix toujours aussi douce qu’auparavant :

« Tu es quelqu’un qui aime attaquer ses adversaires. Ainsi, tu es devenu très puissant, n’est-ce pas ? De mon côté, moi je ne suis pas du genre à vouloir me combattre. Je préfère m’éloigner et me prendre des coups plutôt que d’avoir à blesser quelqu’un. Ainsi, mon corps a appris à résister à toutes sortes d’assaut, même les plus forts. »

« Tu es donc une pure masochiste. Si tu aimes souffrir, tant mieux, je vais t’en donner de la douleur ! »

Si elle se laissait faire, c’était tant mieux, n’est-ce pas ? Il n’était pas en tord. Elle ne faisait que subir donc ce n’était pas comme si il s’en prenait délibérément à elle. Hum… Quelque chose en lui tentait de lui signaler qu’il se trompait lourdement. Qu’importe ! Il n’était pas là pour se poser des questions sur ses conséquences ! Il tendit sa griffe gauche devant lui, projetant un souffle de froid qui fit chavirer Cresselia en l’arrière. Elle fut recouverte après quelques secondes d’une épaisse couche de glace alors qu’il s’approchait d’elle. Tout était terminé contrairement à ce qu’elle disait. Il murmura d’une voix lente :

« Je ne te tuerais pas… mais tu resteras dans ce cocon de glace pour l’éternité. Adieu. »

Il s’était mis à disparaître légèrement dans un brouillard noir mais s’arrêta subitement en voyant une micro-fissure sur le cocon de glace. Des runes traversèrent le cocon alors que les yeux de Cresselia restaient ouverts. Elle observait Darkrai pour lui montrer que cela n’avait servit à rien. Le cocon se brisa en morceaux tandis qu’elle sortait, prenant la parole d’une voix tremblotante :

« Brrr… Il faisait un peu froid à l’intérieur. »

« Mais tu vas arrêter ce petit jeu ?! »

« Je ne m’amuse pas, Darkrai. Je ne m’amuse pas du tout. Du moins, je le voudrais mais toi, tu n’es pas du genre à sourire. »

« ASSEZ ! J’AI ETE GENTIL MAIS MAINTENANT J’EN AI MARRE ! »

Il s’emportait en voyant que toutes ses attaques étaient inefficaces. Il ne voulait pas la tuer, ce n’était pas son but mais maintenant, elle avait dépassé les bornes ! Deux boules noires étaient apparues dans ses mains alors que pour la première fois, il montrait ses émotions. Il avait crié envers elle et elle perdait son sourire.

Ce n’était pas ce qu’elle recherchait ! Elle voulait calmer Darkrai mais elle échouait à chaque fois ! Il n’y avait donc aucun moyen à part le combat ?! Elle ne voulait pas se battre, ce n’était pas dans ses habitudes et même si elle était… Une première sphère ténébreuse alla la frapper sur son ventre recouvert de plumes jaunes.

« Ce n’est pas suffisant ?! J’en étais sûr ! Prend en une autre et encore une autre et encore une autre, une autre, une autre ! »

Il n’avait de cesse de lui envoyer toute son énergie contre elle, un nuage de fumée de plus en plus épais se formant à chaque fois qu’une sphère venait exploser contre elle. Elle poussait des cris de plus en plus forts et stridents… mais mélodieux. Le chant du cygne à son apogée : Elle souffrait tellement que sa voix devenait enchanteresse, les assauts de Darkrai diminuant de vitesse au fur et à mesure que la voix s’éteignait. Il était haletant et légèrement épuisé, il n’avait pas hésité à utiliser autant d’énergie que cet instant où il s’était battu contre toute une troupe de Tyranocif. Dire qu’il avait été jusqu’à là… pour une seule personne ? Le corps de Cresselia faisait son apparition, couchée sur le sol, les yeux clos. Il s’en approcha :

« Tu l’avais cherché. Folle tu es née, folle tu es morte. Il ne fallait pas me provoquer, Cresselia. Repose en paix dans mon Cauchemar. Tu seras maintenant l’unique chose qui y héberge. Adieu. »

Cette fois-ci, il savait qu’il n’y avait pas d’autre issue. Il s’était finalement débarrassé d’elle et il ressentait un petit picotement au cœur. Maintenant, il n’avait plus à s’enfuir ou à se cacher. Plus jamais, elle n’allait le poursuivre ou lui dire de telles paroles. Il poussa un profond soupir, tournant son visage vers le ciel noir… noir comme son cœur. Il n’avait pas hésité à tuer une créature des plus pures dans ce monde. Tout était… terminé. Une forte lumière irradia de Cresselia, le forçant à cacher ses yeux bleus :

« Qu… Quoi encore ?! »

Il n’arrivait plus à voir le corps de Cresselia, qu’est-ce qui se passait avec elle ? Celui-ci se modifiait peu à peu, laissant apparaître une longue chevelure blonde et de couleur feu. Elle lui allait jusqu’au milieu du dos alors que sous les yeux de Darkrai, le cygne aux plumes bleues prenait peu à peu une forme humaine. Comme la naissance d’une créature aussi belle que cent mille diamants, l’apparition de Cresselia statufia Darkrai.

« Qu’est-ce… Tu étais une humaine ? Non… C’est différent. »

Elle n’était pas humaine, elle était unique… Unique comme lui. Elle avait défier les histoires et les âges et sa forme humaine équivalait à sa forme de pokémon : Elle était capable de choisir l’une ou l’autre quand elle le voulait. Il l’observait alors que l’éclat de lumière dont elle était l’origine dans l’obscurité s’affaiblissait.

« Darkrai… Tu m’as fait très mal cette fois. »

« Tu m’y as forcé et… je recommencerais si il le faut ! »

Il tentait de contrôler sa voix mais n’y arrivait pas. Il était troublé alors qu’il voyait la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle devait mesurer environ un mètre quatre-vingt ce qui était légèrement plus grand que sa forme de pokémon. Elle avait une sorte de chapeau en croissant de lune sur la tête, chapeau coupé en deux. Elle avait une longue chevelure blonde et couleur de feu comme il l’avait remarqué alors qu’elle portait une magnifique robe jaune qui lui tombait au pied. Par-dessus et s’allongeant pour quitter son corps au niveau des hanches, une sorte de cape bleue se trouvait là. Elle avait les épaules mises à nue mais au niveau des bras se trouvaient de longs voiles violets qui flottaient au vent. Ils ne semblaient pas gêner la femme qui se tenait devant Darkrai. Celle-ci émit un petit sourire, ses yeux améthyste posés sur la créature aux cheveux de feu blanc.

« Es-tu disposé à m’écouter maintenant ? Je t’ai entendu… quand tu croyais que j’étais morte. Ne m’oblige pas à te blesser, je n’aime pas ça. »

« Ne t’inquiète pas, je vais régler ce problème de non-mort maintenant ! »

Il amorçait déjà sa future attaque mais elle s’avançait tranquillement vers lui, d’un pas lent mais assuré. Maintenant, il n’allait plus rien faire et elle le savait. Il s’était envolé dans le vide qui caractérisait son Cauchemar. Il n’allait pas se laisser atteindre par elle ! Sans plus attendre, il s’était mis à créer un puissant rayon entre ses mains, le projetant sur Cresselia qui fit un simple geste de la main. Une double de la jeune femme aux longs cheveux couleur de feu apparue à côté d’elle. Celle-ci se prit l’attaque de plein fouet, le laser la transperçant alors qu’elle disparaissait quelques secondes après.

« Darkrai… C’est inutile. Cette fois-ci, je ne me laisserais pas faire mais… Je ne t’attaquerais pas. Je ne veux pas te combattre. Tu veux savoir pourquoi ? »

« Je n’ai pas à t’écouter. »

« Car toi et moi… Nous nous ressemblons. J’ai l’intime conviction que c’est le cas. »

« Absurdité ! Tu racontes vraiment n’importe quoi ! »

« Je dis la vérité. Je suis sûre que tu le sais au fond de toi. Malheureusement, nos chemins ont divergé. Tu as suivi une voie qui n’est pas réellement la tienne. »

« Arrête toi avant de trop en dire. Je ne me retiendrais plus si tu continues. »

« Réfléchis un peu : Tu as les mêmes pouvoirs que moi. Tu es capable d’apaiser les rêves des personnes qui sont autour de toi. Viens avec moi… Accompagne moi. »

Elle lui ouvrait ses bras et il grogna. Qu’importe sa forme, elle restait la même. Toujours à penser à la place des autres ! Non mais pour qui elle se prenait ?! Elle croyait être capable de lire dans son cœur ?! Son cœur qu’il avait fermé depuis sa création ?! Il avait tout fait pour le cacher, ce n’était pas elle qui allait s’amuser à lui dicter sa conduite !

« Absurde… Tout ce que tu dis est complètement absurde et je vais te le montrer ! Mon pouvoir est lié aux ténèbres ! »

« Et ? Ce n’est pas parce que quelqu’un vit dans l’ombre qu’il est forcément mauvais. »

Mais c’était quoi ce raisonnement ?! Il n’arrivait plus à la supporter. Il devait l’éliminer, il n’y avait pas d’autres solutions ! A chaque fois, il s’était enfui car il ne voulait pas l’attaquer. A chaque fois, il s’était car ce n’était pas son désir de la tuer mais maintenant… Maintenant, tout était si différent !

« J’en ai marre… Prends toi ça ! »

Il posa avec rapidité ses deux griffes noires sur le sol, une onde de choc électrique parcourant la totalité du lieu complètement vide, électrocutant la jeune femme et Darkrai. Celui-ci poussa un gémissement de douleur mais gardait ses yeux fixés sur Cresselia. Il était sûr de l’avoir touché cette fois !

