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Chapitre 13 : La pureté de l’hiver

Troisième axe : La femme des glaces

Chapitre 13 : La pureté de l’hiver

« Brrrrrrrrrrr ! Je me demande pourquoi les humains apprécient autant l’hiver ? C’est un bon truc pour avoir super froid ! » s’écria la jeune fille aux cheveux blancs et aux mèches châtaignes alors que Personne rigolait légèrement.

« Ben, tu n’avais pas qu’à mettre ta robe blanche hein ? Si on est en hiver, on met des gros pantalons et des gros pulls ! C’est toujours comme ça, tu devrais le savoir pourtant ! C’est pas la première fois que tu as froid non plus ! »

Il avait retiré son manteau pour le mettre autour des épaules de Crusaé, celle-ci acceptant le présent du jeune garçon. Quand à Metsubi, on ne voyait qu’à peine ses deux yeux blancs sous l’épais anorak qu’elle portait, craignant le froid plus qu’autre chose.

« Viens aussi par là, Metsubi ! Si tu as trop froid, il n’y a aucun problème à ce que je vienne … » commença t-il avant qu’elle ne lui coupe la parole dans un murmure :

« Tu n’as rien … alors c’est à moi … »

Elle ouvrait son anorak tout en s’approchant du jeune garçon, le forçant à rentrer à l’intérieur avec elle. Il était assez épais pour contenir deux personnes ?! Et puis … Là … C’est sûr, il sentait bien la chaleur de Metsubi contre lui !

GRRRRRRRRRRRR ! Mais pourquoi est-ce qu’elle ne pensait jamais à une telle chose ?! Metsubi faisait à chaque fois des actes qui permettaient au jeune garçon de se rapprocher d’elle ! Et elle … Hum … Et bien … Elle … Elle ne faisait que se plaindre les trois quarts du temps … Ce n’était donc pas forcément une bonne chose.

« Pfff ! Toute façon, je m’en fiche à la base ! » répondit-elle alors que Personne allait prendre la parole. Néanmoins, il préféra se taire. Des fois, elle aimait se parler toute seule, il ne s’inquiétait pas plus que cela. Enfin … Aimer se parler toute seule … C’était quand même un bien grand mot … mais bon ! L’hiver venait de débuter depuis deux jours et il se comportait comme un petit imbécile …

Enfin comme quelqu’un … de stupide ? Il ne savait pas … Mais il avait ressorti sa boîte à musique offerte par Crusaé. Lorsque la jeune fille la revoyait, elle rougissait toujours aussi violemment. C’était un cadeau … qu’elle ne regrettait pas au fond d’elle. Par contre, cette année, elle ne savait pas quoi lui offrir ? Enfin si … Par contre, elle se demandait aussi ce que Metsubi allait offrir au jeune garçon. Néanmoins, il avait aussi dit qu’il ne voulait aucun cadeau de leurs parts.


Pourquoi cela ? Et bien … C’était simple … Il avait juste regardé Malixo quand celui-ci s’était éloigné. Crusaé avait parfaitement compris qu’il ne voulait pas qu’il dépense de l’argent pour lui. En fait, il mangeait même moins qu’auparavant … Depuis qu’il avait appris au sujet de la famille du jeune homme aux cheveux verts. Mais bon … Ce n’était pas un problème … Et il se fichait bien des cadeaux. Il avait déjà tout ce qu’il voulait … Et il se rappelait aussi que la dernière fois, il avait refusé aussi des cadeaux pour l’âge de ses sept ans. Ah … C’était normal … de refuser des cadeaux quand on en voulait pas.

Et là … Ils étaient ce fameux jour où il s’était pris un baiser près des lèvres de la part de Metsubi, ayant évité de justesse sur les lèvres car il était trop gêné pour cela. Et Crusaé ? Elle lui avait souhaité vaguement un joyeux anniversaire. Par contre, Malixo avait sortit le grand jeu en lui disant que maintenant qu’il avait huit ans, il allait l’habiller bien plus correctement malgré le fait qu’ils étaient en hiver.

« Mais j’ai dit que je ne voulais rien du tout, Malixo ! »

« Hey … Je te dis une chose : C’est MON argent et j’en fais ce que je veux d’accord, petit gars ? Si je veux t’offrir quelque chose, c’est à toi d’accepter et de te taire. Non … Mais sincèrement, dans quel monde vivons-nous ? »

« Je ne sais pas moi … Je ne sais pas répondre à ce genre de phrases, moi ! »

« Tu es sûr que tu ne veux rien du tout ? » demanda Crusaé en croisant les bras alors qu’ils étaient à nouveau dans une grande ville. La peur d’être attaqué était toujours présente mais faiblement, ils ne devaient pas penser à une telle chose pour aujourd’hui.

« Je ne veux rien … Je ne vois pas ce que je voudrais avoir … »

« Je pourrais peut-être t’acheter … Ah ! Je sais peut-être … Mais j’aurai besoin d’un peu d’argent, Malixo. C’est possible d’en avoir ? »

Elle s’était approchée du jeune homme, lui chuchotant quelque chose dans l’oreille avant qu’il ne murmure quelque chose à son tour. C’était une bonne idée ? Tant mieux alors ! Elle allait pouvait la mettre en application aussitôt !

Elle quitta le groupe avec vélocité, le jeune garçon haussant un sourcil. Il ne voulait pas de cadeau de sa part ! Il ne voulait pas de cadeau de la part des filles ! Ni de Malixo mais ça ne servait à rien avec lui. De l’autre côté … Ce n’était pas parce qu’il n’en avait pas envie … C’est juste que … C’était comme ça et puis c’est tout.

« … … Moi aussi … … »

Metsubi avait pris la parole, s’approchant de Malixo pour tirer un peu sur le haut du jeune homme. Malixo approcha sa tête de la bouche de Metsubi, disant soudainement :

« Ce n’est pas ce qu’une jeune fille à offrir ! Peut-être dans quelques années mais là, ce n’est clairement pas ce genre de cadeaux qu’un garçon doit avoir. Imagine quelque chose de bien plus simple. Tu n’es pas bête non plus ? »

Elle hocha la tête plusieurs fois de suite alors qu’elle partait de son côté, laissant le jeune garçon avec le jeune homme. Ils étaient maintenant entre hommes, c’est ça ?

« Bon et bien … Tu vas pouvoir passer le reste de la journée avec moi hein ? Bon bon bon … Dommage que tu n’aies que huit ans, je ne peux pas t’emmener dans certains endroits mais bon … Peut-être que tu as d’autres envies ? »

« Je ne sais pas du tout … J’ai pas l’habitude des grandes villes … »

« Je vois ça … Je m’en doute aussi hein ? Puisque tous les quatre, nous n’avons pas l’habitude tout ça. Bon et bien … Suis-moi, on doit sûrement trouver des endroits où tu pourrais t’amuser comme un enfant de ton âge. »

C’était plus difficile que ça hein ? Il ne savait pas comment les enfants de son âge s’amusaient … Il était bien trop différent des autres. Il était un humain … mais il n’avait aucun pokémon réellement. Il ne pouvait donc pas se battre … De l’autre côté, il ne voulait pas avoir des esclaves donc … Bon … Même si il avait quelques bracelets pour capturer des pokémons, il ne voulait pas les utiliser.

C’était hors de question mais … Malixo lui avait signalé que peut-être un jour, il serait obligé de les utiliser. Personne n’était éternel en ce monde et nul ne savait ce qui pouvait se produire. Mais bon … Lui, il n’avait pas tout compris ce que Malixo voulait dire. Et qu’importe, ce n’était pas ça qui l’embêtait.

La journée passa très rapidement, le jeune garçon visitant quelques boutiques avec Malixo, celui-ci lui donnant quelques conseils pour arriver à draguer les filles. C’était bête car il n’avait pas l’âge mais ça l’amusait énormément. Puis de toute façon, avec Malixo, c’était toujours comme ça ! Il l’aidait toujours pour ce genre de choses !


Il avait même parlé de playboy. Il ne savait pas vraiment ce que ça voulait dire mais il était sûr que ça avait un rapport avec Malixo. Si Malixo était un playboy, ce n’était pas une mauvaise chose d’en devenir un. Sans faire toutes ces choses autour hein ? Il ne voulait pas … faire le même métier que lui quand même.

« … … … C’est quoi ? Des anneaux ? »

« Oh … Arceus … Comment … Metsubi … »

Le jeune homme s’était presque donné une claque après que Personne ait demandé ce qu’était le cadeau que lui avait offert Metsubi. Deux anneaux ? Avec un petit rubis ? Enfin … Deux anneaux en argent ? Elle avait réussi à acheter ça ? Peut-être que ce n’était pas un vrai rubis ? Enfin … Si … Sûrement … Mais combien est-ce que Malixo avait donné à la jeune fille.

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu fais ? »

Personne avait repris la parole alors que Metsubi avait pris un des deux anneaux, le mettant à l’annulaire gauche du jeune garçon alors qu’elle faisait de même avec le sien. Qu’est-ce … Qu’est-ce qu’elle fabriquait ? Elle lia leurs deux mains en croisant les doigts, ne disant pas un mot, ne rougissant pas une seule fois alors qu’il était lui-même complètement gêné.

« Mais mais mais … Hey ! Ca veut dire quoi, Malixo ? Qu’est-ce qu’elle a fait ? »

« Et bien … Je vous déclare solennellement mari et femme par les liens sacrés du mariage. Mes félicitations, Personne, Metsubi fera une très belle femme dans quelques années. » ironisa le jeune homme aux cheveux verts, gardant une main posée sur le front en se demandant où est-ce que Metsubi allait chercher tout ça. Il n’y avait qu’elle pour imaginer de telles choses … Elle aussi … Elle semblait bien plus mature qu’il n’y paraissait hein ? Il valait mieux se méfier de ces petites filles … Crusaé n’était pas la seule.

« Bon ! On s’en fiche du cadeau de Metsubi ! Ouvre le mien ! » s’écria la jeune fille aux cheveux blancs, espérant par là oublier ce que Metsubi venait de faire.

Le jeune garçon avait hoché la tête plusieurs fois, ouvrant l’emballage du cadeau de Crusaé avant que ses yeux ne soient grands ouverts. C’était … des livres d’école ? Il regarda Crusaé, quelques larmes apparaissant dans ses yeux.

« Euh … Euh … Ce n’était pas un bon cadeau ? Comme je ne voulais pas que ça soit inutile … J’ai acheté des choses qui nous seront utiles ! Je serai encore ton professeur ! »

« Mer … Merci … Je vais les ranger … à côté des autres. » balbutia t-il alors qu’il se dirigeait vers la tente. Zu … ZUT !

Quelle idiote ! Elle s’enfonça dans la tente à son tour, Metsubi allant faire de même avant que Malixo ne l’arrête. Ce n’était pas à elle d’aller le réconforter ce coup-ci. Le jeune garçon semblait avoir du mal à mettre les nouveaux livres avec ceux qu’il avait gardés, les tout premiers qu’il avait reçu … Deux mains se posèrent autour de son cou, Crusaé venant l’enlacer avec tendresse, bafouillant :

« Dés… Désolée ! Je suis vraiment bête ! Je … Je … Je ne voulais pas te rappeler Lina ! J’avais complètement oublié ! Pardon, pardon, pardon, Personne ! »

Il ne disait rien du tout, continuant de ranger les livres. Est-ce qu’il devait les ranger par année minimum ? Par matière ? Par nouveauté ? Il … Il … Il sentait Crusaé qui ne voulait pas le lâcher un tant soit peu. Elle avait fermé ses yeux, se murmurant pour elle-même à quel point elle avait été stupide.

« … … Crusaé ? Tu penses … que je pourrai devenir quelqu’un de bien … éduqué ? Comme l’aurait voulut Lina ? »

« Bien … Bien sûr ! Je t’aiderai volontiers ! Mais … Avant … Pardon. »

C’était déjà pardonné … Comme ça continuait à l’être … Elle faisait des efforts … Elle avait énormément changé depuis qu’elle avait perdu ses pouvoirs et elle était devenue une fille vraiment très belle. Et puis … Il venait de fêter son huitième anniversaire, c’est cela hein ? Il commençait à devenir un grand garçon. Ils restèrent ainsi pendant quinze bonnes minutes, le temps qu’il finisse avec ces nouveaux cadeaux. Ces deux filles … étaient spéciales pour lui.

Chapitre 12 : Liés par la famille

Chapitre 12 : Liés par la famille

Des bandages autour du ventre et passant jusqu’à son épaule droite, le jeune garçon avait put sortir dès le lendemain. Même si tout cela restait un mystère, Malixo avait tout fait pour que Personne ne reste pas une journée de plus dans l’hôpital. Le jeune garçon n’avait pas réellement compris la raison qui poussait Malixo à se comporter ainsi. Tout ce qu’il savait, c’est que Crusaé lui faisait à nouveau la tête et cette fois-ci, il ne savait même pas pourquoi.


Sauf que cette fois, il n’allait rien faire pour se faire pardonner puisqu’il n’avait rien à se faire pardonner ! Là, il avait plutôt envie de passer la journée à parler avec Metsubi de tout et de rien. Après ce qu’il avait dit hier, il se sentait encore fautif et il ne voulait absolument pas rendre la jeune fille aux couettes noires à nouveau malheureuse.

« Dites … Au sujet de Rokan … Qu’est-ce que vous pensez qu’il va faire ? »

« Si il va t’attaquer à nouveau ? Je ne sais pas mais tu as réussi à salement le toucher. Par contre, que tu te sois soigné de toi-même indique que Rokan peut faire de même. On va devoir faire REELLEMENT attention chaque jour. » annonça Malixo qui semblait aller bien mieux depuis que le jeune garçon était en sécurité et surtout hors de danger.

« De toute façon, je l’attendrai, je n’ai pas d’autres choix. Ce n’est pas moi qui va chasser les légendaires mais l’inverse. Même si on ne veut plus se battre, ça ne changera rien. »

« Ne pense pas comme ça, Personne. Un jour, tout sera réglé … Un jour … Hum … Nous sommes dans une cité … Ca me fait penser … Je vais devoir y aller, les enfants. »

Il avait dit cela avec neutralité, du moins, essayant d’être neutre alors que le jeune garçon aux cheveux noirs hochait la tête d’un air positif. Personne reprit la parole :

« Euh … Tu pourras réellement dire pourquoi tu fais ça hein ? Moi … Je veux pas y penser plus … Mais euh … Si tu ne veux pas le faire, ne le fais pas hein ? »

« Tu parles de mon métier ? Je ne vais pas renier ce que je suis … Et Crusaé peut balancer que c’est le plus vieux métier du monde et que je suis pathétique, ça ne change rien que l’argent domine ce monde. On ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche, Personne. Mets-toi cela en tête, nous ne voulons pas vivre dans l’illégalité alors il nous faut de l’argent. Pour avoir de l’argent, il faut travailler. Pour travailler, il faut … »

« Pourquoi est-ce que tu fais pas un autre travail ? Tu es pas bête du tout ! Et tu es beau ! » répondit le jeune garçon alors que Malixo semblait surpris par ses paroles, rougissant légèrement à ces dernières. Il fallait dire que si même les enfants le trouvaient charmant, cela commençait à devenir embarrassant.

