Archives de catégorie : Affaire 3 : La guerre sans la paix

Chapitre 30 : Retour en Orapie

ShiroiRyu
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Chapitre 30 : Retour en Orapie

« Alors comment va mon blessé préféré ? » demanda Lania.

« En pleine forme ! » dis-je en tapotant du pied droit et en tournant sur moi-même. Parfait ! Je vais parfaitement bien même ! Mais je ne sais pas si je dois être heureux ou …

« Ric ! Pendant que tu restais cloué au lit, je ne sais pas si tu étais au courant mais il s’avère que le président de la Calambie voudrait te remercier en personne pour tes actes qui ont permis à la FAPC d’être démantelée. »

« Sincèrement … Sans moi, Lania. Je ne suis pas fait pour les récompenses. Je préfère encore qu’il honore la mort des soldats qui ont combattus la FAPC. Là, ça serait vraiment une très bonne chose, vraiment une très bonne chose. Je vais passer un coup de fil et signaler à Casior que nous retournons au pays. Nous n’avons plus rien à faire ici. Et de toute façon, d’après Casior, sa ville est vraiment purgée du moindre membre de la Triafa. »

« Comme tu le désires ! Je vais donc aller acheter des billets d’avion. Enfin, je pense qu’on te les offrira gratuitement, Ric. »

« Arrête de profiter de la gentillesse des autres, Lania. Espèce d’idiote va. » dis-je en rigolant. Me faire remercier par le président ? Je devrai être fier de moi mais ce n’est pas ce que je désire. J’aimerai surtout avoir des réponses.

Les minutes passent puis les heures. Finalement, nous sommes dans l’aéroport et alors que je fais valider les billets, un homme s’approche de moi, tendant une enveloppe avant de dire :

« De la part du président et du chef de l’armée calambienne. C’est regrettable qu’un homme comme vous parte de notre pays mais ils ont voulu vous remercier à leur façon. C’est pourquoi ils m’ont dit de vous donner ces informations concernant la Triafa. »

« Hein ? Bien sûr. Merci beaucoup. » dis-je alors que l’homme s’éloigne comme si de rien n’était. Je retourne vers Lania qui me demande :

« Qu’est-ce que c’est, Ric ? Tu as reçu ça quand ? Tu l’as déjà ouverte ? Elle contient quoi ? »

« Je ne sais pas … Je pense que je le lirai dans l’avion. D’ailleurs, à ce sujet, on ferait mieux de se dépêcher. D’après ce que j’ai compris, on est parti pour dans une demi-heure ! »

« HA ! On doit se dépêcher alors ! Vite, vite ! Ric ! Je dirai bien que je n’ai jamais pris l’avion mais j’adore vraiment comment ça décolle ! »

« T’es vraiment une petite fille. » répond-je en lui tapotant doucement le sommet du crâne. Elle rigole et rougit légèrement avant de me prendre la main.

Nous rentrons dans l’avion quelques minutes plus tard. Je m’installe à côté d’elle, regardant à gauche et à droite. Nous n’avons pas encore décollés mais je vois plusieurs personnes. Bon, au moins, je n’ai pas à m’inquiéter. Pourquoi je m’inquièterai ?

« Ric ! Ric ! Nous sommes en train de décoller ! »

Il lui en faut vraiment peu pour qu’elle soit heureuse. Vraiment si peu … Pendant qu’elle regarde par le hublot, j’ouvre l’enveloppe. Je vois plusieurs pages de texte, de nombreuses pages de texte même. Cela concerne la Triafa ? Mais aussi les nombreux endroits où elle semble avoir le contrôle des pays ? Rien qu’en regardant les différents noms, je trouve ça désespérant, vraiment très désespérant.

« Elle est vraiment partout … Qu’est-ce que les hommes normaux sont censés faire ? »

« Ric ? » murmure Lania, arrêtant de regarder par le hublot. Elle a remarqué que je semble vraiment dépiter par la situation ? C’est sûr que … c’est … Enfin bon …

« Lania. Si tu as besoin de lire, tiens … Tu peux lire, il n’y a aucun problème à ça. Enfin, tu verras quand même que … Oh, je sais plus. C’est désespérant. »

Je pousse un profond soupir, tendant l’enveloppe avec les différentes pages. Je ferme les yeux, murmurant que je vais me reposer alors qu’elle me répond qu’elle va se renseigner exactement sur tout ce qu’il y a à savoir dans cette lettre.

Ailleurs, dans la cabine du capitaine, le steward passe par la porte, s’approchant de l’homme qui dirige l’avion et le commande. D’une voix lente, il souffle :

« Ils sont bien à bord. Que faisons-nous alors ? Comme prévu ? »

« Comme prévu. Je vais les emmener en direction de l’Atylie. Un petit comité de l’accueil les attendra là-bas. Par contre, ne laisse paraître aucune suspicion, d’accord ? »

« Je sais parfaitement. La Gardevoir qui accompagne ce … Ric … est capable de lire dans nos pensées. Il me suffit juste de leur mettre un film pour l’occuper et ça sera parfait. Elle semble assez stupide en soi donc il n’y a rien à craindre. »

« Méfies-toi toujours de tes adversaires, tu devrais pourtant le savoir à force. Tu ne sais jamais sur quoi tu risques de tomber. »

Le steward hausse les épaules avant de quitter la cabine, retournant à son « métier ». Ce policier nommé Ric … Une plaie des plus importantes pour la Triafa. Il est vraiment temps d’en terminer avec lui mais eux ne sont chargés que de le transporter.

« Imbéciles … J’entends tout ce que vous dites. »

Assise sur la coque de l’avion, une femme aux cheveux bleus ne semble avoir aucun problème à rester dans cette position. Elle ne fait qu’un avec le vent. Pourtant, bien qu’elle ait entendu ce qu’ils ont dit, elle ne fait rien, rien du tout même.

« Ce n’est pas à moi de m’occuper de cela. Qu’ils voyagent jusqu’en Atylie. »

Qu’ils voyagent car elle ne se sent pas concernée par cette histoire. De toute façon, elle a prévenu Loïc de ce qu’elle comptait faire il y a quelques jours. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre la suite des évènements bien que cela n’ait aucune … incidence. Aucune incidence sur ce qu’elle pense de cette histoire.

« Les pertes de mémoire de Ric n’ont aucune importance … normalement. »

Pourtant, elle sent qu’il y a quelque chose … qui la relie à lui mais quoi ? Qu’est-ce qui peut la relier à lui ? En quoi elle aurait une relation avec lui ? Comment ? Non … Peut-être que … Elle se couche sur la coque de l’avion, regardant les rares nuages encore présents au-dessus d’elle qui défilent à toute vitesse.

« Est-ce que … Ma mémoire serait mêlée à la sienne ? Si tel est le cas, ça veut dire que … Ric fut dans la Triafa un moment ? »
Elle doit mettre de l’ordre dans ses idées. Elle doit y réfléchir plus longtemps. D’après ce qu’elle sait, cet homme nommé Ric est le fils d’un ancien ami à Loïc, Loïc fut un traître envers cet ami et a décidé de le tuer. De même, la mère de Ric faisait partie de la Triafa et a créé Emairon, elle et les autres. Elle est morte à la naissance de Ric. Le père de Ric était dans la Triafa en tant qu’espion de la justice. Loïc « aussi » mais il a trahit Ric lorsque … Lorsque quand ? Quelque chose cloche ?

« Est-ce-que … je ne connaitrais pas déjà Ric ? »

Mais si c’était le cas, ça devrait être pareil pour Emairon non ? Et les autres aussi ? C’est compliqué, vraiment très compliqué ! Pourquoi est-ce qu’elle se complique la tête à cause de tout ça. Elle n’a aucune relation avec Ric ! Elle n’est pas liée à un humain ! Ni même Emairon ! Emairon ! AH ! Elle doit penser à ça. Elle doit penser à un moyen de l’aider car malgré les apparences, elle … Non … Il est spécial pour elle. Et c’est réciproque. Simplement, la vie a été assez mauvaise avec eux.

Dans l’avion, Lania continue de lire les différentes feuilles contenues dans l’enveloppe alors que Ric dort à ses côtés. La tête posée sur l’épaule de la Gardevoir, il semble soulagé que tout se soit enfin terminé en Calambie. Mais l’un comme l’autre savent que ce n’est pas totalement vrai. Ils resteront toujours des cibles.

« Il existe quatre pokémons humanisés. Ces pokémons humanisés sont considérés comme les joyaux de la Triafa … Nous en connaissons deux mais il en reste deux autres … encore inconnus. Tout cela est lié à nos appellations. Je suis Lania Lezuna. Je suis une Lapis-Lazuli. Séphyria est un saphir. Emairon est une émeraude. Il existe tellement de pierres … »

La Gardevoir est songeuse. Ces informations parlent brièvement des créations de la Triafa sans rentrer dans les détails. La FAPC était une force de l’organisation mais pas assez importante pour être considérée comme réellement utile à leurs projets. Mais la Gardevoir comme l’homme ne savent pas vers où ils sont emmenés réellement.

Chapitre 29 : Perte de mémoire

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Chapitre 29 : Perte de mémoire

« Ric … Me voilà ! » dit une voix féminine dans un grand éclat de rire alors que je suis couché dans un lit. Ce n’est pas celui de l’hôpital ou de l’armée et heureusement car sinon, je ne sais pas où je me serai mis. Elle a vraiment tout préparé hein ? « Comment est-ce que je suis ? Est-ce que je suis à ton goût ? »

Elle s’approche de moi, portant une tenue d’infirmière toute en blanc. Où est-ce qu’elle a trouvé ça ? Est-ce qu’elle n’a pas volé ça ? En fait, j’espère que ce n’est pas le cas. Mais bon … La tenue est vraiment très moulante alors qu’elle est à mes côtés.

« Tu n’oses plus parler, Ric ? Pourtant, tu devrais, non ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Ca te va très bien … Donc bon … Il serait temps de m’aider pour mes bandages, Lania. Je crois qu’ils sont trop ensanglantés. Est-ce que tu peux t’en occuper ? »

« Bien entendu ! Je le fais tout de suite ! Si tu veux bien retirer ton haut ! »

Elle sait parfaitement que je ne peux pas à cause des nombreuses entailles. Je suis obligé de la laisser faire alors qu’elle semble y prendre du plaisir. Est-ce qu’elle est … encore intéressée par moi ? Je me pose cette question tout en la regardant faire.

Elle me soigne sans même s’intéresser plus longtemps à ma personne. Elle s’occupe de moi avec une certaine attention, il faut le reconnaître. Mais aucune perversité ou presque. Car oui, je la vois ouvrir légèrement la chemise d’infirmière.