« Pourquoi te faire souffrir inutilement ? »

« Qu… Quoi ?! Tu es donc invincible ?! »

Il n’arrivait pas à le croire : Elle n’avait rien subit ?! Il y avait quand même des limites à la résistance ! Il avait l’impression que ses coups étaient inutiles contre elle ! Pourtant, il était sûr de l’avoir blessée ! Il voulait comprendre mais n’y arrivait pas. Qu’est-ce qui lui donnait cette force capable de lui résister ?! Il n’avait pas remarqué que la jeune femme s’était approchée de lui, un sourire timide aux lèvres :

« Je… Non. Simplement, je n’aime pas montrer que je suis capable de résister aux assauts même les plus puissants. Seule l’énergie des ténèbres et des morts arriverait à me faire du mal. Mais… Je ne veux plus souffrir… C’est pour ça que je me suis endurcie physiquement. »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et je m’en fiches royalement. Ainsi, l’énergie des ténèbres est celle capable de t’abattre ? Merci pour cette information ! »

« Tu sais… Je n’aime pas me montrer aux autres. Je préfère rester discrète, un peu comme toi. Je n’ose pas dire aux personnes que c’est moi qui m’occupe d’eux pour leurs rêves. Je me satisfais uniquement de leurs sourires sur leurs lèvres. »

« Ta vie ne m’intéresse guère ! »

Elle venait de lui dire sa faiblesse. Il n’allait pas se gêner pour en profiter ! Rapidement, deux sphères noires apparaissaient dans ses mains mais au lieu de viser Cresselia, il se visa lui-même. Une puissante aura ténébreuse se forma autour de lui : Une aura basée sur sa propre puissance. Vu sa force, il était sûr de l’affecter !

« Darkrai… C’est inutile. »

« Pas avant d’avoir essayé ! PRENDS TOI CA ! »

L’aura se développa, le décor prenant maintenant des teintes violettes en plus du noir omniprésent. Cresselia restait immobile, les yeux fermés. Elle avait quelques larmes aux yeux et il les voyait. C’était quoi son problème ?! Elle espérait l’apitoyer pour qu’il la laisse en vie ?! JAMAIS ! C’était la pire des ennemis qu’il n’avait jamais rencontrés !

« Darkrai… Viens dans mes bras. Tu verras que la bataille est inutile. Nous n’avons à nous combattre, nous devons simplement nous allier… et nous réunir. »

« Pauvre idiote ! Tu m’exaspères ! J’en ai par-dessus la tête de toi ! »

Les ténèbres n’avaient pas réussies à la toucher ou quoi ?! Elle ne semblait même pas ressentir ces dernières ! Qu’est-ce qui se passait ici ?! L’aura disparaissait peu à peu alors qu’elle souriait en gardant ses larmes. Avait-il enfin compris ce qu’elle voulait dire ? Malgré sa timidité, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir s’approcher de lui.

« Si tu voulais vraiment me tuer… Tu l’aurais fait la première fois que nous nous sommes rencontrés… Mais ce n’est pas le cas. Tu n’es qu’un pauvre animal apeuré… mais je suis là pour toi maintenant. »

« ASSEZ ! Je ne voulais pas en arriver là mais tu m’y obliges ! Tu vas voir mon autre forme et dorénavant, je n’aurais plus de pitié pour toi ! »

« Ton autre forme ? Tu vois … Tu peux aussi prendre une forme humaine, preuve que tu n’es pas si différent de moi. Quelqu’un en ce monde nous a confié ces pouvoirs, ne les gâchons pas, Darkrai.  Montre moi ta forme humaine. »

Elle parlait toujours de sa voix douce et exaspérante. Il en avait marre, il n’arrivait plus à la supporter ! Son corps s’était mis à fondre pour devenir un liquide entremêlé de noir et de blanc. Elle voulait donc voir sa forme humaine ?! Elle allait la lui montrer ! Une longue chevelure blanche fit son apparition, le visage d’un jeune homme l’accompagnant. Puis vint une sorte d’écharpe rouge sang sur une tenue entièrement noire qui recouvrait entièrement le corps du jeune homme. Lentement, les yeux de Darkrai s’ouvraient, laissant montrer ses deux yeux saphir. Voilà… Elle le voyait enfin sous la même apparence qu’elle.

Oh mon dieu… Elle s’était mise à rougir en le voyant apparaître devant elle. Déjà qu’il était… Non, elle ne devait pas penser à ça. Elle baissa la tête, le rouge aux joues. Voilà que la timidité la reprenait mais c’était chose normale quand on voyait Darkrai sous cette forme d’humain. Il était vraiment très…

« Mignon. »

« Qu’est-ce que tu racontes ?! »

Zut ! Elle avait pensé à voix haute le dernier mot et elle posa ses deux mains devant sa bouche. Elle était gênée, très gênée, encore plus que d’habitude. Mais bon, comment réagir autrement devant le jeune homme qui se tenait devant elle ? Elle ne savait pas et une sphère fit son apparition devant son visage :

« Au revoir, Cresselia. »

« Mais Darkrai… »

Elle ne termina pas sa phrase, étant projetée par la puissance ténébreuse du jeune homme aux longs cheveux blancs. Il ne lui avait même pas laissé le temps de parler ! Elle se retrouva allongée sur le sol, se relevant avec une légère difficulté. Leurs corps ne pouvaient pas être blessés de cette façon. Les blessures étaient internes.

« Darkrai ! ECOUTE MOI ! »

« Je n’en vois pas l’intérêt ! Si tu n’as rien d’autre à dire, alors je vais en terminer dès maintenant ! »

Il n’y avait pas d’autre solution, elle devait se faire une raison. Elle ferma les yeux, se disant qu’il y avait toujours une première fois à tout. Malheureusement, elle aurait aimé que ce jour n’arrive jamais. Sans prévenir, elle s’était mise à se déplacer avec rapidité pour arriver à la hauteur de Darkrai. Celui-ci fut surpris : Qu’est-ce qu’elle venait de faire ?!

« Désolée… Darkrai mais si je dois… te combattre pour que tu souffres… »

Elle lui donna une violente claque sur la joue droite, une claque tranchante puisqu’elle laissa une entaille après le coup. Du sang noir s’en écoulait et elle poussa un cri de stupeur. Rapidement, elle passa sa main sur la blessure, se concentrant pour la soigner :

« Pardon ! Pardon Darkrai ! Je… Je ne voulais pas ! »

« Hé… Héhéhé… Enfin, tu t’es décidée. Tant mieux. J’aurais moins de remords à t’éliminer maintenant ! »

« NON ! JE NE VEUX PAS ME BATTRE ! »

Il fut projeté en arrière par une puissante force psychique. Il n’avait pas compris ce qui venait de se passer mais il savait qu’elle en était responsable. Depuis quand était-elle aussi forte ?! Jamais, il n’aurait cru se retrouver à terre et encore moins sous sa forme humaine. Elle était dangereuse… Trop dangereuse pour qu’il la laisse vivre. Si un jour, elle décidait de le tuer, il y avait une chance qu’il ne s’en sorte pas. Il fallait s’en débarrasser maintenant. Elle s’approchait de lui, se mettant à genoux alors qu’il ne s’était pas encore relevé.

« Darkrai ! Tu… Tu vas bien ? »

« Arrête tes idioties, tu es complètement atteinte ! Nous sommes deux ennemis ! Nous sommes deux êtres opposés ! »

« Je… ne te considères plus comme mon ennemi. Tu n’es pas mon ennemi. »

« Et je suis quoi alors ?! »

« Tu es… Darkrai ? Quelqu’un dont je veux tout connaître. »

« Imbécile imbécile imbécile ! »

Elle lui tapait sur le système. Il commençait à ne plus avoir envie de se battre contre elle. Comment pouvait-il la frapper ?! Elle le regardait de ses yeux améthyste si purs et tendres… Sa douce main droite s’était posée sur la sienne et il se demandait si elle ne lui mentait pas. Il l’observa pendant quelques instants avant de détourner le regard.

« Désolé… Mais je ne peux pas. Nous sommes si différents. »

« Ce n’est pas vrai… Je suis sûre et certaine que tu le sais bien. »

« Dis moi… Est-ce que tu me pardonneras tout ? »

« Je t’ai déjà pardonné depuis l’instant où j’ai su que tu n’étais pas un être maléfique. Chacun a sa part de ténèbres en soi. Simplement… Chez certains, elle devient une force et peut envahir le cœur. »

« Alors pardonne moi ce que je vais te faire. »

« Hein ? De quoi ? »

Sa main qui était libre alla se placer sur le front de Cresselia. Il valait mieux… éviter de continuer. La jeune femme s’était mise à fermer les yeux, s’endormant peu à peu alors qu’il la retenait pour éviter qu’elle ne tombe, face contre terre.

« Je vais dévorer ton âme et te tuer dans ton Cauchemar. Cela vaut mieux que ça soit moi… que quelqu’un d’autre. Ainsi… Ta pureté ne sera pas ternie par le sang. »

Lentement, le décor dans lequel ils se trouvaient disparu. Ils étaient de retour dans cette plaine où elle avait décidé de lui parler. Couchée sur le sol, Cresselia s’était endormie. Il avait profité de sa pureté et de sa gentillesse pour la toucher et utiliser ses pouvoirs. Maintenant… Il était temps… Il ferma les yeux, posant une main sur son front à nouveau. Il s’engouffra peu à peu dans le monde de Cresselia… Celui de son rêve. Quand il ouvrit ses yeux, il fut surpris par le décor.
Ici… Il n’y avait nulle grotte ou peuple… Seulement une immense forêt tout autour de lui. Il se trouvait où ? Dans une clairière ? Un œuf d’une cinquantaine de centimètres se trouvait devant lui : Un œuf jaune et bleu. Qu’est-ce qui s’était passé ? Où était Cresselia ? Plus vite il la tuait dans son rêve, plus vite elle pouvait dormir pour l’éternité. Il sursauta légèrement en entendant le craquement. L’œuf était en train d’éclore ! Rapidement, il alla se cacher derrière un arbre, observant le spectacle merveilleux d’une nouvelle naissance.

« Cre…Cresselia. »

Une petite voix féminine comme celle d’une enfant se fit entendre. Cresselia se trouvait devant lui bien qu’elle était trois fois plus petite que celle qu’il connaissait. Comment… Non… Cresselia faisait partie de ces personnes qui rêvaient de leur passé ? Ici, il n’y avait pas de place à la personne qui dormait… Elle retombait en enfance et se comportait comme tel. Si il se présentait à elle, il n’y avait aucune chance qu’elle le reconnaisse.