« Ce n’est pas aussi simple que cela … Personne. Il faut aussi avoir des diplômes, des preuves comme quoi, je suis intelligent et je ne les aie pas. C’est pour cela que j’espère qu’un jour, on pourra régler toute cette affaire pour que tu puisses aller à l’école. Les pokémons vont rarement dans un tel bâtiment … »

« … … Ca voudrait dire que je ne serai plus avec Crusaé et Metsubi ? Hors de question ! Alors je préfère être bête plutôt que d’aller à l’école ! »

Le jeune homme rigola légèrement, tapotant le crâne de Personne avant de s’en aller, les mains dans les poches. Personne se retrouvait à nouveau avec les deux filles, Crusaé semblant songeuse alors qu’il se tournait vers elle :

« Alors ? Crusaé ? Tu veux bien me parler ? Pourquoi est-ce que tu me fais la tête ? »

« Pas envie … de te répondre … Puis zut … C’est pas le problème ! On va passer le reste de l’après-midi à nous amuser. »

S’amuser ? C’était bien elle qui venait de dire ça ? Il la regarda avec un peu d’étonnement alors qu’elle lui prenait la main. Il récupéra rapidement celle de Metsubi, les trois enfants s’éloignant de leur côté pour aller s’amuser.

Le soir, ils avaient tous quitté la ville pour retourner dans les bois, comme à leurs habitudes. Ils étaient rares les jours où ils dormaient dans une auberge mais bon, c’était bien mieux que rien hein ? On n’allait pas se plaindre de cet endroit alors qu’ils se faisaient maintenant attaqués ! De toute façon, Personne avait refusé de dormir dans un lit malgré ses blessures même si elles avaient disparu.

« Bon … On va signaler que ces derniers jours ont été sacrément mouvementés. D’un côté, nous avons eut affaire à un légendaire et … »

« Ce n’est pas le plus puissant de tous, loin de là même. De l’autre côté, il est moyen partout d’après mes souvenirs … Donc même si il est plus fort que certains légendaires, ces derniers sont quand même plus doués dans certains domaines. »

Hein ? Crusaé semblait attaquer maintenant. Elle entourait le bras du jeune garçon aux cheveux noirs avec ses deux mains, se collant presque contre lui alors que Metsubi faisait de même avec l’autre bras. Encore que Metsubi restait parfaitement muette au contraire de Crusaé. Et Personne dans tout ça ? Il semblait n’accorder aucune réelle importance à cette histoire alors qu’il semblait plus intéresser par autre chose :

« Dis … Malixo … J’ai jamais demandé … Mais est-ce que tu as un papa ? Et une maman ? Comme tu es une grande personne, c’est normal que tu ne les voies plus mais je ne sais pas si tu as une maman … Alors ? Car moi, j’en ai plus mais Crusaé aussi. »

« J’en ai jamais eut plutôt. » répliqua la jeune fille aux cheveux argentés.

« Et pour Metsubi … Euh … Ben … »

Il poussa un petit cri de surprise, sentant que les deux mains de la jeune fille aux couettes noires le serraient avec plus d’insistance. Qu’est-ce qui se passait avec elle ? Elle lui faisait légèrement mal hein ? Qu’est-ce qui lui prenait ?

« Enfin … Voilà quoi … Et donc … Euh … »

« Vous êtes des enfants donc je ne crois pas que vous pourriez comprendre. »

« Blablabla. Arrête de tourner autour du pot, je ne suis pas une gamine. » annonça Crusaé.

Malixo poussa un profond soupir. Il fallait vraiment qu’il pose cette question maintenant ? Il ne l’avait jamais fait auparavant … Etait-ce à cause du combat contre Rokan ? De tout ce qui s’était passé ces derniers jours ? Peut-être… Hum …

« Je pense que Crusaé s’en serait doutée mais ma vie n’a pas été très facile. Enfin, comme je l’ai annoncé ce matin, je n’ai pas fait ce métier par choix. Peut-être que pour certaines personnes, les Lockpins sont de chauds lapins mais nous ne sommes pas tous comme cela. Bien entendu, nos envies … Non … Je n’ai pas à parler de cela à des enfants. Bref, disons que notre race fait que beaucoup pensent que nous sommes taillés pour ce genre de métier, ce qui est simplement une légende puisque bon nombre d’entre nous ne sommes pas comme cela. C’est mon cas et je suis attristé de ce que je suis devenu. »

« T’en fais pas ! Quand je serai grand, je ferai tout pour que tu n’aies plus besoin de faire ce genre de choses ! » répondit le jeune garçon avec entrain.

« Hahahaha ! Parfait … Parfaitement … Tu réagis comme moi … Tu as des idéaux … Mais non, ce n’est pas ainsi que ça se passe, Personne. »

Hein ? La voix de Malixo tremblait légèrement. Ses cheveux verts cachaient le haut de son visage, celui-ci étant penché vers le feu alors qu’il reprenait la parole :

« Je suis l’aîné d’une famille de onze enfants. Laporeille, Canarticho, Fouinette, Goupix, comme tu peux le voir, nous … »

« Si tu veux, tu peux t’arrêter là, Malixo. J’ai tout de suite compris. » répondit Crusaé alors qu’elle disait aussitôt : « Et si Metsubi et Personne veulent en savoir plus, je les forcerai à ce qu’ils se taisent pour qu’ils évitent de te reposer la question. »

« C’est bon … Crusaé … Parfaitement bon … Je vais continuer. »

« Comme tu le désires mais je t’ai signalé que tu peux t’arrêter quand tu le veux. »

« Bien … Mais je compte continuer … Donc, comme Crusaé s’en est doutée mais je ne pense pas que ça soit pareil pour vous, moi, mes frères et mes sœurs, nous avons tous et toutes la même mère … Mais en ce qui concerne le père, c’est bien différent. »

« Comment ça se fait ? » demanda avec candeur le jeune garçon.

« Ma mère aimait énormément les hommes … Elle aimait énormément UN homme … A chaque fois, elle ne pensait qu’au bonheur de ce dernier … Mais visiblement, la fameuse réputation des Lockpins fait que ma mère n’a jamais gardé très longtemps les hommes qu’elle aimait … En fait, aussitôt ils faisaient leurs affaires, aussitôt ils étaient repartis. »

« … … … Est-ce que ta mère faisait le même métier que toi, Malixo ? » demanda sur un ton neutre Crusaé alors qu’il posait ses yeux sur elle, fronçant les sourcils.

« Non … Ma mère était déficiente mentalement … Elle n’a jamais imaginé un instant que c’était ce qu’elle faisait … Lorsque ces hommes la quittaient à cause de sa tare, lui donnant de l’argent plus par pitié que par autre chose, elle ne comprenait pas. »

… … … … … Elle aurait aimé prendre la parole pour lui dire quelque chose mais elle sentait qu’il valait mieux se taire. Le jeune homme était assis sur le tronc d’arbre abattu, sa tête toujours penchée vers le sol.

« Ma mère a toujours été une imbécile … Une imbécile beaucoup trop gentille … Une imbécile qui aimait tous ses enfants malgré leurs différences … Et j’étais l’aîné de la famille … Je n’ai jamais hésité à voler pour des adultes à des adultes, je n’ai jamais hésité à faire les pires choses comme emmener des femmes dans des ruelles … Je n’étais pas acteur … mais j’étais témoin de ce que ces hommes faisaient à ces quelques femmes … Ces femmes imprudentes qui ne se fiaient qu’au regard du jeune garçon que j’étais. J’ai eut de la chance d’être quelqu’un de beau et élégant … On pourrait me considérer comme une fleur dans le bidonville où nous vivions … mais ce n’était pas suffisant … Onze enfants, ce n’est pas facile à nourrir. Il me fallait de l’argent, beaucoup plus d’argent … Et certaines femmes de la haute société étaient toujours partantes pour avoir un peu de plaisir avec des … jeunots comme elles aimaient les appeler. Je crois que … je vais m’arrêter là … Non… Je dois continuer. »

« … … Malixo … Grand frère … Si tu préfères … arrêter … Fais-le. » murmura Personne en bafouillant, le jeune homme faisant un geste négatif de la main.

« Non … J’ai commencé … Je termine … J’ai quitté ce bidonville vers l’âge de quinze ans … J’ai décidé de vagabonder de cité en cité … jusqu’à m’installer définitivement dans une grande ville … où mon métier était réellement connu … La majorité de mon argent est envoyé mensuellement à ma famille. »

« Mais mais mais … ATTENDS UN PEU ! » s’écria le jeune garçon en se relevant. « Ca fait euh … Deux ans ! Je crois que ça fait autant de temps que tu es avec nous ! Alors comment est-ce que tu donnes de l’argent à ta maman ?! Et à tes frères et sœurs ?! »

« Ah … Tu t’inquiètes pour eux ? Alors que tu ne les connais pas ? Ne t’en fait pas … C’est pour cela que chaque fois que nous allons en ville et malgré le fait que cela rapporte beaucoup … malgré mes prix … Je continue de leur envoyer de l’argent. Ils vivent bien … Ils vivent très bien mais je ne les aie pas vus depuis que je suis parti. »

« Allons les voir alors ! Maintenant que tu n’es … »

« Il ne vaut mieux pas. Ma famille ne sait pas comment j’obtiens cet argent. Ils pensent que je suis une gravure de mode ou un mannequin. Ils n’ont pas besoin de savoir la vérité. »

« Comme tu le veux … Je voulais t’aider … moi. »

« Tu n’as pas à m’aider. C’est ma famille, c’est mon problème. » répondit le jeune homme avec lenteur alors que la discussion semblait être terminée. Mais est-ce qu’elle l’était réellement ? Au bout de cinq minutes de silence, tout le monde avait conclut ceci.

Et voilà que quelques plus heures plus tard, alors que tout le monde était déjà couché, Malixo ayant trouvé le sommeil très rapidement. Et lui ? Metsubi était collée contre son dos, dormant paisiblement tandis qu’il était face à face avec Crusaé.

« Tu n’arrives pas à dormir, Personne ? »

« Pourquoi est-ce que j’arriverai à dormir ? J’ai l’impression de faire autant de mal que toi. »

« Co… Comment ça ? Comment est-ce que … »

« Tu as tué mes parents pour ne plus avoir de famille … pour que je n’en ai plus … Mais de l’autre côté … Moi, j’ai sauvé Lina que je considérais comme ma grande sœur. Elle est morte par ma faute et la tienne … Puis j’ai aussi tué Solor qui était l’enfant de Rokan … Et là … Je viens d’apprendre qu’au final, j’ai retiré de sa famille une grande personne. Pourquoi est-ce que je dois faire tout ça ? Dis … Crusaé … »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« … … … Pourquoi moi ? Et pas un autre garçon ? »

Hein ? C’était quoi cette question ? Elle vint rougir violemment, semblant réfléchir à ses paroles pour chercher une réponse. Puis finalement, elle murmura :

« Car je pensais que tu étais mon élu … Puis maintenant, je me dis que même pour moi, je ne peux pas modifier … le cours des choses. Je crois donc qu’au final, c’était toi que je devais choisir et aucun autre. Pardon que tout te fasse du mal. »

« … … Crusaé ? J’ai besoin … de … un câlin. Je me sens vraiment triste pour … Malixo. Je crois que … Je veux pleu … »

« Viens vite par là. » souffla t-elle alors qu’il se libérait des bras de Metsubi discrètement, venant se loger contre Crusaé. Il étouffa quelques sanglots tandis qu’elle ne semblait pas comment elle devait réagir. Être heureuse qu’il vienne dans ses bras ? Ou alors triste … pour lui … et Malixo. Car oui, elle n’était pas de marbre face aux paroles du jeune homme. Elle ne l’était pas … Ah … Qu’est-ce qui se passait ? Elle n’allait pas pleurer à son tour ? Non … Personne n’avait pas besoin d’une pleurnicheuse. Elle vint l’embrasser dans ses cheveux noirs, souhaitant personnellement que cela dure toute la nuit, chose qui allait arriver.

Chapitre 11 : Sincérité

Chapitre 11 : Sincérité

« Allez Personne, tiens-bon ! Tiens le coup hein ?! Tu vas tenir le coup et non pas nous laisser seuls, n’est-ce pas ?! » murmurait le Lockpin alors que Crusaé et Metsubi le suivait en courant derrière lui.


Même si il mettait de la distance entre lui et elles, elles savaient parfaitement où il se rendait. A la ville la plus proche pour trouver un hôpital. Le jeune garçon respirait avec lenteur, sa main toujours posée sur son ventre alors que Malixo le portait.

« Continue de me parler, bon sang ! Je te préviens, Personne. Tu n’as pas intérêt à essayer de dormir car sinon je te hurlerai dessus ! »

« Je n’ai pas sommeil … Et pourquoi est-ce que j’aurai envie de dormir ? »murmura le jeune garçon, gardant les yeux à moitié ouverts alors que Crusaé sanglotait.

« Pourquoi est-ce que ce fichu collier veut pas se retirer ?! J’ai pas besoin de lui ! Je ne veux pas ce collier moi ! J’ai besoin de mes pouvoirs pour le soigner ! Et puis, Metsubi, pourquoi est-ce que tu ne va pas l’aider encore ?! Tu pourrais cicatriser ses blessures en crachant des flammes non ?! Ou alors, tu ne peux même pas les cautériser ? »

« … … … … … Personne … … … »

Elle n’avait que le prénom du jeune garçon à la bouche, ne semblant même pas se préoccuper de Crusaé. Celle-ci poussa un profond soupir. Et puis zut, ce n’était pas son problème de toute façon ! Elle avait beaucoup mieux à faire que de s’occuper de l’autre jeune fille aux cheveux noirs ! Et puis, la pluie s’était finalement arrêtée. Ils arrivèrent jusqu’à une cité bien qu’il faisait nuit depuis le temps.

« On doit trouver … AH ! C’est bon ! Personne ! Tiens bon ! On est presque arrivés ! »

« … … … … D’accord … … J’ai un peu froid quand même …. Malixo. »

« Normal que tu aies froid ! Mais ne ferme surtout pas les yeux, tu m’entends ?! Ne les ferme surtout pas ! C’est bien compris ?! »

Le jeune garçon hocha la tête d’un air positif bien qu’avec une extrême lenteur. Malixo le gardait contre lui, remarquant que son sang continuait de couler … ainsi que de l’eau ?! Qu’est-ce que cela voulait dire ?! C’était à cause de cette glace fondue ?! Ou alors, c’était autre chose ? AH !

« Allez ! Je t’ai dit de ne pas dormir, Personne ! Crusaé, Metsubi ?! Qu’est-ce que vous foutez ?! Dépêchez-vous ! »

Ah … Ah … Mais elle était morte de fatigue ! Elle avait vraiment mal au cœur alors que Metsubi vint rejoindre Malixo. Elle … Elle les laissait prendre de l’avance … mais … Personne … NON ! Elle n’allait pas laisser Metsubi avoir de l’avance ! Ils pénétrèrent tous les quatre dans l’hôpital de la ville, le jeune homme aux cheveux verts s’approchant d’une secrétaire dans une tenue rose, celle-ci ayant plusieurs couettes partant sur les côtés. Surement une Leveinard d’après ce qu’il était possible de voir.

« Pardonnez-moi mais c’est urgent ! »

« Hum … Comme d’habitude, que voule… Euh … Oui ! Bien sûr ! Que se passe t-il ? » demanda la secrétaire, rougissant violemment en voyant le jeune homme aux cheveux verts.

« Ce jeune garçon a été attaqué par un pokémon sauvage et son ventre est transpercé. Il lui faut des soins le plus rapidement possible ! »

« Bien sûr, bien sûr. Ne vous en faites donc pas, je vais appeler tout de suite quelqu’un ! »

Elle ne détournait pas son regard de Malixo, celui-ci attendant qu’une troupe de quatre personnes avec un brancard vienne prendre Personne, disparaissant dans une pièce alors que Malixo sortait déjà de l’argent.