« Ric, tu sais que je ne porte rien sous cette tenue ? Je suis vraiment toute … »

« Lania ? Qu’est-ce que tu penses réellement d’Emairon ? »

Je la coupe dans sa phrase alors qu’elle parait étonnée. Sans même crier garde, elle ouvre complètement sa chemise, montrant sa poitrine à nue avant de se mettre à cheval sur moi. Ma tête logée entre ses seins, je suis incapable de respirer ou presque alors qu’elle s’écrit :

« C’est avec toi que je veux le faire ! Pas avec quelqu’un d’autre ! »


Mais je sens la pointe d’hésitation dans ses phrases. Je la repousse doucement, mes yeux posés sur son visage mais aussi sa poitrine. Elle n’est même pas excitée par la situation. C’est triste à dire mais qu’importe. Je pose un doigt sur chaque téton, chose étonnante de ma part avant de reprendre la parole :

« Tu n’es pas sincère … Est-ce que tu crois que ton corps accepterait ? »

« AH ! Je suis sûr que si ! Si tu y arrives … Si tu me touches, je réagirai comme ça ! » me dit-elle alors que je retire mes doigts et que je referme sa chemise.
Maintenant, j’en suis sûr et certain. Ce n’est pas à moi de m’occuper de Lania. Pas de cette façon. Son corps est quelque chose de spécial … Mais ce n’est pas à moi de l’éveiller. Je ne suis pas fait pour elle et elle a trouvé quelqu’un d’autre. Je prends son visage à deux mains, gémissant de douleur avant de coller mon front contre le sien.

« Lania … Je ne t’empêcherai pas d’être heureuse, d’accord ? Je ne t’en empêcherai pas. Je ne sais pas combien de temps cela me prendra mais on va régler cette histoire et ensuite, tu seras heureuse avec lui, d’accord ? »

Je sens qu’elle pleure. Qu’elle pleure vraiment. Elle est inquiète pour moi mais elle pense à quelqu’un d’autre. J’ai bien fait de tenir jusqu’ici. Sinon, elle aurait pu être déçue, très déçue. Ce n’est pas un objet, loin de là.

« Je … Je ne veux pas que tu crois que je te trahisse, Ric … Après tout … Après tout ce qui s’est passé, je ne veux pas que tu crois ça ! Je ne veux pas du tout ! »

« Je ne crois rien du tout. Et tu ne me trahis pas le moins du monde. Du moins, tant que tu ne cherches pas à me tuer, n’est-ce pas ? Est-ce que tu veux me tuer ? »

Elle retire son front contre le mien, me fixant pendant quelques instants avant d’hocher la tête négativement. Voilà … C’était exactement ça. Elle ne veut pas me tuer. Pas du tout même.

« Je ne te ferai jamais mal, Ric. Jamais de mal même. Je te le promets. »

Je l’invite une nouvelle fois à venir dans mes bras. Elle se calfeutre contre moi tandis que je la garde longuement. Voilà … Qu’elle pleure un bon coup, qu’on conclue cette histoire définitivement. Et dès que je peux … J’aimerai voir pour trouver Emairon. Peut-être que je peux chercher un moyen pour faire ça ? Je me le demande … mais pour le moment, autant garder Lania contre moi. Il faut que je la console.

« Dommage, je suis vraiment désolé … Je n’ai pas trouvé le bon moment pour te sortir. »

Loîc s’adresse à une pokéball. D’un geste lent, il l’ouvre dans l’hélicoptère, un Mastouffe apparaissant au beau milieu. Il observe Loïc avant d’aboyer mais nullement avec agressivité. Il s’approche du vieil homme, quémandant quelques caresses.

« Rérox … Ne t’en fait pas, tu le reverras un jour même s’il risque d’être plus qu’étonné que ça. Il risque de ne pas comprendre mais nous avons fait un petit marché non ? »

« Mastouffe ! Mastouffe ! Mas … Mastouffe ! »

Loïc est maintenant muet alors qu’il plonge son regard sur Emairon. Celui-ci semble songeur, observant le ciel par le hublot de l’hélicoptère. Il murmure doucement un nom alors que Loïc continue de ne rien dire. Quant à Séphyria, elle sert les poings, prenant finalement la parole :

« Loïc … Est-ce que tu es au courant … de quelque chose qui s’est passé il y a vingt ans environ ? Tu es l’un des anciens de la Triafa. Tu as vu plusieurs générations d’hommes et de femmes. Tu es sûrement au courant. »

« De quoi est-ce que tu parles, Séphyria ? »

« Je veux parler de notre trou de mémoire ! Je ne me rappelle rien du tout d’avant mes cinq ou six ans ! Il en est de même pour Emairon ! Il en est de même pour Ric ! Je ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi mais Ric aussi a perdu la mémoire ! »

« Et en quoi cela te concerne-t-il ? Quel est ton rapport avec Ric, Séphyria ? »

« Je me contrefous de lui ! La seule chose que je veux savoir, c’est pourquoi je ne me rappelle de rien auparavant ! Si je pouvais tout simplement tuer Ric, je l’aurai fait depuis longtemps ! » s’écrie la femme aux cheveux bleus.

« Mais tu ne l’as jamais fait, Séphyria. Je n’ai pas de réponse à tes questions. De même, après tes actes, tu sais ce qui t’attends … »

« Je le sais parfaitement et il faudra me tuer pour essayer de me toucher ! J’ai autre chose à faire que de m’occuper d’un type qui va me salir ! »

« Tu ferais mieux d’éviter de crier. Tu deviens insupportable, jeune fille. » reprend Loïc, fronçant les sourcils tout en la regardant. Séphyria est déjà debout, s’approchant de la porte de l’hélicoptère avant de l’ouvrir. « Est-ce que je peux savoir où tu comptes aller ? »

« Je me tire de cet hélicoptère ! Je n’ai aucun problème pour m’envoler que je sache ! »

« Si tu comptes t’enfuir, tu risques de le regretter amèrement, Séphyria. »

« Je serais partie le temps qu’il faudra pour que vous vous retiriez cette idée absurde de la tête. Je ne suis à personne et je ne le serai jamais ! »

« Je te recontacterai, Séphyria. De toute façon, Ric aura son dernier voyage bien assez tôt. Dès le moment où il décidera de quitter le pays … »

« Qu’est-ce que … Tsss ! Je ne sais pas ce que vous manigancez dans notre dos mais ça ne me concerne pas ! Je vais prendre l’air ! Tu m’appelleras lorsque vous vous serez calmés ! »

Elle quitte finalement l’hélicoptère, se lançant dans le vide alors que ses ailes de coton font leurs apparitions. Elle s’éloigne de l’avion, prenant le chemin inverse par rapport à lui. Sa mémoire … Cet homme en sait plus qu’il ne le veuille le faire croire.

Chapitre 28 : Fuir ou mourir

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Chapitre 28 : Fuir ou mourir

« MALAKAN ! Putain ! Je vais te tuer ! Tu as osé tuer l’un de mes objets ! »

L’un de ces objets ? J’écarquille les yeux plusieurs fois pour être sûr de bien avoir entendu. Je n’ai pas rêvé, n’est-ce pas ? Elle a bien dit ça hein ? Elle n’a donc aucune décence ? Considérer les autres comme des objets ! Je devrais me mettre dans le même état qu’elle mais je ne le fais pas. Ses coups de couteau sont maintenant plus irréguliers mais bien plus tranchants qu’auparavant. Lania est à mes côtés, me disant :

« Elle a perdu sa concentration. Tu penses pouvoir … t’en occuper, Ric ? Je te le demande car en vue de tes blessures sur tout le corps, je … »

« Je pense que ça peut aller, Lania. Vas-y maintenant au lieu de perdre du temps avec ma personne. Ne t’inquiète pas, ils ne vont pas me poser de problèmes de toute façon. »

Même si je parle au pluriel, je cible surtout Anaïs. Je dois envisager que je risque d’être blessé encore plus que maintenant. Ce n’est donc pas une bonne chose mais en même temps, me laisse-t-on le choix ? Je crois que je n’en ai jamais eu dans toute ma vie. Pourquoi est-ce que je n’ai plus ma mémoire de mes cinq ans et avant ? Peut-être était-ce trop important ? Ou trop choquant ? J’espère que j’arriverai un jour à la retrouver.
Je crois que j’ai un nouveau but maintenant en plus de coincer la Triafa : savoir quel était mon passé avant que je ne devienne le « fils adoptif » de Loïc. Même si ça ne doit pas être si important à cause de mon âge à cette époque, j’ai besoin de savoir. Terriblement besoin de savoir. Je ne dois pas avoir peur de prendre des risques.

Un couteau se plante sur la gauche de mon ventre alors qu’Anaïs me regarde avec effroi et étonnement. Ca fait mal ! Terriblement mal mais il est temps d’en terminer ! Je dois régler cette histoire ! Je bloque son bras tenant son couteau avant de lui donner un violent coup de tête. A force de m’en prendre de la part de Séphyria, je commence à adopter ses techniques de combat. Anaïs crie de douleur et je tords son autre bras de ma main libre, la forçant à lâcher son couteau. Je me sens terriblement bien !

« Des fois, il ne faut pas avoir peur de prendre des coups ! »

« Lâche-moi ! C’est complètement absurde ! Tu vas abîmer mon visage ! »

Abîmer son visage ? Elle pense à ça maintenant ? Cette femme est vraiment superficielle ! De haut en bas ! De l’intérieur et de l’extérieur ! Je lui redonne un coup de tête avant de l’accompagner d’un coup de pied dans le ventre, la projetant en arrière. J’observe la plaie au ventre. Aie, aie, aie … Heureusement, ce n’est pas l’estomac qui est touché. Tant mieux.

« MON VISAGE ! Je vais te dépecer maintenant ! »

Elle ne semble même plus se préoccuper de Lania et de son pokémon à elle. Il faut dire que le Joliflor, bien qu’il ait maintenant développé ses pouvoirs grâce à l’acte … de coucher avec Anaïs, il semble bien trop faible par rapport à ce qu’il devrait être normalement. Mais bon, ce n’est pas dans mes préoccupations actuelles et Anaïs coure vers moi, donnant des coups de couteau dans le vide, son bras gauche pendant lamentablement vers le sol.

J’ai moins de mal à esquiver ses coups mais aussi plus de mal à bouger à cause de ma blessure au ventre. Ainsi, ça se compense, ce qui n’est pas forcément source de bonne nouvelle. Est-ce que je dois utiliser mon pistolet ? Pourquoi pas ? Je ne devrais avoir aucune réticence à ça ! Je ne devrais même pas me gêner ! Je suis un policier dans l’exercice de ses fonctions ! Je devrais pouvoir utiliser mon arme quand je le désire !

Mais je ne sais pas … Je ne pense pas que ça soit la meilleure solution. Je ne suis pas un assassin. Je ne dois tuer qu’en cas de forte nécessité. Si je peux stopper cette femme et la faire arrêter, ça sera bien mieux. Mais bon … Ce n’est pas ainsi et …

« AH ! Je brûle ! JE BRULE ! »

« Dès l’instant où je t’ai touché, tu fus terminé. Tu as réussi à m’échapper pendant quelques minutes mais tout a une fin malheureusement, n’est-ce pas ? »

Lania a pris la parole après les cris de Jadan. Celui-ci est en train de se consumer, une forte odeur de chair brûlée se faisant sentir. Elle a encore utilisé ses poings enflammés pour régler le problème. Ah mais vraiment … Cette Gardevoir. Je suis de plus en plus étonné à chaque fois que je la vois. Je ne remarque même pas le couteau qui vint se loger cette fois-ci juste au-dessous du cœur avant qu’Anaïs ne se mette à s’enfuir.