« Cre ? Cresselia ? »

Les petits yeux améthyste de la créature regardaient autour d’elle. Elle semblait rechercher quelqu’un mais ne voyait personne. Tsss… Il ne pouvait pas s’en prendre à un bébé quand même ! Il devait s’en aller pendant quelques années pour attendre qu’elle grandisse un peu. Pour l’instant, il pouvait bien visiter les lieux. A sa grande surprise, il remarqua qu’il se trouvait sur une île… Une île abandonnée de tous et de toutes. Il n’y avait pas de trace d’humanité ou de pokémons. Seuls des arbres fruitiers étaient présents. Tout autour de cette île, il n’y avait que de l’eau à l’horizon et un rapide coup d’œil lui montra que les humains se trouvaient à plusieurs centaines de kilomètres de là.

« Elle est seule… »

C’était le constat qu’il venait d’établir alors qu’il retournait pour observer Cresselia. Il était parti seulement quelques minutes mais elle avait déjà vieilli de plusieurs années. Maintenant, le cygne aux plumes bleues et jaunes mesurait environ quatre-vingt centimètres. Elle se déplaçait avec une certaine maladresse et il remarqua qu’elle tentait de s’envoler pour attraper quelques pommes. Malheureusement pour elle, cela se finissait toujours par son front qui rencontrait l’arbre, le secouant légèrement en faisant tomber quelques pommes. Elle prit l’une des pommes entre ses deux petites pattes violettes avant de la manger.

Elle… était seule… Seule et isolée de tous. Il se rappelait maintenant ce qu’elle lui disait : Elle était comme lui. Comment le savait-elle ? Cette île… Cela lui remémorait la sienne. Lui aussi était né sur une île mais dans un cratère localisé sur cette dernière. Lui aussi… avait été dut se débrouiller tout seul pendant toutes ces années. Il entendit quelques sanglots, se retournant pour observer Cresselia. Encore un bond dans le temps ?! Elle devait mesurer maintenant un mètre de hauteur. Elle avait une voix encore infantile mais s’exprimait maintenant convenablement :

« Pour… Pourquoi il n’y a personne ? »

C’était faux… Il était là mais il ne se montrait pas. De ses petites pattes, elle essuya ses larmes avant de léviter légèrement au-dessus du sol. Qu’est-ce qu’elle allait faire ? Il s’était mis à la suivre, remarquant qu’elle se dirigeait vers le bord de l’île. Sans même réfléchir, Cresselia s’était mise à léviter au-dessus de l’eau, s’éloignant peu à peu. Mais il remarqua que quelque chose clochait : La hauteur entre elle et l’eau diminuait et puis finalement, elle tomba dans l’eau. Elle tenta de se débattre comme si elle était en train de se noyer.

« Mais quelle imbé… »

Il allait la secourir mais il remarqua qu’elle utilisait ses faibles pouvoirs psychiques pour se ramener près de l’île pour finalement y revenir. Le cygne jaune et violet toussa plusieurs fois, crachant de l’eau avant de dire d’une voix sanglotante :

« Pas encore… Mais j’ai été plus loin qu’hier ! »

Qu’hier ? Qu’est-ce qu’elle voulait dire par là ? Elle faisait ça quotidiennement ? Elle était folle ou quoi ?! A quoi cela lui servait de se noyer ?! Il était temps de mettre un terme à son existence… même si ce n’était que dans un rêve. Alors qu’elle était revenue dans la clairière où elle avait décidé de se reposer depuis toutes ces années, il fit son apparition :

« Cresselia… »

« HIIIII ! »

Elle poussa un cri strident en voyant l’humain qui se tenait devant elle. Il était capable de voler ? Depuis quand était-il là ? Elle se cacha derrière un arbre, gênée par cette apparition. Elle prit la parole d’une voix intimidée :

« Qui… Qui êtes vous ? »

« Darkrai… Je suis là pour toi. »

« C’est… C’est vrai ? Je… »

Elle ne termina pas sa phrase, sortant peu à peu de sa cachette en baissant la tête. Elle s’approcha de lui lentement alors qu’il restait immobile. Avait-elle mal compris ses paroles ? C’était sûrement le cas puisqu’elle continuait de s’avancer vers lui.

« Vous êtes vraiment là… pour moi ? Vous ne mentez pas ? »

« Je ne suis pas du genre à mentir. Je dois te… »

« Mouinnnnnnnnnnnnnnnn ! Je pensais être tout seul ici ! Je suis si contente ! »

Il y avait erreur sur la personne, c’était obligé. Cresselia s’était enfoncée dans les bras de Darkrai, pleurant toutes les larmes de son corps alors qu’il restait interdit. Oui, il était bien là pour elle… pour la tuer. D’un geste lent, il levait la main droite, transformant celle-ci en une griffe noire. Il devait l’abattre avant qu’il ne soit trop tard.

« Snif… Tu veux bien jouer avec moi ? S’il te plaît. »
Qu’est-ce qu’il devait lui répondre ? Il ne savait pas vraiment. Il n’avait pas envisagé ça… Cresselia n’avait pas eut une vie facile non plus bien que contrairement à lui, elle avait choisi une voie plus honorable. Il retira la créature de ses bras, disant d’une voix neutre :

« Je dois partir. »

« Mais mais mais… Tu viens à peine d’arriver. Je ne veux plus être toute seule ! »

Elle s’était remise à pleurer alors qu’il disparaissait peu à peu. C’en était trop pour lui. Il ne pouvait pas faire ça… Oui, il arriverait à tuer n’importe qui dans n’importe quel cauchemar mais elle… C’était impossible, il n’y arriverait pas.

« Tu ne seras jamais seule… Tu n’as pas à t’en faire pour cela. »

Elle arrêta de pleurer, hochant la tête d’un air positif tandis qu’il s’évaporait. Il quittait ce rêve qu’il n’aurait jamais dut pénétrer. Il en avait assez vu pour aujourd’hui. Il se retrouva à côté de la jeune femme aux cheveux blonds et couleur de feu. Celle-ci ouvrit les yeux, posant une main sur sa bouche comme si elle venait de se réveiller. Il se leva et s’éloigna sans aucun mot. Elle remarqua le jeune homme et s’écria :

« Darkrai ! Tu… Tu m’as en… »

« J’ai décidé de te laisser la vie sauve. Dorénavant, ne t’attarde pas à me poursuivre. Je vais disparaître de ce monde ou me réfugier dans un endroit que seul moi connais. »

« Attends ! Ne t’en va pas ! »

Elle se releva, courant en sa direction alors qu’il ne bougeait plus. Elle le retourna, prenant ses deux mains dans les siennes, le regardant dans les yeux. Il la laissait faire, ne disant rien du tout. Qu’est-ce qu’il aurait put dire de toute façon ? Qu’il s’était trompé sur toute la ligne depuis le début ? Elle murmura d’une voix douce :

« Tu… étais dans mon rêve. Je le sais… Je t’ai vu à l’intérieur. Tu m’as dit que je ne serais jamais seule. Tu sais… Pendant plusieurs décennies, j’ai dut vivre sur cette île et… »

« Cela ne m’intéresse pas, Cresselia. »

« Oui, je suis désolée de t’embêter avec ça. J’aurais dut en venir à ce que je voulais depuis le début. J’aimerais que toi et moi… nous fassions comme les humains. »

« De quoi est-ce que tu parles ? »

Elle lui murmurait un verbe qu’il ne comprit pas tout de suite : S’aimer. C’était quoi ? Il avait déjà entendu ce mot sans pour autant savoir sa signification. Elle lui disait que cela consistait à rester avec une personne qu’on appréciait. Apprécier ? Cela voulait dire… ne pas détester ? Maintenant qu’il savait pour Cresselia, peut-être qu’il… ne la détestait plus. Il déposa sa main droite dans les cheveux de Cresselia, celle-ci la regardant avec tendresse. Sa main gauche alla se mettre sur la hanche gauche alors qu’il ne disait aucun mot. La jeune femme posa ses deux mains au niveau du dos des épaules de Darkrai, fermant les yeux.

Qu’est-ce qu’il devait faire après ça ? Faire comme les humains ? Il ferma les yeux à son tour, rapprochant ses lèvres de celles de Cresselia. Ils se joignirent, un flot d’émotions et de pensée envahissant les deux personnes à ce moment. Finalement, toutes les questions qu’il se posait venaient d’obtenir leurs réponses. Pourquoi avait-il fait cela ? Car c’était ce qu’il devait faire pour Cresselia. Etait-ce prémédité ? Nullement, comment aurait-il put le préméditer ? Est-ce qu’il le voulait réellement ? Bien sûr ! Sinon, il ne continuerait pas de l’embrasser. Comment en était-il arrivé là et pourquoi était-ce comme cela ? Il venait simplement de comprendre qui était réellement Cresselia. Combien de temps avait-il attendu ? Beaucoup trop à son goût. Il aurait put régler ce problème tout de suite. Mais elle… Pourquoi gardait-elle ses lèvres sur les siennes ? Cette question… Il se forgeait sa propre idée. Peut-être que c’était cela qu’elle appelait « s’aimer ».


Pourquoi avait-elle réagit ainsi ? Car elle connaissait le vrai Darkrai. Elle savait que rien n’était perdu et cela depuis le début de leur discussion. Etait-ce réel ? N’était-ce pas un rêve ? Si c’était un rêve alors qu’elle ne soit jamais réveillée, c’était le plus doux de ses rêves. Comment trouvait-il cet instant ? Elle ne lisait pas dans ses pensées mais elle sentait que le jeune homme la serrait avec plus de tendresse donc… elle pensait qu’il appréciait ce moment. Pourquoi avoir attendu tellement de temps ? Car elle n’était pas encore prête… Car elle ne connaissait pas la vérité à son sujet. Combien d’années gâchées ? Elle n’arriverait pas à les compter mais autant de temps perdu devait être rattrapé. Et lui dans tout ça… Qu’est-ce qu’il en pensait ? D’après son étreinte, il y avait de fortes chances qu’il aime autant cet instant qu’elle ce qui était loin de lui déplaire.