« Combien est-ce que je vous dois pour cela ? Car je sais parfaitement que ce n’est pas gratuit. Dites-moi tout ce que je dois faire. »

« Ohla ! Ohla ! Calmez-vous ! Vous semblez un peu … sur les nerfs. Vous voulez peut-être venir en salle de repos ? Vous semblez sur les nerfs … Tout d’abord, il me faut quelques réponses : êtes-vous son pokémon ? Est-il votre dresseur ? Ou alors est-il un pokémon ? Ces deux jeunes filles sont avec vous ? Elles sont ses pokémons ? »

« Non … Il n’est pas notre dresseur … Oui, nous sommes tous les trois des pokémons mais lui n’est qu’un enfant humain. Nous l’accompagnons partout où il va … Est-ce que c’est suffisant ? Ah … Je crois que j’ai besoin de me reposer. Je vous payerai plus tard. »

Il s’était éloigné aussitôt du bureau du secrétariat, allant s’asseoir à côté de Crusaé, une main posée sur son crâne. Il était las … vraiment las et fatigué … Crusaé respirait bruyamment à cause la folle course tandis que Metsubi restait muette, la tête baissée. Elle se tenait les deux mains jointes, semblant réfléchir à quelque chose.

« Personne … Il a intérêt à s’en sortir … Sinon … Je ne lui pardonnerai jamais … Je ne peux pas ramener les morts ! Je ne peux pas moi ! Même Arceus ne peut pas le faire ! Ce n’est pas de son domaine … Et puis … Même si il reviendrait à la vie … Il resterait indéfiniment avec son corps … On ne peut pas … faire revivre quelqu’un … complètement … »

« Ne parle pas de choses comme ça, Crusaé ! »

« Je dois parler de ça ! Qu’est-ce que je peux faire d’autres ?! »

« Je ne sais pas mais ne parle pas comme si il était déjà mort, Crusaé ! » répondit le jeune homme une nouvelle fois en serrant les poings, Crusaé faisant de même.
Ca ne servait à rien de s’énerver ! Ca n’arrangerait pas les choses ! Il ne fallait pas faire une telle chose … Ca ne … servait à rien … Pas du tout même.

« Mais … Il a intérêt à m’écouter … quand il reviendra … » marmonna t-elle avec lenteur alors que Metsubi restait plongée dans son silence. Elle voulait qu’il l’écoute ! Car elle allait lui dire ce qu’elle pensait de lui, ce qu’elle n’avait pas pu lui dire auparavant.

Quatre heures étaient passées … Quatre longues heures où aucun n’avait réussi à chercher le sommeil ou le repos, cela étant impossible. Puis vint le moment où un médecin tout ce qu’il y avait de plus humain s’avançait vers la secrétaire, celle-ci désignant Malixo du regard. Le médecin se dirigea vers eux, un bloc-notes à la main :

« Il va s’en sortir … Nous n’avons rien eut à faire ou presque. »

« Hein ? Comment ça ? Son ventre … Son ventre était transpercé ! Si il n’y a rien … »

« D’après ce que la secrétaire m’a dit, ce jeune garçon est humain n’est-ce pas ? Une rapide analyse de son sang nous a confirmé vos dires mais cela est quand même étonnant. Ses marques sur le dos de ses mains continuent de briller, nous n’avons jamais rien vu de tel. De même, ses blessures se soignent d’elles-mêmes. »

« Donc … Il va vraiment bien ? » demanda le jeune homme en se relevant.

« C’est le cas … Vous pouvez aller le voir si vous le désirez. Il n’est pas en danger. Il a simplement besoin de repos. Néanmoins, il faudrait que nous parlions pour nous renseigner à son sujet si cela ne vous dérange pas. Nous n’avons pu nullement prévenir sa famille, nous n’avons trouvé aucune information à son sujet. Peut-être pourriez-vous répondre à qulques questions ? Cela est assez important. »

« Je ne peux pas le faire … après l’avoir vu ? » questionna le jeune homme une nouvelle fois.

« On va aller lui rendre visite, t’en fais pas, Malixo. » répondit Crusaé, tremblante légèrement d’émotions alors que Metsubi hochait la tête d’un air positif.

« Bon … D’accord, j’irai le voir après … Je vous suis. »

« Salle 342 au troisième étage, les enfants. Normalement, les visites sont interdites mais ceci étant un cas spécial comme il en arrive que peu souvent, nous pouvons faire une exception mais faites attention à ne pas faire trop de bruits. » répondit le médecin en s’adressant aux deux jeunes filles, celles-ci portant en direction de l’ascenseur.

Deux minutes après, elles étaient dans une pièce peu éclairée dans laquelle seul un BIP sonore se faisait entendre toutes les trois secondes. Le jeune garçon était couché dans le lit, semblant dormir paisiblement alors que Crusaé s’approchait de lui. Metsubi fit de même de l’autre côté, tirant sur le drap et relevant le T-shirt de Personne. Crusaé l’observait des yeux grands ouverts, Metsubi comme elle voyant qu’il n’avait plus du tout de blessure au ventre.

« Co… Comment … Non … Attends, ce n’est pas logique … Si … Ou non … Ca l’est peut-être … Rokan a dit qu’il était capable de se soigner. Comme Solor était son fils, il est donc normal que Personne soit capable de se soigner aussi … mais sans le remarquer ? »

« … … … Personne … … … » murmura lentement Metsubi avant de coucher sa tête contre son ventre, cela faisant crier légèrement de douleur le jeune garçon.

« Aie, aie, aie ! Qu’est-ce qui se passe ?! Ca fait mal … Aie, aie … Metsubi ? Où est-ce que je suis ? » demanda Personne avant de voir les yeux verts et roses de Crusaé posés sur lui.

« … … Tu reviens de l’au-delà ! Maintenant, tu vas pouvoir goûter à l’enfer pour m’avoir foutu une trouille pareille ! J’espère que tu es préparé car je vais te faire très mal ! »

« Ca … peut pas attendre ? Je sais pas pourquoi … Je suis fatigué … Metsubi ? Tu fais quoi sur mon ventre ? » demanda le jeune garçon une nouvelle fois.

« … … … Dormir … » murmura la jeune fille d’une voix presque inaudible.

« Euh … Crusaé ? Est-ce que je peux parler seul à seule avec Metsubi, s’il te plaît ? Merci beaucoup de t’inquiéter pour moi. »

Quoi ?! Elle venait de se faire jeter par le jeune garçon ?! Elle s’était déjà mise à trembler de colère mais le petit sourire qu’il lui fit signala qu’il était réellement désolé d’en arriver à ces extrémités. Elle quitta la chambre, évitant de la claquer avant de se placer contre un mur. Elle jetait un petit regard indiscret vers l’intérieur de la chambre à travers la fenêtre.

« Metsubi ? Tu ne dors pas hein ? »

« Pas … encore … Personne. » murmura à nouveau la jeune fille aux cheveux noirs.

« Pardon d’avoir dit des méchancetés comme ça. Je n’aurais pas dû dire des mots comme ça. C’est vraiment très bête de ma part. »

« Tu es bête. » dit-elle en relevant la tête, ses yeux blancs posés sur lui.

« Très très très bête ! Beaucoup trop bête ! Mais tu sais, je dois réussir à me battre tout seul. Je ne peux pas toujours me battre grâce à vous hein ? Et puis … Cet homme … Moi, je le comprends beaucoup. Moi aussi, j’ai perdu mes parents à cause d’une personne sauf que … J’en veux plus à Crusaé maintenant. Et donc … Je voulais le combattre pour qu’il se calme et qu’on puisse parler. Je n’ai pas envie que l’on le tue … »

« … … … … … D’accord. » répondit tout simplement Metsubi alors qu’elle venait se coucher sur lui, le jeune garçon poussant un gémissement de douleur.

« Je sais bien que tu t’en fiches hein ? Suis pas bête complètement non plus. Donc euh … Je voulais juste te dire que je t’aime toujours beaucoup. »

« C’est vrai ? » demanda t-elle alors qu’en-dehors de la chambre, Crusaé commençait à trembler de tout son corps. Ne pas avoir … peur … Ne pas avoir peur … que ça aille plus loin … Mais Metsubi … Elle venait de placer ses deux mains autour du cou du jeune garçon. NON ET NON ! Déjà que la dernière fois, elle avait été prise par surprise, là, elle n’allait pas … Elle devait les arrêter !

« Bien sûr que oui ! Viens Metsubi ! »

Il avait pris la parole avec un grand sourire avant de la serrer contre lui, fermant les yeux avec tendresse. Elle ? Elle se laissait faire, poussant un léger soupir comme soulagée d’apprendre cela de la part du jeune garçon. Quand à Crusaé … Elle ne faisait que se mettre assise, dos contre le mur, posant sa tête sur ses genoux pour cacher son visage.

« Et bien ? Qu’est-ce que tu fais là ? C’est l’émotion qui t’empêche de rentrer, Crusaé ? » demanda d’une voix douce Malixo avant de pénétrer dans la chambre. Il émit un grand rire en voyant Metsubi sur Personne, la jeune fille ayant fermé les yeux. « Et bien … Je vois que l’un ne perd le nord. Même dans son lit d’hôpital, il faut que tu aies une fille dans tes bras ? Je vais commencer sérieusement à avoir peur que tu marches sur mes platebandes ! »

Le rire n’avait rien de réellement joyeux mais ressemblait plus à du soulagement. Un soulagement bien présent alors que Crusaé pénétrait à la suite de Malixo, faisant semblant d’ignorer ce qu’elle avait vu et entendu. Ca … ne la concernait pas.

Chapitre 10 : Le tuer à tout prix

Chapitre 10 : Le tuer à tout prix

« Ca ne fait rien … Tu as eut de la chance mais celle-ci ne continuera pas toujours à être de tes côtés ! Essaye donc voir d’éviter ça ! »

Rokan balança sa main en avant, un souffle glacé venant frapper le jeune garçon, entaillant légèrement tout son corps. Des éclats de glace aussi pointus que des lames étaient responsables de son état, Personne gémissant de douleur. Pourtant, ses yeux rubis exprimaient toujours une lueur de défi alors qu’il reprenait la parole :

« Ca sert à rien ! Moi, je dois pas mourir contrairement à toi ! Je ne veux pas te tuer ! Comme je ne veux pas tuer les autres légendaires ! Laissez-nous tranquilles, Crusaé, Metsubi, Malixo et moi ! On veut vous rien de mal ! »

« Tu ne me veux rien de mal ? C’est ça ? C’EST CA QUE TU DIS ?! IL FALLAIT Y PENSER AVANT DE TUER MON FILS ! »

Il avait hurlé de toutes ses forces, des ondes sonores sonnant complètement le jeune garçon qui se tint les oreilles en gémissant de douleur. Il s’écroula à genoux, les oreilles posées sur ses deux mains. Ca faisait très mal au crâne ça ! Vraiment très mal même ! Il avait affreusement mal aux oreilles à cause de tout ça !

« Adieu … Vas EN ENFER ! » s’écria Rokan alors qu’il s’était rapproché à toute allure de Personne, une sorte de liquide violet recouvrant tout son corps.

« PERSONNE ! ATTENTION ! C’est de l’acide ! »

Pourquoi elle ne pouvait pas retirer son collier ?! HHHNNNNN ! Elle se roulait sur le sol, tenant son collier de toutes les couleurs à deux mains. ALLEZ ! Que ce collier la quitte ! QU’ELLE LUI LAISSE AVOIR SES POUVOIRS !

« Mais pourquoi je ne peux pas le retirer ?! Je ne veux pas utiliser mes pouvoirs pour moi ! »

Elle n’avait pas du tout envie de ça ! Elle voulait sauver le jeune garçon ! Elle se releva rapidement, se mettant à courir vers Personne avant de s’arrêter aussitôt. Il … Il … Tout le liquide violet avait recouvert le jeune garçon, les larmes montant aux yeux de Crusaé.

« PERSONNNEEEEEEEEEEEEE ! T’avais dit que t’étais mon élu ! IMBECILE ! »

« Mais je suis pas mort ! Arrête de pleurer, Crusaé ! » répondit le liquide violet alors que le jeune garçon s’en extirpait, donnant un coup de pied à Rokan pour le repousser. « Pars de là, toi ! On ne doit pas faire pleurer les filles ! C’est Malixo qui me l’a dit ! »

« Tsss … Tu n’as même pas remarqué les brûlures sur tes bras et tes jambes ? Tu crois vraiment que ton armure pouvait te protéger de la mienne ?! »

Hein ? Quoi ? Il observa ses bras et des jambes, remarquant que les vêtements étaient calcinés en plusieurs endroits, laissant paraître de vilaines marques calcinées. Il … Il … Il n’avait même pas ressenti la douleur ! Mais il savait que tout ça faisait extrêmement mal ! Il tourna son visage vers Crusaé, celle-ci avait frotté ses yeux, l’observant avec un air de défi.

« Ne t’avise plus jamais de me faire aussi peur ! »

« Je n’oserai pas car sinon, je sais que quand tu retrouveras tes pouvoirs, ça risque de très mal se finir pour moi alors … Je ne préfère pas y penser ! »

« Alors maintenant, je t’ordonne de lui éclater la tête à cet imbécile ! Il ne veut pas te laisse tranquille ! Si quelqu’un t’attaque, tu te dois de le combattre voir de le tuer ! PERSONNE ! TU COMPRENDS CA ?! TUES-LE AVEC TES LIGNES ! Solor a fait pareil et il en est mort ! Tu ne veux pas que Metsubi ne meure hein ?! »

« NON ! JE NE VEUX PAS QUE VOUS MOURRIEZ ! »

« Alors fais-lui mal ! Montre-lui que tu n’es pas qu’un enfant ! »

C’était quoi ce changement de caractère ? Enfin non … Il avait toujours voulut lui tenir tête … Mais là, c’était maintenant différent. Il semblait être remonté à bloc. AH ! D’après ce qu’il avait remarqué, il imitait chacune de ses attaques hein ? Alors il suffisait d’utiliser une attaque qu’il ne pourrait pas imiter !

Les deux perles au bout de ses cheveux bleus commencèrent à briller légèrement puis de plus en plus fortement jusqu’au point d’émettre une forte lumière. Le jeune garçon poussa un cri de surprise, mettant sa main devant les yeux bien que cela était déjà trop tard.

« Et voilà comment j’en termine avec l’assassin de mon fils. »

Il … Il entendait un drôle de bruit … Quelque chose fonçait vers lui … Mais ce n’était pas le bruit des pas de l’homme. C’était autre chose … Il connaissait déjà ce bruit ! Il l’avait entendu il y a quelques minutes … C’était … C’était … AH ! Il fit un saut sur le côté, un pic de glace venant érafler profondément sa hanche alors que Rokan grognait :

« Sale petit cafard … Tu as la vie dure hein ? Comment est-ce que tu as réussi à l’éviter ? »

« Je ne sais pas ! J’ai peut-être des super-pouvoirs ! » répondit le jeune garçon avec affront alors que Rokan serrait les dents. Il se permettait encore de lui répliquer hein ?!

