- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 2 : Amusée
« Est-ce bien la même chose que d’habitude ? »
« C’est exact … Je compte me rendre au Jipen, que vous le vouliez ou non. Je voulais juste vous prévenir une dernière fois car cette fois-ci, ma décision est prise. »
« Et que cela ne sert à rien de t’arrêter, c’est cela ? Le président lui-même m’a prévenu à ce sujet. Il m’a dit d’arrêter de te retenir. Je crois que j’y suis bien obligé. »
Ah ? Ca me semble un peu étrange. Pendant un bon mois, j’ai tout fait pour essayer … Et je me suis convaincu qu’aujourd’hui, j’allais y arriver mais là … C’est presque comme s’il me poussait à y aller. Etrange, vraiment étrange même.
« Oh ! Ric ! Ca veut dire que tu t’en vas alors que je viens d’arriver ? » me dit la Momartik avec une petite pointe de tristesse bien que j’ai l’impression que cela sonne faux. Je ne sais pas, ça ne doit être qu’une simple impression je pense.
« Hum ? Car je ne pense pas que tu aies un endroit où dormir, on peut te laisser notre appartement pendant que nous ne sommes pas là. Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Tu ferais vraiment ça pour moi ? »
Elle semble un peu étonnée par mes paroles et il est vrai qu’en un sens, moi aussi, je m’étonne par mes dires. Elle n’est pas vilaine, loin de là et elle est gentille. Pourquoi ne pas lui rendre ce service ? Je suis d’ailleurs étonné que Casior ait fait ça.
« Pourquoi pas ? Et puis, bon … Tant que tu ne fais pas n’importe quoi … »
« Oh … Je te promets d’être sage comme une image. Ce mois passé en Fronse m’a permis d’apprendre à bien me comporter, ne t’en fait donc pas. »
Hum ? De quoi est-ce qu’elle parle ? Bien se comporter ? J’ai vraiment l’impression qu’elle cache quelque chose mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Elle ne serait pas en train de me mentir ? Je l’observe pendant quelques secondes.
« Hum … Calsidya, tu ne veux pas me dire la vérité par hasard ? »
« Quelle vérité ? Au sujet de quoi ? » me dit-elle, toujours souriant alors que nous avons quitté le bureau du chef. Séphyria est derrière nous, reprenant la discussion avec la personne avec qui elle parlait auparavant.
« Tu le sais parfaitement, ne fait pas l’innocente, s’il te plaît. »
« Promis, je ne sais rien ! Donc, si tu peux me dire ce que tu veux exactement, peut-être je pourrai alors te répondre. Ou alors … » commence-t-elle à chuchoter avant de se rapprocher de mon oreille, continuant : « Si tu me veux … Là … Il faut aller ailleurs. »
« Toujours cette même idée absurde, n’est-ce pas ? Tu ne changeras donc pas …visiblement. » termine-je de dire tout en poussant un léger soupir désemparé.
« Héhéhé ! Je suis désolée mais lorsqu’une pokémon est attachée à quelqu’un, elle fait tout pour le lui montrer. Je suis sûre et certaine qu’il en est de même pour Séphyria. Par contre, Ric, je tenais à m’excuser … et mes condoléances. »
Ses condoléances pour … Oh … Ce n’était pas d’elle visiblement … Enfin, ce n’était pas d’elle que j’attendais ce genre de choses mais … Ca fait toujours plaisir. Je fais un petit sourire de circonstances, voyant le visage moins joyeux de la Momartik. D’ailleurs, elle a une apparence quand même plus humaine que Lania.