« Cresselia ? »

« Oui ? Que y a-t-il Darkrai ? »

Ils s’étaient finalement arrêtés de s’embrasser alors qu’il la regardait dans ses yeux violets. Ils étaient aussi grands l’un que l’autre mais il semblait légèrement confus. Il tenta de contrôler les battements de cœur mais n’y arrivait pas. Surtout que vu ce qu’il allait lui demander, il avait toutes les raisons d’être dans cet état. Il prit une profonde respiration, cherchant les mots dans sa tête pour lui dire :

« Est-ce que… nous pourrons continuer… à… s’aimer ? »

« Bien… sûr. Mais pour ça, il faudra que tu fasses des efforts. Je vais tout t’apprendre. »

Elle poussa un rire amusé alors qu’il détournait le regard. Lentement, il alla chercher la main de Cresselia dans la sienne. Lentement, leurs deux corps se modifiaient. Un fantôme avec sa griffe noire tenait la patte violette d’un cygne mesurant sa taille. C’était un spectacle irréel et pourtant il existait… Les deux créatures parcoururent le monde, côte à côte, berçant les rêves des êtres vivants. Ils avaient du temps à récupérer pour créer les leurs.

 

La Lumière

ShiroiRyu
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La Lumière

Je suis la Lumière. Oh… Je ne suis pas n’importe quelle lumière. On pourrait s’imaginer que je suis relié à cette étoile brillante dans le ciel mais ce n’est pas le cas. Le satellite qui gravite autour de cette planète est ma source de pouvoirs. Je suis donc la Lumière Lunaire. Je préfère vagabonder dans la nuit plutôt que de rester au soleil. Je suis une créature de la Nuit mais je ne suis pas maléfique pour autant. Mon existence réside à soigner les pauvres êtres vivants qui sont plongés dans leurs cauchemars.

*Pourquoi avais-je réagit de la sorte ?*

C’était bizarre mais… Je ne le regrettais pas. Je n’avais aucune gêne à accomplir cet acte. J’étais l’unique créature de mon espèce mais je ne me sentais pas triste pour autant. Voir un sourire sur les lèvres des pokémons ou des êtres humains me mettait de la joie au cœur. Ils n’étaient pas capables de combattre leurs cauchemars mais j’étais là pour eux. M’envolant dans le ciel tel un cygne, je parcourais les terres pour arrêter toute cette folie dans le pays des songes. Néanmoins, malgré le fait que je n’étais pas triste, il fallait reconnaître que j’étais seule… seule et très timide. Dès que j’accomplissais mon œuvre, je m’éloignais presque aussitôt, observant au lointain la réaction des parents de l’enfant qui se réveillait.

*Etait-ce réel ? N’était-ce pas un rêve ?*

Et pourtant, ce n’était pas le cas, je le savais bien. Jamais, je n’aurais imaginé une telle chose ou… peut-être que si ? A force d’être isolée de tous et de toutes, de ne jamais me montrer, je m’étais mise à vouloir ces choses que les autres obtenaient si facilement. Je rendais heureux toutes ces personnes autour de moi… mais l’étais-je vraiment ? C’est ce que je me demandais au fil des années qui s’écoulaient. Mon existence n’était pas si jolie au final. Oh… Elle ne me déplaisait pas mais à cause de mon caractère et du fait que j’étais une nocturne, je n’avais guère de personne avec qui je devais discuter. Au départ, cela ne me gênait pas mais plus le temps passait et plus je me demandais pourquoi j’étais là.

*Comment est-ce que tu trouves cet instant ? Pourquoi a-t-il fallut attendre tout ce temps ?*

C’est vrai, c’était loin d’être déplaisant et intérieurement, je me disais que j’aurais dut faire ceci depuis le départ. Ces siècles perdus ne pouvaient être retrouvés mais maintenant, j’avais toute la vie devant moi. Quand je voguais dans les rêves, je remarquais que la mentalité des personnes changeait mais aussi que certaines d’entre elles n’avaient guère de bonnes intentions. Néanmoins, mon rôle n’était pas de juger ces personnes mais simplement de retirer leurs cauchemars et de faire qu’ils ne meurent pas à cause de ces derniers.

*Combien d’années gâchées car je n’avais pas pris mon courage à deux mains ?*

Je ne le savais pas exactement mais je me disais bien que cela ne se comptait pas avec les doigts de la main des humains. Un jour, moi aussi, j’aurais aimé m’endormir et rêver comme les êtres vivants de ce monde mais je savais que c’était impossible. Je ne pouvais pas m’endormir sinon qui s’occuperait d’eux ? Personne… J’étais la seule créature capable de mettre un terme à toute cette folie des cauchemars. Je ne pouvais pas m’arrêter avant d’en avoir terminé définitivement avec cette histoire.

*Et lui ? Qu’est-ce qu’il pensait de tout ça ? Etait-ce son désir ?*

Peut-être que oui… Peut-être que non. Je ne le savais pas. Sur cette planète, je n’avais pas de jumelle me ressemblant, j’avais néanmoins un être opposé à moi. Que cela soit au niveau du caractère, de la forme physique ou alors même des couleurs primaires de ma peau, tout l’opposait à moi. J’étais d’une couleur violette brillante, un visage jaune éclatant alors que lui… Il avait une coiffure enflammée blanche et une peau noire ondulante… Une absence de réelles couleurs. A part ses yeux bleus et un col rouge, il n’y avait rien d’autre sur lui. Cet être était responsable des nombreux cauchemars dans ce monde. Je voulais le stopper pour que ces cauchemars disparaissent à tout jamais.

« Cresselia, encore toi ? Arrête donc avec cette futile poursuite. »

« Je n’aurais de cesse de mettre un terme à cette chasse tant que tu n’arrêteras pas tes méfaits. »

Ce n’était pas la première fois que nous avions cette discussion. Il avait une voix qui pouvait paraître effrayante aux premiers abords mais je me disais que ce n’était pas le cas. C’était là l’unique façon pour lui de s’exprimer. Ses yeux saphir ne montraient aucune émotion, n’était-il donc pas capable d’avoir des sentiments ? A cause de ses nombreux méfaits, je me mettais souvent en colère bien que je ne le montrais pas. Seuls mes yeux violets étaient là pour exprimer ma colère. C’est vrai : Pourquoi devait-il commettre ces choses affreuses ? S’approprier le rêve d’un humain, c’était plus qu’odieux ! Le rêve était la création d’une imagination libre et sans contrainte, un endroit privé pour la personne qui dormait.

« Ne te fatigue pas inutilement. Qu’importe ce que tu accompliras, tu ne pourras réussir à m’arrêter. Tu es faible et tu le sais. »

« Ma faiblesse est une force. Je suis porteuse d’espoir pour ces êtres vivants. Tu sais de qui je parle… Ceux qui sont privés de leurs rêves qui leur permettent d’obtenir un répit pour reposer leurs corps. Je suis là pour eux, telle est la raison de mon existence, Darkrai. »

« Stupide Cresselia, tu ne veux donc pas comprendre de ne pas te mettre en travers de ma route. Je vais te montrer ce qu’il en coûte de vouloir me gêner. »

« Qu’est-ce que tu veux faire, Darkrai ? »

« Ceci… Un concentré de pures ténèbres. Je vais te donner un aperçu de ce que ces êtres subissent pendant mon message. »

« Cela ne sert à rien, tu ne peux m’affecter. »

J’étais plutôt confiante, du moins, je donnais cette impression. Je ne pouvais pas m’endormir si je décidais d’utiliser mes runes pour me protéger, chose que je fis. Je ne faisais que me protéger pour cette fois, ensuite, je réagirais pour le combattre même si cela ne me plaisait pas. Du moins, c’était dans cette optique que je voyais le futur mais il en avait décidé tout autrement. Ce qu’il envoya avait été d’une puissance remarquable que je n’avais rien vu venir. Mon corps fut percuté par cette sphère noire, étant projeté en arrière. J’avais mal… très mal et je l’exprimais. Je ne pensais pas qu’il était aussi fort mais en y réfléchissant, c’était normal. Tout m’opposait à lui, j’étais son Némésis et inversement. Il s’était approché de moi et je me demandais un court instant si il ne s’inquiétait pas pour moi. J’étais folle.

« Dorénavant, ne t’approche plus de moi. La prochaine fois, je ne serais pas aussi gentil. »

Je le regardais s’éloigner, affligée par cette phrase. Je ne lui répondais pas, je n’en avais pas la force. Je ne savais pas pourquoi mais j’étais si triste de le voir partir… Mes yeux s’étaient remplis de larmes alors que je m’étais levée difficilement. La mort dans l’âme, je m’étais dirigée vers un endroit que moi seule connaissais, un endroit où je pouvais panser mes plaies et mon cœur. Cela m’avait fait bien plus mal qu’il n’y paraissait.

Réfugiée sur cette île où nul ne se trouvait, je m’étais mis à réfléchir sur Darkrai. Pourquoi m’avoir laissé en vie ? J’étais son ennemie jurée, il avait toutes les raisons de me tuer mais pourtant, il ne l’avait pas fait. Intérieurement, j’espérais qu’il y avait une part de bonté en lui mais peut-être que je me voilais tout simplement la face. Je ne voulais pas voir cette vérité absurde. Mes blessures physiques disparaissaient mais celles de mon âme restaient là.

J’avais laissé s’écouler toute une année avant de me remettre en chasse. Darkrai continuait ses méfaits. PIRE ! Il osait apparaître dans les rêves des êtres vivants. Comment je le savais ? A chaque fois que je les apaisais, ils tremblaient de peur, donnant son nom comme une signature qu’il laissait sur son passage. Les cauchemars devenaient de plus en plus mortels et je décidais de me présenter à nouveau devant lui malgré ce qu’il m’avait dit.