Il n’allait pas le faire très longtemps. Il allait le … Une ombre passa derrière lui, ayant sauté dans les airs alors qu’il tournait son visage trop tard. Les yeux noirs de Metsubi étaient posés sur lui, sa bouche grande ouverte alors qu’elle crachait de puissantes flammes violettes en sa direction. Les flammes vinrent recouvrir le corps de Rokan, celui-ci faisant plusieurs sauts en arrière pour se mettre à distance du combat alors que Personne criait :

« METSUBI ! C’est mon combat ! Tu n’aurais pas dû venir ! Il va t’attaquer maintenant ! Si je meurs, vous n’auriez pas été attaqués ! Tu ferais mieux de partir ! »

« Non. » répondit-elle tout simplement alors que l’homme retirait sa tenue, laissant apparaître quelques brûlures sur son corps.

« Bande de petits salopards … Tu n’as même pas une once de fierté ou d’honneur … M’attaquer seul hein ? J’aurai dû m’en douter que tu n’étais qu’un … »

« J’AI JAMAIS VOULUT CA, MOI ! METSUBI ! Tu as vu ce que tu as fait ?! Je ne voulais pas que tu combattes ! Maintenant, repars en arrière ou alors je ne t’aime plus ! »

Elle s’était déjà apprêtée à lui désobéir mais s’immobilisa aussitôt. Elle tourna son visage avec lenteur, ses yeux redevenant blancs alors qu’elle ouvrait la bouche. Crusaé savourait presque une victoire personnelle là-dessus mais elle savait parfaitement ce que cela voulait dire. Elle s’écria :

« PERSONNE ! ON NE DIT PAS DES CHOSES COMME CA ! IDIOT ! »

« … … … … Renier en plus les personnes qui lui sont chères … Tu es tombé plus bas que tout. Je ne voulais pas détruire ce décor … Mais c’est la seule chose que tu mérites … »

Les nuages noirs étaient apparus dans le ciel, un vent des plus puissants se levant alors qu’une pluie torrentielle commençait à s’abattre sur le terrain. La pluie … Il allait l’utiliser … contre lui ? Il voyait déjà l’eau qui se réunissait tout autour du bras droit de l’homme. Une lance … Une lance gigantesque … ou alors, c’était une foreuse … Tout ce qu’il savait, c’est que l’eau tourbillonnait sur elle-même en même temps qu’elle prenait forme autour du bras.

Il devait l’imiter … Il devait faire ça … Metsubi n’avait pas bougé de sa position, la tête baissée, ses couettes noires se déformant à cause de la pluie. Qu’est-ce qu’elle attendait pour bouger ?! Le jeune garçon tenta d’imaginer la même chose que Rokan, de l’eau tentant de former une lance autour de son bras droit. Il avait mal … Et ce n’était pas aussi simple que lui … Pas du tout même …

« Tu pensais vraiment pouvoir m’imiter ? Ce n’est pas possible … Tu n’y arriveras pas ! »

« METSUBI ! POUSSE-TOI ! TU ES SUR LE CHEMIN ! »

« Ne t’en fait donc pas, ma lance sera assez grande pour vous transpercer tous les deux ! »

Il s’était mis à courir, le jeune garçon remarquant que quelque chose clochait avec Metsubi. Elle n’avait toujours pas bougé ! C’était quoi son problème ?! ET ZUT ! Pas de temps à perdre ! Il commença à accélérer le rythme, sa lance difforme au bout de sa main droite, il devait protéger Metsubi ! Il devait la protéger ! Malixo était avec Crusaé, il n’avait rien à craindre pour elle ! RIEN DU TOUT !

Un éclair zébra le ciel, s’abattant au loin pour éclairer la scène. Metsubi avait ouvert en grand ses deux yeux blancs, ayant été poussée sur le côté. A son emplacement se trouvait le jeune garçon, une lance plantée au beau milieu de son ventre, traversant en intégralité celui-ci pour ressortir de l’autre côté.

« Petit … Salopard … Comment … est-ce que tu … es capable … de faire ça … »

« Moi … J’ai encore des choses à défendre … Si votre fils n’avait pas … voulu nous attaquer … Il ne serait pas mort … C’est pareil pour vous. »

« Moi ? Mourir ? Tu te moques de hein ? Je ne suis pas mort avec une telle attaque ! » s’écria t-il en crachant du sang. La lance, bien que déformée, de Personne s’était logée dans son torse, pénétrant à moitié dans celui-ci. Rokan recula, extirpant l’arme alors qu’il faisait déjà apparaître une seconde lance dans sa main droite.

« Je vais en finir avec toi une bonne fois pour toutes. »

« Non … Je crois que tu en as assez fait … Avec cette pluie, tu es une cible parfaite. » murmura une voix masculine qu’il reconnut comme celle du Lockpin. Celui-ci avait fait apparaître des éclairs au bout de ses deux mains, reprenant la parole : « Je crois que le combat est terminé … Je ne vais pas te laisser le tuer. J’en ai rien à faire de vos histoires alors tu ferais mieux de dégager si tu ne veux pas que je te tues. »

« Toi ? Me tuer ? Quelle blague ! Tss … »

Pourtant, le jeune homme aux cheveux verts était des plus sérieux. AH ! Rien à faire ! Il fit encore plus bas en arrière, sa blessure disparaissant très lentement mais semblant se soigner quand même au fur et à mesure.

« De toute façon … Il est sur le point de mourir. Et si ce n’est pas le cas … Si j’apprends qu’il est encore vivant … Je reviendrai le tuer … »

Il disparut à travers les bois, les nuages ne s’arrêtant néanmoins pas de faire pleuvoir. Metsubi s’approcha de Personne, le regardant longuement de ses yeux blancs avant de passer à côté de lui. Malgré la lance dans son ventre, elle n’allait pas … l’aider ? Elle ouvrit la bouche subitement, crachant des flammes alors que la lance d’eau s’évaporait, laissant place au trou dans le ventre du jeune garçon. Celui-ci s’écroula au sol, une main posée sur son ventre. Il respirait bruyamment, Crusaé courant vers lui en même temps que Malixo. Le jeune homme aux cheveux verts l’avait soulevé, Personne faisant un petit sourire :

« J’étais comment … Malixo ? »

« Un parfait idiot ! Tu balances n’importe quoi, tu te bats n’importe comment et tu te prends pour je ne sais qui ! » s’écria Crusaé avec colère bien que ses deux mains tremblaient, celles-ci venant serrer la main droite du jeune garçon.

Metsubi ne disait rien du tout, le regard toujours baissé. Elle avait sauvé le jeune garçon … du moins lui avait retiré sa lance … mais les paroles qu’il avait dites … Elle savait parfaitement qu’il ne les pensait pas. Mais … Hum ? Elle leva son regard vers la cime des arbres, ses deux yeux blancs devenant noirs. Un oiseau s’envola de celle-ci, disparaissant dans l’horizon.

« … … … Tout cela est trop suspect. Rokan n’a même pas réussi sa mission. Cela sera à moi de l’accomplir … »

Mais pas maintenant. Elle n’était pas assez lâche pour attaquer un groupe affaibli. Et puis, le jeune garçon restait trop suspect. Elle n’attaquerait pas à ce moment-là … mais en pleine saison de l’hiver, cela sera bien mieux.

Chapitre 9 : Colère aveugle

Chapitre 9 : Colère aveugle

« Disparais de ma vue et meurs. »

Il n’avait même pas attendu que le jeune garçon se retourne pour créer un fouet aqueux, l’enroulant autour de son cou avant de le soulever au-dessus du sol. Cela avait été si simple … si facile … Mais ce n’était pas ça qu’il voulait … Ce n’était pas une mort nette qu’il désirait ! Il repoussa le jeune garçon, l’envoyant avec violence au sol avant de faire disparaître son fouet aqueux, reprenant la parole :

« Alors … C’est ça le Rédempteur ? C’est lui qui a tué mon fils ? C’est lui qui est capable de causer du tord à cette gamine ? Ce n’est pas comme ça que… »

Il s’arrêta, frappant le sol avant qu’une fissure ne se forme dans son dos, un geyser sortant de celle-ci, aspergeant le corps de Metsubi qui décolla dans les airs pour atterrir au loin, Personne criant de toutes ses forces :

« NE VENEZ PAS M’AIDER ! NE LEUR FAIT PAS DE MAL ! »

« Ils disparaîtront avec toi … Mais le premier à mourir est ta personne. Visiblement, tu as encore la force de pouvoir parler, je vais donc te briser les cordes vocales mais cela serait trop doux … Tu dois souffrir … encore souffrir … »

Voilà qu’il ouvrait la bouche, plusieurs petites bulles d’eau en sortant avant de venir parcourir le ciel tout autour du jeune garçon. Celui-ci s’était relevé avec un peu de difficultés, Crusaé tentant de venir l’aider mais Malixo l’en empêcha.

« PERSONNE ! Retire-moi ce collier ! Allez ! Tu vois très bien que tu ne vas pas y arriver ! Il n’est pas comme Solor ! Il est bien plus fort ! »

« Bien plus fort ? C’est pas un problème ! Et tu veux savoir quoi ? Je ne sais pas comment te retirer le collier ! Je savais comment te le mettre mais pas comment te le retirer ! » répondit le jeune garçon avec entrain bien qu’il espérait que Metsubi se relèverait. Pfiou … Heureusement, c’était le cas. Un petit pic de glace se planta dans son bras droit, le transperçant complètement avant de se retirer.

Il poussa un hurlement de douleur, s’écroulant à genoux avant de remarquer qu’il avait un trou au beau milieu de son bras … Et que … Et que du sang s’en écoulait. Il arrivait encore à le bouger donc ça allait … Ce n’était qu’un trou … Juste une aiguille bien plus grosse que d’habitude qui l’avait transpercé. C’était tout …

Il serrait les dents, évitant de pleurer alors qu’il ne criait plus. Mais il était enragé envers cet homme qu’il ne connaissait pas. Pourtant, l’homme était tout autant haineux envers lui. Il avait tué son fils, il le savait parfaitement. Mais il n’avait fait que se défendre !

« Je pensais avoir affaire qu’à un petit gamin de pacotille mais ce n’est pas le cas hein ? Il fallait s’en douter … On ne dirait pas en te regardant mais tu as l’air de vouloir jouer les grands garçons hein ? Mais ça ne changera rien ! Je vais te tuer comme je le ferai avec toutes ces personnes autour ! Qu’importe si cette gamine ne doit pas mourir normalement ! Je me contrefiche de ce que pensent les autres légendaires ! DISPARAIS ! »

Il était temps d’utiliser les pouvoirs de Lina … Elle … Elle ne devait pas être morte pour de rien. L’homme s’était avancé vers lui avant de courir, une sphère apparaissant au bout de sa main droite. La sphère semblait provoquer plusieurs ondes aqueuses qui furent projetées vers le jeune garçon, celui-ci émettant un petit sourire.


Ses marques aux deux mains vinrent briller, signe qu’il venait de les utiliser. Il fit un pas sur le côté, s’apprêtant à disparaître à toute vitesse comme l’aurait fait Lina. Pourtant, dès qu’il posa un pied pour courir et éviter les ondes aqueuses, il s’écroula au sol comme le ferait un débutant, les ondes aqueuses venant le frapper de plein fouet, l’envoyant contre un arbre.

« Mais … pourquoi … est-ce que … »

« Les pouvoirs des pokémons basiques ne sont pas éternels … Après plus d’un an, il est normal que les pouvoirs issus de Lina ne soient plus en toi. »

« Mais mais mais … Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas prévenu avant ?! » répondit-il avec un peu de colère et surtout légèrement apeuré.

« Car j’ai complètement oublié depuis le temps ! Je … Je ne me rappelais plus de ça ! Je ne pensais pas que nous allions affronter d’autres légendaires ! »

« Pourtant, je suis ton ELU ! C’est ce que tu n’arrêtes pas de dire ! Alors tu devais savoir qu’ils viendraient un jour ! Pourquoi est-ce que tu n’as rien dit ?! »

« … Car je pensais qu’on n’aurait plus de problèmes maintenant que je ne suis plus qu’une humaine … Je ne suis plus dangereuse envers Arceus … Elle ne devrait même plus nous attaquer puisque je ne peux plus rien lui faire. »

« Imbécile … Tu crois que les légendaires ne sont là que pour toi ? Arceus a crée une arme à double tranchant ! Si je ne tuais pas ce garçon de toute façon, des problèmes arriveraient dans le futur… Mais tu vois … Ce n’est pas pour Arceus que je vais le tuer … Mais pour SOLOR ! MON FILS ! » hurla avec véhémence l’homme à la queue-de-cheval bleue, créant plusieurs pics de glace dans le sol, ces dernières fonçant vers le jeune garçon qui ne s’était pas encore relevé. Metsubi allait réagir, ses yeux complètement noirs mais Personne cria :

« NE FAIT RIEN DU TOUT, METSUBI ! JE NE VEUX PAS DE TON AIDE ! »

« Tu préfères mourir que de vouloir de l’aide ?! »

« Je n’ai pas besoin de leur aide … Je vais me débrouiller … seul … »

Pourtant, il ne se relevait pas bien que ses deux marques continuaient de briller. AH ! Il allait se faire transpercer complètement, c’était tout ce qu’il allait recevoir ! Cela allait causer sa …

Qu’est-ce … Des pics de glace … Même si ils n’étaient pas imposants que les siens … Ils venaient contrer ceux qu’il avait envoyés en direction de Personne. Des pics sortaient du sol autour de Personne comme pour le défendre alors qu’il se relevait.

« Ah … Ah … Heureusement que … J’ai pensé à lui au dernier moment … »

« La forme de cette attaque … Même les autres légendaires ne sont pas capables de les reproduire … Cette façon d’attaquer … Il n’y a que moi qui puisse l’utiliser… Mais aussi … Non … Tu as osé … Ne me dit pas que tu as osé ?! »

« Ah … Ah … C’était ça ou alors je me faisais tuer et moi, j’ai pas envie de mourir ! Car sinon, Crusaé serait toute seule et à cause de moi, elle ne plus se défendre ! »

La jeune fille vint rougir violemment en entendant son nom. Elle … Non il … Il pensait que c’était de sa faute ? Il disait bien que c’était de sa faute si elle avait ce collier. Au départ, elle pensait pareil mais là … Au fur et à mesure, elle avait appris qu’elle était responsable de tout ce qui s’était passé … Alors, ce collier, elle le méritait parfaitement.

« … … Tu oses m’attaquer avec les pouvoirs de mon fils … FINIT DE JOUER ! JE NE VAIS PAS HESITER A T’ECARTELER MAINTENANT ! »

Il avait suffit à Personne d’utiliser les pouvoirs de Solor pour que Rokan perde le contrôle de lui-même. Maintenant, c’était plusieurs lames aqueuses qui fonçaient à travers le sol en direction du jeune garçon.

Comme pour répondre à Rokan, Personne projeta plusieurs lames aqueuses en la direction de Rokan, celles-ci se rencontrant avant de se détruire entre elles. Ou presque … Car l’une d’entre elles était encore présente, fonçant vers Personne qui fit un saut sur le côté.


Il reprenait son souffle, cherchant à respirer bien qu’il avait du mal. Metsubi était prise de tremblements, se demandant quoi faire. Elle devait l’aider … Elle devait l’aider mais Personne ne voulait pas … Pourquoi ?!

« Je vais te tuer ! Je vais te tuer ! Je vais te tuer ! DISPARAIS DANS LES ABYSSES ! »

Voilà que le sol s’ouvrait derrière Rokan, faisant apparaître une vague d’une dizaine de mètres de hauteur. Et … Et zut ! Il n’allait pas pouvoir riposter avec les pouvoirs de Solor qui étaient bien moins forts que celui de l’homme aux yeux dorés.

