Chapitre 20 : Étrange sentiment

ShiroiRyu
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Chapitre 20 : Étrange sentiment

« Je ne te ferais aucun cadeau alors ? »

« N’essaie donc pas de jouer au gentil Rapion avec moi, ça ne marche pas comme ça. Je ne tomberai pas dans ton piège aussi grossier ! »

« Ce n’était pas un piège, juste une confirmation. Je ne vais donc pas retenir mes coups face à toi. J’espère que tu es prêt à mordre la poussière. »

Une parole un peu menaçante, inhabituelle de la part d’Olistar mais celui-ci semblait être lassé des petites querelles avec son adversaire. Puisqu’il en était ainsi, interdiction de se retenir face à lui. Il allait lui faire mordre la poussière pour qu’il comprenne bien son erreur, oui. Malgré le poison, il se déplaça avec vélocité vers Holikan.

« Tu penses vraiment me battre sur une concours de vitesse ? HAHAHA ! »

« Je ne rigolerais pas si j’étais toi. Tu sais parfaitement ce qu’il en est de nos précédents matchs. Je ne veux pas perdre de temps à devoir te le rappeler, cela risquerait de te blesser. »

« Tsss ! Ne t’en fait pas, pour ce tournoi, je me suis entraîné à mon maximum ! Tu vas voir ! »

Qu’est-ce qu’il en avait sérieusement à faire ? Il arriva à la hauteur du garçon-Yanma, lui donnant une petite tape dans le menton avant de chercher à le faucher avec ses jambes. Néanmoins Holikan fit un petit saut pour éviter le coup de pied avant de chercher à frapper avec ses propres griffes à ses mains.

« Alors ? C’est tout ce que tu as ? C’est vraiment risible, non ? Tu ne sens pas le poison qui s’insinue dans ton corps et t’affaiblit ? »

« Même ainsi, je n’aurais aucun mal à te contrer. »

Il ne fera pas le fanfaron très longtemps ! Il allait lui montrer comment il comptait s’occuper de son cas une bonne fois pour toutes ! S’il le ridiculisait devant des centaines d’insectes, autant dire que sa vie serait fichue et …

« Tous tes actes sont bien trop faciles à deviner. Ils sont peints sur ton visage. »


Hein quoi ? Depuis quand est-ce qu’il est ici ? Qu’est-ce qu’il vient de … faire ? Deux frappes sur le torse avec son dard et voilà qu’il reculait. Ca faisait mal ! Ah .. .Du poison lui aussi ? Vraiment ? Comme ça qu’il comptait le battre ?

« Le temps qu’il fasse effet, je t’aurais battu depuis longtemps, hahaha. Ah … »

« Non, tu oublies une chose très importante : mon poison est plus fort que celui d’Earnos. Ainsi, il faudra bien moins de temps pour que tu y succombes. Je dirais quelques secondes. Tu devrais déjà sentir les effets sur ton corps, j’imagine. »

« Ne te moque pas de moi, je … » commença à dire Holikan avant de poser un genou au sol, comme s’il avait le souffle coupé. Il regarda rageusement Olistar, celui-ci disant :

« Tu as été trop vaniteux sur le moment. Tu as complètement oublié de te concentrer en pensant que le poison d’Earnos suffirait à m’affaiblir assez pour que tu gagnes. La seule chose qui soit arrivée dans tout cela, c’est ta perte. Au revoir. »

Le dard s’enfonça dans le cou d’Holikan mais celui-ci l’attrapa d’une main, hurlant de rage avant de le griffer pour l’ensanglanter. Olistar recula, le retirant tout en croisant les bras. Hum, bien entendu. Un Yanma … mais surtout un adversaire des plus difficiles. Et malgré son poison au cou, il tenait encore debout.

« Ce n’est pas un simple poison qui arrivera à bout de moi ! TU ENTENDS ?! »

« Puisqu’il en est ainsi, je vais alors utiliser mes poings et mes pieds pour régler cette histoire. Tu ne voulais pas paraître ridicule devant le roi … mais bon … »

Puisqu’il le désirait tant. Ses main se placèrent en avant, des dards sortant de ses paumes avant qu’il ne les projette à toute vitesse sur Holikan. De nombreux dards commencèrent à se loger un peu partout sur le corps du Yanma, celui-ci cherchant à les esquiver sans y arriver.

« Et pour terminer … puisque tu es déjà empoissonné, tu vas pouvoir y goûter. »

Il le percuta de plein fouet. Le choc entre leurs deux corps fit cracher du sang au Yanma, celui-ci tremblant de tout son être après l’attaque, ses jambes flageolant avant qu’il ne s’écroule au sol sans pouvoir se relever cette fois.

« Au moins, tu auras put subir une nouvelle attaque de ma part … beaucoup plus forte si l’être en face est déjà empoisonné. Au revoir, je vais pouvoir vérifier comment vas Earnos. »

Pas besoin d’attendre sa récompense. Ce n’était qu’un tournoi pour l’honneur. Il ne jeta pas un regard en direction du roi qui ne semblait pas apprécier de voir son jeune prodige perdre la sorte. Il regarda en direction du trône de la reine mais celle-ci n’était plus là. Ah ? Où est-ce qu’elle était passée ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Et le roi ne s’inquiétait pas ? Bon, ce n’était pas grave, il s’était dit qu’il allait se rendre au vestiaire où normalement Earnos dormait et … ah oui. Il avait été déplacé.

