Chapitre 23 : De simples poupées

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : De simples poupées

« Alors ? Quelle est la situation ? »

« Plutôt préoccupante si vous voulez tout savoir. On n’arrive à pénétrer à l’intérieur mais rien n’y fait malheureusement. On ne peut pas vraiment avancer à cause de tous les soldats de la FAPC à l’intérieur. Nous tentons de les prendre à revers et par divers endroits mais pour le moment, nous ne pouvons pas faire grand-chose malheureusement. »

Hum. C’est préoccupant oui. Les soldats de la Calambie risquent de perdre beaucoup d’hommes si cela continue. Mais tous sont prêts à mourir s’il le faut. Même si j’aimerai bien que ça ne soit pas le cas. Je ne suis pas adepte des sacrifices. Je regarde Lania, essayant de voir si elle a une idée ou non. D’après ce que je crois lire sur son visage, ça semble être le cas. D’ailleurs, elle s’adresse à moi mentalement.

« Ric … Il est temps que je révèle mes pouvoirs. Même si … Je sens qu’ils vont être dégoûtés, c’est mieux … et ça nous permettra d’avancer. »

« Je me fiche de ceux qui te jugent. Fais-le donc, Lania. Tu as mon « autorisation ». » répond-je par la pensée alors qu’elle me fait un petit sourire.

Le combat change rapidement de scène. Maintenant qu’elle se révèle à tous et à toutes, Lania fait tout simplement le ménage. Avec facilité, elle repousse les ennemis grâce à ses pouvoirs psychiques. Qu’est-ce que cela serait si … elle était « libérée » comme elle me le demandait depuis si souvent. Enfin … Maintenant, ce n’est plus le cas.

« Mais … C’est une pokémon ? Comment est-ce que … »

« Je suis avec vous. Ne soyez donc pas effrayés par ce que je fais. Je viens vous épauler. »

Elle tente de les calmer avant même qu’ils ne prennent la parole. Elle a une certaine beauté indéniable. Il faut dire que les Gardevoirs à la base sont des créatures humanoïdes assez tendres et très amicales. C’est peut-être pour ça que les soldats ne sont pas effrayés.

« Je vais vous ouvrir une voie. A partir de là, vous pourrez pénétrer. »

« Mais si cet homme Joliflor nous attaque, qu’est-ce que … »

Elle ne répond pas, faisant flamber son poing pour leur montrer ce qui se passera si cet homme venait se présenter à eux. Il y a de fortes chances qu’il soit consumé par les flammes de la Gardevoir. Moi ? Je la regarde toujours avec amusement, gardant mon pistolet en main. Il est temps d’y aller. Ou plutôt … de rester un peu en retrait pour continuer d’observer la situation. Je ne peux pas faire de bêtises.

« Pendant ce temps, je vais vérifier les informations obtenues. »

Je pense qu’il vaut mieux ne pas trop se précipiter. Je risquerai de le regretter si je fais une telle chose. Je suis sûr … que tout va bien se passer mais bon … J’en suis sûr, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que je me sens aussi fébrile ? Pourquoi ? Peut-être à cause de Lania ? Du fait qu’elle n’est plus tout le temps à mes côtés ? Malgré les apparences ?

Je ne sais pas … Je ne sais vraiment pas … POURQUOI je suis aussi perdu depuis ces derniers jours ? POURQUOI ? HEIN ? POURQUOI ? Je laisse Lania toute seule ou plutôt en compagnie des soldats alors qu’ils lui posent des questions.
Je préfère ne pas y réfléchir … Je préfère laisser passer les évènements … et les heures. Pendant qu’elle épaule les soldats, moi-même, je reste là, à observer tout ce qui se passe avec les lieutenants. Comme je suis quelqu’un « d’important » selon l’armée calambienne, j’ai le droit de rester pendant les réunions.
Des réunions plus compliquées que je ne pourrai le croire. Je regarde les lieutenants et autres gradés qui parlent entre eux. Le temps passe et je ne dis pas un traitre mot. Je suis là, attendant que tout se termine.


Lania revient quelques heures plus tard et je lui demande comment ça s’est passé. Elle me signale que normalement, dès demain, l’armée pourra pénétrer dans les dernières bases de la FAPC mais en même temps, elle a cru apercevoir des véhicules volants dans le ciel. Ce n’est pas rassurant, loin de là mais bon … Je ne peux rien y faire malheureusement.

