- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 1 : Rester de glace
« LANIA ! »
J’hurle en me redressant subitement dans le lit où je me trouve. Haletant et cherchant à reprendre mon souffle, je passe une main pour retirer la sueur qui s’écoule de mon front. Stupide … C’était complètement stupide ce qui s’était passé ! Pourquoi ? Car c’est la même chose tous les soirs ! Tous les soirs ! J’en ai assez !
« Hmmm … Ric ? Tu as encore fait un cauchemar ? » marmonne une voix à côté de moi.
Je sens que cela bouge légèrement avant de tourner mon visage vers la femme qui dort dans mon lit. Une magnifique femme aux cheveux bleus, pas n’importe laquelle, non … Une femme qui a tout d’une reine. Mais je n’ai pas la tête à cela et je murmure :
« Comme … d’habitude … pour ne pas changer malheureusement. »
« Viens donc par-là. » me dit-elle une nouvelle fois, se redressant dans le lit. Elle porte une nuisette bleue, ses épaules nues dont l’une des bretelles tombe légèrement. Je sais ce qu’elle veut … puisqu’elle tend ses bras. J’enfonce ma tête contre sa poitrine alors qu’elle me caresse doucement le dos du crâne, chuchotant doucement : « Ne t’en fait donc pas … Je suis là. Je resterai toujours auprès de toi, Ric. »
« Tu … Tu ne peux pas le savoir, Séphyria. Tu ne peux pas. Tu ne peux pas le savoir. Lania aussi, je le pensais. Et … Et … Et … »
Je suis parcouru de tremblements, j’ai du mal à terminer ma phrase. Je n’y arrive pas en fait. Je n’y arrive pas ! Je commence à sangloter alors que Séphyria me tapote le dos, commençant à chantonner doucement. C’est bizarre mais à chaque fois qu’elle fait cela, je …
J’ouvre mes yeux, quelques heures plus tard. Je me suis endormi dans les bras de Séphyria, je le sais parfaitement. C’est une habitude, une habitude comme tout le reste. A chaque fois que je tente de dormir naturellement, je n’y arrive pas. Je suis si faible … et ridicule. Séphyria dort encore à côté de moi et je sais ce que ça veut dire.
« Pardon, Séphyria. Tu as sûrement veillé sur moi pendant toute la nuit. »
Je vais appeler le commissariat et prévenir que je ne peux pas venir aujourd’hui. Enfin, que Séphyria ne peut pas. La raison se trouve devant mes yeux. Ca me fait mal au cœur … Très mal au cœur de savoir que je la rends si soucieuse par ma faute. Je me penche en avant, l’embrassant sur le front au même moment où elle ouvre les yeux.
« Je pensais que le réveil de la belle au bois dormant se faisait un peu plus tendrement. »
« Repose-toi … Je vais prévenir le commissariat que nous n’allons pas travailler aujourd’hui. Tu as besoin de repos … encore par ma faute, je suis désolé. »
« Hors de question ! Je file sous la douche et je me prépare. QUOI ?! Nous sommes même en retard ! On n’a plus le temps à perdre ! On prend une douche à deux ! » crie Séphyria, comme survoltée, s’étant levée du lit avant de prendre ma main.
Et autant dire que … Grâce à elle, je fus plutôt bien réveillé pour tout dire. La séance sous la douche m’avait comme revitalisé et je l’embrasse encore une fois alors que nous quittions l’appartement. Elle sait aussi que si je ne vais pas travailler, je risque de me morfondre.
« J’ai une chance infinie de t’avoir avec moi, Séphyria. »
« Répètes-le moi tous les jours, d’accord ? » me dit-elle en souriant, collant un baiser sur mes lèvres à son tour alors que nous nous dirigeons vers le commissariat.