« RIC ! NON ! »

J’entends la voix de Lania alors que je m’écroule au sol. Je n’aurai pas dû … détourner mon regard d’Anaïs. J’ai été un vrai imbécile sur ce coup. Je respire bruyamment alors que Lania est en train de sangloter. Elle utilise ses pouvoirs pour extirper doucement la lame de mon corps alors que je murmure :

« Ce n’est pas très grave. J’ai conn … J’ai connu pire que ça … »

« Ne te moque pas de moi, Ric ! Ce n’est pas vrai ! Pas depuis que je te connais ! Et avant que tu me connaisses, tu ne faisais jamais des choses aussi dangereuses ! »

« Hahaha … Surement, oui … Peut-être. Si tu veux aller chercher les soldats ? Je pense que toutes les troupes ont fini de capturer ou tuer les membres de la FAPC. »

« Je ne peux pas te laisser seul, Ric ! Il en est hors de question ! »

« Arrête donc tes bêtises. Je ne vais pas mourir. Elle n’a pas visé le cœur et si je pose mes mains sur mes plaies, ça arrêtera de saigner. »

« Hors de question … Je ne veux pas … Je ne veux pas du tout ! Tu es déjà blessé à cause de Séphyria puis à cause d’Anaïs. Tu n’es pas un pokémon, Ric ! Pas du tout ! Ton corps ne se rétablira pas comme si de rien n’était ! »

« J’ai juste mon nez qui est cassé. Je devrai peut-être me mettre à la boxe ? » dis-je en cherchant à rire bien que j’en ai pas la force. Je ne suis même pas capable de rire ou de sourire. Je crois que j’ai perdu tout ça depuis le début de cette histoire. Je soupire légèrement avant de baisser la tête. Je ferme les yeux et …

« RIC ! NE T’ENDORS PAS ! NE T’ENDORS PAS ! JE T’EN SUPPLIE ! »

« Mais je ne vais pas mourir … Je ne vois pas de lumière ou autre, Lania. T’en fait pas. »

Mais je ne fais rien pour la rassurer. Je commence à bailler légèrement, gardant mes yeux ouverts. Elle est morte d’inquiétude. Je tends mon bras droit pour l’inviter à se coller contre moi. Elle n’hésite qu’un court instant à cause de mes blessures avant que je referme mes yeux. Voilà … Dormir … Dormir correctement.
Ah … Je ne sais pas ce qui se passe mais lorsque je me réveille, je suis en train d’être transporté. Lania marche à côté des soldats, toujours inquiète pour moi. Ah … Il y a vraiment eu pas mal de blessés et de morts. C’est vraiment triste, très triste même. Je pousse un soupir, Lania se penchant aussitôt vers moi :

« Ric ! C’est terminé ! La FAPC a été dissoute ! Comment … Comment est-ce que tu vas ? »

« Je pense que je vais m’en sortir. Arrête de stresser pour rien, je vais pas mourir. »

« Je … Je … Je ne sais pas, je pensais que … Ric. Sincèrement, c’était … Soigne-toi vite et je serai ta propre infirmière ! »

Elle n’a pas honte de dire ça devant les soldats ? Je la regarde avec étonnement avant de pousser un léger soupir. Bien entendu, qu’elle soit mon infirmière personnelle, ça ne me dérange pas. Je sais parfaitement que maintenant, elle ne fera plus rien du tout.

« Saleté … Ils ont tout gâché ! Ils ont tout gâché ! »

La femme d’une quarantaine d’années s’était mise à courir, prenant des chemins qu’elle seule connaissait puisque le reste de la FAPC était morte ou capturée. Finalement, elle arrive à sortir de la base, voyant un hélicoptère qui l’attend. Celui de Loïc ! Elle monte à l’intérieur, Loïc l’attendant, accompagné d’Emairon et Séphyria. Il y a bien entendu le pilote aussi. Loïc fait un geste de la main, demandant à ce que l’hélicoptère décolle.

« Ah … Ah … Ah … Saleté ! Je me vengerai de ce type ! »

« C’est une véritable plaie, n’est-ce pas ? » murmure Loïc alors qu’Anaïs reprend son souffle. Maintenant, ils sont déjà en train de voler au-dessus des arbres, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

« Je ne te le fais pas dire ! Et cette Gardevoir est encore plus horrible ! Elle a tué les deux objets de la Triafa comme si de rien n’était ! »

« Oh ? Donc, impossible de les récupérer, c’est ça ? »
Loïc se lève alors qu’elle hoche la tête. D’un geste machinal, il sort son pistolet, prenant Anaïs par les cheveux avant de tirer une balle dans la tête de cette dernière. Ensuite, il ne fait que jeter le cadavre par la porte de l’hélicoptère, murmurant :

« Ces « objets » ont une plus grande valeur que toi. »

Chapitre 27 : Guerrière

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Chapitre 27 : Guerrière

« Ric ? Ton nez … Je n’ai pas de mouchoir pour toi. »

« Ça ne fait rien. Je vais utiliser ma veste pour me nettoyer. Elle n’y a pas été de main morte. » dis-je en marmonnant. Mon nez ne saigne plus ou alors qu’à moitié et je dois aller à l’hôpital le plus rapidement possible. Mais je ne pense pas que ça serve à quelque chose. Mes pensées sont toutes tournées vers Séphyria. Elle aussi n’a pas la mémoire d’avant ses cinq ou six ans ? Emairon aussi ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Je bouge mes lèvres et mon nez, ruminant comme une Ecremeuh. Ça fait mal, terriblement mal mais mes pensées sont ailleurs. J’ai besoin de mettre quelque chose au clair mais je ne sais pas quoi. Tout d’abord, il faut que je trouve cet Anaïs. Maintenant, avec Lania, nous avançons dans les couloirs parcourus par les nombreux corps des soldats, qu’ils soient de la Calambie ou tout simplement de la FAPC.

« ATTENTION ! » crie soudainement Lania, nous téléportant dans le dos de deux soldats de la FAPC. Sans ménagement, elle enflamma les corps avec ses poings, les deux hommes hurlant. Pourtant, elle n’en termine pas là. Deux coups de pied et voilà qu’elle les envoie en avant. Comme ça, aucun risque que je sois brûlé et elle aussi.

« C’était quand même une méthode un peu violente, tu sais ? »

Je dis cela mais elle hausse les épaules. On ne peut pas perdre plus de temps, me rétorque-t-elle avant de me prendre la main. Je souffre plus qu’elle ne le croit mais qu’importe. Nous continuons de visiter les divers endroits mais c’est bien grâce à Lania qu’on met enfin la main sur Anaïs et ses deux compagnons.

« Où est-ce que vous comptiez tous les trois ? »

Je demande cela sur un ton légèrement ironique tout en fronçant les sourcils pour montrer que je ne suis pas là pour plaisanter. La femme en face de moi est accompagnée de ses deux pokémons humanisés. Si je ne me trompe pas, y a un Joliflor et le fameux Haydaim de la dernière fois. Hum … Je ne sais pas … Ca me parait trop facile.

« Ric Auré, n’est-ce pas ? La Triafa m’a prévenu … Je devais me méfier de toi. Je pensais qu’avec Malakan, tu serais mort mais il a fallu que cette sale garce d’Altaria s’en mêle ! Même si c’est la dernière chose que je dois faire, je vais me débarrasser de toi et ensuite t’éliminer définitivement. Je ramènerai ton cadavre à la Triafa. Il en est de même pour la Gardevoir qui t’accompagne De toute façon, vous n’avez pas de pouvoirs, n’est-ce pas ? Elle n’est pas réellement « développée », n’est-ce pas ? »

« Si tu parles que je m’accouple avec elle, désolé mais ce n’est pas mon genre. Si tu aimes donner ton corps à différents hommes, libre à toi. Les fantaisies sexuelles d’une cheffe d’une organisation faisant partie de la Triafa, cela ne m’intéresse pas. Tu es libre de faire ce que tu veux de ton corps, moi, du mien. »

« Tu l’ouvres un peu trop pour quelqu’un qui va mourir. » finit elle de déclarer avant de sortir deux couteaux. Elle veut vraiment se battre contre moi avec ça ? Je ne suis pas adepte du corps à corps mais je sens que mon pistolet ne va pas m’être très utile.

Cette femme avec ses cheveux noirs. Elle doit avoir une quarantaine d’années mais avec toutes ces retouches, elle donne l’impression d’en faire moins. Et moi ? Je suis sensé faire quoi ? Me battre avec ce pistolet ?

« Ca ne serait pas du jeu si tu étais la seule à te battre au corps à corps. Tu me permets ? »

Lania vient de prendre la parole, utilisant ses pouvoirs psychiques avant de sortir deux autres couteaux des poches d’Anaïs. Celle-ci pousse un petit cri de surprise alors que les couteaux arrivent jusqu’à moi. Je les prends en main, regardant Lania.

« Je suis sensé en faire quoi ? Je ne sais pas me battre avec ça. »

« Ric … Je ne pourrai pas toujours être derrière toi pour te protéger, tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement … Tu gères les deux pokémons, je retiens Anaïs, d’accord ? »

Nous sommes d’accord vu qu’elle hoche la tête pour me répondre par l’affirmatif. Tant mieux. Si je peux dire ça, n’est-ce pas ? Je suis peu rassuré … vraiment peu. Mais ce n’est pas la première fois et à force, je commence à m’y habituer. J’observe la salle autour de moi. Hum … Ca ressemble à une salle d’entraînement pour des combats pokémons. Du vide … Rien que du vide, sauf le sol et les murs bien entendu. Il y a quelques gradins et surtout des traits dessinés sur le sol pour délimiter les terrains.
Lania utilise ses pouvoirs psychiques subitement, renvoyant au loin les deux pokémons d’Anaïs pour que je me retrouve en face d’elle. Elle ? Elle commence déjà à faire quelques mouvements qui m’inquiètent un peu. Je ne sais pas trop comment je dois réagir mais je n’ai pas du tout confiance en la suite des évènements.

Anaïs n’attend pas plus longtemps, s’élançant vers moi pour m’attaquer. Je tente de parer du mieux que je peux les premiers coups mais je vois aussi qu’elle n’est pas du tout sérieuse dans ses coups. Elle n’est pas sérieuse et ne me craint pas du tout. Je ne vais rien pouvoir faire à part me protéger malheureusement. Si je gagne, cela ne peut se faire que par la ruse.

Une ruse diabolique … n’est-ce pas ? Je tente de me concentrer sur la situation. Parer, parer et parer ! En fait, je n’ai pas d’autres choix que de parer ! Je ne peux même pas voir comment se débrouille Lania ! Ah … Ah … Vraiment … Vraiment …

« Comment est-ce que tu as pu poser autant de problèmes ? »

« Disons que je suis tenace, très tenace. Tu auras beaucoup de mal à pouvoir me battre. » répond-je avec dédain. Si je peux lui faire perdre contenance, je pourrai peut-être en profiter pour la tuer, non ? Du moins, je n’ai pas d’autres choix.