« Zut ! Il y a quelqu’un qui vient ! Je dois vite me cacher ! »

Earnos s’était endormi à nouveau mais elle avait décidé de veiller sur lui. Le souci, c’est qu’elle avait voulu attendre que quelqu’un arrive … mais que si cette personne remarquait que la princesse était seule, sans soldat, ça allait faire du grabuge !

« Zut de zut de zut ! Le placard ! »

Elle vint rapidement se cacher dedans, laissant la porte légèrement entrouverte pour apercevoir qui allait rentrer dans la pièce. Elle voulut pousser un cri de surprise en remarquant que c’était la reine Seiry, sa propre mère qui était là.

« Mais mais mais … Qu’est-ce que … »

« Oh …Voilà donc Earnos. Tu te reposes bien, n’est-ce pas ? Quelle idée. »

Quelle idée ? AH ! Sa mère connaissait Earnos ! Mais donc, ça collait bien à cette idée que visiblement, la promesse datait depuis bien longtemps. Enfin, maintenant, le seul souci, c’était qu’elle ne savait pas de quelle promesse ils parlaient.

« Oh … Earnos, te faire combattre alors que normalement, ton père et mon mari avaient refusé cela il y a des années. Je ne sais pas ce qui leur est passé par la tête. Et j’ai appris que tu étais un élève très studieux. Je suis fière de toi. »

La reine s’était mise assise sur le lit, à côté de l’enfant endormi, passant une main dans ses cheveux blonds. Elle les caressa doucement, avec une certaine tendresse tout en reprenant :

« Un élève studieux, un soldat émérité, tu as tout ce qu’il faut pour suivre ses pas. Et puis, je sais parfaitement que tu continues de tenir cette promesse malgré tout ce qui s’est passé entre toi et elle. Pardonnes-donc à ma famille. La vie royale est souvent très difficile pour les Apireine quand elles sont des enfants. Nous n’avons que rarement connaissance du peuple des insectes. C’est pour ça que j’accepte ces petites fugues. Mais bon, grâce à cett école, tu es maintenant capable de mieux tenir cette promesse, non ? »

« Mais mais mais … c’est quoi cette promesse ! »

Elle marmonna dans sa barbe tandis qu’elle espérait que sa mère allait le dire par inadvertance. Elle avait tant envie de sortir de sa cachette mais elle trouvait cela un peu déplaisant de voir sa mère toucher les cheveux d’un autre enfant qu’elle. A croire presque qu’elle considérait Earnos comme son fils. Et ça, elle n’acceptait pas vraiment.

« Je vais devoir partir bientôt, Earnos. Nous nous reverrons quand tu te réveilleras, d’accord ? Pour le moment, je suis pressée de te voir grandir et devenir un jeune adulte. Je veux que tu restes comme tu es actuellement. Garde ce coeur que tu possèdes. »

AH ! Sa mère était en train d’embrasser Earnos sur le front ! Jamais elle ne le faisait à personne ! Surtout en public ! Bien entendu, elle-même y avait droit avant d’aller dormir mais Earnos ? Un simple garçon du royaume des insectes ?

« Au revoir, Earnos. Portes-toi bien et soignes-toi bien. »

Voilà que sa mère quittait la chambre. Elle attendit deux minutes avant de sortir de sa cachette, se rapprochant d’Earnos en croisant les bras. Que sa mère agisse ainsi envers Earnos, elle avait encore du mal à y croire mais bon …

« C’est quoi ça ? Earnos, je veux une réponse ! »

« Hmm … mais euh … fatigué … ah … encore me reposer un peu. »
Et voilà qu’il lui tournait le dos ! Non mais hého ! Il exagérait et pas qu’un peu hein ? Elle le secoua légèrement jusqu’à ce qu’il finisse par ouvrir les yeux, se les frottant pendant quelques secondes. Il fixa Terria, ayant rapidement l’air contrarié avant de dire :

« Non mais qu’est-ce que tu fais là encore ? Ca fait combien de temps que je dors ? J’ai dit que j’avais pas envie de continuer à te parler. Me dit pas que … »

« C’est quoi ce que tu as avec ma maman ? Je veux savoir ! »

« Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes maintenant ? »

Aie ! C’était elle qui semblait vraiment contrariée maintenant. Il avait pas l’habitude de voir la princesse en train de sérieusement bouder voire en colère. C’était d’ailleurs étonnant de le voir réagir de la sorte. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Je veux savoir ce que tu es par rapport à ma maman ! Comment ça se fait qu’elle te connaisse aussi bien ! Elle t’a fait un bisou sur le front ! »

Un baiser sur le front ? La reine Seiry ? Devant le regard accusateur de Terria, il n’y a aucun doute sur la véracité de ses propos. Rapidement le rouge monte à ses joues alors qu’il balbutie quelques paroles qui n’ont aucun sens :

« Ben en fait, c’est compliqué et euh … en même temps, euh … »

« Je veux savoir et vite, Earnos ! Sinon … »

« Sinon quoi ? J’ai pas à te le dire, enfin vous le dire, princesse Terria ! Je ne dirais rien ! »

Au final, il s’était braqué presqu’aussitôt, faisant le même visage boudeur que la princesse Terria. A les voir, on y verrait aucune différence. Finalement, elle quitta la chambre en claquant la pote, Earnos marmonnant dans son lit. Rien à faire de toute façon !

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