Chapitre 46 : Manipulation

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 46 : Manipulation

« Vous allez bien, tous les deux ? » demanda le jeune homme, remarquant les nombreux bandages sur les corps des deux Scarhinos. Il avait demandé à ce qu’ils soient soignés au cas où. Un interrogatoire avec des personnes à peine capables de parler serait totalement inutile.

« J’ai connu des jours meilleures mais … Qu’est-ce que tu fais ici ? Et pourquoi est-ce que nous sommes encore en vie ? » demanda la Scarhino faiblement, trop honteuse pour regarder le jeune homme dans les yeux.

« Car je l’ai tout simplement demandé. Je vais avoir besoin d’informations au sujet du château, du nombre de soldats à l’intérieur, de ses défenses, bref de tout ce que je peux apprendre. C’est un conseil d’ami et … » dit le Dardargnan avant de s’approcher de la Scarhino, commençant à lui parler dans le creux de l’oreille. Elle parut surprise avant de bredouiller :

« Je le savais bien, je savais bien que ce n’était pas possible … Snif. »

« Qu’est-ce qu’il t’a dit, Herakié ? Pourquoi est-ce que tu as fait pleurer Herakié, EARNOS ? Je veux savoir ce que tu lui as dit ! »

« Si je te le disais, ça ne serait plus une surprise. Tais-toi et laisse-toi faire tout simplement. »

Se laisser faire ? Hors de question ! De la part d’Earnos ? Et puis quoi encore ? Après tout ce qui s’était passé, il valait mieux ne pas lui reposer ce genre de phrases. Herakié allait encore lui faire confiance, cela allait coûter cher à la jeune femme. Elle ne le savait pas à force ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait confiance en un tel homme ? Un homme horrible !

« ALERTE ! ALERTE ! LES PRISONNIERS SE SONT ECHAPPES ! »

Les rebelles étaient déjà en train de courir partout alors que des trous étaient visibles dans de nombreux murs. Les deux Scarhinos avaient réussi à s’enfuir, Earnos et Olistar participant aux recherches. S’envolant dans les airs, accompagnés par d’autres insectes volants, il tentait de repérer les deux Scarhinos sans y arriver.

« Rien à faire, ils ont disparu. Est-ce qu’ils auraient creusé dans le sol ? » demanda Earnos alors que les deux autres insectes haussaient les épaules.

« Ça peut être une bonne manœuvre de leur part. »

« Il faudrait penser à le signaler à ceux qui sont au sol. J’y vais maintenant. » dit le jeune homme aux cheveux blonds avant de foncer en piqué auprès d’Olistar et des autres. « Nous avions pensé que les deux Scarhinos ont pu essayer de s’enfuir en créant un tunnel. »

« Hum ? Hein ? Est-ce qu’ils en sont au moins capables ? » questionna la jeune femme aux cheveux violets, Earnos reprenant la parole :

« Je pense que oui. Comme j’étais un foreur dans ma jeunesse, avoir un Scarhino ou un Scarabrute qui est en train de forer lui aussi, ce n’est pas rare. Donc je pense qu’ils ont pu s’enfuir par-là, sachant que seuls les Ningales rebelles sont capables d’aller les chercher plus que bien. C’est bête mais il faut que l’on tente de les rattraper. »

Mais ce fut malheureusement impossible pour les rebelles. Les deux Scarhinos étaient partis. La cause ? Ils avaient complètement oubliés à quel point les deux personnes étaient puissantes, très puissantes même. Le résultat n’avait pas tardé en fin de compte. Même pas une journée après l’interrogatoire, les voilà déjà disparues.

« Earnos, c’était vraiment une bonne idée. » murmura Olistar en l’embrassant sur la joue pour le féliciter, le Dardargnan se laissant faire.

« Je ne pouvais pas les laisser ainsi alors que je fus celui responsable de leur échec. »

« Je ne parlais pas vraiment de ça … Mais mes félicitations, Earnos. »

Elle lui tapote maintenant doucement le sommet du crâne, comme elle le ferait à un enfant alors qu’il ne répondait plus. Il n’y avait toujours pas de quoi le féliciter. Il avait fait son travail, celui qui consistait tout simplement à sauver les personnes qui étaient proches à son cœur. Et voilà … Herakié en faisait partie malgré les apparences.

« Earnos ? Le chef voudrait te parler au sujet des deux prisonniers. »

Humpf. Il en était sûr. Il allait paraître le coupable idéal pour la fuite des deux personnes. Mais il n’allait pas se laisser faire, loin de là. Il pouvait toujours rêver pour qu’il pense le contraire et se trompe dans ses propos. Il en était hors de question. Il se retrouva face à Arkanar, celui-ci commençant à lui poser plusieurs questions.
Pourquoi est-ce qu’il avait été celui qui les interrogeait ? Pourquoi les avoir laissés en vie ? Il allait tout simplement lui dire la raison. La raison était simple, très simple. Il allait la comprendre et remarquer à quel point il allait lui être utile.