Le choix … Est-ce que Séphyria avait le choix elle aussi ? Je ne crois pas le moins du monde. C’est pourquoi je dois chercher un moyen de me rappeler de ce qu’il y avait avant mes cinq ans … avant que mon père ne meure. J’ai l’impression que tout a été chamboulé … mais je ne sais pas pourquoi … Je n’y arrive pas. Quelque chose m’en empêche.

« Nous verrons combien de temps tu vas pouvoir tenir. »

Mes paroles ne semblent pas l’affecter le moins du monde. Dommage, j’aurai bien aimé que ça soit le cas. AIE ! Je ressens une douleur au ventre, voyant une ligne de sang. Elle m’a touché ! Elle a réussi à me toucher ! Elle dit avec amusement :

« Tu vois ? C’est si facile de t’atteindre contrairement à ce que tu as dit. »

« Ce n’était qu’une erreur. Tu ne pourras pas répéter ce que tu viens de faire, je peux te le promettre. Tu vas encore échouer. »

Je tente de jouer celui qui ne craint rien mais autant dire que ce n’est pas simple. Je ne lui donne pas l’impression de l’inquiéter alors que c’est mon cas. C’est dommage … vraiment dommage. Je crois que je ferai mieux de me protéger mais si elle me coupe un doigt, j’aurai bien l’air ridicule. Vraiment l’air ridicule.

« Quelqu’un qui ne se concentre pas est voué à mourir. »

Une seconde entaille puis une troisième et ainsi de suite. Je n’arrive plus à suivre le rythme malheureusement. Peu à peu, je recule tout en essayant de me protéger sans même y arriver. Je suis bien trop faible pour ça, beaucoup trop faible.

Je ne suis pas un combattant et je ne le remarque que maintenant. Je devrais plutôt m’entraîner aux arts martiaux la prochaine fois, si j’arrive à m’en sortir. En apprendre un … Vite fait. Mais bon, c’est un peu tard maintenant.

« Anaïs, je viens vous aider ! »

Malakan ? C’est la voix de l’Haydaim ! Je la reconnais ! Je me retourne alors qu’il est dans mon dos. Il est déjà prêt à me pulvériser définitivement avec ses cornes pour m’empaler.

« Assez … Cela commence réellement à m’insupporter que l’on cherche à tuer Ric. »

Si Malakan était arrivé dans le dos de Ric, Lania venait de faire de même dans le dos de l’Haydaim et cette fois-ci, elle était vraiment en colère. Sans même réellement toucher la tête de Malakan, elle plaça ses mains sur chaque côté du crâne de l’Haydaim avant que la tête ne fasse un demi-tour sur elle-même. Malakan tomba au sol alors que Lania fixait maintenant le Joliflor. Malakan avait voulu avoir par surprise Ric ? Elle en avait fait de même avec lui. Le résultat venait de tomber.

Chapitre 26 : La calmer avant tout

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Chapitre 26 : La calmer avant tout

« Je m’occupe de toi ! Je vais m’occuper de toi, te saigner à blanc, te tuer ! »

Elle semble vraiment dévastée par cette nouvelle. Est-ce qu’elle n’était vraiment pas au courant auparavant ? Je me le demande … mais ça m’a l’air bien sérieux. Elle peut utiliser ses pouvoirs pour me tuer. Je tiens toujours mon arme en main mais je ne compte pas l’utiliser en lui tirant dessus. Je ne peux pas.

« Alors, je n’ai pas d’autres solutions ! TIENS ! »

Je lui donne un coup de crosse dans le crâne, la renvoyant sur le côté alors que je m’en veux déjà. Séphyria n’est pas une ennemie ! Ce n’est pas une ennemie ! Je dois le noter comme ça ! Mais c’est bien plus dur qu’on ne le croit ! Bien plus dur … Elle n’est pas une ennemie. Je me relève mais me retrouve projeté au sol une nouvelle fois, Séphyria vient de me faucher les pieds sans même que je puisse réagir.

Une boule de feu passe au-dessus de ma tête alors que Séphyria et moi commençons à rouler au beau milieu des combats. J’entends des tirs de toutes parts. C’est vraiment la guerre hein ? Et nous sommes dans ce jardin où ils font pousser leurs fruits et légumes.

En fait, je vois qu’elle me traîne un peu loin des conflits. Je n’ai même pas le temps de m’occuper de Lania car Séphyria ne compte pas me lâcher une seule fois. Ça veut dire … que je suis capable de me battre correctement et sans craindre une balle perdue ? AH !

« Tu vas le payer ! Tu vas payer pour ce que ta mère m’a fait ! Je ne lui ai jamais rien demandée ! Je ne lui ai pas demandée de me créer ! »

« Et tu crois que je peux y faire quelque chose, Séphyria, hein ? Ne cherche pas d’excuse à ce que tu es ! Tu ne pourras jamais changer ! »

« C’est bien toi qui disait que j’étais une abomination, non ? REGARDE DES MAINS DE QUI ?! Qui m’a donné ce corps abominable hein ? »

Je reste muet alors que son poing droit me frappe en plein dans le nez. Je gémis de douleur alors que je sens que mon nez est cassé. Quelle force ! Ca se voit que ce n’est pas une femme normale ! Je place mon pied sur le ventre, la projetant en arrière avant de me relever. Je dois me préparer … Je dois me préparer … Je dois me préparer à me battre ! Elle se relève à son tour et se met en position de combat.

« Même si je hais ta famille et ta personne, je ne me salirai pas les mains en te tuant avec mes pouvoirs ! Je continuerai de te frapper jusqu’à ce que tu ne respires plus ! »

« Et personnellement, je vais envisager la possibilité de ne pas te faire trop mal et d’essayer de te calmer … Ca me semble relativement important pour le moment. »

Relativement important ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle semble surprise par mes propos mais bon … Ce n’est pas pour ça que je dis ça. Je veux surtout espérer pouvoir la calmer et ensuite, j’aimerai bien discuter avec elle. Je pense qu’avec Emairon aussi si c’est possible. J’aimerai savoir quelques petites choses qui me semblent importantes.

« Est-ce que tu es prête, Séphyria ? »

« Tu demandes à ton adversaire si elle se prépare à te mettre une raclée ? Pauvre fou ! Tu n’as vraiment peur de personne ? Je vais t’apprendre ce qu’est la peur. »

« Ce n’est pas totalement vrai, Séphyria. J’ai peur … mais pas de toi. »

Je crois que c’est le genre de propos dont il aurait mieux fallut que je m’abstienne de dire. Mais ce n’est pas tout. Loin de là … Maintenant, elle fonce vers toi, ayant fait apparaître ses ailes dans son dos pour se donner plus d’élan. Je croyais qu’on n’utilisait pas les pouvoirs de pokémon ? Elle vient de me mentir !

Sa tête vient me percuter avec force, me projetant contre le mur. En fait, non … Elle continue son chemin avec moi, me plaquant contre le mur, ses bras croisés au niveau de mon torse pour m’empêcher de me mouvoir. Je commence à toussoter alors qu’elle est à quelques centimètres de moi.

« Je ne peux … Je ne peux plus bouger. »

« Tu ne t’ai pas dit que c’était le but voulu, Ric ? Je vais te briser, morceau par morceau. Je vais prendre mon temps pour te faire souffrir … comme j’ai souffert pendant toutes ces années. Je vais te … »

« Souffert ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Si tu es née … il y a vingt-cinq ans … Ca fait vingt-cinq ans que tu es dans la Triafa, n’est-ce pas ? »

« Et alors ? En quoi est-ce que ça te concerne, Ric ? » me dit-elle alors que je sens que la force dans ses bras est moins imposante. En fait, je peux même respirer un peu mieux.

« Est-ce que tu as … Enfin, tu sais, quand je vois Lania physiquement et ensuite toi … Est-ce que tu as subi des maltraitances ? »

« Mais en quoi est-ce que cela te concerne ? JE N’AI PAS A T’EN PARLER ! Toi et ta mère, vous êtes les seuls responsables ! »

Ça ne me permet pas de la calmer. Je ne sais pas du tout comment faire. Je n’en ai aucune idée. Qu’est-ce que … Elle semble enragée mais en même temps, je la sens un peu désemparée et confuse. Elle a quelques problèmes, ça se voit.

« Est-ce que tu t’es sentie obligée de me mettre la faute de ma mère sur le dos ? Est-ce que tu crois que ça va soulager ta conscience, Séphyria ? Moi-même, je n’ai jamais connue ma mère. Toi, tu as eu de la chance, tu l’as peut-être vue pendant quelques mois. Même si tu n’étais encore qu’un bébé à cet époque, toi, tu as surement pu la voir ! »

« Et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Je n’ai pas de famille ! Je ne suis qu’une création ! Une chose abominable ! Tu avais un père non ? »

« Je … Je ne m’en rappelle pas vraiment, je dois t’avouer. Avant mes cinq ans, je ne me souviens de rien, rien du tout même. »

Elle s’arrête définitivement de me frapper, me reposant au sol. Elle semble un peu surprise. Qu’est-ce que j’ai dit ? Les pertes de mémoire, ce n’est pas comme si c’était impossible. Pourtant, elle murmure faiblement :

« Emairon et moi … Nous nous rappelons de rien avant nos six ans … De rien du tout. Nous ne sommes pas les seuls. Les autres pokémons … crées par ta mère ne s’en rappellent pas. Nous n’avons aucun souvenir. »

« C’est vraiment bizarre … Vraiment très bizarre même. »

« Assez, j’en ai assez ! Je ne suis pas un jouet avec lequel on s’amuse avant de le jeter ! »

Elle me donne une claque rageuse, me faisant pencher la tête sur le côté. Le nez déjà en sang alors que je ne le sens plus, cette claque ne me fait aucun effet. Loïc n’est plus là depuis longtemps et je tente de regarder brièvement la situation. Grâce à l’aide des pokémons, les soldats n’ont aucun mal à battre leurs adversaires à moitié humanisés. Lania ne combat toujours pas sérieusement Emairon, celui-ci semblant faire de même. Séphyria ? Je repose mes yeux sur elle pour voir ce qu’elle va dire.

« Pourquoi est-ce qu’il faut toujours qu’il y ait un problème quand je te combats ? Je ne peux pas m’empêcher de ne pas réussir à te tuer ! J’en ai assez ! Cette vengeance attendra ! Mais la prochaine fois … La prochaine fois, je t’éliminerai définitivement ! »

« Attends un peu, Séphyria ! Nous pouvons discuter tous … »

Ses ailes déjà présentes, je l’entends pousser un cri puissant, quasi-divin avant de foncer à travers un mur. Elle vient de détruire un mur comme si de rien n’était … Mais elle revient ensuite, semblant s’être trompée de chemin. Sans hésitation, elle rasa toutes les personnes qui se trouvaient en face d’elle, que ça soit soldats de l’armée de Calambie ou alors des pokémons humanisés. Le combat s’est terminé de mon côté.