« De retour ? Tu n’as donc pas compris la leçon. »

« Pourquoi ? Pourquoi commets-tu toutes ces choses affreuses ? »

« Car c’est la raison de mon existence, celle qui donne un sens à ma vie. Si je ne commettais pas ces choses, qui s’en chargeraient ? Il faut bien un être maléfique dans cette histoire, je suis cet être maléfique. N’as-tu donc point remarqué mon corps ? Je ne suis pas fait de chair et de sang comme toi. »

« Ne masque pas ton apparence sous ces paroles, tu n’es pas un fantôme. Tu devrais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Un jour, tu franchiras les limites interdites et nul ne pourra t’accorder son pardon. »

« Quelles belles paroles que voilà. Penses-tu sincèrement que je vais les croire ? Qui pourrait se mettre en travers de mon chemin ? Toi ? Tu as remarqué ton manque de puissance. Tu ne te risquerais pas à recommencer une seconde fois sauf si tu es folle… »

« Je recommencerais autant de fois que possible. Ne comprends-tu pas que tu fais souffrir des familles par tes gestes ? En quoi cela te satisfait de faire cauchemarder des jeunes enfants qui n’ont rien demandé ? A cet âge, il faut les laisser vivre leurs rêves. Le pire est que tu te sers de tes pouvoirs pour manipuler les hommes et les pokémons… les liguer les uns contre les autres. Je dois t’arrêter. »

« Pas aujourd’hui. Je suis fatigué de ce petit jeu. »

Il s’était enfui… Il ne voulait pas se battre ? C’était bizarre en un sens et je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire. Il cachait quelque chose, j’en étais sûre. Maintenant, c’était à moi de le découvrir et j’allais tout faire pour ça ! C’était ma mission : Découvrir qui était réellement ce Darkrai. Je n’étais pas d’un naturel optimiste mais je n’affectionnais pas les combats, c’est pourquoi je préférais m’enfuir si le combat n’était pas nécessaire.
Et ce que je vis changea toute ma réflexion sur lui, du moins la partie qui pensait qu’il était quelqu’un de fondamentalement mauvais. Il avait décidé de s’en prendre à une colonie de Tyranocif, ces monstres agressifs et sans pitié pour quiconque, qu’importent si ils étaient des ennemis ou neutres. Il avait réussi à les endormir et leur donner de violents cauchemars mais en contrepartie, il avait été sévèrement blessé. J’avais décidé pour la première fois de ne me pas sauver ces êtres vivants. Je retirais simplement l’aspect mortel du cauchemar alors que je suivais Darkrai pour l’observer. Ce fut à ce moment là que je compris qui était réellement cet être. Si je ne l’avais pas vu, je n’y aurais jamais cru.

Malgré son allure effrayante, une humaine s’était approchée de lui pour le soigner. D’abord réticent, il s’était laissé faire et je continuais de l’observer. Si un pokémon tentait d’agresser la jeune femme, il n’hésitait pas à instant à la défendre tout en restant dans son ombre. Darkrai était-il donc un grand timide qui n’osait pas se montrer ? Quand on le regardait, c’était la question que l’on pouvait se poser.

Malgré les siècles qui défilaient, il continuait néanmoins de faire son travail cauchemardesque. Mais je voyais la différence par rapport à ses anciens assauts : Ces cauchemars n’étaient plus meurtriers, il se permettait même de faire mon propre travail. Si un jeune enfant avait un cauchemar un peu trop vif orchestré seulement par ses pensées, il s’occupait de le soigner. J’étais ébahie et étonnée de voir une telle chose : Darkrai était devenu quelqu’un d’autre ! Je devais lui parler maintenant !

« Darkrai. »

Alors qu’il était seul, je m’étais rapprochée de lui, énonçant son nom alors qu’il se tournait vers moi. J’étais si contente de le savoir capable de œuvrer pour le bien et non d’emmener seulement la tristesse et la mort autour de lui. Mes deux pattes violettes en avant comme pour lui demander de venir vers moi, je lui parlais d’une voix délicate :

« Tu n’es pas foncièrement mauvais. Je sais… Je t’ai observé pendant ces décennies. Ne cache pas la nature profonde de ton être. »

« Ha… Tu étais donc bel et bien là ? Tu n’as donc vraiment pas peur de ma réaction. Tant mieux, cela sera évitera de perdre du temps. »

Qu’est-ce qu’il voulait dire par là ? Avais-je dit quelque chose de mauvais ? Je ne pensais pas mais peut-être que je me trompais. Darkrai ne semblait pas apprécier que j’aie remarqué son autre caractère. Je posais mes yeux améthyste autour de moi, quelque chose changeait mais je ne savais pas quoi. Le décor ? Ah oui ! La plaine sur laquelle nous nous trouvions était en train de se modifier. Finalement, j’étais plongée dans l’obscurité avec lui mais je n’aimais pas ça. J’avais peur et cela se voyait. Mon corps s’était mis à trembler alors que je reprenais la parole mais cette fois-ci d’une voix inquiète :

« Où… Où est-ce que l’on est ? »

« Tu veux vraiment le savoir ? Je vais te le dire… »

Pour la première fois depuis que je le connaissais, Darkrai me souriait mais ce n’était pas un sourire que j’aurais aimé voir. C’était le sourire d’un prédateur, le sourire d’un être qui allait s’abattre sur vous pour vous éliminer. Finalement, il m’annonça :

« Bienvenue dans mon Cauchemar. »

L’Ombre

ShiroiRyu
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L’Ombre

Je suis L’Ombre. Si tel était mon réel nom, je serais bien ridicule mais je ne suis pas à prendre à la légère. Créateur de cauchemars, manipulateur de rêves, envahisseur de l’obscurité, tous mes actes se déroulent dans les nuits. Je n’aime pas le jour, je hais ce monde de lumière où tous ces êtres vivants prennent plaisir à y régner. Je suis détesté et rejeté de tous.

*Pourquoi ai-je fait ça ?*

Ce fut l’unique question que je me posais à cet instant. L’un des rares pokémons à pouvoir prendre une forme humaine. Je suis unique en ce monde, nul ne me ressemble et nul ne peut tenter de m’imiter sans prendre d’immenses risques. Nombreux sont ceux capables de dévorer les rêves de leurs adversaires, moi seul suis capable de transformer ces rêves si paisibles en d’horribles cauchemars. Moi seul suis capable de tuer quiconque dans ses rêves. Je vais et je viens dans ce monde à la recherche d’une nouvelle proie. Humain, Pokémon, qu’importe la nature vivante de ce qui se trouve en face de moi, je ne lui laisse aucune chance.

*Etait-ce prémédité ? Etait-ce que je voulais réellement ?*

Plus le temps s’écoulait et plus je me demandais si je n’avais pas commis une bêtise. Intérieurement, je ne regrettais pas ce que je venais d’accomplir. Je ne savais pas pourquoi mais peut-être que celui qui était à l’origine de mon existence avait décidé dès le départ toute cette histoire. C’était vrai…A quoi se résumait mon existence ? A des mensonges, des tromperies, des manipulations. Je créais des rivalités entre des frères, je fomentais des assassinats dans les rêves d’hommes influents, j’étais à l’origine de nombreux conflits destructeurs et meurtriers.

*Comment en suis-je arrivé là ? Pourquoi est-ce… comme cela ?*

Jamais je n’aurais dut réagir de la sorte. Jamais je n’aurais pensé en arriver là un jour. Ce jour… Le Soleil… Cet astre brûlant que je hais. Un pokémon en était responsable et je n’avais pas hésité à aller l’affronter un jour. Quelle cuisante déculottée je m’étais pris. Condamné à vivre dans un océan de ténèbres, à l’ombre des arbres. Ces pauvres enfants humains qui pensaient voir leurs propres ombres qui prenaient vie. Tsss… Ces enfants humains… C’était ceux que je préférais envahir. Ils étaient si malléables, si faciles à pénétrer.

*Combien de temps avait-je attendu une telle chose ?*

Trop d’années, trop de décennies, trop de siècles… Je ne pouvais pas compter cette période. Le temps de mes cauchemars ? Je pouvais les faire durer pour l’éternité… Un cauchemar éternel et impossible à soigner, un cauchemar que nul n’aimerait connaître. Pourtant, tout le monde savait mon existence, l’engeance du Malheur et du Désespoir. Voilà ce que j’étais et sous quel nom j’apparaissais. Encore, fallait-il qu’ils me voient. Rares étaient les êtres vivants ayant déjà vu l’une de mes apparences.

*Et sa raison ? Pourquoi avoir accepté ça ? Etait-ce son choix ?*

C’est vrai… Dans ce monde, il existait toujours une personne qui vous ressemble… Un jumeau qui était votre copie exacte. Néanmoins, dans d’autres cas, il y avait ce qu’on pouvait appeler un opposé : Un être qui était l’extrême contraire de votre personne, jusqu’à votre existence primaire. Moi-même, je n’ai pas de jumeau… simplement un être opposé à moi, un être dont je me serais passé volontiers. Cet être était capable de contrecarrer mes cauchemars et mes manipulations. Cet être était toujours à ma poursuite, telle mon Ombre. Que c’était spirituel de penser une chose de ce genre : Le manipulateur des Ombres ayant peur de sa propre Ombre. Oui, j’avais peur… Non pas de la puissance de mon opposé mais d’autre chose… de ce qu’il était capable de faire. Chaque nuit était une perpétuelle fuite pour lui échapper, chaque nuit était une perpétuelle bataille pour savoir si j’allais réussir à disparaître avant qu’elle ne m’attrape.