« Ils m’ont donné toutes les informations nécessaires par rapport aux personnes dans le château, le nombre et toutes ces choses. »

« Hum ? Et penses-tu vraiment que cela me sera utile dans le fond ou non ? »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? » questionna le jeune homme aux cheveux blonds, évitant de montrer sa surprise alors qu’Arkanar émettait un petit ricanement.

« Tu ne penses pas que j’ai déjà quelques hommes sur le terrain ? »

« Je pense que c’est possible mais avec des informations aussi précises ? » demanda Earnos, peu enclin à perdre son atout pour ne pas paraître suspicieux. S’il perdait les rebelles comme allié, il n’avait que peu de chances d’atteindre son objectif qui était le roi.

« Donne donc toujours tes informations, je verrai alors si elles sont bonnes ou non. »

Il racontait alors tout ce qu’il avait appris … ou presque. C’est à voir. Car il ne racontait pas l’exacte vérité, contrairement à ce qu’il avait appris. Pourquoi ? Car il n’aimait pas cet homme et quand il n’aimait pas une personne, il ne se privait pas pour l’embêter, qu’importe les moyens utilisés. Néanmoins, Arkanar ne vint rien dire, le remerciant tout simplement avant de le laisser partir. HUMPF ! Tant mieux ! Il ne voulait pas rester ici trop longtemps.

Il ne savait pas comment Arkanar faisait pour avoir autant d’informations mais il y avait surement quelque chose derrière tout ça. Dans sa chambre, Olistar était en train de se déshabiller, lui tournant le dos. Aussitôt, elle garda ses habits dans ses mains avant de dire :

« Tu pourrais quand même toquer non ? Ca serait la moindre des politesses, Earnos ! »

« Disons que … Je ne pensais pas te voir dans cette tenue, c’est tout. Mais oui, je m’en vais. Et si tu ne voulais pas que ça arrive, il fallait avoir une chambre individuelle. »

« Blablabla, tais-toi et ferme la porte plutôt. Je ne veux pas que tu me vois dans cette tenue. »

« Et ne t’en fait pas, je ne veux pas te voir dans cette tenue non plus. »

OH PUNAISE ! C’était le genre de choses qu’elle ne permettrait pas ! Avant même qu’il ne sorte, elle le prit par le bras, le forçant à venir s’enlacer contre elle. Oh, elle était en sous-vêtements mais la réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Il vint rougir violemment alors qu’elle disait d’une voix faussement douce :

« Alors, est-ce que tu peux répéter ce que tu viens de dire ? Enfin non, tu vas tout simplement dire que je suis trop jolie et que tu es confus et gêné, c’est pour ça que tu ne veux pas me voir ? N’est-ce pas, Earnos ? »

« Bien sûr que c’est pour ça ! Car tu es une fille ! Et que tu es une amie ! Voilà tout ! »

Pfff … Ce n’était même pas drôle quand il évitait de résister. Elle poussa un petit soupir attendri, reprenant ses habits avant de se rhabiller. Elle tapota le crâne d’Earnos qui n’avait pas quitté la chambre en fin de compte.

« Je sais bien que je suis jolie et que tu me considères comme telle. Je ne suis pas bête non plus, Earnos. Rahlala, qu’est-ce que je vais faire de toi hein ? »

« Si tu sais comment Arkanar arrive à avoir des informations … J’aimerai bien le savoir. »

« De la manipulation par des parfums hypnotiques et empoisonnés. Tu n’es pas au courant ? C’est l’habitude des Aéromites. Ils vendent du parfum mais en réalité, ils sont capables de pires manipulations. C’est comme ça qu’Arkanar est capable de … »

« Est-ce que je peux te demander un petit service, Olistar ? » coupa le jeune homme, semblant légèrement inquiet par quelque chose. Elle haussa un sourcil avant de dire :

« Bien entendu, pourquoi pas ? Raconte-moi tout, Earnos. »

« Je sais que ça peut paraître bizarre mais avec ce que tu m’as dit … Mieux vaut être prudent. » déclara le Dardargnan alors qu’il rapprochait sa bouche de son oreille.
Elle hocha la tête plusieurs fois de suite avant d’éclater de rire. Elle lui donna une petite claque dans le dos avant de l’embrasser sur la joue :

« Bien entendu, Earnos ! Vraiment, il n’y a que toi pour penser à ça ! »

Laisser un commentaire