« Je ferai mieux de me retirer maintenant. »

« NON ! On n’a pas fini ! » déclare Lania d’une voix un peu plaintive alors qu’Emairon se téléporte à son tour. La Gardevoir se téléporte à côté de moi, touchant mon nez en me demandant si ça fait mal. BIEN SUR QUE OUI ! Mais ce n’est pas le moment … On doit en profiter pour retrouver Anaïs et l’arrêter ! Pendant que les soldats se battent avec les pokémons humanisés, je demande à Lania de nous téléporter de l’autre côté de la bataille.

Chapitre 25 : Vérité ou mensonge

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Chapitre 25 : Vérité ou mensonge

« Ma mère … a créé Lania ? »

« Oh … Ce n’est pas totalement vrai. Indirectement, elle est responsable de la création de Lania mais peut-être qu’il est temps de t’expliquer exactement ce qui s’est passé depuis le début ? Qu’est-ce que tu connais exactement de ton père ? Un formidable policier, toujours prêt à servir son pays et toutes ces choses, n’est-ce pas ? »

C’est exact mais je ne réponds pas à Loïc. Je suis déjà un peu sous le choc. Que je le veuille ou non, ma mère est responsable à moitié de l’état de Lania. Je ne sais pas trop ce que je dois penser mais je tente de garder mon calme. Ça ne sert à rien de s’emporter, rien du tout hein ? C’est dans cet état d’esprit que j’attends qu’il continue sa tirade, il vaut mieux.

« Et moi ? Toujours à ses côtés. Tu sais que notre amitié existe depuis des décennies ? Nous étions à peine des enfants que nous étions déjà ensembles. »

Je dois contrôler ma rage. Qu’il parle ainsi de lui et de mon père … après ce qu’il a fait ! Après ce qu’il a fait ! Je ne peux pas le laisser continuer ! PAS DU TOUT ! Mais il va m’en apprendre plus sur ma mère … et je ne peux pas m’empêcher de vouloir l’écouter. Derrière moi, les soldats semblent aussi intéressés. En face ? Les pokémon à moitié humanisés ne bougent pas, attendant les ordres de Loïc.

« Ta mère ? Ah … Ta mère … Il faut vraiment avouer que c’était une sacrée femme. Moi, j’étais déjà mariée à une amie d’enfance que je connaissais depuis des années mais elle … Il faut dire que ton père est tombé sous son charme dès le premier coup d’œil. Nous étions en mission pour infiltrer la Triafa mais il a fallu que ton père et moi, nous prenions un peu de grade pour pouvoir obtenir le plus d’informations au sujet de cette organisation. En même temps, la rencontre avec ta mère s’est faite totalement par hasard. Tu te doutes bien, n’est-ce pas ? Ils se sont percutés dans l’un des couloirs de la Triafa alors que ta mère était venue pour une affaire importante, très importante à cause des dossiers. La théorie des coups de foudre existe bel et bien, je peux te l’annoncer ! »

Maman et papa … se sont rencontrés dans la Triafa ? Je suis né … Enfin … J’ai … Une relation avec la Triafa ? Je … Qu’est-ce que ça veut dire ? Je n’étais jamais au courant ! Et là … Je dois avoir l’air stupide, plus que stupide même.

« Ta mère était vraiment exceptionnelle. Une perle dans tout ce qui se rapporte au monde de la science pokémon mais aussi dans la génétique. Mais ce n’est pas tout. En plus d’être intelligente, elle était douce et gentille. Tu peux le dire ainsi : ta mère était une perle rare. »

« Je ne l’ai jamais connue … » marmonne-je alors que Loïc fait un grand sourire.

« Dommage que tu sois responsable de sa mort, n’est-ce pas ? Mais tu ne pouvais rien y faire de toute façon. Elle était … destinée à cela. Mais en même temps, il faudrait aussi te remercier. C’est bien grâce à toi que la Triafa a pu avancer dans ce domaine. »

Grâce à moi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? Je ne comprends pas. Pas du tout ! Il ne va quand même pas me dire que je suis le fruit d’une expérience ou autre hein ? Je suis tout simplement un humain ! Un être humain ! Tout ce qu’il y a de plus normal !

« Tu te demandes comment tu as pu aider, n’est-ce pas ? Disons qu’après plusieurs années dans la Triafa, alors que ton père et moi étions infiltrés depuis tout ce temps, il a fallu qu’une heureuse nouvelle se fasse voir. Après tout ce temps, ta mère est finalement tombée enceinte et ce fut comme un déclic chez elle ! »

« Un déclic ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Depuis des années, ta mère était bloquée sur cette idée de donner une forme humaine aux pokémons. Il faut savoir que ta mère était un peu « spéciale » en un sens. Elle envisageait une meilleure compréhension des humains envers les pokémons. »

« Alors pourquoi est-ce qu’elle était dans la Triafa, hein ?! »

« Hum ? Tu sais … Quand tu as des moyens aussi importants que la Triafa, des fois, ta déontologie fait juste faux bond et elle a envisagé ce qui était le mieux pour elle. Si elle voulait réussir et surtout pouvoir commencer ses recherches, elle devait rejoindre la Triafa. »

« Mais où est-ce que … je suis venu l’aider ? »

« Disons que le fait qu’elle soit enceinte lui a donné un petit coup de boost mais surtout de réflexion. Lorsque l’on a son propre corps pour se renseigner sur l’ovulation et toutes ces choses, on n’avance beaucoup plus qu’on ne le croit. Du moins, c’est ainsi que ta mère voyait les choses. Vraiment … Elle était formidable. Alors que pendant plusieurs années, elle n’avait pas avancé ou à peine, là, en quelques mois, elle avait réussi à créer enfin ce que la Triafa attendait d’elle : des pokémons humanisés. Mais complètement ! Attention, il y a une nuance, Ric. Je pense que tu as pu le remarquer : Lania est différente de Séphyria. »

« Séphyria ressemble vraiment à une humaine … Oui. Mais Lania est à mi-chemin. »

« Car voilà ! Séphyria et Emairon sont deux des quatre créations de ta mère ! Nés six mois avant toi, alors que tu étais depuis trois mois dans le ventre de ta mère, ils ont été une véritable réussite. Quatre embryons contenant l’ADN de différents pokémons mais aussi d’humain. Quelle belle réussite, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu en penses de Séphyria ? »

« Elle est humaine comme les autres … Du moins, elle ressemble vraiment à une humaine. »

« C’est exact ! Mais voilà … Ce que ta mère a réussi … est quelque chose de magnifique. Dommage qu’elle soit morte à ta naissance. Car elle a emporté toutes ses connaissances avec elle dans la tombe. Tu vois maintenant le résultat, n’est-ce pas ? »

Il désigne Lania du regard et l’observe avec condescendance. Je ne supporte pas ce regard ! Surtout pas après ce qu’il vient de dire ! Comment est-ce qu’il se permet de penser ainsi de Lania hein ? COMMENT ? Je l’en empêcherai ! Mais je ne sais pas comment !

« Tout ce que nous avons créé a été voué à l’échec ou presque. Néanmoins, nous sommes en train de progresser. Je ne sais pas ce que ta mère a fait exactement pour accomplir une telle prouesse mais tu devrais en être fier. »

« J’ai toujours été fier de mes parents. Je ne crois pas qu’Alphonse puisse dire de même de son père. » dis-je, faisant mouche alors que Loïc fronçait les sourcils.

« Il y a des choses qu’un enfant ne devrait jamais savoir. Néanmoins, maintenant que je t’ai tout raconté, tu vas pouvoir discuter avec tes parents. »

Discuter avec mes parents ? Il me faut peu de temps avant de comprendre où il veut en venir. Je me mets aussitôt en garde, du moins, le mieux que je peux avec mon pistolet mais je ne m’attendais pas à ça. Pas du tout même.

« C’EST DONC LUI LE RESPONSABLE ! »

Un mur vole en éclats au même moment où une voix féminine se fait entendre. Séphyria a utilisé toute sa force et sa rage pour exploser le mur alors qu’elle apparaît, ses yeux saphir envahis par la haine. C’est moi qu’elle vise.

« C’EST TOI ! C’est toi ! C’est à cause de ta mère que tout ça s’est produit ! »

« Oh … Visiblement, Séphyria écoutait aux portes. Une très mauvaise manie. Je suis sûr qu’Emairon a fait de même. Sur ce … Je vais devoir me retirer. »

« ATTENDS UN PEU ! » hurle-je avant de me mettre à courir vers Loïc. Je ne peux pas le laisser s’échapper maintenant. Je ne peux …


Je me retrouve projeté au sol, Séphyria ayant utilisé ses pouvoirs liés au vent pour me forcer à rester fixé au sol. Je … Je crois que c’est mal barré pour moi. Elle serre les dents avant de dire avec colère :

« Tu ferais mieux de te préoccuper de ta petite personne ! Espèce de sale … »

« Je ne suis pas responsable de ce que ma mère a fait ! Et je suis sûr qu’elle a fait ça car elle pensait que c’était une bonne chose ! »

« NE CHERCHE PAS D’EXCUSES ! Si je ne peux pas me venger de la mère, je vais le faire sur le fils ! EMAIRON ! Occupe-toi de Lania pour qu’elle ne puisse pas l’aider ! »

Ça commence à sentir le roussi. Séphyria a un pied posé sur mon ventre alors que Lania se téléporte à sa hauteur. Néanmoins, la Gardevoir est projetée en arrière, Emairon se présentant à elle. J’entends le rire de Loïc, celui-ci disant :

« Occupez-vous donc de ces soldats. Qu’ils disparaissent tous. »

Il vient de donner l’ordre à ces pokémons à moitié humains de nous attaquer ? Et Séphyria me bloque au sol, qu’est-ce que je suis sensé faire maintenant ?

Chapitre 24 : Amères retrouvailles

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Chapitre 24 : Amères retrouvailles

« Comment … Qu’est-ce que tu fais ici ? Je ne devrai même pas te vouvoyer. »

« Oh … Ce que je fais ici ? Et bien … Il semblerait que tu poses de nombreux problèmes à la FAPC et indirectement à la Triafa. »

Il parle avec neutralité ou presque. Je sens une pointe d’amusement dans la surprise que j’ai à le voir en face de moi. Lania est à côté, un peu inquiète tandis que les soldats restent immobiles, mettant en joue les personnes devant eux.

« Comme tu peux le voir, je ne suis pas venu seul. Je te présente donc notre avancée dans le domaine de la création de poké-humains. De véritables marionnettes ! On leur donne un ordre, elles obéissent. Démonstration ? Salamèche, fais donc une flammèche. »

Un homme aux cheveux couleur carotte et à la queue au bout enflammée ouvre la bouche, crachant une petite flamme devant lui. Les soldats semblent impressionnés, reculant un peu alors que Loïc éclate de rire. Il s’attendait à une telle réaction.