« Cresselia, encore toi ? Arrête donc cette futile poursuite. »

« Je n’aurais de cesse de mettre un terme à cette chasse tant que tu n’arrêteras pas tes méfaits. »

Combien de fois avait-je répété ces paroles ? Combien de fois avait-je écouté les siennes ? Cette voix féminine qui provenait de cette créature avec un croissant de lune sur la tête. Quel être ridicule. Toujours à vouloir le bonheur et la joie pour les êtres vivants peuplant ce monde. Et ses yeux améthyste qui m’observaient avec colère à chaque fois qu’elle me voyait, une colère qu’elle dissimulait dans ses paroles. Encore une fois, j’avais commis le crime de m’approprier le rêve d’un humain pour le transformer en un cauchemar. Encore une fois, elle s’était mise en travers de ma route. Elle se tenait devant moi, comme un geste que l’on accomplissait au quotidien :

« Ne te fatigue pas inutilement. Qu’importe ce que tu accompliras, tu ne pourras réussir à m’arrêter. Tu es faible et tu le sais. »

« Ma faiblesse est une force. Je suis porteuse d’espoir pour ces êtres vivants. Tu sais de qui je parle… Ceux qui sont privés de leurs rêves qui leur permettent d’obtenir un répit pour reposer leurs corps. Je suis là pour eux, telle est la raison de mon existence, Darkrai. »

« Stupide Cresselia, tu ne veux donc pas comprendre de ne pas te mettre en travers de ma route. Je vais te montrer ce qu’il en coûte de vouloir me gêner. »

« Qu’est-ce que tu veux faire, Darkrai ? »

« Ceci… Un concentré de pures ténèbres. Je vais te donner un aperçu de ce que ces êtres subissent pendant mon message. »

« Cela ne sert à rien, tu ne peux m’affecter. »

C’était ce qu’elle avait dit alors qu’une sphère était apparue entre mes deux mains griffues de noir. Elle pensait vraiment que j’allais l’emporter dans un cauchemar ? Non… Ce n’était pas ce que je voulais, j’avais une autre idée en tête. L’anéantir ne me servirait à rien, ce n’était pas là mon but. Des runes étaient apparues autour d’elle : Elle s’était mise à penser que j’allais l’endormir mais ce n’était pas le cas. Ma sphère noire l’avait frappé de plein fouet, la faisant tomber au sol alors qu’elle gémissait de douleur. Je m’étais approché d’elle, sans sourire, sans changer de timbre de voix, je ne suis pas apte à montrer mes sentiments facilement.

« Dorénavant, ne t’approche plus de moi. La prochaine fois, je ne serais pas aussi gentil. »

Elle ne m’avait pas répondu, affaiblie par l’attaque je venais de lui lancer. Elle était frêle, si chétive… et si fragile. Ses yeux améthyste et larmoyants s’étaient tournés vers moi. Des yeux exprimant une tristesse que je ne lui connaissais pas. Je m’étais éloigné sans un mot, disparaissant dans le sol, l’un de mes nombreux moyens pour me mouvoir. Ce fut la première et unique fois où j’avais osé levé la main sur elle…Cette créature nommée Cresselia.


Plusieurs semaines s’étaient écoulées et je n’avais plus de traces d’elle. Je surveillais mes victimes pendant de nombreuses heures, attendant de voir une pokémon aux anneaux violets autour d’elle. Elle n’était pas venue… Avait-je été trop fort dans cette attaque ? Je m’étais posé la question et j’avais annulé les cauchemars que j’avais établis sur les quelques humains de cette ville isolée. Où était-elle passée ?

Je ne le savais pas et je l’oubliais au fur et à mesure des mois qui passaient. J’accomplissais mes noirs desseins sans que nul ne me gêne. Je ne me cachais plus, apparaissant complètement dans les rêves de mes victimes. Cette fois-ci, je marquais mon passage, devenant de plus en plus dangereux au fil du temps. Si elle ne se dépêchait pas de réapparaître le plus tôt possible, tout allait très mal se terminer. Finalement, elle était revenue après plus d’une année, elle était en pleine forme et se tenait devant moi.

« De retour ? Tu n’as donc pas compris la leçon. »

« Pourquoi ? Pourquoi commets-tu toutes ces choses affreuses ? »

« Car c’est la raison de mon existence, celle qui donne un sens à ma vie. Si je ne commettais pas ces choses, qui s’en chargeraient ? Il faut bien un être maléfique dans cette histoire, je suis cet être maléfique. N’as-tu donc point remarqué mon corps ? Je ne suis pas fait de chair et de sang comme toi. »

« Ne masque pas ton apparence sous ces paroles, tu n’es pas un fantôme. Tu devrais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Un jour, tu franchiras les limites interdites et nul ne pourra t’accorder son pardon. »

« Quelles belles paroles que voilà. Penses-tu sincèrement que je vais les croire ? Qui pourrait se mettre en travers de mon chemin ? Toi ? Tu as remarqué ton manque de puissance. Tu ne te risquerais pas à recommencer une seconde fois sauf si tu es folle… »

« Je recommencerais autant de fois que possible. Ne comprends-tu pas que tu fais souffrir des familles par tes gestes ? En quoi cela te satisfait de faire cauchemarder des jeunes enfants qui n’ont rien demandé ? A cet âge, il faut les laisser vivre leurs rêves. Le pire est que tu te sers de tes pouvoirs pour manipuler les hommes et les pokémons… les liguer les uns contre les autres. Je dois t’arrêter. »

« Pas aujourd’hui. Je suis fatigué de ce petit jeu. »

J’avais décidé de disparaître dans le sol, un endroit qu’elle ne pouvait rejoindre. Je n’étais pas un spectre, ce n’était pas pour ça que j’étais pour autant quelque chose de continuellement physique. Elle se trouvait toujours dans mes pattes, n’arrivait-elle pas à saisir la portée de mes paroles ? Je me demandais ce qui la poussait à toujours me suivre. Voulait-elle vraiment m’arrêter ? Se croyait-elle capable de me battre ?

Et ce qui devait arriver arriva… Moi-même, je ne savais pas pourquoi j’avais commis cet acte, pourquoi je m’étais décidé à accomplir cette chose… et pourtant… J’avais agit d’une façon plus que bizarre. Peut-être était-ce en remerciement de ce que cette humaine avait accompli pour moi ? Une mauvaise trouvaille sous la forme d’une colonie de Tyranocif et j’avais été blessé assez gravement malgré ma force. Je n’arrivais pas à le savoir mais je lui étais redevable et c’était si rare de l’être envers quelqu’un. Je l’avais déjà été…mais cela datait.
Je me chargeais de la protéger, elle et ses descendants tout en accomplissant mes vils actes sans qu’ils ne s’en aperçoivent. Je n’avais pas abandonné cette idée mais je savais que mes pouvoirs n’étaient pas forcément pour le mal. Comme je pouvais créer des cauchemars, j’étais capable de donner aux êtres vivants de formidables rêves en les berçant. AH ! Si cette Cresselia me voyait, qu’est-ce qu’elle aurait dit ? Je ne tenais pas à le savoir.
Finalement, après plusieurs siècles, je décidais de quitter cette famille, ils n’avaient plus besoin de moi et je me trouvais un peu mollasson. Je m’étais laissé aller à une vie tranquille et paisible, installé la majorité du temps sous l’ombre d’un arbre sans pour autant me montrer à ceux que je protégeais. Je devrais paraître bien ridicule à ce moment. Je n’avais utilisé qu’en de rares moments mes pouvoirs pour apaiser les rêves des personnes troublées et je n’aimais pas cela. Ce n’était pas moi.

« Darkrai. »

Tiens… Elle était encore là. Toujours dans mon dos, toujours derrière moi. Elle ne s’arrêtait donc pas ? Je me retournais pour l’observer… Elle… Ses petits yeux améthyste qui ne cessaient de se diriger vers moi. Elle tendait vers moi ses deux ridicules pattes violettes tout en disant d’une voix douce :

« Tu n’es pas foncièrement mauvais. Je sais… Je t’ai observé pendant ces décennies. Ne cache pas la nature profonde de ton être. »

« Ha… Tu étais donc bel et bien là ? Tu n’as donc vraiment pas peur de ma réaction. Tant mieux, cela sera évitera de perdre du temps. »

Ainsi, elle avait tout vu depuis le départ… Ce visage que nuls ne pouvaient connaître sauf quelques rares humains et pokémons, cette personnalité que je cachais à la majorité des êtres vivants. Et elle l’avait vu. J’aurais dut m’en douter mais je pouvais corriger tout ça. J’allais l’emmener dans un endroit qu’elle ne connaissait pas. Tout autour de moi et elle, le décor s’était mis à changer, prenant une tournure noire et vide. Il n’y avait rien… rien à part moi et elle. Elle s’était mise à légèrement trembler, regardant autour pour savoir où elle se trouvait, prenant la parole d’une voix inquiète.

« Où… Où est-ce que l’on est ? »

« Tu veux vraiment le savoir ? Je vais te le dire… »

Nul besoin de cacher la vérité, j’allais tout lui dévoiler. Je n’hésiterais pas un instant à l’engloutir dans cet endroit dont nul n’était revenu. Cet endroit était celui que je gardais précieusement en moi…Je lui souriais avant de dire :

« Bienvenue dans mon Cauchemar. »

Chapitre 87 : Un être fait pour tuer

ShiroiRyu
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Chapitre 87 : Un être fait pour tuer

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Elen ? Je vais aller voir à mon tour ! Fais attention ! Ils ont besoin de ton assistance ici ! Soignes-les ! »

« Ne me donne pas d’ordres, Manelena ! Mais … bon … d’accord. »

La femme aux cheveux blonds émit un grognement tandis qu’elle voyait Manelena qui passait à côté d’elle. Elle n’avait pas envie de le montrer mais elle était anxieuse, terriblement anxieuse. Qu’est-ce qui s’était passé au loin ? Qu’est-ce qui s’était passé ?

« Clari … Clari … Clari … Clari. »

Inlassablement, il répétait ce nom alors qu’il se relevait, le corps de la jeune femme aux couettes blondes tombant sur le côté. Il n’eut pas un seul geste vers elle, regardant avec fureur l’imposant homme en face de lui.

