Chapitre 10 : Les étoiles sont belles

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Les étoiles sont belles

« Elle est encore là-bas ? Elle ne fait que ça de ses journées ? »

« Le pire est justement en pleine matinée ou dans l’après-midi. Il n’y’ a aucune étoile dans le ciel à cause de la lueur du Soleil et pourtant, elle ne quitte pas sa place. »

« Oui mais quand même, c’est pas un peu exagéré de sa part ? »

« Oh moi, je m’en fais pas. Même le chef l’ignore à moitié, c’est pour te dire. »

Les scientifiques continuent de parler entre eux pendant que Belzak fait une nouvelle batterie de tests. Deux semaines se sont déjà écoulées, bientôt trois. Il n’y a rien de nouveau, rien de différent. Tout reste le même. Et aucune nouvelle de Ric depuis l’abomination qu’il est devenu après les actes de Belzak à son encontre.

« Donc, on l’ignore aussi, c’est ça ? » demande l’un des scientifiques, les autres haussant les épaules ou hochant la tête positivement. Tout cela ne les concerne pas.

Adomantxys est toujours au même endroit. Maintenant assise derrière un télescope, elle ne semble avoir aucun problème à observer les étoiles malgré la lumière du jour. Elle est seule, désespérément seule, se murmurant :

« Je viens de là-haut … dans l’espace. Je n’étais qu’un simple virus … »

Une simple chose infime, ridicule, un peu comme cette planète dans l’immensité galactique, dans l’univers gigantesque. Elle n’était même pas un point, elle était encore plus petit que ça. Mais des années auparavant, plus de vingt ans …

« J’ai obtenu la possibilité de devenir plus intelligente, de devenir plus forte, plus … consciente de moi-même. Ce sang … »

Elle regarde maintenant sa main avec attention, l’observant en détails. De son autre main, elle commence à s’entailler le doigt, une goutte de sang en sortant. Elle le porte à sa bouche, le suçotant comme le ferait un enfant.

« Ca a un bon goût … un goût … nostalgique. »

Et mélancolique en même temps. Ce sang est spécial, très spécial. Ce n’est pas entièrement le sien … comme ses pensées. Comme son corps, comme son cœur. Elle n’est pas totalement libre mais ça ne la dérange pas. Elle ne fait qu’écouter sans se poser plus de questions. Elle ne fait qu’obéir sans y réfléchir.

« Ce n’est pas à moi de penser pour les autres … ou pour moi-même. »

Elle s’est faite cette réflexion … ah … une réflexion pour quelqu’un qui ne doit pas réfléchir. Elle termine de se suçoter le doigt avant de rediriger son visage vers le télescope. Elle n’eut même pas la possibilité de faire un mouvement qu’une voix vint dire :

« Adomantxys ? J’ai à te parler maintenant. »

« D’accord. J’arrive tout de suite. »

Elle se lève sans plus attendre, sachant que la voix vient de Belzak. Celui-ci la regarde en fronçant les sourcils, reprenant :

« Il va falloir que tu arrêtes de passer ton temps avec l’astronomie. »

« Les étoiles sont si belles. » murmure la femme-Deoxys alors que Belzak répond :

« Les étoiles sont inutiles car bien trop loin de mon projet. Sois plus terre à terre et essayes plutôt de te baser sur des choses que tu peux atteindre. »

« Pourquoi cela ? Est-ce une mauvaise chose que de penser à ces étoiles ? »

Il prend une profonde respiration. Cette femme est dénuée de réaction, d’émotion ou de sentiment propre. Tout semble si logique et basique pour elle. Du moins, c’est ce qu’il a cru remarqué pendant ces deux semaines.

« Je pense qu’il va falloir t’interdire d’utiliser le télescope. Tu vas trouver d’autres occupations bien plus importantes et utiles. »

« Comme vous le voulez. »

« Aucune réaction ou réflexion ? Pfff … disparaît. Je te rappellerai quand j’aurai besoin de toi. » dit le vieil homme alors qu’elle hoche la tête négativement.

Elle s’éloigne sans un mot, retournant vers le télescope. Elle s’approche de lui, passant sa main dessus pendant de longues secondes avant qu’une larme ne quitte son œil droit. Elle passe le doigt dessus pour s’essuyer avant de quitter la pièce.

« Hein ? Pourquoi ? »

Je me sens triste et je remarque que je suis en train de pleurer. Pourquoi est-ce que je suis triste ? C’est vrai que … je n’ai pas la possibilité de revoir mes femmes quand je le veux mais je sais qu’elles font des efforts.

« C’est vraiment bizarre. »

D’être aussi triste, comme si j’avais perdu quelque chose de très important. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Je ne sais pas ce que cela représente. Alors que je réfléchis à la question, le dôme est en train de s’ouvrir, laissant paraître Tritani. Elle porte une tenue moulante de couleur blanche et noire et elle a le visage un peu en sueur. Elle arrive jusqu’à moi, faisant un petit geste de la main pour me saluer avant de me dire avec gêne :

« Je suis parti plus tôt que les autres car j’avais terminé mes exercices. Avant d’aller à la douche, je voulais au moins … te dire bonjour. Je peux ? »

Bien entendu ! J’hoche la tête positivement et elle vient m’embrasser timidement sur la bouche. Je la vois qui se met de dos face à moi, fermant les yeux.

« Je peux rester quelques minutes ? S’il te plaît ? »

Je ne vois pas de raison de refuser. Ou d’être triste d’ailleurs. Je lui montre d’un tentacule la douche si elle le veut. Enfin, dans ce dôme. Elle ne voit pas mon geste et je crois que ma proposition tombe à l’eau. Oh qu’importe … Je place un tentacule autour du ventre de Tritani pour la garder contre moi. Je crois qu’elle veut se reposer.

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