« PERSONNE ! ENFUIS-TOI ! Je vais m’occuper de … »

« Malixo ! S’il te plaît ! Il ne vous hait pas ! Il n’a que moi dans sa tête ! Il est comme moi ! Il a perdu toute sa famille ! C’est … C’est normal qu’il me hait ! C’est moi qui doit le combattre et personne d’autre ! Laissez-le ! »

Mais qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire, bon sang ?! Le jeune homme aux cheveux verts serrait les poings. Il était hors de question que Personne meure à cause de ça ! Il en était hors de question … Mais qu’est-ce qu’il …
Il devait penser à quelque chose … Quand l’eau était très froide … Elle gelait ! C’était comme une glace ! AH ! Il devait faire ça ! Mais comment … Il ouvrit la bouche, se concentrant de toutes ses forces, de grosses gouttes de sueur s’écoulant de son front alors qu’une sphère apparaissait. C’était les pouvoirs de Solor … Solor avait ces pouvoirs ! Alors il devait en être sûrement capable ! La vague vint s’abattre sur le jeune garçon avant de s’immobiliser subitement, complètement gelée …

« Comment … Comment est-ce qu’un gamin … comme toi … peut geler … Même Solor … Même les pouvoirs de Solor ne peuvent pas faire ça ! »

Il ne comprenait pas comment ce gamin avait réussi cet exploit ! Mais tout ce qu’il savait, c’est qu’il allait le tuer … Et après, le reste, il s’en fichait royalement, il valait mieux pour eux qu’ils partent d’ici car ils seraient les prochains. Il n’aurait aucun répit tant que le meurtrier de son fils ne l’ait rejoint !

« C’est la seule chose dont je me mêlerai. »

Elle avait dit cela, perchée et assise sur un arbre alors que ses deux yeux rubis étaient posés sur le jeune garçon. Les paroles de ce dernier s’étaient installés dans sa mémoire. Comment est-ce qu’un jeune garçon de son âge était-il capable de prendre autant de responsabilités sur lui ? La responsabilité d’un mort ?

« Quelque chose cloche dans cette histoire … Ce n’est pas normal … Si ce garçon est trop dangereux pour la déesse, je me dois de le tuer … »

Mais elle restait suspicieuse par rapport à cette histoire. Là, elle ne faisait qu’attendre. Elle n’avait pas à se mêler de ce combat bien que c’était déjà fait. Personne n’aurait jamais réussi à geler une aussi grosse vague. Néanmoins, personne n’avait remarqué son aide. C’était le plus important à ses yeux.

« Je verrais si la vengeance de cet homme surpasse le poids de tes actes … Personne. »

Chapitre 8 : Orphelins

Chapitre 8 : Orphelins

« … … … Crusaé ? » demanda le jeune garçon aux cheveux noirs alors qu’elle venait de se lever, se frottant les yeux. Elle était encore à moitié endormie mais elle murmura :

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a, Personne ? Un souci ? Pour le petit-déjeuner, je n’ai pas faim. »

« Ce n’est pas ça … mais … Je … Attends un peu … »

Qu’est-ce qu’il faisait ? Malixo et Metsubi dormaient encore bien que le jeune garçon semblait bien réveillé. Elle ? Elle ne comprenait pas vraiment ce qu’il voulait juste qu’au moment où il passa un doigt sous son œil droit, extirpant une larme. Sans même savoir ce qu’il faisait, il remonta son t-shirt, essuyant la morve qui s’était écoulée du nez de la jeune fille. Il souffla avec lenteur comme pour ne pas être entendu :

« Tu as pleuré pendant la nuit ? Tu as les yeux tout rouges et puis … T’avais le nez tout sale. »

« … … Ca ne te concerne pas ! Et puis, depuis quand est-ce que tu t’intéresses à moi ?! » dit-elle en rougissant, le repoussant légèrement de ses deux mains pour lui dire de s’en aller.

« D’accord, d’accord ! C’est bon ! Je ne voulais pas t’embêter moi ! C’est juste qu’hier, sans toi … Je n’aurai pas réussi à poser des questions à Malixo mais toi tu l’as fait. Je me suis senti soulagé et je voulais te remercier en voulant savoir ce qui n’allait pas. »

« Tout va pour le meilleur des mondes non ? T’as une chouette petite amie. Elle est super jolie, elle est très forte, elle ne parle pas souvent, elle t’apprécie énormément et tu l’aimes. »

Gloups ! Pris au piège ! Il vint rougir à son tour, bafouillant quelques mots avant de s’asseoir à côté de Crusaé, regardant le plafond de toile tout en disant :

« Moi … Je sais pas ce que c’est vraiment d’aimer hein ? »

« Hum … Et tu dis à une fille que tu l’aimes sans savoir ce que c’est ? T’es vraiment bête ou quoi ? » dit-elle avec un peu d’énervement.

« Mais moi, je sais pas ce que c’est ! Si c’est ce que Malixo et la belle femme ont fait, je n’aime pas Metsubi comme ça moi ! »

« Et alors, tu l’aimes comment ? » demanda t-elle avec un peu d’espoir dans la voix, venant s’asseoir à côté de lui, tapotant légèrement sa robe blanche.

« … … … Ben je sais pas … Mais je l’aime, je crois. Moi, quand elle m’a fait … un bisou, j’ai bien aimé ! C’était chaud puis doux ! Mais après, elle est partie pleurer sans comprendre. Est-ce que c’est comme ça avec toutes les filles quand ils se font des bisous ? »

« Je ne sais pas moi, j’ai jamais été embrassée. » répondit la jeune fille en détournant le regard. Elle était trop différente de Personne de toute façon. Elle avait une intelligence beaucoup trop grande, des connaissances divines, elle … Elle n’était pas faite pour lui.

« … … Alors pourquoi est-ce que tu pleurais ? »

… … Ne pas crier de surprise. Le jeune garçon était à quelques centimètres d’elle, ses yeux rubis posés sur les siens. AH ! Ils étaient magnifiques ces deux yeux ! Elle devait garder son calme … ne rien dire … Il reculerait bien son visage après non ?

« Alors ? Dis-moi pourquoi est-ce que tu pleurais ? »

Et voilà qu’il se rapprochait encore plus d’elle. Ca n’allait pas … Ca n’allait pas du tout ! Elle devait le … le repousser ! Et il allait … AH ! Elle le poussa avec violence mais le jeune garçon la tira en même temps, la faisant tomber sur lui-même.

« Hein ? Mais mais mais … «

« T’es vraiment légère, Crusaé. Mais quand même … Euh … Je vois ta culotte. » balbutia t-il avec lenteur en rougissant, la robe de la jeune fille s’étant beaucoup trop levée dans l’incident alors qu’elle était à quatre pattes sur lui.

« On s’en fiche de ma culotte … On s’en fiche vraiment complètement ! Les autres dorment ! Et pourquoi est-ce que tu veux savoir pourquoi est-ce que je pleurais ? Depuis la mort de Lina, tu n’arrêtes pas de m’en vouloir et … »

« J’ai déjà répondu à ça, Crusaé … C’est à cause d’hier … »

« Et la vraie raison ? » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il fermait les yeux pour ne plus voir la jeune fille … Surtout qu’avec sa robe blanche et cette position …

« … … C’est la vraie raison. » marmonna t-il finalement.

« Et si je disais que je t’aimais et que je t’embrasse, comment est-ce que tu réagirais ? »

« Ah non ! Je ne veux pas de bisou de ta part ! Je suis en colère contre toi ! Et puis, je ne t’aime pas comme Metsubi ! »

La claque vola contre sa joue, laissant une marque rouge sur son visage sans même qu’il ne puisse voir d’où elle venait. Celle-là, il ne l’avait pas démérité ! Non mais … C’était quoi cette négation aussi violente ?! Elle se releva de lui, s’écriant :

« NON MAIS ! Dis tout de suite que je suis moche ! Vas-y ! Dis-le ! Dis que je suis moche et laide ! Dis-le et je te frappe ! »

« Tu … Tu … Tu n’es pas … laide. »

« Dis-le que je ne suis pas belle aussi hein ?! Et si tu veux que je sois en colère contre toi, tu viens d’y arriver imbécile ! »

Metsubi comme Malixo poussaient un petit gémissement dans leurs sacs de couchage, les deux personnes ayant entendu clairement Crusaé énervée et Personne avoir la voix qui tremblait. Ils étaient revenus en arrière d’une année ? Avant la mort de Lina ? Même si la jeune fille n’avait plus ses pouvoirs, sa colère était bien réelle et elle quitta la tente avec fureur, lui hurlant qu’elle ne voulait plus lui parler.

Et elle tint parole ! Elle ne lui décrocha pas un mot de toute la matinée, ni de l’après-midi, ni de la soirée ! En fait, elle ne s’adressait plus jamais à lui directement, demandant à Malixo de prévenir Personne de telle ou telle chose.
Le jeune homme ? Lui était amusé par la situation, il le reconnaissait parfaitement. En fait, il avait clairement du côté de la jeune fille car il avait l’impression que tout était redevenu à la normale … Enfin non … Maintenant, Crusaé ne se montrait pas tyrannique mais Personne non plus. Le jeune garçon tentait bien que mal de faire que Crusaé lui parle mais c’était impossible. Pourquoi ? Pourquoi cela ?!

« Allez … Crusaé … S’il te plaît ! Fais pas l’enfant ! S’il te plaît ! »

« Ca ne sert à rien, Personne. J’étais à moitié endormi mais ce que tu as fait l’a clairement mise en colère. Alors, raconte-moi ce que tu as fait ? »

« Mais je ne sais pas moi ! J’ai rien fait de mal ! Rien du tout ! »

Il disait cela mais il avait une bonne idée de … AH ! Metsubi venait lui prendre son bras, l’enlaçant périodiquement. Pendant une quinzaine de secondes, ils restèrent ainsi, Crusaé rougissant avant de détourner le regard. Ca ne la concernait pas du tout ! NON ET NON ! Ca ne servait à rien ! Elle n’était pas du tout comme ça ! NON !

La jeune fille aux cheveux blancs restait imperméable aux tentatives de Personne pour lui adresser la parole mais … Elle était un peu enjouée à l’intérieur d’elle. Maintenant, le jeune garçon ne faisait plus de méchancetés envers elle. Peut-être qu’elle devait continuer comme ça hein ? Pourquoi pas ? Ce n’était pas une mauvaise idée.

Pourtant, l’idée ne dura pas au moment où le jeune garçon fut poussé par Metsubi, celle-ci venant de lui sauver la vie sous la forme d’une lame d’eau qui s’était abattue à l’endroit où Personne se trouvait quelques secondes auparavant.

« Tsss ! Il aurait mieux valut mourir maintenant plutôt que de vouloir vivre à tout prix. »
La voix avait été dite sur un ton irrité alors que les yeux de Metsubi devinrent complètement noirs, la jeune fille se mettant devant Personne.

« La Griknot … Toi … Est-ce que toi qui a tué mon fils ? »

Le problème est qu’il était impossible de savoir d’où provenait la voix, celle-ci semblant être de partout bien qu’ils ne voyaient pas qui était là.

« Tu es un légendaire ?! Tu parles de ton fils ! Tu es donc le père de Solor ?! » répondit la jeune fille aux cheveux blancs d’un air sérieux et froid.

« Vous connaissez son nom … Vous vous rappelez sûrement que vous l’avez tué hein ? Je vais le venger … Je vais m’occuper de vous … Je vais tous vous tuer … mais cela attendra. Qui a porté le coup de grâce à mon fils ? Qui est le responsable direct de sa mort ? »

« C’est moi ! » s’écria subitement le jeune garçon aux cheveux noirs.

Hein ? Crusaé, Metsubi et Malixo se tournèrent vers lui. Qu’est-ce qu’il venait de dire ? Il aurait mieux fait de se taire que de l’ouvrir ! Ce n’était pas du tout ça qu’il fallait … Ah … NON MAIS NON ! Quel idiot ! Vraiment …
Des arbres furent déracinés devant eux, tombant tout autour d’un seul et unique homme. Une veste bleue sur le corps, un haut bleu ciel dessous, il semblait avoir un pendentif ovale de couleur rubis autour du cou comme un médaillon. Son jean était de même couleur bien qu’il émanait d’une certaine magnificence. Son visage était tiraillé par la haine et malgré le fait qu’il avait deux yeux dorés vraiment beaux, il semblait rageur. Ses cheveux bleus lui allaient jusqu’au bas du visage, laissant une ouverture sur ce dernier pour ne pas le cacher. Il avait aussi une queue-de-cheval qui se coupait à mi-chemin, une perle bleue se trouvant au bout de chaque morceau ainsi crée.

« C’est toi ? Un simple humain ? Non … Arceus l’avait dit … »

« J’ai ses marques … Et j’ai tué ton fils avec ces dernières. Que veux-tu ? »

« Je pensais l’avoir dit clairement … Je vais te tuer … petit gamin ! » s’écria l’homme qui devait avoir une trentaine d’années, une fissure apparaissant derrière lui, laissant apparaître un geyser. Metsubi s’apprêtait à venir aider Personne en même temps que Malixo mais le jeune garçon fit un hochement de tête négatif, disant dans un sourire :

« Je ne veux pas que vous soyez blessés … Alors … Laissez-moi me battre tout seul et si je suis vraiment en danger, vous pourrez venir m’aider. »

« C’est un raisonnement complètement stupide et aberrant, PERSONNE ! » hurla Crusaé avec colère alors qu’il rigolait :

« Tu m’as reparlé, Crusaé ! Tu m’as reparlé ! »

Bien sûr qu’elle lui reparlait ! Il était en danger et lui … Lui … Quel imbécile !

Chapitre 7 : Poursuivis

Second axe : La haine au coeur

Chapitre 7 : Poursuivis

« Hum … Visiblement, plus de peur que de mal non ? Cela fait une semaine depuis que tu nous as prévenus pour l’Artikodin mais on n’en as pas vu les ailes donc on peut considérer qu’on est en sécurité à l’heure actuelle ? »

« C’est le cas. Pour l’instant … On ne sait rien d’autre donc il vaut mieux se méfier, dirai-je. » répondit la jeune fille aux pointes châtaignes dans ses cheveux blancs.

« Bon … Il faut que l’on aille se reposer. Personne, tu es resté bien muet depuis plus d’une semaine. Qu’est-ce qui se passe avec vous trois au passage ? Ca m’étonne quand même mais bon … C’est à peine si vous ouvrez la bouche pour parler. »

« … … … C’est pas très grave. » murmura le jeune garçon, se frottant les jambes d’un air gêné comme pour dire qu’il ne savait pas quoi dire. Crusaé le regarda pendant quelques secondes, prenant une profonde respiration avant de rougir.

« C’est juste que … Voilà … On sait au sujet de ce que tu fais … Malixo. On est tous au courant que tu fais ce métier. » répondit la jeune fille aux cheveux blancs.

« Hein ? Bien entendu que vous êtes au courant, je m’en doute même. Je ne l’ai jamais caché mais pourquoi êtes-vous gênés maintenant ? Auparavant, cela ne semblait pas vous embêter non ? Alors pourquoi maintenant et pas auparavant ? Qu’est-ce qui … Oh non … »

« Ah … Tu commences à comprendre, n’est-ce-pas ? » murmura la jeune fille.