« Ce n’est pas grave … Enfin … C’est pour cela que je vais au Jipen. »
« Je vois … Je vois … D’accord. Mais bon, ça ne répond pas à ma question existentielle : est-ce que tu es heureux que je sois là ou non ? Car je ne connais pas ta réponse. »
« Est-ce que ta présence me déplaît, Friyendia ? »
Je lui réponds doucement alors qu’elle retrouve le sourire. Sans prévenir, elle passe ses bras autour de mon cou avant de se serrer contre moi. Elle rigole avant de dire :
« Je ne crois pas, non. J’ai même l’impression que c’est tout le contraire ! Je vais t’aider à retrouver le sourire, Ric. Ne t’en fait pas du tout ! »
« Je suis sûr que tu y arriveras parfaitement, Calsidya. Rien que ta présence me remonte déjà le moral. » dis-je alors que dans le fond, il faut avouer que la revoir, pétillante de santé, cela montre qu’on peut faire quelque chose des pokémons humanisés. Je tapote doucement sa tête avant de reprendre : « Si tu peux par contre arrêter de m’enlacer, j’aime Séphyria. »
« C’est vrai qu’elle me lance de ces regards … Brrrr ! »
Elle rigole avant de retirer ses bras, me souriant encore une fois. Elle a un joli sourire, fait de dents blanches. On ne dirait pas que c’est une Momartik, pas du tout même. Séphyria revient vers moi, me prenant par le bras avant de me dire :
« Elle te colle quand même un peu trop à mon goût … Il faut que nous allions en mission. »
« Ric ! Je peux déjà avoir les clés s’il te plaît ? »
Comme Séphyria et moi les avons en double, au cas où, cela ne me dérange pas le moins du monde. Je lui tends une partie de mes clés, expliquant brièvement quelle clé il faut utiliser. Elle me remercie alors que je pars avec Séphyria. Pendant que je roule, l’Altaria me dit :
« Pfiou … J’espère que nous allons partir au Jipen assez rapidement. »
« Je ne te le fais pas dire. Je ne peux pas rester ici plus longtemps. J’ai l’impression de trahir la mémoire de Lania et ça ne me plait pas du tout comme impression. »
« Non mais … Je pensais aussi à Calsidya. Je ne sais pas … Elle est un peu trop collante à mon goût, je trouve. Tu ne crois pas ? Tu n’as pas cette impression ? Elle devrait pourtant comprendre que tu es déjà avec une pokémon … enfin … moi. »
« Oui … D’ailleurs, maintenant que tu le dis, elle m’a signalé que ça ne la gênerait pas d’être mon amante car elle a dit que même si vous êtes humanisées, les pokémons sont toujours attachées à leurs maîtres. Enfin … Je ne sais pas … Comme un dresseur possède plusieurs pokémons, elle considérait qu’un homme comme moi peut avoir plusieurs femmes … Enfin plusieurs pokémons humanisées. C’est un peu tordu non ? »
« Très tordu. Qui irait croire une telle chose ? C’est juste absurde ! Complètement absurde même ! Enfin … Je … Je ne sais pas. Je sais juste qu’avec toi, cela me convient plus que tout le reste. Je ne peux pas être avec quelqu’un d’autre. »
Aaaaah. J’aime quand elle me dit ça. Pourquoi ? Car je me sens bien mieux. A un feu rouge, je tends mes lèvres vers elle, l’embrassant pendant quelques secondes. Après ce baiser, je reprends la parole et les commandes de la voiture.
« Après le travail, on prépare de quoi voyager pour le Jipen et dès demain, on prend le premier vol. D’ailleurs, il faut aussi que l’on voie les horaires. »
« Pour Calsidya … Je me demande si elle ne voulait pas venir avec nous. J’ai vraiment l’impression que le président Casior l’a envoyée ici rien que pour toi. »
« J’ai aussi cette idée en tête. Elle lui a sûrement parlé de moi et il s’est dit que cela me ferait du bien d’être accompagné par une nouvelle personne. Tu crois que … je devrais l’inviter au Jipen avec nous ? »
Elle hoche la tête négativement, du moins, elle tente de le faire avant de s’arrêter. Elle ne semble même pas convaincue par ses propres pensées. Enfin bon … Maintenant que je sais que Calsidya est là, je vais un peu mieux … mais pour combien de temps ? De tout façon, dès demain, je suis parti en direction du Jipen.