« Capitaine Olin ! Nous sommes venus dès que nous avons … »


Le soldat n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Tery était déjà en face de lui, sa main posée sur son crâne. D’un geste nonchalant, il l’arracha du reste du corps avant de le jeter sur le côté. Il se retourna vers Olin, murmurant :

« Clari … Clari … Clari .. Vous l’avez tuée. »

« Elle est la seule responsable de sa mort. Elle n’avait pas qu’à interférer sur notre combat. De toute façon, elle serait quand même morte et … »

« Attention, capitaine ! » hurla deux autres soldats, arrivant en renfort pour stopper Tery. Celui-ci les regarda, observant les êtres dans leurs armures. De belles armures, bien lourdes et bien solides. Il cligna de ses yeux entièrement rouges avant de lever une main en l’air :

« Comme ça, si je crois bien … Clari … Pourquoi ? »

Un pieu de glace, trois fois plus imposant que celui d’Olin fit son apparition devant le regard estomaqué de ce dernier. Tery fit un simple mouvement de la main pour qu’il descende vers les deux soldats. Le jeune homme tendit les bras sur les côtés, le pieu se séparant en deux avant de s’abattre sur les deux hommes, pénétrant dans leurs corps pour qu’ils se plantent dans le sol. Tery murmura :

« On continue encore … et encore, n’est-ce pas ? Où sont les autres ? Où ils sont ? Clari ? »

Il se retourna vers la jeune femme aux cheveux blonds, ignorant complètement Olin qui tentait de retrouver une certaine contenance. Mais rien à faire, la puissance effarante et effrayante de Tery était bien visible.

« C’est donc ça la force d’un démon ? J’en étais sûr ! Tu n’es qu’un monstre, Tery ! Tu l’as toujours été dans le fond ! Tu n’as eut aucune hésitation à tuer ces soldats et … »

« Aucune hésitation pour tuer Clari … n’est-ce pas ? Hein ? »

Il marquait un point mais qu’importe, ce n’était pas ça le plus important. Il devait plutôt trouver un moyen de l’éliminer. S’il y arrivait, autant dire que les problèmes d’argent seront résolus définitivement. Ses parents seraient si fiers de lui.

« Tery ? Mais … Clari ? »

La voix féminine laissa place à une importante surprise de la part de Manelena. Celle-ci était arrivée sur le lieu du combat, remarquant les cadavres non-loin de Tery mais surtout celui qui était allongé sur le sol. Elle vient déglutir, clignant des yeux plusieurs fois.

« Clari … je vois … c’est donc ça … TERY ! »

« Manelena. Clari. Manelena. Clari. »

Tsss ! C’est bien ce qu’elle pensait. Tery avait complètement disjoncté. Tout ça à cause de cet homme, n’est-ce pas ? S’il suffisait de le tuer pour … Elle avait amorcé un mouvement mais des fissures apparurent sur le mur à sa droite.

« Pas touche … Olin. Pas touche. Clari … elle est … »

« Tery, il faut absolument que tu te calmes. Clari n’aurait pas voulu que tu agisses de la sorte. Tu le sais parfaitement, non ? Alors pourquoi est-ce que tu agis comme ça ? »

« Pour … quoi ? Clari ? Pourquoi Clari ? Pourquoi elle ? POURQUOI ?! »

Oui. Pourquoi cette jeune femme qui n’aurait jamais dût se retrouver sur un champ de bataille mais dans un orphelinat, à s’occuper d’enfants ? Pourquoi elle et pas une autre ? Un soldat adorant les combats, la mort et le sang.

« Tsss, c’est vraiment du gâchis. C’est … pathétique. »

Elle disait cela non pas pour se moquer de Clari, c’était tout simplement interdit de penser de la sorte à ce moment précis … mais tout simplement parce qu’elle était dépitée. Elle devait stopper Tery avant qu’il ne soit trop tard. Elle hurla :

« TERY VANIAN ! Écoutes ma voix au lieu de continuer à te battre comme ça ! »

« Clari … est morte … cette voix … avait raison. Je dois tout ravager … pour elle ! »

Pour la voix ! Pour Clari ! Pour les deux personnes ! Pour toutes ces personnes autour de lui ! Non, pas pour elles … juste pour Clari. Clari qui était encore allongée au sol. Elle n’allait plus se relever par la faute de cet homme. Mais il n’y avait pas qu’Olin qui était responsable de tout ça. Il y avait les rebelles ! Ces rebelles étaient eux aussi responsables ! C’était eux qui avait fait ça ! A cause d’eux qu’ils étaient là ! A cause des soldats de Shunter ! A cause de cette foutue armée de Midès ! DE TOUS !

« Clari … Clari … Je vais les éliminer … OUI ! »

« TERY VANIAN ! EST-CE QUE TU ENTENDS CE QUE JE TE DIS OU QUOI ?! »

Rien à faire, Tery était imperméable à ses paroles. Pire ! Il avait ignoré complètement la femme aux cheveux argentés, plantant ses griffes dans un mur pour commencer à grimper le long de ce dernier et se retrouver sur un toit.

« TOI ! TOI ! TOI ! TOI ! ET TOI ! Disparaissez tous ! Clari … CLARI ! »

Qu’importe l’élément qu’il utilisait, le jeune homme aux cornes démons n’hésitait pas un instant sur la déferlante de pouvoirs qu’il faisait s’abattre sur ses adversaires … mais aussi ses alliés. Il n’avait aucune réticence. Il ciblait quiconque se trouvait sur son chemin.

« Tery ? Mais ses cornes … Et c’est quoi ? Où est Clari ? »

Elen s’était mise à l’abri, des cris fusant tout autour d’elle alors qu’elle regardait le jeune homme faire un véritable massacre autour de lui. Pourquoi est-ce qu’il s’en prenait aussi aux rebelles ? Ils étaient de leur côté ! Est-ce qu’il l’avait oublié ? Ou alors, il ne pouvait pas s’en rappeler sur le moment ? C’était … sûrement ça.

Mais d’abord, il fallait retrouver Manelena et Clari. Les deux femmes étaient parties à la recherche de Tery. Si elle revoyait Tery, cela voulait dire que son adversaire était mort, n’est-ce pas ? Non, même pas. L’homme imposant était encore en vie. Est-ce qu’elle pouvait avoir des explications ou non ? Car elle était complètement déboussolée et perdue avec toute cette histoire ! Elle pouvait avoir des explications ou non ? Ah … ne pas s’énerver, ça ne mènerait à rien de bien. Mais elle avait le sentiment qu’il ne fallait pas … non. Elle commençait à saisir. Tery criait le nom de Clari sans cesse. Est-ce que par malheur, elle … Non. Non. Pas Clari. Elle était bien trop forte pour ça.

C’était tout simplement impossible que Clari soit morte. Mais … Tery était dans un tel état émotionnel. Ce n’était pas que de la colère mais du deséspoir dans sa voix, cela voulait dire que quelque chose de grave s’était passé mais quoi ? Elle ne voulait pas croire que Clari était morte, elle s’empêchait d’y penser. C’était tout simplement impossible pour elle. Clari était le genre de femmes qui pouvait braver toutes les tempêtes et s’en sortir indemne. Elle avait tellement de temps à passer avec Tery. C’était tout simplement … impossible. Impossible d’y croire. Si cela devait arriver, comment elle réagirait ? Comme Tery ?

Non, le cas de Tery était bien différent. La relation qu’il avait avec Clari était d’un tout autre niveau que celle qu’elle avait avec la jeune femme aux cheveux de même couleur qu’elle. Tout était totalement différent maintenant … totalement différent, oui. Mais pour ça, il fallait aider Tery avant qu’il ne soit trop tard.
Mais n’était-ce pas déjà le cas ? Tery semblait être une cause perdue, vouée à tout détruire. NON ! Elle ne devait pas penser comme ça … Vite, trouver où était Manelena et lui demaner des réponses. Il suffisait de ressentir les porteurs des lignes d’Alzar, ils n’étaient pas … AH ! AAAAAAAAH ! Rien qu’en essayant ça, elle avait subit une violente migraine. Tery … C’était Tery qui lui donnait cette migraine atroce.

C’était lui qui laissait déferler une telle haine, rage et colère. C’était lui … ah … elle avait encore du mal à saisir ce que cela représentait mais pourtant, ça ne faisait aucun doute. Tery abusait de ses pouvoirs à l’heure actuelle et elle ne pouvait rien faire pour l’arrêter. Manelena, elle devait retrouver Manelena pour avoir la confirmation au sujet de Clari.

« Où est-ce que Tery se trouve ? Bon sang ! Comment j’ai put le perdre aussi facilement de vue ? C’est presque comme s’il … »

« Manelena, te voilà ! J’aimerai avoir quelques explictions au sujet de tout cette histoire. Il ‘est passé quoi avec Tery ? Il est en train de tuer tout le monde ! »

Hein ? Qui … Ah zut … Elen. Elle n’avait vraiment pas envie de lui répondre maintenant. Est-ce qu’elle s’en rendait compte ? Mais pourtant, elle lui devait bien ça. Elle se rapprocha de la jeune femme aux cheveux blonds, soupirant avant de dire :

« Clari est morte. J’ai mis son corps dans un coin pour qu’on puisse le retrouver. Le responsable semble être l’ancien camarade de Tery. »

« L’ancien camarade ? Je … Attends … Clari ? Clari … Clari est morte ?! »

« Définitivement. J’ai vérifié au cas où … mais il semblerait qu’elle soit morte sur le coup. Elle n’a pas souffert mais … l’état de Tery est devenu pire que prévu. »

Pire que prévu ? Ce n’était pas peu de choses que de dire ça. Mais elles devaient pourtant communiquer avec lui pour tenter de l’arrêter. Mais comment faire ? Tery ? Comment faire pour calmer son cœur et lui faire retrouver la raison alors. C’était tout simplement impossible pour l’heure. Où est-ce qu’il se trouvait d’ailleurs ?

« Tery … Tery Vanian. Ta folie est en plus sans limites. Combien de temps est-ce que tu comptes continuer ainsi ? Tu ne comprends pas ? De toute façon, je dois t’éliminer. »

« M’éliminer ? M’éliminer ? Comme … Clari ? »

Le jeune homme aux cheveux bruns s’était retourné vers Olin. Celui-ci n’avait pût que constater les dégâts que Tery avait fait. Il fallait le stopper avant qu’il ne soit trop tard. Il avait déjà présenté son épée à Tery, la pointant vers lui.