« Bon sang de bonsoir … Je vous l’avais dit pourtant. Pourquoi est-ce que vous ne m’avez pas écouté ? Quand est-ce que c’est arrivé ? Purée … … Je … Rah … Je n’ai aucune excuse ! »

« Ce fut avec cette femme aux cheveux bleus … » continua Crusaé, étant nommée porte-parole des trois enfants, Metsubi venant se coller contre Personne. Non, elle n’avait pas peur mais elle aussi semblait être un peu gênée … si cela était possible d’être gênée pour elle.

« En plus, l’une de ces filles nymphomanes … D’habitude, ce n’est même pas en public mais elle … Comment est-ce que je peux m’exprimer ? M’excuser ? Ah … Puréeeeeeee ! »

Le jeune homme aux cheveux verts cria de rage, non pas envers les enfants mais envers lui-même. Il se frotta avec énervement ses cheveux, cherchant à se calmer. BORDEL ! Ce n’était pas du tout ce que des enfants devaient voir à l’âge de sept ans ! Bientôt huit non ?!

« Essayez d’oublier ça. Vous êtes trop jeunes, ne gardez pas cette image. Il n’y avait rien d’affectif dans tout ça. Ce n’est pas comme ça que l’on exprime son amour. »

« Même si … Je ne sais pas … Non … Même moi … Je ne savais pas que c’était comme ça. »

Elle disait clairement qu’elle était ignorante de ce genre de rapports, à la plus grande surprise du jeune homme. Il aurait bien sourit ou rigolé en apprenant cela mais ce n’était clairement pas le bon moment pour ça. Il devait trouver un moyen de se racheter.

« Comment vous faire oublier tout ça ? Il n’y a pas une méthode ? Une façon ? »

« Peut-être en nous disant pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

La question avait été posée par Crusaé, celle-ci remarquant bien que Personne n’oserait pas la lui poser. Il était trop gêné pour cela. Malixo semblait surpris d’une telle demande, détournant le regard avant de murmurer avec lenteur :

« Je fais ça pour oublier Lina, c’est tout. Il faut aussi nous faire vivre, l’argent ne tombe pas des arbres. Surtout depuis que tu n’as plus tes pouvoirs, Crusaé. »

« Et la véritable raison, c’est quoi ? » demanda t-elle une nouvelle fois sur un ton qui rappelait fortement celui qu’elle utilisait avant la mort de Lina. Un ton assez impérial …

« C’est personnel, jeune fille, vous ne comprendriez pas tous les enjeux de la chose. »

« Soit … Si c’est personnel, on n’a rien à dire. Par contre, après les images que l’on a eut … Je pense qu’il vaut mieux que lorsque tu pars faire ton … travail, on soit vraiment à l’extrême opposé de la ville au cas où … Et puis, je pense que Personne va éviter de vouloir te suivre. Ce n’est pas vrai, Personne ? »

« Oui ! Oui ! Promis, juré craché ! » répondit le jeune garçon en hochant la tête plusieurs fois de suite, comme pris de tremblements nerveux.

« Quand à Metsubi, et bien … Elle n’ira jamais ailleurs sans Personne sauf chaque soir … Elle va dans son coin et ne revient qu’après une bonne demi-heure. On ne sait même pas pourquoi. Elle ne veut rien dire à ce sujet. »

Les yeux blancs de la Griknot devinrent aussitôt noirs en réponse à Crusaé, celle-ci faisant un petit sourire. Même si elle n’avait plus ces pouvoirs, elle ne perdait pas de son intelligence, attention … Il valait mieux se méfier au cas où.

« Metsubi peut faire ce qu’elle veut ! C’est son problème ! Si elle a un souci, elle nous le dira hein ? Pas vrai Metsubi ? » répondit le jeune garçon, la regardant avec un sourire.

Les yeux de Metsubi redevinrent blancs alors qu’elle tournait son regard vers Personne, hochant la tête une fois avant de dire :

« Je t’aime, Personne »

Le jeune garçon la regarda, estomaqué avant de rougir violemment. Crusaé était de même tandis que Malixo avait finalement un sourire aux lèvres. La déclaration de la jeune fille aux cheveux noirs décadents avait été si … sincère … si … étonnante.

« Euh … Et bien … Euh … Euh … Moi aussi, je … »

Il n’avait pas eut le temps de terminer sa phrase qu’elle l’avait finalement embrassé en fermant ses deux yeux, le jeune garçon se retrouvant couché sur le sol, cherchant à reprendre sa respiration alors qu’elle retirait ses lèvres après quelques secondes.

« Je t’aime, Personne. Je t’aime. »

Hein ? Pourquoi est-ce qu’il voyait … presque des larmes dans ses yeux ? Elle quitta ses bras, allant dans la tente avant même qu’il ne puisse réagir. Il se releva, tournant autour de lui pour comme pour savoir quoi faire. Metsubi allait très mal hein ?

« Vas-y, Personne. Il n’y a que toi qui peux la calmer. Moi, je crois que j’ai quelqu’un d’autre dont je dois m’occuper visiblement. »

Il disait cela en désignant Crusaé. Est-ce qu’il devait aller lui parler ? Elle semblait choquée, la bouche grande ouverte, balbutiant quelque chose sans pouvoir réellement le formuler. De l’autre côté, il y avait aussi Metsubi. C’était Metsubi tout d’abord !

Il courut vers la tente, pénétrant à l’intérieur pour remarquer que la jeune fille s’était cache dans son sac de couchage. Il tenta de s’approcher d’elle mais elle s’enroulait complètement dans son sac, le jeune garçon tentant de prendre la parole, cherchant ses mots :

« Euh … Tu sais … Metsubi … C’est la première fois que je te vois pleurer. Donc euh … Je ne savais pas vraiment comment réagir moi … Mais si tu veux pleurer, moi, je suis là. Tu étais là pour moi quand … mon papa et ma maman sont morts … Enfin, quand je l’ai su … »

« … … … … … Fait rien. Oublie tout. » répondit-elle à mi-voix dans son sac de couchage.

Elle lui demandait d’oublier ce qu’elle venait de faire ? C’était aussi choquant que ce qu’ils avaient vu avec Malixo et cette femme ! Ils ne pouvaient pas penser à autre chose ! Et là aussi, il n’arrivait pas à imaginer … Puis bon …

« Tu crois qu’un garçon comme moi peut aimer une fille pokémon ? »

Hein ? Elle sortit brièvement sa tête du sac de couchage, remarquant que le jeune garçon était assis à côté d’elle, regardant l’entrée de la tente. Elle avait juste ses deux yeux blancs dirigés vers lui alors qu’il reprenait :

« Car bon … Moi, maintenant, je vis beaucoup avec vous trois … Et même si Lina est morte, je n’ai pas envie qu’on soit séparé … Alors moi, je me dis que ça ne me gêne pas d’aimer une fille pokémon. Malixo aime bien les filles humaines aussi non ? Alors pourquoi ça ne serait pas l’inverse ? Un garçon humain qui aime les filles pokémons ! »

« … … Tu m’aimes aussi ? » murmura t-elle avec lenteur.

« Ben … Euh … Au moins, toi, je sais que tu me feras pas de mal et de coup dans le dos comme avec Crusaé ! Donc, moi, je t’aime aussi ! » répondit-il dans un grand sourire, tournant son visage vers elle.

Elle se cacha aussitôt dans le sac de couchage. Non … Elle n’était pas intelligente, pas du tout. Elle n’était pas du tout intelligente et elle le savait bien. Mais elle savait aussi que ce qu’il venait de dire venait d’empêcher le jeune garçon et elle de s’aimer. Ne pas lui faire de mal et un coup dans le dos ? Ce n’était pas possible en fin de compte. Tout cela n’avait jamais été le fruit du hasard de toute façon … Jamais le fruit du hasard …

« Et bien … On dirait que cela t’a fait un choc … »

« C’est mon Elu … C’est mon Elu … Il ne doit pas en aimer une autre … Il ne doit pas se faire embrasser par une autre … Il n’est qu’à moi … »

« On dirait que l’ancienne Crusaé est de retour. » répondit le jeune homme aux cheveux verts, un petit sourire aux lèvres alors que Crusaé reprenait :

« Mais c’est mon Elu ! Il n’est qu’à moi à la base ! Même si je n’ai plus mes pouvoirs, je devrais être le centre de ses pensées ! Pourquoi est-ce qu’il faut que ça soit une autre qui l’aime ? Une autre qu’IL aime ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui cloche ? »

« L’amour est impossible à déchiffrer. On peut toujours essayer, on est sûrs de se tromper … Même pour une fille aux pouvoirs immenses comme toi. Tu peux tenter de manipuler une personne pour qu’elle t’aime mais ça ne sera jamais de l’amour … »

« Mais pourquoi elle ? Et pas moi ? Moi, je suis gentille … Je suis agréable … Je suis propre …. Je suis belle … Et elle … Elle vient l’embrasser comme ça ! Et puis moi … Je ne lui cache rien ! Pourquoi est-ce qu’elle part chaque soir ? Je suis sûre qu’elle veut lui faire du mal ! Je suis sûre qu’elle va le faire souffrir ! »

« Ca ne serait pas de la jalousie, Crusaé ? »

« Je ne suis pas … jalouse ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je serai jalouse ? »

« Hum … Pour la même raison que Metsubi ? » répondit le jeune homme alors qu’elle s’écroulait à genoux, comme abasourdie par ses propres réflexions.

Pour ça ? Elle en était capable ? Elle était Arceus … Elle était une divinité non ? Avoir des sentiments … Ce n’était pas possible pour une divinité … n’est-ce pas ? Mais elle devait tuer Arceus … Alors pourquoi est-ce qu’elle pouvait ressentir tout cela ?

… … … … … … Elle ne savait pas … Elle ne savait pas quoi répondre … Elle ne savait pas quoi dire … Elle ne savait pas quoi penser … Et là … Lorsqu’elle était rentrée dans la tente, elle avait posé une main sur son cœur, sentant ce dernier se déchirer, se faire lacérer par des coups de couteaux.
… … … Elle y était habituée pourtant … Ils avaient pris l’habitude de dormir ensembles … Personne et Metsubi mais ce soir … Elle ne savait pas pourquoi … Elle n’arrivait pas à connaître la raison … Mais ce soir … Le fait que Metsubi ait embrassé Personne … Le fait qu’elle ait dit qu’elle l’aimait … Le fait que Malixo lui dise ça à elle … Qu’elle pensait la même chose de Personne … Elle … Elle … Elle se retint de pleurer, de pousser des sanglots.


Elle était une divinité, il était hors de question pour elle de pleurer. Elle était souveraine de ce monde, elle avait des pouvoirs cosmiques, des pouvoirs défiant toute imagination même si elle ne pouvait plus les utiliser. Elle était droite et fière … Elle était … Elle se réfugia dans son sac de couchage, pleurant tout ce qu’elle pouvait en mettant sa main devant sa bouche pour qu’aucun bruit n’en sorte. Elle était amoureuse d’un humain. C’était impossible … Elle ne voulait pas y croire mais c’était la vérité. Son Elu l’était différemment maintenant.

« … Proches … Ils sont proches … Très proches … »

« Que fais-tu là, Rokan ? Ce n’est pas ton domaine normalement. »

Les yeux dorés et noirs se dirigèrent vers le ciel, une femme aux yeux rubis étant assise sur une branche, le regard froid posé sur l’homme.

« Les assassins de mon fils sont dans les environs. Je le sens … Tu n’as pas intérêt à t’immiscer dans mes recherches sinon … »

« Sinon quoi ? Les ordres de la déesse sont formels : nous ne devons pas les tuer. »

« Cette gamine peut crever ! Je me fiche de la déesse ! Je veux venger la mort de mon fils ! Empêches moi-en et je … »

« Je ne t’en empêcherai pas … Mais tu te trompes de voie, je suis chargée de les surveiller. »

« Si tu es chargée de les surveiller, alors ils ne sont pas loin. Où sont-ils ?! »

Sans même lui répondre, elle posa son regard vers le nord lointain, faisant apparaître ses ailes de glace avant de s’envoler. LA ! Ils étaient partis par là-bas ! Il allait les tuer pendant qu’ils dormaient ! C’était comme ça qu’il allait régler cette histoire !

Chapitre 6 : Envoyée pour tuer

Chapitre 6 : Envoyée pour tuer

« Solor est mort depuis bientôt un an … Et nous, que devons-nous faire ? »

« Patienter et attendre … Que pouvons-nous faire d’autre ? Nous n’avons pas à nous déplacer si nous n’avons pas de raisons précises. Nous ne pouvons pas nous en prendre aux humains sauf s’ils nous attaquent. Cela a toujours été l’un de nos principes. »

« Je le sais parfaitement mais cela est assez lassant en un sens. De l’autre côté, j’ai cru apprendre que Rokan a perdu la tête et n’a pas hésité à tuer tout un bâtiment. »

« C’est ce que j’ai cru comprendre. Je ne peux pas lui en vouloir, son propre fils a été tué, cela est impensable mais pourtant, c’est bel et bien le cas. »

« Nous ne sommes pas immortels, nous avons des relations avec autrui … Lorsque nous le pouvons mais nous sommes des êtres solitaires … et à la puissance démentielle … »

« Nous n’allons pas nous remémorer toutes ces choses. »

Trois personnes … Trois personnes dans une grotte gigantesque. Un habitat des plus primaires mais pourtant avec un confort loin d’être déplaisant. Elles attendaient quelque chose … Quelqu’un … Comme un simple appel non ? Ou alors, c’était autre chose ? Pourtant, elles ne bougeaient pas de leurs emplacements et cela pendant des heures.

« Hum … Je crois que nous avons enfin de la visite. » vint dire l’une des personnes.

Il était vrai que l’entrée de la grotte était obstruée par une présence qui faisait bien deux mètres de hauteur. Pourtant, aucune des trois personnes ne bougeait de leur emplacement, attendant que celle qui était devant l’entrée prenne la parole, chose qui ne tarda pas :

« Mesdemoiselles, je crois que vous m’attendiez. Nous avons plusieurs problèmes sur les bras et il va falloir que tous les légendaires se mettent en action. Nous allons donc avoir besoin de chacune d’entre nous, cela est plutôt nécessaire. »

« Besoin de nous tous ? Vous voulez dire que les autres sont déjà en action ? Qu’est-ce qui est aussi grave que cela ? Si c’était la mort de Solor qui avait mis Arceus dans cet état, elle aurait réagit bien plus tôt alors, c’est autre chose. »

« C’est exact … Il n’y a pas que la mort de Solor qui nous fait agir ainsi mais bon nombre d’autres évènements. Nous avons notre propre espion envoyé chez Crusaé mais cela n’est pas suffisant. Il y a aussi le cas Rokan qui n’est pas à prendre à la légère Dans sa folie, il risquerait de porter préjudice à bon nombre d’humains. Enfin … En parlant d’humain … Le Rédempteur accompagne cet ersatz de déesse. »

« Le Rédempteur ? Comment ça ? Vous voulez dire … qu’il est finalement arrivé ? Je pensais que cet être était réellement une légende. Nous ne sommes guère présents envers les humains mais nous existons alors que le Rédempteur … »

« Il existe bel et bien … Et voilà votre mission à toutes les trois. Vous allez le trouver et le tuer … Dès que cela sera fait, notre espion ira capturer Crusaé qui est sans défense. »

« Sans défense ? Même si ce n’est qu’une fausse déesse, ses pouvoirs sont bien … »

« Réels ? Ils ne le sont plus depuis que Mimi s’est mêlée à tout cela. Elle a réussi à piéger le Rédempteur et à faire que ce dernier mette un collier à Crusaé. Depuis, elle ne peut plus utiliser ses pouvoirs. Vous pourriez même la tuer avec facilité si vous le désiriez mais ce n’est pas cela que la déesse recherche. Elle veut la capturer vivante … Si par malheur, vous la blessiez ou l’égratigniez … Vous risqueriez de le regretter amèrement. »

« J’ai une question : comment se fait-il que le Rédempteur soit tombé dans ce piège ? Mimi n’est pourtant pas si manipulatrice que cela. Il faudrait ne pas être très réfléchit ou alors n’être … » commença l’une des personnes à dire.

