Chapitre 1 : Enfant sauvage

ShiroiRyu
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Premier son : Délicatesse

Chapitre 1 : Enfant sauvage

Une ville comme toutes les autres. Des bâtiments à perte de vue, quelques rares zones recouvertes par de l’herbe, des voitures, des personnes, tous et toutes s’habituent à ce quotidien tout ce qu’il y a de plus banal.

Dans l’une des nombreuses ruelles sombres, une ombre de taille moyenne est en train de fouiller dans les poubelles nauséabondes. Regardant à gauche et à droite, il plonge la tête la première dans l’une d’entre elles à la recherche d’un objet qui pourrait lui faciliter la vie.


Cet objet en question ? Un simple morceau de tissu brun, un haillon déchirée en de nombreux endroits. Pourtant, avec quelques épingles à linge, il attache ce morceau de tissu à celui qui le recouvre, hochant la tête positivement. Cela semble lui convenir parfaitement.

Il part de la ruelle, ne se préoccupant pas des différentes personnes qui le regardant, étonnées et dégoûtées de sa tenue. Il faut dire qu’avec ses cheveux verts mais bruns de crasse ainsi que les guenilles qu’il porte, il n’est pas beau à voir. Pas du tout même. Mais cela ne le dérange pas le moins du monde.
Mais est-ce seulement sa tenue qui les dérange ? Ou alors autre chose ? Il n’y tient guère compte. Il arrive devant ce qui semble être un centre commercial. Peut-être pas le plus grand de la ville mais qu’importe, il est là uniquement pour une chose. Tenant un petit sac à bandoulière, il s’assoit non-loin de l’entrée du centre commercial.

Puis il ouvre son sac, déposant une petite gamelle en métal devant lui alors que déjà quelques passants le regardent avec pitié et dépit. Des personnes comme lui, ils en voient tous les jours ou presque. Mais même s’il est de cette catégorie de gens, il … a une chose que les autres n’ont pas. Encore son sac qui s’ouvre et voilà qu’il plonge la main dedans pour en extirper un petit ocarina. Un ocarina de couleur blanche.

Il pose ses lèvres sur l’ocarina, commençant à en jouer doucement. Une belle mélodie se fait entendre, quelques têtes se retournant alors qu’il a les yeux fermés. Le seul son qui coupe celui de l’ocarina est celui des quelques pièces qui tombent dans sa gamelle. Il continue d’en jouer, ne semblant pas se préoccuper plus que de cela.
Les secondes passent, accompagnant les minutes alors que quelques personnes s’éloignent, d’autres arrivent. Certaines quittent le centre commercial, déposant quelques pièces dans la gamelle. Bien souvent, ce sont les plus petites, rarement, celles qui ont plus de volume et d’importance mais lui ? Il ne semble pas s’intéresser au poids des pièces.
Finalement, il termine son chant, quelques petits applaudissements se faisant entendre. Il rouvre les yeux, regardant la gamelle devant ses yeux. Cela semble être un maigre pécule, très maigre pécule même mais … Ca ne le dérange pas.

« Dites, dites … Où est-ce que vous avez appris à jouer de l’ocarina comme ça ? »

« Lucie, ne le dérange pas. Tu risques d’attraper une maladie. » dit une voix féminine après celle d’une enfant qui devait avoir à peine cinq à six ans.

« Maman, tu crois que je risques d’avoir les mêmes pieds que lui ? »

« Ne les regarde pas et ne les montre pas ! Allons ! »

Il observe brièvement la mère et son enfant qui s’éloignent sans chercher à s’excuser de leurs conduites. Il a l’habitude. Il baisse son regard saphir sur ses doigts de pied. La plupart sont déformés, disgracieux. Il a ce que l’on appelle des pieds bots. Cela ne l’aide pas à marcher et courir correctement mais il en est capable. Portant des sandalettes qui semblent être usées depuis des mois, il a réussi à attacher les morceaux qui semblent s’être fendu de nombreuses fois. Il finit par se lever, quelques personnes le laissant passer alors qu’il s’éloigne du centre commercial. Pour aujourd’hui, il n’a rien besoin d’acheter.
Assis sur un banc, isolé dans un parc, il ouvre son sac avant d’en extirper un paquet de gâteaux secs entamés. Il prend aussi un pot de confiture à la fraise, l’ouvrant pour s’en badigeonner les doigts avant de les laisser étaler la confiture sur les biscuits. Pendant ce temps, il regarde le ciel, mangeant ses biscuits alors qu’il balance ses pieds de gauche à droite, de haut en bas.

« Aspii ! Aspii ! »

Un Aspicot passe devant le banc où il se trouve, continuant son bonhomme de chemin avant de s’arrêter. La créature regarde l’adolescent aux cheveux verts, semblant apeuré avant de se mettre à ramper à toute allure pour s’éloigner de lui.
C’était ainsi. Même les Pokémons sont effrayés par son allure, rien que ça. Alors pourquoi est-ce qu’il s’en inquiéterait plus que ça ? Pourquoi donc ? Il se relève, ayant terminé de manger son maigre repas. Malgré l’argent gagné aujourd’hui, il ne semble pas envisager de l’utiliser, loin de là même.

Ailleurs, au beau milieu de la forêt, une petite créature se déplace d’arbre en arbre. Sauf qu’elle est invisible aux yeux de tous et de toutes ou presque. Elle est capable de léviter au-dessus du sol, se servant de ses pouvoirs pour ne pas se faire mal lorsqu’elle atterrit sur une branche. Pourquoi court-elle ? Car elle est poursuivie par quelques pokémons qui sont de mauvaise humeur, très mauvaise humeur. Pourtant, elle n’avait fait que prendre un fruit d’un arbre pour se nourrir mais cela ne semblait pas convenir aux Mygavolts et Migalos qui la poursuivent, crachant des toiles un peu partout en espérant l’attraper.

Mais finaelment, elle opte pour une solution radicale : s’envoler dans les cieux pour quelques instants et mettre un maximum de distance entre elle et les pokémons de la forêt. Peut-être qu’elle devrait se rendre dans les environs d’une ville ? Là-bas, elle aurait alors le temps de souffler et de respirer sans se soucier des pokémons de la nature qui voudraient l’agresser. Peut-être qu’elle trouverait un endroit tranquille où se reposer ?

Elle n’en était pas sûre mais ce n’était pas le plus important pour le moment. Elle jette un dernier regard en arrière, remarquant les pokémons arachnides avant de pousser un petit soupir de soulagement. Ils abandonnaient visiblement la bataille. Elle arrête alors son invisibilité, passant une patte dans ses cheveux verts en forme de partition de musique. Elle a besoin maintenant de se trouver un arbre isolé des autres et de s’y asseoir pour quelques instants pour manger son fruit. Ensuite, elle reprendrait sa route.

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