La nuit passe tranquillement. Pourtant, Lania ne vient pas me rejoindre dans l’une des tentes. Il semblerait qu’elle soit devenu une certaine coqueluche et cela en aussi peu de temps. Je m’endors, évitant de réfléchir au fait que je me sens abandonné. Et le lendemain matin … J’ai la surprise de voir qu’elle est déjà debout, parlant avec les différents soldats.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Je me pose cette question à voix haute alors que je cherche une explication raisonnable. Une explication qui me permettrait de savoir ce que je fais actuellement. Mais rien de rien. Rien n’arrive dans ma tête et me permettrait alors de savoir tout ça. Mais pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI ? Je regarde Lania qui semble rire … Ah … Je l’ai peut-être retenue pendant des mois … pour rien ?

Car oui, elle est plus qu’acceptée. Je me faisais … du souci pour rien. Je suis bête. Vraiment bête. Je ferai mieux de me concentrer sur l’objectif principal : rayer la FAPC de la Calambie. Je m’en vais de mon côté, demandant à participer aux opérations. On me signale qu’avec ce qui s’est passé hier, l’assaut sera lancé très bientôt.

J’ai juste à attendre quelques minutes. Je jette brièvement quelques regards à Lania, celle-ci me saluant d’un geste de la main avant de recommencer à parler avec les soldats de Calambie. Peut-être que … je suis le seul réellement à être « dégoûté » qu’elle soit à moitié humaine ? Ou alors, ils cachent leurs dégoûts ?
J’ai besoin de me vider l’esprit. J’ai besoin de souffler ! J’en ai vraiment besoin ! Il faut que je m’éloigne de tout ça ! Les opérations vont commencer ! J’en ferai partie ! Je serai de la partie pour aujourd’hui ! C’est comme ça et pas autrement ! Je dois me rassurer. Je suis complètement déboussolé. Lania s’approche de moi sans même que je ne le remarque.

« Ric ? C’est l’heure. Je reste à tes côtés. »

« Tu n’y es pas obligé, tu le sais hein ? Je préfère que tu sécurises les soldats. »

Elle ne comprend pas mes paroles et je lui demande de ne pas lire dans mes pensées. Je ne veux pas qu’elle sache que je ne lui en veux pas. Bref … Qu’elle est à moitié responsable de mon état émotionnel. Elle me répond :

« Je viens avec toi, Ric. Même si je n’y suis pas obligée. »

J’aimerai bien sourire mais je ne suis pas sûr que ça soit possible. Finalement, tout commence et je me mets à ses côtés comme elle le voulait. Le bunker de la base, du moins, sa « face visible » est celle d’un dôme de métal recouvert par la verdure.


Des corps s’amoncèlent un peu partout sans que j’y jette un coup d’œil. Le premier assaut est lancé, puis le second et enfin le troisième, celui dans lequel nous nous trouvons, Lania et moi. Nous pénétrons de force dans la base avec les soldats de l’armée de Calambie.
C’est vrai … Ca semble être un véritable labyrinthe mais aussi un village souterrain. Ils sont ordonnés, très ordonnés. Nous pénétrons dans des chambres, des cuisines, des cantines, il y a de tout ici. Même des endroits pour faire pousser des légumes grâce à des lampes attachées au plafond. C’est vraiment impressionnant. Pendant que nous visitons ce potager souterrain, je regarde Lania et les soldats. Nous devons faire attention.

« Aucune trace d’Anaïs, n’est-ce pas ? » demande-je à un soldat alors qu’il hoche la tête positivement. Rien de rien malheureusement.

« Peut-être que ce n’est-ce pas cette personne que tu recherches réellement ? »

Hein ? Les soldats comme moi et Lania nous retournons alors que plusieurs hommes et femmes habillés d’haillons de différentes couleurs. Mais ce n’est pas eux que je regarde … C’est plutôt l’homme d’âge mûr qui se trouve derrière eux.

« Surpris, Ric ? » reprend le vieil homme alors que je commence à l’identifier. Il porte un chapeau borsalino mais ça ne m’empêche pas de me dire qu’il ressemble à quelqu’un que je connais. Cette moustache et … AH ! Il retire son chapeau, montrant son crâne dégarni. Aussitôt, je m’écrie :

« Loïc Stein ? Qu’est-ce que tu vous … »

« La prochaine fois, Ric. Si tu veux réellement tuer quelqu’un, je te conseille de viser dans la tête. D’ailleurs, tu as visé un peu n’importe comment … Mais au moins, toutes les balles se sont logées dans le gilet que je portais. »

Loïc est vivant … Il est vraiment vivant. Mais … Mais cette fois-ci, il ne cache plus son appartenance à la Triafa.

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