« Comme Clari … et tous ceux qui s’opposent au royaume de Shunter. Le roi lui-même est prêt au combat dans le château. Mais vous ne l’atteindrez jamais. Pas tant que je serais … »

Il fût stoppé dans ses paroles, remarquant que la main tenant son arme n’était plus présente. Il n’y avait plus qu’un simple moignon ensanglanté. VI… VITE ! Réagir vite ! Sa main encore valide vint geler le moignon, stoppant net le sang qui allait s’en écouler alors que sa vue se brouillait. La douleur avait été t-elle qu’il avait l’impression de perdre conscience.

« TERY ! Il te faudra faire plus pour … »

« Clari est morte. Par ta faute. Par votre faute. Par la faute de tout le monde. »

Il n’avait pas laissé sa phrase se terminer une nouvelle fois. Un morceau de l’épaule gauche d’Olin fût arraché par une griffe de Tery, celui-ci s’en servant ensuite pour projeter Olin contre un mur avec force et violence.

« Contrairement à elle, cela … sera long et douloureux. »

« TERY VANIAN ! JE T’ORDONNE D’ARRÊTER CA TOUT DE SUITE ! »

Manelena s’était mise à hurler de toutes ses forces, le visage du jeune homme se tournant vers elle. Avec ses cornes sur le crâne et ses yeux complètement rouges, il avait tout l’air d’un être possédé par la rage et la colère. Mais pourtant, son visage laissait exprimer une profonde tristesse alors que la griffe de terre sur sa main gauche quitta son poing, venant se séparer en cinq morceaux qui allèrent se planter dans les deux épaules d’Olin, ses deux cuisses ainsi que son torse, bien que cela ne semblait pas mortel pour ce dernier.

« M’arrêter ? C’est toi … qui va être stoppé … c’est toi … et personne d’autre. Pour la mort de Clari. Ça sera … douloureux … très douloureux, oui. »

Il avançait, pas à pas, en direction d’Olin. Quelques rares soldats cherchèrent à l’arrêter mais ils furent aussitôt découpés en morceaux, Tery ne donnant qu’un coup de griffe. Sa posture était d’ailleurs un peu spéciale, penchée en avant, comme un animal alors qu’il haletait, comme s’il avait du mal à respirer.

« Que … personne ne s’interpose … sinon … »

« Tery, si tu fais ça, tu … » commença à dire Manelena avant de s’arrêter.


Non, c’était idiot de s’en mêler. C’était complètement idiot car elle n’avait pas son mot à dire. C’était elle qui avait emmené Tery dans cet endroit alors qu’il était contre. Avec toutes ces notions de trahison et autres, elle était la première à l’origine de tout ça.

« Ne t’évanouis pas … ne t’évanouis pas … je refuses que tu t’évanouisses ! »

Il était finalement à la hauteur d’Olin, celui-ci n’étant pas pour autant effrayé malgré le visage de l’être qui se trouvait en face de lui. Bien que difficilement, il chercha à mouvoir sa main encore valide, préparant de quoi transpercer Tery avec sa glace. Celui-ci ne bougea pas, la glace venant se briser contre son torse.

« Non … Non … Non … Pas nécessaire, pas besoin que ça soit moi … qui en termine … mais si … il le faut … mais ça sera pas moi qui fera ça. »

Le jeune homme aux cheveux bruns planta une main dans le sol, plusieurs petits êtres miniatures faits de pierre apparaissant à ses pieds. Ils devaient à peine faire une dizaine de centimètres, semblant particulièrement risibles et ridicules.

« Qu’est-ce que tu comptes faire, Tery ? Ils ne … »

« Te faire souffrir … Olin. Te faire souffrir … Tu m’as retiré ma grande sœur. Tu m’as retiré Clari, je vais te retirer toute dignité avant de te tuer. Il ne restera plus rien de toi. Plus rien du tout, que des pleurs et des sanglots … mais non, je peux te promettre une chose : tu n’en sortiras pas vivant. Seulement, les dernières minutes de ton existence seront les pires. »

« Qui est-ce que tu comptes impres … AAAH ! Mais qu’est-ce qu’ils … »

« La torture commence dès maintenant. » déclara Tery, se tournant vers les femmes.


D’un geste nonchalant, un mur de pierre vint se dresser entre elles et lui, les empêchant complètement de voir ce qu’il comptait faire. Les petits êtres de terre grimpaient sur Olin, ayant pour certains des griffes à la place des mains. D’ailleurs, ceux qui avaient des mains les utilisaient à mauvais escient, retirant chaque ongle de la main valide d’Olin avant de faire de même avec ses pieds, ayant retiré ses solerets de métal auparavant.

« Ce n’est que le début … que le début, Olin. Ce n’est que le début . Hahaha. »

Finalement, il avait commencé à rire. Un rire mauvais, un rire sinistre qui montrait par là que quelque chose s’était définitivement brisé en Tery. Le jeune homme ordonna qu’on commence à lacérer chaque parcelle du torse d’Olin, jusqu’à la possibilité d’y voir les muscles si nécessaire. Il en serait de même pour …

« Encore en train de lutter hein ? Lutter après tout ce que tu as fait ? »

« Elle … n’était … pas … ta sœur, Tery. Tu ne peux … pas être un humain. Aucun … être humain ne peut se comporter comme ça. »

« Je suis un démon. Mais … Clari me considérait comme son petit frère. C’est toi qui me l’a retiré. C’est toi … Jusqu’au bout hein ? Tu n’auras aucun regret, Olin. Alors, je ne devrais en avoir aucun … aucun … oui … Rien du tout. Tu ne vaux même pas la peine que je m’attarde sur ton corps. Il est juste bon … à nourrir les vers. »

Mais il attendait sagement, il écoutait les cris d’Olin alors que chaque seconde qui s’écoulait était une seconde qui le rapprochait inexorablement de la mort. Enfin, il voulait voir cette terreur et cette peur dans le regard d’Olin. Il voulait le voir le supplier de le laisser vivre.

« Tu as de la famille, n’est-ce pas ? Tes parents qui doivent être si fiers de toi, n’est-ce pas ? Tu me l’avais dit, je n’oublie pas. Tu fais cela pour les aider. C’est dommage, tu n’auras plus rien à leur envoyer, Olin. Clari n’avait pas cette chance, elle est morte alors qu’elle était en froid avec sa famille depuis si longtemps. Sa vie n’a jamais été très facile … mais cela, tu ne te posais pas la question hein ? Mais qu’importe … c’est fini. Je vais te montrer ce qu’est un Démon puisque tu me considères comme tel. »

Un avant-goût du Cauchemar pour ceux qui oseraient le faire encore souffrir ainsi. Le jeune homme aux cheveux bruns s’avança vers Olin, ses yeux se refermant alors que ses mains étaient parcourues par des soubresauts. Un cri strident se fit entendre dans les ruelles avant que le mur ne s’écroule, permettant alors aux autres de voir le spectacle effarant.

« Tery ? Comment … est-ce que … tu … »

« Pas besoin de parler. C’est fini … tout simplement fini … oui … Ca ne va pas … mieux … pas mieux du tout. Pas mieux … mais … ça devrait se calmer. »

Il avait dit cela tout en regardant Elen et Manelena. Ses yeux étaient toujours rouge vif tandis que les cornes restaient plaisantes. Des bruits de mastication se faisaient entendre derrière lui, les êtres de terre semblant dévorer la dépouille d’Olin.

« Ne vous … approchez pas d’eux. Ils ne font … pas la différence maintenant. »

« Et tu préfères que l’on reste là à ne rien faire, Tery Vanian ? »

« Non … Il faut continuer … ce pour quoi nous sommes venus. Vous pouvez partir devant, moi-même, je vais aller la voir. »

Il n’avait pas cherché à entendre les réflexions de Manelena ou les paroles d’Elen. Il était reparti vers l’endroit où il avait laissé le corps de Clari. Le reste, il n’en avait vraiment rien à faire pour le moment. Il reviendrait … plus tard.

« BORDEL ! » hurla Manelena avant de frapper avec violence contre un mur, comme enragée. « Comment ça a put dégénérer autant ?! »

« Manelena, la faute … enfin … on est pas là … pour la faute. Mais Tery … On fait quoi ? On fait comment avec lui ? J’ai peur … de m’approcher de lui maintenant. »

« Tu n’as pas à avoir peur, il ne va pas te mordre, je ne penses pas. Mais … m’énerve. Qu’est-ce que ça m’énerve toute cette histoire ! Ah … Tery … »

La femme aux cheveux argentés continuait de prononcer le nom du jeune homme. Celui-ci n’était plus visible. Elle serrait les poings, Elen bafouillant :

« On devrait continuer, je crois. On devrait … il nous rejoindra, n’est-ce pas ? Nous avons un objectif à atteindre, n’est-ce pas ? »

« C’est le cas. Nous allons prendre … un petit raccourci par rapport aux rebelles. Je n’ai pas révélé tous les secrets à ces derniers. Je veux rencontrer mon père avant les autres. »

« Qu’est-ce que tu comptes faire là-bas ? Il ne doit pas … vraiment apprécier ce qui s’est passé depuis cet évènement non ? Et surtout, il doit savoir … »

« Cela ne te regarde pas, Elen. » coupa sèchement Manelena, peu motivée à parler d’une telle chose à une personne qu’elle pourrait presque qualifier d’inconnue.

« D’accord, je ne donnerais pas mon avis sur le sujet. Mais … Tery … »

« Ca ne veut pas dire que tu n’as pas à venir. J’aurais besoin de toi pour couvrir mes arrières. Tery pourra nous rejoindre aisément. » coupa une nouvelle fois Manelena.

« D’accord, d’accord. Je te crois. Allons-y alors. »

Ce ne fut pas Elen qui jeta un regard derrière elle mais Manelena. Oui, Tery saurait où les trouver. De toute façon, elle comptait lui laisser un petit message discret sur son chemin pour être sûr qu’il puisse les retrouver.

« Il faudra … que je fasses ça après que tout soit réglé. »

Hein ? Elen lui demanda si elle avait demandé quelque chose mais Manelena ne fit qu’un hochement négatif de la tête avant de se remettre en route dans les ruelles. Il ne restait que peu de rebelles de leur côté, c’était alors parfait pour les projets de la princesse.