« De véritables poupées incapables de réflexion. Un peu comme si tu faisais un combat de pokémons mais avec des êtres humains. »

« Je vois que le temps ne t’a pas amélioré … mais je vais corriger mes erreurs ! »

Je pointe déjà mon arme vers lui mais Lania m’en empêche. Si je fais ça, tout le monde va m’attaquer et là … elle-même ne pourra pas me protéger. Je ferai mieux de me calmer et …

« Qu’est-ce que tu viens faire ici ? »

« Tu sembles avoir la mémoire très courte, n’est-ce pas, Ric ? Je viens de te l’annoncer. Je suis venu stopper tes idioties. Néanmoins, tu sembles ne pas vouloir te laisser faire, n’est-ce pas ? Je vais donc devoir employer la manière forte. Tu devrais remercier ta mère pour ce merveilleux projet qui est à côté de toi ! »

Ma mère ? De quoi est-ce qu’il parle ? Il parle bien de ma mère là ! Qu’est-ce que ça veut dire ? QU’EST-CE QUE CA VEUT DIRE ? Brièvement, je remarque une ombre aux cheveux bleus derrière Loïc. Séphyria est là ? Et Emairon ? Je ne sais pas … Mais c’est à peine s’ils se présentent avec les autres.

« Tu me sembles plutôt évasif … et peu conscient de la situation, n’est-ce pas ? Tu ne sembles pas prendre au sérieux mes paroles. Peut-être même que tu sembles plus calme et réfléchi. Auparavant, mes propos t’auraient mis dans une colère noire … comme la dernière fois. »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec ma colère. Je veux juste que tu meures. »

Mais en même temps, ce n’est pas Loïc que je regarde mais Séphyria. La femme aux cheveux bleus est assez loin par rapport à Loïc et elle est bien accompagnée d’Emairon. S’ils attaquent tous, nous sommes foutus. Pourquoi ? Car il n’y a que Lania comme pokémon de notre côté. Du moins, c’est ce que je crois jusqu’à ce que j’entende plusieurs pokéballs qui s’ouvrent. Ah oui ! Même s’ils ne sont pas humains, il y a quand même des pokémons « basiques » plutôt puissants ! Mais au moins, les soldats sont au courant que la situation va dégénérer d’un moment à un autre.

Comment faire … Les paroles de Loïc me perturbent. Comment est-ce que l’on peut faire ? Je regarde maintenant Lania, cherchant à … Je dois rester calme. En regardant Séphyria, ça va quand même plus facilement. Finalement, Loïc remarque mon regard, tournant sur lui-même pour voir l’Altaria. Il lui dit :

« Vous voilà donc … tous les deux. Visiblement, vous n’êtes pas capable de faire un travail un tant soit peu respectable, n’est-ce pas ? »

« Je suis désolé, messire Loïc. » murmure Emairon faiblement, la tête baissée. Il ne semble pas aussi … droit qu’avant. Il me donne même l’impression d’être plus que petit « physiquement ». Séphyria aussi, elle … Elle me semble moins imposante qu’auparavant. Même si elle ne répond pas et qu’elle reste fière, je la vois qui tremble très légèrement.

« Quant à toi, Séphyria. On m’a appris ce que tu as commis comme acte dernièrement. Il semblerait que tu commettes de plus en plus de bêtises, n’est-ce pas ? »

« Ce ne sont pas des bêtises, seulement des principes. »

« Des principes qui font qu’un ennemi récurent de la Triafa a survécu … alors que ça ne devrait pas être le cas, n’est-ce pas ? Sais-tu ce qui t’attends ? »

« Je le sais parfaitement. » souffle-t-elle en détournant la tête, serrant les dents.

« Nous avons déjà préparé une liste de personnes potentielles. »

Une liste de personnes potentielles ? Je cligne des yeux plusieurs fois à la suite, cherchant à comprendre ce qu’il veut dire par là. Pourtant, comme si j’étais transparent, il reprend :

« Tu seras obligée d’en choisir une contrairement aux autres fois. Tes trop nombreuses erreurs ont coûté beaucoup à la Triafa. »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? » demande-je alors que Loïc repose enfin son regard sur moi.

« Hum ? En quoi cela te concerne. Normalement, tu as déjà Lania Lezuna avec toi, non ? Depuis le temps, tu as l’as surement inséminée, non ? Ou alors, tu as finalement commencé à t’en rappeler ? »

« Je n’ai rien fait de tout ça à Lania et je ne vois pas de quoi tu parles. Visiblement, l’âge n’améliore pas ton langage, Loïc. »

« Et je vois aussi que tu as toujours des répliques acerbes. Tant mieux … Cela n’en sera que plus distrayant. Séphyria, Emairon, partez d’ici, un hélicoptère vous attends. »

Les deux pokémons humanisés ne lui répondent pas, Emairon hochant la tête alors que Séphyria pose le regard sur moi. Nous nous regardons fixement tous les deux. Elle a quand même des yeux saphir vraiment magnifiques. Je cligne plusieurs fois des yeux à mon tour, la fixant longuement. Nous n’avons rien à nous dire tous les deux. Elle s’en va elle aussi.

« Maintenant que nous sommes seuls, nous allons pouvoir enfin parler … et nous battre, n’est-ce pas, Ric ? Je suis sûr que tu en meures d’envie. »

« Je ne vois pas pourquoi je serais mort d’envie de vouloir ta mort. Elle va arriver bien assez tôt, je n’ai pas grand-chose à faire et … »

« Quand même … Quel dommage que tu n’étais encore qu’un enfant, non ? Est-ce que tu rappelles à quel âge tu es venu vivre chez moi, Ric ? »

« Cela devait être aux environs de cinq ans, je crois … Lorsque mon père est mort ou peu de temps après, pourquoi est-ce que tu dis ça ? »

Je ne vois pas où il veut en venir. Je ne sais pas du tout ce qu’il manigance mais je sais déjà à moitié que ça ne va pas me plaire. Je n’aime pas quand on commence ainsi. Souvent, ça risque de poser un gros problème. Qu’est-ce qu’il … prépare ? Qu’est-ce qu’il … Et ce sourire. Je commence à respirer bruyamment, mon cœur battant la chamade.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Arrête de tourner autour du pot ! »

« Qu’est-ce que ta mère faisait comme métier ? Est-ce que tu le sais exactement ? »

« Je crois avoir déjà posé souvent la question mais … Non … Ce n’est pas exactement ça. Je sais juste que mon père est mort dans l’exercice de ses fonctions. Mais non, à part qu’elle est morte à ma naissance, je ne crois pas m’être renseigné sur ce qu’elle faisait. »

« Chose tout ce qu’il y a de plus normal puisque toute trace a été effacée à son sujet. »

« Qu’est-ce que … »

« Si tu ne comprends pas correctement mes propos, je vais donc être plus clair : ta chère mère, paix à son âme, était quelqu’un d’assez important dans la Triafa. Ta mère était réellement un génie. Ce n’est pas peu de choses que de dire ça. Si tu veux tout savoir, c’est grâce à elle que cette chose se trouve à tes côtés. »

Cette … chose ? Je le vois poser ses yeux sur Lania. Comment est-ce qu’il ose l’appeler ainsi ? MAIS SURTOUT … Ma mère … a créé Lania ? Loïc est en train de sourire, il sait parfaitement l’effet qu’il vient de produire sur moi après ses paroles.

Chapitre 23 : De simples poupées

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Chapitre 23 : De simples poupées

« Alors ? Quelle est la situation ? »

« Plutôt préoccupante si vous voulez tout savoir. On n’arrive à pénétrer à l’intérieur mais rien n’y fait malheureusement. On ne peut pas vraiment avancer à cause de tous les soldats de la FAPC à l’intérieur. Nous tentons de les prendre à revers et par divers endroits mais pour le moment, nous ne pouvons pas faire grand-chose malheureusement. »

Hum. C’est préoccupant oui. Les soldats de la Calambie risquent de perdre beaucoup d’hommes si cela continue. Mais tous sont prêts à mourir s’il le faut. Même si j’aimerai bien que ça ne soit pas le cas. Je ne suis pas adepte des sacrifices. Je regarde Lania, essayant de voir si elle a une idée ou non. D’après ce que je crois lire sur son visage, ça semble être le cas. D’ailleurs, elle s’adresse à moi mentalement.

« Ric … Il est temps que je révèle mes pouvoirs. Même si … Je sens qu’ils vont être dégoûtés, c’est mieux … et ça nous permettra d’avancer. »

« Je me fiche de ceux qui te jugent. Fais-le donc, Lania. Tu as mon « autorisation ». » répond-je par la pensée alors qu’elle me fait un petit sourire.

Le combat change rapidement de scène. Maintenant qu’elle se révèle à tous et à toutes, Lania fait tout simplement le ménage. Avec facilité, elle repousse les ennemis grâce à ses pouvoirs psychiques. Qu’est-ce que cela serait si … elle était « libérée » comme elle me le demandait depuis si souvent. Enfin … Maintenant, ce n’est plus le cas.

« Mais … C’est une pokémon ? Comment est-ce que … »

« Je suis avec vous. Ne soyez donc pas effrayés par ce que je fais. Je viens vous épauler. »

Elle tente de les calmer avant même qu’ils ne prennent la parole. Elle a une certaine beauté indéniable. Il faut dire que les Gardevoirs à la base sont des créatures humanoïdes assez tendres et très amicales. C’est peut-être pour ça que les soldats ne sont pas effrayés.

« Je vais vous ouvrir une voie. A partir de là, vous pourrez pénétrer. »

« Mais si cet homme Joliflor nous attaque, qu’est-ce que … »

Elle ne répond pas, faisant flamber son poing pour leur montrer ce qui se passera si cet homme venait se présenter à eux. Il y a de fortes chances qu’il soit consumé par les flammes de la Gardevoir. Moi ? Je la regarde toujours avec amusement, gardant mon pistolet en main. Il est temps d’y aller. Ou plutôt … de rester un peu en retrait pour continuer d’observer la situation. Je ne peux pas faire de bêtises.

« Pendant ce temps, je vais vérifier les informations obtenues. »

Je pense qu’il vaut mieux ne pas trop se précipiter. Je risquerai de le regretter si je fais une telle chose. Je suis sûr … que tout va bien se passer mais bon … J’en suis sûr, n’est-ce pas ? Pourquoi est-ce que je me sens aussi fébrile ? Pourquoi ? Peut-être à cause de Lania ? Du fait qu’elle n’est plus tout le temps à mes côtés ? Malgré les apparences ?

Je ne sais pas … Je ne sais vraiment pas … POURQUOI je suis aussi perdu depuis ces derniers jours ? POURQUOI ? HEIN ? POURQUOI ? Je laisse Lania toute seule ou plutôt en compagnie des soldats alors qu’ils lui posent des questions.
Je préfère ne pas y réfléchir … Je préfère laisser passer les évènements … et les heures. Pendant qu’elle épaule les soldats, moi-même, je reste là, à observer tout ce qui se passe avec les lieutenants. Comme je suis quelqu’un « d’important » selon l’armée calambienne, j’ai le droit de rester pendant les réunions.
Des réunions plus compliquées que je ne pourrai le croire. Je regarde les lieutenants et autres gradés qui parlent entre eux. Le temps passe et je ne dis pas un traitre mot. Je suis là, attendant que tout se termine.