Là-bas, tout le monde nous salue comme d’habitude bien que je sens que quelque chose a changé. Ils sont tous un peu excités, que ça soit les hommes ou les femmes. Qu’est-ce que ça veut dire ? J’hausse un sourcil avant de dire :
« On peut m’expliquer ce qui se passe ici ? Si ça ne dérange pas trop. »
« Ah oui ! Tu viens d’arriver ! Pourtant, je pensais que tu étais déjà au courant ? Enfin, il faudrait que tu ailles dans le bureau du chef, de toute façon, il veut te parler. »
Me parler ? Enfin, ça doit être important mais j’hoche la tête avant de signaler à Séphyria qu’il faut se rendre dans le bureau du chef. Elle signale à la femme avec qui elle parlait qu’elle revient très rapidement avant de me suivre. Je toque plusieurs fois à la porte du chef avant qu’il ne me dise de rentrer. Bien entendu, je ne m’attends pas à Casior, loin de là.
« Ah ! Te voilà, Ric ! Il était temps que tu arrives ! Notre nouvelle recrue est arrivée. »
« Nouvelle recrue ? Ah oui ! Bien entendu ! C’est vrai que ça parlait que de ça depuis une semaine. Une recrue envoyée par le président lui-même. »
« C’est exact, Ric. Le président lui-même a décidé qu’il fallait qu’elle vienne ici spécialement. D’ailleurs, elle ne s’est pas encore présentée à ses camarades car elle attendait que vous soyez là, toi et Séphyria. »
Nous attendre ? Que nous soyons là ? Etrange, très étrange même. Mais c’était une personne envoyée par Casior. Est-ce que je la connais ? Hum … Ca fait un bon mois donc je ne sais pas trop … Enfin, je ne sais pas vraiment et …
« Qu’est-ce que … » commence à dire le chef avec surprise.
De quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Deux mains se posent sur mes yeux alors que je ressens déjà un léger froid m’envahir. Mais la voix qui accompagne ces mains est chaleureuse.
« Devine donc qui c’est, Ric ! »
Deviner ? Mais je ne suis pas doué pour ça ! Pas du tout même ! Surtout que je ne crois pas reconnaître cette voix féminine. Pourtant, elle, elle semble très bien me connaître. Je cherche à prononcer un nom mais rien ne m’arrive en mémoire. Séphyria ne réagit pas ? Car bon, ça ne doit pas être une ennemie alors.
« Comment se fait-il que tu sois là ? » demande tout simplement Séphyria avec lenteur.
« Oh ! Si vous voulez, je vais tout vous expliquer mais d’abord … »
Mais d’abord … ? Je ne sais pas du tout, j’attends qu’elle termine sa phrase mais elle retire ses mains. J’ai à peine le temps de me retourner que j’ai affaire alors aux lèvres d’une jeune femme qui vient se poser sur ma joue gauche puis ma joue droite.
Et finalement, j’ai affaire à une femme aux cheveux blancs mais aussi habillée d’un kimono blanc ? Enfin, ses cheveux semblent changer un peu de couleur, passant du blanc au bleu ciel comme s’ils ne savaient pas quoi prendre comme couleur. Néanmoins, le détail important est le fait qu’elle a deux morceaux de glace plantés dans le sommet du crâne.
« Attends un peu … Je crois que je m’en rappelle… Je sais qui tu es. »
« Oh ! Je l’espère ! Tu veux que je te donne plus d’indices ? »
« Non, non. Je sais ! Tu es Calsidya, la Momartik de la Rousie ! » m’écris-je avec un peu d’étonnement alors qu’elle me félicite, amusée par ma réponse.
« Bravo, Ric ! Bravo ! Tu m’avais bien dit de venir en Fronse non ? Alors, maintenant que je suis là, tu vas pouvoir me faire visiter du pays. »
« Je ne crois pas avoir de temps avec cela, malheureusement. Chef, j’aimerai vous parler de ce que j’ai comme projet. Vous le connaissez déja. »
Oui … Cela fait déjà plus d’un mois … mais je n’ai pas oublié. Loin de là même … Très loin même. Séphyria toussote légèrement à mes côtés, comme un peu gênée que je remette cela sur la table mais je ne veux pas que cette fois-ci, il refuse.