« Le Rédempteur n’est qu’un enfant âgé de huit ans mais il a les marques d’Arceus. Cela est beaucoup trop risqué de le laisser en vie. Avec Crusaé qui a décidé de le manipuler, il est contre nous … Ce qui n’est guère une bonne chose. »

« Et c’est pour cela que l’on doit le tuer ? Car il a été manipulé par Crusaé ? Pourquoi ne pas tenter plutôt de le ramener de son côté ? Surtout que ses pouvoirs sont trop dangereux pour être mis contre nous. »

« Non … C’est un ordre de la déesse. Vous devez le tuer, lui, ainsi que tout ceux qui se mettront sur votre chemin. Nous attendons vos bilans dans les plus brefs délais. Plus le temps passera et plus il sera un danger pour les légendaires. Au revoir. » répondit l’ombre devant l’entrée de la grotte alors que le silence revenait dans la grotte.

… … … Un enfant de huit ans ? Un des plus grands dangers de ce monde ? Etait-ce une blague douteuse ? Car comment un enfant de cet âge pouvait être un danger ? Même avec les marques d’Arceus. Même avec un nom tel que celui-là ! Elle quitta finalement l’ombre de la grotte, ses deux yeux rubis se faisant voir. Elle prit finalement la parole :

« Je vais me mettre tout de suite en quête de ce groupe. »

« Si nous nous séparons, visiter l’entièreté de ce monde ne devrait pas nous poser de soucis. »

« Nous nous retrouverons ici à chaque fin de mois pour signaler nos avancées. Lasty ? Tu fais attention à toi au cas où ? Tes pouvoirs sont quand même du genre à se déclencher sans même que tu le désires. Je n’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs. »

« Je suis née ainsi … Peut-être est-ce cela qui fait ma légende, Rina ? » répondit la femme aux yeux rubis en direction de celle qui lui avait parlé, une femme aux yeux dorés.

« Je ne sais pas … Mais il faut avouer que c’est une légende des plus charmantes. Mais bon, chacune d’entre nous a sa propre légende, c’est pour cela que nous sommes des légendaires. A chaque mort d’une pokémon légendaire, une autre apparaîtra dans les années qui suivent … Ainsi va la vie … Tu n’es pas d’accord, Fulgé ? »

« Oh moi … Tu sais … Je m’amuse toujours à voir les réactions des humains et des pokémons lors de mon passage dans le ciel. Je trouve cela … charmant et attendrissant. Séparons-nous … et revoyons-nous d’ici la fin du mois. » annonça la dernière aux yeux orangés.

Et voilà … Plusieurs mois étaient passés. L’automne avait débuté depuis quelques temps. Et elle ? Ce qu’elle faisait ? Elle ne faisait qu’observer du haut de l’immensité des arbres, un petit village qui ne payait pas de mine. Mais pourtant, c’était là que se trouvait sa cible.

Elle n’avait pas tardé à la retrouver, ayant beaucoup de chance. Cela avait pris environ un mois et demi mais elle n’avait rien dit à ses deux sœurs. Mesure de précaution ? Elle ne le savait pas elle-même mais elle avait évité d’en parler. Elle voulait d’abord étudier le jeune garçon avant de le tuer. Elle trouvait la réaction d’Arceus disproportionnée. Autant en faire pour un simple garçon ? Par contre, elle avait vite remarqué Crusaé et là encore, elle se demandait où est-ce que la jeune fille manipulait ce garçon. Par contre, elle ne savait pas qui était l’espion parmi les deux personnes à leurs côtés.
Elle penchait bien pour le Lockpin mais celui-ci … n’était pas assez intelligent d’après ce qu’elle avait remarqué. Enfin, elle avait arrêté de l’observer quotidiennement lorsqu’il partait dans les ruelles avec une femme. Elle n’était pas faite pour regarder ça. De l’autre côté … La Griknot était très mystérieuse … Et elle perdait souvent sa trace pendant la nuit … Car elle disparaissait à toute allure pour aller elle ne savait où.

« Ce n’est que ma supposition mais elle est l’espionne. »

Et elle jouait très bien son rôle. Le jeune garçon était très proche de cette Griknot alors qu’il semblait délaisser Crusaé. Elle avait remarqué le collier autour du cou de la jeune fille aux cheveux blancs et aux pointes orange. Mais bon … Tout était si mystérieux et si étrange. Elle n’avait pas l’impression que ce groupe soit celui qui causerait tant de problèmes.

« AHHHHHHHHH ! Elle est dans les alentours ! L’Artikodin est dans les environs ! »

Hum ? Elle baissa la tête, étant perchée à une cinquantaine de mètres de hauteur. Oui … Les arbres pouvaient atteindre des sommets démentiels. Cela permettait aussi une vision des plus abouties. Elle descendit de son arbre, retombant avec grâce et magnificence.

« Je n’ai pas de temps à perdre … »

Elle fit un simple mouvement de la main, une violente tempête de glace venant s’abattre sur la forêt, comme si un blizzard des plus puissants était tombé sur la scène.

« Qu’est-ce qui se passe ?! Qu’est-ce que ça veut dire ?! »

« Elle veut nous échapper ! Bouclez le périmètre avant qu’il ne soit trop tard ! »

« L’Ultime Elément est assez collant, il faut le reconnaître. » souffla t-elle avec froideur avant de faire apparaître deux magnifiques ailes bleues dans son dos, décollant dans les airs en laissant une traînée de neige pour disparaître à l’horizon Elle passa en coup de vent au-dessus du village dans lequel se trouvait le petit groupe.

« Brrrrrrrrrrrr ! Mais mais mais … Pourquoi est-ce qu’il neige ? »

« Nous ne sommes qu’au milieu de l’automne, ce n’est pas normal. » répondit Malixo après Personne, celui-ci grelottant légèrement de froid mais moins que Crusaé dans sa petite robe.

« Tu as froid, Crusaé ? C’est vrai qu’avec ta tenue … »

« Ce n’est pas une neige normale, Personne. Ca ne tombe pas comme ça du ciel … Regarde, il n’y a même pas un nuage. Il n’y a que quelques rares pokémons capables de faire ça … Mais un seul en est capable dans les airs … Artikodin. »

« C’est … un légendaire ? » demanda le jeune garçon, ayant retiré sa veste pour la mettre sur ses épaules, ne remarquant même pas le geste qu’il venait d’accomplir.

« C’est ça … Et donc, si on a Artikodin à nos trousses, c’est de gros ennuis en perspective. Car il a deux alliés de poids qui sont Sulfura et Electhor. Malixo ? Je conseille de partir de ce village le plus rapidement possible, c’est une mesure de précaution hein ? »

« C’est une bonne idée. Je ne crois pas que Personne veuille affronter un autre légendaire maintenant. Allons-y tout de suite. »

Le jeune garçon grelottait de froid à son tour, Crusaé rougissant légèrement en voyant sa veste sur elle. Metsubi et Personne se collèrent l’un contre l’autre, se caressant le dos mutuellement pour se réchauffer alors qu’ils quittaient tous le village, le doute s’immisçant dans leurs esprits. Depuis plus d’un an, ils n’avaient pas été attaqués et ils savaient tous que cette paix n’était que passagère … Mais c’était une paix dans laquelle ils pouvaient vivre bien plus longtemps sauf que le destin en avait décidé autrement.

« L’assassin … de mon fils … Je le sens … Je sais qu’il est près … Je sens qu’il est dans les environs … Je le sais … Je le sais … Il est proche … »

Le regard froid, ses yeux noirs et dorés posés sur le cadavre d’un homme de l’Ultime Elément, l’homme s’éloignait peu à peu du carnage qu’il avait commis. Nul doute qu’ils ne s’attendaient pas à tomber sur lui au lieu de l’Artikodin mais le destin était bien cruel.

Chapitre 5 : Une mission

Chapitre 5 : Une mission

« Et bien … Vous n’avez pas l’air d’avoir énormément faim ce soir. Pourtant, avec tout l’argent que j’ai récupéré, vous devriez être heureux. On a de quoi manger pour environ un mois. » dit le jeune homme aux cheveux verts, aucun enfant n’osant prendre la parole.

« Euh … Ben … C’est juste qu’on a mangé un petit peu avant quand même. » tenta de dire Personne en cherchant ses mots, n’y arrivant qu’avec du mal.

« D’accord, d’accord … Et vous ? Qu’avez-vous fait aujourd’hui ? Pendant que je n’étais pas là ? Personne, j’espère que tu n’as pas essayé d’abandonner Crus… Hum … Tiens en y pensant un peu … Vous ne seriez pas de nouveau plutôt proches tous les deux ? »

Malixo venait de demander cela avec un léger sourire au coin des lèvres, désignant le fait que Crusaé et Metsubi étaient presque collées à Personne. Celui-ci aurait réagit très rapidement en repoussant Crusaé mais là … Elle restait contre lui ou presque et il réagissait à peine. En fait, il rougissait même violemment aux paroles de Malixo.

« C’est pas ça du tout ! Pas ça du tout ! C’est juste … AH ! On a regardé un écran géant ! Et puis, ça parlait du culte d’Arceus et aussi de l’Ultime Elément, je n’ai pas tout compris ce que ça voulait dire mais ça avait l’air d’être important. »

« Hum … Je vois, je vois … Oui … Ca l’est … Mais bon, ça ne nous concerne pas. Nous n’avons pas à avoir de relations avec eux car sinon, nous aurons de gros problèmes. »

« Le culte d’Arceus est à la recherche des légendaires et je crois que l’Ultime Elément l’est aussi puisqu’ils se disputent. Si nous pouvons essayer de parler avec l’un d’entre eux, nous pourrions avoir quelques informations pour tenter de les trouver. »

« Hors de question, Crusaé ! » s’écria soudainement le jeune garçon en se levant. « Je ne veux plus qu’on les combatte ! »

« Mais tu es mon … » commença Crusaé avant de s’arrêter. Depuis un an, elle n’avait plus utilisé ce terme et même Metsubi avait cessé de manger. La jeune fille se stoppa dans ses paroles avant de murmurer : « Comme tu le désires … »

« Bien ! Puisque c’est ce que je désire, l’affaire est réglée ! »

« Finit de manger … » murmura lentement Metsubi en déposant son assiette sur le sol.

« Hein ? Déjà ? Metsubi ? Où est-ce que tu vas ? » demanda le jeune garçon.

« Me promener pour digérer. » répondit-elle aussitôt alors qu’il s’apprêtait à venir avec elle, cherchant un moyen de ne plus regarder Malixo en face. « Pas besoin de venir. »

« Hein ? Mais … Je pensais qu’on pouvait digérer ensembles. »

Non, non. Elle hocha la tête d’un air négatif avant de s’éloigner, le jeune garçon faisant une petite moue dubitative. Malixo se demandait ce qui se passait. C’était lui ou … Les enfants semblaient distants ? Il n’avait rien fait de mal quand même hein ? Même Personne …

… … … Elle grimpait à travers les racines sorties du sol, ne semblant avoir aucune difficulté à se mouvoir. Même si elle ne courrait pas, elle semblait se déplacer avec vélocité, comme pour mettre le maximum de distance entre elle et le reste du groupe. Ses yeux complètement blancs observaient les environs avant qu’une voix lente ne se fasse entendre :

« Et bien … Pourquoi es-tu aussi zélée, petite Griknot ? »

Elle s’arrêta de courir, s’immobilisant aussitôt alors que ses deux yeux devenaient noirs, complètement noirs et obscurs. Il était même possible de voir les veines de son visage comme si une rage immense l’envahissait à ce moment.

« Tu ferais mieux de te calmer aussitôt, je ne suis pas ton ennemi hein ? »

« … … … Pourquoi encore aujourd’hui ? »

« Ne fait donc pas l’ignorante. Je veux un rapport précis de ce qui s’est passé aujourd’hui. Tu devrais pourtant le savoir que je veux savoir ce qui se passe non ? »

« … … … Rien passé du tout. » marmonna t-elle avec lenteur, comme si elle n’était pas convaincue elle-même par ce qu’elle venait de dire.

« Je ne suis pas sûr que tu me dises la vérité, jeune fille. Peut-être aimerais-tu que j’aille signaler la tienne de vérité ? A ce charmant jeune garçon. Tu es une pokémon diabolique et complètement folle, cela serait triste de briser tes instants de paix. »

« … … Taisez-vous … … Il s’est passé quelque chose. »

« Ah bon ? Et quoi donc ? Continue donc. Cela semble assez embarrassant d’après les rougeurs sur ta joue. » demanda la voix avec une extrême lenteur bien que sa voix sonnait faussement amicale. Elle semblait n’avoir rien à faire de la petite fille.

« Malixo nu avec une femme humaine. » souffla t-elle avec lenteur.

Le silence plana autour de la zone dans laquelle se trouvait la jeune fille, ses yeux restant toujours couleur onyx. Puis enfin, au bout d’une bonne minute, la voix reprit la parole :

« Est-ce une blague de ta part ? Si tel est le cas … »

« C’est la vérité … » marmonna la jeune fille, ne semblant guère vouloir continuer à parler avec la voix alors que celle-ci s’exclamait avec énervement :

« Ce n’est pas de ça que je voulais entendre ! Je veux des informations sur Crusaé ! Et aussi l’enfant qui l’accompagne ! Ce petit Rédempteur … »

« Rien ne s’est passé entre eux. » murmura Metsubi, ses yeux posés en direction du sol.

« Alors, tu vas faire qu’il se passe quelque chose. Tu dois essayer de les séparer définitivement … complètement … Tu es capable de cela non ? Avec la folie et tes envies berserks, tu risques de le tuer un jour. Sépares-les … qu’il n’ait plus besoin d’elle. »

Elle ne répondit pas, l’ambiance semblant disparaître peu à peu pour laisser place à un vide complet. Elle serrait les deux poings, non pas d’énervement mais elle semblait trembler. Elle se retourna, refaisant le chemin inverse pour arriver au feu de camp. Là-bas, les trois personnes étaient toujours présentes, Personne posant ses yeux sur elle :

« Tu as fini, Metsubi ? Tu es parti pendant beaucoup de temps, ça me faisait peur, tu sais. »

« … … … … … Personne. »

Elle disait cela avec une extrême lenteur avant de s’approcher de lui. Il ne comprit rien à ce qui se passait au moment où elle se jetait sur lui, le couchant sur le sol avant de poser sa tête contre son torse. C’était un spectacle singulier … mais commun.