Lania revient quelques heures plus tard et je lui demande comment ça s’est passé. Elle me signale que normalement, dès demain, l’armée pourra pénétrer dans les dernières bases de la FAPC mais en même temps, elle a cru apercevoir des véhicules volants dans le ciel. Ce n’est pas rassurant, loin de là mais bon … Je ne peux rien y faire malheureusement.

La nuit passe tranquillement. Pourtant, Lania ne vient pas me rejoindre dans l’une des tentes. Il semblerait qu’elle soit devenu une certaine coqueluche et cela en aussi peu de temps. Je m’endors, évitant de réfléchir au fait que je me sens abandonné. Et le lendemain matin … J’ai la surprise de voir qu’elle est déjà debout, parlant avec les différents soldats.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Je me pose cette question à voix haute alors que je cherche une explication raisonnable. Une explication qui me permettrait de savoir ce que je fais actuellement. Mais rien de rien. Rien n’arrive dans ma tête et me permettrait alors de savoir tout ça. Mais pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI ? Je regarde Lania qui semble rire … Ah … Je l’ai peut-être retenue pendant des mois … pour rien ?

Car oui, elle est plus qu’acceptée. Je me faisais … du souci pour rien. Je suis bête. Vraiment bête. Je ferai mieux de me concentrer sur l’objectif principal : rayer la FAPC de la Calambie. Je m’en vais de mon côté, demandant à participer aux opérations. On me signale qu’avec ce qui s’est passé hier, l’assaut sera lancé très bientôt.

J’ai juste à attendre quelques minutes. Je jette brièvement quelques regards à Lania, celle-ci me saluant d’un geste de la main avant de recommencer à parler avec les soldats de Calambie. Peut-être que … je suis le seul réellement à être « dégoûté » qu’elle soit à moitié humaine ? Ou alors, ils cachent leurs dégoûts ?
J’ai besoin de me vider l’esprit. J’ai besoin de souffler ! J’en ai vraiment besoin ! Il faut que je m’éloigne de tout ça ! Les opérations vont commencer ! J’en ferai partie ! Je serai de la partie pour aujourd’hui ! C’est comme ça et pas autrement ! Je dois me rassurer. Je suis complètement déboussolé. Lania s’approche de moi sans même que je ne le remarque.

« Ric ? C’est l’heure. Je reste à tes côtés. »

« Tu n’y es pas obligé, tu le sais hein ? Je préfère que tu sécurises les soldats. »

Elle ne comprend pas mes paroles et je lui demande de ne pas lire dans mes pensées. Je ne veux pas qu’elle sache que je ne lui en veux pas. Bref … Qu’elle est à moitié responsable de mon état émotionnel. Elle me répond :

« Je viens avec toi, Ric. Même si je n’y suis pas obligée. »

J’aimerai bien sourire mais je ne suis pas sûr que ça soit possible. Finalement, tout commence et je me mets à ses côtés comme elle le voulait. Le bunker de la base, du moins, sa « face visible » est celle d’un dôme de métal recouvert par la verdure.


Des corps s’amoncèlent un peu partout sans que j’y jette un coup d’œil. Le premier assaut est lancé, puis le second et enfin le troisième, celui dans lequel nous nous trouvons, Lania et moi. Nous pénétrons de force dans la base avec les soldats de l’armée de Calambie.
C’est vrai … Ca semble être un véritable labyrinthe mais aussi un village souterrain. Ils sont ordonnés, très ordonnés. Nous pénétrons dans des chambres, des cuisines, des cantines, il y a de tout ici. Même des endroits pour faire pousser des légumes grâce à des lampes attachées au plafond. C’est vraiment impressionnant. Pendant que nous visitons ce potager souterrain, je regarde Lania et les soldats. Nous devons faire attention.

« Aucune trace d’Anaïs, n’est-ce pas ? » demande-je à un soldat alors qu’il hoche la tête positivement. Rien de rien malheureusement.

« Peut-être que ce n’est-ce pas cette personne que tu recherches réellement ? »

Hein ? Les soldats comme moi et Lania nous retournons alors que plusieurs hommes et femmes habillés d’haillons de différentes couleurs. Mais ce n’est pas eux que je regarde … C’est plutôt l’homme d’âge mûr qui se trouve derrière eux.

« Surpris, Ric ? » reprend le vieil homme alors que je commence à l’identifier. Il porte un chapeau borsalino mais ça ne m’empêche pas de me dire qu’il ressemble à quelqu’un que je connais. Cette moustache et … AH ! Il retire son chapeau, montrant son crâne dégarni. Aussitôt, je m’écrie :

« Loïc Stein ? Qu’est-ce que tu vous … »

« La prochaine fois, Ric. Si tu veux réellement tuer quelqu’un, je te conseille de viser dans la tête. D’ailleurs, tu as visé un peu n’importe comment … Mais au moins, toutes les balles se sont logées dans le gilet que je portais. »

Loïc est vivant … Il est vraiment vivant. Mais … Mais cette fois-ci, il ne cache plus son appartenance à la Triafa.

Chapitre 22 : Arrivée de renforts

ShiroiRyu
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Chapitre 22 : Arrivée de renforts

« C’est bien plus problématique que prévu. »

Je parle en même temps que la femme à l’écran sur la télévision. Il faut dire que je me tiens au courant des dernières informations et elles ne sont pas joyeuses. Bien entendu, il y a des journalistes de terrain mais ce n’est pas ça le problème.

« Ric … Ces explosions et ces attentats … au sein même de l’armée … Est-ce que ça veut dire ce que je pense ? » me demande Lania avant que je n’hoche la tête.

« Il semblerait que ça soit très mal parti si tu veux tout savoir. Du moins, que ça ne soit pas aussi simple que ça. Même si l’armée internationale arrive, le gros problème sont les pokémons humanisés. Ils sont vraiment capables de faire bien mieux que ce que je ne le pensais … Ils ont pu apercevoir un homme aux cheveux verts avec des fleurs sur le crâne. D’après la description, j’en ai déduit que c’était un Joliflor. »

« Ce n’est pas un pokémon plante ? Comme l’Haydaim ? »

« C’est pourtant le cas. Je dois t’avouer que ça ne me rassure pas du tout. »

Mais je ne sais pas vraiment ce que je peux faire d’autre. Pour le moment, même si ça ne fait qu’une journée, je dois encore me reposer. Après les évènements de la dernière fois, c’est la moindre des choses même si je suis un peu pressé de retourner sur le terrain. Car oui, je veux régler cette histoire et retourner en Fronse. J’aimerai aussi en terminer définitivement avec la Triafa mais je ne dois pas rêver. Je ne suis qu’un homme et rien d’autre.

« Lania ? Si tu es prête, je vais contacter l’armée pour que nous nous rendions là-bas. »

« Si tu penses que c’est le meilleur moyen … Je suis prête depuis le début. »

« Tant mieux alors. » souffle-je avant de soupirer légèrement. Je ne me sens pas rassuré le moins du monde avec toute cette histoire. Je manque de confiance, ce n’est pas normal.

Pas normal du tout mais je ne peux pas l’expliquer. Je regarde Lania, celle-ci me faisant un petit sourire. Je me lève du lit sur lequel je m’étais couché, réfléchissant à la situation. Qu’est-ce que je dois faire ? Ah oui … Passer un appel. Peut-être que Casior a quelque chose à m’apprendre ? Je commence à le contacter, attendant qu’il décroche mais ce n’est pas lui mais Alphonse qui me répond.

« Ric ? Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai appris au sujet de la Calambie. »

« Ce n’est pas très joli, je le sais parfaitement. Mais bon, c’était surtout pour savoir si tu avais des nouvelles à nous donner ou non. »

« Des nouvelles ? Pas forcément des bonnes si tu veux tout savoir. J’ai appris au sujet de la base de la FAPC. Nous avons envoyé des hommes sur le terrain. Enfin, pas moi personnellement mais la Fronse. »

« Et donc, ce n’est pas une bonne nouvelle ? J’ai du mal à te comprendre. »

« Ce n’est pas là où je voulais en venir. » déclare la voix d’Alphonse dans le portable alors que j’hausse un sourcil, invisible pour lui puisque je ne l’ai pas en face.

« J’y viens justement. Je veux te prévenir que malheureusement, il semblerait que des mouvements suspects de la Triafa se sont fait voir dernièrement. Plusieurs avions sont partis en direction de la Calambie. »

« Des renforts aussi pour eux ? Je ne pensais pas que la FAPC était aussi importante pour eux que ça … Même si dans le fond … Ca ne m’étonne pas. »

« Tu devrais plutôt être étonné, Ric … car il y a des chances que ça ne soit pas pour la FAPC qu’ils viennent mais pour toi. »

Heureusement que Lania n’entend pas ce qu’Alphonse dit. Heureusement qu’il ne parle pas trop fort et que je n’ai pas de quoi mettre un haut-parleur sur mon portable. Moi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Je sais bien que je suis un peu visé mais quand même …

« Est-ce que tu es sûr de ça, Alphonse ? Pourquoi ? »

« Nous avons pu écouter une conversation et la retranscrire. C’est ce qui a été signalé, je ne te fais que rapporter ce que j’ai entendu. Je suis désolé mais il faut que tu fasses extrêmement attention, d’accord ? Il se peut qu’ils aient envoyé plusieurs de ces … pokémons humanisés pour venir te chercher et t’éliminer. »

« Ils peuvent toujours courir. Je ne suis pas du genre à me laisser faire. »

« Ric ? De quoi est-ce que tu parles ? » me demande subitement Lania, se levant pour venir me rejoindre. Et merde ! J’ai fait une connerie là !

« Je te rappelle, Alphonse ! J’ai autre chose à régler ! »

« Hey ! Mais attends, je ne t’ai pas encore prévenu que … »

Je coupe la communication, me tournant vers Lania tout en souriant un peu nerveusement. Je vais avoir du mal, beaucoup de mal là. D’ailleurs, elle a déjà la main qui se tend vers moi, me souriant avant de dire :

« Est-ce que tu veux que je lise dans tes pensées ? Ou alors, tu vas me le dire ? »

« La Triafa a envoyé des renforts juste pour tenter de m’éliminer. »

« … … … Ce n’est pas très drôle. Tu n’as même pas essayé de résister ne serait-ce qu’un peu. » murmure-t-elle sur un petit ton déçu.

« Disons que ça ne servait à rien de me battre contre toi à ce sujet. Enfin … Voilà, tu es maintenant au courant. C’est tout ce que j’avais à te dire. Désolé, Lania. Ce n’est pas très joyeux mais bon, ça ne va pas m’empêcher d’y aller, je te préviens. »

« Et moi de t’accompagner. Tu les rappelles une nouvelle fois ? Du moins, cette fois-ci, tu appelles pour prévenir qu’on va sur le terrain nous aussi ? »

Ouf … Elle n’a pas fait de cinéma comme quoi c’est trop dangereux ou autre. Je suis aussi un peu déçu qu’elle ne se préoccupe pas plus que ça de ma santé. Je crois que je suis en train de faiblir psychologiquement. Ne plus être son centre d’intérêt m’attriste un peu. Je passe un coup de fil, des hommes viendront nous chercher dans quelques heures.

J’ai donc le temps de me préparer normalement. Je demande à Lania de faire de même mais au final, qu’est-ce que nous avons à préparer ? A part mes balles dans mon pistolet, voir si mes deux pokémons vont bien … et je suis prêt. Oh … Prêt mais anxieux en même temps. Je ne suis pas sûr de la démarche à suivre. Si je revois Séphyria, qu’est-ce que je suis sensé faire ? Si je revois Emairon aussi ?

Ces deux pokémons ressemblant parfaitement à des humains … Je ne sais pas … Je ne sais pas ! JE NE SAIS PAS ! Ca m’enrage intérieurement de ne rien savoir ! Je ne suis plus un policier ou quoi ? A la base, je suis là en quête d’informations ! Rien d’autre ! Et là … Je n’ai rien … Rien du tout. Je ne sais pas ce qui m’attends réellement.

« Ric ? Tu ne parles plus depuis que nous sommes montés dans l’avion. »

Cela fait maintenant quelques heures et je suis bel et bien dans l’hélicoptère, assis à côté de Lania. Elle a remarqué mon air préoccupé. Je ne peux pas lui mentir car ce n’est plus possible. Je peux donc juste faire autre chose …

« Ce n’est pas quelque chose qui te concerne, Lania. Je suis désolé mais je préfère ruminer mes pensées tout seul si ça ne te dérange pas plus. »

« Comme tu veux … Je ne vais pas te forcer à te confier à moi. »

Tant mieux, c’est une bonne chose. Je pense à Séphyria. C’est bête mais je pense à elle. J’aimerai vraiment pouvoir lui parler au calme … comme je peux le faire si souvent avec Lania. Mais ce n’est pas possible, c’est une ennemie.

C’est une ennemie … Une ennemie. Je me focalise sur cette idée. Nous ne sommes pas alliés ou autres. Peut-être que sa rune voulait me tuer ? Peut-être que sa rune lui permet de m’avoir sous son contrôle ? Et si sa rune se retirait, est-ce que le poison reviendrait en moi ? Il faut que j’envisage le pire. Je ne peux pas faire confiance à cette femme. Pas du tout. L’hélicoptère atterrit finalement, au beau milieu d’une zone déboisée pour permettre aux nouvelles troupes d’arriver. Il est temps d’en finir.

Chapitre 21 : Au prix de nombreuses vies

ShiroiRyu
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Chapitre 21 : Au prix de nombreuses vies

« RIC ! RIC ! RIC ! »

La voilà qui s’excite comme une enfant. Qu’est-ce qui se passe donc ? Je lui ai demandé d’aller voir en hauteur pour avoir une vue d’ensemble et donc savoir où nous nous trouvions. Mais l’entendre s’exciter comme ça, on pourrait presque croire qu’elle a découvert un trésor. Je me retrouve téléporté subitement alors que je suis à côté de Lania.

« Regarde devant ! On est sortis ! On est enfin sortis ! »

Enfin sortis ? C’est pas peu de le dire ! Ca fait presque un mois que nous sommes dans cette forêt et dans ces montagnes ! Je me demande encore comment on a fait pour y passer autant de temps ? Je suis sûr que même si nous avons suivis la boussole, nous nous sommes sûrement trompés entre temps. Il n’y a pas d’autres explications plausibles. De même, avec tous les évènements qui se sont déroulés, il faut dire qu’on a pris un certain retard.

« C’est une bonne chose, Lania mais ce n’est pas cela que nous voulons … Nous devons trouver des informations sur l’endroit où se situe normalement la base de la FAPC. »

« Mais c’est déjà une bonne nouvelle non ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Oui … Oui … Mais nous ferions mieux de redescendre plutôt que de nous préoccuper de ça, Lania. Sauf si bien entendu, tu as trouvé autre chose entre temps. »

« Maintenant que je le remarque … Nous sommes encore loin des plus grandes montagnes … Mais en même temps, il n’y a plus de forêt. Peut-être qu’il y a un village ou une ville non loin. Ca nous ferait du bien, non, Ric ? Depuis quand on n’a pas pris de bain. »

« Ensemble ? Depuis toujours. Se laver ? On a bien été se laver dans les ruisseaux même si je t’interdisais de me regarder et inversement. Enfin, non, toi, tu ne refusais pas. »

« Je parle d’un bain avec de l’eau chaude, Ric ! Pfff ! Idiot ! »

Je lui tapote doucement sur le sommet du crâne. Même si je ne rigole pas, même si je ne souris pas, chose bien trop rare, je suis quand même du genre à être amusé. Elle nous téléporte en bas une nouvelle fois alors que je me mets à observer tout cela. Qu’est-ce que je peux faire ? Hum … Je ne sais pas. Pas du tout même. Puis soudainement, mon portable commence à vibrer, signe que je reçois un appel. Je prends mon portable et décroche.

« Ric ? Lania ? Où êtes-vous ? Nous avons essayé de vous contacter depuis deux jours mais vous ne répondiez pas à l’appel. Votre signal a été coupé ! »

« Coupé ? Pourtant … Nous allons bien et il ne nous est rien arrivé de spécial … Enfin, pas que je sache. Vous pouvez nous localiser maintenant ? »

Je ne suis pas perturbé, loin de là. Je dois rester stoïque pour répondre à ces hommes. Du moins, c’est ce que je pensais car il me prévient qu’il vient nous chercher. Qu’est-ce que … ça veut dire ? C’est fini ? C’est bien vrai ? C’est terminé ? J’avoue que j’ai du mal à y croire … jusqu’au moment où moi et Lania, nous nous retrouvions assis dans une chambre d’hôtel. Il fait surement 35 ou 40 degrés à l’ombre mais nous sommes dans un endroit sécurisé, il semblerait. Personne n’est encore au courant que nous sommes de retour.
Et de toute façon, tout s’est enchaîné à une vitesse impressionnante. Je me rappelle que l’on m’a demandé où nous étions il y a deux jours. Sortant la carte, j’avais désigné un endroit que confirma Lania. Ensuite ? Des expéditions, des missions de surveillance, de repérage. Tout avait été passé au peigne fin, jusqu’à ce moment fatidique.

« NOUS AVONS MIS LA MAIN SUR LA BASE DE LA FAPC ! »

Un soldat avait crié cela tout en pénétrant dans la chambre. Heureusement, Lania ne me faisait rien au même moment. Je suis calme et tranquille. Je lui demande calmement quelques explications alors qu’avec exaltation, il répond :

« Après les renseignements donnés grâce à votre carte, nous avons exploré les alentours. Et … Bon … Ce n’est pas forcément joyeux à annoncer mais l’armée de Calambie a réussi à bloquer les issues de la FAPC. Oui, elle est bien installée et il y a plusieurs bases là-bas. Nous avons eu de nombreuses morts mais ils ne peuvent plus nous échapper. Il semblerait qu’Anaïs, la cheffe de la FAPC se trouve là-bas et … »

« Nous avons donc traversé un endroit proche de la FAPC sans même l’avoir remarqué ? »

Je demande cela à voix haute tout en regardant Lania. Elle me répond en haussant les épaules. Après une courte réflexion, avec les quelques attaques de Malakan et Séphyria, peut-être qu’en même temps, nous étions plus proches qu’on ne le pensait de la base.

« Et maintenant … Qu’est-ce que vous comptez faire ? »

« Lancer une attaque bien entendu ! Le problème, c’est que toutes les sections de la FAPC qui ne sont pas dans la région sont décidées à mettre des bâtons dans les roues de l’armée de Calambie. Il se peut même que nous ayons de l’aide de l’Union Orapienne. »

De l’aide de l’union orapienne ? Les moyens utilisés ne sont pas n’importe lesquels. Mais peut-être que la situation est bien plus dangereuse que je ne veux le croire ? Mais pour le moment, je voudrai surtout me reposer, comme Lania. Elle dort à moitié sur le fauteuil dans la chambre d’hôtel alors que je demande au soldat de nous laisser tranquilles mais je termine par une autre phrase :

« Quand il faudra rentrer en action, venez nous chercher. Nous devons rentrer dans la FAPC aussi … Du moins, dans la base. »

« Comme vous le voulez … Après tous les services rendus, ça m’étonnerait qu’on vous refuse ça sauf si bien entendu, c’est trop dangereux. »

« Nous avons vécu pendant quasiment un mois dans la forêt tout en étant entourés par des membres de la FAPC. Et ce n’est pas la pire des choses … n’est-ce pas, Lania ? »

« Je confirme les dires de Ric. » termine de dire la Gardevoir humanisée avant que le soldat ne s’en aille. Je regarde Lania, celle-ci refermant ses yeux dorés avant de soupirer. Elle a besoin de repos. Je lui conseille le lit et elle s’invite à l’intérieur. Je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil à mon tour. Tout cela … m’a épuisé.

Ailleurs, au beau milieu de la forêt, de nombreux soldats sont immobilisés. Complètement immobilisés même. Ils semblent incapables de se mouvoir, la terreur se lisant dans leurs yeux. L’un d’entre eux bafouille :

« Je ne … JE NE PEUX PAS BOUGER ! AIDEZ-MOI ! »

« Qu’est-ce qui se passe ?! Depuis que j’ai senti cette drôle d’odeur, j’ai mal au crâne et je ne peux même plus utiliser mes doigts ! C’est … C’est quoi au sol ? »

« C’EST UNE GRENADE ! A L’AIDE ! A L’AIDE ! »

Pourtant, aucune réponse ne vint jusqu’à eux, seule une puissante déflagration se vit voir, entendre et sentir avant que des arbres ne s’écroulent. Au beau milieu des cadavres, une petite voix amusée se fit entendre, masculine et joviale.

« Comme quoi … Dès que l’on restreint leurs mouvements, ils sont aussi immobiles que des plantes. Dommage pour eux qu’ils aient été enracinés au sol à cause de mes pouvoirs. »

« Messire Jadan ! Messire Jadan ! Le cheffe Anaïs veut vous voir ! »

Une voix crie le nom de l’homme qui doit avoir une vingtaine d’années. Deux fleurs rouges dans ses cheveux émeraude, il s’éloigne de la zone qu’il vient de dévaster. Autour de la taille, il possède plusieurs grenades alors qu’il se dirige vers la personne qui s’est adressée.

« Que me veux exactement ma douce Anaïs ? »

« Je ne sais pas réellement … Mais elle m’a dit de venir vous chercher le plus rapidement possible. Elle ne veut pas que vous soyez seul face aux soldats de l’armée de Calambie. »

« Ce n’est pas comme si ces derniers pouvaient quelque chose contre moi. »

Il éclate d’un rire amusé avant d’accompagner le soldat qui est venu le chercher. Comme si de simples humains, même armés, étaient capables de le battre. Cela se saurait.