« Je le répète et je l’annonce : vous êtes trop jeunes, les enfants. Il est clair que Metsubi a énormément d’affection pour toi, Personne mais quand même … »

« Elle fait toujours ça quand elle revient de ses visites … Je ne comprends pas pourquoi. Hey … Metsubi, tu es une grande fille hein ? Tu ne vas pas pleurer quand même. »

Non, elle n’était pas du genre à pleurer, il le savait parfaitement. Car Metsubi était une grande fille. Car Metsubi n’était pas du genre à montrer ses émotions. Depuis cet instant, il n’avait plus revu ses yeux dorés. Des yeux vraiment magnifiques. Il renifla légèrement :

« Hey … Metsubi … J’ai aussi une question : qu’est-ce que j’avais dit au sujet de se laver ? »

« Une fois tous les deux jours … »

« Et est-ce que tu as fait cela ? Car d’après ce que je sens, ce n’est pas du tout le cas. »

« En colère ? » demanda t-elle en relevant ses yeux complètement blancs alors qu’il rigolait légèrement. Bien sûr que non ! Il n’était pas en colère ! Il était quand même un peu gêné par contre par la position dans laquelle ils se trouvaient.

« Pas du tout ! Par contre, tu veux bien te lever ? »

« Laver … avec moi. » demanda t-elle une nouvelle fois alors qu’il rougissait violemment. Se laver … C’était alors se mettre nus … Si ils étaient nus … Est-ce qu’ils allaient faire la même chose que … Malixo et la jeune femme ? Il regarda le jeune homme :

« Et bien ? Il y a quoi, Personne ? Metsubi vient de te faire une proposition. Tu devrais refuser quand même, tu es beaucoup trop jeune. Ou alors, c’est parce que vous êtes jeunes que vous pouvez le faire … Il n’y aurait aucun souci. »

« Pas besoin de payer … » reprit la jeune fille couettes noires comme pour tenter de convaincre Personne du bien fondé de ses paroles.

« NON NON ! Et NON ! Je ne veux pas ! Je suis désolé, Metsubi mais se laver, c’est toute seule ça ! Pendant ce temps, moi et Crusaé, on va m’aider à apprendre un peu ! Quand tu reviendras, on fera les cours ensembles ! Je dois rattraper le retard ! »

« D’accord … » dit-elle tout simplement avant de se lever, s’apprêtant à partir avant de s’arrêter aussitôt dans son mouvement, murmurant en baissant la tête : « Dormons ensembles ce soir. »

Hein ? Euh ? Quoi ? Il avait mal entendu ? Ah non … Elle s’était déjà éloignée, laissant les trois personnes à nouveau seules. Pourquoi est-ce qu’il avait eut l’impression qu’elle était vraiment triste ? Il ne le savait pas mais … Il ne voulait pas savoir la jeune fille triste.

Une heure plus tard, ils étaient tous endormis, le jeune garçon regardant le plafond de toile de la tente. Il était déjà en train de dormir … Et il voyait le regard de Crusaé posé sur lui. La jeune fille aux cheveux blancs était légèrement intimidée comme si elle voulait tenter quelque chose sans l’oser. Il … Il … ne savait pas quoi dire ou faire. Il devait dormir … Peut-être que demain, il aurait tout oublié non ? Enfin … Il l’espérait …

C’était quoi son problème avec elle ? Depuis quand est-ce qu’elle était devenue aussi lâche ? Depuis qu’elle n’était qu’une simple humaine ? Depuis qu’elle pouvait obtenir un refus cinglant et violent ? C’est ça ? Elle … Elle … Elle … Non ! Ce n’était pas comme ça ! Ce n’était pas aussi simple que ça ! PAS DU TOUT PAS DU TOUT ! Elle … Elle … AH … Elle tentait un mouvement du corps pour se rapprocher de Personne mais n’y arrivait pas, s’immobilisant complètement. Au moment même où elle avait essayé de faire un mouvement, Metsubi s’était collée contre Personne.

Il ne savait pas à quoi pensait la jeune fille aux cheveux noirs mais il sentait les petits tremblements contre lui. Et puis là … Pour une fois … depuis plusieurs jours voir quelques semaines, elle était propre. Elle sentait plutôt bon quand elle se lavait. Et elle était même assez jolie … puisqu’elle dormait avec les couettes détachées pour une fois. Elle n’avait pas des cheveux aussi longs que ceux de Crusaé mais … Elle était plutôt jolie. Il vint la serrer contre lui, cherchant à la réconforter d’une raison qu’il ne connaissait pas.

Chapitre 4 : Un culte sanglant

Chapitre 4 : Un culte sanglant

« Ohhhh grande Arceus, pardonnez-nous depuis ce jour où nous avons perdu votre envoyé. »

Le spectacle était singulier mais rappelait celui d’une prière. Une foule de personnes était agenouillée, s’inclinant souvent devant une gigantesque statue représentant une magnifique créature mi-femme, mi-cheval. Elle ressemblait à une sorte de centaurelle. Mais vraiment magnifique … Et gravée dans le marbre.

« Ohhh grande Arceus, pardonnez-nous depuis ce jour où il a été kidnappé ! »

Pour ceux qui ne savaient pas de quoi ils parlaient, ce spectacle avait quelque chose d’étrange et … effrayant. Il était possible de voir qu’une partie des personnes présentes semblait être des pokémons. Néanmoins, aucun collier n’était visible et il était difficile de savoir quels pokémons ils étaient à cause de leurs attributs qui semblaient être cachés.

« La déesse Arceus doit être mécontente, très mécontente. » murmura l’une des personnes alors que le recueillement semblait être terminé.

« Cela fait plus de deux ans que l’enfant qu’elle nous avait confié a disparu. Nous n’avons nullement réussi à le retrouver et si la déesse devait paraître devant nos yeux, elle serait en colère. Nous ne pouvons nous permettre son châtiment divin même si nous le méritons. »

« Mais que s’est-il passé exactement ? Je ne suis pas au courant de tout, moi. »

« Tu n’es là que depuis un an, n’est-ce pas ? Sinon, tu saurais la vérité. Il y a deux ans de cela, un crime affreux a été commis. A partir de ce crime, l’enfant que la déesse Arceus nous avait confié a été enlevé … Du moins, dans le meilleur des cas. Sans cet enfant, la déesse Arceus nous a dit que nous risquions d’avoir de graves problèmes. »

« Mais avec tous nos moyens, n’avons-nous pas la possibilité de le retrouver ? En deux ans, cet enfant n’a sûrement pas tellement changé, non ? »

« Il doit avoir environ huit ans maintenant. En deux ans, un enfant de cet âge grandit très bien. Nos dernières ressources concernant celui-ci sont donc faussées. »

« Et son nom ? Comment s’appelle t-il ? Peut-être que cela peut nous mener sur sa piste ? »

« Tu es vraiment un être sur laquelle la lumière divine n’est pas tombée. Nous ne pouvions nous permettre de lui donner un nom réel. Il n’a jamais été baptisé mais il a été affublé de différents noms. Ah … Bon … Assez perdu de temps. »

« Mais que devons-nous faire ? La colère divine doit être effroyable, il ne faut pas mettre la déesse Arceus en colère alors … Nous devrions lancer des recherches ? »

« Et que crois-tu que nous faisons depuis ces deux dernières années ? Nos adeptes sont à sa recherche depuis tout ce temps mais il est impossible à trouver. Il ne stationne jamais dans une ville et le monde est grand … Gigantesque … Si seulement nous avions quelques envoyés d’Arceus avec nous … Tout serait beaucoup plus simple. » murmura l’une des personnes comme pour couper court à la discussion. Soudainement, une autre s’était mise à courir pour arriver à sa hauteur, semblant essoufflée et exténuée :

« L’Ultime … L’Ultime … élément ! Ils sont encore là ! Ils ont encore envoyé des troupes ! »

« La mort de l’un des envoyés d’Arceus n’a pas suffit ?! Qu’est-ce qu’ils font donc ?! »

« Ils sont à la recherche des autres envoyés ! Il semblerait qu’ils soient proches d’en découvrir un autre ! Nous devons les en empêcher ! »

« Bien sûr que nous le devons ! Nous ne pouvons pas les laisser faire ce qu’ils désirent ! Envoyez une troupe d’initiés avec quelques compagnons de la flamme ! Qu’ils périssent sous le feu céleste et dévastateur d’Arceus ! » s’écria la personne.

Voilà que tout le monde était soudainement pris d’un zèle étrange, chacun s’éloignant pour partir de son côté. C’était des plus étranges. Quand on regardait bien autour de soi, on ne pouvait voir que des colonnes, des temples, bref comme si tout était issu d’un autre monde, bien plus ancien … Et pourtant sous leurs robes, les personnes étaient habillées de jean et autres vêtements modernes.

« … … … Imbéciles. La récupération du corps de l’un des envoyés d’Arceus vous coûtera la vie. Cela prouve à quel point vous êtes ignorants, faibles et apeurés. Vous ne pouvez pas lutter contre la déesse-mère de cet univers … de cette planète … De toute vie … »

« Nous devrions nous préparer pour la prochaine cérémonie. »

Et voilà que le calme revenait après ces derniers événements. Des événements lugubres et sinistres, issus de personnes dont l’existence était inconnue de tous et de toutes … personnellement. Ils ne savaient même pas sur quoi ils allaient tomber. Les êtres légendaires, les envoyés d’Arceus … Ils allaient les purifier et les rayer de cette planète.

« Mais qu’est-ce qu’ils foutent là ?! »

« Veuillez arrêter vos vaines recherches envers les envoyés d’Arceus et vous aurez la vie sauve. Nous sommes comme la déesse, cléments … Mais ne nous poussez pas à bout. »

« Et merde … Ce sont les cinglés de ce culte ! LES GARS ! On a l’ordre de les tuer dès qu’ils se mettent en travers de nos chemins ! Sortez vos bracelets et tuez-les ! »

« Le feu purificateur vous consumera. Que vos cendres soient balayées par le vent divin ! »

Ce qui avait un petit bois des plus paisibles ressemblait une heure plus tard à un champ dévasté par une colère … et par une haine implacable … Restait-il des survivants ? Restait-il des personnes qui avaient survécu à un tel carnage ? C’était le cas … Sauf qu’elles étaient blessées, assez gravement, mais elles l’étaient.

« Imbéciles … Vos préceptes envers une déesse qui n’existe que dans les légendes est complètement absurdes ! Vous ne valez rien ! »

« Vos recherches envers les pokémons légendaires pour les disséquer est horrible ! Nous ne vous laisserons pas faire cela ! » s’écria l’autre personne opposée à celle qui avait parlé.

« Nos recherches ? Les disséquer ? Le corps de ce Phione était déjà sans vie ! Nous voulons étudier l’évolution ! Savoir pourquoi ces pokémons sont synonymes de légendes ! Pourquoi est-ce qu’ils sont des pouvoirs incommensurables que d’autres n’ont pas ! »

«  MENSONGES ! Pour vous, ce sont simplement des expériences à mettre en cuve ! »

« Imbéciles illuminés ! Votre foi vous aveugle ! Disparaissez avant que l’on ne vous tue ! »

« Nous tuer ? NOUS ?! Vous ne pouvez rien contre nous ! Ne l’oubliez pas ! »

Pourtant, ni l’un, ni l’autre ne semblait faire de mouvements pour attaquer. Ils étaient trop blessés pour cela. Il valait mieux s’enfuir. Chacun se séparait, partant de son côté pour signaler ce qui s’était passé dans leur … base. Deux groupes ennemis, chacun ayant leurs idéaux et leurs principes, quoi de plus normal que de vouloir s’affronter ?

« Aujourd’hui, encore un incendie forestier s’est déclaré non-loin de la cité d’Ahnolos. D’après les experts sur place, il semblerait qu’un combat entre pokémons a fait rage et plusieurs morts sont à déplorer. »

Les trois enfants avaient levé la tête en l’air, observant l’écran géant qui parlait d’une scène qui devait se situer bien loin d’ici. Ils étaient sous le choc et pour cela, il fallait oublier ce qui s’était passé. Ils écoutèrent à nouveau l’écran géant :

« Selon nos informateurs, des badges de l’organisation qui s’appelle l’Ultime Elément aurait été trouvés ainsi que objets permettant de signaler que certains de ces morts aient un rapport avec le culte d’Arceus. Nous rappelons à ce sujet que ce culte d’Arceus, bien que considéré comme légal n’est néanmoins quelque chose à ne pas prendre à la légère. Certains de leurs membres sont extrémistes et il en est de même pour l’Ultime Elément. Nous vous conseillons la plus grande prudence à ce sujet. »

Et voilà l’écran qui passait maintenant à la météo. Et eux dans cette histoire ? Cela n’avait pas été suffisant pour leur faire oublier ce qu’ils avaient vu. Le jeune garçon serrait les deux mains avec insistance, comme si il avait peur de les perdre, bafouillant :

« Dis … Crusaé … Toi qui sait beaucoup de choses … C’est quoi ce culte d’Arceus ? Et cet Ultime Elément dont ils parlaient à l’écran ? »

« … … … Je ne veux pas en parler, Personne. Juste que … Le culte d’Arceus te concerne un peu … Puisque tu as ses marques … Et puis … Tes parents aussi étaient des membres de ce culte, je parie … Mais je ne veux pas que tu t’en rappelles. »

Elle disait cela avec un ton assez apeuré, elle avait peur de sa réaction ? Après ce qui s’était passé cette après-midi, il ne semblait guère se préoccuper plus que ça de sa colère envers Crusaé … Non … Il voulait juste parler d’autre chose.

« Quand à l’Ultime Elément, je n’en sais rien du tout. Je ne crois pas les connaître plus que cela. Mais visiblement, ils ne sont pas amis avec ce culte. »

« Tu as sûrement énormément raison, Crusaé … Sûrement beaucoup même … »

« Hihihi ! » rigola la jeune fille aux cheveux blancs, Personne la regardant subitement.

« Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai dit quelque chose de drôle ? » demanda t-il d’une voix lente.

« Non, non ! Pas vraiment ! Pas du tout … Enfin peut-être un peu … C’est juste que ta façon de parler était vraiment drôle quand je l’ai écoutée. »

« Je ne vois pas pourquoi c’est drôle … Enfin bon … Metsubi, tu en penses quoi de tout ça ? »

Voilà qu’il abandonnait complètement à nouveau la jeune fille aux cheveux blancs pour ne plus s’intéresser à elle. Il ne se soucia même pas du regard triste qu’elle lui lançait, se triturant les doigts. A force, elle savait parfaitement qu’elle méritait complètement son ignorance et son dégoût mais ça … faisait mal un peu.

« … Bof … »

C’était là l’unique réponse de Metsubi, celle-ci haussant simplement les épaules comme pour signaler qu’elle s’en fichait pas mal. Il rigola légèrement, serrant sa main avec plus d’insistance. Tant que Malixo ne se présentait pas devant eux à nouveau, ils pouvaient essayer d’oublier rapidement ces images qu’ils avaient eut en tête. Mais c’était assez … difficile quand même. Peut-être qu’en pensant plutôt à l’Ultime Elément et le culte d’Arceus … Le culte d’Arceus … Ses parents …

« Aie ! Per … Personne … Tu me fais mal … »

Hein ? Il n’avait remarqué que maintenant qu’il serrait la main de Crusaé, celle-ci ayant un début de larmes aux yeux. C’était à cause … d’elle que ses parents étaient morts. Il … Il devait serrer plus fort, quitte à lui tordre le …

« Tu n’as pas trop mal ? Je voulais pas … »

« Ca fait rien … Ce n’est pas de ta faute, Personne. » répondit la jeune fille alors qu’il avait retiré sa main de la sienne. Il avait préféré ne pas se mettre en colère. Une colère aveugle n’était pas bonne … Malixo le lui disait à chaque fois qu’il s’emportait envers Crusaé sauf que … Il ne pouvait pas oublier ce qu’elle avait fait.